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GODÉ

a. Paris en 1819. On lui doit un grand nombre de planches d’après Loutherbourg, Fragonard, Leprince, La Hiie, Pillement, etc., et une quiintité de caricatures et de vignettes pour Ia4ibi*airie. Parmi les planches de grande dimension gravées par Godefroy, nous rappellerons une Vue perspective de Rouen, d après un tableau peint par J.-F. Hue. Il a publié : Lettre à un artiste, écrit de peu d’étendue, mais plein d’intérêt.

GODEFROY (Jean), graveur français, né en 1779, mort à Paris en 1838. Il a exécuté un grand nombre de gravures en taille-douce, parmi lesquelles nous citerons : Psyché et l’Amhur, d’après Gérard (1802) ; la Chute d’Mippolyte, d’après C. Vernet (1803) ; Ossian, d’après Gérard (1804) ; le Christ sur tes genouxde la Vierge, d’après A. Carrache (1806) ; Jupiter et Antiope, d’après le Corrége (1808) ; Enée, d’après Chaudat(1809) ; Bataille d’Austerlilz, d’après Gérard (1812) ; Congrès de Vienne, d’après Isabey (1819), etc.

GODEFROY (Frédéric), littérateur, né à Paris en 1826. Après avoir terminé ses études, il s’adonna à des recherches et à des travaux d’érudition littéraire. Depuis lors, il a attiré sur lui l’attention du public qui s’occupe des choses de l’esprit par la publication Je deux ouvrages remarquables. Ils ont pour titre : Histoire de la littérature française depuis le xv[6 siècle jusqu’à nos jours, études et modèles de style (Paris, 1859-1867, .4 vol. irj-8°), à laquelle l’Académie française a dé-1 cerné, en 1861, le prix Lambert ; et Lexique' compare de ta langue de Cornei’le et de la langue du xvns siècle en général (Paris, 1862, 2 vol. in-so). Ces ouvrages attestent le goût et le savoir de l’auteur.

GODEFROY DE BOUILLON, l’un des héros et chef de la première croisade, né, à ce qu’on croit, au château de Baisy, dans le Brabant wallon, vers 1058, mort en noo. Il était filsd’Eustache II, comte* de Boulogne et de Lens, et d’Ide, fille de Godefroy le Barbu, duc de la basse Lorraine et de Bouillon. Adopté par son oncle maternel, il semblait devoir lui succéder comme duc de Lorraine ; mais l’empereur Henri IV ne lui laissa de cet héritage que le marquisat d’Anvers, qu’il eut même à défendre contre les prétentions du comte de Namur. Vassal de l’empereur, et obligé conséquemment au service féodal, il dut le soutenir par les armes dans sa lutte fameuse contre le pape Grégoire VII, fut choisi par lui et par les barons allemands pour porter pendant le combat, à la bataille de Malsen (10S0), la bannière impériale, et blessa mortellement l’anticêsar Rodolphe de Soùabe, suscité par le pape. L’année suivante. il accompagna Henri en Italie et eut la plus grande part à la prise de Rome (1084). Lors de la croisade, il fut un des premiers à répondre à l’appel de Pierre l’Ermite et du pape Urbain II, engagea ou vendit la plupart de ses nefs, sa principauté de Stenay, son duché de Bouillon, etc., pqjfr couvrir les frais de son expédition, et partit, en 1096, pour la terre sainte. Elu chef de la croisade par les princes et les barons chrétiens, il triompha du mauvais vouloir et des perfidies de l’empereur grec Alexis Comnène, l’obligea, en quelque sorte, à lui fournir des moyens de transport et des vivres, -passa en Asie et mit le siège devant Nicée, qui était comme un poste avancé des Turcs. La ville se rendit, mai» aux Grecs, non aux croisés qui l’assiégeaient. Ceux-ci commencèrent alors, à travers l’Asie Mineure, cette marche irrésistible que ne purent arrêter ni leurs continuels combats contre les Turcs, ni les maladies, ni la famine, ni leurs propres divisions. Godefroy se présenta devant Antioche avec une armée réduite de moitié, prit la ville après quatre mois de siège, et arriva enfin, après une suite d’exploits nouveaux, sous les murs de Jérusalem (7 juin 1099), ayant à peine 20,000 hommes épuisés, restes d une armée si nombreuse et si brillante au départ de Constantinople. La place était défendue par 40,000 soldats : mais l’enthousiasme religieux des croisés, le courage et les capacités de leur chef triomphèrent de tous les obstacles et de toutes les forces qu’on leur opposait, et la ville sainte fut emportée d’assaut le 15 juillet 1099, un vendredi, suivant les traditions, et précisément à l’heure où le Christ expira sur la croix. Sentant l’importance d’une telle conquête, les princes et les barons chrétiens résolurent d en assurer la conservation en la remettant entre les mains d’un chef capable de la défendre et de l’organiser. La valeur, la sagesse et la piété de Godefroy le désignaient aux suffrages de ses frères d’armes, et il fut proclamé, d’une voix unanime, roi de Jérusalem ; mais, en acceptant le pouvoir, il refusa, par modestie, les insignes de la royauté, ne voulant point, disait-il, ■ porter corosne d’or là où le Roy des roys porta corosneji’espines ; » et il ne prit que le titre de baron et avoué du Saint-Sépulcre. Il organisa l’administration de son royaume, lui donna un code de lois connu sous le nom d’Assises de Jérusalem (publié plusieurs fois, et notamment, en 1841, par M. Beugnot), repoussa les attaques du sultan d’Égypte, se rendit maître d’une partie de la terre sainte, mais mourut malheureusement un an après la prise do Jérusalem, empoisonné, dit-on, dans un fruit, présent de l’émir de Césarée (noo). Ce capitaine illustre laissa un long souvenir dans toute la chrétienté et devint la personnifica GODÉ

tion de l’enthousiasme religieux et guerrier qui suscita la première croisade. Le Tasse en a fait le héros de cette Iliade chrétienne, qui a pour titre : Jérvsalemtdélivrée. Il existe de Godefroy de Bouillon quelques lettres latines et plusieurs chartes recueillies par dom Calmet, de Reiffenberg, etc. La ville de Bruxelles lui a élevé une statue en 1848.

GODEFROY DE ROCHETÀ1LLEE, prélat français, né, croit-on, au village de Rochetaillée, près de Langres, mort à Clairvaux en 1164. Parent de saint Bernard, i ! embrassa avec lui la vie religieuse, devint prieur de Clairvaux et fut nommé évêque de Langres en 1138. Lorsque, en IU7, Louis VII partit

fiour la croisade, "Godefroy de Rochetailléeaccomiagna en qualité de légat du pape. Après 1 arrivée des croisés à Constantiuople, l’évê^ue de Langres se prononça avec beaucoup de vivacité, dans le conseil de Louis VII, pour qu’on s’emparât de cette ville. « 11 acr ou

s., dit

cusa, dit de Saint-Knrjeux, les empereurs de Byzance de ne savoir ni défendre leurs provinces ni souffrir qu’on les défendît, montra l’empereur Manuel prêt à livrer les armées chrétiennes aux Sarrasins, et signala encore les dangers auxquels on s’exposait en laissant derrière soi une ville préparée a la trahison ; puis il ajouta, en terminant : si les Grecs accomplissent leurs perfides desseins, c’est à vous que l’Occident redemandera un

■ jour ses armées. La nécessité, la patrie, la religion vous ordonnent de faire ce que je vous propose. » Cet avis ne fut point écouté, et bientôt les croisés se trouvèrent sans défense contre la famine et la perfidie des Grecs. De retour à Langres, après cette malheureuse expédition (1148), Godefroy s’occupa avec beaucoup de zèle d’administrer son diocèse, où il fonda plusieurs hospices, puis se retira à Clairvaux, où il termina ses jours.

GODEFROY DE V1TERBE, en allemand Gotifried, chroniqueur allemand, ou peut-être italien, du xno siècle, mort en 1191. Il fut chapelain de l’empereur Conrad III, secrétaire et aumônier de Frédéric Ier et de Henri VI, évêque de Viterbe en 1184. C’était un homme d’une érudition remarquable pour le temps. Il a laissé une chronique universelle, à laquelle les copistes ont donné le nom de Panthéon, et qui, suivant l’usage des historiens du’moyen âge, s’étend du commencement du monde jusqu’à, l’époque où écrivait l’auteur (1184). Une édition en a été donnée à Ratisbonne en 1726. Pistorius l’a insérée dans ses Rerum germanicarum scriptores, et Muratori en a donné les parties relatives à l’histoire d’Italie.

GODEGIS1LE, prince bourguignon. V. Gon-

DEGÉSILE.

GODEHARD (saint), prélat allemand, né en Bavière dans la seconde moitié du xe siècle, mort en 1038. Il succéda, en 1023, comme évêque d’Hildesheim à saint Bernward, s’attacha, à son exemple, à propager l’instruction et le goût des beaux-arts et fit bâtir, Eres de son palais épiscopal, un couvent de énédictins, où les jeunes gens les plus intelligents de son diocèse venaient apprendre les lettres, les sciences et la peinture. Godehard fut canonisé en 1131. On trouve quelques lettres de lui dans le Codex historicoepistolaris de dom Fez.

GODEHEU, gouverneur des Indes françaises, né en Bretagne ; il vivait au xvmc siècle. Il avait acquis une grande fortune dans le commerce maritime et était devenu un des directeurs de la Compagnie des Indes françaises, lorsqu’il fut nommé, en 1754, gouverneur des Indes en remplacement de Dupleix, qui venait d’être rappelé. Arrivé à Pondichéry au mois d’août de la même année, Godeheu s empressa de négocier la paix avec les Anglais Bien qu’en ce moment les Français fussent partout vainqueurs, Godeheu n’hésita point a signer, le il janvier 1755, un traité aussi ignominieux, que désastreux, par lequel la France abandonnait toutes ses conquêtes dans l’Inde, à l’exception de Karical et de Pondichéry. Le gouverneur repartit pour la France aussitôt après la conclusion —de ce traité, et l’on ignore comment il termina ses jours.

GODEKE (Charles), écrivain allemand. V.

GOEDEKE.

GODEL1VE DE GHISTELLES (sainte), née à Lédefort, près deTérouanne, au xie siècle. Elle épousa Bertolf, seigneur déGhistelles, près de Bruges, qui, après lui avoir fait subir d’odieux traitements, la fit étrangler et jeter au fond d’un puits. D’après les légendes, Bertolf se fit moine à la suite de guérisons miraculeuses opérées par les eaux de ce puits, autour duquel on bâtit une abbaye de bénédictines. Godélive, qui est également désignée sous les noms de Godeliéve et de Godoleino, est particulièrement honorée à Bruges le 6 juillet.

GODELUREAU s. m. (go-de-lu-ro — rad. vaudelu, mot baroque quele peuple de Paris avait formé de voult de Lucques, à cause du christ de Lucques, sanctus vuîtus de Lucii, qui se trouvait dans l’église du Saint-Sopulcre. On ignore comment vaudelu a passé au sens qu’a le mot godelureau). Jeune homme

Îilein d’afféterie, qui fait l’agréable et le gaant auprès des femmes : Ce sont de beaux morveux, de beaux godelureaux, pour donner en.ie de leur peau ! (Mol.)

GODE

Les mathurins et les godelureaux, Et tes baillis, ma foi, sont tous égaux.

Voltaire.

GODENDART s. m. (go-dan-dar). Armur. Ancienne arme d’hast analogue au fauchart, et consistant en une lame pointue, tranchante d’un côté, munie d’un croc sur le dos, fixée au boutd une longue hampe : Le godkndart était surtout en usage au xme, au xivc et au xve siècle, n On a dit aussi godendac.

GODENOT s. m. (go-de-no). Petito figure de bois ou d’ivoire, qui représente un homme, et dont les escamoteurs se servent pour faire certains tours : Faire jouer le godenot.

GODER v. n. ou intr. (go-dé — rad. godet). Faire de faux plis, soit par suite d’une mauvaise coupe, soit par un mauvais assemblage : Voilà une manche gui gode. Ces rubans godent beaucoup. Ce papier gode, il est mal collé.

GODERICH (Frédéric-Jean Robinson, vicomte), puis comte de Ripon, homme d’État anglais. V. Ripon.

GODERV1LLB, bourg de France (Seine-Inférieure), ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. du Havre ; pop. aggl., 992 hab. — pop. tôt., 1,316 hab. L’église possède quatre belles statues d’anges, en marbre, provenant de l’abbaye de Fécnmp. Un manoir féodal du xve siècle sert aujourd’hui de caserne de gendarmerie.

GODËSBERG, village de la Prusse rhénane, régence de Cologne, cercle et à 4 kilom. S. de Bonn, près île la rive gauche du Rhin ; 1,100 hab. Source alcaline, saline et ferrugineuse, connue sous le nom de Draisclibruniien et près de laquelle ont été établis des bains. Dans les environs, sur une colline, belles ruines du château de Rodesberg, construit au xits siècle par l’archevêque de Cologne, et dont l’intérieur sert de cimetière au village de Godesberg. La tour est encore debout ; un escalier de 150 marches conduit à la plateforme d’où l’on découvre un magnifique panorama.

GODESCALC, hagiographe belge de la première moitié du vme siècle. Il a composé la Vie et relation des miracles de saint Lambert ou Landebert, évêque de Maëstricht, ouvrage écrit, dit doin Rivet, dans un style « diffus, simple, st quelquefois rampant, grossier, obscur, un peu guindé. •

GODESCALC, duc de Bénévent, mort en 741. Il s’empara du duché à la mort de Grégoire, vers 73S, malgré l’opposition de Luitprand, roi des Lombards. Assiégé dans Otrante pur ce souverain, Godescalc fit une assez longue résistance, puis tenta de s-’enfuir avec sa famille et ses richesses. Il était sur le point de s’embarquer lorsqu’il fut reconnu et mis à mort.

GODESCALCH, hérétique allemand. V.GoTT SCHALK.

GODESCALQUE s. m. (go-dè-skal-ke). Hist. relig. Nom que l’on donnait quelquefois à des sectaires plus connus sous celui de pré-

DESTINATIENS.

GODESCARD (Jean-François), savant hagiographe français, secrétaire de l’archevêché de Paris, né à Roquemont (Seine-Inférieure) en 1728, mort en 1800. Il a donné, avec l’abbé Marie, une traduction très-estimée des Vies des Pères, des martyrs et des autres principaux saints (1763 et années suiv., ’ 12 vol. in-8°), ouvrage composé en anglais par Alban Butler. Cette traduction, par les retranchements et les additions considérables qu’elle présente, s’écarte beaucoup du texte : elle peut être considérée comme un ouvrage entièrement neuf. Il en a été fait un grand nombre d’éditions. On a encore de Godescard : Mssai sur îa suppression des monastères en Angleterre, trad. de W. Dood (1791, in-8") ; De la mort des persécuteurs, trad. de Lactance (1797, in-S°) ; Abrégé de la vie des saints (1802, 4 vol., in-12). Au nombre des manuscrits qu’il a laissés, on mentionne une Table des Mémoires de Trévoux jusqu’en 1740

GODET s. m. (go-dè — dimin. du lat. guttus, vase a boire). Sorte de petit vase à boira qui n’a ni pied ni anse : Boire dans un godet.

— Auget attaché aux roues destinées a élever l’eau : Roue à godets.

— Petit plateau un peu creux, dans lequel les peintres détrempent les couleurs à l’eau.

— Faux pli, élévation d’une étoffe ou d’un papier qui gode : Ce papier de tenture fait des GODETS.

— Techn, Entonnoir par lequel le métal fondu passe dans les jets. |] Verre destiné à recevoir l’huile qui coule de dessous un quinquet. »

— Constr. Gouttière ajoutée aux chéneaux pour rejeter l’eau lorsqu’il n’y a pas de tuyaux de descente, il Petit bassin que les maçons font avec du plâtre sur les joints des montants, pour y mettre du coulis.

— Mêcan. Petit récipient percé par le fond, dans lequel on verse l’huile destinée au graissage d’un coussinet ou de toute autre pièce.

— Typogr. Partie d’une presse qui reçoit la pointe de l’arbre.

— Hortic. Partie de la fleur qui renferme les pétales. It Fleur monopétale.

— Bot. Nom vulgaire du narcisse des prés. 11 Cupule qui porte le gland du chêne.

GODE

— Êncycl. Mêcan. On utilise les godets pour la construction des machines motrices et élé’ vatrices. Parmi les premières, on |>eut citer les rimes à godets ou à augets et les chaînes à godets. Les roues à godets employées comme moteurs sont mues par l’eau ; elles sont composées de deux couronnes parallèles ouvertes par le dessus, mais fermées hermétiquement en dedans par une planche pour empêcher l’eau de couler vers l’axe. L’intervalle com’ pris entre les couronnes renferme des espèces t de godets dans lesquels l’eau vient tomber et

! agit sur la roue par.son poids. Ces moteurs

sont de deux systèmes : l° quand on veut que l’eau entre aisément dans les godets ou qu’elle ne soit pas rejetée au dehors, et qu’il n’y ait pas choc, on la fait arriver à peu près tangentiellement à la roue, condition à laquelle on satisfait bien en la faisant arriver vers le sommet par I un petit bout de coursier ; ï° quand on est forcé de faire arriver l’euu en avant ou de ’ côté, elle doit être versée par la surface du| réservoir, et la roue doit avoir peu de vitesse, I ou bien l’eau doit être dirigée sur la roue par I une buse adaptée a l’orifice, si la roue doit marcher vite. Ordinairement, on estime, d’a| près les expériences de Smeaton, que 1 effet utile intégral transmis par les roues à gotiets

! brisés ordinaires est au maximum les 2 tiers

’ du travail dû h la chute toute, soit 0,60 à

; 0,67. Mais quand les godets sont courbes et

j profonds, de manière à se vider tard ; que la I roue va lentement ou avec une vites-e de 1 mètre environ-par seconde, et qu’il y a une petite tête d’eau, on peut compter sur près de 0,80, pourvu que la roue ne soit pas trop lourde. Les roues h godets ne sont ordinairement employées que pour les fortes chutes de 3 mètres et au-dessus ; mais les dimensions exorbitantes qu’elles auraient pour des chutes de 12 a 20 mètres, et la charge considé-1 rable d’eau qu’aurait à supporter leur arbre, > ainsi que les grands frottements qui en résul-1 feraient, leur’font préférer les chaînes à godets. Les chaînes à godets sont soumises aux mêmes lois que les roues à godets. Ces chaînes passent sur deux roues hexagonales ayant leurs centres sur la même verticale, l’un à la hauteur du niveau supérieur, et l’autre dans le bief inférieur. Les maillons de la chaîne sont égaux en longueur aux côtés des hexafones des roues, et chaque maillon est urinéun godet. On voit que si un filet d’eau plus étroit que la largeur des godets vient à tomber dans ceux de l’une des branches, le poidsde cette eau produira sur les deux roues un mouvement de rotation, et quand les godets pleins seront parvenus au bas de leur course, ils se videront pour remonter à vide par l’autre branche de la chaîne, et. se remplir de de nouveau dès qu’ils seront arrivés en face de l’orifice par lequel sort le filet d’eau. L’arbre qui transmet le mouvement peut être indistinctement placé à, l’axe de l’une ou l’autre roue. Dans cette machine, l’eau tombant dans les godets avec une vitesse acquise, et ceux-ci fuyant devant le filet avec une vitesse différente, il y a choc et perte de force vive. Ar—rivée dans les godets, l’eau y agit par son poids et n’a plus que la vitesse des roues ou de la chaîne. De ces considérations, il résulte que, le choc à l’arrivée de l’eau devant être le moindre possible, ainsi que sa force vive à la sortie, la vitesse des chaînes doit être très-faible, ainsi que celle de l’arrivée dé l’eau, et que ces deux vitesses doivent être égales ; on les prend généralement égales à 1 mètre. Comme l’eau se vide presque au bas de l’appareil, il y a très-peu de perte. Les godets employés comme appareil élévatoire trouvent leur application duns la roue à godets décrite par Vitruve, et qui est employée très-généralement pour 1 arrosage des terres. Dans cette machine, des godets fixes ou, ce qui vaut mieux, tournant sur un axe horizontal, sont distribués à la circonférence d’une roue. Ces godets se remplissent d’eau en plongeant dans un réservoir inférieur, et, parvenus au haut de la roue, ils versent l’eau dans une auge, qui la conduit où on le désire. Cette roue élévatoire doit, être mue très-lentement. La charpente qui forme son ossature est entièrement chargée du poids de l’eau qui s’élève. De plus, cette eau est élevée plus haut que l’auge qui la reçoit, et le passage des godets dans le réservoir inférieur donne lieu à une résistance très-sensible. Diverses observations indiquent que le rendement est un peu moindre que 2 tiers. Les godets sont encore employés sous forme de seaux dans les norias, les dragues, etc., soit pour élever l’eau, soit pour faire des épuisements et des curages. Les godetsàss dragues sont de fortes boites en tôle ouvertes à la partie supérieure, percées de trous sur les faces et sur le fond, et armées d’un tailloir ou tranchant et de crochets. Ces derniers ont pourbut d’ameublir le sol du fond de la rivière et d’aider les godets à ramasser les terres remuées. Dans les dragues, les godets sont installés le long d’une chaîne double que l’on incline suivant la profondeur du cours d’eau à curer ou à creuser. Les matières enlevées sont déversées dans une coulotte en bois ou en tôle qui les conduit dans les flettes de transport. Les chaînes à godets sont encore utilisées avec avantage dans certaines industries et exploitations pour élever les matières d’un étage à un autre et les déverser ainsi d’une machine dans une autre. Dans les moulins à farine, à ocre ; dans les briqueteries, les fabriques de ciment, etc., et, en général, dans toutes les ■