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situation des Gobelins. Les ateliers se composent aujourd’hui de trois parties distinctes : atelier de teinture, atelier de tapisserie, atelier des tnpis.

L’atelier de teinture, le premier du monde pour la perfection de ses produits, comprend un séchoir, une grande pièce où sont les chaudières k mordants et à teinture, un couloir souterrain servant d’accès aux. sept fourneaux qui l’ont bouillir les liquides colorants. Les teinturiers des Gobelins sont de véritables artistes ; et il est farilede s’en rendre compte, si on songe qu’il leur faut produire, non-seulement la multitude de nuances, mais encore les vingt ou trente tons de chaque nuance exigés par la fabrication’de la manufacture. De plus, grâee surtout aux belles expériences de M. Chevreul, les couleurs obtenues aujourd’hui, qu’elles soient claires ou sombres, dureront sans perdre leur teinte aussi longtemps que peut durer une matière organique, tandis qu’un grand nombre de fort belles pièces des premières années de ce siècle ont tourné au pisseux et au fané.

Depuis 1825, il n’y a plus qu’une sorte de métier en usage aux Gobelins : c’est le métier h haute lisse. Jusqu’à cette époque, on se servit concurremment du métier k basse lisse et du métier k haute lisse, d’où, par suite, sont venues les dénominations de tapisseries de haute et de basse lisse, suivant que le tissage avait été fait sur l’un ou sur l’autre métier. Le métier à haute lisse est ainsi nommé parce qu’il est placé verticalement. Le métier à basse lisse est placé horizontalement comme le métier des tisserands. Il force l’ouvrier k se coucher plus ou moins sur le rouleau de devant quand il travaille, ce qui, malgré la précaution d’un coussinet dont il fait usage, ne laisse point d’offrir des dangers pour sa.santé.

Les métiers à basse lisse, suivant la tradition conservée aux Gobelins, étaient les seuls dont se servissent les fabricants flamands appelés en France par Colbert. C’est à Lebrun qu’il faut attribuer, assure-t-on, l’introduction aux Gobelins du métier a haute lisse.

Un des grands inconvénients du métier k basse lisse, c’est que l’ouvrier, tissant la cnaîne à l’envers, ne pouvait juger de son travail que lorsqu’il était achevé. Il est vrai que Vaucanson, le célèbre mécanicien, imagina un mécanisme ingénieux, à l’aide duquel on relevait à volonté le métier à basse lisse, ce qui permettait de voir et de juger le travail ; mais, pour cela, il fallait démonter en partie le métier, ce qui entraînait de grandes difficultés et de grandes pertes de temps. Dans le métier à haute lisse, au contraire, l’ouvrier n’a qu’à se déplacer légèrement pour voir l’état de son travail.

Parmi’les chefs-d’œuvre exécutés dans Cet atelier, nous citerons : le portrait de Louis XIV par Rigaud (dont l’original est au Louvre), exécuté sur la tapisserie par M. Colliu, et qui est un véritable tour de force. On peut l’admirer dans la galerie des Gobelins. L’Assomption, du Titien, vaste composition qui mesure 7 mètres de hauteur, s’y voit également, rendue avec un grand bonheur. Néanmoins la copie de Louis XJV est supérieure, parce qu’elle a été exécutée sur l’original, taudis que l’original de ]’Assomption se trouve à Venise ; l’artiste tapissier n’a eu pour modèle qu’une bonne copie, de M. Serrur. Nous citerons encore parmi les morceaux les plus remarquables : la reproduction de plusieurs toiles de Boucher, tableaux délicats, gracieux, difficiles k rendre, à cause de leurs tons clairs, rosés, insaisissables ; une tète de Nicolas Poussin, par M. Marie Gilbert, etc. La tapisserie rend à merveille certaines peinture» : elle a des tons veloutés qui feraient le désespoir du pinceau.

L’atelier des tapis occupe un directeur, deux sous-chefs, trente-sept ouvriers et quatre élèves. <Je travail diffère absolument de celui des tapissiers. L’artiste en tapis produit un velours dont la chaîne est en laine et la trame en fil de chanvre extrêmement solide. Les fils de laine composant le veiours sont tondus nu moyen de ciseaux à double brisure. Pour les grands tapis, cette toute laisse Om, Ql do hauteur à la.luine. Suiis le second Empire, les tapis sortis des Gobelins servaient exclusivement à l’ornement des résidences impériales. Les palais de Saint-Cloud, de Compiègne et de Fontainebleau en étaient richement pourvus.

Un dernier atelier annexe, dit de rentrai-' ture ou rentruyure, occupe un maître rentrayeur, deux ouvriers et deux ouvrières. C’est là qu’on réunit les pièces de tapis ou de tapisseries faites séparément, et qu’on raccommode ou raccorde les parties détériorées. Ces travaux de raccord sont si habilement exécutés que le public ne saurait en reconnaître la trace.

Les Gobelins possèdent, en outre, une école d’apprentis tapissiers fondée en 1848, et une école gratuite de dessin qui donne les meilleurs résultats et a fourni plus d’un lauréat k l’École des beaux-arts.

Nous terminerons cette notice en rappelant la critique d’un homme expérimenté en ces matières. Rendant pleine justice k la supériorité des favati". des Gobelins, ’M. Turgan leur reproche cependant un peu de routine. La manufacture, dit-il, devrait, maintenant quelle a fait ses preuves, renoncer aux sujets sévères. Elle devrait tenir un peu plus compte de !a structure même du tissu de la

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tapisserie, dont la surface cannelée ne peut rendre ni une ligne droite ni un cercle, et demander qu’on fit créer pour elle, par un peintre qui connaîtrait ses exigences, des modèles spéciaux. Ces modèles ne seraient pas seulement des peintures d’ornement pur, mais le talent de l’artiste saurait y offrir aux yeux de belles allégories à personnages, aux tons riches, et surtout de grand teint.... N’y a-t-il donc plus de Kubens ? de Titien ? de Véronèse ? ajoute un peu naïvement le critique. Et il cite Baudry, Daubigny, Couture, Glaize, Nanteuil, Leleux, Gustave Doré. Quoi qu’il en soit de ce rapprochement, quand on songe au parti que les artistes tapissiers des Gobelins ont su tirer de leurs aiguilles, lorsqu’il s’agissait pour eux de rendre sur le métier les chefs-d’œuvre des maîtres anciens, on doit regretter qu’aujourd’hui une sorte de classicisme ait envahi cette célèbre manufacture. La tapisserie, nous l’avons dit, poussée au poinfcde perfection où les artistes des Gobelins en sont arrivés, a des qualités qui manquent même au pinceau. À quoi bon renoncer à ces qualités ? Les Gobelins, comme tant d’autres institutions françaises, attendent des réformes que la science moderne a rendues nécessaires, et que l’esprit de routine a retardées jusqu’ici.

GOBELINS (rivière des). V. Bièvre.

GOBELOTTER v. n.ouintr. (go-be-lo-térad. gobelet). Fam. Buvotter, Loire à petits coups et fréquemment ; boire en général : Vous ne me disiez pas que vous aviez gobei.ottb au cabaret avec M. Damilaville.’ (Volt.)

GOBE-MANAKINS s. m. (go-be-ma-nakain). Ornith. Section du genre gobe-mouches.

GOBE-MOUCHERONS s. m. Ornith. Section du genre gobe -mouches.

GOBE-MOUCHES S. m. Ornith. Genre de passereaux dentiroS’.res, type de la famille des muscicapidées : Les gobk-mouchks d’Europe ne font qu’une ponte par an. (F. Gérard.)

— Erpét. Nom vulgaire d’un petit lézard des Antilles, fort adroit pour prendre des mouches.

— Fam. Homme sans caractère, faible, crédule, qui est de l’avis de tout le monde : C’est pour ces toelches de la cuisine, ces gobemouches confiants, que te restaurateur malin réserve les filets de mouton en chevreuil, la marée douteuse. (F. Mornand.)

— Bot. Nom vulgaire de diverses plantes qui ont la propriété de saisir ou de faire périr les insectes qui se posent sur elles, telles que l’apocyn, la dionée, le gouet, la lychnis, le silène.

— Encycl. Le genre gube-mouches renferme des oiseaux de moyenne ou de petite taille et de formes assez sveltos et élancées ; leur bec est de longueur moyenne, élargi et déprimé à sa base, qui est hérissée de longs poils ; les narines, latérales, sont plus ou moins recouvertes par les plumes du front ; les ailes, qui atteignent aux deux tiers de la queue, ont la troisième et la quatrième rémiges plus longues que les autres ; les pieds ont trois doigts en avant et un en arrière, celui-ci armé d’un ongle très-arqué. Le plumage de ces oiseaux otlVe généralement des teintes peu vives. Ce genre est très-nombreux en- espèces ; on en connaît aujourd’hui environ cent Cinquante, qui sont disséminées dans toutes les régions du globe, mais surtout dans la zone équatoriale.

Les gobe-mouches habitent généralement les forêts épaisses et les lieux retirés ; ils perchent habituellement au sommet des arbres les plus élevés, viennent rarement à terre et n’y courent jamais. Quelques-uns recherchent le bord des eaux et se posent sur les roseaux et les joncs ; d’autres perchent sur les toits. A certaines époques, ils se rapprochent des vergers et des terres cultivées, où les attire la multitude des insectes dont ils se nourrissent. Ce sont généralement des oiseaux migrateurs, qui, au printemps, arrivent dans les pays tempérés pour y nicher, et en repartent à l’automne. Leur vol est facile et léger. Leur cri est aigu et dépourvu d’agrément chez le plus grand nombre. Ces oiseaux vivent solitaires ; ils sont d’un naturel triste et taciturne. Leur nourriture consiste en insectes, surtout en diptères, qu’ils chassent au vol, avec une prestesse étonnante, et qu’ils savent fort bien saisir malgré les détours que ceux-ci l’ont pour leur échapper. Rarement on les voit prendre leur proie quand elle est posée. On assure que quelques espèces mangent aussi de petits fruits charnus, notamment des cerises.

À l’époque des amours, les gobe-mouches deviennent un peu plus vifs, mais non plus gais ; ils travaillent en silence à construire leur nid, qu’ils placent sur les arbres ou dans les cavités de leurs tiges, aux enfourchures des branches, dans les buissons, quelquefois aussi sous les ponts, dans les puits, dans les trous des murs ou sous les toits des chaumières, etc. Ce nid est fait le plus souvent avec peu d’art ; il se compose de racines, de mousses, de matériaux de touie sorte, et n’est nullement garanti contre les agents extérieurs. Quelques espèces néanmoins y apportent plus de soins ; elles emploient des matières filamenteuses arrachées à ré"orce des végétaux, et entremêlées de débris de Uchens ou de terre molle, qui servent à les consolider ; quelquefois il est assez habilement

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tissé et présente l’aspect d’une chausse à filtrer ; souvent même l’intérieur est rempli de matières duveteuses Ou filamenteuses. La femelle y dépose de tro : sà six œufs, de couleur variable suivant les espèces. Les gbbe-mouches d’Europe n’ont qu une couvée par an ; les espèces exotiques en ont plusieurs. On ignore le temps que dure l’incubation. Les deux sexes, parmi les espèces exotiques surtout, diifèrent assez par la couleur et par certains ornements, pour qu’on les ait assez souvent rapportés à des espèces distinctes ; il en est de même des jeunes, quand ils portent la livrée d’été ou d’automne.

Plusieurs espèces de gobe-mouches sont l’objet d’une chasse très-active et sont un mets très-délicat, surtout quand l’oiseau est gras ; on devrait toutefois se garder d’en taire une trop grande destruction ou même de les éloigner ; ces passereaux rendent des services k l’homme, en le délivrant de nombreux insectes nuisibles. C’est à tort qu’on les a accusés de détruire les abeilles, et bien plus à tort qu’au moyen âge on leur a attribué l’invasion de maladies épidémiques.

Le gobe-mouches gris est l’espèce la plus commune en Europe. Il habite les forêts de la Suède et de la Russie. Vers le mois d’avril, il arrive dans les régions méridionales, qu’il quitte à la fin d’août. Il niche sur les grands arbres ; sa ponte est de cinq œufs, d’un blanc bleuâtre tacheté de roux. Il se nourrit de mouches, quelquefois de fourmis et de larves d’insectes. Dans certains pays, on lui donne le nom de bouvier, parce qu’il suit les bœufs, pour se nourrir des insectes qui les tourmentent. II est peu effrayé de l’approche de l’homme.

Le gobe-mouches à collier est plus petit que le précédent ; il hubite l’Europe centrale, d où il émigré quelquefois vers le Midi, aux approches du printemps. Il habite les bois les plus touffu, et se nourrit surtout d insectes ailés ; son cri est une sorte de sifflement très-aigu ; il niche dans les crevasses des arbres ; la femelle pond cinq ou six œufs d’un bleu verdâtre maculé de brun. »Pour tout le reste, les mœurs de cette espèce ressemblent tout à fait à celles de ses congénères.

Le gobe-mouches becligue, de méine taille que le précédent, avec lequel il est souvent confondu, s’en distingue surtout par son collier noir. Moins commun dans le nord que dans le midi de la France, où il arrive au printemps pour en repartir en septembre, il est très-répandu sur les bords de la. Méditerranée. Il se tient dans les bois, souvent aussi sur les arbres des chemins et même des promenades publiques. Il est peu farouche, et on le voit sautillant de branche en branche pour saisir les mouches et les moucherons. Cet oiseau, lorsqu’il est gras, est un excellent gibier.

Le gobe-mouches rougeâtre est beaucoup plus petit que les autres, dont il se distingue aussi par sa nuance. Il habite les vastes forets de l’Allemagne, et Se trouve accidentellement dans le midi de la France. Il est très-alerte, et pousse un petit cri continuel qu’on peut exprimer par trrr, Irrr. Il relève fortement la queue comme les traquets, auxquels il ressemble aussi, quand il vole, par le blanc des pennes caudales. Il a, dans les allures et dans le gazouillement, quelque chose du rouge-gorge. Il niche dans les rameaux unis de deux arbres voisins ou dans les ehfourchures des branches. Son régime est en tout Semblable à celui des espèces précédentes.

GOBER v. a. ou tr. (go-bé — d’un radical gob, qui parait appartenir au celtique : gaélique gob, gab, bouche ; islandais-erse gabt gob, bouche, bec ; khnry^top, bec, que Kuhn rapporte au sanscrit gambha, gueule, dent, de la racine sanscrite gabh, gamb/t, bailler, d’où dérivent plusieurs noms d’objets divers qui s’ouvrent, bâillent, s’écartent pour Saisir ou engloutir. Gober a été fait de gob, bouche, comme l’anglais to mouth et l’italien ingolture, mots ayant à peu près la même signification que le verbe français, ont été formés l’un de mouth, bouche, l’autre de gola, gueule). Avaler avec avidité et sans mâcher, sans savourer ; manger en général : Gober une huître. Gober des œufs frais. Le brochet gobb assez souvent les oiseaux gui plongent ou frisent en volant la surface de l’eau. (Buff,)

Nous en savons plus d’un, dit-il en les gobant. C’est tour de vieille guerre, et vos cavernes creuses Ne vous sauveront pas je vous en avertis.

La Fontaine.

— Fam. Croire légèrement, sans examen : Nous gobo.ns le mensonge et rejetons la vérité. (Boiste.)

— Pop. Saisir, prendre tout à coup et à l’improviste : On l’i. gobiï au sortir de chez lui, pour le mener en prison. (Acad.)

La gober, goler le morceau, l’appât, Se laisser duper, être pris, attrapé :

, .. Je ne suis pa3 homme a gober le morceau Et laisser le champ libre aux yeux d’un damoiseau*

Molière.

Amusez l»s rois par des songes, Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges. Ils goberont Vappitt, vous serez leur ami.

La Fontainh.

— v. n. ou intr. Fauconn. Chasser les’perdriv. avec le vautour et l’épervier.

Se gober v, pr. Être gobé : L’huitre SB gobe et ne se mâche pas.

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GOBERGE s. f. (go-bèr-je). Techn. Perche Servant k tenir pressé un ouvrage de menuiserie, il Petite planche mince à l’usage des lay«r, iers. Il Nom donné aux petits uis qui sa mènent en travers s’ir un fond de lit, pour soutenir la paillasse. — Comm." Morue de l’espèce la plus grande GOBERGER (SE) v. pron. (go-bèr-jèprend une après le g devant les voyelles a et o : Il se gobergea, nous nous gobergeons). Fam. Prendre ses aises, se divertir, se bien nourrir.

GOBE-SYLVIES s. m. Ornith. Section du genre gobe-mouches.

GOBERT (J.-N.), général français, né. À la

Guadeloupe en 1770, mort en 1308. Sous-lieutenant en 1700, il se signala par sa bravoure, et arriva rapidement au grade de général. En 1801, il sut, par sa présence d’esprit, comprimer une violente insurrection qui éclata a Bologne contre les Français, et préserva la ville d’un pillage général. L’année suivante, il se rendit à Saint-Domingue avec lé général Leclerc ; puis, après son retour en Europe, il fut envoyé en Espagne, prit partaux premières affaires qui suivirent l’insurrection, et fut mortellement blessé au combat de Baylen. On voit au Père-Lachaise, à Paris, le magnifique monument en marbre blanc que son fils lui a.fait élever. Il consiste en un haut piédestal, surmonté d’un groupe colossal représentant Gobert tombant’de cheval au moment où il est frappé à mort.

GOHERT (le baron Napoléon), philanthrope français, né en 1807, mort au Caire en IS33. Il était fils du précédent. Il eut pour parrain l’empereur Napoléon, qui donna son nom le même jour à douze enfants de maréchaux et de généraux, baptisés avec le fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande. Le jeune Gobert suivit les cours de l’École de droit, rit le coup de feu, en 1830, dans les rangs des insurgés, prit du service, mais le quitta bie.ntôt pour entreprendre un voyage en Égypte, où il succomba à un accès de fièvre. Possesseur d’une grande fortune, il en fit le plus noble usage. Par ses dernières volontés, le baron Gobert lit don k ses fermiers et métayers de Bretagne de.* biens-.fonds qu’ils détenaient de lui k loyer, sous la seule obligation do faire apprendre k lira et k écrire à leurs enfants, et consacra 200,000 francs à l’érection d’un monument funèbre k son père, dans la cimetière du Père-Lachaise. Il réservait les revenus du reste de sa fortune à deux Académies de l’Institut, sous la condition que l’Académie des inscriptions accorderait la rente des neuf dixièmes de sa part k l’auteur du travail le plus savant ou le plus profond sur l’histoire de France ou les études gui s’y rattachent. Celui qui en approcherait le plus devait avoir l’autre dixième. L’Académie française devait également former du revenu de sa part deux prix : l’un des neuf dixièmes, l’autre d’un dixième, pour le morceau le plus éloquent d’histohe de France et pour le morceau qui en approcherait le plus ; les auteurs couronnés devaient jouir de cette rente jusqu au momentoù des ouvrages supérieurs aux leurs auraient été publiés. Jamais une munificence pareille n’était venue doter les historiens. « J’aurais voulu, disait le baron Gobert dans le préambule de son testament, rendre ma vie utile k mon pays : j’ai fait des projets, et le courage ne m’aurait pas manqué ; mais la santé n allume pas le flambeau de mon intelligence, et toutes mes facultés, grandes peut-être, languissent éteintes. L’étude est une lutte qui m’épuise et où je succombe. Que ma mort, du moins, soit utile k ma patrie, et puisse-je faire avec mes biens ce que je n’ai pu faire avec mon esprit ! » La famille du baron Gobert attaqua ce testament ; mais elle perdit son procès. L’Institut composa avec elle, et les legs qui lui avaient été faits furent réduits ensemble k 20,000 francs de-rente. L’Académie des inscriptions désirait modifier l’application de la Somme kelle destinée ; mais le conseil d’État décida qu’il fallait s’en tenir k la lettre du testament.

GOBET s. m. {go-bè — rad. gober). Fam. Morceau que l’on gobe, que l’on mange.

— Fauconn. Chasser au gobet, Chasser avec l’autour et l’épervier.

— Arboric’Variété de cerise : Les cerises les plus estimées viennent de la vallée de Montmorency, où se distinguent entre toutes les GObktS à courte queue et les cerises anglaises. (Grimod.) Il Variété de poire.

GOBET (Nicolas), historien et minéralogiste français, né vers 1737, mort vers 17S1. Il fut garde des archives du comte de Provence et secrétaire du conseil du comte d’Artois. On a de lui plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Réflexions sur l’histoire d’Auvergne (1771, in-4o) ; les Minéralogistes anciens du royaume de France (1779, 2 vol. in-S°) ; Observations de Patlas sur la formatiun des montagnes (1782). Il a donné des éditions de divers ouvrages, entre autres des Œuvres de Bernard de Palissy (1777).

GOBET (Pierre-Césaire-Joseph), littérateur et magistrat français, né vers 1765, mort k Paris en 1S32. Après une jeunesse orageuse, il devint homme de loi pendant la Révolution, puis fut nommé juge au tribunal de première instance de la Seine, lors de la réorganisation des tribunaux. Gobet employa ses heures dn