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contribue à donner au regard quelque chose d’étrange. Au-dessous des y<’ux, la tête se rétrécit, de sorte que, vue de face, elle est très-étroite. Le chanfrein porte une sorte de crinière formée de poils dirigés de bas en haut, et divergeant à droite et à gauche..Le museau est assez large ; les ouvertures des narines y sont placées sur les côtés, et recouvertes d’une aile cartilagineuse de forme triangulaire, qui s’ouvre et se ferme à la volonté de l’animal. La bouche est grande, les lèvres sont très - mobiles< la mâchoire inférieure porte une épaisse barbe noire ; des poils de même couleur, mais moins longs et moins épais, descendent au devant du cou jusqu’au poitrail et jusque entre les jambes. Une crinière naît à l’occiput, garnit toute l’encolure et se termine aux épaules : elle est blanche, bordée de noir. La queue, semblable à celle d’un àne, a peu de crins à sa base. La couleur générale de la robe est une Sorte d’alezan brûlé.

La tête du gnou est très-forte et son encolure très-épaisse, relativement aux dimensions de l’animal ; le corps est, au contraire, assez peu volumineux par rapport à la longueur des jambes ; les membres ont toute la légèreté de ceux du cerf, mais ils annoncent plus de vigueur. Le gnou vit par grandes troupes dans les forêts montagneuses ; il paraîtrait cependant que l’espèce est aujourd’hui devenue assez rare. Son naturel est timide et même farouche ; il ne sélaisse ni apfirocher, ni toucher, et, quand on parvient à e surprendre, il se défend très-bien avec ses cornes et ses pieds. Son agilité à la course égale celle du cerf.

Les gnous changent de canton suivant la saison, ainsi que cela s’observe pour plusieurs autres espèces d’antilopes. Comme la chair du gnou est très-estimée, les colons leur font une rude guerre ; mais ce n’est pas sans peine qu’ils parviennent à les atteindre. Ces animaux ; eu eft’et, sont très-défiants, et à la première alarme toute la troupe décampe, non en une masse confuse, mais sur une seule file, a la tête de laquelle se trouve un vieux inâle.

Des trois espèces de gnous reconnues aujourd’hui par les naturalistes, nous n’en avons jamais vu en France qu’une seule, celle qui a été décrite par Allaman, dans l’édition qu’il donna, en Hollande, de l’histoire naturelle de Buffon. C’est le capitaine Baudin, depuis amiral, qui apporta en France le premier individu de ce genre. Les deux autres espèces de gnous sont moins connues. Celle qu’on a appelée gnou à queue noire paraît ne se distinguer de la première que par la particularité qui lui a valu son nom, et par une taille plus élevée. Quant à la troisième, elle paraît encore plus forte et plus farouche ; elle offre d’ailleurs, à ce que l’on rapporte, des caractères qui l’éloignent assez des deux autres pour qu’on en doive faire au moins un sousgenre à part.

GO (TOUT DE) loc. adv. (tou-de-go — rad. gober. Dans d’anciens textes, on trouve tout de gob, pour signifier d’une bouchée, sans mâcher). Librement, sans difficulté : Ça va tout de go. J’épouserai tout dis go la fille du gros Colas. (Destouches.)

Monsieur Turgot était en charge, Et trouvant oc quai trop peu large, Y fît ajouter cette marge ; Passant, qui passez tout de go. Rendez grâce à monsieur. Turgot.

PiaoH. Il Sans façon, sans cérémonie : Excusez, mosieu et mam’ Povpard, et la compagnie, si j’entre comme ça tout de go, (Priv, d’Angl.)

GOA f Villanova da Goa ou Pandjim), ville de l’Inde, dans l’ancien Bedjapour, sur la côte 0. de Malabar, chef-lieu des possessions portugaises dans l’Inde, par 71° 22’ de long. E. et par 15» 30’ de lat. N-, dans l’I.e qui porte son nom ; 20,000 hab. Résidence du vice-roi portugais j archevêché, cour de justice. Distilleries d arack ; fabriques de coton et de soieries autrefois Hérissantes, dégénérées un.peu aujourd’hui. Le port de Goa est le plus spacieux de toute l’Inde, mais il n’offre pas de sécurité à la saison des pluies ; on se sert alors du port appelé Marmugon, qui est situé non loin de là. L’accès du port de Goa n’est permis qu’aux navires portugais. «On aborde à Goa, dit il. Victor Fontanier, par un beau quai nouvellement construit. De nombreuses embarcations, des navires de tout tonnage sont occupés à charger et à décharger leurs marchandises ; de toutes parts, on voit s’élever des constructions nouvelles. Met-on pied à terre, on observe que toutes les rues sont larges et tirées au cordeau ; une population considérable les parcourt, et il s’y t’ait un tumulte inattendu dans ces climats ; tout enfin s allié pour donner à cette ville un aspect plus européen qu’asiatique.

L’ancienne Goa, la cité des conquérants du xvic siècle, est située à 9 kilom. environ de Villanova ; elle est à peu près déserte aujourd’hui. Cette ville, habitée au xvie siècle par une population arabe, fut prise par Albuquerque en 1510, et devint la capitale des possessions portugaises dans l’Inde. Après avoir joué un rôle très-brillant pendant tout lexvio siècle, Goadécrut sensiblement lorsque les Anglais se furent emparés des Indes portugaises. La juridiction du tribunal de l’anqui™ sition établi à Goa, et supprimé définitivement en 181J, après avoir déjà été l’objetde restrictions successives, s’étendait sur tous les In GOAS

diens convertis au christianisme et sur tous les Portugais établis aux Indes, le vice-roi, l’archevêque et son coadjuteur seuls exceptés. Le vieux Goa est aujourd’hui la résidence du clergé portugais et ne compte guère que ■1,000 hab. Ses maisons semblables à des forteresses, ses églises, ses couvents, ses palais, tout est en ruine. La cathédrale, qui fut l’église métropolitaine, renferme le tc-mbeau de saint François-Xavier, monument aussi remarquable par le fini des détails que par la richesse des matériaux.

Une belle promenade, de 5 kilom. de longueur, relie le vieux Goa à San-Pedro, résidence archiépiscopale.

GOA (île de), île située sur la côte occidentale de l’Indoustan, dans la mer d’Oman, à l’embouchure de la Mandeva. Elle a 40 kilom. de tour et forme, avec les districts de Diu et de Daman, le gouvernement de Goa, dont la population est de 420,000 hab.

GOAH1ROS ou GUAIRAS, peuple indigène de l’Amérique méridionale, établi près du golfe Maraeaïbo, formé par la mer des Antilles.

. GOALPARA, ville de l’Indoustan anglais, présidence du Bengale, district du même nom et à 154 kilom, N.-E. de Rangpour, à 48 kilom. E. de Rangamoity, sur la rive gauche du Brahmapoutre, près de la frontière de l’Assam. Commerce d’or, d’ivoire, de laque, de cire, de goudron ; importation de sel, soie, mousselines, etc. Goalpara est une ville bien bâtie, mais sur un terrain si bas et si sujet aux inondations que, pendant une partie de l’année, les communications entre les diverses parties ne peuvent se faire qu’en bateau. ]| Le district de Goalpara, appelé aussi district du N.-E. du Rangpour, a pour bornes, au N., l’État indigène de Boutan ; à l’E-, le district de Kamrup ; au S., le Maimemsing et le territoire des tribus Garrows, et, à l’O-, le Rangpour et le Cutch - Bahar. Superficie, 9,800 kilom. car. ; 400,000 hab. Culture du coton, du tabac, de la canne à sucre et de la moutarde. Quoique appartenant proprement au Bengale, dont il faisait partie lors de l’acquisition de ce territoire par les Anglais en 1795, il est souvent regardé comme un- district de l’Assam, avec lequel il a une grande ressemblance sous Je rapport du climat, du sol, etc.

GOAR (SAINT-), ville de la Prusse rhénane, régence et à 26 kilom. S. de Coblentz, sur la rive gauche du Rhin, ch.-l. du cercle de son nom ; 2,000 hab. Elle doit son origine à saint Goar qui, vers 670, vint y bâtir une chapelle et y prêcher l’Évangile. L’église protestante a été construite au Xve siècle sur la crypte d’une église détruite par l’incendie. Cette crypte, dans laquelle saint Goar avait été enseveli, renferme les tombeaux de plusieurs princes hessois. Les bâtiments de l’ancienne abbaye, dont les richesses étaient considérables, servent aujourd’hui de magasin.

GOAR (saint), anachorète, né en Aquitaine, mort en 649. Il entra dans les ordres, puis se retira dans une solitude entre Coblentz et Mayence, sur la rive gauche du’Rhin. Le pape Sigebert III lui offrit le siège épiscopal de Trêves ; mais Goar refusa, préférant terminer ses jours dans son ermitage. Autour du lieu où il fut enterré s’est élevée la ville qui porte son nom. Saint Goar est honoré le 6 juin.

GOAR (Jacques), helléniste français, né à Paris en 1610, mort à Amiens en 1G53. Il entra, en 1619, dans l’ordre des dominicains, se livra à l’enseignement, puis fut nommé supérieur du couvent de Saint-Sébastien à Chio. Pendant un séjour de huit ans qu’il litdans cette île, il réunit un grand nombre de manuscrits précieux et d’observations sur les rites des Grecs modernes. De retour sur le continent, le P. Goar séjourna à Paris, fit plusieurs voyages à Rome, et devint vigaire

fénéral de son ordre en 1652. Il était l’ami e Du Cange, de Léon AHatius et d’autres savants distingués. Ses principaux ouvrages sont : Euçoloyion sive rituate Grxcorum (Paris, 1647, in-fol.), livre estimé et rare, qui contient des recherches immenses ; Attestatio de communione Orîenlalium sub specie unica, publié avec le traité De Ecclesix ocçidentalis atque orienlalis perpétua consensione d’Allatius, etc. On lui doit, en outre, des traductions latines de plusieurs ouvrages grecs. E. fin le P. Goar fut un des principaux collaborateurs du recueil intitulé : Histoire byzantine.

GOA11EC, bourg de France (Côtes-du-Nord), ch.-l. de cant., arrond. et à 40 kilom. de Loudéac, sur le Blavet ; pop. aggl., 483 hab. — pop. tôt., 871 hab. Fabriques de noir animal ; minerai de fer.

GOARIS, nom ancien du Tapti, rivière de l’Indouatan.

GOASCORAN, bourg de l’Amérique centrale, dans le Honduras, sur le fleuve de son nom. Ce bourg n’a par lui-même aucune importance ; mais il n en est pas de même du fleuve, qui contribue à former la ligne de communication entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique. Il prend sa source à environ 32 kilom. S. de Comayagua, capitale du Honduras, et coule droit au S., jusqu’à la baie de Fonseca, en face du port de L’Union, qu’il atteint après un cours de 130 kilom. Dans sa partie supérieure, il communique avec le

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fleuve Humuya, qui coule droit au N., et se jette dans la baie de Honduras. Les vallées de ces deux fleuves forment, avec la plaine de La Campagna, une grande vallée transversale qui s’étend d’un océan a l’autre, et à travers laquelle les Espagnols avaient projeté de creuser un canal. Une compagnie anglo-américaine s’occupe en ce moment d’y faire construire un chemin de fer.

GOAT-ISLAND, petite île de l’Amérique septentrionale, sur la frontière des États-Unis (État de New-York) et de l’Amérique anglaise, dans le Niagara, dont elle sépare la grande cataracte en deux parties.

GOAVE (GRAND-), ville d’Haïti, dans la baie de Léogane, province de l’Ouest, à 46 kilom. S.-O. de Port-au-Prince. Petit port fortifié. Air sain. Production de café.

GOAVE (PETIT-), ville de l’île d’Haïti, sur la côte O. de la petite baie de Léogane, à 53 kilom. S. :0. de Port-au-Prince. Bon port fortifié. Air malsain. Culture du café. Exportation de sucre, de café et de coton.

GOAYEN, rivière de France (Finistère). Elle prend sa source à Plonais, baigne Pont-Croix et Audierne, et se jette dans la baie d’Audierne, après un cours de 35 kilom. Elle n’est navigable que sur une longueur de 7 kilom., c est-à-dire d’Audierne à la mer.

GOAVRE (là), ville de l’Amérique du Sud. V. Guayra (la).

GOBAIS (SAINT-), bourg et comm. de France (Aisne), cant. de La Fère, arrond. et à 26 kilom. de Laon ; pop. aggl., 1,578 hab. — pop. tôt., 2,199 hab. Aux environs, verrerie abandonnée de Charlefontaine.

Ce bourg doit surtout sa réputation à l’importante manufacture de glaces qui y est établie depuis le milieu du xvie siècle. Marie de Luxembourg, bisaïeule de Henri IV, y fonda, à cette époque, une verrerie qu’on peut considérer comme le berceau de la célèbre compagnie nationale dont rétablissement existe encore de nos jours, et qui a toujours suivi souvent devancé les progrès de la fabrication spéciale à laquelle elle se livre. On lui doit l’introduction d’un système d’association qui n’a-fait depuis que des progrès insensibles, mais auquel l’avenir devra, nous le croyons, la solution si désirable de la question sociale. Dès 1833, la compagnie de Saint-Gobain associa une partie de ses ouvriers à ses bénéfices. Cet acte intelligent n’a eu jusqu’ici que de rares imitateurs ; mais nous ne doutons pas que la nécessité et le bon sens ne finissent un jour par triompher de l’égoïsme inintelligent de nos industriels. Les progrès successifs de la compagnie de Saint-Gobain l’ont mise à- même de lutter avantageusement avec n’importe quel établissement du même genre. Dès 1806, elle envoyait à l’Exposition une glace d’une dimension alors inouïe : 3m,0S sur im,62. En 1855, elle exposait une pièce, non étamée, de 7m,50 de hauteur sur 2m,58 de largeur. Cette merveille de l’industrie humaine, que l’univers entier a pu admirer à Paris, est allée se briser à Londres, par la négligence des ouvriers employés a son déballage. Elle avait valu la grande médaille d’honneur à la compagnie, en 18S5. Des médailles d’dr lui ont été décernées à presque toutes les expositions universelles ou particulières : 1806,1819, 1823, 1S27,1839, 1844,1849, 1851, etc.

La manufacture, établie d’abord sur les ruines du château de Saint-Gobain, s’est successivement accrue de nombreuses annexes. Aujourd’hui, elle possède, k Chauny, des ateliers spéciaux de polissage et des fabriques d’étaiu en feuille, de potée et d’émeri, le tout relié par un chemin de fer k l’établissement principal de Saint-Gobain, et à la grande ligne du chemin de fer du Nord. En un mot, l’établissement de Saint-Gobain mérite d’être rangé, parmi les manufactures de l’État, à côté de celles des tapisseries des Gobelins et des porcelaines de Sèvres. Elle fournit au commerce 200,000 mètres cubes de gUees par an.

Il existe dans les environs de Saint-Gobain une sorte de village souterrain. En sortant de la magnifique forêt de La Fère, on entre dans un chemin creux « qui semble conduire, dit un voyageur, aux portes éternelles du Dante. » Eu levant les yeux, on est tout surpris de voir, au loin, s’élever de légères colonnes de fumée du milieu des champs et des vergers sous lesquels s’enfonce la roule. Quelques pas plus loin, on s’arrête stupéfait devant le spectacle qui s’offre au regard. Les rochers qui encaissent la route se creusent en larges et irrégulières arcades ; sous leur ombre, on distingue, non sans peine, des espèces de caves, des souterrains fermés par des portes noircies de mousse et d’humidité. L’intérieur de ces habitations souterraines n’est pas moins pittoresque que l’extérieur. Le jour n’y arrive que par les ouvertures pratiquées à l’aide du pic et de la mine pour laisser entrer la lumière et sortir la fumée. L’intérieur, du reste, est d’un aspect pauvre et. misérable. Une centaine de familles environ y habitent, et les enfants y pullulent. Cette petite cité souterraine a ses îlielles pierreuses, ses quartiers dive’rs ; elle forme un véritable village. Dans le jour, les hommes en sortent pour aller travailler aux champs, et les femmes et les enfants en forment presque l’unique population.

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GOBAN, petite île à l’embouchure de l’Euphrate dans le golfe Persique, à 80 kilom. E.-S.-E. de Bassora.

GOBAN, ville de Perse, dans le Khousîstan, à 152 kilom. S.-O. de Chouster, à 112 kilom. S.-E. de Bassorn, près du golfe Persique. Résidence d’un cheik.

GOBAT (Samuel), évêque du rite anglican, à Jérusalem, né à Crémine (Suisse) en 1799. Il partit en 1825 pour prêcher l’Évangile en Abyssinie, et y répandre une édition des Évangiles en langue amharique, imprimée aux frais de la Société biblique de Londres. Après quelques études préparatoires de la langue arabe faites à Paris, en 1826, il se rendit la même année au Caire avec Christian Kugler, missionnaire wurtembergeois. Durant trois années, les deux compagnons ne purent, à cause de la guerre, pénétrer en Abyssinie. Enfin, M. Gobât parvint à se rendre à Gondar, où la langue amharique est parU-e, et dont les habitants se montrèrent assez dociles à ses prédications ; mais, en 1833, la mort de Christian Kugler et la guerre, qui éclata de nouveau, l’obligèrent à quitter le pays. M. Gobât a publié, k Paris, en 1834, son Journal d’un séjour en Abyssinie durant les années 1830, 1831 et 1832, avec une carte et un portrait. Après un séjour de quelques années k Malte, M. Gobât fut, en 184C, nommé évêque du rite anglican à Jérusalem. Il relève de l’archevêque de Cantofbéry et a sous sa dépendance la Syrie, l’Égypte et l’Abyssinie.

GOBBE s. f. (go-be — rad. gober). Pharm. Préparation en forme de bol, qu’on donne aux chiens et aux bêtes puantes pour les empoisonner : Les gobbks sent faites ordinairement avec de la viande /tachée et de la noix vomique ou de la strychnine.

— Art vétér. Syn. d’ÉGAGROPlLK : Si le pis de la brebis est recouvert de laine, l’ngneau l’arrache et t’avale, et elle forme duns la caillette de ce petit animal des pelotes ou des gobbes. (Tessier.)

— Econ. rur. Bol dont or. se sert pour engraisser la volaille : En basse Normandie, on remplit trois fuis par jour les canards aoec une pâte dont on forme des goiibks, et, après huit jours, ils sont bons à vendre. (’Fessier.)

GOBBÉ, ÉE adj. (go-bé-rad, gobbe). Art véter. S>e dit d’une bête à laine dans l’estomac de laquelle on trouve une gobbe : Agneaux

GOBBËS.

GOBBO, peintre italien. V. Bonzi.

GOBÉ, ÉE (go-bé) part, passé du v. Gober : Des coups gobés dans une rixe.


GOBEL (Jean-Baptiste-Joseph), constituant, évêque constitutionnel de Paris, né à Thann (Haut-Rhin) en 1727, décapité le 14 avril 1794. Il étudia la théologie à Rome, au collège germanique, devint chanoine du chapitre de Porentruy, évêque de Lydda (in partibus), enfin suffragant de l’évêque de Bâle, pour la partie française de ce diocèse.

En 1789, le clergé de Huningue et Befort l’élut député aux états généraux. Il ne joua pas un rôle bien brillant dans l’Assemblée, mais il se fit remarquer parmi les prêtres les plus libéraux et les plus tolérants, et, dès que la constitution civile du clergé eut été promulguée, il déposa son serment de fidélité. Aussi fut-il élu évêque constitutionnel à la fois par les assemblées électorales de Colmar, de Langres et de Paris. Il opta pour ce dernier siège, reçut de l’évêque d’Autun, Talleyrand, l’institution canonique (15 mars 1791), et dans la première lettre pastorale, qu’il adressa aux habitants de son diocèse (16 avril), il s’écriait : « Quoi que vous soyez, ô mes frères, quelque opinion que vous ayez, restez au moins unis par le cœur, si vos esprits sont toujours divisés ! L’amour de son semblable n’est-il pas, tout à la fois, le plus doux, comme le plus grand précepte de l’Évangile ? »

Assurément, c’étaient là des conseils qui valaient bien les prédications furieuses de ces prêtres réfractaires qui fomentaient la guerre civile dans l’Ouest et ailleurs. Toute la conduite du prélat parisien est empreinte de cet esprit de conciliation. Non-seulement il confirmait dans leurs fonctions sacerdotales les prêtres mariés de son diocèse, mais encore il installa comme curé des Petits-Pères un prêtre marié. Nullement refroidi par l’âge, il suivait le mouvement avec ardeur, et il figura toujours parmi les révolutionnaires les plus avancés. Après le 10 août, il fut envoyé, comme commissaire civil, à Porentruy, pour y organiser la nouvelle république rauracienne. Il se montra dans cette mission entièrement dévoué aux idées de la Montagne, et les Girondins le firent rappeler par le ministre Lebrun, au commencement de 1793. Les besoins du service de son évêché le mettant en relations journalières avec la Commune de Paris, il s’établit entre lui et les principaux membres de cette administration des liaisons intimes, et bientôt une certaine conformité de vues. Au commencement du grand mouvement contre le culte catholique, à la suite d’un entretien avec Anacharsis Cloots et Chaumette, Gobel se décida ou consentit à se démettre de ses fonctions. Le 17 brumaire an II (7 novembre 1793), il se rendit au sein de la Convention, accompagné de son clergé et des autorités municipales, et, dans une harangue qu’où peut lire au Moniteur, il déclara que, la Révo-