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lin ; la bouche est petite, bien arquée, pincée aux coins ; une ironie et un lazzi semblent voltiger sur les lèvres et les chatouiller. Ce Gilles est vivant. C’est véritablement le miracle de la présence réelle. L’homme même semble là. Il écoute, il entend, il attend, il se tait, il va remuer, ses bras vont se détacher de cette casaque de molleton qu’on prendrait à la main, tant le pinceau a fait ce molleton duveteux et doux au toucher de l’œil. Le ciel même ne semble pas un ciel fixé et emprisonné dans une toile ; ce n’est pas un fond, c’est de l’air. Le jour y tremble, la lumière y palpite ; et l’on croit’par moment voir se balancer ce pin d’Italie qui, dans un coin du portrait de Gilles, rappelle la patrie aux comédiens groupés au-dessous de lui. » Ces comédiens sont le docteur sur son âne, Colombine ou Sylvie, le Mezzetin habillé de rougo, et un quatrième acteur au chapeau tailladé en crête de coq ; ils regardent Gilles d’un air satisfait et semblent dire : « Le beau Pierrot ! »

On ne sait pas exactement quel est le personnage que Watteau a représenté. M. Burty pense que ce pourrait être Quinson, de qui Gillot a gravé le portrait sous ce titre : Quin- Mil dans son habit de Pierrot, à l Opéra-Comique. Mais il y eut plusieurs autres Gilles en réputation du temps de Watteau ; M. Paul Mantz cite, parmi ceux qui firent partie de la troupe de l’Opéra-Comique, Billard, Maillot, Haraoche, Belloni, Bréon ; à la Comédie-Italienne, où Watteau avait ses grandes et

petites entrées, Bianeolelli obtint de grands succès dans le rôle de Pierrot, en nn ; il se pourrait donc bien que le tableau du Louvre fut le portrait de cet acteur.,

Ce tableau, qui a fait partie des collections Denon, de Cypierre et Lacaze, est une des œuvres les plus importantes de Watteau, non-seulement à cause des proportions, qui sont de grandeur naturelle, particularité peut-être unique dans l’œuvre de l’artiste, mais à cause de 1 exécution, qui est puissante et hardie. Il n’est pas besoin d’être peintre pour comprendre la difficulté de représenter un personnage se détachant en blanc sur la pleine lumière. M. Mantz a adressé toutefois quelques reproches à cet ouvrage. « Il semble, a-t-il dit, que le peintre a été troublé par cette chose, très-inquiétante en effet, qui s’appelle une figure de grandeur naturelle, qu’il a eu le désir de se montrer plus sérieux, ou du moins plus serré qu’à l’ordinaire, et qu’il s’est trop appliqué. Le Gilles n’ani le mouvement, ni le brio, ni les allures vives qui sont le talent et le don de Watteau. L’aimable artiste a pris sa revanche dans les figures du fond. 11 a été surtout lui-même dans le paysage : les arbres et les terrains sont traités de ce libre style décoratif où Watteau se souvient des frottis è. 1» Rubens et dans lequel il n’a été surpassé par personne. » Le Gilles a été gravé par M. Hédouin, dans la Gazette des beaux-arts (t. VII). La figure principale a été gravée, sans le fond, dans un panneau d’arabesques, par Crépy le fils.

GILLES (SAINT-), ville de France (Gard), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilotn. de Nîmes, sur le canal de Beaucairé ; pop. aggl., 5,915 hab. — pop. tôt., 6,804 hab. Commerce considérable de vins et d’eaux-de-vie. « L’église paroissiale peut être considérée, dit M. Mérimée, comme le nec plus ultra de l’art byzantin. Conçue sur un plan gigantesque, elle a été abandonnée avant d’être achevée... Au milieu des ouvrages ébauchés dans le style roman, s’est élevée une église petite, mesquine de proportions... ; c’estl église actuelle, dont la date est assez difficile à déterminer, plusieurs restaurations successives en ayant altéré Je caractère. Il reste, des constructions primitives, une portion d’église souterraine fort remarquable, bien éclairée et divisée en deux nefs ; un par de mur appartenant au collatéral et au transsept de gauche ; quelques substructious du chœur et du transsept de droite ; enfin et surtout le portail, dont l’admirable ornementation, la délicatesse de style, le fini des détails sont au-dessus de tout éloge. C’est sur la façade que s’est épuisé tout le caprice, tout le luxe de l’ornementation byzantine. Elle se présente comme un immense bus-relief de marbre et de pierre, où le fond disparaît sous la multiplicité des détails. Il semble qu’on ait pris a tâche de ne pas y laisser une partie lisse ; colonnes, statues, frises sculptées, rinceaux, motifs empruntés au règne végétal et au règne animal, tout cela s’entasse, se confond ; des débris de cette façade on pourrait décorer dix édifices somptueux. «Signalons, en outre, à l’extérieur de 1 église : les sculptures des tympans des trois portes ; les statues des douze apôtres sculptées dans les intervalles des trois colonnes qui régnent entre le portail principal et les entrées latérales ; les bas-reliefs qui décorent le bas de ces colonnes, et deux lions énormes entre lesquels l’abbé s’asseyait pour rendre la justice. Au milieu de l’espace entouré par les ruines a été formé un musée archéologique, qui comprend, non-seulement des débris provenant de l’édifice lui-même, mais encore tous ceux qui ont été recueillis dans la ville et dans les environs. « On remarque, en outre, à Saint-Gilles une maison romane contemporaine de l’église et un beau pont tubulaire jeté sur le petit Rhône, pour le passage du chemin de fer.

Les premières maisons de Saint-Gilles se groupèrent autour d’une abbaye fondée au

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vie siècle. Au moyen âge, les comtes de Toulouse portaient aussi le titre de comtes de Saint-Gilles. L’un d’eux, Raymond IV, fit à Saint-Gilles pénitence publique de sa bienveillance pour les Albigeois.

Le vignoble de Sairu-Gilles jouit d’une certaine célébrité ; il produit des vins caractérisés par l’intensité de leur robe d’un beau pourpre brillant et velouté. Ce sont des oins fermes, employés comme remèdes dans le commerce, où ils servent à donner de la couleur et de la force aux autres vins qui en manquent.

Le vignoble repose sur un calcaire siliceux mélange de cailloux roulés et d’oxyde de fer. Il occupe un vaste plateau d’environ 4,000 hectares et une plaine de 900 hectares, située près du Rhône. On distingue le quartier de la Cassagne, grande et petite, le domaine de Lamargue, les crus de Saint-Benézet et d’Estagel, le vignoble de l’Amérique, etc. Les vins de Saint-Gilles servent de base, dans les ateliers du commerce, à l’imitation de plusieurs vins étrangers, tels que porto, madère, tokaij, etc.

GILLES-SUR-VIE (SAINT-), bourg de France (Vendée), ch.-l. de cant., arrond. et à 29 kilom. N.-O. des Sables-d’Olonne, sur l’océan Atlantique, à l’embouchure de la Vie ; pop. aggl., 1,033 hab.— pop. tôt-, !,270 hab. Fabrication de sel et de conserves alimentaires ; préparation de sardines ; pêche d’ambre gris ; construction de navires et de bateaux de pêche. Commerce de grains, de vins, d’eaux-de-vie et de sel. Le port (3 mètres do tirant d’eau) est éclairé par un phare qui s’élève à l’extrémité de la jetée.

GILLES-WAES (SAINT-), bourg de Belgique, prov. de la Flandre orientale, arrond. et a 23 kilom. N. de Tei-monde, ch.-l. de cant. ; 3,851 hab. Tissage de toiles.

GILLES (saint), en latin YKgidîus, cénobite, mort vers 550. Né à Athènes d’après la légende, il se rendit en France, vécut quelque temps auprès de saint Césaire, évêque d’Arles, puis se retira dans une solitude du Languedoc, où il se nourrissait du lait d’une biche qui venait coucher dans sa grotte. La légende rapporte que le roi Childebert, chassant un jour dans la forêt qui depuis fut appelée forêt de Saint-Gilles, pénétra dans une grotte où il trouva le saint en prières. Il revint le voir et lui fit bâtir un monastère autour duquel s’éleva par la suite la ville qui Îiorte le nom du saint. Saint Gilles est honoré e 1er septembre. D’après les hagiogràphes mcjernes, il exista un autre saint Gilles, que saint Césaire nomma abbé d’un monastère situé près d’Arles.

GILLES (Jean), prélat français, né en Normandie, mort vers Hlg. Il fit ses études de théologie et de droit à Paris, où il entra dans les ordres, refusa de reconnaître pour pape Clément VII, et se rendit alors en Italie auprès d’Urbain VI, qui le nomma auditeur de rote et lui conféra la prévôté de Liège. Par la suite, Gilles remplit les fonctions de nonce du pape à Reiras, à Trêves, à Cologne, fut nommé cardinal en 1405, prit part, l’année suivante, au conclave qui élut Grégoire XII, et termina ses jours en France. On a de lui quelques fragments de lettres.

GILLES (Nicole), historien français, contrôleur du trésor royal sous Charles VIII, mort en 1503. Il n’est connu que par l’ouvrage suivant : les Très-élégantes, très-oéridiquet, et copieuses annales... des modérateurs des belliqueuses Gaules... jusqu’à Loys unziesme (Paris, Galliot-Dupré, 1525, 1 vol. in-fol. gothique). C’est un abrégé de la Chronique de Saint-Denis dégagée de la forme légendaire, contrôlée et même complétée dans certaines parties. Nicole Gilles est le dernier des chroniqueurs ou le premier des historiens français : il inarque la transition à cette époque de renaissance. Son livre eut un succès prodigieux. On en compte dix-sept éditions successivement augmentées par divers écrivains, jusqu’au ièj ; ne de Louis XIII. La dernière est de 1621. La première, de 1492, n’est pas à la Bibliothèque nationale.

GILLES (Pierre), en latin Gylliua, naturaliste et voyageur français, né à Albi en 1J90, mort en 1555. Il se livra particulièrement à l’étude de l’ichthyologie, parcourut la Méditerranée et l’Adriatique pour étudier les poissons de Ces deux mers, entreprit, par ordre de François Ier, un voyage en Orient, visita l’Asie Mineure, les ruines de Chaicedoine, mais, manquant de ressources, se vit obligé de prendre du service dans les troupes de 1 empereur Soliman III. Revenu en Europe après avoir perdu toutes ses collections d’histoire naturelle, il se retira à Rome, auprès du cardinal d’Armagnac, son protecteur. On a de lui : Ex JEliano historia... ; Devi natura animalium... ; De nominibus piscium (Lyon, 1533, in-4<>), traduction latine d’Elien, augmentée des propres recherches de Gilles ; De Bosplioro Thracio (1561, in-4"^ ; 7’opographia Constantinopoleos (1561, in-4«).

GILLES (Pierre), pasteur protestant piémontais, né en 1571, mort dans un âge avancé. Il fut chargé de diriger l’Église vaudoise de La Tour, et de recueillir tous les documents concernant l’origine, l’histoire et les croyances religieuses des Vaudois. C’est à l’aide de ces documents que Gilles écrivit une Histoire ecclésiastique des Églises réformées, recueillie

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en quelques vallées du Piémont et circonvodines, autrefois appelées Églises vaudoises (Genève, 1644, in-4o).

GILLES (François-Bernard ou Bertrand), écrivain et musicien français, né vers 1780, mort après 1856. Bien qu’aveugle de naissance, il apprit, grâce à sa vive intelligence, à faire des vers, à composer de la musique, et il écrivit plusieurs traités sur des matières de philosophie et de religion. Nous citerons parmi ses ouvrages : Exemple d’émulation qui réunit un ensemble de morale sur les dispositions que l’homme doit avoir en toutes sortes d’états, pour se rendre utile à soi-même et à la société (179S) ; Développement heureux.de l’exécution des desseins de Dieu (1816) ; Discours sur la richesse des dons de Dieu (1824) ; Méditations chrétiennes (1825), etc.

GILLES (le comte), général gallo-romain, V. -Egidjus.

GILLES’ DE BRETAGNE, seigneur de Chantocé, fils de Jean V, duc de Bretagne, et de Jeanne de France, mort en 1430.11 passa dans sa jeunesse plusieurs années en Angleterre, s’y lia avec Henri VI, et entretint avec la cour de ce prince des relations que ses ennemis lui reprochèrent plus lard comme des crimes d’État. Lorsque, en 1439, Jean V partagea ses États entre ses enfants, il ne laissa à Gilles qu’un petit apanage à prendre sur les terres de Chantocé et d’Ingrande. Après ia mort de son père et à l’avènement de son frère François Ier, comme duc de Bretagne, Gilles, mécontent de l’insuffisance de son apanage, dont il n’était, du reste, pas même mis en possession, adressa à son frère de vives réclamations, que cetui-ci ne voulut point entendre. Gilles écrivit alors à Henri VI d’Angleterre, pour lui demander d’intervenir en sa faveur auprès de François I«, lui offrant de mettre entre ses mains les places qu’il détenait en Bretagne. Cette lettre, écrite en 1445, tomba entre les mains du duc François, qui conçut contre son frère la plus violente irritation ; cette irritation s’accrut encore lorsqu’il apprit que Gilles venait de protester par un acte public contre le partage fait par son père, et, a partir de ce moment, il jura sa perte. À la suite d’une entrevue qui eut lieu à Chinon, entre le duc P’rançois et Charles VII, roi de France, Gilles fut arrêté par l’amiral de Co6tivy, dans le château de Guildo, où il s’était retiré, et conduit à Dinan (1446). Vainementle connétable de Richemont protesta auprès de Charles VII contre l’arrestation de son neveu, et s’efforça de ramener à la clémence le farouche François ; celui-ci convoqua à Redon des états pour juger son frère. Mais, contrairement à ses espérances, ces états, d’après l’avis du connétable et des commissaires du roi de France, déclarèrent que les crimes dont on accusait Gilles n’étaient pas suffisamment prouvés. Le duc François ne tint aucun compte de cet acquittement. Il retint Gilles en prison et le lit, successivement transférer à Moncontour, au château de Touffou, puis à celui de la Hardouinaie. Bientôt cette détention même ne parut plus suffisante au duc pour satisfaire la haine implacable qu’il avait conçue contre son frère. Il résolut de le faire périr. Après avoir subi les tortures de la faim, Gilles fut empoisonné ; mais le poison n’ayant pas produit l’effet qu’on en attendait, le duc dénaturé fit étrangler son malheureux frère. Le vicomte de Walsh a publié, sur ce drame lugubre, le Fratricide ou Gilles de Bretagne, chronique du xve siècle (Paris, 1850), roman historique plein d’intérêt.

GILLES DE CHIN, chambellan de Hainaut, seigneur de Berlaimont et de Chin, près de Tournay, mort en 1137. Il se rendit en Palestine, lors’de la première croisade, se mit pur sa bravoure au premier rang des chevaliers croisés, tua à coups de lance un lion dans une lutte corps à corps et, de retour en Europe, se signala entre tous dans les tournois qui se donnèrent en France et en Allemagne. Il périt en défendant le château de Roncourt, assiégé par le comte de Flandre. D’après une légende qui s’est perpétuée dans le Hainaut jusqu’à nos jours, Gilles de Chin Cua un dragon qui ravageait les environs de Wasmes, et, à l’appui de cette tradition, on montre encore à Mons la soi-disant tête de ce dragon, qui n’est autre chose qu’une mâchoire de crocodile, apportée vraisemblablement d’Égypte par un croisé.

GILLES DE CORBEIL (Pierre), l’un des rares écrivains qui nous restent du xne siècle, et l’un des plus précieux pour 1 histoire de la médecine au moyen âge. Il était de Corbeil, près de Paris. Il nous apprend lui-même qu’il étudia la médecine à Salerne ; on ignore s’il étudia aussi à Montpellier et à Paris. Il eut la charge de premier médecin de Philippe-Auguste, et, s’il faut en croire Gabriel

Naudé, il fut en même temps doyen de la Faculté de Paris, ou du moins il y enseigna la médecine. Gilles mourut au commencement du xi«e siècle. Le défaut de renseignements exacts sur ce médecin a donné lieu à de nombreuses conjectures. Ainsi les divers auteurs ne sont pas même d’accord sur son véritable prénom. Riolan, du Cange, Astruc, Haller et Choulant sont pour celui de Pierre ; Adelung, Résiner et Sprengel le nomment Jean. Les dissidences sont encore plus nombreuses à l’égard de la véritable patrie de Gilles. Toutefois, l’origino que nous lui avons donnée se fonde sur de nombreuses probabilités et sur

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le témoignage d’un autre Gilles, poëte commo lui, son contemporain et son compatriote, puisqu’il était de Paris. Tout le monde est à peu près d’accord sur l’époque où vécut Gilles de Corbeil, c’est-à-dire à la fin du xn« siècle et au commencement du xih°.

Gilles de Corbeil composa sur la médecine quatre ouvrages en vers. Ils intéressent à plusieurs titres. D’abord parce que, ayant pour auteur un des hommes les plus distingués de son siècle, ils tiennent parmi les ouvrages de l’époque le même rang que Gilles parmi ses contemporains. Aussi formèrent-ils longtemps le texte des leçons qu’on faisait dans les écoles de médecine. En second lieu, ces ouvrages, êtnnt écrits en vers, se sont conservés dans leur pureté, et n’ont pas subi ces altérations innombrables qui rendent presque méconnaissables les divers manuscrits de tel ouvrage de la même époque, et les diverses éditions de presque tous les écrivains du moyen âge. C’est une source aboudunte et pure pour 1 historien des écoles de Sulerne, de Paris et de Monlpellier, et pour celui de la pharmacologie. L’histoire de la pathologie lui aurait sans doute les mêmes obligations, si son ouvrage sur les signes des maladies (Liber de signis morboritm) ne s’était perdu. Il nous reste encore de lui : Liber de urinis ; Liber de pulsibus ; Libri IV de laudibus et virtutibi’S compositarum medicaminum (Padoue, 1484 ; Venise, 1495 ; Lyon, 1505).

GILLES DE LESS1NES, en latin die.<) !.»* a Le»inia, savant dominicain belge, né à Lessirtes (Hainaut) vers 1230, mort vers 1304-. Il entra au couvent de Saint-Jacques, à Paris, fut en relations intimes avec saint Thomas d’Aquin, et se montra également versé dans la théologie, la philosophie, la géométrie, l’astronomie, l’histoire et la chronologie. Outre un traité De usuris, inséré dans les œuvres de saint Thomas, a qui on l’a attribué, on a de Gilles de Lessines plusieurs ouvrages manuscrits, dont les principaux sont : De unitate forms ; De concordant ia lemporum, où l’on trouve beaucoup de documents curieux ; De géometria ; De cometis ; Quastiones théologien, etc.

GILLES DE LÈWES ou DE LEVRES, en latin.tâBi<bu« de Vulucrin, religieux hollandais, surnommé le Blanc Gcmiorme, né à Zèriec-Zée (île de Walcheren) vers 1174, mort à Gaud en 1237. Il entra dans l’ordre des prémontrés, se livra avec beaucoup de succès à la prédication, notamment à Lèwes, où il resta quelques années, parvint à rétablir la paix entre les populations qui habitaient les contins de la Hollande et de la Flandre, et, convertit un certain nombre de brigands, à qui il fit embrasser la vie religieuse. En 1214, Gilles prêcha la croisade, se rendit en terre sainte, se signala par de hauts faits, qui ’ni valurent le surnom de Blanc Gendarme, prit part à la prise de Damiette, devint, en 121S, pénitencier de Pelage, cardinal évêque d’Albano, légat du papa en Palestine, et accompagna ce prélat à Rome, où il fut accueilli avec -une grande distinction par le pape. De retour en Hollande, Gilles de Lèwes fut successivement abbé de Middelbourg et de Vicogne. On a de lui une lettre qu’il écrivit de la Palestine « aux fidèles chrétiens du Brabant et rie la Flandre. »

GILLES DE MORTAGNE. dit de Poielle., seigneur de Sobre-sur-Sambre, en Hainaut, mort en 1433. Lorsque Philippe le Bon, duc de Bourgogne, s’empara du Hainaut et déposséda de son patrimoine la belle comtesse Jacqueline, Gilles de Mortagne, qui était un des amis les plus dévoués de cette femme remarquable, complota avec quelques seigneurs d’assassiner Philippe le Bon quand il chasserait dans la forêt de Mormol. La conjuration fut découverte. Arrêté bientôt après, Gilles subit la peine horrible de l’écarièleineiit, sur le grand marché de Mons, et ses membres, envoyés dans les quatre principales villes de la province, furent exposés à la voirie.

GILLES DE NOYEKS (Jean), en latin Msi- dius Nucerinui, écrivain français qui vivait dans la première moitié du xvic siècle. On ne sait rien dé la vie de cet auteur, à qui l’on doit : Prooerbia gallicana, secundum ordinem alphabeti reposita (Troyes, in-12 ; Paris, 1519, in-S»), ouvrage traduit en français sous le titre de Proverbes communs et bettes sentences pour familièrement parler latin et français, etc. (Paris, 1602, in-12) ; De tempore quudvuuesimati, en 120 vers élégiaques, publié avec les Proverbia communia et collecta ab à Bona Spe (Troyes, in-8o).

GILLES DE PARIS, poëte latin, né vers 1164, mort vers 1220. Il écrivit, pour l’instruction de Louis VIII, un poème latin en cinq livres, intitulé Karolinus. Cet ouvrage, qui est d’ailleurs médiocre, n’a jamais été publié en entier. Duchesne a donné des fragments du quatrième et du cinquième livre du Karoiinus, dans Ses Scriptures rerum francicarum, et dom Brial a fait paraître le cinquième livre dans le Jiecueil des historiens de la France.

GILLES DE ROYE, en latin.£gldiun de Royo ou Roia, chroniqueur et théologien français, né à Roye, en Picardie, vers 1400, ruorf en 1478. Il entra dans l’ordre de Saint-Bernard, se fit recevoir docteur en théologie, enseigna, pendant un grand nombre d’années, cette science dans divers couvents de son ordre, devint abbé de Royaumont (Picardie),