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nent. Le petit endroit où on alla boire le vin ginguet, ou simplement le ginguet, fut d’abord nommé ginguetle, puis guinguette, et l’expression date de la seconde moitié du xviésiècle. On sait d’ailleurs que tes guinguettes ont longtemps justifié leur dénomination, laquelle, grâce aux progrès de la chimie, n’a plus, comme le faisait remarquer VIntermédiaire d’octobre 1855, de raison d’être aujourd’hui ; car si nos bons aïeux absorbaient du vin vert, nos contemporains ont l’avantage d’ingurgiter du vin bleu. Peut-être un jour boiront-ils enfin du vin ronge ou blanc.

Au siècle dernier, les guinguettes étaient fort nombreuses hors de Paris, par delà les barrières ; le peuple y allait boire, manger et danser.

C’est demain dimanche ; j’irons Entendre vêpres aux Porcherons,

disent les héros de Vadé.

Voir Paris sans voir la Courtille „ Où la peuple joyeux fourmille, Sans fréquenter les Percherons, Le rendez-vous des bons Jurons, . C’est voir Rome sans voir le pape. Aussi, ceux à qui rien n’échappe Quittent souvent le Luxembourg Pour jouir dans quelque faubourg Du spectacle d’une guinguette. Courtille, Porcherons, Villette, C’est chez vous que. puisant ces vers, Je trouve des tableaux divers, Tableaux vivants où la nature Peint le grossier en miniature. C’est là que plus d’un Apollon, Martyrisant le violon, Jure tout haut sur une corde, Et, d’accord avec la discorde. Seconde les rauques gosiers Des farauds de tous les quartiers.

L’auteur de la Pipe cassée continue sur ce ton et fait un tableau à la Téniers de l’intérieur d’une guinguette un jour de dimanche. Il nous montre trois forts de la halle : La Tulipe eu chemise blanche, Jean-Louis eu chapeau bordé, et Jérôme en toupet cardé...

Chacun d’eux, suivi de sa femme,

À l’image de Notre-Dame

Firent un ample gueuleton.

Sur table, un dur dodu dindon,

Vieux comme trois, cuit comme quatre,

Sur qui l’appétit doit B’ébattre,

Est servi, coupé, dépiécé,

Taillé, rosné, cassé, saucé.

Alors toute la troupe mange

Comme un diable, et boit comme un ange.

Las ■ de godailler, » nos « riboteurs » demandent la carte. C’est cinquante sous à payer. Les femmes se récrient. Cependant chacun paye son écot. On apporte des cartes, on fume, on se querelle ; puis tout s’apaise sur cette sage parole de Jérôme : « Venons-ie ici pour nous battre ? n

Monsieur le marchand de cadence,

Vendez-nous une contredanse

Sur l’air d’un nouveau cotillon.

— Après la belle révérence

On part en rond ; chacun s’élance,

Saute-et retombe avec grand bruit.

Sous leurs pieds la terre gémit.

On sait que les quartiers Saint-Georges, de la Chaussée-d’Antin, du faubourg Montmartre et Rochechouart sont tous d’origine récente. Au commencement du xvnic siècle on n’y voyait presque que des champs. La rue de la Chaussée-d’Antin se nommait le chemin-de la Grande-Pinte. À gauche était un château bâti en 1320, et que certaine particularité de construction avait fait nommer le château des Porcherons. Un peu plus loin était la pépinière du roi. Sur l’emplacement de la rue de la Victoire, veillaient les commis de la ferme générale. Une longue roule s’en allait en serpentant au pied des collines, entre des champs, des marais et des jardins, de Montmartre à la Petite Pologne. Elle était bordée de cabarets, o rendez - vous des bons lurons, » comme on l’a.vu plus haut par les vers poissards de Vadé ; on y buvait du ginguet, et, à cause de cela, les cabarets des Porcherons étaient connus sous le nom de guinguettes. Ils avaient à peu près tous le même aspect. "En entrant, lisons-nous dans le Nouveau Paris, on traversait une cuisine pantagruélique, où rôtissaient devant un foyer volcanique des langues de veau, des gigots, d’énormes quartiers de bœuf ou de mouton. Le grand salon, qui contenait jusqu’à six cents personnes, était bordé de tables, sur lesquelles s’amoncelaient des bouteilles, des pintes de plomb, des assiettes vidées par les consommateurs avec une effrayante rapidité. Les danseurs occupaient Je milieu de la salle. Des orageî passagers grondaient parfois dans ces asiles de la joie. Deux rivales se rencontraient et se disaient des pouilles. « T’es t’une pas grand’chose. — J’sommes une honnête femme. — Tu veux. m’esbigiionner mon persomùtr. — T’en as « menti ! — Prends garde que j’te baille une ' giroflée à cinq’feuilles l — Ose donc, j’te bat ■ trai cifnme plâtre ! — Quien ! — Vlan !

Paf !» Ec les bonnets de voler, les chevelures de flotter au vent, les coups de pleuvoir. Les hommes sien mêlaient, le guet accourait. se frayait un passage à coups de crosse, s’emparait des perturbateurs, gantait avec des cordes les plus récalcitrants, et, la tranquillité étant rétablie, les contredanses recommeu GUIN ’

çaient. » Le fameux cabaretier Ramponneau tenait guinguette à la Courtille, lorsqu’il vint, vers 1760, s’établir aux Porcherons, en face de la barrièrei Blanche. Les gens de cour n’étaient pas fâchés de « s’encanailler a parfois, de voir de près la foule joyeuse dont ils avaient vaguement entendu parler ; ils allaient aux Porcherons comme on va a un voyage de découvertes, et parfois ils menaient, déguisées en grisettes, leurs dames, ces mêmes belles dames qui demandaient, lorsque éclata la Révolution, ce que c’était qu’une nation ; mais les intrus étaient souvent mal accueillis : ils couraient risque d’être appelés farauds, déhanchés, morceaux de contrebande, coulis d’emplâtre , marionnettes de pilori, mines de polichinelles, échappés de Bicétre, et les femmes : gueuses à crapauds, coffres à graillon, bassinoires de corps de garde, mam’selles Vénus qui se marient aux premiers venus, pucelles de la rue Maubuée, pâtes à tout le monde, gueulesàtout grain, etc. Des courtisanes élégantes, en venant étaler leur luxe à la guinguette, y trouvaient quelquefois des figures de connaissance, et il en résultait, comme on le voit par la chanson, mainte réjouissante aventure :

Qui doit apprendre a ben des filles Qui vont chez Ramponneau pour faire les gentilles, A n’pas mépriser lesp’tif gens, D’peur d’y rencontrer d’ieurs parents.

On désigne encore aujourd’hui, sous le même nom de guinguettes, tous ces endroits dansants établis par des marchands de vin dans certains quartiers de Paris, et plus particulièrement aux anciennes barrières ou au delà des fortifications. La belle jeunesse des faubourgs fréquente ou a fréquenté l’Élysée Ménil montant, l’Ermitage Montmartre, le bal Dourlans, Y Élysée Montmartre, le Jardin de Paris, la Boule - Noire, la Heine-Blanche, et, à la Courtille, le Salon Favié, les Vendanges de Belleville ; à l’ancienne barrière Montparnasse, le bai des Mille colonnes ou bal Constant, le bal Grados ; à l’ancienne barrière du Maine, le bal Tonnelier ; à l’ancienne barrière Rodbeohouart, le GrandTurc ; à Vincennes, le bal d’Idalie ; à Saint-Mandé, dans le bois, le bal de la Tourelle, etc. Toutes ces guinguettes sont régies par l’ordonnance de police du 31 mai 1S33.

Ayant 1848, presque toutes les rues de Paris avaient leur guinguette, et l’on n’y pouvait passer sans apercevoir, au-dessusde la boutique "d un marchand de vin, une htnterno sur laquelle s’étalaient ces trois lettres : bal, justifiées assez mal.par la présence d’un racleur de violon, d’un piston et d’une clarjnette. Les habitués de ces endroits étaient, selon les quartiers, des ouvrières échappées de l’atelier ou des domestiques du voisinage. Les femmes entraient tête nue et en taille ; les hommes déposaient leur veste ou leur paletot sur les bancs lorsqu’ils n’étaient pas en blouse. Tous dansaient, sautaient et vidaient un canon sur le comptoir d’en bas. Les principaux bals-guinguet les de cette espèce étaient : le bal de la Terrasse, rue Saint-Denis ; le bal des Chiens, rue de la Verrerie ; le bal des Piliers des halles, ceux de la rue des Noyers, de la place Saint-Michel. N’oublions pas le Vieux-Chêne, rue Moufletard. Les nombreuses guinguettes des anciennes barrières forment la majorité des bals que fréquentent les jeunes ouvrières de Paris. Elles sont conduites là par une amie, mais le plus souvent par leurs parents. Les ouvriers, coutume qui heureusement tend à disparaître, vont, en effet, le dimanche et les jours de fête, souvent après un labeur d’une demi-journée, passer la soirée avec leur femme et leurs enfants a la guinguette la plus voisine. Y dîner en famille, y boire du petit bleu est leur principale distraction. La ménagère n’a pas de repas à préparer, et c’est son seul moment de repos. Après la panse vient la danse, dit un vieux proverbe ; pères et mèrqs se laissent tenter et prennent place à l’une des tables qui forment l’enceinte réservée à la danse, un saladier plein de viu sucré devant eux. Les filles, dès l’âge de onze ou douze ans, commencent à danser. De jeunes ouvriers viennent les y inviter, en s’adressant au père ou a la mère, et c’est ainsi que, peu à peu, ’des liaisons se forment, que des romans s’ébauchent ; parfois ces romans finissent par un mariage, plus souvent le prétendant ne plaît pas au père ; un jour arrive où la danseuse quitte le toit paternel et va retrouver son danseur. Après quelque temps de vie commune, on se marié, a moins qu’on ne se quitte. Ce qui est beaucoup plus fréquent, car la misère a chassé l’amour. Que deviennent les pauvres filles ? Elles n’osent plus peut-être retourner a la guinguette ; mais, en cherchant bien, vous les retrouverez un jour ou l’autre dans les bals hantés par les élégantes prostituées. La guinguette ? c’était bon dans te temps, vous diront-elles.

— Jeux. La guinguette se joue à trois personnes au moins, a huit au plus. Dans ce dernier cas, on emploie un jeu entier ; mais, si le nombre des joueurs n’est que de trois ou de quatre, on ôte les as, les deux, les trois et les quatre. Les as, qui sont les plus basses cartes, ne valent qu’un point. La dame de carreau se nomme fa guinguette. On appelle cabaret une tierce formée du valet, du dix et du neuf, ou du dix, du neuf et du huit, et ainsi de suite en descendant ; le roi et la dame ne peuvent entrer dans aucune

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séquence de ce genre. Enfin, on donne le nom de cotitloii aux cartes qui restent.après la donne, c’est-à-dire au talon. Trois corbeilles sont placées sur le tapis : une est pour la guinguette, l’autre pour le cabaret, et ■la troisième pour le cotillon. Les joueurs prennent trente ou quarante jetons, auxquels 1 ils attribuent une valeur’ quelconque ; ils en

! mettent un ou deux dans les deux premières

I corbeilles, c’est-à-dire dans celles de la gtiin’ guette et du cabaret ; puis ils tirent la donne

au sort, et celui qui l’obtient distribue à chaque

joueur et à lui-même quatre cartes, deux par deux ; après quoi il place le cotillon au milieu de la table. La distribution terminée, chacun examine son jeu et regarde s’il’ n’a point la dame de carreau ou la guinguette. Celui qui la possède la montre aussitôt et gagne les mises déposées dans la corbeille correspondante. S’il no la montrait pas, il payerait deux jetons d’amende a chaque joueur et perdrait, en outre, la corbeille, qui resterait pour la partie suivante. La corbeille resterait également si personne n’avait la guinguette. On passe ensuite au cabaret. Ceux qui ont une tierce de cette sorte doivent l’annoncer, mais sans en dire la nature. Seulement, ils peuvent la renvier. Les renvis usités sont : le demi-setier, qui est de deux jetons ; la chopine, qui est de trois jetons, et la pinte, qui est de quatre jetons. S’il n’y a pas derenvis, le possesseur du plus fort cabaret l’emporte ; mais, avant de lever le contenu de la corbeille affectée à cette chance, il doit montrer son cabaret, sous peine de perdre la corbeille et de payer deux jetons d’amende, comme pour la guinguette. Quand il y a des renvis, l’avantage appartient à 2’auteur du dernier, si les autres ne tiennent pas, tors même qu’il aurait un cabaret inférieur. Le cabaret une fois réglé, le donneur prévient que l’on va jouer le cotillon. Alors chaque joueur met un jeton dans la troisième corbeille, puis le premier en cartes désigne pour atout telle couleur qu’il lui plaît, dépose un second jeton dans la corbeille et dit : je joue ; en même temps, il jette une de ses cartes. S’il ne croit pas avoir assez beau jeu pour jouer, il peut remuer le cotillon, c’esta-dire écarter une de ses cartes et la remplacer par une, nouvelle, qu’il prend au talon, ce qui lui coûte deux jetons, qui viennent grossir le cotillon. Tous les joueurs ont tour à tour le droit de remuer deux fois le cotillo, nà la même condition, c’est-à-dire en mettant deux jetons à la corbeille. Du reste, ■ que l’on remue le cotillon ou qu’on ne le remue pas, on joue les cartes comme à la Bête. Celui qui, jouant au cotillon, fait deux levées, gagne le contenu de la corbeille, si toutefois les deux autres levées sont séparées. S’il n’en fait qu’une, et qu’un de ses adversaires en ait deux ou trois, il paye deux jetons pour le cotillon. S’il n’en fait aucune, il esc tenu de doubler la corbeille. Quand deux joueurs ont fait l’un et l’autre deux levées, celui qui les a eues le premier l’emporte, et il reçoit de l’autre joueur les deux jetons du cotillon. Enfin, quand un joueur obtient la vole, il reçoit, ’outre tout la contenu de la corbeille, un jeton de chaque joueur. Celui qui renonce, dans le cours du jeu, perd le cotillon. Il en est de même de celui qui, pouvant couper ou forcer „sur une carte jouée, ne le fait pas.

GUINGUETTIER s. m. (gain-ghé-tié — rad. guinguette). Individu qui tient une guinguette : La. plupart de ces guingukttibrs joignent à leur profession celle de préteurs d’argent. (F. Mornand.)

GUINGUIN s. m. (gain-gain). Techn. Peti’t panneau de parquet.

GU1NIAD s. m. (ghi-nia). Ichthyol. Un des noms vulgaires dulavaret.

GUINIARD s. m. (ghi-niar). Ichthyol. Poisson du Brésil, du genre salmone.

GUINICELLI ou GUINIZELU (Guido), poète italien, né à Bologne, mort en 127G. Il appartenait à la célèbre famille dé Principi, qui occupa de hautes fonctions à Bologne. H suivit la carrière des armes, ou selon d autres celle de la magistrature, et fut expulsé de sa "ville natale, eu 1274, avec les autres membres de sa famille qui avaient embrassé le parti de l’empereur Frédéric. Guinicelli est considéré comme le rénovateur de la poésie italienne. Dante, s’adressant à lui dans le Purgatoire, lui.dit : « Vous êtes mon père et celui d’autres poates meilleurs que moi, à qui vous avez appris à composer des vers d’amour pleins de douceur et de grâce. ■ Guinicelli, dont les mœurs n’étaient pas des plus pures, ainsi que nous l’apprend Benvenuto d’Imola, s’est attaché surtout à peindre l’amour chevaleresque, et a introduit dans la poésie amoureuse des idées philosophiques et des sentiments élevés, « Dans ses poésies, on trouve, dit Fauriel, plus de suite et plus d’art dans l’ensemble que chez les Siciliens, plus d’imagination et de traits ingénieux dans les détails, plus d’élévation de sentiments et d’idées. La langue est incomparablement plus souple, plus polie, plus grammaticale. Certains vers de Guinicelli pourraient être regardés comme les premiers beaux vers qui aient été faits en langue italienne. » Outre plusieurs pièces inédites, conservées à la bibliothèque du Vatican, on a de ce remarquable poète quatre canzoni et cinq sonnets, insérés dans le recueil des Giutiti, dans celui

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à’Alacci et à la fin de la Bella Mano de Giusto di Conti.

GGLMGI (Paul), seigneur de Lucques, de 1400 à 1430. Il était le seul survivant d une puissante famille guelfe lorsqu’il s’empara du souverain pouvoir et se fit proclamer capitaine de la ville en 1400. Prince faible et sans génie, mais sans passions ni vices, Guinigi sut conserver l’autorité pendant trente ans et maintenir pendant ce temps son petit État dans une paix presque constante, au milieu des guerres permanentes que se faisaient les États voisins. En 1429, les Florentins, sous le prétexte que Guinigi avait envoyé quelques secours aux Milanais, envahirent le territoire de Lucques. Grâce aux fusils dont il introduisit l’usage dans son année, et surtout grâce au secours du condottiere Sforza, il parvint à forcer les Florentins à lever le.siège de Lucques ; mais bientôt après il fut fait prisonnier par des conjurés qui l’envoyèrent à Pavie, où il mourut en prison deux ans plus tard (1432).

GUINOIS, OISE s. etadj. (ghi-noi, oi-ze). Géogr. Habitant de la ville de Guines ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Guinois. La population guinoise,

GUINOT (Eugène), littérateur français, né à Paris en J812, mort au même lieu en février 1861. Il fit de brillantes études, remporta le prix d’honneur et débuta, en 1835, par quelques nouvelles insérées dans l’Europe littéraire et l’ancienne Beoue de Paris (1836-1837). Bientôt il compta parmi les rédacteurs du Siècle et fournit, jusqu’en 1848, sous le pseudonyme de Pierre Durand, une revue hebdomadaire qui eut un grand-succès. Causeur dans toute la plus charmante acception du mot, il causait tête à tète avec son lecteur, avec une bonhomie, une rondeur, une franchiséqui convenaient merveilleusement aux petits événements dont, le premier, il avait imaginé de faire, nu beau milieu de la politique, le récit piquant et inoifensif. Aussi fut-il longtemps l’unique historien de nos petits ragots, de nos petits travers, de nos petites mo « des. Et, quand vinrent les imitateurs, il garda encore pour beaucoup le premier rang parmi les anecdof i’eilsaujour le jour. En même temps qu’il s’appelait Pierre Durand au Siècle, Eugène Guinot se faisait connaître au théâtre, • où il donnait de temps en temps des vaudevilles sous !e nom de Paul Vermond. En ■» 1848, il en fit jouer un, In Restauration desStuarts, dont les idées réactionnaires causèrent une sensation assez vive et motivèrent sa sortie du Siècle. L’Ordre, ouvert par Chambolle aux dissidents de l’ancien journal libéral, lui donna asile. Kn 1850, il entra au Pays et.y rédigea une chronique parisienne

. qui jouit d’une certaine vogue, sans cependant avoir tout le succès de celles qu’il avait autrefois données au Siècle. On a de lui, entre autres ouvrages, qui, pour la plupart, sont inspirés par les besoins du moment et de l’actualité, Un été à Bade (1850, grand in-8° illustré) et plusieurs Guides publiés dans la Bibliothèque des chemins de fer, tels que : De Paris à Calais, De J’aris à Bruxelles, Boulogne, Enghien, etc., etc. Cn-18). Il a encore publié un volume de nouvelles sous ce titre : les Soirées d’flunï(1853, in-12). Malgré tout ce qu’il a produit, il ne restera guère de lui que le souvenir d’un conteur amusant. Peut-être est-ce déjà beaucoup, après tout, pour un écrivain qui à vécu toute sa vie du cancan et des commérages.

GUIOA. s, m, (ghi-o-a). Bot. Syn. de cépa-

NtB.

GUIOI.E (la.), bourg de France. V. La-

GUIOLE.

GUION, pasteur de l’Église réformée de Saint-Martin-de-Boubaux (Lozère) en 1669, pendu à Montpellier le 16 septembre 1693. Chassé de France par la révocation de l’édit de Nantes, il s’était retiré en Suisse ; mais l’amour de la patrie et le désir d’évangéliser ses coreligionnaires l’emportèrent en lui sur les considérations de prudence, et, en 1693, il revint à Nîmes, Ily fut dénoncé par une femme catholique, tandis qu’il adressait une exhortation à deux ou trois personnes dans une maison protestante. On lui offrit la vie s’il consentait à abjurer ; il répondit « qu’il n’était pas revenu en France pour être infidèle à son Maître. » Son supplice eut lieu sur un des battions de la citadelle de Montpellier.

GUIOPÈRE s. m. (g-uio-pè-re — du gr. guios, écourté ; pera, sac). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétrainères, de la famille des charançons, dont l’espèce type habite le Brésil.

GUIOT (Georges), poëte latin, né à Nozeroy (Franche-Comte), au commencement du xvic siècle, mort en 1566. Après avoir étudié à l’université de Dôle, il embrassa l’état ecclésiastique et fut nommé professeur de rhétorique au collège du cardinal Lemoine, à Paris, puis professeur de théologie à la Sorbonne. Le cardinal de Granvelle l’appela dans les Pays-Bas, en 1559, et lui procura l’emploi de médecin de la duchesse d’Arschot. Il était l’ami du savant Gilbert Cousin, son compatriote, et mourut au moment où sa protection eût pu devenir utile à ce dernier, alors en butte aux poursuites des inquisiteurs. On a de Guiot les écrits suivants : De pacis in Europam reditu et Bêlions expulsione dialogus (Thiers, 1559, in-8°), en vers latins ;