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poterie. Quelquefois on appelle glaise une sorte d’argile très-pauvre en sable et qui, dans ce cas, peut être fertilisée par l’addition du sable de mer. Celle-ci est, à l’inverse de l’autre, très-bonne pour les ouvrages de poterie et de tuilerie ; on l’emploie de préférence pour corroyer le fond des canaux, des étangs, des réservoirs.

GLAISE, ÉE (glè-zé) part, passé du v. Glaiser. Enduit de glaise : Dassin glaise. Citerne

tiLAISÉE.

— Agric. Mêlé de glaise ; Terre glaiséb. GLAISER v. a. ou tr. {glè-zé — rad. glaise).

Enduire de glaise : Glaiseii un bassin, une citerne.

— Agrie. Amender avec de la glaise : Glaiser une terre.

GLAISEUX, EUSE adj. (glè-zeu, eu-zerad. gtuisr). Qui contient de la glaise, qui est mêlé de glaise : Sol glaisicux. Terre glaiseuse. Un peu de sel versé sur les terres glaiseuses est un des meilleurs engrais possibles. (Volt.)

GLAISIÈRE s. f. (glè-ziè-re — rad. glaise). Carrière de glaise : La glaisière de Oentilly.

GLAITERON s. m. (glè-te-ron — altér. de glouteron). Bot. Nom vulgaire de la lampourde ou glouteron.

GLA1VANE s. f. (gle-va-ne — rad. glaive, par allusion a la forme des feuilles). Bot. Nom vulgaire du genre xiphidion, de la famille des hémodoracées.

GLAIVE s. m. (glè-ve — du lat, gladius, qui appartient sans doute à la même famille que le grec klodos, branche, bâton, probablement de klaâ, klazô, rompre, briser). Epée à. deux tranchants ; s’emploie surtout dans le style soutenu : Plonger le glaive dans le sein de son ennemi. La vie est semblable au festin de Damoclès ; le Glaive est toujours suspendu. (Volt.) [[ Arme quelconque servant adonner la mort : Celui qui frappera du glaive périra par le glaive, a dit Jésus-Christ.

Le ylnive a tué bien des hommes ; La langue en a lue bien plus.

Fr. de Neufcjiateau.

— Par est. Droit de vie et de mort ; exercice de ce droit : L’Église ne doit pas se servir du glaive matériel pour punir de mort les pécheurs. (St Cyprien.) Le glaive de la justice n’a point de fourreau ; toujours il doit menacer ou frapper. (J. de Maistre.)

Du glaive de lu loi, Justice, arme tes mains.

A. Barbieb. Le fflaive a fait son temps,

On ne convertit plus par la force brutale.

LACHAlinEAUDlE.

— Pig. Symbole de la guerce, des combats et du meurtre : Tirer le glaive. Remettre le glaive dans le fourreau.

Malheureux le vengeur entouré de tombeaux,

Qui porte chez les siens le glaive et les llambeaux I

Colaudeau. Le glaive fait des rois, agrandit des États, Mais s’il fonde un empire, il ne raffermit pas.

VlENNET.

H Instrument de la vengeance divine : J’ignore si de Dieu l’ange, se dévoilant, Est venu lui montrer le glaive étincelant.

Racine.

Il Moyen puissant d’action sur l’esprit des hommes : Le glaive de la parole. Le glaive de l’éloquence. Lacordaire a du clairon dans la voix, et l’éclair du glaive brille dans sa parole. (Ste-Beuve.)

— Relig. Glaive spirituel, Pouvoir qu’a l’Église de punir les pécheurs en les frappant d’excommunication ou de quelque autre peine canonique : Le ylaioe de l’Église, c’est un glaive spirituel dont les superbes et les incrédules ne respectent pus le double tranchant. (Boss.)

— Antiq. rom. Profession de gladiateur : Condamner quelqu’un au glaive.

— Ichthyol. Nom de l’espadon, dans quelques localités.

GLAIZE (Auguste - Barthélemi), peintre français, né à Montpellier vers 1812. Il se forma sous la direction des frères Uevéria et se laissa d’abord séduire par les brillantes fantaisies de l’école romantique. Doué d’une imagination vive et féconde, possédant une grande facilité de brosse, il se signala parmi les plus fervents adeptes de cette école. 11 débuta au Salon de 1836 par une Fuite en Égypte et par un tableau du genre anecdotique, Lncu Signorelli peignant son fils tué en duel, ouvrage exécuté avec beaucoup de verve et qui fut favorablement accueilli par le public. Il exposa ensuite successivement : au Salon de 1838, Après la guerre, composition inspirée par Lamartine ; au Salon de 1839, Faust et Marguerite et des Anges venant recueillir le corps de la Mudrleine ; au Salon de 1841, une Pauvre famille et la Vision de sainte Thérèse : au Salon de 1842, une nouvelle Fuite en Égypte, Y Intérieur de la sainte Famille et Psyché recueillie par les nymphes sur la rive du fleuve où elle a voulu se noyer. Ces derniers ouvrages, où à la richesse du coloris s’ajoutaient des qualités de dessin vraiment remarquables, valurent à M. Glaize une médaille lie 3<* classe. Us furent suivis des Baigneuses du séjour d’Armide et de Y Humilité de sainte Elisabeth, exposées en 1843 ; d’une Suzanne au bain (pastel) et de Sainte Elisa-

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beth mendiant son pain, qui parurent en 1844. La Sainte Elisabeth fut jugée digne d’une médaille de 2= classe et fut acquise pour le musée du Luxembourg ; ce tableau méritait assurément de fixer l’attention par la facilité de l’exécution et la beauté de la couleur, mais la composition laisse beaucoup à désirer. La principale figure est entièrement sacrifiée.

Si la gravité de style qui convient à la peinture des sujets religieux a fait trop souvent défaut à M. Glaize, on ne peut lui refuser la poésie voluptueuse et la fraîcheur de coloris que réclament les scènes mythologiques. Ses tableaux d’Acis et Galatée (Salon de 1845) et du Sang de Vénus (Salon de 1S46) doivent être cités au nombre de ses plus agréables productions. La Conversion de la Madeleine, qui lui valut une médaille de ire classe en 1845 ; l’Étoile de Bethléem, exposée en 1846, et la Mort du Précurseur, qui parut au Salon de 1848 et fut achetée pour le musée de Toulouse, sont plus remarquables sous le rapport de l’exécution que sous le rapport de la pensée : le sentiment religieux n’y est pour rien.

M. Glaize est trop l’homme de son siècle pour rendre avec la candeur et l’onction nécessaires les scènes de la légende chrétienne ;. il ne manque, d’ailleurs, ni du sentiment de l’idéal, comme il l’a prouvé en peignant Dante écrivant son poème sous l’inspiration de Uéatrix et. de Virgile (Salon de 1847), ni du sentiment de l’héroïsme, qu’il a énergiquement exprimé dans ses Femntps gauloises, du Salon de 1852, ni du sentiment des vertus les plus sublimes, témoin le Pilori, l’œuvre la plus considérable, la plus célèbre qu’il ait produite. On a beaucoup discuté la valeur historique et la portée philosophique de ce dernier tableau, qui parut à l’Exposition universelle de 1855 et valut à, l’auteur une médaille de ire classe et la croix de la Légion d’honneur ; l’article spécial que lui consacre le Grand Dictionnaire nous dispense d’en faire ici l’analyse. Pour faire contraste à cette grande toile, M. Glaize avait exposé, en 1855, une peinture du coloris le plus fiais et du dessin le ulus élégant, sorte de rêve de bonheur, intitulée : Ce qu’on voit à vingt ans.

Les Amours à l’encan, fantaisie dans le goût néo-poinpéien, et Devant la boutique d’un changeur, composition ingénue, mais qui eût demandé à être traitée dans de moins grandes dimensions, n’obtinrent qu’un demi-succes. L’administration des beaux-arts chargea M. Glaize de peindre, pour le musée de ■Versailles, VAllocution de l’empegeurà la distribution des aigles. L’auteur du Pilori ne pouvait être bien inspiré par un pareil sujet. Plus tard, vers 1865, on lui cimho, le soin de décorer une chapelle de l’église Saint-Gervais : il y représenta Sainte Geneviève arrêtant Attila, Sainte Geneviève sauvant la vie à des prisonniers et la Dévotion à sainte Geneviève.

En 1861, M. Glaize exposa trois tableaux de genres fort divers : un Trou de meulière à la Ferté-sous-Jouarre, paysage vivement exécuté dans la manière de Decamps ; Autour de la gamelle, fine peinture représentant une vingtaine de gamins qui se disputent a qui remplira le plus souvent sa cuiller de bouillie, et la Pourvoyeuse Misère, scène très-fantastique et à la fois très-réelle, conçue dans un esprit élevé et composée d’une façon extrêmement originale.

Dans les compositions qu’il a fait paraître depuis, M. Glaize a trop souvent sacrifié au désir de paraître inventif ; à force de viser à l’originalité, il lui est arrivé parfois d’effleurer le baroque. Ses derniers tableaux, les Ecueils (1SG4), un Esclavage (1805), Mouna Belcolore (1886), la Postérité à Jeanne Dure (1867), le Sang d’un martyr (1868), une Facétie de Caligula et les Insultes au Christ (1869), Jésus rédempteur et Psyché abandonnée (1870), le Spectacle de la folie humaine (1872), n’appartiennent à aucun genre bien déterminé ; soit qu’il interprète les scènes de l’Évangile, soit qu’il retrace des faits historiques, soit qu’il fasse de la mythologie ou de 1 allégorie pure, l’artiste fait fi des traditions, dédaigne les opinions qui ont cours, ne cède qu’aux fantaisies de son imagination et cherche à faire prévaloir en tout ses idées philosophiques. Quant à la peinture même, elle est savante, harmonieuse, pleine de solidité et, en même temps, très-fine et très-délicate.

N’oublions pas de dire, en finissant, que M- Glaize a peint plusieurs portraits remarquables, entre autres celui de Maie Ducos (Salon de 1S53), celui de M. Louis Figuier (1850), celui de Mme de Séguier, etc.

GLAIZE (Pierre-Paul-Léon), peintre français, fils du précédent, né vers 1838. Il s’est formé sous la direction de son père et est erïtré ensuite dans l’atelier de M. Gérome. Il a débuté au Salon de 1859 par un grand tabieu, la Trahison de Dalila, médiocrement composé et dessiné, mais qui fut remarqué pour la hardiesse et l’originalité de certains détails. Au Salon suivant, il exposa la Nymphe et le Faune, peinture à la cire, et un Samson pris par les Philistins, tableau dans lequel se trouvaient exagérées les qualités do mouvement qu’on avait louées dans la Trahison de Dalila. L’Ésope chez Xanthus, qui parut au Salon de lS63f ne dénotait pas un progrès sensible dans la manière de l’auteur ; mais le Samson rompant ses liens, du Salon de 1864, fut jugé digne d’une médaille ;

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& la vérité, cette récompense fut vivement critiquée par quelques appréciateurs, notamment par M. About, qui vit dans le Samson a un Hercule forain » et dans la Dalila une figure i vide, boursouflée et pitoyablement dessinée. » M. Léon Glaize a obtenu une deuxième médaille, au Salon de lgcc, pour le Christ et les dix lépreux, tableau qui se^ voit aujourd’hui dans l’église des Blancs-Manteaux, à Paris, et les Nuits de Pénélope. Il a exposé depuis : au Salon de 186", Y Egide ; au Salon de 1863, deux portraits de femme qui lui ont valu une nouvelle médaille ; en 1869, la Jeune fille et la Mort, composition inspirée par une mélodie de Schubert ; en 1870, la Premier duel, tableau de. grande dimension, et le portrait d’un conseiller a la cour ; en 1872, la Mort de saint Louis, vaste toile destinée à l’église Saint-Louis d’Antin, et un portrait d’homme.

GLAIZIL, village et comm. de France (Hautes-Alpes), cant. de Saint-Firmin, arrond. et à 27 kilom. de Gap ; 575 hab. Sur le territoire de cette commune se voient les ruines du château de Lesdiguières, consistant en deux portails en pierre de taille. Une petite chapelle, qui s’élève près des ruines, renferme les tombeaux de la famille de Lesdiguières.

GLAMMET s. m. (gla-mè). Ornith. Espèce de mouette, appelée aussi mouette tachetée. GLAMMIS, bourg d’Écosse, comté et h 8 kilom. S.-O. de Forfar, sur le chemin de fer de Perlhà Aberdeen ; 2,107 hab. Fabriques de fil et de toile. Au N. du bourg s’élève un château où fut assassiné Malcolm II, et qui servit souvent de résidence aux rois d’Écosse. Ses murs, qui ont, en certains endroits, près de 5 mètres d’épaisseur, sont flanqués d’une, grosse tour, au sommet de laquelle conduit un escalier de cent quarante-trois marches. À l’intérieur, galerie de tableaux et de portraits estimés.

GLAMORGAN s. m. (gla-mor-gan — n. pr.). Econ. rur. Bœuf d’une race du pays de Galles, assez remarquable par son aptitude à donner du lait et à prendre la graisse, et occupant un espace peu étendu dans les parties basses du comté, près du canal de Bristol.

GLAMORGAN (comté de), comté d’Angleterre, dans le pays de Galles, entre le cu^al de Bristol et les comtés de Carmarthen à l’O., de Brecknock au N., de Monmouth à l’E. Superficie : 205,752 hect. ; 317,751 hab. Ch.-l. : Cardin" ; villes principales : Landaff, Swansea, NeatL Merthyrtydvill, etc. Montagnes peu élevées ; vallées pittoresques. Fer, houille, pierres calcaires. Antiquités romaines. Rivières principales : la Tawe, la Neath, etc. Ce comté a été surnommé le jardin du pays de Galles.

GLANAGE s. m. (gla-na-je — rad. glaner). Action de glaner : Le glanage est toujours peu productif pour ceux qui s’y livrent honnêtement. Encycl. Le glanage a été pratiqué chez

tous les peuples et à toutes les époques. La loi de Moïse prescrivit aux Hébreux de laisser le pauvre, la veuve, l’orphelin et l’étranger glu ner dans les champs.

La première trace qui existe du glanage dans nos lois se rencontre dans l’ordonnance du 2 novembre 1550, en vertu de laquelle le glanage est permis aux personnes infirmes ou âgées et aux enfants, mais, bien entendu, après que le laboureur aura enlevé les gerbes. On retrouve ces mêmes dispositions dans les règlements du Parlement de Paris des 7 juin 1729, 16 février 1781 et 11 juillet 1782. La loi du 28 septembre-6 octobre 1791 a maintenu ce droit, consacré aujourd’hui par l’article 471 du code pénal.

Comme en 1550, le glanage n’est permis aujourd’hui qu’aux indigents qui ne peuvent pas travailler. Aussi certains maires ont-ils adopté l’usage de délivrer des cartes aux personnes à qui ils entendent accorder ce droit.

Il est défendu de glaner hors de sa commune et dans les enclos "ruraux.

Le code pénal (art. 471) punit d’une amende de 1 fr. a 5 fr. ceux qui glanent dans des champs non entièrement moissonnés ou avant le lever et après le coucher du soleil. Un emprisonnement de trois jours au plus peut même être prononcé, selon les circonstances. Ces pénalités ont remplacé la confiscation, qui était précédemment ordonnée.

GLAND s. m. (glati — v. l’étym. À la partie encycl.). Fruit d’un chêne d’une espèce quelconque : Les glands du rouvre, du liège, du chêne vert, du chêne kermès. Les porcs aiment à se nourrir de glands. Le chêne commence dans le gland, l’homme dans l’enfant. (De Bonald.) Le chêne n’est pas inné dans le gland ; mais le gland est ainsi organisé, que le chêne en sortira infailliblement avec tous ses caractères naturels. (Renan.)

Est-ce en un jour que le gland devient chêne ? C. Delavigne. Lorsque le genre humain de glands se nourrissait, Ane, cheval ou mule aux forêts habitait.

La Kontaine.

Tourmente donc la terre, appelle donc la pluie, Chasse l’avida-oiseau, détruis l’ombre ennemie, Ou bientôt, affamé près d’un ridie voisin, Retourne au gland des bois pour assouvir ta faim.

Delim.e.

. Il Nom donné, en botanique, à tout fruit qui ressemble, par sa structure, a celui de chêne,

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tel que le fruit du châtaignier et celui du hêtre. Il Gland doux. Fruit comestible de plusieurs espèces do chênes. » Gland de terre, Nom vulgaire de la gesse tubéreuse, du terre-noix ou bunium bulbocastaneum, de 1 arachide et des champignons des genres clavaire et géoglosse.

— Pop. Rossignol à gland, Cochon. Prov. Ne nous remets pas an gland quand

nous avons du blé, 11 ne faut pas faire au peuple une position pire que celle dont il jouit : De tous les provei’bes que relie production de la nature a fournis, tl n’en est point gui mérite plus l’attention des législateurs que celui-ci : Ne nous ukmets pas au gland

QUAND NOUS AVONS DU BLÉ. (Volt.)

—r Blas. Gland versé, Figure de gland dont la pointe est tournée vers le bas de ’l’écu.

— Techn. Ouvrage en passementerie destiné à rester pendant, et qui alfecte souvent la forme d’un gland : Un gland d’or, d acier, de soie, de laine. Un gland de rideau, de draperie, de coussin, de chapeau.

Une chaîne à, glands d’or retient son manteau noir.

A. de Musset. Il Nom donné par les parcheminiers à une espèce de pince ou de mâchoire en bois, dont ils se servent pour maintenir les peaux sur la herse, pendant l’opération du raturage. Il On l’appelle aussi mondant.

— Anat. Extrémité de la verge et du clitoris.

— Crust. Gland de mer, Syn. dé balane : Palissy a cru que les mines calcaires de Touraiue étaient des mines de glands de mer.

— Encycl. Linguist. On a de bonne heure rapproché le moi latin glans, glundis, d’où dérive le mot français gland, du grec balanos, qui a le même sens. À l’article balanos, les dictionnaires grecs classiques donnent comme étymologie le verbe baitô, jeter, mais avec un gros point d’interrogation, et ils ont bien raison ; car cette étymologie est inacceptable. On a cependant tenté de la justifier en s’appuyant sur le sens de projectile, qu’a aussi en latin le mot g/ans ; mais il est évident que ce n’est là qu une signification dérivée, et qu’on a donné lu nom de gland à la balle de plomb lancée par la fronde antique, bien plus à cause de sa forme qu’en raison de sa nature de projectile.

Quant a l’identification de glans avec balanos, elle est très-légitime ; seulement, il ne faut pas croire, comme plusieurs philologues de l’ancienne époque, que6«/a«os correspond directement à glans par le changement de 6 en g et la suppression de l’omicron de la terminaison os. Le dialecte dorien nous fournit en réalité une forme intermédiaire, galanos, où nous voyons déjà apparaître le g initial du latin. Mais la seconde partie du mot résulte d’une opération plus complexe qu’on ne le croirait à première vue. La forme radicale du mot Satin est gtandis et non pas glans. Il faut donc rendre compte de la présence du d dont nous ne retrouvons pas trace en grec. Ce d est vraisemblablement radical, ou au moins thématique, puisque nous le retrouvons dans le nom identique du gtund en slave : djelondi. Se basant sur ces données, Benfey suppose que la forme primitive de balanos devait être baldauos ou bladanos ; nous voilà maintenant bien loin de battà. De bladanos, le b ayant été remplacé par g, t/ladanos, le latin a fait glans} glundis, que Ben.fey décompose ainsi : gUi(u)d(i). Mais alors, d’où dérive balanos ? M. Pictet propose une étymologie très - ingénieuse. Il* pense que nous sommes en face d’un mot composé de deux éléments que le sanscrit nous offre sous la forme sensiblement analogue de gala, nourriture, et da, qui donne, galada, qui donne la nourriture, c’est-à-dire nutritif. Tout le monde connaît la tradition qui fait du gland de chêne la première nourriture de l’homme.

— Bot. Le gland est un fruit sec, indéhiscent, provenant d’un ovaire infère, dont le péricarpe présente au sommet les dents persistantes et très-petites du calice, tandis qu’il est plus ou moins enfoncé par sa base, quelquefois complètement enveloppé dans une cupule ou involucre écailleux, charnu ou foliacé. Tels sont les fruits des arbres de la famille des eupulifères, chêne, hêtre, châtaignier, charme, noisetier. Le glandes d’ailleurs très-variable dans sa forme et dans la Structure de sa cuimle. En agriculture, et, en génuial, dans le langage ordinaire, on réserve aujourd’hui ce nom pour le fruit du chêne. Les glands du chêne vert, quej-cus ilex, ont été mis en usage, dans ces derniers temps, en thérapeutique. Après les. avoir torréfiés convenablement, ou les moud finement, et cette poudre sert à préparer une infusion qui se tait comme le café ordinaire, et qui a exactement la même couleur. Le goût en est assez agréable, surtout quand on la mêle à du luit. Cette infusion ualeiforine est très-utile aux enfants après le sevrage, lorsqu’ils sont atteints de ces diarrhées apyrétiques si difficiles, à arrêter, un la donne encore avec avantage aux personnes dont les digestions sont laborieuses et qui éprouvent souvent du dévoiement. En Turquie, les glands de chêne sont employés coinnre analeptiques. La poudre des glands torréfiés, mêlée à du sucre et à des aromates, constitue le palamoud des Turcs et le racahout des Arabes.