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mort de Guibert ne mit pas fin au schisme. 11 avait pris la nom de Clément III.

GUIBERT, bénédictin, abbé de Notre-Dame de Nogent, théologien et historien français, né près de Clermont (Oise.) en 1053, mort en 1124. Il a laissé des ouvrages estimés, que dom d’Achéry a recueillis sous le titre de : Venerabilis Guiberti opéra (1651, in-fol.). On y remarque des commentaires sur la Bible ; un Traité des reliques, où il s’élève avec force contre les superstitions de son temps ; une Histoire des croisades, la plus exacte qui ait été écrite par les contemporains ; enfin une autobiographie, intitulée : Vie de Guibert. Ses ouvrages sont pleins d’érudition et d’une critique très-éclairée pour son temps, mais ils sont écrits dans un style t dur et raboteux. » dit Mabillon.

GUIBERT (Nicolas), médecin et alchimiste, ne à Saint-Nicolas (Lorraine) vers 1547, mort vers 1620. Il alla étudier la médecine à Pérouse, où il se fit recevoir docteur, puis visita l’Allemagne, la France, l’Espagne, et se fixa a Castel-Durante, près d’Urbin. La réputation qu’il acquit dans cette ville comme praticien le fit appeler à Rome, où il reçut le titre de médecin provincial des États de l’Eglise (1 578). Deux ans plus tard, Guibert abandonna cet emploi pour s’occuper d’alchimie avec Truchsès, cardinal d’Augsbourg. Il employa plusieurs années à cultiver avec ardeur cette prétendue science ; mais, ayant fini par reconnaître l’insanité de ses recherches, il devint un des plus ardents adversaires de

I alchimie et des alchimistes. Il retourna alors en Lorraine, s’établit à Vaucouleurs, et y termina sa vie dans un état voisin de la misère.

II a laissé, entre autres ouvrages : Assertio demurrhinis (Francfort, 1597) ; Alckymia, rations et experientia ita demum viriliter impugnata etexpuguata (Strasbourg, 1603, in-S°) ; De interitu alchymis (Toul, 1614, in-go).

GUIBERT (Charles-Benoît, comte de), lieutenant général français, né à Montauban en 1715, mort en 1786. Il servit avec distinction en Italie, en Bohême et en Flandre, fut fait prisonnier à Rosbach (1757), étudia la tactique du grand Frédéric pendant une captivité de dix-huit mois en Prusse, rédigea, par ordre de Choiseul, l’Ordonnance du service de campagne, et devint gouverneur des Invalides en 1782.

GUIBERT (Jacques- Antoine -Hippoly te, comte de), général, littérateur et habile tacticien français, fils■ du précédent, né à Montauban en 1743, mort en 1790. Il fit la guerre de Sept ans, combattit en Corse à la tête d’une légion levée par ses soins, et, de retour en France, publia un Essai de tactique générale (1772, 2 vol. in-4o), livre remarquable, oui fait encore autorité aujourd’hui, malgré les progrès de la science militaire. Il y heurte de front la vieille routine française, y démontre la supériorité du système prussien, et s’élève à des considérations d une grande valeur sur l’art de la guerre. Ce fut un soulèvement unanime parmi les officiers généraux ; l’autorité se vit contrainte d’interdire 1 ouvrage ; mais les idées de Guibert n’en firent que mieux leur chemin. Le public se prononça en sa faveur. Voltaire et Frédéric II le comblèrent d’éloges. En 1779, i) publiait : Défense du système de guerre moderne (2 vol. in-8"), où, en développant son premisr travail, il répondait aux ciitiques dont il avait été l’objet et donnait le coup de grâce aux préjugés des gens du métier. Guibert eut une part considérable aux réformes opérées dans l’armée par le ministre Saint-Germain ; I ordonnance de 1776 sur les manœuvres d’infanterie est en grande partie son œuvre.

Guibert fut nommé, en 1776, colonel du régiment de Neustrie, brigadier en 1782, maréchal d« camp en 1788, puis inspecteur divisionnaire pour l’infanterie dans l’Artois.

Après avoir secondé son père dans le gouvernement de l’hôtel des Invalides, il devint membre et rapporteu : du conseil d’administration du département de la guerre. Ce poste lui attira des désagréments, car on le rendit en quelque sorte responsable de l’imperfection du travail et des résultats. À l’époque de la Révolution, il posa sa candidature aux états généraux, dans le bailliage de Bourges ; mais, accusé, a tort ou à raison, d’avoir voulu introduire dans l’armée française la dure discipline allemande, le bâton, les chaînes, etc., il fut repoussé par les électeurs. Le chagrin qu’il en ressentit abrégea ses jours. Guibert avait inspiré une vive passion J. M’"- Lespinasse. Il avait ambitionné toutes les. gloires. Les circonstances ne lui fournirent pas l’occasion dfc s’illustrer sur les champs de bataille. Il réussit peu dans le genre purement littéraire, comme le prouvent les Éloges de Câlinai (1775) et de L’Hôpital (1777), qui échouèrent aux concours de l’Académie française, en 1785 ; et si cette compagnie lui ouvrit ses portes, il le dut a ses travaux sur la tactique. M. de Laportt a esquissé à la mode du temps le portrait de Guibert : « Une tête exaltée, dit-il, beaucoup d’esprit, mais aussi des prétentions qui tiennent a l’espritune facilité et surtout unt> mémoire étonnantes ; une ambition très-active en tout

genre ; l’envie d’occupei db lui le public, et d’aller, comme disait de lui le roi de Prusse, « à la gloire pat tous les chemins ; * de la franchise et de la hardiesse ; de l’élévation dans les sentiments, et l’amour du bien en

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général, tels sont les traits dont presque tout le monde s’accorde à composer le portrait de Guibert. ■

Outre les ouvrages précités, Guibert a composé les suivants : le Connétable de Bourbon, tragédie en cinq actes (Paris, 1775, in-18) ; Observations sur la constitution politique et militaire des armées de Sa Majesté Prussienne, avec quelques anecdotes de la vie privée de ce monarque, suivies de l’état militaire de la Prusse en 1774 (Amsterdam [Paris], 1778, in-12) ; Discours prononcé à la réception du comte de Guibert (Paris, 1786, in-4») ; Éloge du roi de Prusse (Londres [Paris], 1787, in-so) ; Précis de ce qui s’est passé à l’assemblée du Berry (1789) ; Discours aux trois ordres (1789) ; Discours de l’orateur des trois ordres aux états généraux (1789) ; Lettre à l’Assemblée nationale, sous le pseudonyme de G.-T. Raynal,

1789, in-8<>) ; Mémoire adressé au public et à l’armée sur les opérations du Conseil de la guerre (in-8°) ; De la force publique (Paris,

1790, in-8<>) ; Journal dun voyage en Allemagne fait en 1773 (Paris, 1803, 2 vol. in-8») ; Voyages dans diverses parties de ta France et en Suisse, faits en 1775, 1778, 1784 et 1785 (Paris, 1806, in-so) ; Éloges de Catinat, de L’fiospital, de Thomas, suivis de l’Éloge de Claire - Françoise de Lespinasse (Paris, 1806, in-so) ; Œuvres dramatiques (Paris, 1822, in-8<>) ; ce volume contient : le Connétable de Bourbon, les Gracques, Amie de Boleyn, tragédies ; Apelle et Campaspe, opéra. Les Œuvres militaires de Guibert ont été publiées par sa veuve, sur les manuscrits de 1auteur (Paris, 1803, 5 vol. in-8<>).

GUIBERT (Alexandrine-Louise Boutinon de Courcelles, comtesse de), femme auteur, épouse du précédent, morte à Saint-Ouen, près de Paris, en 1826. Elle avait un esprit très-distingué, très-cultivé et parlait facilement plusieurs langues modernes. Après la mort de son mari, pour lequel elle avait toujours montré un vif attachement, elle vécut dans la retraite, et consacra la plus grande partie de son temps à faire imprimer la plupart des ouvrages qu’il avait laissés manuscrits. C’est elle qui nous a fait connaître les Lettres de Mlle de Lespinasse (Paris. 1805, 2 vol. in-8o), adressées en grande partie à son mari. Elle a publié aussi des romans, annoncés comme traduits de l’anglais : Margaretha, comtesse Bainsfort (1797, 2 vol.) ; Agatha ou la Religieuse anglaise (1797, 3 vol.) : Fedaretta (1803), etc.

GUIBERT (Elisabeth), femme auteur française, née à Versailles en 1725, morte vers 1788. C’est une de ces femmes de lettres auxquelles ceux qui soupirent pour elles octroient si aisément des brevets d’immortalité. Elle a laissé : Poésies et Œuvres diverses (Amsterdam, 1764, in-8<>) ; la Coquette corrigée, tragédie contre les femmes ; le Rendez-vous, comédie en vers : les Triumvirs, tragédie (1764) ; un volume d Épîtres, de Poèmes, de Vers de société, etc. ; le Sommeil d’Aminte (1764, in-8") ; 1er- Filles à marier, 1 acte, en vers (1768, in-8<>) ; Pensées détachées (1770, in-12) ; les Philencins ou le Patriotisme, poème (1775).

GUIBERT (JosephTHippolyte), prélat français, né à Aix (Bouches-du-Rhône) le 13 décembre 1802. Il fit d’abord partie de la société des missionnaires de Provence connus sous le nom A’oblats de Marie, que dirigeait l’abbé de Mazenod, depuis évêque de Marseille. Le jeune missionnaire contracta bientôt avec son directeur une amitié qui ne se démentit point jusqu’à la mort de l’abbé Mazenod, et qui fut pour son ami l’origine de toutes les distinctions dont il a été accablé depuis. Chargé d’abord de la direction du sanctuaire de Notre-Dame-du-Laus, une des fonctions les plus importantes de la société,

! devint ensuite supérieur du grand séminaire

d’Ajaccio, puis grand vicaire de l’evêque de la même ville. En 1842, il fut sacré évêque de Viviers. En 1857, il alla succéder à Tours à l’archevêque Morlot, appelé au siège de Paris, qu’avait rendu vacant la mort tragique de l’archevêque Sibour. Lorsque, le 13 septembre 1870, MM. Crémieux et Glais-Bizoin, délégués par le gouvernement de la Défense nationale, allèrent siéger à Tours, ce fut dans le palais archiépiscopal qu’ils vinrent s’installer. M. Crémieux, l’israélite, et l’archevêque Guibert s’entendirent parfaitement et entretinrent des relations journalières qui prirent un caractère d’intimité. Lors de l’arrivée de Garibaldi dans cette ville (le 10 octobre suivant), un journal ayant annoncé que le prêtre français avait serré la main à l’illustre patriote italien, le prélat protesta contre cette allégation, considérée par lui comme injurieuse. Le 19 juillet 1871, il fut désigné pour remplacer à Paris l’archevêque Darboy, fusillé avec quelques autres otages de la Commune.

Ce choix du gouvernement de M. Thiers avait une certaine importance au point de vue des principes. Les gouvernements qui se sont succédé depuis la Restauration se sont appliqués à donner à la capitale des archevêques gallicans, qui restèrent tous avec le saint-siego sur une réserve voisine de la froideur. Or le nouvel archevêque était connu comme notoirement ultramoniain. À Viviers, déjà, il s’était montré partisan de la politique ecclésiastique de l’Univers et avait introduit dans son diocèse la liturgie romaine. Ce choix était-il donc un signe que le gouvernement de la République avait résolu de se désinté GUIC

resser des questions de discipline ecclésiastique et renonçait résolument à certains droits d’immixtion que lui confère le Concordat î Nous l’ignorons ; mais les conséquences de la nomination de M. Guibert a l’archevêché de de Paris ne devaient pas se faire attendre longtemps. Après la proclamation du dogme de l’infaillibilité, il n’a pas hésité à publier la bulle du pape, malgré l’article du Concordat qui interdit une telle publication faite sans autorisation du gouvernement, et malgré les quatre articles de la Déclaration de 1682, imposés par les articles organiques dans l’enseignement des séminaires, et qui condamnent "infaillibilité du pape. M. Jules Simon, ministre des cultes, désapprouva la conduite du prélat, mais renonça à le poursuivre, comme c’était son droit, devant le conseil d’État. Voilà les faits. Nous hésitons à les apprécier, parce que les conséquences ne nous apparaissent pas nettement. En renonçant au rôle gallican et semi-libéral de ses prédécesseurs, "archevêque de Paris s’est confiné dans -la petite Église des catholiques fervents et convaincus, et a repoussé la demi-popularité que pouvaient faire a ses prédécesseurs, en dehors de leur clan, certains sacrifices aux idées du siècle, qu’ils croyaient devoir s’imposer. En août. 1872, le hrmt a couru qu’il venait d’être élevé à la dignité de cardinal ; mais cette nomination n’est pas encore officiellement confirmée au moment où nous imprimons ces

lignes.

Outre des mandements, on a de ce prélat quelques ouvrages de théologie assez peu connus.

Guiberi d’Andrena», chanson de geste du xme siècle. Elle appartient au cycle de Guillaume au Court Nez. Aimeri de Narhonne, chargé de gloire et d’années, songe à quitter le monde. Il a partagé ses biens entre ses quatre fils aînés ; quant à Guibert, son cinquième fils, il lui désigne comme héritage la cité d’Andrenas, la ville aux cent tours et aux cent palais. Il est vrai qu’Andrenas est au pouvoir des Sarrasins, mais Guibert en fera la conquête. Ce partage excite d’abord la colère de fiuibert ; mais il finit par s’humilier devant la volonté du chef do la famille. Celui-ci, malgré sa vieillesse, monte à cheval, reprend son glaive et accompagne son fils dans cette glorieuse expédition, où il rivalise de prouesse avec les jeunes chevaliers. À la fin, Andrenas est prise, et la fille du roi sarrasin’, la belle Gaiète, devient l’épouse de Guibert. Cette chanson est bien composée et animée d’un bout à l’autre d’un souffle héroïque. On ignore qui en est l’auteur.

GDIBOLE s. f. (ghi-bo-Ie — rad. gigue, qui se dit aussi pour jambe). Argot. Jambe, ilJouer des guiboles, Marcher ou courir vivement : Joue des guiboles, mon garçon, prends tes échalas à ton cou, file chez ’l’auteur et demande lui de la copie. (X. do Montépin.)

GU1BOURS (P. de), augustin déchaussé français. V. Anselme.

GU1BOURT (Nicolas-Jean-Baptiste-Gaston), pharmacien français, né à Paris en 1790, mort dans la même ville en 1867. Il devint membre de l’Académie de médocine et professeur d’histoire naturelle à l’École de pharmacie de Paris, bien qu’il ne fût pas reçu docteur. C’était un chimiste distingué. Outre de nombreux rapports faits à l’Académie de médecine, et des articles insérés dans le Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratique, dans le Journal de chimie médicale, etc., on a de lui : Histoire des drogues simples (1820 ; 4" édit. 1849-1851,4 vol. in-8o), avecM. Béral ; Pharmacopée raisonnée ou Traité de pharmacie pratique et théorique (1826, 2 vol. in-8") ; Observations de pharmacie et d’histoire pharmaceutique (1838), avec M.Henry ; Recherches expérimentales sur les oxydes de fer considérés comme contr, e-poisons arsenicaux (1839) ; Mémoires sur lès astringents connus sous les noms de cachou, gambir et hino (1847), etc.

GUIBRAY, bourg de France (Calvados), coinm. de Falaise, dont il forme un faubourg. V. Falaise.

GUIBRE s. f. (ghi-bre — altérât, du mot gitiore). Mar. Ensemble de la charpente fixe du bâtiment, qui fait saillie au delà de l’étrave : Les guibres et les antennes s’appuyaient familièrement sui le parapet du quai, comme des chevaux qui reposent leur tête sur le col de leur voisin d’attelage. (Th, Gaut.)

GU1CCIARDIM (François), célèbre historien italien V. Guichakdin.

GU1CHARD (Claude), jurisconsulte et canoniste piémontais, né à Saint - Rambërt

(Bugey), vers 1545, mort à Turin en 1607. Sa vie et ses travaux font une exception aemarquable au xvits siècle, époque où Ir science, peu répandue, n’avait guère pour adeptes que des moines ou des pauvres intelligents. Il n’est pas sans intérêt de voir un homme que sa naissance et sa fortune devaient tenir éloigné des lentes et laborieuses études leur demander ses plus douces jouissances. Il fit preuve, dès sa jeunesse, d’un goût très-vif pour hi philosophie et l’histoire. Envoyé à l’université de Turin, il ne tarda pas à s’y faire remarquer par une assiduité, une exactitude qui n’étaient pas sans mérite chez un jeune homme riche et noble. Ses premiers grades brillamment conquis, Guichard se mit

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résolument h, l’étude du droit, renonçant aux dignités, aux avantages qu’on lui faisait espérer dans une autre carrière. C’est à ce moment qu’il eut à lutter contre les résistances de sa famille désolée, presque honteuse de voir l’héritier d’une seigneurie se vouer à des travaux obscurs ; c’est à ce moment aussi que, laissant sans regret les titres et les droits de sa famille, il voulut reprendre le nom patronymique de ses ancêtres, se chargeant, disaitil, « de le faire noble et de lui donner un lustre particulier, » Une résolution si ferme devait triompher de toutes les résistances. Guichard put donc se livrer entièrement à l’étude de la jurisprudence. Lorsqu’il eut passé à Turin son doctorat en droit civil et en droit canon, Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie, l’appela auprès de lui et lui confia successivement les charges de maître des requêtes, de secrétaire d’État, de grand référendaire, et enfin d’historiographe de Savoie. Guichard Se montra toujours à la hauteur de ces importantes fonctions. Sans ambition personnelle, dégagé de toute vanité, de tout désir de gloire vaine, fuyant l’éclat, ce modeste et Savant jurisconsulte s’isolait dans ses travaux, oubliait la cour d’Emmanuel, une des plus brillantes de l’Europe, et ne paraissait que lorsque sa science, sa haute sagesse, son rare bon sens pouvaient être utiles à son souverain. Il fonda à Saint-Rambert, en Bugey, sous le titre de collège du Saint-Esprit, une modeste université, qui, sans avoir l’éclat de celle de Turin, devait rendre d’importants services au pays. Guichard, qui devait à l’extrême régularité dans son existence, à une grande sobriété, à son éloignemetu des plaisirs, une assez bonne santé, ne put cependant résister aux excès du travail et mourut dans un âge peu avancé. Cette perte fut vivement sentie par le duc, qui lui fit élever un monument dans la chapelle du cimetière Saint-Jean. Les livres laissés par Claude Guichard ont été réédités plusieurs fois après sa mort. Ils embrassent les principes du droit civil et du droit canonique, et contiennent une histoire très-intéressante du duché de Savoie et de ses relations avec les nations les plus importantes de l’Europe au xvie siècle. Nous

Citerons de lui : Funérailles et diverses manières d’ensevelir tes Romains, Grecs et autres nations, tant anciennes que modernes (Lyon, 1581, in-4o), ouvrage rare et encore recherché ; Agréables nouvelles à tous bons cailioli ?’ues de la conversion du duché de Chabtais Chambéry, 1598), etc.

GUICHARD (Étienne), linguiste français, qui vivait dans la première moitié du xvne siècle. Il professa à Paris les langues étrangères et la philosophie. On a de lui : Harmonie étymologique des langues, oïl se démontre que toutes les langues sont descendues de l’hébraïque (Paris, 1G00, in-8o), ouvrage curieux, plein d’érudition, mais follement systématique.

GUICHARD (Jean-François), poète et littérateur français, né à Chartrette, près de Melun, en 1731, mort au même lieu en 1811.11 occupa divers smploîs des plus modestes dans la marine et les finances, fut mis à la retraite en 1790, 3t termina sa vie dans un état voisin de l’indigence. Il avait quelques rapports avec Piron, dont il se disait l’émule, par l’insouciance de son caractère, comme aussi par la licence qui règne dans ses écrits. Guichard, quoique un peu maniéré, comme beaucoup des poetm ■ninores de la fin du xvme siècle, a fait cependant quelques jolis vers, témoin ce distique pour le portrait de M"»» du Boccage, qui était très-belle, H qui ne manquait pus de talent. C’est comme une traduction du Forma Venus arte Minerva, qu’on voit sous la plupart des portraits de Mm« du Boccage :

Ce portrait ta Jéduit, il te charme, il t’abuse : Tu crois voir une Grâce, et tu vois une Muse.

On a de lui : Ode sur la paix (1748) ; Vers sur la prise d’habit d’une parente au couvent de Sainte-Elisabeth à Paris ; Éloge de la voix ; Y Absence d’Eglé ;e Réveil d’Alcidon ; VHeureuse rencontre ; des poésies fugitives (1769) ; l’Amant statue, opéra-comique en un acte, musique de Lusse, joué à la foire Saint-Laurent en 1759 ; les Apprêts de noces, représentés sur le théâtre de La Rochelle vers 1759 (in-12) ; le Bûcheron ou les Trois souhaits, comédie en un acte, mêlée d’ariettes (Théâtre-Italien, 28 février 1753), musique de Philidor ; Fables, contes et autres poésies, suivis de quelques morceaux de prose (1803, 2 vol. in-12) ; Epiyrammes faites dans un bon dessein (1809, in-8o). Guichard avait mis en opéracomique le Memnon de Voltaire. Son intermède pour l’opéra (les Réunions) ne fut pas joué, par suite de l’incendie du théâtre.

GUICHARD (Auguste-Charles), jurisconsulte français, né dans la seconde moitié du xvme siècle. Il exerça la profession d’avocat à Paris, où il se fit surtout connaître par ia défense de Lavilleheurnois en -1797, d’Avéna en 1801 ; de M. de Polignac dans le procès de Moreau et Cadoudal (1804), et devint, après le retour des Bourbons, avocat du contentieux de la liste civile. Guichard a publié plusieurs ouvrages de jurisprudence, entre autres : Code universel et mulhématique des nouvelles lois françaises (1792, in-4o) ; Code des successions (1797) ; Code des notaires (1799, 3 vol. in-12) ; Manuel des gardes champêtres et forestiers, etc.

GUICHARD (Victor), homme politique et