Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/330

Cette page n’a pas encore été corrigée

1584

GUEN

’ GIJENIN (Marc-Claude), journaliste français, plus connu sous le nom (l’Aiiiié île Snint-Mnrc, né à Tarbes en 1730, mort à Paris en 1807. Attaché au parti des opposants à la bulle Uuigeuitiis, il se rendit en Hollande après la mort de leur protecteur, Caylus, évêque d’Auxerre, puis fut appelé à Paris peur succéder à Fontaine de Lu Roche comme rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques, gazette clandestine dans laquelle il ne cessa d’attaquer les papes, la cour de Rome, les jésuites et les abus du clergé. C’est alors qu’il

Î>rit le nom d’Abbé de Saint-Marc. Lorsque a Révolution éclata, il en adopta complètement les idées, défendit dans son journal les réformes politiques et religieuses, la constitution civile du clergé, et devint, après la l’erreur, un des réducteurs des Annales de la reliyion, feuille écrite dans le même esprit que les Nouvelles ecclésiastiques.

GUENIPE s. f. (ghe-ni-pe — en hollandais knippe, lieu de prostitution). Femme sale, vile, méprisable, adonnée à une basse débauche : Une sale, une vilaine guunipk. Les poêles prennent habituellement d’assez sales GuenIpes pour maîtresses. (Th. Gaut.)

GUENOËLou GUCNÀIJ (saint), moine breton, né près de Quimper, mort en 570. Il appartenait à une famille noble. Il succéda à saint Guignolé, comme abbé du monastère de Landevenec, puis alla prêcher l’Évangile en Angleterre et en Irlande, et termina ses jours dans un ermitage en Cornouailles. D’après les légendaires, divers miracles rendirentson tombeau célèbre, Ses reliques, après diverses ■vicissitudes, furent transportées à Corbeil, en 966. L’Église honore ce saint le 3 novembre.

GUÉNOIS ou GUÉNOYS (Pierre), jurisconsulte français, né à Issoudun eu 1520, mort dans la même ville-en 1600. Il était issu de parents pauvres ; mais, grâce à la protection que lui accorda la famille de La Chastre, Uuénois put se livrer, fort jeune encore, à 1 étude. de la philosophie du droit. Lorsqu’il eut perfectionné son instruction, il devint précepteur del’héiiiierde cette famille, Louis de La Chastre, qui fut par la suite maréchal de Fiance. Dans cette maison princière, qui était le foyer de la Ligue dans le Berry, Guénois se trouva en relations continuelles avec les chefs de cette puissante l’action. Les Guisesl’uti isèrent pour rédiger leurs proclamations et leurs manifestes. Fougueux ligueur, lorsque Claude de La Chastre eut levé en Berry l’étendard de l’insurrection (1589), Guéuois accepta les fonctions de lieutenant particulier à Issoudun (1589), et remplit ses fonctions avec une rigueur implacable. Il chassa de la ville C luude Dorsuune, lieutenant général, qui se défendit longtemps, et ne se retira qu’après une lutte acharnée. Guenois rentra quelque temps après dans la retraite, et se consacra exclusivement à la publication et la révision de ses ouvrages. Dans une de ces trêves si fréquentes qui signalèrent la lutte des Guises contre les Valois ; les Guises recoiumandèrentdireéteinentauroi leur conseiller Guéuois. Henri III s’empressa d’ollïir à Guénois une charge de conseiller au parlement de Paris. Guénois refusa, alléguant son grand âge, et le besoin qu’il avait de se consacrer à quelques travaux juridiques alors inachevés II se relira dès lors à Issoudun, qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort, Farini les ouvrages qu’il a laissés, nous citerons les suivants : Conférence des ordonnances royales avec annotations (Paris, 1560-1578, 3 vol. infol.) ; Conférence des coutumes de France (Paris, 159G in-fol.) ; Traité des lois abrogées et inusitées en toutes cours, terres et seigneuries du royaume de France, par Philibert Bugnyon, édition considérablement augmentée (Paris, 1602, in-4«) ; la Pratique de AJasuer, traduction française nouvelle, augmentée de plusieurs annotations et traités (Paris, 1020, ih-4o) ; la Pratique judiciaire tant cioile que criminelle, composée tant en latin qu’en français, de Jean Imbert, illustrée, enrichie de notes, etc. (Paris, 1602-1604 - 160G-1612, in-4»), etc., etc.

GUENON s, m. (ghe-non. — On a tiré ce mot de l’anc. haut allem. guena, femme, ou ’ de winja, amie, épouse. La. guenon serait ainsi comparée à une vieille femme. On sait que la comparaison réciproque est encore usitée). Mamra. Genre de singes de l’ancien continent : Les guenons sont d’un naturel plus yai que les singes, et d’un caractère plus duux que les ba- ■ bouins. (V, de Bomare.) Syn. de cercopithèque. Il Dans le langage vulgaire, Femelle de singe : Un singe et sa guenon.

— Par anal. Femme très-laide : Une vieille ouenon. Quelle affreuse guenon ! Une vieille marquise, qui était en procès, alla solticiter en sa faveur le président de Haduy. Comme ce magistrat ne lui fit pas l’accueil qu’elle croyait lui être dû, elle dit en traversant l’untichitnibre, mais as*ez haut pour être entendue.* Peste soit du oieux singe t > Le lendemain l’affaire fut appelée, et la nurquise gnyun son procès. Elle crut deooir aller en remercier le président, qui, pour tuure vengeance, se contenta de lui dire : « Sachez, madame, qu’un vieux singe est toujours disposé « rendre justice a une vieille gui-non.

— Encycl. Les guenons ou cercopithèques forment un genre caractérisé par une tète ronde, un front fuyant, des crêtes sourci- i Hères nulles, un nez plat et ouvert & la hauteur des fosses nasales, des oreilles moyen- |

GUEP

nés, des callosités aux fesses, la queue plus longue que le corps. Les guenons habitent l’Asie et l’Afrique ; elles vivent dans les forêts, et se jouent dans les arbres avec la plus grande agilité. Si on les prend jeunes, elles s apprivoisent facilement ; à mesure qu’elles avancent en âge, elles deviennent indociles. Mais, en général, ce sont les plus vifs et les plus aimables de tous les singes. La guenon mone est l’espèce la plus intéressante. D’après F. Cuvier, qui l’a étudiée en domesticité, elle est circonspecte dans Ses actions et persévérante dans Ses désirs, mais sans avoir jamais recours à la violence. « Lorsqu’après avoir été bien sollicité, dit-iî, on refuse quelque chose à la mone, elle fait une guinbaueetsemble occupée d’autre chose ; elle n’a aucun sentiment de propriété ; elle prend ce qui lui plaît, les objets qui lui ont attiré des punitions comme les autres, et a une adresse extrême pour exécuter ses rapines sans bruit. Ce singe ouvre les armoires qui ont leur clef en tournant celle-ci ; il défait les nœuds, ouvre les anneaux d’une chaîne et cherche dans les poches avec une délicatesse telle que souvent on ne sent pas sa main quoiqu’on sache qu’elle vous dépouille. C’est l’examen des poches qui lui plaît le plus, parce que sans doute il y a souvent trouvé des friandises qu’on voulait qu’il y trouvât, et il y fouille sans mystère ; ordinairement il débute par là dès qu’on s’approche de lui, et semble chercher dans les yeux des motifs d’espérance. » La guenon mone habite la côte occidentale d’Afrique ; on croit que c’est s-kebos des anciens. On assure aussi que son nom vient par corruption de gnome ; on sait d’ailleurs que l’es noms de gnome et surtout de guenon s’appliquent, dans le langage familier et figuré, aux personnes grimacières et irascibles. Cette espèce a le pelagj marron, avec le dessus des extrémités noir et deux taches blanchâtres sur chaque fesse. On peut citer encore la guenon ca/litriche, à pelage verdâtre en dessus, blanchâtre en dessous, avec lu face noire, les touffes des joues jaunâtres et le bout de la queue jaune ; cette espèce habite le Sénégal. Le talapoin, le grivet., le hocheur, etc., appartiennent il ce genre. V. cercopithèque.

GUENON (François), agriculteur français, né à Libourne (Gironde) en 179... Il a rendu un service important à l’industrie agricole en découvrant le moyen de reconnaître a première vue si une vache est bonne laitière. A la suite d’un grand nombre d’observations, il en arriva a constater que les qualités laitières d’une vache sont en rapport enstant avec la forme et l’étendue de 1 ecusson, sorte de plaque colorée qui entoure le pis et se prolonge supérieurement jusqu’au-dessous de la naissance de la queue. Ce fut seulement en 1837 que Guenon communiqua sa découverte à une commission du comice agricole lie Bordeaux. Il reçut, à titre de récompense nationale, une pension du gouvernement, et publia alors son Traite des vuches laitières (1838), ouvrage qui a été traduit en plusieurs langues. On a de lui, eu outre, un Abrégé de son traité, et un Atmunach des vaches laitières (1851).

GUENTÉRIE s. f. (ghan-té-rl). Bot. Genre de plantes, de la famille des hépatiques, dont une variété est fort commune à Florence.

GUENUCHE s. f. (ghe-nu-che — dimin. de guenon). Mamm. Peine guenon : La jeune paysanne se regarde au miroir, et se trouoe plus laide qu’une guenuche. (Fén.)

— Par anal. Femme petite et laide : C’est une guenuche coiffée. Il y a toujours eu d’indignes heureux, toujours des guenuches caressées dans le cabinet des rois et vêtues de toiles d’or (H. de Balz.)

GUÉPARD s. m. (ghé-par). Mamm. Mammifère carnassier du genre chat.

— Encycl. Le guépard, appelé aussi tigre des chasseurs, léopard à crinière, etc., forme, dans le grand genre chat, une section très-naturelle, caractérisée par des ongles qui

ressemblent beaucoup plus à ceux des chiens, car ils ne sont ni rétracliles ni propres à déchirer. Cet animal a t mètre environ de longueur, non compris la queue ; son pelage est fauve, couvert de petites taches noires, rondes et pleines, disposées régulièrement ; sa nuque est ornée d mie crinière. Le guépard habite l’Asie méridionale ; où dit aussi qu’il se trouve en Afrique. Il vit dans des terriers qu’il se creuse. Il détruit beaucoup de gibier, et, dans l’Inde, on a tiré paru de cet instinct en dressant le guépard pour la chasse. Sa fourrure est très-estimée. Quelques auteurs ont fait de cette espèce le type d’un genre à part.

GUÊPE s/ f. (guê-pe— &t.vespa, gr. sphéx, même sens). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, type de la famille des vespiens : Les armes du sanglier sont-elles plus remarquables que celles de lu GVÙPEOudumoustique ? (B. de St-P.) La guêpe cannait les vers qui ont été appropriés u ta subsistance de Sa famille ; elle les saisit délicatement, et tes transporte dans son nid sans les blesser. (Bonnet.)

— Fig. Femme maligne, qui aime à piquer : C’est une fière guêpe, allez ! (V. Hugo.)

Taille de guêpe, Tuille excessivement fine : La statuaire grecque nous prouve que la taille de guêpe n’a pas toujours été à la mode.

— Prov. Où la guêpe a passé, le moucheron

GUEP

demeure. Vers emprunté à La Fontaine, et qui signifie que là où les puissants réussissent les faibles échouent :

L’exemple est un dangereux leurre : [gneurs ; Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seî-Où la guêpe a passé, le moucheron demeure.

La Fontaine.

— Modes. Sorte de parure en diamants qu’on portait autrefois dans les cheveux :

Ce qu’on nomme aujourd’hui guêpes et papillons, Ce sont les diamants du bout de nos poinçons. Qui, remuant toujours et jetant mille flammes. Paraissent voltiger dans les cheveux des dames.

Bouksault.

— Encycl. Entom. Les guêpes sont des insectes hyménoptères, de mêinequelesabeilles et les fourmis’ ; elles ne méritent pas moins que ces dernières de fixer notre attention, soit par leurs mœurs et leur industrie, soit par les dégâts qu’elles causent, soit aussi par les services qu’elles peuvent nous rendre dans certaines circonstances. Ces insectesontdeux mandibules dentées, très-fortes, tronquées obliquement à l’extrémité ; deux antennes filiformes, plus longues que la tête, presque coudées à la base ; Te corselet court, arrondi en avant, tronqué "en arrière ; quatre ailes membraneuses, inégales, veinées et piissées ;

, l’abdomen ovoïde conique, séparé du corselet par un pédicule court ; l’anus (chez les femelles et les neutres) armé d’un aiguillon très-fort, venimeux, caché sous le ventre. Les guêpes, par leur forme extérieure, ressemblent beaucoup aux abeilles ; mais elles ont le tronc moins velu ; leur trompe est très-courte ; quand elles sont au repos, leurs ailes supérieures sont pliées en deux dans le sens longitudinal, et ne montrent ainsi que la moitié de leur largeur ; enfin, leurs yeux, à réseau, profondément échancrés en avant, présentent la figure d’un croissant à cornes arrondies, tandis que ceux des abeilles forment toujours un ovale régulier. Ces deux genres d’insectes présentent une assez grande analogie dans leurs mœurs.

Les guêpes vivent ordinairement en sociétés nombreuses, qui renferment trois sortes d’individus, les mâles, les femelles et les neutres ou mulets. Leurs nids ou guêpiers sont construits à l’air libre, ou dans les vieux troncs d’arbre, ou sous les toits des greniers non fréquentés, ou eniin dans la terre. « En général, dit M. C. Duméril, les rayons ou les supports d’alvéoles forment plusieurs rangées établies à distance, et séparées comme les gâteaux de cire des abeilles, mais presque toujours composées d’une sorte de carton ou de papier, plus ou moins solide, extrait des fibres l.gueuses des végétaux agglutinées par une matière gommeuse que l’insecte dégorge pour en former une pâte ductile qu’il è.end et façonne selon le besoin : tantôt il en fait une toiture, des murs extérieurs et solides, tantôt des planchers, des cloisons, des pilastres et des cellules imperméables, destinées à recevoir les œufs, à protéger les larves et à envelopper les nymphes. ■

Dès les prem.ets beaux jours, quelques femelles, qui seules ont survécu aux rigueurs de l’hiver, travaillent à construire une nouvelle habitation ; à peine quelques cellules sont-elles faites que la ponte commence ; mais les premiers œufs ne produisent que des mulets employés à construire le guêpier et à nourrir les jeunes larves. En été apparaissent les mâles et les femelles, et l’accouplement a lieu. Les larves trop faibles ou trop mal conformées pour pouvoir opérer leurs métamorphoses avant l hiver sont arrachées de leurs cellules et tuées impitoyablement. Les froids font périr toute la colonie, à l’exception de quelques femelles fécondées, qui restent dans le nid, et y demeurent engourdies durant la mauvaise saison, pour éinigrer au printemps et renouveler ensuite le cercle des travaux que nous avons décrits.

Le genre guêpe renferme plus de cent espèces, répandues dans les diverses régions du globe ; nous ne parlerons ici que des espèces les plus connues et les plus intéressantes. Lu.guêpe freton, qu’il ne faut pas confondre avec les frelons proprement dits, atteint presque la grosseur du petit doigt ; elle a le corselet noir, d’un roux fauve antérieurement ; les anneaux de l’abdomen sont jaunes, avec une bande noire à la base et deux taches de même couleur sur le bord libre ; la tète est fauve brunâtre et les pattes brunes. Cette espèce niche dans les creux des arbres et quelquefois dans l’intérieur des habitations. Elle est très-earuassière, et atttique souvent les.abeilles. Sa piqûre est très-douloureuse.

La guêpe commune est de la grosseur d’une abeiile, mais plus longue ; elle est noire ; son corselet est marque d une ligne jaune, interrompue de chaque côté ; l’écusson porte quatre taches de la même couleur ; les anneaux de l’abdomen sont jaunes, avec une bande et deux points noirs bien distincts. Cet insecte fait son nid sous terre, à la profondeur de om,30 a 0UI,50, ordinairement dans les sols meubles, et à 1 extrémité de galeries tortueuses. Elle se nourrit de miel et surtout de fruits, eu choisissant les meilleurs et les plus murs ; aussi, dans les années où elle est abondante, cause t-elle de grands dégâts sur les arbres de nos jardins. Elle ne dédaigne pas non plus la viande.

Les guêpes rousse, moyenne, d’Allemagne, de Saxe, de Ilolstein, etc., sont plus rares,

GUEP

et on les confond souvent avec l’espèce précédente.

Les guêpes recherchent, »n général, les matières sucrées et mielleuse» ; aussi attaquentelles avec acharnement les fruits, soir, sur les arbres, soit dans le garde-manger. Elles pénètrent souvent dans les ruches, et ne se contentent pas d’enlever h miel ; car, si elles sont en force, elles tuent et emportent les abeilles, pour manger ce que renferme l’estomac de celles-ci. Elles aiment aussi les viandes, et fréquentent habituellement les boucheries, surtout à la campagne. Elles ont une prédilection marquée pour les foies, qu’on leur abandonne, afin de préserver les autres morceaux. Mais, en même temps, elles gardent, pour ainsi dire, lis viandes contre les mouches bleues qui y déposent ordinairement leurs œufs, et qui u oseraient rester dans le lieu où se trouvent les guêpes. Le remède est donc à i-ôié du mrl.

Une opinion assez singulière s’est produite dans ces derniers temps au sujet de laguépe : c’est que, comme nous le verrons tout à l’heure, elle peut, dans certains cas, être transformée en agent thérapeutique. Mais, en dépit de cette utilité réelle ou hyputhétique, les guêpes n’en restent pas inoins au nombre des insectes les plus nuisibles à l’économie rurale. Comme il y en afin toujours assez pour faire piquer les malades, et que dans ce cas même elles pourront être avantageusement remplacées par les abeilles, il n’y a aucun inconvénient à rechercher les moyens de les.détruire, ou du moins t’en diminuer le nombre. Un moyen efficace consiste à leur faire la chasse au printemps ; comme il n’y a alors que des femelles fécondées, en tuant l’une d’elles, on détruit du i léme coup toute la colonie future. On sait qje, depuis la An do février, quelquefois plus tôt, jusqu’à la fin d’avril, on ne rencontre que ■ es guêpes inères (femelles développées). On Us trouve particulièrement sur les fleurs de enssissier, dont elles iilfectionnent la liqueur niellée, et après les portes, les contrevents et Mutes les vieilles boiseries en bois blanc, où elles sont occupées à recueillir avec leurs dents les ma ériaux de leurs nids. C’est là qu’il faut leur faire la chasse et s’en emparer. Elles ne sont pas à craindre dans cette circonstance, ei, bien qu’armées d’un fort aiguillon, elles pensent plus à se sauver qu’à piquar lorsqu’on les poursuit. Sur les boiseries on peut les pincer n’importe avec quel corps dui ; mais sur les fleurs du groseillier à cassis, sur.celles du framboisier, près de l’entrée des rochers, etc., il faut les prendre à l’aide de liloches.

La destruction de eus insectes est facile, quand on a découvert ieur retraite. On y arrive sans peine, en suivant îvec attention les mouvements d’une guêpe t ne l’on a retenue quelques instants prison Hère ; on Huit par trouver un trou d’enviroi 0"’,03 de diamètre, par lequel les guêpes en rent et sortent continuellement. On n’a plus alors qu’à choisir entre les moyens suivants. On allume de la jjaille sur l’entrée du nid ; les insectes sont brûles en partie. Mais, comme le plus grand nombre s’obstine à rester dans e fond, il vaut mieux verser de l’eau bouillante dans l’intérieur du guêpier, ou bien encore y introduire des mèches soufrées et enfli minées. Pour cela, il est bon de boucher les trous avec de petites pierres, mais non pas hermétiquement, sans quoi les mèches s’éteindraient trop vite. Les guêpes sont asphyxiées par l’acide sulfureux, avant d’avoir pu pratiquer une autre ouverture pour sortit.

Un moyen très-simple aussi pour détruire les guêpiers consiste à imbiber d’essence de térébenthine un tampon de chiffon et, le soir, de le fourrer dans le nid ou dans le trou qui y conduit. En bouchant l’enflée a’ec cet ingrédient, on est sûr que le lendei min toute la colonie sera asphyxiée. Enfin, un procédé aussi efficace, mais plus lent, consiste à mettre sur l’ouverture une cloche en verre ; la chaleur solaire concentrée fait périr les insectes. On peut y placer un vase à demi plein d’eau de savon, où ils vont sa noyer. On pourrait k la rigueur se contenter de boucher les nids avec du plâtre, du mortier ou d’autres matières analogues. On a proposé encore divers procédés pour détruire les guêpes ; mais ils sont souvent plus compliqués, plus difficiles à appliquer en grand ît beaucoup moins efficaces que ceux dont nous venons de parler.

D’après M. T. Desmartis, les gvtpes seraient destinées k devenir un agent thérapeutique très-puissant ; le venin qu’elles inoculent pourrait neutraliser divers éléments pathologiques et modifier avantageusement l’organisme. M. de Gasparin "affirme avoir été guéri, par des piqûres de guêpes, d’un rhumatisme musculaire, d’une bronchite et d’une glande à la poitrine. M. -André del Poso cite un cas de guérison, par le même moyen, d’une ophthannie scrolulcuse chronique. M. Desmartis —pense qu’on pourrait encore en retirer de bons eti’ets dans la guérison des fistules lacrymahs, du cancer, de la phfhisie pulmonaire e> d’autres maladies regardées jusqu’à ce jourcoinine incurables. Il n y aurait rien d’étonnant à ce que la piqûre de ces insectes opeiât une révulsion favorable sur certains tcuiperutneiits et dans certains étals pathologiques ; ce remède, s’il est peu agréable, n’est du moins pas bien dangereux ; il n’y a donc pas d’inconvénient à l’expérimenter et à éjudier attentivement son action.