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Commerce et industrie, T/industrie est peu importante dans le Guatemala, mtiis le commerce mérite une mention particulière. Les denrées coloniales, principalement le sucre, le cale, le cacao, le coton, l’indigo, la cochenille, le bois de teinture et d’ébénisterie sont la base des exportations en Europe et dans quelques États de l’Amérique septentrionale ; on importe des toiles de l’Allemagne et de la France, des draps, des soieries et des vins de France, des tissus de coton anglais, des farines et quelques objets manufacturas. Cette contrée est admirablement située pour le commerce ; elle a plusieurs rivières navigables, qui débouchent dans les deux mers et où se trouvent un grand nombre do por s, notamment ceux d’Oinon, de Truxillr», de San-Juun, del Norte, de Mutina, de Nicoyu. de Refllejo. de Cntichaguu. de Miehatoya, do Soiisunate, d’Aceaju la, d’Istapa et de Puerto de la Culebra. Les exportations sont loin de suivre le même progrès que les importations. Tandis que. de 11150 il 1860, celles-ci se sont élevées de 2,23i). ?30 fr. À 7.475.955 fr., c’est-à-dire, ont plus que triplé, les exportations ne se sont élevées que de 5.525,920 IV. à 9,351,655 francs. Depuis, les progrès ont été plus rapides : 1SB7 présentait sur 18B0 un excédant de 1,270,795 fram :.s, et l’année suivante a amené une nouvelle augmentation de 1,368.980 francs. Les principaux tn-ticles d’exf>ûrtaiinn sont toujours la cochenille, le café, e sucre, l’indigo, la gomme élastique, le coton, les laines et les peaux.

Histoire, organisation politique, financière, judiciaire, etc. I.a partie principale du Guatemala l’ut conquise en 1524 par Pedro de Alvarado, qui trouva le pays peuplé d’un grand nombre de tribus ayant chacune leur chef, une origine, une langue et des moeurs particulières. Sous le gouvernement espagnol, Guatemala formait une capitainerie générale indépendante des autres gouvernements et vice-royautés de l’Amérique espagnole. Le Guatemala a été dévasté dans le xv« et le xvio siècle par des corsaires anglais et hollandais, et il a eu à se détendre pendant longtemps des invasions des Mosquitos et d’autres peuplades. « Fendant la domination espagnole, dit M. Louis Gottard, le royaume de Guatemala comprenait les eimi provinces do Guatemala, Honduras, ’Sun-Salvador, Nicaragua et Costa-Riea. En 1821, après leur déclaration d’indépendance, ces provinces se réunirent un instant au Mexique ; mais, deux ans après, elles se constituaient en république fédérative, sous la présidence de Morazan. Cet état de choses ne fut pas de longue durée. En 1832, lu confédération n’avait plus qu’une existence nominale. En fait, les cinq États avaient déjà des gouvernements séparés. Les deux défaites de Morazan, en 1839 et 1842, et sa mort dans cette dernière année, anéantirent les derniers vestiges du fédéralisme et laissèrent le champ libre au

champion du séparatisme, le métis don Raphaël Carrera. La domination du général Carrera ne s’établit pas sans difficulté. Pen- dant la lutte, il avait invoqué d’autres principes de gouvernement que ceux du séparatisme ; il s’était donné pour le représentant armé de la démocratie. Aussi eut-il contre lui l’opposition des classes riches. Mais une fois son pouvoir établi, il fit aux intérêts sociaux de cette classe de très-larges concessions, et la constitution d’octobre 1851, votée par une assemblée dont tous les membres lui devaient leur nomination, n’est rien moins que démagogique. Aux termes de cette constitution, pour être citoyen il faut avoir une profession, une propriété, une industrie quelconque, permettant de vivre avec indépendance. Les fonctions publiques ne peuvent être exercées que par les personnes jouissant des droits de citoyen. Lu nomination d’un étranger a ces fonctions lui confère en même temps le titre de citoyen. Les pouvoirs publics se composent du président, du conseil d’État et de la chambre des représentants. Le président est élu pour quatre ans par une assemblée composée de la chambre des représentants, de l’archevêque métropolitain, des membres de ia cour de justice et du conseil d’État. Il est indéfiniment inéligible. Le président dirige les relations extérieures, fait les traités d’alliance et de commerce, veille au maintien de l’ordre, exerce le droit de grâce avec le conseil d’État, propose et sanctionne les lois, rend, en cas d’urgence, des décrets qui ont force de loi, présen’ie aux dignités ecclésiastiques, et peut aussi, en cas d urgence, contracter un emprunt, en l’absence de la chambre, sauf, ensuite, à la convoquer immédiatement en session extraordinaire. Les choix des ministres plénipotentiaires et des principaux fonctionnaires des finances doivent être approuvés par le conseil d’État ; ce conseil se compose du secrétaire d’État, de huit conseillers nommés par la chambre des représentants, et d’autant de membres qu’il plaît au président d’en nommer parmi les anciens chefs du pouvoir exécutif, les anciens ministres d’Etat, les présidents et régents des cours de justice.-

Ce conseil est élu pour quatre ans. La chambre des représentants ; dont le mandat est de même durée, se compose de cimpiaute-cinq députés. Elle vote le budget, examine et apure les comptes, a droit de meure en accusation le président, les ministres, les conseillers d’Etal, W3 ministres plénipotentiaires ;

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sa session ordinaire commence le 25 novem- ( bre et rinit le 31 janvier. Elle peut réformer la constitution avec le eonooirs et la sanction du gouvernement. En 1855, le président Carrera a dû, conformément aux vœux qui se sont manifestés avec plus ou moins de spontanéité et de sincérité dans plusieurs grandes villes, accepter la présidence à vie et se laisser investir de la l’acuité de désigner son successeur. Jusqu’en 1862, ce gouvernement n’a pas rencontré d’obstacles sérieux à l’intérieur ; mais, à cette époque, Cariera eût à défendre son autorité et sa vie contre des insurrections et des conspirations auxquelles l’armée n’était pas étrangère. »

Après sa mort, arrivée en 18G5, le pays eut à subir de nouvelles agitations. Une insurrection, qui eut lieu en (867, av.dt pour chef le général Serapio Cruz, qui, après avoir été vaincu, se réfugia au Sun-Salvador ; tuais il renouvela sa tentative en 1869. fut encore vaincu parle brigadier Solares et péril dans lu bataille. Alors la chambre des représensauts procéda à l’élection d’un nouveau président et fixa son choix sur don Vicente Cerna, qui appartenait au parti des conservateurs, mais qui n’en a pas moins usé de son pouvoir d’une manière très-liberule et cherché à favoriser les intérêts commerciaux et agricoles du pays.

. Le revenu de.l’État, qui n’était en 1851 que de 626.879 piastres, s’était élevé en 1859 à l,283, .ï94 piastres. L’Aiiutin/ieh de. (lol/ut fixe lechili’re de la dette extérieure à 500,000 piastres, et celui de la dette intérieure U 700, oOO, L’année permanente est de 3,200 hommes ; la milice de 12,978. La justice est rendue par des tribunaux au-dessus desquels est une cour suprême, dont les membres, au nombre de sept, ne peuvent être révoqués que dans des cas spécialement prévus pur la constitution. L’instruction supérieure et secondaire est entre les mains des jésuites.

La république de Guatemala est divisée en sept départements (puriidns). qui sont : Guatemala, Sucoltepèque, Taltoniaeapan, Quesaltenango, Chiquiinula, Vera Paz et Salola.

GUATEMALA ou GUATIMALA (NOUVELLE),

en espagnol Cu<UiMtUtt-lu-Nueti«, ville capitale de la république de son nom, et uussi de toute la confédération de l’Amérique centrale jusqu’en 1S39, à 170 kiloin. O.-N.-O. de Sun-Salvador, sur le Rio de las Vaccus, prè^ du grand Ucéan, par 14<> 37’de lat. N., et 920 S6’ de long. O. ; un évalue sa population à 60,000 hab. Archevêché, séminaire, université, collèges, nombreuses écoles, bibliothèques, collections scientifiques, sociétés savantes. Le commerce d’exportation a pour objet l’indigo, le cacao, la cochenille, un des principaux produits de la république, la salsepareille, la vanille-, le-quinquina, les cuirs, le caoutchouc, les bois de teinture et d’ébénisterie. Les articles les plus importants du commerce d’importation sont les soieries, les vins, notamment les vins.rouges de llordeaux, les vins de Champagne, les vins muscats, les vins de Celte, l’huile de Provence, la faïence, la poterie et la quincaillerie, etc. Jl existe ù Guatemala d’importantes manufactures de coton, de nombreuses fabriques de cigares, de faïence, de poterie ; des distilleries de pulque, des raffineries du sucre et des iiidigoteries. En un mot, la ville, bien qu’elle n’ait ni port de mer ni fleuve navigable, est le grand centre du commerce du pays,

La ville u la forme d’un carré régulier. Elle est bien bâtie et otfre des rues larges, bien pavées et coupées à angles droits. Les maisons sont commodément distribuées ; mais elles n’ont, en général, qu’un étage, à cause de la fréquence des tremblements de terre. La place du Marché est entourée de quelques beaux édilices, parmi lesquels on remarque le palais archiépiscopal, le palais du président et autres autorités supérieures, l’Audiencia, la chambre des comptes, l’hôtel de ville, la palais de l’université, etc. Un bel amphithéâtre est réservé pour les combats d’auimauxet un aqueduc de 20 kilom. de longueur amené une eau pure et abondante dans toutes les parties de la ville. De l’hôtel des monnaies sont sorties, en 1824, pour la première fois, de belles monnaies en or et en argent au type de la nouvelle république.

Guatemala-la-Nueva fut fondée en 1775, après le tremblement de terre qui détruisit presque entièrement Antigua-Guatemala. Le siège de l’ancien gouvernement et celui de l’évéché y furent transférés en 1776. L’ordre de la croix d’honneur de Guatemala a été créé en 1858 pur le président de l’État de Guatemala, pour récompenser le3 services militaires. Les membres de l’ordre sont divisés en commandeurs et en chevaliers.

GUATIMOZIN, ou QUAUHTEMOTZ1N, ou QUAUHTEMOC, dernier empereur uzteque de 1 Anahuac (Mexique), né à Mexico en 1497, mort en 1522. Fils du célèbre roi Ahuitzotl, il remplit d’abord les fonctions de grand prêtre de Huitziiopochtli, puis succéda, en 1520, à son cousin Cuitlahuatl, frère de Moutézuina IL Guatimozin n’était âgé que de vingt-cinq ans. C était un homme biau fuit, d’une grande dignité dans les manières, mats d’un caractère dur et sévère ; il faisait tout trembler devant lui. Digne fils d’Ahuitzotl, il ne craignait pas de répandre le sang, et, jusqu’au dernier moment, il soutint avec une constance énergique les autels de la divinité in GUAT

humaine dont il avait été le pontife. Ennemi juré des Espagnols, il continua avec un zèle infatigable les préparatifs de son prédécesseur pour les repousser de l’Anahuac. Son couronnement, qui eut lieu immédiatement après son élection, fut signalé par l’immolation d’un grand nombre (le prisonniers tlaxealtèques’, huexotzincas, cholultèques et autres alliés de Cortès, parmi lesquels figurèrent aussi quelques Espagnols. De retour à son palais, après la cérémonie, il adressa à la noblesse mexicaine, assemblée autour de lui, un discours sur le devoir qui leur incombait à tous de défendre jusqu’à la dernière extrémité la religion et les dieux menacés par d’impies agresseurs, et de ne rien épargner pour le snlut de la patrie. Debout an milieu de ses vassaux et des princes des dirférents ordres, il prononça, avec un accent plein de feu, le serment de mourir, s’il le fallait, pour une cause si sainte, et tous ses guerriers, entraînés pur son enthousiasme, jurèrent de verser avec lui jusqu’à lu dernière goutte de leur sang. Cependant, malgré tous ses etforts, Guatimozin ne put empêcher qu’un grand nombre de ses feudataires ne tournassent encore les yeux du côté de Cortès ; si dans Mexico la haine était grande pour le nom espagnol, chez les anciens tributaires de l’empire elle était plus grande encore peut-être pour le nom mexicain ; etles dernières calamités de Mexico ne suffisaient point pour leur faire oublier ce qu’ils avaient soulfert du despotisme de ses princes. Guatimozin, abandonné dé lu plupart de ses vassaux et alliés, n’en resta pas moins résolu à défendre sa couronne. Il lit attaquer sans délai plusieurs provinces qui s’étaient déclarées pour les Espagnols, celle de Chaleo, entre autres. Cortès, tout en faisant des préparatifs de guerre, regrettait d’exposer aux horreurs d’un siège la superbe ville île Mexico, capitale du nouvel empire dont il dotait la couronne de son maître- Il lit faire à plusieurs reprises des propositions de paix à Guatimozin, lui demaiuluutde se reconnaître vassal de Charles-Quint ; à cette condition, il devait conserver sa couronne. Guatimozin rejeta tièrement toutes les propositions. Cortès appela en conséquence auprès de lui les troupes de ses allié» ; elles vinrent au nombre. de cent cinquante mille hommes, suivant quelques auteurs, de deux cent mille, d’aprèsdes écrivains indigènes. La lutte commença. De jour, de nuit, sur les plates-formes des

fiyramides, sur les terrasses des maisons, sur a plage boueuse du lac, on se bat sans trêve ni merci. Plus d’une fois Guatimozin réussit à mettre les conquistadores en péril ; mais enfin ils touchent au centre de la ville, atteignent au grand marché et crient déjà victoire. Tout à coup, du sommet du teocalli se fait entendre le cor de Guatimozin. À ce signal, les Indiens se retournent ; d’autres, qui occupent les maisons, se montrent sur les terrasses ; les rues latérales s’encombrent de guerriers, il en sort des roseaux du lac ; ils se jettent a’vec furie sur les Espagnols et sur leurs auxiliaires. Le désordre se met dans les rangs et l’artillerie ne peut plus rien ; c’est une mêlée affreuse. Beaucoup d’Espagnols sont pris ou tués ; Cortès lui-même, blessé, tombe un instant au pouvoir des Mexicains. Il leur échappe, mais il est obligé de battre précipitamment en retraite. Le siège fut alors changé en blocus ; la famine contraignit enfin le jeune roi à écouter des propositions de paix. Une entrevue fut décidée. On se donna rendez-vous dans la vaste place du marché, sur uns grande plateforme, qui, autrefois, servait à des représentations populaires. Cortès y fit étendre des tapis et dresser un banquet, où il comptait engager son vaillant ennemi à assouvir sa faim. À l’heure indiquée, Guatimozin ne parut pas. Le conquistador retint à dîner les pauvres affamés qui lui apportèrent le refus de Guatimozin, et les renvoya avec ses compliments pour leur maître, et avec des provisions, en réitérant la demande d’une conférence. Après de.longues hésitations et un combat qui fut plutôt une boucherie, Guatimozin envoya auprès de Cortès un cihiiacoatl, magistrat du premier rang, qui déclara que Guatimozin saurait mourir, mais qu’il ne viendrait pas traiter. Puis, se tournant vers Cortès" ; « Faîtes maintenant ce qu’il vous plaira. — Soit, répondit Cortès, allez dire k vos amis qu’ils se préparent ; ils vont mourir. • En effet, les troupes s’avancèrent : il y eut une dernière mêlée, un dernier carnage, sur la terre et sur le lac. Les Mexicains épuisés trouvèrent dans leur désespoir, leur patriotisme, leur attachement à leurs dieux, la force de lutter encore avec héroïsme. Guatimozin, acculé au rivage, se jeta dans un canot avec quelques guerriers et essaya de s’échapper à. force de rames, mais un origantin de la flottille espagnole le poursuivit : il fut pris et amené à Cortès, qui le reçut avec des égards respectueux. Mais bientôt les soldats espagnols, peu satisfaits du maigre butin qu’ils avaient trouvé à Mexico, se mirent à accuser leur général d’en avoir détourné à son profit une bonne partie et de s’être entendu à ce sujet avec’le vaincu. Cortès protesta vainement contre ces allégations ; puis, craignant de *oir le mécontentement augmenter dans son armée, il céda aux inspirations cruelles du trésorier de l’armée. Sans égard pour la grandeur d’âme qu’avait déployée le malheureux prince et pour la pu GUAT

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rôle qu’il lui avait donnée, il le fit mettre et la torture, ainsi qu’un de ses officiers, afin de les obliger à découvrir l’endroit où l’on supposait qu’il avait caché les trésors de l’empire. Un feu lent leur fut appliqué sous la plante des pietls, préalablement gruissés. Le monarque supporta ce supplice avec un courage héroïque, sans pousser un soupir, sans prononcer un seul mot ; mais le compagnon de ses souffrances, cédant à la violence de la douleur, se laissa urmeher des plaintes. « Et moi, dit Guatimozin, suis-je sur un lit de roses ? » Selon d’autres historiens, il aurait dit : ■ Et moi, suis-je à me délecter au bain ? « On mit fin à ses tortures. Les Espagnols crurent avoir appris que les trésors de Mexico avaient été jetés dans le lac ; mais les recherches qu’on fit pour les découvrir n’amenèrent aucun résultat.

Dans un voyage que Cortès fit à Honduras pour réprimer la rébellion d’Olid, il prit le parti de se défaire de Guatimozin, du roi de Tacuba et de plusieurs autres prisonniers de distinction qn il traînait à sa suite, et qui, même dans les fers, lui causaient des terreurs perpétuelles. Il les fit pendre à un ceiba, au pays de Chinssa, en accusai t les captifs d’un complot tramé avec les troupes auxiliaires. Cette exécution eut lieu avec un atroce raffinement de barbarie.’ Guatimozin fut pendu pur les pieds, afin que sa mort fût plus lente et son agonie plus douloureuse. Cortès a prétendu, dans sa cinquième lettre à Charles-Quint, que les coupables ne se défendirent mémo pas de l’accusation portée contre eux ; mais Bernard Diaz, l’historien de lit conquête du Mexique, et témoin oculaire, affirme, au contraire, que, jusqu’à leur dernier moment, les illustres prisonniers protestèrent de leur innocence.

GUATOS, tribu d’Indiens répandus sur le Rio Paraguay, depuis l’embouchure de l’Uberuva et sur le San-Lonrenço. Ils errent sur les rivières, les lacs, les lieux submergés compris entre les parallèles de huit. 17030’et 18° 30’. Ils n’ont, pour ainsi dire, d’autres habitations que leurs canots, qu’ils fabriquent eux-mêmes. Quand ils séjournent quelque part, ils se construisent à la hâte de petites cabanes avec des branches d’arbres et avec des palmiers, où ils s’abritent et donnent. Ils vivent de chasse et de pèche. Ils ont pour armes iin arc de 10 palmes de longueur et des flèches un peu plus courtes, qu’ils manient avec une admirable dextérité. Dans leurs chasses, ils se servent aussi de zagaies, surtout quand ils chassent les tigres qui infestent ces parages. Lu polygamie est en usage chez les Guutos. Cliaque famille vit isolément. Ils sont généralement.nus ; mais ils recouvrent les parties sexuelles. Les Guatossont loyaux et inolfensifs. Ils ont cependant montré, dans plusieurs occasions, qu’ils savent ressentir une offense et se venger d’agressions qu’ils n’ont pas provoquées. Leur langage est guttural, sans euphonie ; il n’a aucune analogie avec la langue générais ou guarani. Presque tous les jeunes gens parlent le portugais plus ou moins correctement. Toute l’industrie de cette nation consiste dans la fabrication de leurs canots, de leurs rames, et dans la préparation de leurs armes.

GUATTAIs’l (Charles), chirurgien italien, né à Sun-Burtoloineo-Bagni, duns le Novarese, en 1707, mort en 1773. Après avoir fait ses humanités et sa rhétorique dans sa vjlle natale, il fut envoyé à Rome et fut admis à l’hôpital du Saint-Esprit. Après huit années d’études assidues, il fut élu substitut des chirurgiens ordinaires le 20 juin 1728, et chargé par eux de la pratique des opérations. J.-P. Gay, l’un des chirurgiens de l’hôpital, étant mort la 5 octobre 1742, Guattani lui succéda. Après avoir mis au jour, en 1745, son premier ouvrage sur les anévrismes, ouvrage qui reçut un accueil d’autant plus flatteur que la chirurgie était peu avancée sur ce point, il ob- ’ tint, par l’entremise de Leprotti, d être envoyé en France, aux frais du pape, pour étudier l’état de la science dans ce pays. Avant son départ, le titre de chirurgien du pape lui fut conféré. Guattani séjourna dix-huit mois à Paris et fut reçu membre de l’Académie royale de chirurgie et correspondant de celle, des sciences. Il retourna ensuite à Rome, où sa réputation d’habile opérateur s’accroissait tous les jours. Il préparait un ouvrage important, lorsqu’il fut atteint d’une affection aigué du foie, à laquelle succéda bientôt une hydropisie ascile. La paracentèse fut pratiquée au mois de juin 1773, et, peu de jours après, il succomba. Il a laissé des observations anatomiques sur différents sujets ; nous citerons, entre autres, celles : Sur un polype sanguin dans te ventricule gauche du cœur (1750) ; Sur des hydalides sorties d’une tumeur survenue à ta réyion du foie (1767) ; Sur deux anéorismes de l’aorte et de tu sousclauière gauche (1750) ; Sur une veine azygos double ; Sur t’œsophnt/olomie ; un Traite des anévrismes (Rome, 1772, in-4o).

GUATTANI (Joseph-Antoine), antiquaire italien, né à Rome en 1748, mort à Milan en 1830. Il s’attachu à l’étude, des antiquités et des beaux-arts, ajouta six volumes au grand ouvrage de Winckulinnmi, fut nommé par Pie VI assesseur de la sculpture, puis parcourut les principaux États de l’Europe avec une belle cantatrice, Mariunna Vinci, qu’il avait épousée.-En 1811, Guattani prit la diîrtction du Théâtre-Italien do Paris, qu’il con 198