Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/305

Cette page n’a pas encore été corrigée

GROU

par suite d’un accident arrivé pendant la fabrication, plusieurs fils se trouvent groupés ensemble.

GROUS ou GROUX s. m. (grou — v. l’étym. de gru). Sorte de bouillie de blé noir, très-épaisse, que les habitants de rille : et-Vilaine mangent en guise de pain : Les ouous se mangent chauds, avec du beurre fondu ou du lait caillé. (P. Féval.)

GROUSSET (Paschal), journaliste, délégué de la Commune de Paris aux relations extérieures, né à Ajaccio (Corse) en 1844. Il est fils d’un honorable raembrede l’Université, qui était, en 1870, censeur au lycée de Douai. Vers 18S3, Paschal Grousset vint étudier la médecine à Paris, et fut reçu au concours externe des hôpitaux en 1865. Mais, au bout de quelque temps, il abandonna les cours de l’école pour donner des articles d’ailleurs purement scientifiques à YEpnque, puisa Y Etendard. On y trouvait un style facile, aux vives et spirituelles allures. Quelque temps après, il entra à la rédaction du Figaro, où il lit paraître des articles légers, souvent ingénieux, touchant de plus ou moins près à la science et aux savants. Ce fut en lSfiâ qu’il se tourna vers la politique. Le succès prodigieux de la Lanterne, l’extrême popularité que Rochefort acquit dès l’instant où il commença à publier son pamphlet hebdomadaire ne furent passans exercer une grande influence sur l’esprit de Grousset, qui, lié à cette époque avec le brillant journaliste, entra en relations avec les hommes les plus avancés du parti républicain. Peu après, il commença à publier divers écrits fortement empreints de ses nouvelles tendances : a.Bégence de Dëeembrostein (1809) ; les Origines d’une dynastie ; le Jiëae d’un irréconciliable ; le Bilan de l’année 1868 (1869), en collaboration avec Ranc et Castagnary ; le Dix-huit brumaire ; la Conspiration Matlet, etc. Lorsque, en 1869, Rochefort, devenu député de Paris, fonda la Marseillaise, Grousset entra à la rédaction de ce journal, dont il fut un des plus actifs collaborateurs. Ses articles contre te régime pourri de l’Empire lui avaient acquis une certaine notoriété lorsqu’une circonstance déplorable vint tout à coup le mettre en pleine évidence.

Au commencement de 1870, Grousset était le correspondant de la Revanche, journal corse, organe du parti républicain dans cette lie. Le prince Pierre Bonaparte, ayant publié dans VAvenir de la Corse une lettre contenant les invectives les plus violentes contre les rédacteurs de la Beuanche, Grousset se considéra comme personnellement offensé, et chargea deux de ses amis, Victor Noir et Ulric de Fonvielle, d’aller demander au cousin de Napoléon 111 une réparation par les armes (10 janvier 1870). Comme on le sait, dans l’entrevue qui eut lieu à Auteuil entre les témoins et PierreBonaparte, ce dernier tua Victor Noir d’un coup de revolver. À la suite de ce meurtre, dont le retentissement fut immense, Grousset acquit une subite renommée et redoubla d’ardeur dans ses attaques contre le régime impérial. Après l’arrestation de Rochefort (7 février), il devint rédacteur en chef de la Marseillaise, fut arrêté presque aussitôt lui-même avec les principaux collaborateurs du journal et emprisonné a Sainte-Pélagie. Transféré de cette prison à Tours, pour être entendu comme témoin devant la haute cour de justice présidée avec une si révoltante partialité par M. Glandaz, et où le procureur général Grandperret se montra de son côté si bassement courtisan, Grousset se fit remarquer pendant les débats par son attitude énergique. Lorsque le président lui posa la question de forme : « Êtesvous parent de l’accusé ? — Peut-être, répondit-il ; M">e Lœtitia a eu tant d’amants ! » Réintégré à Sainte-Pélagie, Grousset y subit plusieurs mois de détention, puis écrivit dans le journal le Peuple.

Après la journée du 4 septembre, où l’Empire tomba dans sa propre ignominie, la Marseillaise reparut et Grousset en devint un des principaux rédacteurs. Dès le 6 septembre, il prit à partie le gouvernement de la Défense nationale et déclara que Paris « s’était levé, non pour changer les noms des choses et des hommes, mais pour faire une révolution radicale. » Peu après, il s’engagea dans le îgc régiment de chasseurs. Après la capitulation de Paris, il fonda un journal bi-hebdomadaire, la Bouche de fer, qui fut supprimé au mois de mars 1871 par un arrêté du général Vinoy.

Lors de l’insurrection du 18 mars 1871, Grousset fît acte d’adhésion complète au nouvel état de choses, et fonda, pour le défendre, la République universelle. Nommé le 26 du même mois membre de la Commune par 13,359 électeurs du XVlIIe arrondissement, il se vit appelé, dès la formation des commissions, au poste de délégué aux relations extérieures, qu’il conserva jusqu’à la fin de la Commune. Le 15 avril, il adressa aux représentants des puissances étrangères une circulaire pour les prier d’inviter leurs gouvernements respectifs à reconnaître la Commune. On le vit également essayer d’entrer en relations avec le général prussien Fabrice, à qui il fit demander « avec un certain apparat, » selon son expression, à quelle date les Prussiens devaient évacuer les forts de la rive droite, pour que la Commune pût en prendre possession. En même temps, Grousset fondait l’Affranchi. Aux séances de la Commune,

GROÛ

il se prononça contre toute idée de conciliation, demanda qu’il ne fût pas tenu compte des abstentions lors des élections complémentaires du 16 avril, réclama le secret des séances, vota pour l’institution du comité de Salut public, etc. Le 8 mai, Grousset écrivit au comité, qui venait de prendre en province l’inititrtive du congrès de la ligue des villes républicaines, pour mettre le palais du Luxembourg à la disposition du congrès. En même temps, il’expédiait hors Paris des agents pour soulever la province. Le 16, il appela la France à accourir au secours de la Commune dans une proclamation aux grandes villes, dont nous nous bornerons à citer ce court passage : « Paris a, fait un pacte avec la mort. Derrière ses forts, il a ses murs ; derrière ses murs, ses barricades ; derrière ses barricades, ses maisons qu’il faudrait lui arracher une à une et qu’il ferait sauter au besoin plutôt que. de se rendre. » À la séance de la Commune du 17 mai, il prononça un foudroyant réquisitoire contre les membres modérés de cette assemblée, qui venaient de publier un manifeste dans lequel ils annonçaient leur intention de ne plus prendre part aux délibérations de la Commune. « Nous déclarons, s’écria-t-il, que nous voulons la responsabilité tout entière, que nous sommes solidaires du comité que nous avons nommé, comptables de ses actes, prêts à le soutenir jusqu’au bout tant qu’il marchera dans la voie révolutionnaire... Quant aux membres de la Commune qui ont annoncé leur retraite, si ces membres, au lieu de tenir loyalement leur promesse, essayaient des manœuvres de nature à compromettre le salut de cette Commune qu’ils désertent, nous saurions les atteindre et les frapper. Quant à nous, nous ferons notre devoir ; nous resterons, jusqu’à la victoire ou jusqu’il la mort, au poste de combat que le peuple nous a confié. »

Quatre jours.plus tard, l’armée de Versailles pénétrait dans Paris. L’heure du combat à outrance était arrivée. Grousset ne songea cependant pas à imiter Deleseluze, Verinorel, Varlin, etc., qui prenaient un fusil et couraient se faire tuer aux barricades. 11 disparut. Le 3 juin, il fut arrêté chez sa mattresse, M’Ie Acard, et transféré à Versailles. Il refusa de répondre au juge instructeur, et’ fut traduit, le 7 août, devant le 3s conseil de guerre siégeant à Versailles, en même temps que Ferré, Assi, Urbain, etc. Son attitude pendant les débats fut grave et convenable. Il accepta la responsabilité de ses actes comme membre de la Commune, mais repoussa toute participation à l’exécution des otages et aux incendies de la dernière heure. Le 2 septembre 1871, Grousset étaitcondamné à la déportation dans une enceinte fortifiée. Il a été depuis envoyé à la Nouvelle-Calédonie pour y subir sa peine.

GROUVELLE (Philippe-Antoine), poète et diplomate, né à Paris en 1758, mort à Varennes en 1SOG. Il était le fils d’un orfèvre. D’abord clerc de notaire, il rimait furtivement, tout en grattant du papier timbré, des bouquets à Chloris, qu’accueillit l’Almanach 1 des Muses. De son étude il passa comme commis dans le cabinet de Chamlbrt, alors secrétaire des commandements du prince de Coudé. Lorsque Chamfort renonça à cet emploi qui gênait ses projets littéraires, l’apprenti poëte en fut investi. Il se fit alors valoir par des couplets de circonstance, des impromptus, et composa (en collaboration avec Després) un joli petit opéra, les Prunes, dont le succès dépassa de beaucoup son attente. Grouvelle adopta les idées de la Révolution, et composa, dès 1789, sa première brochure, imprégnée fortement des idées du jour. Inutile de dire qu’après la publication de cet écrit il lui fallut quitter le palais du prince. Il se lança résolument dans le tourbillon politique et collabora avec Chamfort à la rédaction de la Feuille villageoise. Devenu secrétaire du Conseil exécutif provisoire après le 10 août 1792, il dut, bon gré malgré, suivre le ministre de la justice à la prison du Temple, le 20 janvier 1793, et lire à Louis XVI sa sentence de mort, ce qu’il fit, au dire de Cléry, d’une voix faible et mal assurée. On comprend cette émotion si naturelle en un pareil moment, cette défaillance qui n’impliquait aucun sentiment réactionnaire. Grouvelle avait de l’humanité, il devait gémir au fond du cœur de cette douloureuse nécessité de sa position, et, en dépit de ses opinions avancées, de son amour pour la liberté naissante, de sa haine pour le despotisme et les antiques abus du gouvernement monarchique, il ne pouvait oublier entièrement ce qu’il devait aux vaincus.

Au mois de juin de cette même année, il obtint le poste de ministre de France à Copenhague, fut rappelé en 1794, mais reprit ses fonctions en 1796. Quatre ans après (1800), il devint membre du Corps législatif et fut réélu en 1802. Associé de l’Institut depuis 1796, il allait être nommé membre titulaire de ce corps, lorsque des attaques violentes au sujet du pénible devoir qu’il avait été obligé de remplir au Temple l’obligèrent à renoncer à sa candidature. Le chagrin qu’il en ressentit hâta la fin do ses jours, et, rapprochement bizarre, il alla mourir à Varennes, chez Drouet, celui-là même qui avait arrêté Louis XVI en juin 1791.

Grouvelle ne rima, nous le croyons du moins, que dans sa jeunesse. Le reste de sa vie fut consacré aux affaires diplomatiques

GROZ

et aux fonctions législatives. C’était un écrivain d’esprit et de goût. On a de lui : le Duc de Brunswick, ode {Paris, 1780, in-12) ; la Satire universelle, prospectus dédié à toutes les puissances de l’Europe (Paris, 1788, in-8°), ouvrage fait en collaboration avec Cerutti ; De l’autorité de Montesquieu dans la révolution présente (Paris, 1789, in-8°) ; Adresse des habitants du ci-devant bailliage de... À M. de..., leur député à l’Assemblée nationale, sur son duel et sur le préjugé du point d’honneur (Paris, 1790, in-8°) ; Réponse à tout, petit colloque entre un sénateur allemand et un républicain français, rapporté littéralement par le professeur Taciturnus Memoriosus et traduit librement par un sans-culotte (Paris, 1793, in-S°) ; Mémoires historiques sur les templiers ou Eclaircissements nouveaux sur leur histoire, leur procès, les accusations intentées contre eux et les causes secrètes de leur ruine, puisés en grande partie dans plusieurs monuments ou écrits publiés en Allemagne (Paris, 1805, in-8°). On lui doit, en outre, une édition des Lettres de A/me de Sévigné (1800, 8 vol. in-8°>) et des Œuvres de Louis XIV (1808, s vol. in-8»).

GROUVELLE (Laure), fille du précédent, fiée à Paris en 1803, morte vers 1842. Elle se fit connaître, après la révolution de 1830, par son ardeur républicaine, montra une active sympathie pour tous les condamnés politiques de son parti, allait les visiter dans les prisons, relevait le courage des faibles, secourait les nécessiteux. L’Association libre pour l’instruction du peuple la comptait parmi ses membres. Exaltée par la fermeté de Pépin et de Morey, elle voulut, après leur exécution, aider à les ensevelir (lS35). Lors de l’affaire d’Iluber, en 1838, on trouva dans le portefeuille de celui-ci des lettres qui la compromettaient gravement. Elle fut arrêtée, condamnée à cinq ans de détention, devint folle dans la prison de Clairvaux, et, transférée dans la maison centrale de Montpellier, elle mourut quelques années après, llms Lafarge, qui s’est trouvée avec elle dans cette dernière prison, en parle longuement dans ses Mémoires.

GROVE (William-Robert), physicien anglais, né à Swanses le 14 juillet 1811. Son père, qui était magistrat, lui fit étudier le droit à l’université d’Oxford. Il en sortit en 1S35, pourvu de tous ses grades, occupa pondant cinq ans une chaire de droit à l’institut de Londres, et se fixa dans cette ville pour y exercer la profession d’avocat. Pendant ses loisirs, M. Grove s’occupait d’expériences d’électricité et de magnétisme, publiait des ■ mémoires, et bientôt, grâce aux succès qu’il obtint, l’homme de loi fut complètement effacé par le physicien. C’est le physicien qui fut récompensé en 1847 de la médaille de la Société royale de Londres ; c’est lui qui bientôt après fut admis dans cette société, et en est devenu le vice-président.

On doit à, M. Grove l’idée d’avoir, dans les piles cloisonnées, séparé les deux liquides par des diaphragmes inorganiques, qui sont ordinairement des vases à parois perméables.

De plus, il remplaça, dès 1839, le platine, qui devient cassant, par du charbon de bois ou de la plombagine artificielle, d’où est venue l’idée des piles dites à charbon. Il imagina encore une pile assez singulière, qu’il appela Batterie voltaïque à gaz, fondée sur ce principe : que les gaz oxygène et hydrogène, lorsqu’on les fait adhérer à des lames de platine, produisent un courant électrique, dès qu’on les réunit par un lil conjonctif. Cette pile fut, entre les mains de son inventeur, une source de belles expériences propres à éclairer la délicate théorie des causes de l’électricité. Mentionnons encore des expériences pour établir l’influence que les différents gaz exercent sur les courants électriques qui les traversent ; d’autres sur le transport des particules dans l’arc voltaïque. Le premier, M. Grove a réussi à graver les plaques daguerrieimes, en les faisant servir d’électrode positif, dans la pile. Il démontra que les particules de fer prennent un arrangement régulier sous l’influence de l’hélice magnétisante, et en déduisit une théorie de l’état molécufaire induit par le magnétisme, etc.

Ces travaux ont été l’objet de divers mémoires publiés dans le Philosophical magazine, YElectrical magazine, les Philosophical transactions, etc. Le principal ouvrage de M. Grove est son livre de la Corrélation des forces physiques, dont nous avons donné une analyse étendue. V. corrélation.

GUOZA (Sylvestre), littérateur polonais, né en 1793, mort en 1849. Il exerça quelques années avec succès la profession d’avocat, renonça au barreau pour s’occuper d’agriculture et consacra ses loisirs aux travaux littéraires. Lorsque son plus jeune frère, Alexandre, entreprit la publication du recueil la Buthénienne, il en devint l’un des collaborateurs les plus actifs, et y publia, entre autres, le roman intitulé : Aventures de Fabien Kulinski, qui est l’un de ses ouvrages les plus estimés. On a encore do lui : Pensées sur quelques écarts ordinaires aux humains (1840) ; Contes de la Podolie et de l’Ukraine (184 2, 2 vol.)- le Mariage de JuSlinien (18-iG) ; le Comte Scibor à Ostrowice. (1843) ; Mémoires et souvenirs (1848), etc.

GROZA (Alexandre), littérateur polonais, frère du précédent, né en 1807. De 1837 à

GRÛA

1559

1841, il publia la Ruihcnienne, recueil littéraire. On a de lui : Poésies (1835-1842, 3 vol.) ; M. Wladyslas, ou Extrait de mémoires qui ne sont pas fort anciens (2 vol.) ; le Denier de la veuve (1849-1850) ; Crmtes ukrainiens (1855) ; le Petit autel de Berdyczow ou Recueil de prières (1856) ; Trois palmes, poème (1857) ; l’Agriculteur, drame en cinq actes ; Mare Jakimowski, poëme élégiaque (1858) ; Smiecinski, roman en vers (1860). Il a publié, en 1855, une édition de ses Œuvres (Wilna, 2 vol.).

GROZELIER (Alfred de), publiciste français, né à Dijon en 1813, mort en 1865. Il suivit la carrière du journalisme, rédigea successivement le llivarol de 1842,1e Petit Rivarol, Y Echo du Midi, la Gazette du Languedoc, le Castrais, le Conciliateur de l’Aube, etc., et abandonna le journalisme après le coup d Etat du 2 décembre 1851. Grozelier a laissé une traduction des Méditations de saint Augustin. On lui doit encore : Histoire généalogique de la duchesse de Parme, suivie de celle de ses enfants, d’après les documents les plus authentiques (1864, in-8°) ; Un quart d’heure de liberté (1865, in-12), sorte de plaidoyer en faveur de deux détenus politiques.

GROZON, village et commmune de France (Jura), cant.arrond.et à8 kilom. de Polignac ; 836 hab. Sources salées. Les salines de G rozon étaient exploitées bien avant la conquête romaine et se composaient d’une suite de bâtiments en forme de fer à cheval. Les ruines de ces bâtiments forment aujourd’hui une éminence de cendres de 500 met.de longueur, dont l’exploitation rapporte annuellement plus de 6,000 fr. aux habitants. On a découvert à Grozon de nombreuses antiquités, parmi lesquelles nous citerons un bas-relief bien conservé représentant Diane assise dans une forêt. L’église Notre-Dame renferme de belles boiseries sculptées.

GRU s. m. (gru — du germanique : anglosax.jyni/.angl. araut, anc. haut allem. gruzi, allem. moderne grùtze, grain mondé). Sylvie. Ancien nom donné aux fruits sauvage des forêts, qui servent de pâture aux cochons ou autres animaux domestiques.

— Econ. domest. Ancien nom du gruau : La Fanchon me servit des grus et de la céracée. (J.-J. Rous.)

GRUAU s. m. (gru-ô— v. l’étym. de gru et de ghouettk). Grains de céréales dépouillés de leur enveloppe corticale par une mouture incomplète : Gruau de froment, d’orge, d’avoine. Il Farine d’orge ou d’avoine séchée nu four : Franklin se contentait d’une soupe de gruau qu’il faisait lui-même. (Mignet.) Aujourd’hui, le gruau se fabrique presque exclusivement avec l’avoine.

— Par ext. Tisane ou bouillie faite avec du gruau : Boire du gruau. Manger du gruau.

Il Fine fleur de farine dont on fait un pain do qualité supérieure : Du pain de gruau. Il Fécule de pommes de terre à laquelle on donna l’apparenco du sagou.

— Mécan. Sorte de grue qui a moins do saillie que la grue ordinaire.

— Techn. Vaisseau de bois avec lequel les saliniers transportent le sel dans les magasins.

— Ornith. Petit de la grue : On voyait communément, suivant Tuilier, de petits gruaux dans les marchés ; leur chair est, en effet, une viande délicate, dont les Romains faisaient grand cas. {Buff.)

— Encycl. Techn. On connaît dans le commerce deux sortes de gruau, le gruau de Bretagne et le gruau de Noisiel ou de Paris. Le premier est concassé ; il est obtenu par des moyens un peu grossiers ; il devient très-rapidement la proie des insectes. Le second, dit gruau de Noisiel parce qu’il fut fabriqué pour la première fois dans les moulins de Noisiel, est entier et a été fort peu altéré par la décortication. Dans les deux cas, cette décortication s’opère en introduisant l’avoine entre des meules de moulin maintenues à une distance telle l’une de l’autre, que l’enveloppe du grain seule est déchirée et que le grain lui-même reste inattaqué. Cette opération ne réussit bien que lorsque l’avoine a été soigneusement séchée. Le gruau d’avoine se consomme en Bretagne et en Normandie par

Quantités énormes. On s’en sert aussi en înéecine : sa décoction, dite.eati de gruau, est adoucissante et délayante ; on l’administre principalement dans les maladies inlliuimiatoires des organes de la respiration. La farine de gruau d’avoine est impropre à faire le pain. Elle contient 2 centièmes d une huile grasse, qui lui donne son odeur et sa saveur particulières, 2,5 de gomme, 59 d’amidon, 4,3 d’albumine et 8,25 d’un extrait amer et hygroscofiique, à la présence duquel il faut attribuer a quantité d’eau que l’avoine peut renfermer, jusqu’à 20 et 25 centièmes, proportion supérieure de beaucoup à celle que l’on observe pour les autres graminées.

On nomme parfois gruau d’orge l’orge perlé, c’est-à-dire l’orge dépouillée de ses enveloppes par une décortication analogue à celle du gruau d’avoine.

Le gruau de froment est la partie la plus dure des semences du blé ; c est celle qui avoisine le germe ; elle contient moins d’amidon, mais plus de gluten que les parties extérieures ; elle est donc plus nourrissante. On le sépare de ces autres parties par une mouture opérée avec des meules convenablement