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G1ZA

assez basse pour précipiter et faire cristalliser la vapeur à leur surface.

Le corps qui reçoit le dépôt de givre peut n’être pas à une température inférieure à celle de l’air ; il suffit que sa surface présente des aspérités dont l’effet est de favoriser, on ne sait pourquoi, l’opération de la cristallisa’ tion. De là le givre qui, par les grands froids d’hiver, recouvre la barbe, les cheveux, les habits velus, etc.

« Les nuits claires du printemps, ditM.Marié-Davy, sont très-redoutées du cultivateur, surtout lorsqu’elles sont précédées par des pluies. Alors même que la température descend à peine à zéro dans l’intérieur des villes ou dans les lieux couverts, la glace apparaît dans la campagne et les plantes peuvent descendre à 5 on a degrés au-dessous de zéro ; la rosée devient alors gelée blanche, et il suffit quelquefois des dernières heures d’une belle nuit pour détruire les plus belles apparences de récoltes. Si la gelée blanche est plus redoutable après la pluie que par un temps sec bien établi, c’est que la plante est plus tendre et plus délicate, et qu’alors elle supporte d’autant moins l’action du froid qu elle y a été moins préparée. La lune est à craindre quand elle se montre parce que le ciel est alors découvert ; le cultivateur dit que sesravonssont malfaisants : ignorantlii cause, il s’attache au signe visible qui l’accompagne. Bien des préjugés dans les campagnes ne sont ainsi qu’une vérité mal formulée, unévérlté de fait, avec une erreur d’interprétation,

« Dans l’Inde où, malgré la chaleur du jour, ie froid nocturne est très-vif, les cultivateurs allument dans leurs champs des feux accompagnés de beaucoup de lumée. Les nuages artificiels ainsi formés suffisent pour abriter les récoltes. Cette pratique est rendue possible par le calme complet de l’air, calme qui, par lui-même, augmente l’abaissement de la température des plantes. Dansnos pays, quand l’abri des nuages fait défaut, les jardiniers y •suppléent par des claies, des toiles, des paillassons ou des châssis. «

GIVRE s. f. Ci-vre — du latin vipera, vipère, serpent, par l’intermédiaire du haut allemand wipera, qui vient aussi du mot latin). Blas. Grosse couleuvre qui semble dévorer un enfant : Da.rd.el  : de gueules, à la givre sorlitlée, nouée et posée en pal d’argent, couronnée d’or à cinq rayons. Il On dit aussi guivRe.

GIVRÉ, ÉE adj. Ci-vré — rad. givre). Couvert de givre : Plantes givrées.

— Blas. Se dit de la croit dont les extrémités se terminent en têtes de serpent ou dégivre, il Syn. de gringolé.

— Techn. Couvert de givrée : Une surface

GIVRÉE.

GIVRÉE s. f. Ci-vré — rad. giwe s. m., acause de la ressemblance). Techn. Couche de verre blanc pilé.

GIVREUX, EUSE adj. Ci-vreu, eu-zerad. givre). Comm. Gercé, en parlant d’une pierre précieuse : Diamant givreux.

G1VROGNE s. f. Ci-vro-gne ; gn mil.). Art vétér. Dartre du mouton.

GIVRY, bourg de France (Saône-et-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à 9 kilom. de Chalon-sur-Saône, au pied d’un coteau couvert de riches vignobles, dont les produits étaient déjà recherchés au xvio siècle ; pop. aggl., 2,281 hab. — pop. tôt., 3,118 hab. Débris d’anciennes fortifications. Patrie de Denon.

Givry fournit des vins d’ordinaire de première qualité et beaucoup d’autres de deuxième et de troisième ; ils ont, en général,

Îilus de corps, mais moins de délicatesse que es vins de Mercurey et doivent être gardés plus longtemps en tonneau. Les vins blancs de Givry, récoltés dans le vignoble appelé Champ-Poireau, se boivent avec plaisir et ont quelque analogie avec ceux de Buxy, quoique inoins légers et moins spiritueux. On les consomme dans le pays.

GIVRY (Anne d’AKGLURE de), capitaine français, né vers 15G0, mort en 1594. Après la mort de Henri III, il embrassa la cause de Henri IV, dont les chefs de la Ligue, notamment le cardinal Cajetan, essayèrent, mais en vain, de le détacher. Chargé par le roi, au commencement de 1590, de surveiller les accès de Paris, de Givry laissait passer dans la cajjitale assiégée des vivres et des rafraîchissements, « à l’intention, dit Tailemant des Rèaux, des grandes dames qui se trouvaient dans la capitale. » Bientôt après, il s’empara de Corbcil, défendit, en 1592, Neufchàtel contre les années du duc de Parme et deAluyenne et fit une capitulation honorable ; enfin il périt d’un coup d’arquebuse au siège de Laon. De Givry joignait à la plus brillante valeur un caractère.d’une générosité chevaleresque ; aussi sa mort excita-t-elle les plus vifs regrets. On a publié, sous le titre de Tombeau de feu M. de Givry, dédié à Mme de Givry (Paris, 1594, in-12), un recueil de pièces de vers composées en son honneur par Passerat, Gilles Durant, Richelet, du Feyrat, etc.

GIWON, divinité japonaise, chargée de veiller à la conservation de la vie et de préserver des accidents fâcheux. Les Jrfponais placent l’image de cette divinité sur la porte de leurs maisons.

GÎZAUCOURT, village et comm. de France (Marne), cant., arrond. et à 11 kiloin. de Sainte-Menehould, sur l’Auve ; 295 hab. Chà GJCE

teau entouré de beaux jardins. C’est dans les environs de ce village que fut établi ce fameux camp de la Lune où se réunirent, en 1792, le Prussiens et les Autrichiens, qui s’enfuirent honteusement à l’approche de l’armée républicaine..

G1ZÉH ou GIIIZÉH, ville de la moyenne Égypte, un peu au-dessus du Caire, sur lariv’e gauche du Nil, en face du Vieux-Caire et de l’île de Raoudah, ch.-l. de la province de son nom. « Gizéh, autrefois fortifiée, forma, dit M. Isambert (Guide en Orient), avec i’ite de Raoudah, au temps de la domination des Mameloucks, une ligne de défense en avant du Caire : ce n’est plus aujourd’hui qu’un simple village, avec deux ou trois cafés, des bazars ruinés et quelques restes difficilement reconnaissables des anciennes maisons de plaisance des Mameloucks et des riches habitants du Caire. Les mosquées et les édifices qui bordaient la rivière, il y a moins d’un siècle encore, n’ont laissé que des décombres. Gizéh a cependant encore une sorte de réputation, qu’il doit à ses fours pour l’éclosion artificielle des poulets, industrie particulière à l’Égypte, et dont les procédés se voient déjà représentés sur les monuments des temps pharaoniques. >

A 10 ou 12 kilom, auS.-O. de Gizéh s’étend une plaine accidentée, dans laquelle s’élèvent les grandes Pyramides, et où se voit le champ de bataille immortalisé par la victoire de Bonaparte. Les ruines de Memphis et d’Héliopolis se trouvent dans la province de Gizéh.

GIZEL (rnnoeent), historien russe, né vers 1610 dans la Prusse polonaise, mort en 1884. Il partit fort jeune pour Kiew, y embrassa la religion grecque, et, après avoir étudié la théologie à Lemberg, fut nommé, à son retour à Kirtw, chanoine et professeur à l’Académie de cette ville, dont à devint recteur en 16*5. Onze ans plus tard, il fut élevé à la dignité d’archimandrite. On a de lui une Vie des saints (16G1) et une Synopsis ou Précis historique des commencements du peuple slave et des premiers princes de Kiem jusqu’au tsar Théodore Alexiejewicz (1674). Ce dernier ouvrage obtint beaucoup de succès lors de sa publication, et fut longtemps adopté comme livre élémentaire dans les écoles. L’Académie de Saint-Pétersbourg en a donné plusieurs éditions jusqu’en 1S10, et en 1823 il a été publié de nouveau à Kiew, avec de nombreuses additions. Gizel avait laissé en manuscrit une Vie des saints de l’Église grecque, qui fut publiée après sa mort par Démétrius Rostowski.

OIZEUX, village et commune de France (Indre-et-Loire), cant. de Langeais, arrond. et à 30 kilom. de Chinon : 920 hab. Dans l’église, beaux monuments de René, prince d’Yvetot, et de Marie du Bellay, sa cousine, de Martin du Bellay ; leur fils, et de Claude de Yillequier. Château du xme siècle.

GIZZI (Dominique), compositeur italien et célèbre professeur de chant, né à Arpino en 1084, mort en 1745. Après avoir reçu d’Angelio, élève de Carissimi, des leçons tant pour le chant que pour le contre-point, cet artiste entra au conservatoire de San-Onofrio, à Naples, dirigé par Alessandro Scarlatti, et écrivit plusieurs pièces de musique de chambre et de nombreuses compositions religieuses. Scarlatti ayant reconnu en lui les qualités d’un excellent professeur de chant, lui conseilla d’abandonner la composition et de se livrer à l’enseignement. Gizzi suivit le conseil, et forma, entre autres élèves distingués, le célèbre sopraniste Conti, qui prit, par reconnaissance, le surnom de Gizziello. Vers 1740, Gizzi cessa de donner des leçons, et se retira dans sa ville natale, où il mourut cinq ans après.

GIZZIELLO, célèbre sopraniste italien du xviiio siècle. V. Conti (Joachiin).

GJATSK, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 224 kilom. N.-E. de Smolensk, sur la rivière de son nom ; 3,000 hab. Entrepôt de farines, avoine, chanvre.

GJŒRANSON ou GOERANSAN (Jean), émdit suédois, né à Gilberga (diocèse de Carlst’ad) en 1712, mort en 1769. Il était fils d’un paysan. Le pasteur de son village commença son instruction, et il l’acheva à "université de Lund, où il se fit recevoir maître en philosophie en 1745. Il embrassa alors la carrièro ecclésiastique et devint par la suite pasteur du canton où il était né. Gjœranson s est fait connaître par ses travaux sur les antiquités du Nord. Dénué d’esprit critique, il a admis dans ses ouvrages les hypothèses les plus puériles. C’est ainsi qu’il prétend que VEada, dont il voulut donner une nouvelle édition, fut écrite du temps de Moïse et que les rois de Suède remontent jusqu’à Jupiter. Aux yeux du peuple, Gjœranson passa de son temps pour un homme extraordinaire, et l’on raconte encore en Suède ses prétendues prophéties et ses prétendus miracles. Ses principaux ouvrages sont : les Atlantides, c’est à-dire les anciens Goths de Suède, leurs lettres et leurs idées sur le bonheur en 2200 avant J.-C. (Stockholm, 1737, in-4») ; les Ancêtres de la reine Louise-(Jlrique (Stockholm, 1748, in-go) ; Histoire et généalogie des rois de Suède de 2200 avant J.-C. jusqu’en 1749 (Stockholm, . 1749) ; Pierres du royaume de Suède et de Gothie (Stockholm, 1750, in-fol.), recueil de dussins représentant onze cent soixante-treize monuments runiques.

GLÀC

GJOERWELL (Charles-Christofferson), célèbre critique suédois, conservateur de la bibliothèque royale de Stockholm, né à Landskrona en 1731, mort en 1811, Il a lutté toute sa vie contre l’introduction du goût français dans la littérature nationale. En fondant le Mercure suédois, en 1755, Gjœrwell a créé la critique littéraire dans sa patrie. À ce journal, qui cessa de paraître en 1789, il en fit succéder plusieurs aiitresdaoslemêmegenre. Gjœrwell a publié : Biograptnca sueo-gothica (1708) ; la Chronique du royaume de Suède pour 1761, 1762, 1768 à 1772 ; sa Correspondance avec plusieurs savants (1798-1806, 6 vol.). On lui doit, en outre, la publication de plusieurs recueils de pièces historiques, entre autres : le Magasin historique (1762) ; le Collectionneur (1773-1777, 9 vol.) ; Extraits historiques (1791-1794) ; Archives suédoises (1790-1793). Enfin il a édité les Voyages de Bjœrnstahl, son intime ami.

GLABELLE s. f. (gla-bè-te — du lat. glabeltus, dimin. de glaber, glabre). Anat. Espace nu compris entre les sourcils. Il On dit

aussi GLA.BELLUM.

— Mol !. Genre de gastéropodes à coquille univalve, formé aux dépens des marginelles, et comprenant les espèces qui ont la spire saillante.


GLABER (Raoul), chroniqueur, né en Bourgogne vers la fin du Xe siècle, mort au monastère de Cluny vers 1050. Revêtu malgré lui de l’habit monastique, il mena une vie fort déréglée, fut expulsé de plusieurs monastères, et revint vers la fin de sa vie à des sentiments et à des mœurs plus conformes à son état. La réaction qui s’opéra en lui le poussa même jusqu’aux dernières limites de la superstition, si l’on en juge d’après l’ouvrage qui nous reste de lui. Cet ouvrage est une Chronique qui s’étend de 900 à 1046 ; elle est écrite d’un style diffus et incorrect, les faits y sont entassés dans une bizarre confusion, et le merveilleux y joue un rôle considérable ; mais elle n’en est pas moins intéressante à consulter et contient de curieux détails sur les mœurs de l’époque et sur l’histoire des Capétiens avant leur élévation au trône. Insérée dans divers recueils, elle a été traduite par M. Guizot dans la Collection des mémoiresrelatifs à l'Histoire de France.


GLABRAIRE s. f. (gla-brè-re-rad. glabre). Bot. Arbre de l’Inde, dont le port rappelle celui du laurier camphrier.

— Encycl. La-glabraire est un arbre dont les rameaux portent des feuilles alternes et entières. Ses fleurs, réunies en glomérules axillaires et dépourvues de bractées, ont un calice tubuleux, à cinq divisions ; une corolle à cinq pétales égaux ; trente étamines à filets groupés par six en cinq faisceaux et alternant avec des soies insérées sur le disque. Le fruit est un drupe sec, à noyau monosperme. Cet arbre habite l’idde. Son bois est acre, à ce que disent les voyageurs, et jamais attaqué par les insectes ; il passe pour incorruptible. On l’emploie pour la charpente- et pour les conduites d’eau. Ce genre peu connu paraît avoir quelque affinité avec les styracées,

GLABRE adj. (gla-bre — lat. glaber, de la même famille que le gr. glaphuros, rad. glapkein, tailler, ciseler). Dépourvu de poils ; Se dit surtout en histoire naturelle : Face glabre. Tige glabre. Feuilles glabres. La peau, blanche et glabre indique ordinairement une nation de race chinoise. (A. MaUry.)

— Encycl. Hist. nat. Cette épithète, fréquemment employée, surtout en botanique,

"s’applique à toute surface dépourvue de poils, de glandes, de papilles ou de tout autre organe analogue. Mais il est difficile de tracer une ligne de démarcation bien tranchée entre une surface glabre et celle qui ne l’est pas. On voit, en effet, des organes couverts de poils si petits, si peu abondants ou si clair-semés, qu on peut sans erreur sensible les considérer comme glabres, ou, suivant l’impression consacrée en ce» eus, comme glabrinscules. Certains organes sont glabres à toutes les époques de leur existence : d’autres, velus dans le principe, perdent leurs poils et deviennent ainsi plus ou moins complètement glabres. Quoi qu-’il en soit, la glabréité peut fournir quelquefois d’assez bons caractères distinctifs.

GLABRÉITÉ s. f. (gla-bré-i-té — rad, glabre). Hist. nat. État de ce qui est glabre, uni, dénué de poils.

GLABRESCENT, ENTE adj. (g !a-brèss-san, an-te — rad. glabre). Bot, Qui devient glabre, qui perd spontanément ses poils.

GLABRIER s. m. (gla-bri-é). Bot. Arbre des Indes appelé aussi petit gaïac.

GLABRIFOLIÉ, ÉE adj. (gla-bri-fo-li-édu lat. glaber, glabri, glabre ; folium, feuille). Bot. Dont les feuilles sont glabres.

GLABKIO, nom de plusieurs consuls romains. V, AciliuS.

GLABRISME s. m. (gla-bri-sme — ma. glabre). Bot. État d’une plante qui, par un accident exceptionnel, naît dépourvue de poils ou vient à les perdre.

GLABRIUSCULE adj. (gla-bri-u-sku-ledimin. du mot glabre). Bot. Presque glabre, qui n’a presque pas de poils.

glaçage s. m. (gla-sa-je — rad. glacer).

GLAC

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Action ou manière de glacer : Le glaçagb des papiers, des étoffes. Le glaçage des pâtisseries. Le glaçage des poteries.

— Typogr. Opération destinée à faire disparaître les rugosités du papier et à le disposer à une impression parfaitement égale.

— Encycl. Typogr. Lorsque le papier a été trempé, c’est-à-dire qu’on a aspergé d’eau les feuilles les unes après les autres avec un balai de bouleau, qu’on les a mises dans une presse ou chargées d’un poids, elles ne sont

f>as encore complètement préparées pourimpression : il réside à leur faire subir une dernière opération a laquelle on a donné le nom de glaçage. Cette opération, qui ne s’applique qu’aux papiers de choix destinés aux impressions soignées, a pour but de faire disparaître les rugosités, souvent imperceptibles, qui ont résisté à l’apprêt de fabrique ou que le trempage a fait ressortir. Sur le papier ainsi préparé, dont la surface est bien unie et sans grain appréciable, les moindres finesses de la lettre et celles de la gravure apparaissent parfaitement. C’est pour cette raison que, pour le-tirage des gravures, on donne la préférence au papier de Chine et à nos papiers mécaniques, souples et cotonneux, et qu’on rejette le papier vergé à la main, qui a des aspérités. C’est à un imprimeur parisien, M. H. Pion, qu’est due l’invention du glaçage avant l’impression, de même que c’est à Ibara, le célèbre imprimeur espagnol, que nous devons le satinage. Voici comment se pratique l’opération du glaçage. Le papier, modérément trempé, est placé feuille par feuille entre des plaques de zinc dont la dimension varie suivant le format du papier ; v ces plaques doivent déborder sur tous les sens les feuilles que l’on veut glacer. Vingt-cinq feuilles forment un jeu, qu on soumet en même temps au laminoir ou presse à glacer. Cette machine est d’une simplicité extrême : elle se compose de deux cylindres en fonte placés parallèlement l’un au-dessus de 1 autre, et d’un régulateur destiné à leur donner l’écartement nécessaire. L’ouvrier place son jeu do feuilles entre les deux cylindres ; les feuilles sont entraînées par le cylindre inférieur et pressées par le cylindre supérieur ; un système d’embrayage fait tourner dans un sens ou dans l’autre, suivant qu’il s’agit de saisir ou de rendre le jeu de plaques présenté par le glaceur. Pour les ouvrages de luxe, et principalement quand des gravures sur bois sont introduites dans le texte, on répète l’opération du glaçage autant de fois que cela parait nécessaire, suivant l’épaisseur et la résistance du papier. La presse à glacer est mue soit à bras d’hommes, soit par la vapeur. Ce dernier moteur tend à se généraliser, et les grandes imprimeries possèdent presque toutes une machine de ce genre.

Pour obtenir^un bon glaçage, il faut tremper modérément le papier destiné à être glacé, parce que l’eau étant concentrée et refoulée dans la pâte par le glaçage, l’évaporation est moins considérable, et aussi parce qu’une trempe un peu forte rendrait les feuilles difficiles à manier et l’opération presque impraticable. Le contact du papier humide sur les plaques métalliques produit une oxydation qui ne peut être évitée que par des Soins fréquents ; il faudra donc les essuyer souvent ; sans cette précaution, les feuilles sortiraientmaculées ou couvertes d’une teinte plombée. Le glaçage doit être modéré. Si on l’exagère, il noircit et brûle le papier, selon l’expression employée dans les ateliers ; on aurait alors les mêmes effets que produirait un excès de trempage ; l’encre refuse d’adhérer sur les parties plates du dessin ou des grosses lettres. Par ce laminage outré, les pores se trouvent hermétiquement fermés, l’encre ne pénètre plus dans la pâte du papier, et, violemment refoulée par lapression, elle vient açdoisée et grisâtre. On fait quelquefois subir aux feuilles imprimées, et principalement aux illustrations, un second glaçage, afin de donner à l’encre un plus grand éclat.

— Art culin. Pâtisserie. Le glaçage le plus simple consiste à saupoudrer les pièces, à l’aide d’une glaçoire, de sucre en poudre très-fine. La glaçoire est une petite hoîte de ferblanc, percée à sa partie supérieure d’une multitude de petits trous. Les pièces saupoudrées sont pré.-eniées à la flamme ou mises au four, pour que la glace se forme.

S’il s’agit de glacer au chocolat, on râpera plusieurs tablettes de celui-ci et l’on versera dessus un sirop de sucre au grand lissé et bouillant ; on remue jusqu’à ce qu’on aperçoive à la’surface une nappe brillante ; si, au lieu d’une nappe brillante, vous voyiez une croûte terne, il faudrait ajouter de 1 eau fraîche en remuant fortement, et jeter dans le mélange un peu de râpure de chocolat. Cette, sorte de glaçage doit être employée sans retard.

Glaçage au café. On mélange un demikilogramme de sucre en poudre avec de l’essence de café. On pose le vase qui contient ce mélange sur un feu doux et l’on remue en tournant^ afin que le sucre ne s’attache pas aux parois du vase. Lorsque le mélange est liquide et brillant, il est bon à employer ; on glace d’une couche très-mince.

Glaçage à la rose. On emploie de l’essence de rose ef l’on agit comme ci-dessus.

Il en est de même des différentes autres essences. Le glaçage transparent et presque toujours