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et Leip Journa

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eipzig, 1765-1770, 2 vol.) ; Scoreaby, | •mi dun voyage sur la cale arientale.du Groenland (Hambourg, 1825) ; Graah, Voyage à la côte orientale du Groenland (Copenhague, 1832) ; Rink, le Groenland décrit sous le rap- i port statistique et géographique (Copenhague, 1852-1S57, 2 vol.), et le compte rendu, lu en 1868 à l’Association britannique de Londres, par M. E. Whymper, de son voyage dans le nord de cette contrée, en 1867.

OROENLANDAIS, AISE s. et adj. (gro-ainlan-dè, è-ze). Géogr. Habitant du Groenland ; qui appartient à ce pays ou a ses habitants : Les Grobnlandajs. La population gkoenlan-

DAISE.

— Encycl. Linguist. Idiomes groenlandais. V. Esquimaux.

GROENLO ou GROL, ville de Hollande, prov. de Gueldre, arrond. et à 26 kiloin. S.-E. de Zutphen ; 2,000 hab. Elle fut fortifiée par Charles-Quint, et démantelée par les Français en 1672.

GRŒNSUND, petit détroit ou canal formé par ia mer Baltique, entre les lies danoises de Palster a l’E. et de Moen à l’O. Il fait communiquer la Baltique avec le grand Belt. Sa longueur est d’environ 9 kilom. et sa largeur moyenne de 1,600 à 1,800 met. Deux Canes de sable le partagent à son entrée orientale en trois canaux, où ne peuvent pénétrer les bâtiments tirant plus de 3 mètres d’eau. Par suite du violent courant qui règne dans le Grœnsund, il est très-rarement gelé.

GROESBECK (Gérard de), prince-évêque de I liège, né en 1508, mort en 1580. Il appartenait à une des plus illustres maisons de la Gueldre, et succéda, en 1563, à Robert de Berg. Il empêcha, par des mesures rigoureuses, le protestantisme de se propager dans l’État de Liège", et fit rentrer dans l’ordre Hasselt, Maastricht, Maseick, Stokeim, villes qui s’étaient soulevées à l’instigation d’Hermatin Stuicker, propagateur des doctrines nouvelles (1567). L’année suivante, il refusa à Guillaume d Orange, qui amenait des secours aux protestants des Pays-Bas, de lui laisser traverser Liège avec son armée. Sur ce refus, le prince pilla Saint-Trou, puis assiégea-Liège ; mais Groesbeck appela à son secours les-Espagnols, força Guillaume à lever le siège, et nt mettre à mort un certain nombre de Liégeois qu’il soupçonnait d’être de connivence avec les réformés. Vers cette époque (1569), les jésuites s’établirent à Liège, où ils signalèrent leur présence en amenant une recrudescence de persécution contre les réformés. Pour récompenser Groesbeck de son zèle à étouffer l’hérésie, le pape Grégoire XII’ lui envoya le chapeau de cardinal en 1578 ; deux ans plus tard, ce prélat envoya un secours d’hommes et d’artillerie au duc de Panne, qui assiégeait Maastricht. Après une vigoureuse défense, cette ville tomba au pouvoir des assiégeants qui, pendant trois jours, firent un horrible massacre des habitants. Groesbeck mourut peu après.

G110ETU rSGBO, village de l’île de Gothland, à 60 kilom. de Wisby, sur le bord de la mer ; 700 hab. Port excellent ; fabrique de pierres à aiguiser, qui s’exportent en Suède et en Danemark. L église, bâtie en 1090, est une des plus belles de l’Ile. Elle possède une curieuse chaire à prêcher, fabriquée à Copenhague en 1548, pour une église de Wisby, et transportée en 1699 à Grœtlingbo. Cette chaire, en bois de chêne, est ornée de sculptures représentant les armoiries danoises, les figures des empereurs Charles-Quint et Ferdinand, celles de Luther, de Mélanchthon et des divers princes qui ont protégé la Réforme. On trouve sur le territoire de Grœtlingbo un grand nombre de tumuli et de cromlechs, ainsi qu’une de ces rangées de pierres en forme de vaisseau, souvenir des expéditions maritimes des anciens pirates du Nord. Le tertre funéraire du fameux géant Arsgantyr, fils de Hjatmar, est remarquable entre tous ; il est composé d’énormes pierres rondes amoncelées, et entouré d’une clôture de pierre. On a exhumé, en 1827, du sol de Grœtlingbo, une certaine quantité de monnaies persiques et eufiques.

GROG s. m. (grogh — mot angl.). Boisson composée d’un malange d’eau-de-vie ou de vin, d’eau chaude et de sucre : Faire du grog. Boire du grog. Demander un grog. Le grog est fashionable, et 1< : vieux vin de France Réveille au Tond du cœur la gaité qui s’endort, A. de Musset. Il Boisson à l’usage des marins, dans laquelle entrent ordinairement l partie d’eau-de-vie et 3 parties d’eau.

GROGNANT, ANTE adj. (gro-gnan, an-te ; on mil. — rad. grogner). Qui grogne, qui a l’habitude de grogner : Bœuf grognant. Cochon GROGNANT.

— Mamm. Vache grognante, Espèce de bison.

— s. rs. Ichthyol. Poisson du genre cotte, appelé aussi grogneur et grondeur.

GROGNARD, ARDE adj. (gro-gnar, ar-de ; gn mil. — rad. grogner). Qui murmure, qui gronde habituellement : Homme grognard. Femme grognardr. || Qui appartient, qui est propre aux personnes grognardes : On donne au soldat français l’air grognard, l’air troupier,

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Tair crâne, l’air loustic, rarement l’air grave. (Th. Gaut.)

— Substantiv. Personne qui a l’habitude de murmurer, de gronder : Un grognard insupportable,

— s. m. Hist. "Vieux soldat de l’empire ; vieux soldat en général : Les vieux grognards.

— Syn. Grognard, grogtieur, grognon. Le

grognard ne fait que grogner, il fatigue tout le monde par sa manie de grogner. Le grogneur grogne, il grogne même souvent, mais ce n’est pas encore chez lui une manie constante. Le grognon est tel par humeur : il est ainsi fait, c’est son naturel.

— Encycl. Hist. Le vieux soldat, mis à la retraite, éloigné de ses camarades, de son drapeau, de ses habitudes, voué désormais à la vie du civil, à la redingote du pékin, devient d’ordinaire triste et maussade ; il aime à gronder, il est grognon ; de là cette qualification parfaitement justifiée de grognard, qui lui a été décernée. À la première Restauration, les vaudevillistes et les chansonniers la mirent à la mode. Après nos désastres, dus au premier Empire, un fond de misanthropie gagna ce qui restait de cette armée que le génie de la guerre avait promenée par toute "Europe. Pendant que do nombreuses défections avaient lieu parmi les maréchaux et les généraux gorgés d’or et d’honneurs ; pendant que les grosses épuulettes sollicitaient les faveurs de Louis XVH1, et qu’un général Rapp, par exemple, se faisait décorer d’un titre de

farde-robe, les bas officiers et les épaiilettes e laine, fidèles à la France, vieux grenadiers, vieux hussards, vieux cuirassiers, vieux capitaines, vieux sergents, vieux caporaux, les braves de toutes armes, brigands de la Loire qui refusaient de croire à la défuite de la patrie, pleuraient à l’écart, et, caressant leur moustache grise, grognaient en regardant passer cette mascarade de petits blancs-becs titrés, qui se ruaient sans pudeur à la curée des grades et des fonctions. Aux absurdes prétentions féodales de nos anciens nobles, chacun d’eux répondait fièrement : Je suis Français ! • La gloire de son pays, tel était le fonds de sa politique. CeB vieux de la vieille, ces groynards étaient des patriotes, et s’ils mêlaient trop souvent à leurs souvenirs le nom de Napoléon, cause première de nos malheurs, c’est qu’il avait été leur compagnon d’armes, qu’il les avait conduits longtemps à la victoire. La lithographie, nouvellement importée d’Allemagne, popularisait alors tous nos faits d’histoire militaire en se popularisant elle-même. À la devanture de toutes les boutiques d’estampes le grognard était représenté : vieux sapeur tenant sur ses genoux l’enfant du régiment, vieux sergent serrant son drapeau entre ses bras, vieux soldat devenu laboureur, le soldat de la grande armée apparaissait partout. C’était une rage. Son image tapissait les murailles ; on la retrouvait sur les assiettes et les plats, sur les indiennes nouvelles, sur les fichus, les éventails, les écrans, les châles de mérinos, les mouchoirs de poche même des femmes ; mais où le grognard triompha, ce fut au Cirque-Olympique, aux Variétés, sur tous les théâtres. Il y eut des acteurs en possession de ce genre de rôle, et qui, à force d’endosser l’uniforme, de caresser leur moustache grise et de parler de leurs campagnes, auraient pu se persuader qu’ils avaient réellement combattu à Lodi, à Arcole, qu’ils avaient reçu un coup de soleil aux Pyramides, et qu’ils avaient eu le nez gelé en Russie. Au Vaudeville, c’était Fontenay ; aux Variétés, Lepeintre aîné. Les rimes de Français et de succès, de gloire et de ui’cfotre, de guerriers et de lauriers, amenées tant bien que mal, enlevaient les acclamations du parterre. La lâcheté ne vaut pas la vaillance, Mille revers ne tout pas un succès ; La France, amis, sera toujours la France, Et les Français seront toujours Français.

Au Gymnase, Michel et Christine comptait des représentations par centaines. Un refrain de cette pièce est resté fameux :

Un vieux soldat sait souffrir et Be taire Sans murmurer.

Se taire sans murmurer ! voilà qui, d’un trait, peignait le grognard de vaudeville, celui-là même qui chantait la main sur son creur :

Du haut des deux, ta demeure dernière,

Mon colonel, tu dois être content.

Ce colonel, vous le connaissez, il est mort de la mort des braves, mort au champ d’honneur. Scribe, avec son habileté terre à terre, a exploité jusqu’à satiété cette enluminure guerrière. Gautier l’interprétait à merveille ; nul n’a endossé aussi crânement l’allure et la physionomie des vieux braves retirés du service, si ce n’est pourtant Lepeintre aîné, le Francoeur du Soldat laboureur, un grognard qui, grâce au crayon, figura partout, depuis le salon libéral jusqu’à la mansarde, fut accommodé de toutes façons, même en devant de cheminée.

Depuis cette époque, lointaine déjà, le gra-

Ïmardi s’est bien transformé sans doute ; après e vétéran de la grande année, nous avons eu le vétéran de l’armée d’Afrique. Celui-ci grogne comme grognait celui-là ; il’grogne quand sa goutte ou ses rhumatismes lui rappellent Constantine ou Isly. Le second Empire avait tout fait pour ranimer le culte un

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peu refroidi du premier pour l’empereur ; un grognard de la poésie épiaue, M. Belmontet, était spécialement charge de composer des vers à cette idole ; mais le grognard du premier Empire était devenu sourd, il n’entendait plus guère, le pauvre vieux. Il n’importe : à de certains anniversaires, il tirait de l’armoire quelque colback fauve et pelé, quelque culotte de peau trop large, quelque dolman rongé des mites, un sabre rouillé, lourde charge, et, d’un pied chancelant, poursuivi par le gamin moqueur, il venait retrouver au pied de la colonne quelque autre Achille mutilé d’une Iliade « qu’Homère n’inventerait pas. • Théophile Gautier a peint ses impressions à cette vue :

La chose vaut qu’on la regarde : Trois fantômes de vieux grognards. En uniforme de l’ex-garde, Avec deux ombres de hussards !

Depuis la suprême bataille. L’un a maigri, l’autre a grossi ; L’habit, jadis fait à leur taille. Est trop grand ou trop rétréci. Nobles lambeaux, défroque épique, Saints haillons, qu’étoile une croix. Dans leur ridicule héroïque Plus beaux que.des manteaux de rois !

Il est, dans Paris, un musée où le curieux peut voir réunie la plus complète collection de grognards qui soit au monde, où se retrouvent les vivants feuillets des victoires et conquêtes. L’un a fait les campagnes de 1792, à 1 armée du Nord ; il a reçu à Valmy, dans le cou, une halle qui y est restée ; c’est le gro- i gnard de la République : saluez ! L’autre a | laissé un œil en Autriche, une jambe en Esfiagne ; il est demeuré sanglant et mutilé sur e champ de bataille d’Iéna : c’est le grognard de l’Empire. Celui-ci était à la prise du Trocadéro et à celle d’Alger, qui lui coûta les | deux bras : c’est le grognard de la Restaura- t tion. Celui-là était à Anvers : c’est un ancien zouave de la création, un zouave de Blidah et de Médéah, le grognard de la monarchie de Juillet. Ce musée auquel tous les gouvernements ont fourni leur contingent de grognards, c’est l’hôtel des Invalides,

Le grognard a plus d’une fois servi de tête de Turc aux farceurs et aux mauvais plaisants de la petite presse. On lui a prêté une foule d’actions saugrenues ; il semblerait que vieille bète et grognard fussent synonymes. C’est ainsi que nous rions de tout. Pour donner un exemple de la malignité dont on a fait preuve à l’endroit des vieux de la vieille, nous citerons la pièce suivante, qu’on a prêtée à l’un d’eux, et que les journaux ont donnée comme authentique. Il a’agit d’une pétition adressée un jour à c< : triste et misérable Napoléon III, qui devait être l’homme de Sedan, le mauvais génie de la France :

« Sire,

J’ai contracté sous votre cher oncle deux blessures mortelles qui, depuis trente ans, font l’ornement de ma vie, 1 une à la cuisse droite, l’autre à Wagram. Si ces deux anecdotes vous paraissent susceptibles de la croix d’honneur, j’ai bien celui de vous en remercier d’avance.

Signé.* Antoine Bonniot,

Caporal honoraire de l’ex-jeune garde. •

P. S. Mme Bonniot sera bien sensible à votre amabilité. Affranchir la réponse, s’il vous plaît. Ci-joint les pièces amplificatives.

Inutile de prendre des renseignements ; ils seraient mauvais. •

Et l’on voudrait nous faire croire que nos grognards écrivent ainsi !... J’en appelle à l’invalide à la tête de bois ! C’est là un grognard qu’on ne récusera pas, car, depuis Louis XIV, il a su se taire sans murmurer, et cependant il a vu bien des révolutions.

GROGNARD (François), négociant français, né à Lyon en 1748, mort à Fontenay-sous-Bois en 1823. Il a fait en mourant à sa ville natale plusieurs legs, qui témoignent de sa bienfaisance et de son amour pour les arts. Il a publié quelques écrits, notamment : Extrait d’un voyage pittoresque en Espagne, en 1788, 1789 et 1790 (Bayonne, 1798).

GROGNASSER v. n. ou intr. (gro-gna-sé ; gn mil. — fréquent, de grogner). Pop. Grogner d’une façon habituelle et fatigante.

GROGNASSERIE s. f. (gro-gna-se-rt ; gn mil.

— rad. grognasser). Pop. Grognerie habituelle et fatigante : Les grognasskries d’un enfant gâté.

GROGNEMENT s. m. (gro-gne-man ; gn mil.

— rad. grogner). Cri du cochon ou qui ressemble à celui du cochon : L’écureuil a un petit grognement de mécontentement gu’il fait entendre toutes les fois qu’on l’irrite. (Buff.)

— Fam. Murmures par lesquels on exprime son mécontentement : Le peuple anglais, dans les meetings, fait entendre des grognements pour les ministres.

GROGNER v. n. ou intr. (gro-gné ; gn mil.

— latin grunnire, le même que 1 ancien haut allemand grunni, anglais groan, et !e kymrique gnon, tous mots qui sont probablement des onomatopées). Crier, en parlant du cochon ; crier à la façon du cochon : On dit que l’aurochs grogne et ne mugit pas. (Cuv.)

— Fam. Manifester son mécontentement

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par une sorte de grondement sourd : Ne faire que grognbr. Grogner entre ses dents.

GROGNERIE s. f. (gro-gne-rl ; gn mil.rad. grogner). Murmure, plaintes, gronderies : Des grogneribs éternelles.

GROGNET ou GBOSNKT (Pierre), poBte français, néàToucy (Yonne), mort vers 1540. Il alla étudier le droit à l’université de Bourges. Dans sa requête pour l’impression de ses Mots dorés, j se qualifie de « maître es arts, et licencié en chacun droit ; • ailleurs, il se dit • prêtre et humble chapelain, » ce qui Semble indiquer qu’il ne fut pourvu d’aucun bénéfice ecclésiastique. Son premier ouvrage, Mots dorés du grand et saige Caton, etc., est une traduction des distiques attribués à Caton j il en existe plusieurs éditions ; la plus ancienne est celle de Paris (153U-1533, 2 vol., en caractères gothiques). Le poBte a rendu chaque distique latin par quatre vers français. Ses autres productions sont : un morceau fort curieux, intitulé De la louange et excellence des bons facteurs, qui bien ont composé en rime, tant de çà que de là les monts. On trouve dans ce travail une notice relative à beaucoup de poètes, depuis Jean de Meung jusqu’au temps où écrivait Grognet ; la Louange des femmes ; la Donne doctrine pour les filles ; la Louange et description de plusieurs bonnes villes et cités du noble royaume de France ; quelques poésies relatives à l’histoire du siècle ; un Manuel des vertus intellectuelles et morales ; un Rondeau contre les tavprniers qui broullent tes vins, etc. Parmi les poésies de Grognet, on remarque surtout celles qui rappellent des faits historiques, notamment la suivante : Recollection des merveilleuses choses et nouvelles advenues au noble royaume de France en noslre temps, depuis l’an de grâce 1480. Cette chronique s’arrête en 1530. Pierre Grognet a composé, sous le titre de Blason de la noble ville et cité de Paris, - deux descriptions naïves qui sont assez curieuses. On pourrait mettre en musique et chanter cette singulière description. Outre les ouvrages susmentionnés, citons enfin de Pierre Grognet : Paraphrase en prose de quelques endroits des tragédies de Sénèque, à la suite des sentences et mots dorés du même, en rime (Paris, 1534, in-8u) ; le Désenchantement du péché de luxure et généralement de tous les péchés mortels (Paris, 1537).

GROGNEUR, EUSE adj. (gro-gneur, eu-ze ; gn mil. — rad. grogner). Qui fait souvent des grognements, qui a l’habitude de grogner : Vieillard GROGNEUR.

— Substantiv. Personne qui a l’habitude de grogner : C’est un grogneur, une gro-

GNIiUSK.

— Syn. Grogneur, grognard, grognon. V,

GROGNARD.

GROGNIER (Louis - Furcy), vétérinaire français, né à Aurillac en 1775, mort à Lyon en 1837. Il abandonna la carrière de la marine, à laquelle il était d’abord destiné, pour entrer à 1 école vétérinaire de la Guillotière, où il se fit remarquer par sa vive intelligence et où il obtint bientôt une place de répétiteur. À la suite du siège de Lyon par les troupes de la Convention, Grognier entra dans l’armée, où il put utiliser ses connaissances, puis revint dans sa ville natale (1799). Il reprit alors sa place à l’école vétérinaire, dont il devint bibliothécaire, et obtint uné chaire de botanique médicale, qu’il échangea plus tard contre une chaire de zoologie, dliygiène, de jurisprudence vétérinaire, eti’i. Grognier était membre de plusieurs sociétés savantes. Il a laissé un grand nombre d’opuscules, de mémoires, de notices, d’éloges, etc. Nous citerons parmi ses écrits : Notice historique et raisonnée sur Bourgelat, fondateur des écoles vétérinaires (Paris, 1805) ; Considérations sur l’usage alimentaire des végétaux cuits pour les herbivores domestiques (Lyon, 1831) ; Recherches sur le bétail de la haute Auvergne et particulièrement sur la race bovine de Salers (Paris, 1831) ; Précis d’un cours de zoologie vétérinaire (Lyon, 1833, in-8°) ; Précis d’un cours d’hygiène vétérinaire (Lyon, 1833) ; Précis d’un cours de multiplication et de perfectionnement des principaux animaux domestiques (Lyon, 1838, in-8<>) ; Recherches historiques et stutistiques sur le mûrier, les vers à soie et la fabrication de la soierie (in-s»), etc.

GROGNON adj. (gro-gnon : 'gn mil. — rad. grogner). Qui grogne, qui a l’habitude de grogner, de gronder : Homme grognon. Femme grognon, jl/me Clôt, bonne femme au demeurant, était bien la vieille la plus grognon que je connus de ma vie. (J.-J. Rouss.)

— Substantiv. Personne qui grogne, qui gronde habituellement : Tais-toi, grognon. Tu n’es qu’un grognon.

— Rem. Quoique grognon s’emploie pour les deux genres, on trouve cependant quelques exemples d’une forme féminine ; C’est une petite grognonne. Te tairas-tu, grognonne ? Je signale encore la compagnie GRO-GNONNE des cochons et les mille gentillesses des jolis lézards. (Ste-Beuve.)

— Syn. Grognon, grognard, grognenr. V.

GROGNARD.

GROGNONNER v. n. ou intr. (gro-gno-né ; gn mil. — rud. grogner). Fam. Grogner h la manière des pourceaux : J’aime mieux groGnonner que d’être éloquent comme vous* (Fén.)

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