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GREY

aêe et comme évanouie, l’autre delout, le visage tourné contre la muraille.

Ce-tableau fit sensation au Salon de 1834, où il parut pour la première fois. La plupart des critiques en firent l’éloge. « Lu Jane Grey, dit M. H. Sazerac, est une œuvre toute moderne, conçue avec une vaste intelligence, exécutée avec toutes les ressources d’une brillante palette et d’un savant pinceau. La victime est pleine de jeunesse et de grâce, et sous le bandeau qui le couvre on devine un visage charmant. Le mouvement des bras

— de Jane, sa main craintive, qui se crispe involontairement en cherchant la bloqueau,

tout cela parle aux yeux, aux sens, à l’âme, et touche profondément. Le personnage de sir Bruge est d’un caractère simple et tout évangélique. Quant au bourreau, c’est bien là l’expression qu’il doit avoir ; c’est bien le sommeil d’une nature épaisse et grossière, l’apathie d’un homme qui, chargé d’une horrible mission, n’y voit que l’accomplissement des devoirs de sa profession. Il est là, acteur principal, et pourtant instrument passif de ce drame lugubre, indifférent à tout ce qui se passe... Il y a pourtant dans cette noble composition deux personnages de trop : ce sont les suivantes. Le peintre n’en a tiré aucun parti... »

Le terrible Gustave Planche a jeté une note discordante au milieu du.concert d’éloges qui se produisait en faveur de la Jane Grey. tout en reconnaissant que cette peinture valait mieux, sous le rapport de l’exécution, que les œuvres précédentes de Delaroche, il la critiqua sévèrement sous le triple rapport de la composition poétique, de la traduction pittoresque et de l’originalité des figures et des lignes. Selon lui, 1 artiste a exagéré la pâleur de la victime ; l’attitude chancelante qu’il a donnée à Jane exprime mal la frayeur et produit une ligne malheureuse ; le geste est celui d’une somnambule ; le bourreau n’a rien d’original ni de caractéristique ; mieux eût valu-le représenter agenouillé, tenant sa hache d’une main et demandant pardon à la jeune femme qu’il va frapper ; sir Bruge est placé de telle sorte qu’il se compose uniquement d’une tête, d’une main, d’un pied et d’un manteau ; l’une des suivantes semble dormir nonchalamment, et sa robe chiffonnée ne recouvre rien ; le billot est placé de telle sorte que Jane, en s’inelinant, y poserait tout au plus la partie inférieure de sa poitrine ; le fond du tableau est d’un ton gris uniforme ; enfin, la composition est imitée trop littéralement d’une Mort de Marie Stuart, gravée par Skelton, d’après un dessin d’Opie. « Malgré ses défauts, dit en terminant G. Planche, les figures toutes neuves de M. Delaroche

Î>laisent aux yeux du plus grand nombre ; a coquetterie patiente des accessoires, le chatoiement des couleurs, qui, sans être franches et pures, -ont au moins pour elles la recherche et la profusion, obtiennent une approbation dont le sens et la cause ne sont pas difficiles k démêler. Quant à la poésie absente, le public ne s’en soucie guère : il s’inquiète fort peu que la Jane Grey soit plutôt théâtrale que dramatique. »

Si excessives qu’elles paraissent, ces critiques ne sont pas toutes dénuées de fondement. Le plus grand tort du tableau de Delaroche, ànotre avis, est la propreté méticuleuse de l’exécution ; tout-est neuf et luisant dans cette peinture : les figures, les habits, le billot, et jusqu’à la paille que va rougir le sang de la victime. La brosse du peintre n’a pas laissé échapper le moindre grain de poussière. Cette facture soigneuse refroidit singulièrement la composition.

La Jane Grey n’en est pas moins une des œuvres capitales de l’école contemporaine. Elle a été exécutée pour le comte Demidoff, à la vente duquel elle a été acquise, en 1870, au prix énorme de 110,000 fr., par M. Ktton, membre du Parlement anglais. À cette même vente a figuré une excellente réduction de ce tableau, qui a été payée 27,000 fr. par M. Agnew. Cette réduction avait été faite par Delaroche pour servir à l’exécution d’une gravure par Mercury.

Parmi les autres compositions qu’a inspirées Jane Grey, nous citerons : Jane Grey acceptant la couronne d’Angleterre, tableau do l’Anglais Barker, exposé au Salon de 838 ; Jane Grey dans sa prison, composition de P. de Langer, gravée par P. Lutz ; Jane Grey discutant contre les théologiens, tableau de M. P.-C. Comte (Salon de 1*857) ; Jane Grey à la Tour de Londres, peinture franche et solide de M. William Yeames (Salon de 1869) ; Jané Grey et Jlnyer Ascham, tableau de J.-Û. Horsley {Exposition universelle de 1855).*

GREY (Zacharie), théologien et littérateur anglais, né en 1687, mort en 1766. Il fit ses études à Cambridge, et devint vicaire de Saint-Giles et de Saint-Pierre dans cette ville. Il consacra toute sa vie à ses travaux littéraires, et à la controverse. Le plus connu des ouvrages auxquels à a attaché son nom est une édition de Hudibras, avec des notes et une préface (1744, 2 vol. in-8°). On a encore de lui : lïxamen impartial de l’histoire des puritains, de D. Neal (1736, in-8») ; Supplément d’Budibras (1752, in-8°) ; Notes historiques et explicatives sur Shakspeare (1755, 2 vol. in-8°).

GREV (lord Charles Howick, comte), homme d’État anglais, né à Fallowden (Northuinberland) en 1764, mort en 1845. En 1786, il fut

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élu à la Chambre des communes, et, dès le début de sa carrière politique, il adopta les principes libéraux, dont il fut toute sa vie le défenseur. Il devint promptement un des membres les plus actifs du parti whig. En ’ 1806, à la mort de Pitt, un nouveau ministère fut formé, et lord Grey y entra en qualité de premier lord de l’Amirauté. La même année, Fox ayant succombé à son tour, ce fut le comte Grey qui fut appelé à le remplacer au ministère des affaires étrangères. Son premier acte fut de proposer et de faire adopter la loi qui abolissait 1 esclavage. Il subit bientôt après deux échecs qui décidèrent sa retraite : il ne put obtenir l’adhésion du roi au projet de bill pour l’émancipation des catholiques, et il échoua dans les négociations relatives à la conclusion de la paix avec la France. Au mois de mars 1807, il quitta donc le ministère.

Quelques mois après il perdit son père, et hérita, par ce fait, du titre de comte et d’un siège à la Chambre des lords. Dans cette assemblée, lord Grey continua avec une nouvelle énergie la lutte qu’il avait soutenue pendant vingt ans à. la Chambre des communes contre les tories. En 1815, il soutint hautement à la Chambre des lords que le peuple français avait le droit de choisir son gouvernement.

En 1821, lorsque la reine Caroline, h. son retour d’Italie, eut à subir le second procès scandaleux que lui intentait son mari, devenu George IV, lord Grey se fit remarquer par le courage avec lequel il défendit la malheureuse princesse. En 1822, Canning, converti aux idées Hbérales, ayant repris le portefeuille des affaires étrangères, n’eut pas d’adversaire plus acharné que lord Grey. On a dit, avec une grande apparence de raison, que cette hostilité du noble lord était inspirée par le dédain qu’il éprouvait pour l’origine toute plébéienne de Canning. Il eut Wellington pour allié très-actif dans cette campagne contre le cabinet. Après la mort de Canning, Wellington, en 1829, devint premier ministre, et offrit un portefeuille à lord Grey, qui refusa. Il voulut, dit-on, garder toute sa liberté d’action pour soutenir à la Chambre des lords le projet proposé par les libéraux en faveur de l’émancipation des catholiques.

Enfin, la révolution française de 1830 eut son contre-coup en Angleterre ; le cabinet Wellington se retira. Dans le ministère whig qui arriva aux affaires, lord Grey fut nommé premier lord de la trésorerie. Les affaires de Belgique lui donnèrent une prompte occasion d’affirmer un des principes essentiels de sa politique, celui de la non-intervention. Dans les finances, le comte Grey réalisa des économies en abolissant des sinécures, et en réduisant considérablement les gros traitements des officiers publics.

En 1831, lord Grey organisa un comité formé de lord Russell, lord Durham, sir Graham, lord Duncannon, pour élaborer un projet de réforme électorale. Ce projet de bill, rédigé par lord Russell, amendé par ses collègues et précédé d’un rapport de lord Durhain au nom du comité, fut porté à lord Grey, qui alla le présenter au roi à Brighton. Après avoir reçu l’approbation du souverain, lord Grey exigea le secret de tous ceux qui avaient travaillé au projet. Mais les tories avaient la majorité. Lord Grey, pour sauver son projet d’un échec certain, fit prononcer la dissolution du Parlement.

Aux élections générales qui eurent lieu, lord Grey et les partisans de la réforme obtinrent la victoire. Sur 80 membres nommés par les 40 comtés d’Angleterre, 76 reçurent mandat de soutenir le projet. À la Chambre des lords, la résistance fut formidable. Lord Grey, soutenu par lord Brougham, y défendit son plan avec tant d’énergie qu’il triompha. C’est ainsi que s’accomplit pacifiquement, eu mai 1832, cette grande révolution politique. Entouré, dès lors, de la plus grande popularité, lord Grey crut devoir en profiter pour faire adopter toute une série de réformes libérales et administratives. Il fit préparer par un autre comité l’amendement à la loi des pauvres ; cette réforme fut acceptée. Eu 1833, un autre bill fut présenté pour mettre fin aux troubles agraires qui se perpétuaient en Irlande. L’Église irlandaise fut ensuite réformée, et le nombre de ses évêqties diminué. La même année, le cabinet dirigé par lord Grey eut l’honneur de faire abolir l’esclavage dans les colonies. En 1832 et 1833, il provoqua aussi l’abolition des vieilles lois qui infligeaient la peine de mort pour vol avec effraction, et pour rupture de ban Je la part des transportés. Ces améliorations furent continuées après lui. Toutefois, lord Grey sentit bientôt que le mouvement libéral auquel il avait donné l’impulsion échappait à sa direction, et que l’opinion publique allait beaucoup plus vite que ne le comportait son système de réforme graduelle. Il quitta le ministère en 1835. L’avènement de la reine Victoria (1837) appela au pouvoir des hommes nouveaux. Lord Grey avait terminé sa carrière politique ; il vécut retiré des affaires. Le comte Grey a eu trois fils : Henri-George, dont nous donnons ci-après la biographie ; Charles, qui est devenu général et secrétaire particulier du prince Albert ; Frédéric-Williain, qui est entré dans la marine,

et a été nommé lord de l’Amirauté.

GREY (Henri-George, comte), homme d’Etat anglais, fils du précédent, né à Howick-House, dans le comté de Northumberland, en 1802. Il porta d’abord le titre de lord Howick, et c’est sous ce nom qu’il fit ses études au collège de la Trinité, à l’université de Cambridge. En 1826, il fut envoyé à la Chambre des communes par le bourg de Winchelsea, et y suivit fidèlement la politique du parti whig. En 1830, il fut élu par le bourg de Higham-Ferrers. Son père étant devenu ministre en 1830, lord Howick fut nommé sous-secrétaire d’État au ministère des colonies. Eh 1831, après son entrée au cabinet, il dut se présenter de nouveau aux électeurs, et cette fois il fut élu par le comté de Northumberland. En 1832, il épousa l’une des filles de sir J. Copley. Le cabinet poursuivait alors, sous la haute impulsion du comte Grey, père de lord Howick, toute une série de réformes politiques et administratives. Au nombre de ces innovations fut posée, en 1833, la question de l’émancipation des esclaves ; lord Stanley rédigea à cet égard un projet que lord Howick n’approuva pas. Ce dernier se retira du ministère des colonies, et passa comme sous-secrétaire d’État à l’intérieur. Il ne conserva ces nouvelles fonctions que jusqu’en 1834.

Dès l’année suivante, un ministère whig ayant pris la direction des affaires, lord Howick fut nommé ministre de la guerre, et en même temps membre du conseil privé. En 1839, des divergences très-marquées forcèrent lord Howick à se retirer du cabinet. L’année 1841 ramena les élections générales. Il ne fut pas réélu à la Chambre des communes. Cet échec, qu’il attribua à l’influence de Robert Peel, l’irrita vivement contre cet homme d’État et contre les tories. Aussi, ayant obtenu des électeurs du comté de Sunderland le mandat que ceux du Northumberland lui avaient refusé, il ne cessa de faire, à la Chambre des communes, une opposition très-ardente au ministère présidé par Robert Peel.

En 1845, la mort de son père le fit hériter du titre de lord Grey et de son siège à la Chambre des lords. L année suivante, le ministère tory succomba. Dans le nouveau cabinet, présidé par lord Russell, le comte Grey fut appelé a prendre le portefeuille des colonies. On ne saurait nier que le comte Grey ne connût parfaitement le service colonial ; mais il eut le malheur de s’engager avec ardeur et de se maintenir avec obstination dans un système d’administration qui souleva des réclamations croissantes. La guerre sanglante engagée contre les Cafres vint ajouter un grief nouveau aux plaintes dont le ministère des colonies était l'objet. L’opinion publique blâma très-vivement le ministre, pour la direction donnée à cette expédition, dont la longue durée et les inutiles cruautés soulevèrent des récriminations énergiques à la Chambre des communes. Lord Palmerston s’attira une impopularité égale à celle de son collègue des colonies, et ils entraînèrent ensemble la chute du cabinet au commencement de 1852. Le premier soin auquel se livra le comte Grey dans sa retraite fut d’écrire et de publier un long mémoire politique, qui, avec les pièces à l’appui, forme deux volumes, et qui est une justification de tous les actes de son ministère. Cet ouvrage a pour titre : Politique coloniale de lord J. Hitssell et son administration.

Lord Aberdeen, lorsqu’il forma son cabinet de transition et de coalition, refusa d’y appeler le comte Grey, quoiqu’il y fît entrer lord Palmerston avec le portefeuille de l’intérieur. Mais, au mois de mars 1855, lorsque lord Palmerston reprit la présidence du conseil, il offrit à lord Grey le portefeuille de la guerre, que la retraite du duc de Newcastle laissait disponible. Le comte Grey refusa, et se sépara complètement de la politique du gouvernement à l’égard de la question d’Orient. Il prononça même à la Chambre des lords un discours très-étendu et très-énergique contre cette guerre, qu’il prétendait injuste et inutile. Depuis cette époque, le comte Grey s’est tenu à l’écart des affaires publiques. En 1860, il proposa à la Chambre des lords la suppression de l’Église officielle d’Irlande, et souleva une violente opposition.

GREY (George, baronnet), cousin du précédent, homme d’État anglais, né à Gibraltar en 1799, d’un frère du comte Grey qui était officier de marine. Il suivit la fortune politique de son oncle et de son cousin. Après avoir fait ses études à l’université d’Oxford et avoir suivi un cours de droit, il devint melhbre du barreau, fut élu à la Chambre des communes (1832), puis constamment réélu à chaque nouvelle législature. Il devint soussecrétaire d’État des colonies en 1834, ministre de l’intérieur en 1846, sous lord Russell, et reprit le même portefeuille sous lord Palmerston, en 1855 et en 1861. Il a été depuis nommé membre du conseil privé. Sir George Grey a toujours suivi la même ligne politique que son oncle le comte Grey. — Son fils et l’héritier de son titre, sir George-Henri Grey, né à Londres en 1825, a été êcuyer du prince de Galles et capitaine aux grenadiers-gardes.

GREY (Thomas-Philipp, baron Grantham, comte de), homme d’État anglais, né k Londres en 1731, mort en 1859. Il était d’origine normande. Son père était le second duc de Grantham. Le nom patronymique de la descendance était Robinsou ; mais Thomas-Philippe de Grantham ayant hérité, en 1816, du titre déeomte, que lui laissa une de ses tau GREY

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tes, renonça au nom trop populaire de Robinson, et se fit nommer de Grey. En 1802, il devint colonel de la milice du Yorskshire et entreprit de la discipliner militairement, à l’imitation de l’armée française. En 1831, il fut nommé aide de camp du roi Guillaume IV, et il conserva longtemps ce titre sous-la reino Victoria. En 1833, il entra à la Chambre haute, et, malgré la prédominance des libéraux, s’y rangea parmi les tories, sous la discipline de Robert Peel. En 1834, le comte de Grey entra dans le ministère formé par cet homme d’Etat ; mais, dès le mois d’avril suivant, le ministère tory cédait la place au cabinet de conciliation formé par lord Melbourne, lord Russell et lord Palmerston.

Au commencement de 1841, Robert Peel ayant renversé de nouveau les whigs et ramené au pouvoir un ministère tory, le comte de Grey fut nommé lord-lieutenant d’Irlande, dans des circonstances très-difficiles. L’agitation irlandaise venait de recommencer plus menaçante que jamais ; O’Connell reconstituait l’association populaire qu’il avait formée ; la lutte s’engagea de plus en plus vive entre le pouvoir central, que personnifiait le comte de Grey, et les Irlandais ; les collisions sanglantes se multipliaient entre les protestants et les populations catholiques de l’Irlande ; l’exaltation du pays parvint à son comble. Cet état de choses durait depuis près de trois ans, lorsque le comte de Grey, devenu tout à fait impopulaire, dut donner sa démission (1844). Son départ fit une diversion, et la guerre civile se calma. De Grey fut nommé membre, du "conseil privé, et sembla considérer dès lôrs sa carrière active comme terminée. Il s’éloigna des luttes politiques et se consacra à la culture des beaux-arts. Il fonda l’Institut d’architecture et en devint le premier.président. C’est sur ses plans que tut construite, dans le comté de Bedford, sa magnifique résidence de Wrest-Parck. Pendant tout le reste de sa vie, il’se fit remarquer par les encouragements qu’il donna aux artistes et par son goût comme amateur.

Le seul écrit que le comte de Grey ait laissé est un Portrait moral et politique de Wellington (1853, in-S0), ouvrage consciencieux, mais sans originalité.

GllEY - ET - RIPON (George-Frédéric-Samuel Robinson, vicomte Goderich, baron Grantuam, comte de), homme d’État anglais, neveu du précédent et fils du comte de Ripon, né en 1827. Indépendamment des titres que lui a légués son père, il a hérité de celui de comte de Grey, en 1859, à la mort de son oncle maternel, Thomas-Philipp. Envoyé, lors de sa majorité, à la Chambre des communes par un bourg du Yorkshire, à n’y joua d’abord qu’un rôle fort effacé, y fut réélu, en 1853, par la ville d’Huddersfield, et, quatre ans plus tard, y devint le représentant du West-Riding. Le siège qu’il y occupa en cette qualité avait été illustré par Cobden et par lord Brougham, et obligeait, en quelque sorte, son possesseur ; aussi ce dernier se rattacha-t-il immédiatement au parti libéral. À la Chambre des lords, où il siégea à partir do 1859, il se montra fidèle à la ligne de conduite qu’il avait adoptée, et n’imita pas son père, dont toute la carrière politique n’avait été qu’une longue suite d’hésitations. Nommé, la même année, par lord Palmerston, sous-secrétaire d’État au ministère de la guerre, il passa peu après, avec le même titre, au ministère des colonies, succéda, en 1863, à sir George Cornwall Levis, comme ministre de la guerre, et conserva ces importantes fonctions dans le nouveau cabinet de lord Russell. En février 1866, il fut nommé secrétaire d’État pour l’Inde et président du conseil de l’Inde, fonctions qu’il a quittées, en 1868, pour devenir président du conseil privé, dans le cabinet Gladstone.

Le premier acte de ce cabinet fut de signer une note très-énërgique pour inviter la Grèce (et indirectement la Russie) à cesser les excitations à l’insurrection Cretoise et à respecter le3 droits de la Turquie. Cette note fut signifiée de concert avec la France et l’Autriche ; sous le cabinet précédent, lord Stanley avait suivi, sur la même question, une marche directement opposée.

GREY (John), général anglais, né en 1785, mort en 1856. Il servit sous Wellington en Espagne et à Waterloo, reçut ensuite un commandement dans les Indes, devint major général en 1838, battit, près de Punniar (28 décembre 1843), avec 2,000 hommes seulement, une armée de 12,000 Mahrattes et contribua puissamment par cette victoire à la soumission de ce peuple. En 1850, il fut nommé gênerai en chef de l’armée de Bombay ; mais il dut prendre sa retraite deux ans plus tard, à la suite d’une attaque d’apoplexie.

GREY (George), administrateur anglais, né eu 1812, peu de temps après la mort de son pore, qui avait été tué à la bataille de Badajoz. Il fut élevé à l’école militaire de Sandmirst, entra, en 1829, dans l’armée anglaise et y parvint au grade de capitaine. De 1837’ il 1839, il fit, dans l’intérieur de l’Australie, un voyage d’exploration, dont il a consigné les résultats dans son Journal de deux expéditions de découverte dans le 7wrd-ouest et dans l’ouest de l’Australie (Londres, 1841, 2 vol.). ÎS’ummé successivement gouverneur de l’Australie (1841) et delà Nouvelle-Zélande (1845), ii sut, par l’énergie de ses mesures, forcer h la soumission les indigènes de cette dernière colonie. De retour en Angleterre, il y pu-