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corps, fit le premier la motion formelle d’abolir le droit d’aînesse, combattit le cens du marc d’argent et généralement tous les privilèges, parla et vota contre le veto absolu, plaida chaleureusement la cause des Israélites et des hommes de couleur, lit une adhésion sans réserve à la constitution civile du clergé et parvint, par son exemple et par ses écrits, à entraîner un grand nombre d’ecclésiastiques hésitants. Ce fut là surtout, on ne ?Sgn<>re point, l’acte de sa vie qui souleva contre lui ces amers ressentiments qui l’ont poursuivi jusqu’au tombeau. Deux départements à la fois le choisirent pour leur évêque, la Sartha et le Loir-et-Cher (1791). Il opta pour ce dernier, qui l’élut aussi député à la Convention nationale. Dans l’intervalle, c’est-à-dire pendant la session de l’Assemblée législative, il avait donné tous ses soins à son diocèse, également zélé pour la religion et pour la liberté ; car, et c’est là un des traits le3 plus originaux de son caractère, on sait qu’il fut à la fois révolutionnaire et chrétien très-ardent.

Dès lu première séance de la Convention, il monta a la tribune pour développer la motion de l’abolition de la royauté, faite par Collot d’Herbois. On a surtout retenu de son discours ces paroles mémorables qui sont dans toutes les mémoires : « Les rois sont duns l’ordre moral ce que sont les monstres dans l’ordre physique ; les cours sont l’atelier du crime, le foyer de la corruption ; l’histoire des rois est le martyrologe des nations ! » C’est sur sa rédaction que fut rendu le décret d’abolition de la royauté. Cette décision lui causa un tel enthousiasme, que pendant plusieurs jours, comme il le déclare lui-même dans ses Mémoires, l’excès de la joie lui ôta l’appétit et le sommeil.

Sur sa proposition, l’Assemblée rendit un décret par lequel la France républicaine promettait aide et secours aux peuples qui voulaient recouvrer leur indépendance. Il occupait le fauteuil de la présidence lorsque des délégués de la Savoie se présentèrent pour demander la réunion de la Savoie à la République. Ce fut pour lui l’occasion d’esquisser le programme de la politique révolutionnaire à 1 égard des autres peuples. Chargé du rapport, il conclut à la réunion, suivant le vœu librement exprimé des Savoisiens. Après avoir sanctionné ces conclusions, la Convention envoya Grégoire avec trois autres commissaires, pour organiser le nouveau département. C’est pendant cette mission qu’eut lieu le procès de Louis XVI. Grégoire s était, àplusieurs reprises, prononcé jiour la culpabilité ; niais avec la sévérité de ses convictions chrétiennes, il ne se croyait pas le droit de répandre le sang. Plus tard, sous la Restauration, on l’a accusé d’avoir voté la mort. Rien n’est plus faux. Voici l’histoire de son vote, tant controversé. Il était à Chambéry avec ses collègues Hérault-Séchelles, Jagot et Simon, lesquels rédigèrent un projet de lettre à l’Assemblée contenant leur vote pour la condamnation à mort. Grégoire déclara qu’opposé en principe à la peine capitale il ne pourrait signer cette lettre, si les deux mots à mort n’en étaient effacés. Ses collègues finirent par consentir à cette radiation, et la lettre fut envoyée ainsi à la Convention. Elle existe encore aux Archives nationales, et la phrase principale est ainsi libellée : « Nous déclarons donc que notre vœu est pour la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale, sans appel au peuple. » D’un autre côté, on peut consulter les appels nominaux, et l’on verra que les noms des quatre signataires ne furent point comptés parmi les votes pour la peine capitale.

Jamais d’ailleurs Grégoire, quelque importance qu’il attachât à prouver qu’il n’avait point participé à l’arrêt fatal, n exprima le plus léger blâme sur la conduite de ceux de ses col.ègues qui jugèrent utile de donner à l’Europe un grand exemple de sévérité nationale. Quant à lui, il s’était prononcé formellement k la tribune pour 1 abolition de la peine de mort, voulant que Louis fût appelé le premier à jouir du bienfait de cette loi

Philanthropique et « qu’il fût condamné à existence, afin que l’horreur de ses forfaits l’assiégeât sans cesse et le poursuivit dans le silence des nuits. •

Nous rapporterons ici une anecdote parfaitement authentique, et qui montre, avec beaucoup d’autres faits de cette nuture, quelle était la conduite de ces représentants en mission que la réaction a si-odieusement calomniés. À son retour, Grégoire rapporta dans Je coin de son mouchoir et versa au trésor une somme qu’il avait économisée Sur ses frais de voyage. Dans le comté de Nice, il soupait avec deux oranges, naïvement enchanté que son souper ne coûtât que deux sous à lu République.

Rentré dans la Convention, après six mois d’absence, il fut adjoint au comité d’instruction publique, où il rendit les plus grands services p«r son savoir, son patriotisme et son activité. Sur sa proposition, la Convention chfirgea ce CMiiité de recueillir, sous le titre à’Aimales du civisme, les traits de vertu qui avaient illustré la Révolution. Ce fut aussi lui qui eut la première idée d’une sorte de confédération littéraire et morale entre les écrivains et les savants do tous les pays. Le 8 août 1793, il proposa et fit décider la suppression des Académies et leur réorganisation sur un plan nouveau. Il fut ainsi l’un des fondateurs de l’Institut, du Conservatoire des arts et métiers et du Bureau des longitudes. Il montra aussi un grand zèle pour sauver de la destruction les monuments des arts, et fit sur cet objet trois rapports pleins d’intérêt, et qui sont un témoignage caractéristique de la sollicitude de ces prétendus Vandales pour les productions du génie. L’éducation publique trouva en lui un infatigable propagateur ; il proposa et fit adopter d’excellentes mesures pour la multiplication des bibliothèques, l’extinction des patois locaux, la rédaction de bons livres élémentaires, l’établissement de maisons modèles d’économie rurale, de jardins botaniques, etc. Dès le début de la Révolution, il avait été l’un des membres les plus actifs de la Société des amis des noirs. En juillet 1793, il obtint de l’Assemblée la suppression de la prime accordée pour la traite des nègres, et enfin, en février 1794, l’abolition complète de l’esclavage colonial, qui, plus tard, fut rétabli par Napoléon.

Cependant, malgré la haine que lui ont vouée les catholiques officiels, et qui ne s’est jamais attiédie, Grégoire était resté sincèrement chrélien. Il était janséniste et gallican. Ses opinions religieuses l’égarèrent même plus d une fois. C’est ainsi qu’il avait contre les philosophes en général, et contre Voltaire en particulier, un vieux fonds d’animosité qui éclatait fréquemment au dehors. Il était, il est toujours resté prêtre catholique. En novembre 1793, lors des grands mouvements antireligieux, il manifesta son opposition, et, quand Uobel et tous les ecclésiastiques de l’Assemblée résignèrent leurs fonctions sacerdotales, il refusa de les imiter. Au moment de la plus grande impopularité du catholicisme, il ne fit pas une concession, et on le vit siéger à la Montagne et présider la Convention en habit violet.

Après la session conventionnelle, il fut élu membre du conseil des Cinq-Cents, où d’ailleurs il ne joua pas un rôle bien important. Il parait avoir accepté avec assez de facilité le coup d’État du 18 brumaire. Appelé au nouveau Corps législatif, puis au Sétiat(1801), il se montra défavorable au concordat, après la conclusion duquel il donna sa démission d’évêque. Il vota contre l’établissement du gouvernement impérial, combattit, seul dans le Sénat, la restauration des titres nobiliaires, ce qui ne l’empêcha point cependant d’accepter dans la suite le titre de Comte. Mais s il plia comme tant d’autres sous une destinée plus forte que les événements et les hommes, il resta néanmoins un des membres de cette petite opposition sénatoriale si désagréable à Napoléon. Il s’opposa notamment au divorce et à d’autres actes du nouveau régime. Sentant d’ailleurs son impuissance, et sans doute découragé par tant d’événements, il se réfugia de plus en plus dans l’étude et les compositions littéraires. En 1814, il eut part au projet de déchéance et fut un des premiers à le voter. Dès lors il demeura à l’écart et vit passer du fond de sa retraite la première Restauration, les Cent-Jours et le rétablissement définitif des Bourbons. Toutefois, il Ae resta pas inactif et soutint dans divers écrits et brochures une lutte fort vive contre les ultra-royalistes et les ultramontains.

En 1819, le département de l’Isère l’élut à la Chambre des députés^ Cette élection fut le signal d’un déchaînement inouï de passions contre-révolutionnaires ; on y voulut voir une sorte de défi jeté à la monarchie, et elle eut un retentissement immense. Grégoire fut accablé d’outrages par les journaux de la faction. En dépit de» faits les mieux établis, on continuait à l’accuser d’avoir voté la mort de Louis XVI. Ses réponses dans les journaux étaient mutilées par la censure, ses lettres décachetées à la poste. Mais cette tempête ne le troublait point, et, malgré tout, ce septuagénaire, qui d’ailleurs avait traversé d’un front calme tous les orages de la Révolution, demeurait inébranlable. Dans une lettre au duc de Richelieu, il disait, à- propos de ce système de persécution, suivi sans relâche depuis 181-1 : « Je suis comme le granit : on peut me briser, mais on ne me plie pas. > Dans le fait, ce prêtre révolutionnaire avait bien un peu plié sous l’Empire ; mais en somme, s’il s’était tu le plus souvent, dans le fond il n’avait pas cédé, et c’est sans exagération que M. Michelet a pu l’appeler l’été de fer.

Le ministère était parvenu à faire annuler son élection par la Chambre, à le faire rejeter comme indigne. Le mot est resté historique ; mais il a été retourné par l’opinion publique contre ceux qui avaient rendu cet arrêt. Il avait été éliminé de l’Institut par ordonnance royale. En 1822, il renonça au titre de commandeur de la Légion d’honneur, qu’il tenait de l’Empire, et dont une ordonnance exigeait le renouvellement.

Durant les années qui suivirent, il vécut au milieu d’un cercle d’amis, singulièrement restreint de jour en jour par la pusillanimité, la crainte de déplaire aux puissants. Jusqu’à ses derniers moments il s’occupa avec son activité habituelle d’études et de travaux littéraires, entretenant en outre une correspondance immense et ne cessant une seule minute de s’intéresser au progrès des lumières et à la marche des idées.

À son lit de mort, il donna encore des preuves de son indomptable fermeté. Sentant sa fin prochaine, il demanda les secours de la religion, à laquelle il restait attaché avec

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ferveur. L’archevêque de Paris y nsit pour condition sa renonciation au serinent qu’il avait prêté à la constitution civile du clergé. Sur ce point Grégoire était intraitable ; il refusa opiniâtrement. Néanmoins, malgré les ordres supérieurs, un abbé Guirlon lui admiT nistra les derniers sacrements. L’autorité ecclésiastique ferma l’église à ses dépouilles mortelles, pendant que les journaux royalistes et soi-disant religieux publiaient contre l’illustre mort les articles les plus odieux. CeÎiendant, comme ces faits se passaient après a révolution de Juillet, le clergé, intimidé par l’administration civile, se décida à ouvrir les portes du temple et h célébrer un service modeste. Le char funèbre fut traîné à bras pfir les jeunes gens des écoles jusqu’au cimetière Montparnasse, au milieu d’un concours immense de spectateurs. De brûlants discours furent prononcés sur sa tombe, devant laquelle on revit des vieillards éprouvés parla proscription, d’anciensconventionnels et des lutteurs qui avaient figuré dans les grands combats de la liberté.

Grégoire, comme nous l’avons dit, était un janséniste rigide ; il rêvait le retour du christianisme à la pureté des premiers âges, son association avec les idées modernes. En résumé, malgré ses contradictions d’idées, c’était un homme d’un grand caractère et du plus noble cœur.

Comme érudit et comme écrivain, il ne mérite pas le dédain que ses adversaires ont affecté pour ses travaux. Son savoir était étendu et varié, et on a beaucoup à apprendre avec lui, bien qu’il manque parfois de profondeur et de critique. Il composait d’ailleurs un peu hâtivement, et son style, clair et plein de vie, est souvent négligé, quelquefois déclamatoire. Tous ses rapports à la Convention ont un intérêt véritable. Il a publié un grand nombre de brochures politiques et divers.ouvrages dont nous citerons les principaux : Essai historique et patriotique sur tes arbres de la liberté (an II, in-18, réimprimé en 1833), avec une notice sur l’auteur ; les /laines de Port-Royal (1801 et 1809) ; De ta littérature des nègres (1808) ; De la domesticité chez les peuples anciens et modernes (1814) ; Histoire des sectes religieuses depuis le commencement de ce siècle (1810 et 182S) ; c’est un de ses ouvrages les plus importants et les plus curieux ; De l’influence du christianisme sur la condition des femmes (1821) ; Essai sur la solidarité littéraire entre les savants de tous les pays (1824) ; Uistoire du mariage des empereurs, des rois et d’autres princes ; enfin ses Mémoires, publiés par H. Carnot, le fils du conventionnel, resté dépositaire des papiers de l’ancien évêque de Blois..

GRÉGOIRE, patriarche de Constantinople, né dans cette ville le 25 mars 1798. Il reçut une brillante éducation. Resté sans protecteur à la mort de Grégoire, archevêque de Descon, il parvint, à force de persévérance et d’habileté, aux évêchés de Pélatonge et de Serrés. En 1834, il remplaça le vénérable Constantios sur le siège œcuménique de Constantinople, et usa de son influence pour dissiper la mésintelligence qui avait éclaté, au sujet des lieux saints, entre les Grecs et les Arméniens. « Tolérant, dit M. Vapereau, dans les questions étrangères à la discipline, il était inflexible sur tous les points de foi. Une encyclique adressée par lui aux églises du rit oriental, relative aux degrés de parenté prohibés pour le mariage, suscita un débat assez vif entre lui et l’ambassadeur britannique, en tant que représentant des lies Ioniennes, soumises à la juridiction spirituelle du patriarche de Constantinople. L’ambassadeur en ayant référé à la Sublime Porte, le conseil d’État et de justice décréta « que le « patriarche s’était servi d’un langage incon■ venant envers l’auguste alliée de S. M. le Sultan, » et un firmun le déclara démis de ses fonctions. » Depuis, l’ex-patriarche s’est éloigné des affaires ; néanmoins, tes Grecs de Constantinople continuent à le considérer comme un des plus fermes appuis de leurs croyances.

GRÉGOIRE MAGISDROS, prince arménien de la famille des Arsacides de Perse, né au commencement du xie siècle, mort en 1058. 11 «tait fils de Vasag, prince de Pedchni et généralissime des troupes arméniennes sous Kakig 1er. Il avait achevé de brillantes études à Constantinople lorsque, en 1021, par suite de la mort de son père, il devint prince de Pedchni. En 1031, il entra dans les conseils de Jean, roi d’Arménie, à qui il rendit d’importants services, contribua à faire monter sur le trône Kakig II (1042), aida puissamment à repousser l’invasion des Turcs Seldjoucides, fut desservi auprès de son souverain, se retira alors dans le pays de Daron, où il possédait d’importants domaines, et, de là, se rendit à Constantinople (1044). Gvégoire fut parfaitement accueilli par l’empereur Constantin Monomaque, qui lui donna le titre de Magisdros (général), et se mit au service de celui qui, dès l’année suivante, s’empara des derniers débris de l’ancien royaume d’Arménie. Grégoire trouva tout profita la conquête de sa patrie. En échange de quelques forteresses, il reçut, en effet, une partie Je la Mésopotamie, avec le titre de prince héréditaire, et conserva ses possessions dans le Daron, le Sassoun et le Vasbouragan. Il repoussa, en 1049, une nouvelle invasion des Seldjoucides, exerça une sanglante persécution contre les

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sectaires arméniens soumis à sa puissance, et en contraignit un grand nombre à embrasser le christianisme. Grégoire laissa quatre fils, dont l’un, Vahram, devint patriarche d’Arménie, sous le nom de Grégoire II. On a du ce prince, qui était très-versé dans les lettres, une Grammaire arménienne, un poëme en mille vers sur les principaux épisodes de la Bible, une Collection de.’ettres, pleines de renseignements précieux, etc.

GRÉGOIRE MAM1GONIAN, prince arménien, mort en 683. Il suciéda, en 639. À son frère Hamazasb. Après la mort de ce dernier, Grégoire, qui était alors coi une otage chez les Arabes, à Damas, revint en Arménie sur la demande des grands et du patriarche de ce

Îiays, et prit en main le gouvernement avec e titre de patrice. Ce prirce, dont on vanta le caractère pacifique et la bonté, fit construire un grand nombre d édifices et de monastères, se rendit indépeidant des califes de Bagdad en 079, et péril en combattant les Khazars, qui venaient d’envahir l’Arménie.

GRÉGOIRE DE SAINT-VINCENT, géomètre flamand. V. Saint-Vincent.

GRÉGOIRE, type des ivrognes dans les pièces de théâtre et dans les : chansons. Dans l’opéra-comique populaire, les Visitandines, Grégoire est le jardinier de ce couvent. La Confession de Grégoire est une chanson bien connue de nos pères et dort le refrain est : « Mettez de l’eau dans votre vin. » Voici une épitaphe gu’un auteur anor./me du xvuio siècle a consacrée à la înémoi.’e du célèbre buveur :

Chers enfants de Baochus. le grard Grégoire est mort : Une pinte de vin imprudemmen ; sablée A fini son illustre sort,

Et sa cave est son mausolée.

O vous qui descendez dans ce ch-irmant tombeau.

Ne croyez pas que son ombri y repose ; Ella est tncore errnnte autour dr ! son tonneau. C’est de Jarmes de vin qu’elle veut qu’on l’arrose.

On connaît la chanson de N’adaud intitulée le Docteur Grégoire.

Grégoire (Mme), opéra-comique en trois actes, paroles do Scribe et Hoisseaux, musique de Louis Clapisson, représenté au Théâtre-Lyrique le 8 février lSi’.l. La pièce est une des plus embarrassées et des plus chargées d’intrigue du théâtre de Serbe. La scène se passe au temps de M« de Pompadour, contre laquelle on a fait circuler la satire qui commence ainsi :

Cotillon deux de son endroit

Un jour vint par le cache ;

On dit qu’aux mains elle ivait froid ; EU’ les mit dans nos loches.

Le lieutenant de police a éto chargé de découvrir l’auteur de cette impertinence. C’est dans le cabaret de M0"* Grégoire que se passe une partie de l’action, et elle-même y joue un rôle essentiel. Le compositeur, ne trouvant pas de situations -nusirales dans cette pièce, a fait de grands frais de musique et d’orchestration. C’est sa partition la plus riche en morceaux longs et développés, sinon la plus heureuse. Nous citerons l’air : O mon anye, inspire-moi, et le trio : Mais voici le soir, bonsoir. Il y a aussi plusieurs scènes comiques bien traitées. Les rôlts ont été remplis par Wartel, Lesage, Gabriel, Mlles Roziès et Moreau.

GItÉGORAS (Nicéphore), historien byzantin, né à Héraclée (Asie Mineure) vers 1295, mort vers 1360. Il acheva ses études à Constantinople, auprès du patriarche Jean Glycis, étudia les mathématiques et l’astronomie sous Théodore Métochita, entra dars les ordres et occupa des charges importances à la cour d’Andronic 1er. Disgracié 1ers de la déchéance de ce prince (132S), il vécut désormais dans la retraite, n’en sortant que pour donner quelques leçons publiq.les qui eurent un retentissement extraordiiuire. Opposé à la réunion de l’Église grecque à l’Église latine, il resta cependant étranger aux violences des factions qui se formel en t à ce sujet (les palamites et les acyndinites), et fut, comme il arrive ordinairement, puni dé sa modération par les persécutions des deux partis. Grégoras avait indiqué, dans une excellente dissertation, une réforme du calendrier qui servit de base, trois ! siècles plus tard, au calendrier grégorien. Il avait comfiosé un grand nombre d’ouvrages sur toutes es sciences. Le plus important est une Histoire byzantine qui s’étend depi.is la prise do Constantinople par les Latins (204) jusqu’en 1359. Comme la plupart des a.iciens monuments, elle est abrégée jusqu’à la sécheresse dans les premiers livres et détaillée jusqu’à la prolixité dans le récit des-événements contemporains. Grégoras ne se d stingue pas,

d’ailleurs, par l’impartialité, et son ouvrage porte l’empreinte de ses passions politiques. Insérée dans la Byzantine, cette histoire a été reproduite plusieurs fois. L’une des bonnes éditions est celle de Parisot (Paris 1S40).

GUEGORIANUS ou GREGOIUIIS, jurisconsulte romain duivB siècle de notre ère. Il est l’auteur d’une collection de rescrits impériaux, connue sous le nom de Codex Gri’yorianus, qui a servi, ainsi que le code d Herînogène, à fournir les textes réunis dans le code de Justinien. Cette colleci on comprenait treize livres de constitutionî impériales, d’Adrien à Dioctétien. La meilleure et la plus