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15’ de chaque mois avec les greffiers. La loi du 23 juillet 1820 a changé ce mode. Aux termes da l’article 2 de cette loi. les greffiers perçoivent directenient des pnrtics les droits et remises qui leur sont attribués par la loi du 21 ventôse an VII ; mais les receveurs d’enregistrement sont tenus de mentionner dans les quittances des droits, au pied de chaque acte ou expédition : 1« le montant des droits de greffe appartenant au trésor ; 2° le montant de la remise qui revient au greffier pourl’indemnité qui lui est attribuée par la loi.

Le décret du 18 juin 1811 détermine les droits attribués au greffier en matière criminelle, correctionnelle et de simple police.

Un arrêt de la cour de cassation du 18 mai J806 décide qu’un greffier peut être destitué par la cour ou le tribunal lorsque ; en contravention k l’article 23 de la loi du 21 nivôse an VII, il exige ou reçoit d’autres droite de greffe que ceux que la loi a établis. Le greffier est, en outre, responsable de toutes amendes, restitutions et dommages-intérêts résultant des contraventions, délits ou crimes dont ses commis greffiers se rendent coupables dans l’exercice de leurs fonctions.

Le décret de 1863, qui a réorganisé les conseils de préfecture, a créé un greffe auprès de ces conseils. L’emploi de greffier est rempli par un employé de la préfecture chargé d’enregistrer toutes les décisions et d’en délivrer des expéditions à qui de droit. ■

Enfin la Morgue elle-même a un greffier.

GREFFOIR s. m. (grè-foir —’rnd. greffer). Agric. Instrument qui sert à greffer.

— Encycl. Le greffoir est une sorte de petit couteau dont le tranchant est recourbé en are et en dehors vers la pointe. À la partie inférieure du manche est fixée à demeure une petite lama en ivoire, en os, ou en bois dur, très-courte et faite à, peu près en forme de spatule ; elle est destinée à soulever légèrement les lambeaux d’écorce, après l’entaille faite à l’arbre, afin de pouvoir insérer plus facilement entre cette écorce et le bois 1 ecusson ou les rebords qui accompagnent l’œil de la greffe. Si la lame était en métal, elle aurait l’inconvénient de s’oxyder et de nuire au succès de l’opération. Tel est le greffoir le plus simple, celui qu’emploient habituellement les pépiniéristes et les jardiniers ; mais sa construction est susceptible de quelques modifications dans les détails.

GREFFON s. m. (grè-fon — dimin. de greffe). Agric. Bourgeon ou jeune rameau destiné k être greffé sur un sujet.

GREFIN AHFAGART, sieur i>B CoURTEIL-LHS, voyageur français du xvie siècle. Il rit, en

— 1533, un voyage k Jérusalem, dont il écrivit la relation. Cette relation intéressante se trouve à l’état de manuscrit à la Bibliothèque nationale.

GRÉGARIEN, IENNE adj. (gré-ga-riain, * iè-ne — du lat. gregiirius, qui vit en troupeaux ; de grex, troupeau). Zool. Se dit des animaux qui vivent ordinairement réunis en troupes.,

— s. m. pi. Ornith. Famille de passereaux, comprenant ceux qui vivent ordinairement réunis par troupes, et comprenant les genres pique-bout, xénops, siuelle, loriot, troupiale et étourueau.

GRÉGARINE s.- f. (gré-ga-ri-ne — du lat. gretjarius, qui vit par troupes). Helminth. Genre de vers intestinaux, comprenant deux espèces qui vivent en grand nombre dans le corps de divers insectes. Il On dit aussi GRÉ QARIK.

— Encycl. Les grégarines forment un genre d’entozotiires assez voisin des caryophyllées. La plus connue est la grëgarineovale, dont le nom spécifique indique su t’fisaminerit la forme ; cette i/régttriiie est blanche et de grandeur très-variable, suivant l’âge ; elle présente généralement un segment antérieur arrondi en forme de tête, le.plus souvent séparé du reste du corps par un étranglement^circufaire ; elle se trouve dans le canal digestif de la forficule ou perce-oreille. L’autre espèce est la grégarine conique, qu’on trouve en grande abondance dans le tube intestinal des mélasomeset de plusieurs autres coléoptères.

GRÉGE adj. (gré-je — ital. greggio, brut). Techn. Se dit de la soie lorsqu’elle est telle qu’on l’a tirée de dessus le cocon, et des fils que l’on fait avec cette soie : Soie grége. Fils GRËGHS.

GREGENTIOS, archevêque de Téphar en Arabie, né, d’après quelques auteurs, à Milan, mort en 552 de notre ère. Il menait la

’ vie d’anachorète, lorsque le patriarche d’Alexandrie le chargea d’aller diriger l’église de Téphar. Gregentius acquit une grande influence sur l’esprit d’Abramius, puis de Serdldus, rois de ce pays, et propagea le christianisme dans l’Yéinen. Il promulgua, au nom d’Abramius, un code qui se trouve à l’état de manuscrit à la Bibliothèque impériale de Vienne. D’après un ouvrage grec, intitulé Dispute avec le juif herban et publié avec une traduction latine (Paris, 1586, in-s°), Gregentius eut avec Herban, à Téphar, en

^ présence du roi Abrumius, une controverse publique, k la suite de laquelle Herban se convertit au christianisme avec 5,500,000 de ses coreligionnaires. On ne doit considérer cet ouvrage que comme une pure fiction.

GRÉGEOIS, OISE adj. (gré-joi, oî-ze —du

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lat. grscus, même sens). Se disait autrefois pour grec : Uomère le Grégeois. (C. Marot.) Les chevnliers, ivres de vin grégeois, Contaient au mur cent sottises pareilles.

A. Chénier.

Feu grégeois, Espèce d’artifice de guerre, dont on attribue l’invention aux Grecs du moyen âge, et qui brûlait dans l’eau.

— Encycl. Feu grégeois. V. feu.

GREGGIA s. m. (gré-ji-a). Bot. Genre d’arbrisseaux voisin du myrte.

GREGOIR (Édouard), compositeur musicographe belge, né à Turnhout en 1822. Après avoir étudié le piano avec Rummel, il seficentendre à Londres dans des concerts et fit, en 1842, u-fie tournée artistique avec les célèbres sœurs Milanollo. Ses principaux ouvrages sont : les Croisatles, symphonie historique, exécutée k Anvers, en 18-46 ; la Vie, drame lyrique, paroles de L. Geeland (Anvers, 1848) ; le Déluge, oratorio symphonique, paroles du même (Anvers, 1849) ; la Dernière nuil du comte d’Egmont, drame lyrique (Bruxelles, 1851) ; Lricester, drame lyrique (Bruxelles, 1854) ; Willem Heukels, opéracomique en un acte (Bruxelles, 1856) ; Willem de Zwyger, opéra-comique en un acte (Bruxelles, 18."6).

Comme écrivain, M. Gregoir a collaboré k plusieurs journaux, entre autres au Précurseur d’Anvers, k la M’iitrise et à la France mnsictde, et il a publié quelques monographies estimées. Il est en outre l’auteur d’une Méthode de musique et d’une Méthode théorique de l’orgue.

GRÉGOIRE (SAINT-), village et comm. de France (Tarn), cant. de Valdériès, arrond. et à l2kilom. d’Albi ; 564 hab. Source d’eau thermale analogue k l’eau de Baréges. De l’ancien château fort, qui défendait jadis le village, il ne subsiste qu’une tour de 40 mètres de hauteur. Restes d’un ancien couvent de bénédictins.

GRÉGOIRE (saint), lo Thaumaturge (Faiseur de miracles), théologien, évêque de Néocésarée (Pont), né dans cette ville au commencement du me siècle, mort vers 270.

Disciple d’Origène, il embrassa le christianisme, fut revêtu par le métropolitain du Pont de la dignité épiscopale (240) et convertit la presque totalité do son diocèse (il n’y trouva, dit-on, que 17 chrétiens et n’y laissa en mourant que 17 païens). La légende lui attribue un nombre prodigieux de miracles. Ses œuvres ont été publiées par G. Vossius (Mayence, 1604, in-4o). Sa fête se célèbre. le 17 novembre.

GRÉGOIRE DE NAZIANZE (saint), l’un des plus illustres Pères de l’Église grecque, né vers 329, près de Nazianze (Cappadoce), dont son père était évêque, mort en 389.11 compléta ses études à Alexandrie, puis k Athènes, où il contracta avec saint Basile cette amitié ardente dont on retrouve tant de témoignages dans leurs écrits, vécut quelque temps avec lui de la vie ascétique dans les solitudes du Pont, fut rappelé par son père, qui le fit ordonner prêtre et partagea avec lui les devoirs de l’épiscopat. Basile le fit nommer évê-que de Sasime, bourgade misérable de la Cappadoce ; mais il prit k peine possession de son siège et continua de rester comme coadjuteur auprès de son père, à la mort duquel il se retira dans un monastère de Séleueie et fut appelé à la direction de l’Église de Constantinople, déchirée par l’arianisme depuis plus de quarante ans. Ne disposant même pas d’une seule église dans la cité, il rassembla les catholiques dans une maison particulièréqu’on nomma plus tard Anastosie (en souvenir de la résurrection de la foi), et se consacra k la défense du symbole de Nieée. Son éloquence et son érudition lui valurent de brillants succès, mais lui firent de nombreux ennemis, même parmi les catholiques. La haine contre lui s’accrut encore après que Théodose eut fait confirmer par un concile sa nomination à l’archevêché de Constantinople et l’eut mis en possession de Sainte-Sophie. Les choses en vinrent à ce point, qu’il jugea prudent de se démettre de sa dignité. Il retourna en Cappadoce et y termina ses jours dans la solitude, exclusivement livré à la méditation, à la prière, à l’étude et la composition de ses ouvrages. Il a laissé un grand nombre de Discours et de Sermons dont la grâce, l’onction et la richessede style l’ont placé, comme orateur sacré, "presque aussi haut que Basile et Jean Chrysostome ; des Poèmes religieux et des Poésies diverses où le sentiment chrétien, la mélancolie et la grâce sont unis à la pureté de la forme antique ; 242 Lettres, parmi lesquelles il en est d’un grand intérêt, surtout celles qui sont adressées à saint Basile. On lui a longtemps attribué une tragédie intitulée le Christ patient, sorte de mystère composé en partie de vers tirés des tragiques grecs ; mais il est généralement admis aujourd’hui qu’il n’en est pas l’auteur. L’une des principales éditions de ses Œuores complètes est celle de Paris (1609-1611), avec une version latine. Ce saint est honoré le B mai.

GRÉGOIRE DE NYSSE (saint), l’un des Pères de l’Église grecque, frère de saint Basile, né vers 332. À Sébaste (Pont), mort vers 398. 11 flotta longtemps entre le monde et l’Église, se sépara de sa femme pour entrer dans les ordres, se fit ensuite sophiste et rhéteur,

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rentra enfin dans la vie religieuse et fut, par le crédit de son frère Basile, élevé au siège épiscopal de Nysse (Cappadoce). Il n’était pas pneore k cette époque pénétré bien profondément des dogmes de la théologie chrétienne, et l’on dit même que sa conduite avait donné lieu k de graves accusations. Attaqué avec violence par les ariens, chassé de son siège, il se retira dans la solitude et fut rappelé à l’avènement de Gratien (378), quand les catholiques furent remis en possession de leurs églises. Le concile d’Antioche (378) le chargea de parcourir l’Arabie et la Palestine pour pacifier les églises, réprimer les désordres ecclésiastiques et combattre les hérésies, mission qu’il accomplit avec talent et dévouement, mais qu’il eut la douleur de voir échouer II joua un rôle considérable dans les conciles qui se tinrent successivement k Constantinople (33 !, 382, 383, 394) et acquit une grande autor’té dans les églises d’Orient, par son caractère et ses talents. Comme orateur et comme écrivain, il est au-dessous des Chrysostome, des Basile et des Grégoire de Nazianze ; il n’a pas leur puissance, leur éclat et leur énergie ; mais il a peut-être plus de profondeur philosophique. Nourri des doctrines grecques, il y puisait, avec une hardiesse souvent heureuse, tout ce qui lui paraissait conforme à la foi. Aucun des Pères grecs ne porte comme lui l’empreinte d’Aristote et de Platon, et cette supériorité d’érudition qu’il devait k ses premières études lui fut même quelquefois reprochée par ceux qui bannissaient de la poétique chrétienne les inspirations de l’antiquité païenne. On trouve aussi dans ses écrits quelques idées fort remarquables pour le temps : la condamnation formelle de l’esclavage, une tendance marquée k relever la femme de l’avilissante sujétion qui lui était imposée par les lois et les mœurs du monde antique, la condamnation de l’éternité des peines, etc. Sa fête se célèbre le 9 mars. Ses œuvres comprennent des Traités dogmatiques, des Commentaires de l’Écriture sainte, des Discours, des Panégyriques, des Lettres, etc. L’une des meilleures éditions est celle de Fronton du Duc (Paris, 1615), avec une version latine.


GRÉGOIRE DE TOURS (Georgius Florentius), historien et prélat français, né vers 544 en Auvergne, mort k Tours en 595. Il appartenait k une famille illustre ; mais, vu l’état de barbarie où était tombée la Gaule après les invasions, il ne put recevoir qu’une éducation incomplète, sous la discipline de son oncle saint Gai, évêque de Clermont, puis de son successeur Avit. Après avoir reçu les ordres, il vécut quelque temps k la cour du roi d’Austrasie, et fut élevé, en 573, k l’évéché de Tours, qui était en quelque sorte le patrimoine de sa famille. Il osa résister k Frédégonde et à Chilpéric, qui voulaient arracher de l’asile de Saint-Martin de Tours le duc Guntran et le jeune Mérovée, défendit Prétextât, évêque de Rouen, accusé devant un concile (577) qui n’était que l’aveugle instrument de Frédégonde. Poursuivi par la haine implacable de cette reine, il n’en joua pas moins dans la suite le rôle de conciliateur dans-les luttes dynastiques des rois francs, et contribua notamment au traité d’Andelot (587). Son ouvrage le plus important est Yf/istoria Franrortim, monument aussi précieux pour l’histoire de l’ancienne Gaule que l’ouvrage d’Hérodote pour la Grèce. Le style en est barbare et la narration lourde et sans méthode ; mais on y trouve les renseignements-les plus curieux sur les faits contemporains et sur les mœurs franques et galloromaines. La partie capitale est la narration qui s’étend du quatrième au dixième et dernier livre, et qui comprend de 547 k 591.

« Par une coïncidence fortuite, mais singulièrement heureuse, dit Augustin Thierry, cette période (le via siècle), si cumplexe et de couleur si mélangée, est celle-lk même dont les documents originaux offrent la plus de détails caractéristiques. Elle a rencontré un historien merveilleusement approprié à sa nature dans un contemporain, témoin intelligent et témoin attristé de cette confusion d’hommes et de choses, de ces crimes et de ces catastrophes au milieu desquelles se poursuit la chute irrésistible de la vieille civilisation. Il faut descendre jusqu’au siècle de Froissart pour trouver un narrateur qui égale Grégoire de Tours dans l’art de mettre en scène les personnages et de peindre par le dialogue. Tout’ce que la conquête de la Gaule avait mis en regard ou en opposition sûr le même sol, les races, les" classes, les conditions diverses, figure pêle-mêle dans ses récits, quelquefois plaisants, souvent tragiques, toujours vrais et animés. C’est comme une galerie mal arrangée de tableaux et de figures en relief ; ce sont de vieux chants nationaux écourtés, semés sans liaison, mais capables de s’ordonner ensemble et de former un poème, si ce mot, dont nous abusons trop aujourd’hui, peut être appliqué à l’histoire. » On a encore de Grégoire de Tours des recueils de légendes et de vies de saints où, au milieu des fables les plus grossières, traditions naïves du temps, l’érudit peut encore recueillir d’utiles passages et de précieuses indications. Les Œuores complètes de Grégoire de Tours ont été publiéespar DomRuinart(1699). VHistoire des Francs, insérée dans le recueil de Dom Bouquet, a été publiée et traduite dans la collection Guizot. La dernière édition

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1499

a été publiée aux frais de la Société pour l’histoire de France. M. Bordier en a donné une traduction française.


GRÉGOIRE Ier (saint) le Grand, pape, né k Rouie vers 540, d’une famille ilustre, mort dans la même ville en 604. Il fut d’abord préteur de Rome et mena une vie fastueuse ; mais bientôt le mépris des grandeurs humaines le conduisit k l’enthousiasme religieux. Il se démit de sa charge, consacra son immense fortune k des fondations ou k des œuvres pieuses, entra dans les ordres, fut envoyé comme nonce k Constantinople par Pelage II, et succéda k ce pontife (590), dont il avait été le secrétaire. Sa modestie s’effraya de l’éclat et de la responsabilité d’une dignité qui lui avait été conférée d’une voix unanime par le clergé, le sénat et le peuple de Rome, et il fallut les plus vives instances pour lui faire accepter cette solennelle élection. En ce moment, l’Italie était ravagée par les Lombards ; la peste et la famine étaient dans Rome ; le Tibre était débordé, mille fléaux désolaient les populations déespérées. Grégoire s’appliqua avec un soin persévérant, et dans la mesure des pouvoirs restreints de la papauté à cette époque, k porter remède k ceux de ces mauxque la sagesse humaine pouvait conjurer. Il négocia adroitement avec les Lombards, et, s’il ne réussit pas complètement, il préserva au moins la ville de Rome ; il veilla aux approvisionnements, releva les édifices et les églises renversés, réorganisa autant qu’il le put les Églises de l’Occident, s’éleva contre la corruption du clergé, combattit les hérésies, et tenta, mais sans succès, à ce qu’il semble, d’étendre sa juridiction sur les Églises d’Orient. C’est même assez gratuitement qu’on l’a représenté comme le chef d’une puissante théocratie qui embrassait toutes les Églises d’Occident. La papauté tenait k cette époque une place beaucoup plus modeste. Soumise aux empereurs de Constantinople, qui s’étaient réservé le droit de donner 1 investiture aux papes, elle n’avait qu’un pouvoir temporel insignifiant et une puissance morale restreinte et souvent contestée.’ C’est k ce pontife qu’on doit la conversion de la Grande-Bretagne, où il envoya (596) des missionnaires sous la conduite du moine Augustin. Il a aussi attaché son nom à une réforme de la liturgie et k une réglementation des chants sacrés. L’ardeur de

son zèle chrétien et son mép.ris prononcé pour la littérature profane l’ont fait accuser d’à voir détruit un grand nombre de manuscrits do l’antiquité et même dégradé les monuments de l’art païen ; mais cette accusation, suivant Bayle lui-même, est fausse, ou tout au moins fort exagérée. Le plus ancien auteur où on la trouve mentionnée est Jean de Salisbury, qui vivait environ six siècles après le saint pontife, et qui ne cite d’ailleurs aucuno autorité k l’appui de son assertion. Grégoire le Grand succomba aux fatigues de son pontificat, et aux accès de goutte qui le retenaient au lit depuis plusieurs années. Il a laissé un grand nombre d’écrits d’une latinité barbare, des Homélies, un Pastoral, traité des devoirs du pasteur, des Dialogues, des Commentaires sur Job, dés Lettres intéressantes pour l’histoire de son pontificat, etc. La plus ancienne édition de ses œuvres est celle de 1518 (Paris) ; la meilleure est celle de Denis de Sainte-Marthe et Bessin (Paris, 1705, 4 vol. in-fol.). Ce saint est honoré le 3 septembre et le 12 mars.


Grégoire le Grand (ORDRE DE Saint-), fondé par le pape Grégoire XVI, le 1er septembre 1S31. L’ordre de Saint-Grégoire le Grand est destiné à récompenser les services militaires et le mérite civil. Les membres de l’ordre sont divisés en quatre classes : grands-croix du première classe, grands-croix de seconde classe, chevaliers-commandeurs, chevaliers. La décoration consiste en une croix d’or i quatre pointes pommelées d’or ; ejle est émaillée de rouge et porte dans un médaillon rond le buste de saint Grégoire en or sur champ d’émail bleu. Un cercle en or, qui entoure cet écusson, porte ces mots : Cçegorius magnus. Au revers on lit sur champ d’azur la légende de l’ordre : Pro Deo et Principe. Cette croix est surmontée de trophées en or pour les înilitaiFes, et d’une couronne de laurier en émail pour le mérite civil. Les grands-croix de première classe portent la décoration suspendue k une écharpe passée de droite k gauche, et une plaque k rayons d’argent au milieu de laquelle est la croix de l’ordre avec l’effigie de saint Grégoire. Les grands-croix de seconde classe portent la plaque sans rayons, et la même croix en sautoir avec un ruban moins large. Les chevaliers-commandeurs ont la croix au cou, sans plaque sur la poitrine. Enfin les chevaliers suspendent la croix k un ruban qu’ils passent k la boutonnière. Le ruban est rouge, bordé des deux côtés par un liséré jaune orange.


GRÉGOIRE II (saint), pape de 715 à 731. Il naquit il Rome et succéda k Constantin 1er. L’époque de son pontificat fut un temps de troubles et de violences. Ligué avec les Lombards contre l’empereur Léon l’Isaurien et les iconoclastes, il souleva l’Italie contrôla puissance impériale, fit excommunier dans un-concile (729) Léon, qui, de son côté, voulut le faire déposer et arma même des meurtriers contre lui. Au milieu de ces luttes lesLombards, sous prétexte de défendre leur allié Grégoire, s’emparaient des villes d’Italie