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à 1851. Nous citerons parmi ses principaux ouvrages : les Éléments de botanique (1836), reproduits avec des additions dans son Manuel de botanique, souvent réimprimé ; la Flore de l’Amérique du Nord (1838), magnifique ouvrage exécuté en collaboration avec le docteur Torrey, et Q.ui tient plus que ne promet son titre, puisque l’on y trouve aussi les flores du Texas, de l’Orégoh et de la Californie ; Gênera borealia americana illustrata (1848-1856), dont les belles planches ont été exécutées par Isaac Sprague ; un Manuel de botanique pour les États-Unis du Nord (1848), et la Botanique des ÉtatsUnis par l’expédition d’exploration (1854-1857). En outre, M. Gray a publié des mémoires et des articles fort remarqués, dans différents recueils, tels que les Annales du Lycée d histoire naturelle de New-York, les Transactions de la Société philosophique américaine, les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, les Contributions smithsoniennes, etc. M. Gray est l’éditeur du Journal de botanique américaine de Silliman, et a donné son nom (asagrxa) a une plante de la famille des mêlait tîmcées.

GRAY (Jane), reine d’Angleterre. V. Grey.

GRAYE s. f. (gré). Ornith. Syn. de freux.

GRAYER s. m. (gra-ié). Eaux et for.

V. GRAÏIiR.

GBAY’S THURROCK, bourg d’Angleterre, comté d’Essex, à 38 kilom. S.-S.-O. de Chelmsford, sur la rive gauche de la Tamise ; S,350 hab. Briqueterie ; grand commerce de céréales. Belle église paroissiale, en forme de croix et surmontée d’une tour élevée. Aux environs, beau château de Delmont-Castle, d’où l’on jouit d’une vue étendue sur les rives du fleuve.

GHAZALEMA, le Lacididemium des anciens, ville d’Eupagne, prov. et à S3 kilom. N.-O. de Cadix, ch.-l. dejuridiction civile ; 9,437 hab. Importante fabrication de gros draps ; poterie ; commerce de porcs. Antiquités romaines.

ORAZAY, village et commune de France (Mayenne), cant., arrond. et ù 10 kilom. de Mayenne, sur la rive gauche de l’Aran ; 1,3Ï3 hab. Minerai do fer. Source minérale dont les eaux déposent du fer hydrate à l’état pulvérulent. Ces eaux sont efficaces dans le traitement des fièvres intermittentes, les leucorrhées et les anémies. Leur température ordinaire est de 14° Réaumur.

GRAZIA (Leonardo), également connu sous les surnoms de : Leonnrdo du Pîaioiu, de El PUtota et de MalmcHia, peintre italien, né à Pistoie vers 1482, mort à Naples en 1557. D’abord élève de Penni, dit W Fattore, il travailla ensuite avec Raphaël, puis quitta cet illustre artiste pour suivre son premier maître à Mantoue et a. Naples, ) après la mort du Fattore, il se mit à la tête de son atelier. Grazia jouissait, dès cette époque, d’une véritable notoriété, grâce aux fresques qu’il avait exécutées à Rome sous la direction de Raphaël. Ce fut peu de temps après son arrivée à Naples qu’il peignit son fameux Saint Michel, qu on admire encore dans l’église de Santa-Maria-del-Parto. Ce tableau, d’une exécution fort remarquable, est surtout curieux par la façon dont l’artiste a interprété son sujet : il a représenté ie démon sous les traits d’une charmante jeune femme, qui se tord sous les pieds de l’archange, voici, d’après Vasari, comment Grazia lut amené à reproduire sur la toile cette bizarre conception. Un évêque, poursuivi par l’amour d’une jeune fille et ne sachant comment s’en débarrasser, alla trouver l’artiste et se fit peindre sous la forme de saint Michel foulant aux pieds celle qui l’adorait. Lu jeune fille, en voyant ce tableau, comprit qu’elle devait perdre toute espérance et se retira dans un couvent. Outre le Saint Michel, on a de Grazia deux Madones dans la ville de Pistoie et une autre à Berlin. Les œuvres de cet artiste sont remarquables par la correction du dessin, la science du modelé et la riche harmonie de la couleur.

GRAZIANI (Antoine-Marie), historien italien, né à Borgo-San-Sepolcro (Toscane) en 1537, mort à Amelia en 1611. Il avait vingt et un ans lorsqu’il commença ses études classiques ; mais, grâce à son travail et à son intelligence, il regagna vite le temps perdu, apprit la jurisprudence, se rendit à Rome, où il devint secrétaire de l’évêque Commendon (1560), accompagna en Allemagne et en Pologne ce prélat, devenu nonce et cardinal, puis revint à Rome (1584), où Sixte-Quint le prit pour secrétaire. Après la mort de ce pontife, Graziani s’attacha au cardinal Montalto, contribua a faire élire pape Clément VIII, qui le nomma évêque d’Amelia (1592), fut envoyé, quatre ans plus tard, en qualité de nonce, à Venise, fit preuve, comme diplomate, d’autant de prudence que d’habileté puis se retira dans son diocèse (1598). Outre des manuscrits, on a de lui plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : De bello cyprio (Rome, 1624, in-12) ; De casibus virorum illustrium (Paris, 1680, in-4o), livre publié par Fléchier et traduit en français par Le Pelletier ; De scriptis invita Minerva libri XX (Florence, 1725, 2 vol. in-4o), où l’on trouve une histoire de Borgo-San-Sepolcro, des mémoires sur sa famille, etc.

GRAZIANI (Jérôeme), comte de Saryana, poëte italien, né à Pergola, duché d’Urbin, en 1604, mort en 1675. Il devint secrétaire du duc de Modène, François Ier, qui, charmé de ses talents, lui donna le titre de comte de Saryana. Graziani a publié : Cleopatra, poëme en six chants (Bologne, 1626) ; la Conquista di Granata (Modène, 1650) ; Il Colosso, panégyrique du cardinal Mazarin (Paris, 1656, in-fol,) ; Varie poesie (Modène, 1662), etc. Ces ouvrages, qui eurent beaucoup de vogue ilrs de leur apparition, se ressentent du mauvais goût du temps. Sa tragédie de Crommell (Bologne, 1671) eut surtout un succès prodigieux et fut considérée alors comme un ouvrage classique, tant pour la vérité des caractères que pour la correction du style et l’harmonie des vers.

GRAZIANI (Gratien), général français, né à Olmo (Corse) en 17G2, mort à Bastia en 1323. Il s’engagea d’abord dans le Royal-Corse, qu’il quitta en 1782. Lorsque la Révolution éclata, Graziani, qui se trouvait à Amis, fut nommé capitaine de la garde nationale de cette ville. De retour en Corse en 1791, il fit partie du 16^ bataillon levé dans l’île par décret de la Convention, prit part, de 1793 à l’an III, à la campagne de Corse contre les Anglais, devint commandant delà ville de Saint-Florent, où il soutint pendant trois mois un siège meurtrier, puis se jeta avec le général Gentili dans Bastia, où il fît des prodiges de valeur. En l’an IV, il passa à l’année u Italie, se distingua au blocus de Gènes, et attira l’attention de Masséna, qui se l’attacha comme aide de camp. Chargé par son général d’une mission pour Bonaparte, il franchit les lignes ennemies et arriva à temps pour assister à la bataille de Marengo. En 180C, il passa au service du roi Murât, qui le nomma chef d’état-major de la 4e division militaire, seconda puissamment les efforts de Salicetti pour maintenir la conquête, mais ne fut pas compris dans sa disgrâce, et, en récompense de ses succès dans la répression de la révolte des Calabres, il reçut du roi Murât le gouvernement de la province d’Otrante (1814). Fait prisonnier par les Autrichiens le 1er juin 1815, il ne fut échangé qu’au bout d’une année ; il rentra alors en France, et accepta, en 1S17, le grade de colonel d’état-major.

GRAZIAM (Jean-Baptiste Ballanti, dit), sculpteur italien, né à Faenza en 1762, mort en 1835. Il apprit d’abord la gravure en taille-douce sous Boschi, dit le Cartoncini, puis s’adonna entièrement à l’étude de la sculpture, et visita, pour se perfectionner, Rome et les principales villes de l’Italie. Cet artiste, très-habile modeleur, a exécuté un nombre considérable de statues, de madones, de saints en stuc colorié, etc. Nous citerons de lui : une statue de Saint Michel, en plâtre, à Faenza ; Saint François soutenu par un ange, à l’église Notre-Dame-des-Anges, à Bologne ; Sainte Marguerite et Y Immaculée Conception, à l’Annuuziata de Bologne, etc.

GRAZIAM (Ludovico), chanteur italien, né à Fermo (États-Romains) en août 1823, mort en 1869. Il débuta au théâtre Valle de Rome et se fitentendre au Théâtre-Italien de Paris, dans Don Pasquale, en 1852. Attaché depuis aux scènes de Vienne, de Milan, de Turin, de Venise, de Trieste, de Palerme et de Naples, il reparut à Paris en 1858, et y obtint de beaux succès dans le Giuramento, Engagé ensuite à Londres, puis à Barcelone, il retourna en Italie, fut favorablement accueilli à Bologne et se fixa enfin au théâtre Apollo de Rome. Sa belle voix de ténor s’est fait admirer surtout dans le rôle de Germon de la Traoiata, spécialement écrit pour lui, dans 11 Trooalore, Un ballo in maschera et liigoletto.

GRAZIANI (Francesco), célèbre chanteur italien, frère du précédent, né à Fermo (Etacs-Romains) le 26 avril 1829. Il débuta, comme baryton, à. Aseoli. Engagé aux Italiens à Paris, il y fit ses débuts en 1851 dans Lucrezia Borgia. Il parut ensuite sur les scènes de Pise et de Florence et revint à Paris (1853-1854) se produire dans le rôle d’Aston de Lncia di Lammermoor. Les journaux parisiens constatèrent qu’il possédait une des voix de baryton les plus fraîches, les plus agréables, qu’il savait la manier avec beaucoup d’art ; mais on trouva son jeu un peu froid ; le rôle de don Carlo, d’Ernani, fut pour lui l’occasion d’un succès. Après avoir passé l’été de 185-4 à New-York, Graziani revint à Paris, où il fut engagé aux Italiens jusqu’en 1861, pour les saisons d’hiver ; en même temps, il était engagé à Londres pour les saisons d’été. En 1861, il signa un engagement de trois ans pour Saint-Pétersbourg. Parmi les principaux rôles de Graziani, nous citerons ceux qu’il a remplis dans les opéras qui suivent : 1 Masnadieri, Don Pasquale, Luisa Miller, Maria di Rohan, Lucia di Lammermoor, Ernani, l’Elisire d’amore, la Favorita, Il Trovatore, la Donnadel lago, Otello, I Puritani, Béatrice di Teada, le Tre nozze, Assedià di Firenze, Il Barbiers di Sioiglia, Don Giovanni, Marta, Il Giuramento, la Traviata, Bigoletto, Un Ballo in maschera, etc.

Grnxieiia, épisode, par Lamartine (Paris, 1849). C’est le principal et le plus charmant épisode des Confidences. C’est tout un petit roman, historique paraît-il, et dont le poète de Jocetyn et des Méditations est le héros. Mal’ heureusement, comme Jocelyn, comme aussi

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Raphaël, il pèche par le manque d’action réelle ; défaut que l’on remarque dans tout ca qu’a écrit Lamartine. Il raconte, avec un grand mélange de beautés et de longueurs descriptives, une aventure de sa première jeunesse dans une famille de pêcheurs napolitains. Il partageait leurs travaux, il vivait avec eux, il était le dieu de la maison. Bientôt leur fille, jeune et charmante enfant du nom de Graziella, éprouva pour lui un de ces sentiments profonds, irrévocables, qui absorbent la vie et en disposent pour toujours. Tout ce début du récit est empreint d’une grâce charmante, plein d’émotion et de poésie. « Un des plus heureux passages de 1 épisode de Graziella, dit Sainte-Beuve, c’est quand le poète, après une tempête qui l’a jeté dans l’île de Procida, réfugié au sein d’une famille de pêcheurs, se met à lire et à traduire à ces pauvres gens, durant la veillée, quelques-uns des livres qu’il a sauvés du naufrage. Il y a trois volumes en tout : l’un est le roman de Jacopo Ortit, l’autre est un volume de Tacite, le troisième est Paul et Virginie. Le poiite essaye vainement de faire comprendre à ces bonnes gens, tout voisins de la nature, ce que c’est que la douleur de Jacopo Ortis, et ce que c’est que l’indignation de Tacite ; il ne réussit qu’a les ennuyer étales étonner. Mais Paul et Virginie ! A. peine a-t-il commencé a le leur traduire, qu’à l’instant la scène change, les physionomies s’animent, tout a pris une expression d’attention et de recueillement, indice certain de l’émotion du cœur. La note naturelle est trouvée, les larmes coulent ; chacun a sa part dans l’attendrissement. La pauvre Graziella surtout va puiser dans cette lecture charmante du livre innocent le poison mortel qui la tuera. Il y a là une admirable analyse de Paul et Virginie, telle qu’un pofete seul a pu la faire. » Le poëte répond h l’amour de la jeune corailleuse, ou du moins il croit y répondre, il croit l’aimer ; mais ce qu’il ressent, l’émotion qui l’agite en présence des beaux yeux noirs de Graziella, ce n’est pas l’amour, ce n’en est que le frisson. Cette pas- : sion, d’ailleurs restée pure, le poète la raconte aussi naïvement que si c’était un autre qui, en fût l’objet ; il se dit, il se montre adoré, il veut que le lecteur comprenne bien tout le ; prestige qui s’attachait à sa personne. Et pourtant, quoi qu’ait fait le poète pour rester i au premier plan dans le tableau qu’il a tracé, il n a pu y réussir. C’est la douce et pure ! physionomie de la jeune Napolitaine qui illumine chaque page du récit, et l’intérêt tout entier se concentre d’autant mieux sur elle qu’on pressent la triste réponse qui sera faite à son cœur le jour où il ne pourra plus s’empêcher de parler. En effet, la mère du voyageur qui s’oublie à Naples exige absolument son retour ; il part, mais il promet de revenir à une époque fixée. A cette époque, malheureusement, il se trouve à Paris, et il y mène une vie de plaisir et de dissipation. Ses compagnons se seraient trop moqués de sa liaison avec la fille d’un pêcheur ; il aurait rougi de la leur avouer, et, son orgueil l’emportant sur son amour, il reste. Il reste sans songer que là-bas on compte sur sa parole, et qu’à force d’attendre, on finit par se désespérer, La pauvre GrazieUs meurt de son amour.

Le poBte a consacré à ce funèbre souvenir l’un des plus beaux morceaux de ses Harmonies, l’élégie intitulée le Premier regret, que nous ne pouvons donner en entier :

Sur la plage sonore où la mer de Sorrente Déroule ses flots bleus aux pieds de l’oranger Il est, près du sentier, sous la haie odorante, Une pierre petite, étroite, indifférente

Aux pas distraits de l’étranger ! La giroflée y coche un seul nom sous ses gerbes, Un nom que nul écho n’a jamais répété ! Quelquefois seulement, le passant arrêté, Lisant l’âge et la date en écartant les herbes Et sentant dans ses yeux quelques larmes courir, Dit : Elle avaitseiîe ans ! C’est bien tût pour mourir !

«L’épisode de Graziella, dit M. Gustave Planche, commence d’une façon délicieuse. Au moins dans cette passion, il y a quelque chose de vrai. Si le poste n’est pas sincèrement épris, et la fin du récit ne le prouve que trop ; si, malgré sa jeunesse, qui devait allumer dans son cœur un foyer de tendresse, il se laisse adorer comme Gœthe parBettina, sans éprouver un seui des sentiments qu’il inspire ; s’il accepte l’admiration et l’extase comme un tribut légitime, l’amour de Graziella pour le jeune étranger est tour à tour plein de grâce, d’abandon, de confiance, calme dans sa douleur, résigné jusque dans son désespoir. Cette pauvre tille qui s’enfuit pour ne pas épouser son cousin qu’elle ne peut aimer, qui s’enfuit sans dire un mot de

plainte ou de reproche à l’homme qu’elle

aime de toutes les forces de son âme, offre

| un mélange touchant d’exaltation et de naïveté. Le poëte a eu raison de pleurer sur la mort de Graziella comme sur une faute que nul repentir ne pourrait effacer. Quand on a eu le bonheur de rencontrer sur sa route un cœur aussi pur, aussi candide, aussi passionné, fut-on incapable de partager l’amour qu’on lui inspire, il faut le traiter avec respect, avec piété, et ne pas l’abandonner comme un hochet inutile, après s’être donné le spectacle de cet amour condamné au désespoir. »

MM. Jules Barbier et Michel Carré ont essayé de mettre sur le théâtre le sujet de

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Graziella, dans un drnme-viudevtlle réprésenté au Gymnase en 1849, et le talent de Mme Rose Chéri, qui jouait le rôle principal, assura le succès de leur pièce.

GRAZIOLI (Pierre), écrivf.in italien, né k Bologne en 1700, mort en 17 53. Il s’adonna à l’enseignement, devint recteur du collège des barnabites à Bolotrne, puis supérieur du séminaire de cette ville. Se.- : principaux ouvrages sont : De prieclaris Mcdiolani gdificiis qux Ahenobarbi cladem anteresserimt, dissertalio (1*25, in-4o) ; PrxstanHa ufrortim qui in congregaiione sancti Paul’ vulgo Barnabitarum memoria nostra floruerunt.

GRAZIOSO adv. Crra-dzi-o-zo —mot ital. qui signifie gracieusement). Mus. D’une manière douce, gracieuse et un peu lento : Ce morceau doit être chanté grazioso.

GRAZZ1N1 (Antoine-Français), poète et littérateur italien, né à Floren : e en 1503, mort en 1583. Issu d’une famille roble, il n’en fut pas moins dans sa jeunesse p acé chez un apothicaire. Il était déjà connu dans les lettres lorsqu’il contribua, en 1540, à la fondation do l’Académie florentine, désignée d’abord sous le nom des Humides. Si.ivant l’usage du temps, il prit un emblème et un nom académique, et s’appela U Lnsca, mot qui signifie dard et qui désigne aussi uni ! sorte de carpe. Exclu de cette compagnie à propos d’une querelle grammaticale, il devint l’un des principaux fondateurs de l’Académie de la Crusca. dont le nom, qui signifie son, indiquait l’intention d’exclure de la langue les expressions vicieuses, comme on sépare le son de la farine. La vie de Grazzini. absorbée par les travaux et les débats académiques, n’offre pas d’incidents plus remarquables que des querelles littéraires absolument dépourvus d’intérêt. Une partie de ses ouvrages est perdue. Parmi ceux qui nouii restent, on distingue sept comédies (Venise, 1582, in-8") purement écrites, mais où manquent l’imagination et la gaieté, et dont Ginguené ne paraît pas faire un grand cas : des sonnets et àesrapito’i (Florence, 1584, 2 vol. in-S°), pièces satiriques ; la Guerre des monstres (Florence, 1584, in-4»), «oërne burlesque et satirique. C’est surtout a s’s Nouvelles (imprimées longtemps après s* mort) que cet écrivain doit sa réputation. Ces nouvelles, écrites dans la manière de Boccace, sont une curieuse peinture des mœurs florentines à cette époque. Au témoignage de Ginfruené, C’est un des écrits qui ont ie plus contribué aux progrès de la langue italienne au xvtc siècle. D’un style pur et élégant, elles sont loin cependant du modèle sous le rapport de l’imagination, de la verve et de l’invention. On en n une traduction française par Lefèvre de Villebrune (t776, 2 vol. ir-S°).

GRÉ s. m. (gré — du lat. gratum. chose agréable. Curtius rapporte ce mot latin à la racine sanscrite hnr, ghar. désirer vivemsnt, qui se trouve aussi dans le grec chairô, so réjouir, charis. grâce. Bothlingck et Roth comparent grntus au sanscrit qtirta. qui signifie proprement bienvenu, aaréable). Volonté, fantaisie, intention, libre détermination ; bon plaisir : Se marier contre le gré de ses parents.

Oui, vraiment, il n’est rien 3e plt s doux dans la vie, Que d’aller, de venir au gré de sen envie.

C. d’Harlevule.

Il Goût, sentiment, opinion, -nanière de voir : On ne peut pas être au gré de tout le monde. Les affections sont aussi différentes que le sont les caractères, et te gré de l’un est souvent tout opposé à celui de l’autre (Bourdal.)

— Fig. Volonté, fantaisie attribuée par nr-taphore à des êtres physiques ou métaphysiques dont la puissance est irrésistible ou victorieuse : Se laissa aller au gré du courant. Chevrlure qui voltige a t grk des vents. Changer d’opinion au gré des événements. Les hommes flottant au grk de l’inconstance humaine. (Mass.)

Nous avons assez vu, sur la mer de ce monde, Errer au orê du vent notre nef vigabonde.

Racine.

Bon gré, mal gré, de gré ou de force, Nonobstant toute résistance, qu’on le veuille ou non : La Déforme a imprimé, BON GRÉ, mai, gré, à ta société européenne un mouvement décisif vers la liberté. (Guizot.)

De gré à gré, À l’aini.tb e, d’un commun accord : Vente de GRÉ A. gré.

Savoir gré, savoir bon gré, beaucoup de gré, sauoir mauvais gré, peu dr gré à quelqu’un, Se montrer satisfait ou mée mtent des paroles, de la conduite, des procédés de quelqu’un : On ne peut savoir mauvais crk à un homme d’avoir dit son opinion et do l’avoir appuyée de son mieux. (Grimm.)

sommes.

Peu de grands sont nés bons dans le siècle où nous L’univers leur sait gré du mal qu’ils ne font pas.

La Fontaine.

— Syn. De bon gré, de bon cœur, dcbouuo

grâce, etc. V. DE BON CŒUR IIU mot CŒUR.

GRÉAGE s. m. (gré-a-je — rad. gréer). Mar. Action de gréer un navire : Le gréage d’une frégate.

GHEAT-BAHRINGTON, bîurg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Massachusetts, à 105 Èilom. N. de Bridgsport ; 3,265 hab.

Grcat-Easicrn (grète-isteum) (Grand-Onen-