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che oasis dans un désert calciné. Philippe V s’y confina dans une solitude absolue lors de son abdication en 1724 ; ce fut le monastère de Yuste de cet héritier de Charles-Quint.

GRANJA, ville du Brésil, prov. de Ceara, par 3° 25’ de Int. S. et 43° 9’ de long, (méridien de Paris), sur la rive occidentale de la rivière Camocim, à 30 kilom. de son embouchure dans l’Atlantique. Port formé par la nature, très-commode et très-fréquenlé par des navires de tout tonnage. Cette ville, fondée en 1779, est très-florissante. Cour d’assises, justice de paix, délégation de police ; deux écoles primaires pour les deux sexes. On trouve aux environs des mines d’or et d’argent qui ne sont pas exploitées.

GRANJOS (Robert), fondeuren caractèreset graveur fiançais qui vivait au xvr» siècle. Il commença par être imprimeur à Paris, où son père exerçait la profession de libraire, puis alla s’établir à Lyon, où il grava des poinçons pour l’impression de la musique. Par la suite, Granjon se rendit en Italie, s’adonna à la gravure des caractères orientaux, reçut pour chaque alphabet 300 écus du pape Grégoire XIII, qui défendit l’exportation de ses types, et fut mis par les Médicis à la tète de leur imprimerie orientale, pour laquelle ils dépensèrent environ 40,000 écus. De retour à Paris, il perfectionna les caractères grecs. Son alphabet passe pour être ce qu’on a gravé de plus beau en ce genre. Il avait pris pour marque un marais où poussent de grands joncs. On cite, parmi ses meilleures impressions, la traduction des Satires d’Horace par François Habert (Paris, 1551) ; VAlexandréide (Lyon, 1558, in-4o) ; les Quatre Évangiles (1531, in-fol.) en arabe et avec une version latine interlinéaire.

GRANNONUM, nom latin de Granvillh.

GRANO s. m. (gra-no). Métrol. Monnaie de l’île de Malte, valant 6 piccioli ou 9 centimes. Il Monnaie de Naptes qui vaut un centième de ducat ou * cent.,2.

GRANO-LAMELLAIRE adj. Miner. Qui est composé de grains, avec des indices sensibles de joints naturels.

GHAN-SASSO, massif de montagnes de la chaîne centrale des Apennins, dans l’Italie méridionale. Son plus haut sommet, le Monte-Corno, à 17 kilom. N.-E. d’Aquila, s’élève à 2,980 mètres.

GHANSEE, ville de Prusse, prov. de Brandebourg, régence de Potsdam, à 61 kilom. N. de Berlin, sur un lac que traverse le Rhin ; 4,500 hnb. Fabrication de draps ; toiles, lainages. La place du Marché est ornée d’un monument en fonte érigé en mémoire de la reine Louise.

CHANSON, en latin Grandisonium, ville de Suisse, dans le canton de Vaud, à 32 kilom. N. de Lausanne, sur la rive O. du lac de Neuchâtel ; 2,500 hab. Ch.-l. du district et autrefois de la seigneurie de son nom. C’est entre Granson et Concise que les Suisses remportèrent une célèbre victoire sur le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, en 1476. Dans le port se voit une pierre qui, à en croire la tradition, servait d’autel aux premiers habitants lorsqu’ils sacrifiaient à Neptune. » L’église est aussi curieuse que remarquable, dit M. Blavignac ; ancien temple païen, suivant la tradition locale, on la prendrait, au premier coup d’ceil, pour une basilique primitive ; mais un examen plus approfondi y fait apercevoir l’art chrétien. Elle est bâtie en forme de croix latine régulièrement orientée, et dix arcades séparent la nef des bascôtés ; ces arches, à plein cintre, reposent sur des colonnes dont les fûts, en marbre et en granit, sont antiques pour la plupart et ont été apportés des ruines d’Avenches. Des bases et-des chapiteaux d’une grande valeur archéologique accompagnent ces fûts, de hauteurs et de diamètres inégaux ; une série d’arcades appliquées correspond aux précédentes et décore les murs des bas-côtés. La voûte centrale est en berceau, et celles des bas-côtés en cercle ou en demi-cintre. Quatre piliers carrés, réunis par de grands arcs, se trouvent aux angles de lu croisée ; c’est sur cet ensemble que se dresse le clocher, de forme rectangulaire. La voûte circulaire de la croisée s’élève h. une hauteur considérablement plus grande que celle de la nef, et le sommet de la voûte est percé d’une grande ouverture rondo. » Le château fut le manoir des sires do Granson, l’une des plus illustres familles de la Suisse

Grnninii (nATAiLLK de). Les passions indomptables de Charles le Téméraire le conduisaient rapidement à sa perte ; il était devenu do ceux dont on a si bien dit : Quos vult perdere, Jupiter dementat. Il venait de conquérir la Lorraine, dans l’espoir de reconstituer l’ancien royaume de Bourgogne, qui devait comprendre la Lorraine, les États do Savoie, une partie de la Suisse et le Dauphiné ; il espérait même amener le vieux roi René a lui céder la Provence. « Il tâchoit à. tant de grandes choses, dit Commines, qu’il n’avoit pas de temps à vivre pour les mettre à fin, et étoient presque impossibles, car la moitié de l’Europe ne l’eût su contenter. » Dans de telles circonstances, et en vue des projets qu’il avait formés, il semblait que Charles eût dû chercher à se concilier les villes libres de la haute Allemagne et surtout les Suisses, adversaires déclarés de la

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maison d’Autriche : il fit précisément le contraire. L’esprit de ce prince resta toujours fermé aux inspirations d’une sage politique. Sigismond d’Autriche lui avait engagé les cantons d’Alsace et de Souabe ; Charles en confia le gouvernement à une sorte de Gessler, Pierre de Hagenbach, qui sembla prendre à tâche de rendre la domination bourguignonne un objet d’horreur pour toutes les populations du Rhin. Non content de fouler aux pieds tous les droits et toutes les traditions, d’accabler d’impôts arbitraires les habitants de son gouvernement et d’envoyer àl’échafaud quiconque lui résistait, Pierre de Hagenbach menaça les villes voisines, Colmar, Mulhouse, Strasbourg, Baie, pour les obliger à accepter la protection de Charles. Les Suisses ayant réclamé pour la ville de Mulhouse, leur alliée, le tyranneau leur répondit « qu’il écorcheroit l’ours de Berne pour s’en faire une fourrure. » Les Bourguignons, dit M. Henri Martin, apprirent à leurs dépens que l’ours savait défendre sa peau.

Les Alsaciens et les Suisses envoyèrent des députés à Charles pour lui demander justice ; le duc les traîna à sa suite" de ville en ville sans daigner leur répondre, et, lorsqu’il le fit, à Dijon, ce fut pour approuver tout ce qu’avait fait Pierre de Hagenbach. Les Suisses, oubliant alors leur haine séculaire contre la noblesse de la haute Allemagne, signèrent, le 25 mars 1474, un pacte de défense mutuelle avec le duc Sigismond d’Autriche, les évêques de Bâle et de Strasbourg, le margrave de Bade, et les villes libres d’Alsace. Les Alsaciens s’insurgèrent alors contre Pierre de Hagenbach, qu’ils surprirent et condamnèrent à mort. Il fut décapité près de la porte de Brisach, le 9 mai 1474.

Rien ne saurait exprimer à quels éclats de colère s’abandonna le duc de Bourgogne en apprenant cette exécution ; incapable, néanmoins, d’un plan suivi, il ajourna sa vengeance pour se lancer dans de nouvelles entreprises. Dans cet intervalle, les ligues suisses déclarerept la guerre au comte de Romont, prince de la maison de Savoie, mais serviteur dévoué du duc de Bourgogne, qui possédait le pays de Vaud, et battirent, à Héricourt, ses troupes réunies à celles du maréchal de Bourgogne. À cette nouvelle, Charles jura d’exterminer les Suisses, et, dès que le soin de ses autres affaires le lui. permit, il entra en campagne contre eux (janvier 1476), n’attendant pas même le printemps pour aller guerroyer dans ce rude pays. Il avait rassemblé 30,000 hommes sur les frontières de la Franche-Comté, où il avait été rejoint par le comte de Romont, qui lui amenait 4,000 Savoyards et 6,000 aventuriers’ italiens commandés par Campo-Basso, ce qui portait le chiffre de son armée à 40,000 hommes. Lorsque les Suisses apprirent que le « grand-duc d’Occident « avançait contre eux à la tête d’une armée si formidable, amenant avec lui la plus belle artillerie de l’Europe, ils sentirent leur courage fléchir un instant, et ils envoyèrent à Charles des ambassadeurs pour essayer de détourner l’orage. En voyant le luxe qu’étalaient le camp et l’armée du duc, ils crurent le dégoûter de son entreprise en lui traçant un énergique tableau de leur pauvreté. Commines rapporte qu’un de ces envoyés lui dit : « Monseigneur, vous n’avez rien à gagner contre nous ; notre pays est pauvre et stérile ; les éperons et les mors des chevaux de votre host valent plus d’argent que tous les hommes de nos territoires n’en sauraient payer pour leur rançon, s’ils étaient tous pris. ■ Charles demeura inébranlable. À son approche, les garnisons

suisses évacuèrent les places appartenant au comte de Romont pour se retirer à Granson, petite ville située sur la rive occidentale du lac de Neuchâtel. L’armée bourguignonne assiégea aussitôt Granson, qui se défendit vaillamment ; mais un traître s’introduisit dans la ville et annonça que Fribourg était en flammes, que Berne et Soleure avaient capitulé. Les 800 Suisses de la garnison, troublés de ce rapport, consentirent à se rendre au camp de Charles pour demander merci, n Par saint Georges ! s’écria le duc en les voyant, quels gens sont ceci ? — Monseigneur, répondit le traître, c’est la garnison de Granson qui s’est mise à votre miséricorde.

— Eh bien ! qu’on les donne à Maillotin le Barré. » C’était le nom de son prévôt des maréchaux, ■ lequel, sans pitié et miséricorde, en fit pendre, par trois bourreaux, aux arbres prochains, le nombre de 400 ou environ, et les autres furent noyés au lac. »

Les Suisses ne tardèrent pas à arriver, pour venger leurs frères, descendant des hautes vallées et se précipitant « à grands sauts, avec chants d’allégresse, ... tous hommes de martial courage, taisant peur et pourtant plaisir à voir. » Ils étaient au nombre d’environ 20,000, conduits par l’avoyer de Berne, Nicolas de Scharnacthal. Le 3 mars au matin (1476), ils s’avancèrent de Neuchâtel contre l’armée de Bourgogne, à travers des chemins couverts de neige ou changés en fondrières par la pluie, traversèrent les hauteurs au dessus de Vaux-Marcus et descendirent dans la plaine en formant un carré long, au centre duquel flottaient les bannières de Berne et de Lucerne. Charles avait assis son camp dans une excellente position, et il n’avait qu’à attendre les Suisses dans ses retranchements ; mais il ne voulut pas leur laisser l’honneur de l’attaque. > Marchons à ces

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vilains, s’écria-t-il, quoique ce ne soient pas gens pour nous. » Il conduisait lui-même son avant-garde, composée de l’élite de ses hommes d’armes, sur un chemin resserré entre le lac et les montagnes, où la cavalerie ne pouvait se déployer. Le champ de bataille ne pouvait donc être plus mal choisi ; « mais le duc n’écoutait aucune observation et oubliait les règles les plus élémentaires de cet art de la guerre qu’il avait tant étudié ; l’orgueil, l’entêtement, la colère exaltaient son cerveau jusqu’à la folie. » (H. Martin.)

Lorsque les Suisses ne furent plus qu’à une centaine de pas des Bourguignons, ils s’agenouillèrent dévotement, selon l’ancien usage de leurs pères, se découvrirent la tête et firent leur prière en se recommandant à. Dieu. « Ils. demandent merci, criaient les Bourguignons ; voyez ces vilains qui nous veulent faire la guerre ; ils n’osent pas même la commencer. » Les gens du duc furent bientôt détrompés : les Suisses se relevèrent et continuèrent leur marche avec un bruit effroyable, au cri répété de : Granson.’ Granson/ comme pour s’exciter au souvenir de leurs frères mis traîtreusement à mort. Ils formaient un carré long, tout hérissé de piques de 18 pieds, contre lequel vinrent se briser les premiers escadrons de Charles et de la noblesse bourguignonne. Là tombèrent successivement les plus vaillants chevaliers de l’armée de Bourgogne, le sire de Château-Guyon, Louis d’Aymeries, Jean de Lalaing, Saint-Sorlin, Poitiers, Pierre de Lignano, et le redoutable bataillon carré avançait toujours. Le duc ordonna alors un mouvement de retraite vers le camp, pour trouver un meilleur terrain. Il était alors trois heures de l’après-midi ; tout à coup le soleil dissipa les nuages et fit étinceler les armures d’une se ■ conde division suisse qui descendait pour prendre les Bourguignons en flanc. En même temps, un long mugissement retentit dans la montagne : c’étaient les sons terribles du taureau d’Uri et de la vache d’Unterwalden. On nommait ainsi deux énormes trompes de cornes d’auroch, qui, selon la tradition, avaient été laissées aux ancêtres des Suisses par Pépin et Charlemagne. Les gens d’Uri, d’Unterwalden et de Lucerne avaient tourné par un sentier abrupt à travers les sapinières, et débouchaient impétueusement sur la gauche des Bourguignons.

« À ces sons effrayants, à la vue de ces nouveaux adversaires, dont on voyait reluire les armes aux rayons d’un pâle soleil d’hiver, et qui descendaient des hauteurs, tête baissée, à grands pas, comme si rien ne dût les arrêter, une terreur panique s’empara de l’armée bourguignonne ; tout s’enfuit, tout se dispersa, l’armée s’éparpilla dans toutes les directions, comme • fumée épandue par vent de bise. ■ En vain Charles, furieux et indomptable, chercha à rallier ses soldats et à les ramener au combat, se précipitant partout où le danger était le plus imminent ; les divers corps de son armée se dispersaient dès qu’il les avait quittés. Déjà les vainqueurs avaient traversé son camp et ses soldats avaient dépassé Granson dans leur retraite, lorsqu’il se résigna lui-même à chercher son salut dans la fuite, furieux, désespéré, n’ayant plus autour de lui que cinq cavaliers seulement. Et, comme il faut que souvent les circonstances les plus tragiques aient leur côté ridicule, il était accompagné de son fou qui, ayant entendu répéter chaque jour que le duc voulait franchir les Alpes et vaincre l’Italie comme Annibal, ne cessait de lui répéter : < Ah ! monseigneur, nous voilà bien anniba’ les ! » Le duc ne s’arrêta qu’à Nozeroy, dans le Jura, à 16 lieues de Granson, laissant au pouvoir des vainqueurs les immenses richesses que renfermait son camp. « Son artillerie, a son pavillon de velours, son trésor, sa chapelle remplie de châsses et de statues d’or, d’argent et de cristal, ses joyaux, jusqu’à son chapeau de velours cerclé de pierreries, jusqu’à son sceau ducal, à sa splendide épée de parade et à son collier de la Toison d or, tout devint la proie des montagnards ; rien ne se sauva que les personnes ; » la déroute fut si prompte que la perte en hommes fut presque nulle ; mais aucune victoire, depuis des siècles, n’avait donné un si prodigieux butin aux vainqueurs. Ces 1 povres gens de Suisse » ne se doutaient pas « des « biens qu’ils avoient en leurs mains ; a iis prenaient les plats d’argent pour de l’étain, les vases d’or pour du cuivra, et se partageaient à l’aune les draps d’or et de soie, les damas, les velours, les tapis d’Arras. Des diamants et des rubis, qui avaient à peine leurs pareils aux Indes, étaient jetés dédaigneusement dans la neige, comme des morceaux de verre, ou passaient de main en main Îiour quelques florins ; plus tard, les papes et es rois se les disputèrent au prix de monceaux d’or. » (H. Martin.)

Le gros diamant du duc, qui avait, dit-on, orné, autrefois le turban du Grand Mogol, fut ramassé sous un chariot et vendu 1 florin par un montagnard au curé de Montaigne, qui le revendit lui-même pour 3 écus à un homme de Berne. Après bien des vicissitudes, ce diamant finit par rester aux mains de Jules II, qui l’acheta au prix de 20,000 ducats d’or ; il orne aujourd’hui la tiare du pape. Sa grosseur est égaie à la moitié d’une noix. Un autre fut acquis par Henri VIII, roi d’Angleterre, et sa fille Marie le porta en Espagne ; il appartient aujourd’hui à la maison d’Autriche. Enfin, un

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troisième, beaucoup moins beau que le second et surtout que le premier, fut acheté, plus tard, par Nicolas de Harlay, sieur de Sancy, dont il a conservé le nom. Il fait aujourd’hui partie des diamants de la couronne de France. Beaucoup d’autres pierreries fameuses tombèrent au pouvoir des vainqueurs, ainsi que le trésor entier du duc. Il étt.it si riche, suivant quelques historiens, que le partage eut lieu sans compter ni peser, mais en mesurant à pleins chapeaux.

GHANT (Guillaume), magistrat anglais, né k Elchies (Écosse) en 1754, mort en 1832. Il se fit recevoir avocat, devint ensuite attorney général au Canada (1779), où, pendant la guerre de l’indépendance, il f ît quelque temps le chef d’un corps de volortnires, puis retourna à Londres (1787) et reprit sa place au barreau. Nommé membre de la Ohambre des communes en 1790, il défendit avec autant de talent que d’éloquence les actes du ministère de Pitt, qui, en récompense de ses services, le fit nommer successivement juge de la principauté de Galles (1793), solicitor (avoué) pour la reine (1794), chief-juîtice de Chester (1798), solicitor généra] (1799’ et enfin maître des rôles (1807). D’après Charles Butler, Grant fut le plus parfait modèle de l’éloquence judiciaire en Angleterre.

GRANT (Charles), homme d’État et philanthrope anglais, né en Écosse en 1746, mort en 1823. II fut successivement président du bureau du commerce à Calcutta (1787), l’un des directeurs de la compagnie des Indes (1793), membre de la Chambre des communes (1802-1819). Il a lutté constamment contre la politique envahissante de ses compatriotes dans l’Inde et a contribué beaucoup aux progrès du christianisme parmi les indigènes, au moyen des sociétés bibliques. L’Écosse lui doit la création de plus de 150 écoles des dimanches et une foule d’établissements de bienfaisance. Enfin, il fut directeur de la compagnie de la mer du Sud, seconda Wilberforce dans ses efforts pour amener l’émancipation des nègres, prit une part active au prompt achèvement du grand canal Calédonien et contribua à faire exécuter 400 ponts et 1,000 routes dans les highlands. On a de lui un ouvrage intitulé : Observations sur l’état social des sujets asiatiques de la Grande-Bretagne (Londres, 1797).

GRANT (Charles), baron de Glenelg, homme politique anglais, fils du précédent. V. Glenelo.

GRANT (Anne), femme de lottres écossaise, née à Glascow en 1755, morte à Édimbourg en 1838. Elle était fille d’un officier écossais, qui servit plusieurs années en Amérique, puis obtint, en 1773, le comman iement du fort Auguste, dans le comté d’Inverness. A l’âge de vingt-quatre ans, elle épousa un ministre presbytérien, Grant, qui la laissa veuve avec une nombreuse famille, en 1801. Anne Grant se rendit alors à Édimbourg, où elle chercha des ressources dans les travaux littéraires. Parmi ses ouvrages, qui sont njeins d’imagination et écrits d’une plume facile, nous citerons : les Montagnards et autres poèmes (1801, in-8o) ; Poëmes originaux (1803) ; Lettres écrites des montagnes (18C6, 3 vol.) ; Mémoires d’une dame américaine (1808) ; Essai sur les superstitions des montagnards écossais (1811, 2 vol. in-12).

GRANT (Robert-Edmond), savant anatomiste anglais, né à Édimbourg en 1793.11 est fils de M. Alexandre Grant, solicitor. Après avoir terminé ses études à l’école supérieure, il entra à l’université dans le aut d’embrasser la profession médicale. En 1814, il obtint le diplôme de chirurgien et presque aussitôt celui de docteur en médecine-. Ayant hérité d’une petite fortune à la mort de son père, il résolut d’employer son temps à visiter les plus célèbres écoles de médecine de l’Europe. En conséquence, il vint à Paris durant l’hiver de 1815-1816 et commençit par suivre les cours du Jardin des plantes. Il passa l’hiver suivant à Rome et voyagea en Allemagne pendant les années 1818 et 1819. En 1820, il revint à Édimbourg, tourna ses études vers l’anatomie comparée, dont Cuvier lui avait donné les premières leçons, ouvrit, avec le célèbre docteur Barclay, des cours d’anatomie comparée, et commença de s voyages d’exploration sur les côtes d’Écosse, pour étudier la zoologie marine. Il publia dans des recueils scientifiques d’intéressantsmémoires, qui sont le fruit de ses recherches à cette époque. En 1S27, le docteur Grant fut reçu licencié au collège royal des chirurgiens- La fondation du collège de l’Université à Londres, où il occupa la chaire d’anatomie comparée, lui donna une nouvelle célébrité, et les conférences qu’il fit en 1828 attirèrent un grand nombre d’auditeurs. En 1835, il publia un traité d’anatomie comparée, qui n’était que le résumé de nss conférences et qui fut traduit dans toutes les langues de l’Europe. En 1836, il fut nommé membre de la Société royale et, l’année suivante, professeur d. ; physiologie k l’Institut royal. Comme membre des sociétés géologique et zoologique, il a pris une grande part aux travaux de ces deux compagnies, et l’importance de ses recherches scientifiques a été plus d’une fois signalée par le savant Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.

GRANT (Francis), peintre anglais, né dans le comté de Perth en 1803. Il est le fils de Francis Grant, lord de Kilgiaston. Walter