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non plus dans le bronze, mais dans une petite pièce de métal moins fusible que lui. C’est cette pièce de métal, que l’on visse dans la lumière proprement dite de la pièce et que l’on creuse ensuite, qui a reçu le nom de grain de lumière.

On distingue deux sortes de grains de lumière : les grains d’artillerie, qui s’adaptent à la lumière du canon, et les grains de fusil.

Les premiers remplacent les anciennes masses de lumière que l’on plaçait dans les moules des canons, et qui y fondaient quelquefois, ce qui forçait a recommencer 1 opération de la fonte. Le grain de lumière ne présente pas cet inconvénient, parce qu’on le pose a froid, après que la pièce est retirée du moule. Généralement le grain se tire d’un morceau de cuivre rosette ; mais on en fabrique aussi avec tout autre métal peu fusible. On Je visse plein, on ne le fore qu’après l’opération» Le grain et le trou taraudé de la pièce doivent s’ajuster de façon qu’il ne reste aucun vide entre eux. La lumière est forée exactement au milieu du grain. Le grain que l’on emploie aujourd’hui fut inventé par Gribeauval. Le grain de lumière en platine, malgré son éternelle durée, est un luxe superflu. Cependant on l’a employé trèS’fréquemment pour les mortiers-éprouvettes, jusqu’au 22 fructidor an X. Depuis cette époque, on en a abandonné l’usage, parce que l’on a considéré qu’un grain en cuivre coûte bien moins cher et supporte un tir de mille coups, ce qui est fort raisonnable. Il est d’ailleurs facile de le remplacer.

Le grain de lumière des fusils est un cylindre en fer ou en platine et quelquefois en or Pour les armes de luxe. On le place dans arme en agrandissant la lumière avec un forêt. On taraude le trou qui en résulte, on fait entrer le grain dans son écrou a l’aide d’un étau a main, et on l’y enfonce jusqu’à la paroi intérieure du canon. Ayant coupé la partie supérieure qu’on laisse ua peu déborder, on la mate, on repasse ensuite le taraud dans le canon, et l’on perce la lumière. Si le canon auquel il est nécessaire de mettre un grain en a déjà eu un, on fait partir celui-ci au moyen d’un forêt, si la lumière est encore au milieu du grain ; dans le cas contraire, on se sert d’un ciselet ou d’une broche carrée, et l’on emploie ensuite des tarauds ou des filières d’un diamètre plus fort que ceux dont on avait fait usage pour placer le premier grain.

L’invention du fusil a aiguille et du fusil Chassepot, armes dans lesquelles l’inflammation de la charge a lieu par un procédé tout différent, a enlevé au grain son importance en même temps qu’une grande partie de son utilité.

— Métrol. Le grain était la plus petite subdivision du poids de marc établi par Charlemagne, et conservé jusqu’au temps de l’adoption du système décimal, pour peser l’or, l’argent et les matières précieuses. L’unité principale des poids et mesures était la livre ; mais, comme le commerce des métaux ne nécessitait pas l’emploi d’une aussi forte unité, on avait trouvé commode de prendre pour base la moitié seulement de la livre, qu’on appelait marc. Ainsi, la livre ordinaire étant de 16 onces, le marc en pesait 8, contenant chacune 8 gros de 72 grains : il y avait donc •4,608 grains au marc. L équivalent de ce poids, dans notre système actuel, est de 0Sr,053115.

Le grain est un poids usité dans plusieurs contrées d’Europe pour les monnaies et les matières précieuses. En Angleterre, il est une des divisions de la livre troy ; il vaut 20 ! mites, et son poids correspond à 08r,064743 (l grain i/4 de France ancien). En Espagne, il est la plus petite partie du marc de Cologne ; il en faut 12 pour un tomin, qui est le sixième de l’octave : il pèse 06^,049888 (15/16 de l’ancien grain de France). Dans l’ancien duché de Toscane, avant son annexion au royaume d’Italie, qui a adopté le système métrique décimal, le^rat’i était la dernière subdivision de la livre, qui se composait de 12 onces de 24 deniers, lesquels contenaient 24 grains chacun : le grain de Florence valait 15/16 de celui de France ; il est représenté, dans le système décimal, par ogr,049119. Celui de Gènes ne pesait que 7/8 du grain de France (08% 045876) ; celui de Genève était plus fort : il pesait 1 grain 1/64 de France (08*,053219) ; à Malte, comme à Gènes, il n’en pesait que les 7/8 ; a Milan, il était des 15/ 1G, comme à Lucques et à Florence. Dans l’ancien duché de Modene, le grain était le 1/36 du ferlin, dont il fallait 16 pour fair.e une once ; il y avait 12 onces à la livre ; le grain pesait dï/72 de celui de France (Ogr,049420). En Perse, il vaut ogi, !050994 ; il en faut 4 pour un vachié, 4 vachiés pour un duug, 6 dungs pour un miscal, 12 miscals pour un dechme ou drachme, unité de poids. Le grain du Portugal pèse OS',049772. Dans l’ancienne république de Raguse, le grain valait les 31/32 de celui de France (86',051765) ; il en fallait 4 pour un carat, 22 carats à l’essai, 6 essais à l’once, et 12 onces à la livre. En Russie, la livre se compose de 32 loths, le loth de 3 solotnicks, le solotnick de 3 grains, et le grain de 10 scrupules ; le grain russe pèse lg>-,422849 (25 grains 13/16 de France ancien). Dans l’ancien royaume de Piémont, le grain était une division du marc ; il valait l grain 1/200 de France (osr,053371) et se subdivisait lui-même en 24 granotins. En Turquie, l’unité de poids est le cheké, divisé en 100 drachmes, la drachme en 16 carats, le carat en 4 grains

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de OBf,049828 chacun. L’ancienne république de Venise employait le marc comme unité de poids pour les monnaies et les matières précieuses : il était composé de 8 onces, l’once de 144 carats, le carat de 4 grains, dont chacun pesait 3 grains 4/5 de France (ogr, î079D3).

Kn France, avant l’adoption du système métrique décimal, il y avait une échelle de titre pour l’or et une pour l’argent ; cette dernière se composait de 12 parties appelées deniers et chaque denier se subdivisait en 24 parties appelées grains ; l’échelle entièrédu titre contenait alors 288 parties on grains. L’échelle de titre est aujourd’hui uniforme pour l’or, l’argent et tous les métaux ; elle se compose de 1,000 parties appelées millièmes. Le grain de l’ancienne échelle du titre, en France, équivalait à 3>»lll,47ï actuels.

En Allemagne, le grain sert à déterminer le titre de l’or et celui de l’argent. L’échelle de l’or se divise en 24 carats de 12 grains : le grain représente 3a»ill,472. En Angleterre, on ne se sert du grain que pour déterminer le titre de l’or ; l’échelle est de 24 carats de 4 grains chacun ; l’équivalent de ce grain est de iomill,4i7. La Belgique, avant d’avoir adopté le système actuellement pratiqué en France, se servait du grain pour énoncer le titre de l’or et celui de l’argent ; un grain d’or était le douzième du carat, un grain d’argent était le vingt-quatrième du denier ; l’un et l’autre valaient 3™'U,472. En Suède et en Danemark, la grain, titre de l’or et de l’argent, a la même valeur en millièmes, 3m’U,472. En Espagne, l’échelle du titre pour l’or se divise en 24 carats de 4 grains (10n»iH,417) ; le grain se divise en huit parties appelées octaves ; l’échelle du titre pour l’argent est de 12 deniers, divisés en 24 grains valant, comme en France, S"1» !, * ?*. Dans l’ancienne république de Genève, on ne se servait du grain que pour titrer l’argent ; l’échelle était la même que l’échelle usitée en France. La Hollande, avant l’adoption du système décimal, se servait àwgrain pour le titre de l’or et de l’argent ; pour les deux métaux, la valeur en millièmes était la même (3'»111,472). Dans l’ancienne principauté de Lucques, aujourd’hui réunie au royaume d’Italie, le grain, vingt-quatrième du carat d’or, équivalait à imiU,736 ; pour l’argent le grain représentait omiU, i47 : il était le vingt-quatrième du denier, dont il fallait 24 pour une once ; 12 onces complétaient l’échelle de 1,000 millièmes. À Milan, le grain d’or avait la même valeur qu’à. Lucques, i'"in,736 ; pour l’argent, il correspondait, comme en France, a 3n»iU,472. En Portugal, les échelles du titre étaient les mêmes qu’en Espagne pour l’or et pour l’argent ; le grain y avait exactement la même valeur pour chacun des deux métaux. Dans l’ancien royaume de Piémont, le grain d’or, 1/24 du carat, valait imiu,736 ; le grain d’argent, 1/24 du denier (3ml",472.)

Le grain est encore une monnaie de compte usitée dans l’île de Malte ; il se divise en 0 deniers ; sa valeur est de 0 fr. 00916 ; il en faut 10 pour faire un carlin ; il y a 2 carlins au tarin et 12 tarins à l’éeu, unité de compte {2 fr. 19778). Dans l’ancien royaume de Naples et en Sicile, longtemps avant leur réunion à la couronne d’Italie, le grain était aussi une monnaie de compte. À Naples, il valait 12 deniers ; il en fallait 10 pour" un carlin, et 10 carlins pour un ducat, unité de compte (4 fr. 25778) : le grain valait donc 0 fr. 04258. En Sicile, l’unité de compte était l’once (12 fr. 8S889), divisés en 30 tarins de 20 grains chacun ; le grain représentait donc 0 fr. 02148. Le royaume des Deux-Siciles suit aujourd’hui la loi du royaume d’Italie pour les poids, mesures et monnaies ; il n’y a plus de monnaie ^e compte, mais une monnaie réelle, décimale comme celle de France.

11 est facile de se rendre compte, par l’examen des différentes valeurs représentées par le même terme chez les différents peuples qui l’emploient, de l’avantage immense que présenterait l’adoption d’un système de poids, mesures et monnaies, uniforme partout.

— Allus. litt. Grain de saille do Pascal (LE),

Allusion à un passage des Pensées, V. sable.

GRAIN, petite île d’Angleterre, sur la côte septentrionale du comté de Kent, à l’embouchure de la Tamise, en face de Sheerriess ; 6 kiloro. sur 4 ; 6,200 ttab. Pâturages et marais.

GRAIN, ville d’Arabie. V. Koueyt (el-).

GRA1NAGE s. m. (grè-na-je — rad. grain). Techn. État du sucre formé en cristaux plus ou moins divisés. Il Opération par laquelle on réduit en grains la poudre k canon.

— Econ. rur. Action de recueillir les œufs (vulgairement graines) des vers à soie.

GRAIN AILLE s. f. (grè-na-lle ; il mil.rad. graine). Agric. Petites ou mauvaises graines.

— Techn. Métal réduit en petits grains.

GRAINAILLÉ, ÉE (grè-na-llô ; Il mil,) part, passé du v. Grainaiiler ; Du plomb gralnulib.

GRAINA1LLER v. a. ou tr. (grè-na-llé ; Il mil. — rad. grainaille). Mettre, réduire en grainaille, en petits grains : Il y a quelques années, la jour Saint-Jacques servait encore à

GRAINAILLER du plomb.

GRA1NA1LLEUR s. m. (grè-na-fleur ; Il mil. — rad. grainaiiler). Techn. Ouvrier qui grainftille des métaux. Il Ouvrier qui sépare la farine du son.

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— Adjectiv. : Ouvrier grainau.leur.

GRAINAISON S. f. (grè-nè-zon — rad. grain). Formation des grains : La grainaison au blé.

■ GRAINASSE s. f. (grè-na-se — rad. grain). Mar. Petit grain peu violent. I) On dit aussi

GRENASSE.

GRAINDORGE s. m. (grain-dor-je). Comm.

V. GRAIN.

GRAINDORGE (Jacques), né à Caen en 1602, mort en 1630. Entré en 1621 dans la congrégation des bénédictins de Fontentiy, ildevint prieur de l’abbaye de Culey. Grain"dorge se voua à l’étude de l’astronomie, et se persuada qu’il avait trouvé le moyen de déterminer les longitudes en mer. En 1669, il publia un programme dans lequel il annonçait au monde savant cette importante découverte.

Notre bénédictin, mandé à Paris pour faire part de son travail à l’Académie des sciences, ne put parvenir à avoir l’approbation de cette compagnie, qui avait reconnu que le système de l’auteur n’était basé que sur l’astrologie, et, en conséquence, avait pour base une pure chimère. Les inventeurs sont doués d’une conviction robuste qui résiste à l’évidence même. Aussi Graindorge, de retour dans son abbaye, s’empressa de publier un ouvrage en latin, dans lequel il soutient l’exactitude de ses observations. Cet ouvrage est intitulé : Mercurius invisxis, sed tamen prope soiem observatus (Caen. 1674, in-4o).

GRAINDORGE (Jacques, seigneur de Prbmont), parent du précédent, né à Caen en 1614, mort en 1659. Il s’occupa de littérature, mais surtout de numismatique et d’antiquités romaines. Le savant Huet, son compatriote, a porté de lui ce jugement en quelques lignes qui en disent long : « Graindorge était aussi estimable par la délicatesse de son goût que par la solidité de son jugement... L on pouvait se fier plus sûrement à la finesse de sa critique qu’à celle de toute une Académie ; mais sa paresse, déguisée en philosophie et en mépris de la réputation, rendit presque tous ses talents inutiles. ■

GRAINDORGE (André), frère du précédent, né à Caen en 1616, mort en 1676. Après s’être fait recevoir docteur en médecine à Montpellier, il fut appelé à Narbonne par l’archevêque de cettéville, Mgr de Robe, et resta chez lui pendant vingt années, s’occupant de médecine, de philosophie et d’histoire naturelle. Revenu à Caen, il exerça des fonctions municipales. Huet, qui lui a dédié son livre intitulé : De interprétalione, dit qu’il tombait, endormi, dans un état qui le faisait paraître éveillé, et durant lequel il parlait les yeux ouverts. C’est dire qu’il était somnambule. Ses ouvrages sont : Ammadversiones in Figuli e*ercitationem de principiis fœtus (Narbonne, 1656, in-so) ; Dissertatio de natura ignis, lucis et colorum (Caen, 1024, in-4<>) ; Traité de l’origine des macreuses (Caen, 1680, m-S°), ouvrage rare et curieux, qui a été réimprimé avec le Traité de l’Adianton, de P. Formi, sous le titre de Traité très-rare concernant l’histoire naturelle (Paris, 1680, in-12). Il a laissé à l’état de manuscrit deux ouvrages latins, savoir : Statera aeris et De origine formarum.

GRAINE s. f. (grè-ne — du lat. granum, v. grain). Bot. Organe renfermé dans le fruit des végétaux, et qui est apte à reproduire un nouvel individu : La graine est à la plante ce que l'œuf est à l’animal. l(V. de Bomare.) Un seul pied de pavot a donné 32,000 graines. (Morogues.) Un pied de tabac produit prés de 300,000 graines. (A. Karr.) Il Graine d’ambrette ou musquée, Nom vulgaire de l’abelmosch, employé en parfumerie. II Graine d’amour ou graine perlée, Noms vulgaires du grémil officinal. Il Graine d’Andrinople, de âïorée ou de Perse, Fruit du rhamnus amygdalius. tl Graine de l’Anse, à Cayenne et aux Antilles, Fruit de l’omphalier, qui est un violent purgatif. Il Graine d’aspic, Nom vulgaire ï'alpiste. Il Graine d’Avignon, graine jaune ou graine tinctoriale, Fruit d’un nerprun tinctorial. On donne aussi le nom de graine tinctoriale au kermès, qui est un insecte. 11 Graine de baume, Nom vuigaire du baumier de la Mecque. Il Graine des Canaries ou’des canaris, Semence de Ï'alpiste et Millet des oiseaux, il Graine des capucins, Semence de staphysaigre. Il Graine de Caslon ou dit Mexique, Semence de ricin. 11 Graine à chapelet ou de réglisse, Nom vuigaire des graines de l’abrus precatorius. il Graine en cœur, Nom vulgaire du cordisperme à feuille d’hysope. il Graine à dartres, Graine de la valérie de la Guyane et de la casse tora. I) Graine de girofle, Fruit du cardamome, du myrte piment et du cnmpèche épineux, il Graine joyeuse, Semence de fenugrec. il Graine kermésienne, Fruit du myrte de Tarente. il Graine macaque, Fruit du raélastome et de la montobée. Il Graine des Moluques, Semence de croton tiglium. Il Graine orientale, Un des noms de la coque du Levant ! Il Graine de paradis, Amome à grappes de la Guinée, il Grainedeperroquei, Carthame officinal et Micocoulier à petites fleurs. Ce dernier s’appelle aussi graine de perruche. Il Graine de psyllion, Graine du plantain des sables. Il Graine à tatou, Hamélie à grandes fleurs, il Graine de Turquie, Nom vulgaire du maïs. Il Graine à vers, à Cayenne, Ansérino anthelminthique, et, en France Armoise de

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Judée, il Graine verte, Nom Vulgaire de l’amande du pistachier.

Frange, êpaulette, gland à graine d’épinards, Frange, êpaulette, gland dont les filets ressemblent à un assemblage de graines d’épinards : Dans l’armée française, les épaulettes a graine d’épînards indiquent un grade supérieur. (Acad.)

Monter en graine. Se dit d’une plante qui prend un développement subit au moment de produire des graines, et a j fig. d’une Fille qui commence à. dépasser l'âge où d’ordinaire les filles se marient : La duchesse de La Ferlé avoit une fille qui avoit un peu rôti le balai, et qui commençoit à monter en graine. (St-Simon.)

— Loc. fam. Mauvaise graine, Mauvaise race, mauvaise engeance : Quelle mauvaise graine que ces enfants ! tl jraine de niais, Chose qui ne peut tromper que les gens simples, et aussi Personne niaise.

— Archit. Petit bouton qu’on fait au bout d’un rameau.

— Techn. Broderie au mé.ier représentant une semence de fruit.

— Econ. rur. Nom donné Sans les magnaneries aux œufs des vers à noie, qui ressemblent en effet aux graines ds certaines plantes, il Graines forestières, Faines et glands.

— Entom. Graine tinctoriale ou A’écarlate, Galle de chêne kermès.

— Syn. Groiiie, grain. Y. 3RAIN.

— Encycl. Bot. La' grain ? est le but définitif de la végétation ; c’est l’ovule fécondé, mûri et devenu apte à reproduire un individu semblable. Elle est toujours renfermée dans l’intérieur du fruit, plus rarement (dans les conifères et les cycadées) recouverte en tout ou en partie par une bractée ligneuse ou

. charnue. Sauf ce dernier cai, il n y a pas de végétaux à graines nues. Dans le langage ordinaire, on désigne fréquemment sous le nom de graines les fruits des graminées (blé, avoine, maïs, etc.) ; la graine, en effet, forme ici la presque totalité du fr lit ou caryopse ; mais elie est toujours renfermée dans un péricarpe, a la vérité excessivement mince.

On retrouve, en général, dans la graine, les mêmes parties que dans l’ovule, mais souvent plus ou moins modifiées. On j rencontra aussi quelquefois des organes accessoires, dont nous devons d’abord dire quelques mots. Au sommet de la graine de quelques plantes, du ricin, par exemple, on obseive un petit rendement charnu ; c’est ce qu’on appelle une caroncule. Dans d’autres plantes, le funicule se présente immédiatement au-dessous de la grainej il se^produit ainsi ure protubérance, une expansion qui peut prendre un développement considérable, et envelopper la graine d’une manière plus ou moins complète ; c’est alors un arille. D’autres fois enfin, cette protubérance naît des bords du micropyle, et constitue un arillode ou faux, arille ; la graine du fusain en présente un exîmple ; le macis, ou enveloppe de la prairie de muscade, est encore une production de cette nature.

Arrivons maintenant aux organes essentiels de la graine ; nous y distinguons nettement deux parties principales : l’amande, ou graine proprement dite, et son enveloppe, appelée tégument, épisperme ou spermoderme. Ce tégument se compose lui-même do deux couches : le testa et le tegmen. Le testa est la couche extérieure ; il est plus dur, plus coriace, plus épais, souvent rugueux, comme dons la crains de l’amandier, ou^ luisant, comme dans celle du marronnier d’Inde. Le tegmen affecte presque toujours la forme d’une membrane mince, plaeie il l’intérieur du testa ; il présente quelquefos des prolongements qui s’enfoncent dans des sillons ou dépressions de l’amande ; on en voit des exemples dans les graines du lier.'e et du muscadier.

L’amande se compose aussi de deux parties, l’albumen ou endosperme, et l’embryon. L’albumen, qu’on a nommé ainsi par comparaison avec le blanc de l'œuf des oiseaux, existe primitivement dans tous les ovules ; mais souvent il est résorbé, en tout ou en partie, de telle sorte que, dans un grand nombre de graines, il est très-mince ou munie nul. Sa dimension est souvent en raison inverse de celle de l’embryon. Dans prjsque toutes les graines munies d’un albumen, cet organe remplit exactement les enveloppes qui le recouvrent ; mais quelquefois il forme des circonvolutions, comme nous venons de le voir

dans le lierre et le muscadie : ; il est dit alors ruminé.

Cet albumen varie beauco îp dans ses caractères, et notamment dann sa consistance et dans les sécrétions dont il «t le siège. À cet égard, il présente trois modifications principales : 10 ses cellules sont remplies de grains de fécule ; on dit alors qu’il est : arineux, et c’est à cette particularité que beai.coupde graines, celles des céréales, par exemple, doivent leurs propriétés nutritives ; 2° ses cellules peuvent acquérir une assez grande épaisseur, tout en conservant un certain degré de mollesse ; on le dit alors charnu ; dans ce cas, il renferme souvent une huile fixe, comme dans le ricin, le pavot, le coco, ou des huiles essentielles, comme dans la muscade ; 3° enfin, les>cellules peuvent acquérir, avec b iauuoup d’épais.seur, une très-grande durett, qui égale presque celle de la corne ; on le dit alors corné, comme dans la datte, la gaiance, l’iris, etc.