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les hôtes du château, crut comprendre, d’à- i lui : Essais poétiques (Stockholm, 1826-1832, près une phrase assez louche, que Mme de in-8o) ; Chants du Norrland (1841, in-8») ; Grafflgny avait envoyé à ses correspondants Nouveaux chants du Norrland (18-48, in-S°), de Nancy un chant manuscrit de la Pucelle. Là-dessus, grande explosion de colère et scènes bruyantes que la pauvre femme, peut-être incocente, a racontées dans ses lettres, sur un ton épique. Il lui fallut partir, et, comme elle était à peu près dépourvue de moyens d’existence, chercher d’autres protecteurs. Une occasion se présenta. M’io de Guise, devenue femme du maréchal de Richelieu, montait sa maison. Mme de Grafflgny en fit partie, sur la recommandation même de Voltaire. Elle sut se faire aimer dans cette société brillante ; on lui trouvait de l’esprit, de la grâce dans les manières, et ; ceux, qui connaissaient ses lettres l’engage- ’ rent à écrire dans le Ilecueil de ces messieurs (1745, iu-is). Elle y signa une petite nouvelle, le Mauvais exemple, qui essuya quelques critiques ; aussi se mit-elle à étudier son style. Deux ans après, elle publia les Lettres d’une Péruvienne (1747, in-12), dont le grand succès s’est presque soutenu jusqu’à nous. Ce n’est, au fond, qu’un pastiche des Lettres persanes, additionnées de Paméla ; mais le style, quoique aujourd’hui passé de mode, a gardé un certain air de préciosité qui fait encore plaisir, et nombre de pages restent toujours spirituelles et bien tournées. (V. Lettres d’une Péruvienne.) Ces Lettres eurent, de plus, l’honneur d’inspirer à Turgot, sur ’. nos institutions et nos mœurs, des réflexions pleines de justesse et de force. Le nom de Mmo de Grafflgny se répandit jusqu’à l’étranger, et l’empereur d’Autriche pria l’auteur de composer, pour être jouées par les jeunes princesses de Sa cour, une série de petites comédies enfantines. Il lui expédia en retour le brevet d’une pension de 1,500 livres..Elle en reçut diverses autres, et, parvenue à l’aisance, eut à son tour un salon, où parurent la plupart des célébrités de l’époque ; c’était la grande ambition des femmes du xvme siècle. Helvétius y connut la nièce de Mme de Grafflgny, Minette, dans le langage des habitués du lieu, et l’épousa.

Encouragée par le succès des Lettres d’une Péruvienne, et aussi sans doute par celui de La Chaussée, dans un genre nouveau, elle s’essaya au théâtre, et donna d’abord Cénie, comédie en cinq actes, qui eut un grand succès, puis la Fille d’Aristide, drame également en cinq actes, qui tomba sous les sifflets. Elle fut extrêmement sensible à cette chute, et s’en montra tellement affectée que ses amis ont attribué sa mort au dépit qu’elle en conçut. C’est ce qui a inspiré ce mot assez spirituel à l’abbé de Voisenon : n Elle me

spirit

lut sa pièce ; je la trouvai mauvaise, et elle me trouva méchant, La pièce fut jouée ; le public mourut d’ennui, et l’auteur de chagrin. »

GRAFIE s. f. (gra-fî — de Graf, n. pr.). Bot. Syn. de malabaile.

GRAFION s. m. (gra-fi-on). Féod. Nom donné, dans le moyen âge, aux comtes qui gouvernaient les provinces. Il Juge qui connaissait des affaires relatives au fisc.

— Arboric. Espèce de cerise.

GRAFITTO s. m. (gra-fitt-to’ ^- mot ital. formé du gr. graphô, j’écris, je trace). Archéol. Ce qui est écrit ou dessiné à la main, par les anciens, sur les monuments, il PI.

GRAFITTI.

— Encycl. Les archéologues ont donné le nom générique de grafilti aux dessins et inscriptions antiques, plus ou moins naïfs, qu’on a retrouvés gravés au stylet sur les murailles, dans les fouilles de Pompéi, de Rome, etc. Les dessins plus ou moins pudiques et les inscriptions risquées dont nos modernes gamins aiment à orner les murs sont les grafitti de l’avenir. Toutefois, l’un des grafitti découverts à Rome a une véritable importance j c’est la caricature du Christ en croix, représenté avec une tête d’âne. Les païens avaient imaginé que les chrétiens adoraientune tête d’âne, trompés sans

. doute par le rôle honorable dévolu à l’âne dans & nouvelle religion. On sait, en effet, que l’âne avait porte la sainte famille en Égypte, Jésus-Christ à Jérusalem, et qu’il avait figuré parmi les animaux de l’étable où les rois mages vinrent adorer l’EnfantDieu.

Un autre grafitto, signalé par plusieurs érudits, représente une querelle entre les Pompéiens et les Nucériens, à l’occasion de jeux et de combats dans’ l’amphithéâtre de Pompéi. Selon les uns, c’est une caricature, et, pour les autres, le croquis de la composition d’un peintre.

GRAFSTROEM (André-Abraham), poète suédois, né à Sundsvall en 1790. Il est fils d’un marchand, qui lui fit donner une solide éducation. Reçu docteur en philosophie à Upsal en 1815, il suivit d’abord la carrière de renseignement, professa l’histoire à l’Académie militaire de Carlberg (1821), et au gymnase d’Hernoesand, puis entra dans les ordres (1830), et remplit diverses fonctions. Grafstroem devint membre de l’Académie suédoise en 1839. Il a pris pour modèle, dans ses compositions poétiques, son beau-père, le poëte Franzen. Ses écrits manquent d’originalité, et trop souvent de simplicité ; mais on y trouve de ’l’harmonie dans les vers, de la délicatesse et de la grâce dans les sentiments. On a de

et un grand nombre de pièces, publiées dans divers recueils : le Calendrier poétique, la Poste de Stockholm, le Eeimdall, les Mémoires de l’Académie suédoise, etc. Grafstroem a publié en prose : Sentences chrétiennes (1855, in-8o), et Une année en Suède, tableau de ce pays, avec des dessins de Sandberg (1828-1837, in-4o).

GRAFTON, bourg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Massachusetts, à 12 kilom. S.-E. de Worcester ; 2,945 hàb. il- Autre bourg des États-Unis, dans l’État de-Vermont ; 2,400 hab. Il On trouve encore dans la grande république américaine plusieurs autres localités portant le nom de Grafton, ainsi que plusieurs comtés, ou subdivisions administratives.

GRAFTON (Richard), chroniqueur et imprimeur anglais du xvie siècle. Il fut emprisonné quelque temps sous Henri VIII pour avoir imprimé la Bible de Matthews, devint ensuite imprimeur du prince Édouard et reçut au commencement du règne d’Édouard VI, en 1547, le privilège d’imprimer tous les actes du Parlement. On lui doit la continuation de la chronique de Hall, qu’il publia sous le titre de The union of the two noble and illustre familles of Lancastre and Torke (154s) ; Abridgement of the chroniçles of Êngland (Londres, 1503), et A chroniçles at large and meere history of the affayres of Englande and Kinges of the same (Londres, ’ 1569, 2 vol. in-fol.), son ouvrage capital.

GRAFTON (Henri Fitz-Roy, cinquième duc de), homme politique anglais, né à Londres en 1790, mort en-1863. Il fut. d’abord connu sous le nom de comte d’Euston. La chronique fait de lui un. descendant des Stuarts. Il aurait eu pour aïeul un fils naturel de Charles II et de la duchesse de Cleveland. Il fit ses études à Cambridge. À peine âgé de vingt-deux ans, il se maria à une fille de l’amiral G. Berkeley. Ce fut seulement en 1826 qu’il entra dans la vie politique. Il fut envoyé à la Chambre des communes par les électeurs de Bury-Saint-Edmond, et prit place dans les rangs

des libéraux et parmi les promoteurs de la réforme parlementaire. Aux élections de 1834, il fut réélu à la Chambre des communes, cette fois par les libéraux de Thetford, qu’il représenta jusqu’à la fin de" 1841. Il vota, pendant cette période, pour la réforme de l’Église en Irlande, pour la conversion des dîmes en rentes fixes en 1835, pour l’abolition de la peine de mort dans un grand nombre de cas.

En 1842, il entra à la Chambre des lords pour y remplacer son père, et prit alors le titre de duc de Grafton. Il consérvaàla Chambre haute une attitude conforme aux tendances libérales qu’il avait manifestées et suivit assez fidèlement la politique de lord Russell. Il mourut l’année suivante..

Gragns (le), ancien code des Islandais, dont la rédaction première est d’une date incertaine, mais d une haute antiquité ; il ’a été réédité en 1829 (2 vol. in-4o). La commission de six savants nommée par le roi de Danemark, en 1770, pour publier les manuscrits recueillis par Arnas Magnusson, et appelée pour cette raison commission arnamagweenne, résolut de tirer de l’oubli le Gragas et autres manuscrits islandais. Le texteislandais du Gragas, publié par elle, est accompagné d’une traduction latine ; mais l’un et 1 autre sont précédés d’une préface de quelques pages, pleine de renseignements bibliographiques du plus haut intérêt, et d’une

longue et savante dissertation historique et critique sur le nom, l’origine, les sources et le caractère du Gragas. La préface et le discours préliminaire sont de Schlegel, et la dissertation est à elle seule un des ouvrages historiques et critiques les plus intéressants qui aient paru dazis notre siècle.

Le plus ancien ouvrage où l’on trouve imprimé le mot Gragas est le Spécimen lexici runnici, d’Olaus Normius (1650) ; on le trouve aussi dans les notes inédites de BiSrn de Skardsa, mort en 1665. Schlegel croit queBiôrn ne l’a pas arbitrairement inventé, et qu’avant lui ce mot était usité en Islande pour distinguer le vieux droit des codes d’Hacon et de Magnus. Gragas signifie proprement oie grise (du vieux thème islandais gra (gris) et de gas (oie). Schtegel conjecture que ce nom fut donné au recueil, parce qu’il avait été écrit avec une plume d’oie grise, la meilleure plume d’oie, remarque-t-il. C’est bien douteux.

Le Gragas, ainsi que l’a établi Schlegel, expose avec une certaine méthode les principes du droit et développe les dispositions de la loi, sans en offrir toujours les termes exprès, mais les faisant suivre, autant que la matière l’exige, soit des lois nouvelles, soit des décisions générales des magistrats et de la jurisprudence que ces décisions introduisaient dans la pratique. Il est certain que la rédaction du code islandais de 1117 a dû éprouver des modifications notables ; maïs il est impossible de déterminer, même approximativement, l’époque à laquelle le Gragas a été composé, et à plus forte raison les noms de ses rédacteurs.

Ce recueil est divisé en dix.sections, subdivisées en titres. La première section contient un titre unique sur les fonctions et les de GRAH

voirs du chef de la justice ; la deuxième, un titre unique, également, sur les comices et assemblées générales dans lesquelles les lois étaient faites, corrigées, lues et expliquées par le grand juge. La troisième a soixante-deux titres sur la marche et le développement de la procédure devant les différents tribunaux ; et la quatrième, vingt-cinq titres sur les divers ordres de succession ; la cinquième, qui en a trente-cinq, traite de ceux qui ont le droit d’obtenir des aliments et de ceux qui sont obligés de leur en’fournir ; la sixième en a soixante-neuf, et traite du mariage et ’des divers rapports entre les époux, soit à l’occasion des personnes, soit à l’occasion des biens ; la septième contient quatrevingt-cinq titres, traitant de toutes les espèces de contrats et de négociations qui peuvent intervenir entre les particuliers ; la huitième en a cent vingt et un sur les attentats aux personnes et lesattèntats à la propriété ; la neuvième, qui en a soixante-douze, est un véritable code de la propriété foncière et de tous les droits qui en dérivent ; la dixième, qui n’a que quatre titres, s’occupe du droit maritime, peu étendu alors, et qui a reçu de bien plus grands développements dans le Farmannalôg de Jonsbog, publié en 1280.,

Une section supplémentaire établit les privilèges des Norvégiens en Islande et des Islandais en Norvège.

Schlegel a recherché quelles sont dans ce code les parties les plus anciennes, et conjecturé que ce sont les titres qui ont rapport aux attentats contre les personnes^ ainsi que les titres sur les successions, les mariages, l’obligation imposée aux familles de nourrir les impubères et les pauvres. Les articles relatifs au droit maritime et à la procédure ne faisaient pas, suivant lui, partie de l’ancien code. Des comparaisons philologiques lui ont permis de constater une identité parfaite de style et de mœurs entre les plus anciens titres du Gragas et le Niali-Saga, composé vers 1015, et dont l’auteur était assez yersé en procédure. Les coutumes judiciaires sont exactement les mêmes.

GRAGE s. m. (gra-jè). Espèce de râpe de cuivre dont on se sert dans les lies pour réduire le manioc en farine.

GRAGÉ, ÉE (gra-jé) part, passé du v. Grager : Manioc grage.

GRAGER v. a. ou tr. (gra-jo — rad. grage. Prend un e après le g devant les voyelles a, 5 : Il gragea, nous grageons). Râper avec la grage : Graqer du manioc.

GRAG LIA, bourg d’Italie, prov. et à 8 kilom. N.-O. de Biella, ch.-l. de mandement ; 3,000 hab. Commerce de beurre, de châtaignes, de fromages, de vins, etc.

(iUAGNANO, ville d’Italie, prov. et à 26 kilom. S.-E. de Naples ; 11,376 hab. Manufactures de draps ; églises et couvents.

GRAGUE s. f. (gra-ghe). Pêche. Filet qui porte une racloire en fer pour détacher les huîtres.

GRAHAM (Jean, vicomte Dundee), général et homme politique écossais, né vers 1650, mort en 1689. Il est’également connu sous le nom.de Claverbouse, une des propriétés.de son père. Après avoir pris du service en France et en Hollande, il retourna en Écosse (1677), où il devint capitaine de cavalerie et se signala’ par ses actes de barbarie contre les Écossais non conformistes, connus sous le nom de covenantaires. Battu par ces derniers en 1679, il reprit sur eux, quelques mois après, une éclatante revanche à Bothwell-Bridge, commit envers les vaincus des actes d’une révoltante cruauté, et n’en reçut pas moins, en 1688, les titres de pair du royaume, de vicomte Dundee et de lord Graham de Claverhouse. Lorsque, en 1688, Jacques II fut détrôné par son gendre Guillaume, prince d’Orange, Graham se prononça pour le premier, gagna les montagnes, réunit une petite armée de highlanders, leva l’étendard de la guerre civile et fut mis hors la loi. Dès le début de la guerre, il fut tué en défendant le passage de Kilîicrankie, où il combattit avec la plus brillante valeur. Walter Scott a fait de Graham un des héros de son roman, intitulé’ : Taie of old mortalUy, ou les Puritains d’Écosse.

GRAHAM (George), célèbre horloger et mécanicien anglais, né à Horsgills (Cumberland) en 1675, mort à Londres en N51. Il fut le, meilleur élève deTompion, imagina un pendule compensateur d’une grande simplicité, où des assemblages de métaux inégalement dilatables corrigeaient les variations de longueur, moyen encore généralement en usage aujourd’hui ; inventa deux échappements, l’un à repos, pour les horloges à pendule, l’autre à cylindre, pour les montres, dont il trouva l’idée première dans l’échappement à ancre de Hooke. Les deux échappements de Graham passent pour les meilleurs que l’on connaisse. Sans avoir une connaissance aussi approfondie de l’astronomie que l’ont prétendu certains biographes, cet artiste en connaissait assez la pratique pour être un des meilleurs constructeurs d’instruments de. son temps. On cite surtout de lui un quart de cercle mural pour l’observatoire de Green’wieh ; un grand secteur, au moyen duquel Bradley découvrit dans les étoiles fixes le mouvement apparent dû à l’aberra GRAH

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tion de la lumière ; le premier planétaire qui ait paru en Angleterre, etc.

GRAHAM (Thomas), lord Lvnedociï, général anglais, né en 1750, mort en 1843. Il débuta dans la carrière des armes à l’expédition de Toulon (1793), servit, pendant la première campagne d’Italie, sous les ordres de Wurmser, eut la direction du blocus de Malte (1798. 1800), passa en Espagne en 1808, battit le général Victor à Barossa (1811), mais se lit battre en Hollande, en 1814, devant Bergop-Zoom. Après la paix de 1815, ilentra à la Chambre des lords.

GRAHAM (sir James - Robert - George), homme d’État anglais, né en 1792, mort eh 1861. Il descendait d’une ancienne famille écossaise, jusqu’alors attachée au parti tory. Son éducation terminée, il fut quelque temps secrétaire particulier de l’ambassadeur d’Angleterre à Naples, et débuta dans la vie politique, en 1818, comme représentant du bourg de Hull, à la Chambre des communes. Pour obtenir ce mandat, il n’avait pas dépensé moins de 350,000 francs, distribués à ses électeurs. Rompant avec les traditions de sa famille, sir Graham alla siéger au Parlement dans les rangs des whigs, se prononça pour la réforme parlementaire, pour la liberté de conscience, contre les incapacités civiles et religieuses et attaqua vivement les dépenses exagérées et improductives faites par le gouvernement. Deux ans plus tard, le Parlement ayant été dissous, à l’occasion de l’avènement de George IV, sir Graham ne se présenta pas devant ses électeurs et se tint h l’écart jusqu’en 1820, époque où-la ville de Carlisle l’envoya siéger à la Chambre des commune ?. Il continua dans cette assemblée à demander des réformes, réclama des mesures pour éteindre la dette nationale, proposa de réduire lès gros traitements, prit part à l’agitation naissante de la ligue des céréales et écrivit à ce sujet un pamphlet, intitulé : le lilé et la circulation monétaire (1827, in-S°). Nommé conseiller privé en 1830, il fut, cette même année, après la chute du ministère Wellington, appelé à faire partie, en qualité de premier lord de l’Amirauté, du cabinet libérai formé par lord Grey. Il s’attacha à opérer des réductions dans le budget de la marine, tout en consacrant des sommes considérables à l’augmentation de la flotte, contribua à faire passer le bill de réforme électorale de 1832 et quitta le ministère en 1834. Sir Graham se rapprocha alors du parti tory et adhéra complètement aux idées politiques et économiques de Robert Peel, alors partisan du système protecteur. Lorsque, en 1841, cet homme d’État fut chargé de former un cabinet, il confia le portefeuille de l’intérieur à sir Graham, qui, en 1844, encourut de graves reproches pour avoir violé le secret des lettres écrites à Mazzini par les frères Bandiera, et causé la mort de ces jeunes gens en communiquant les lettres au gouvernement napolitain. Bientôt après, il aida Robert Peel à abolir le monopole sur les céréales, à réformer les tarifs, se prononça pour la suppression do l’acte de navigation et le libre échange. Il quitta le pouvoir en 1846. Repoussé alors par les tories, il se rejeta du côté des whigs, modifia de nouveau ses opinions, parla contre le bill des dîmes ecclésiastiques (1851), "pour la réforme électorale (1852), contre laquelle il s’était prononcé en 1838, fut ministre de la marine dans le cabinet Aberdeen, de 1852 à 1855, et prit à ce titre une grande part à la réorganisation de la flotte. Renversé du pouvoir par lord Palmerston, il rentra dans l’opposition, attaqua à plusieurs reprises le ministère whig, contribua à sa chute en 1858, et ne joua plus, à partir de ce moment, qu’un rôle effacé.

GRAHAM (Gilbert-John), peintre écossais, né à Glasco-w en 1794. Il se rendit, en 1818, à Londres, où il devint élève de l’Académie royale de peinture, obtint la médaille d’or à la suite d’un concours en 1821, puis se rendit en Italie pour y perfectionner son talent. De retour en Écosse, après un séjour do deux ans dans la Péninsule, il contribua puissamment à propager le goût des beaux-arts dans sa terre natale et dévint membre de l’Académie royale d’Écosse. M. Graham a exécuté des tableaux de genre où l’on trouve du goût et de l’imagination ; mais il doit surtout sa réputation à ses excellents portraits, remarquables par la pureté du dessin, la noblesse et la vérité de l’expression, la largeur et le fini de l’exécution, enfin par le charme du coloris.

GRAHAM (Thomas), chimiste anglais, né à Glascow en 1805, mort en septembre 1809. Il fit ses études à l’université de sa ville natale, où il prit ses grades en 182R, et alla ensuite les compléter à Édimbourg. À son retour à Glascow, il y ouvrit un laboratoire de chimie et fut nommé, peu de temps après, professeur de cette science à l’Institut d’Anderson. II quitta ce poste en 1837 pour aller occuper, à 1 université de Londres, une chaire de chimie, qu’il résigna en 1855, lors de sa nomination à la direction de l’hôtel des monnaies. Parmi les nombreuses découvertes dont la science lui est redevable, nous mentionnerons surtout celle sur la dilatation des gaz, qui lui valut, en 1834, le grand prix proposé par lu. Société royale d’Édimbourg. Citons encore ses expériences sur la formation des phosphates et autres sels (1836), et sur la propagation des fluides (issi-1861). Outre un grand