Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/151

Cette page n’a pas encore été corrigée

GOUT

presque complètement de boissons alcooliques ; éviter l’oisiveté ; ne pas trop se livrer aux travaux de cabinet, mais prendre un exercice actif tous les jouis, et, s’il est possible, se livrer à quelques travaux corporels. L’exercice doit être pris en plein air. On trouve, dans tous les auteurs, des exemples de jfoutte qui s’est dissipée ou qui est revenue avec lu mauvaise et la bonne fortune ; par conséquent, les goutteux doivent s’interdire, autant que possible, tout ce qui touche au luxe, se tenir constamment à l’abri du froid humide, se tenir surtout les pieds chauds, ne pas se livrer trop fréquemment à l’acte vénérien, aller tous les ans, s’il se peut, aux eaux thermales.

— Art vétér, La goutte a été jusqu’à présent peu observée et, par conséquent, peu étudiée dans les animaux. L’animal goutteux ne peut se tenir longtemps couché ni marcher ; l’articulation affectée est douloureuse et chaude ; les muscles qui l’entourent et ceux qui servent au mouvement des os qui la composent sont tendus, contractés, et permettent a peine au membre de se mouvoir. Dans tous les cas, l’arthrite goutteuse ne dépasse guère les limites d’une simple fluxion, avec douleur intense accompagnée de rémission et d’exacerbution successives. Pendant la durée de l’attaque, l’animal malade a peu d’appétit. L’urine, rare dans les paroxysmes fébriles et laissant déposer un sédiment amorphe, contient à peu près constamment une grande quantité d’acide urique cristallisé. Parfois aussi, une légère hématurie a lieu sans qu’il ejtiste de douleur générale ; il existe aussi, dans les mêmes conditions, une quantité notable d’albumine dans l’urine. Le gonflement de l’articulation diminue rapidement et se termine souvent par une transsudation locale et la desquamation de l’épiderme. La santé se rétablit promptement après l’attaque. Les premières attaques de goutte sont, en général, assez courtes et ne dépassent pas une quinzaine de jours, à moins que la maladie ne se généralise en occupant un grand nombre d’articulations. Mais les récidives, séparées dans les premiers temps par de longs intervalles, des mois, des années même, se rapprochent bientôt de plus en plus et reviennent plusieurs fois dans l’année, au printemps et à l’automne. La durée de la maladie ' est alors plus longue, et la crise peut ainsi devenir chronique et dégénérer en un état morbide habituel.

L'âne serait, de tous les animaux, le plus sujet a la goutte. Valpi pense que le cheval, le bœuf et le chien y sont particulièrement exposés, et que, quand l’affection est mal connue ou mal traitée, il survient des exostoses et des ankyloses qui- occasionnent la la ruine des chevaux, dont les mouvements articulaires cessent d’être libres, et que souvent ces animaux restent boiteux. Selon le professeur italien, la gùutle affecte ordinairement les articulations des extrémités ; mais l’épine dorsale n’en est pas à l’abri. Elle se manifeste par la roideur des membres, qui semblent privés de jointures, par la presque impossibilité où se trouve l’animal de fléchir les articulations, dont les mouvements sont accompagnés de douleurs vives ; par une forte boiterie, par l’impossibilité de se relever, par la fièvre, par la tuméfaction et par la chaleur autour de l’articulation malade.

Tans-les animaux, comme dans l’homme, toutes les causes capables de produire la goutte sont dominées par une prédisposition héréditaire toute spéciale, ' qui imprime souvent à la constitution un caractère particulier, que l’on a cru reconnaître à certains signes extérieurs, tels qu’un corps plein et robuste, une grosse tète, un système osseux très-développé, une peau épaisse. Il est ce>endant vrai de dire que le tempérament ymphatique n’exclut pas cette, prédisposition. Une nourriture très-abondante et riche en principes nutritifs et le manque d’exercice semblent favoriser le développement de cette maladie. Les vicissitudes atmosphériques font du printemps et de l’automne les saisons où les attaques sont le plus fréquentes.,11 est incontestable aussi que certaines circonstances pathologiques, telles que la suppression de la sueur ou d’un flux habituel, peuvent être l’occasion de l’explosion de la goutte.

En art vétérinaire comme en médecine humaine, malgré les efforts de l’expérience et les promesses de l’empirisme, il n’existe pas de traitement spécifique de la goutte. La meilleure chose à faire est de soustraire les malades à toutes les influences auxquelles il est naturel d’attribuer la production des attaques. La goutte, du reste, réclame rarement un traitement actif ; la liberté du ventre, la diète, les applications chaudes, narcotiques et légèrement excitantes sur l’articulation malade sont les moyens les plus utilement employés. Jj’usage des résolutifs est plus dangereux qu’utile. Si la fluxion articulaire vient à disparaître subitement, il faut craindre et prévenir une goutte remontée, en cherchant à la rappeler à l’extérieur au moyen des révulsifs.

Goutte sereine. V. amaurose.

— BlUiogr. Aubry, Abrégé où l’on voit que les gouttes sont dus maladies curables (Paris, 1620, in-8°) ; Borriclihia, . De podagra (1697) ; Colbatch, Treatese vu the goût (Londres, 1637) ; Desaull, Dissertation sur la goutte (Paris, 1738, in-18) ; Turck, Traité de ta goutte et des

E

GOUT

maladies goutteuses (Paris, 1837, in-8°) ; Liget, Traité de la goutte (Paris, 1753) ; Cadogan, On the goût and ait chronic diseases {Londres, 1772, in-8°) ; Pieltsch, Geschichte praclischer, selle von Gith itnd Podagra (Halle, 1774, in-4<>) ; Fiévée, Mémoires de médecine pratique sur ta goutte, etc. (Paris, 1845, in-8°) ; Réveillé-Parise, Guide pratique des goutteux, des rhumatisants (Paris, 1847, 3e édit.) ; Robert, Traité théorique et pratique du rhumatisme et de la goutte (Paris, 1840, in-8°) ; Monestrol, la Goutte, Mémoire sur la cause des maladies goutteuses et sur leur traitement par la méthode homoeopàlhique (Paris, 1851, in-S°) ; Gairdner. On goût, its history, its causes, and ils cure (Londres, 1854, in-8°, 3« édit.) ; Laville, Exposé théorique et pratique d’un traitement curatif et préventif de la goutté et des rhumatismes (Paris, 1859, in-12, 9<* édit.) ; Garrod, la Goutte et son traitemélit, et le rhumatisme goutteux, traduit de l’anglais par Ollivier, et annoté par Charcot (Paris, 1837, in-8<>).

GOUTTELETTE s. f. (gou-te-lè-te — dimin. de goutte). Petite goutte, très-petite quantité de liquide : lies gouttelettes de pluie.

GOUTTER v. n. ou intr. (gou-té — rad. goutte). Laisser tomber des gouttes : Les feuilles des arbres gouttent après la pluie. Votre nez goutte, mouchez-vous.

GOUTTES (Jean-Louis), constituant, évèque constitutionnel et économiste français, né à Tulle en 1740, décapité le 26 mars 1794. Nommé député aux états généraux par. le clergé de Béziers, il se montra dans cette assemblée un’des membres les plus libéraux de son ordre, et y acquit upe grande autorité par ses connaissances étendues dans les questions financières.,11 prit une grande part aux décrets sur la vente des biens de l’Église, la constitution civile du clergé, la création des assignats et la suppression des pensions non justifiées par des services réels. Elu évêque d’Autun, a la place de Talleyrand (1791), il se compromit par ses discours pendant la l’erreur, fut traduit devant le tribunal révolutionnaire et condamné à mort. On a de lui : Théorie de l’intérêt de l’urgent (1780, in-12), livre dans lequel il justifie le prêt à intérêt, en se basant sur l’autorité des théologiens et des économistes.

GOUTTES (Jean des), écrivain, français.

V. DliSGOUTTKS.

GOUTTEUX, EUSE adj. (gou-teu, eu-zerad. goutte). Pathol. Qui est sujet à la goutte, qui en est affecté : Un lion décrépit, goutteux, n’en pouvant plus, Voulait que l’on trouvât remède à la vieillesse. La Fontaine. Qu’on me ronde impotent,

Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en

(somme Je vive, c’est assez, je suis plus que content. La Fontaine.

— Substantiv. Personne atteinte de la goutte : Un GOUTTEUX.

Allons, Babet, il est bientôt dix heures. Pour un ijoutteux, c’est l’instant du repos.

BÉRANWTîa.

GOUTTIÈRE s. f. (gou - tiè - re — rad. goutte). Petit canal placé au bord d’une toiture, pour l’écoulement des eaux pluviales :

Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en on fait des rivières.

Boiluau.

— Fam. Lapin de gouttière, Ghat servi en guise de lapin, les chats fréquentant beaucoup les gouttières.

— Hist. ecclés. Morceau de cire blanche creusé en forme de bière, que les quatre barons dé l’évêché d’Orléans étaient obligés de présenter à l’église, la veille de l’invention de la Croix, en expiation du meurtre de Ferri de Lorraine, que les barons avaient assassiné.

— Grav. Petit canal que l’on ménage pour verser plus commodément l’eau-forte, après qu’elle a mordu.

— Mar. Passage ménagé par les constructeurs de bateaux, entre le coude extérieur des couples et l’angle intérieur du bateau, afin de permettre aux eaux pluviales ou d’infiltration de se réunir en un même point, d’où on les enlève, soit avec la pompe, soit avec l’écope. On l’appelle aussi rigoi.k. Il Gouttières renversées, Hiloires qui consolident le fauxpont.

— Techn. Ravalement circulaire creusé dans la feuillure d’une pièce d’appui de croisée, .pour conduire l’eau qui y est amenée par le jef. du châssis. Il Partie antérieure d’un livre relié, laquelle présente une concavité régulière, qui doit être égale à la convexité du dos. Il Croix ménagée sur les faces des lames de sabre ou d’épée. Il Bande de cuir qui avance autour de l’impériale d’une voiture, et qui sert a. empêcher la pluie d’y entrer par les portières.

— Typogr. Petit canal de fer-blanc, sous le grand tympan d’une presse.

— Véner. Nom donné à des sillons qui se trouvent le long de la perche du merrain de la tête du cerf ou du chevreuil.

— Art vétér. Gouttières des jugulaires, Excavations longitudinales sur les faces de l’encolure du cheval.

GOUT

— Ahat. K&inure que présenta la surface d’un os.

— Chir. Appareil en fil de fer, matelassé en dedans, que l’on emploie dans tQutes les lésions articutaires et les fractures.

— Entotn. Insecte nommé aussi bouclier lisse, dont les ély très ont pour rebord une goûttière bien marquée.

— Moll. Nom donné quelquefois aux coquilles du genre ranelle.

— Arboric. Plaie de la’tige d’un arbre, qui laisse écouler un liquide sanieux : Les arbres à bois tendre sont-plus sujets aux gouttières. (Bosc.) Les bois trop tourmentés et ébrancltés par les vents deuienneiit tortillards et sujets aux gouttières. (Laine.)

— Encycl. Législ. Aux termes du paragraphe îcr de l’article 641 du code civil, les fonds inférieurs sont assujettis, envers ceux qui sont plus élevés, à recevoir les eaux qui en découlent naturellement, sans que la main de l’homme y ait contribué. À ce sujet, un jurisconsulte, M ; Mallet, s’exprime en ces ternies : « Les rues d’une ville peuvent être considérées par les propriétaires des maisons qui les bordent^comme le fonds inférieur qui, d après le code, "doit recevoir les eaux. Mais l’administration a le droit d’exiger que cet épancheinent des eaux soit fait de manière à ne compromettre ni la salubrité ni la sécurité de la circulation. Elle peut donc exiger, soit la désinfection préalable des eaux ménagères, leur eminagasinement dans l’intérieur des maisons en temps de gelée, soit leur écoulement souterrain dans les égouts. On s’est arrêté à ce moyen, le plus économique et le moins vexatoi’re pour la propriété. D’ailleurs, n’est-.ce pas un avantage que de se trouver sur une voie publique constamment bien entretenue et donnant un accès facile à chaque propriété ? » (Moniteur du 10 mars 1863.)

L’ordonnance des 24 décembre 1823-23 janvier 1824 portant règlement sur les saillies, auvents et constructions à Paris, a supprimé dans cette ville les gouttières saillantes. D’autre part, l’article 6 du décret du 26 mars 1852 ordonne que toute construction nouvelle, dans une rue pourvue d’égout, soit disposée de manière à y conduire les eaux pluviales et ménagères, et que la même disposition soit prise.pour toute maison ancienne, en cas de grosses réparations, et, en tout cas, avant dix ans.

Il existe un grand nombre de rues qui ne sont pas pourvues d’égouts, et le décret du 26 mars 1852, relatif à la voirie de Paris, n’a été déclaré applicable qu’à un certain nombre de villes déterminées. Chacun peut alors faire de la voie publique l’usage compatible avec sa destination, et, dit Dalloz dans son Ilépei toire de législation, « l’écoulement des eaux d’une maison est l’un de ces usages qui est, d’ailleurs, formellement autorisé par l’article C81 'du code Napoléon, lorsqu’il s’agit d’eaux pluviales. »

Plus loin, le même auteur ajoute : « L’écoulement des eaux pluviales elles-mêmes, bien que permis sans réserve par l’article G8 du code Napoléon aux riverains de lu voie publique, peut être réglementé par l’autorité municipale. Ainsi, une mesure des plus utiles est d’en empêcher la chute, soit directement, soit au moyen des gouttières saillantes. Les maires peuvent donc prescrire de faire établir des chéneaux et des gouttières sous l’égoût de leurs toits, et d’en conduire les eaux jusqu’au niveau du sol par des tuyaux de descente. Il a été décidé, a cet égard, que les tudes qui rejettent les eaux pluviales des toits des maisons sur la voie publique sont assimilées aux gouttières saillantes, et doivent être supprimées comme celles-ci. »

— Anat. et Chir. Par le mot ooullière, les anatomistes désignent spécialement une disposition combinée entre le squelette et les parties molles, pour produire une excavation étroite, plus ou moins allongée, et destinée, soit à livrer passage à un tendon mobile, soit à protéger des vaisseaux et des nerfs contre les compressions que pourraient causer certains mouvements, lia gouttière qui existe sur le bord interne, à la partie supérieure de (humérus, est un exemple du premier genre. L’excavation de cette gouttière est garnie d’une couche cartilagineuse, et les bords en sont élevés par l’accolement de tissus fibreux qui en augmentent la profondeur ; une membrane synoviale facilite les glissements du tendon de la longue portion du muscle biceps brachial. La disposition de la partie supérieure de la jambe donne un spécimen parlait du rôle de protection assigné au second genre de gouttière. On voit, en effet, entre la malléole interne et le tendon d’Achille, les vaisseaux et les nerfs pénétrer dans les parties profondes du pied, pour se distribuer à la région de la plante et de la voûte du pied. Dans les nombreux mouvements étendus que décrit cette partie du membre, toute compression est évitée par l’existence d’un pont, fibreux, jeté entre le calcaneum d’une part, et l’astragale et le scaphoïde d’autre part. Ce pont fibreux complète, avec les os et les ligaments de la voûte du pied, une gouttière incompressible et inextensible, qui assure, aux vaisseaux e : aux nerfs, un canal constant dans ses diamètres et incapable de les léser.

Les chirurgiens appellent gouttière un appareil destiné aux membres et d< ntle but est d’en produire l’immobilisution, tout en jjer GOUV

1405.

mettant d’en visiter la surface avec facilité. Les gouttières sont soit en bois, en carton ou en gutta-percha, soit en fer, en treillis où en cuivre. On emploie les gouttières dans les fractures, pendant les premiers jours ; on leur substitue ensuite un appareil fixe. Quand la fracture est compliquée de plaie, on prolonge l’usage de la gouttière. Les gouttières ne servent pas seulement dans le traitement dès fractures et des luxations, elles trouvent leur application chaque fois que l’immobilisation est indiquée ; à ce titre, elles rendent de grands services pour les phlegmons diffus de l’avant-bras, en épargnant au malade les douleurs du déplacement, en permettant au chirurgien djixaininer à loisir le membre enflammé et en se prêtant à l’application de tous les topiques et de l’irrigation continue. Les gouttières ont, il n’est pus inutile de le rappeler, des formes appropriées aux régions où elles peuvent servir ; c’est ainsi qu’il y a des gouttières de coude droit et de coude gauche, des gouttières de jambe et de cuisse pour le côte droit et pour le côté gauche. Enfin, il existe une gouttière, de dimensions plus grandes que les précédentes, car elle est appelée à renfermer le bassin et les deux membres abdominaux ; l’usage s’en généralise de plus en plus, et, dans le traitement de la coxalgie, elle assure une immobilisation tellement parfaite, que, le plus souvent, les douleurs cessent immédiatement aptes son application ; elle a été inventée par le chirurgien Bonnet, de Lyon ; on la connaît sous le nom de gouttière de Bonnet. En raison de la durée de son application et du poids du corps qui repose sur lui, cet appareil est garni et matlelassé convenablement. À côté de ces gouttières, qui ont une forme bien déterminée, il faut signaler celles que l’on peut plier à volonté. À ce titre, la gutta-percha ramollie, s’adaptant' exactement à la forme des parties qu’elle recouvre, donne une gouttière de premier ordre : dans les fractures du nez et de la mâchoire, elle est employée avec succès. Il existe, enfin, des gouttières de treillage, auxquelles le chirurgien peut sans peine donner la forme qui lui convient, et que de récentes prescriptions ont introduites dans l’arsenal de la chirurgie militaire et maritime.

GOUVEA, bourg de Portugal, prov. de Bas-Beïra, à 80 kiloin. N.-E. de CoTmbre, au pied de la SJeiTu-Estiella ; 1,976 hab. Commerce de bestiaux. Gouvea, pris, en 1Q38, par Ferdinand le Grand sur les Maures, fut érigé, par Philippe III, en marquisat, en faveur de Henri de Bilva.

GOI’VEA (André de), érudit portugais, né à Beja en 1497, mort en 1548. Le roi Emmanuel de Portugal l’envoya avec une pension en France, pour qu’il y fit ses études. Élève de Sainte-Barbe, Gouvea devint, par la suite, professeur, puis principal de ce collège, quitta Paris en 1534, pour aller prendre 'à Bordeaux la direction du collège de Guyenne, et retourna en Portugal, à l’appel du roi Jean III (1547), pour fonder à Ooïmbre une institution sur le plan des écoles françaises. Gouvea était prêtre et prédicateur distingué. 11 avait reçu, on ne sait pour quel motif, le sobriquet de Siuupivorus, c’est-à-dire d’Analemuutaide ou, comme l’appelle Rabelais, d’is’ngoutve-moutarde,

GOUV.BA ou GOVEA (Antoine de), en latin Au<ouius Govenuus, jurisconsulte et écrivain portugais, né U Beja vers 1505, mort à. Turin eu 15GG. II était frère du précédent. Comme lui, il se rendit on France, y passa son doctorat en 1532, professa à-Paris, puisa Bordeuux, dans le collège dirigé par André de Gouvea, et alla ensuite étudier le droit à Toulouse, à Avignon et à Lyon, sans Cesser, toutefois, de poursuivre ses études littéraires. De retour à Paris eu 1541, Gouvea y enseigna la philosophie jusqu’en 1544. C’est à cette époque qu’il eut avec Ramus une querelle restée fameuse. Ramus venait d’attaquer Aristoté et sa dialectique dans Ses Aninutdversioues in diatecticam Aristotelis. Gouvea y répondit par un écrit intitule : fVo Aristotefe respoiixio. Cette polémique produisit une telle sensation que le parlement et-le roi s’en émurent. François lor, le père des lettres, dans son indignation contre Ramus, fut sur le point d’envoyer l’adversaire d’Aristote aux galères. Il ne tarda pas toutefois à revenir à des sentiments plus modérés, et se borna à ordonner que Ramus et Gouvea fussent mis en présence dans une discussion publique. A la suite de cette discussion, dans laquelle Gouvea fit preuve d’un grand talent de parole, les livres de" Ramus furent interdits dans tout le royaume, et il lui fut fait défense d’enseigner la philosophie (L544). Cette mémo année, Gouvea alla professer le droit à Toulouse, puis alla occuper successivement une chaire à Cahors (1549), à Valence et à Grenoble (1554), où il reçut dès appointements considérables pour cette époque. Le réputation dont il jouissait alors était telle, que Cujas fut sur le point, de son propre aveu, de renoncer à l’étude des lois, desespérant d’obtenir quelque gloire après un tel maître. Les troubles de religion, • la prise de Grenoble par le barwi des Adrets en 1562 décidèrent Gouvea à quitter Grenoble. Il se retira en Savoie, où le duc Emmanuel-Philibert le nomma. maître des requêtes, membre de son conseil privé, et où il termina ses jours. Gouvea fut un des grands jurisconsultes da sou temps :