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Goujon ne soit pas l’auteur unique du plan d’ensemble. Il est donc permis de croire, comme on y est encore autorisé par la fontaine des Innocents, qu’il a construite à lui seul, qu’il fut aussi éminent architecte qu’excellent statuaire. Il était également graveur en médailles ; car la Bibliothèque nationale possède de ce maître quelques pièces d’une grande pureté, frappées en l’honneur de Catherine de Médieis.

Tel est à peu près l’œuvre de Jean Goujon. Il y aurait sans doute ajouté de nouvelles pages, si une mort tragique n’eût brisé sa carrière ; il fut enveloppé, le jour de la Saint-Barthélémy, dans le massacre des huguenots,

ses coreligionnaires. Gomment a-t-il péri ? L’histoire est absolument muette et aucun document n’a jeté un jour certain sur la fin du grand artiste. Une tradition le fait mourir, atteint d’un coup d’arquebuse, sur les échafaudages de la cour du Louvre, où il travaillait ; une autre assigne comme lieu de sa mort le cimetière des Innocents, où il aurait été retoucher quelques parties de son admirable fontaine. C’est assez invraisemblable ; car cette œuvre était achevée depuis vingt ans, et l’artiste aurait bien mal choisi son heure. Le plus probable est qu’il mourut obscurément assassiné, puis fut jeté à l’eau, comme la plupart des victimes de cet odieux guetapens. La légende seule a sans doute poétisé sa mort, en ie montrant frappé le ciseau à la main.

On peut voir au Louvre les bas-reliefs de l’ancienne porte Saint-Antoine et celui de la Mort et ta Jiésurrection ; ce beau groupe a pour motif une nymphe endormie, devant laquelle un génie renverse le flambeau de la vie, tandis que, sur l’arrière-plan, des faunes, des satyres et des dryades forment un concert de leurs instruments ; un Christ, aussi en basrelief, remarquable par la pureté du dessin ; les Bronzes qui ornaient ta porte d’entrée du château d’Anet et les Lambris sculptés de la chambre k coucher de Diane de Poitiers ; enfin, le groupe de Diane chasseresse, qui valut à l’artiste les faveurs du modèle et de son royal amant. Le château de la Malmaison possède une perle sculpturale ; c’est une autre Diane chasseresse de Jean Goujon, mais représentée d’une autre façon : elle est debout, son arc à la main et prête h. s’élancer sur un animal ; la pose en est fort belle et les draperies d’une légèreté extraordinaire.

Miel dit que ce fut Goujon qui exécuta les planches de la traduction de Vitruve, par Martin. Ce qu’il y a de plus curieux dans ce volume, c’est un petit opuscule, imprimé à la suite de la traduction et signé : Jehan Goujon, studieux d’architecture. Cet écrit est d’une grande concision ; tout 3’ est substantiel. 1 Langage superflu, dit l’auteur, est ennuyeux à toutes gens de bon entendement. » Il y démontre, par l’exemple de Raphdel et rie Michel-Ange, que, pour devenir un grand artiste, il ne faut pas négliger la culture des lettres et des sciences, et que » c’est a cause, que ces deux maîtres se sont tant curieusement délectés & poursuyvre ce noble subject, que leur immortelle renommée est espandue parmi toute la circumférence de la terre. » Il déclare enfin « que tous les hommes qui n’ont point estudié les sciences ne peuvent faire œuvres dont ils puissent acquérir guère grande louange, si ce n’est par quelque ignorant ou personnage trop facile à contenter. • On voit par cet écrit que Jean Goujon comprenait les véritables conditions de l’art et qu’il connaissait les qualités que doit posséder un artiste.

Ce que Jean Goujon a de remarquable, c’est un sentiment exquis de l’élégance et de la grâce féminine ; de plus, personne n’a su rendre comme lui les formes luxuriantes de l’enfant et les allures élancées de la jeunesse. À ces qualités précieuses, il joint l’instinct de la décoration monumentale ; mais il la conçoit à sa manière et d’une façon originale. Il y a du caractère, de la poésie, un sentiment profond de l’art dans ses sculptures d’ornementation ; on n’y verra jamais la trace, le souvenir, même déguisé, d’aucun maître, d’aucune école, d’aucune tradition. Chez lui, tout est marqué au coin d’une personnalité grande et forte, et ce n’est pas sans raison que, dans les livres d’art, son œuvre est désigné par ces mots : Sculpture Jean Goujon.

Malgré ses éminentes qualités, ce maître ne doit pas être aveuglément suivi par l’artiste ; l’imitation de son faire si achevé ne serait pas sans péril. Tel est du moins l’avis de Gustave Planche. « Si le chef glorieux de l’école française, dit ce critique, se recommande à tous les bons esprits par l’élégance, par la souplesse, par l’expression tantôt fine, tantôt grave de ses figures, par les lignes ingénieuses et variées des draperies ; s’il paraît avoir touché les dernières limites de la grâce dans les nymphes de sa fontaine, ce n’est pas à dire, malgré l’étonnante réunion de ces rares mérites, qu’il soit à l’abri de tout reproche. La grâce de ses figures n’est pas toujours exempte d’afféterie, comme on peut s’en convaincre sans sortir de la cour du Louvre. Le jet de ses draperies manque de simplicité ; dans son désir de donner de l’élégance et de la souplesse au torse et aux membres de ses « emmes, il ne s’arrête pas toujours à temps ; il lui arrive de poursuivre avec trop d’obstination l’application d’un principe excellent, l’exagération des distances qui séparent les différentes parties du corps humain... Il y a

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dans les meilleures œuvres de ce maftre quelque chose que le goût a le droit de discuter, que la raison refuse parfois d’accepter. C’en est assez pour ne pas recommander l’étude exclusive de Jean Goujon... Ce n’est ni à Michel-Ange ni à Jean Goujon qu’il faut se fier pour l’expression pure et savante de la forme humaine : ces deux artistes puissants ont sans doute interprété la nature d’une manière élo~ ’ quente ; mais la langue qu’ils parlent si habilement n’est pas toujours assez simple, assez sévère... Toute imitation servile est frappée do stérilité. Quoique Phidias soit au-dessus de Jean Goujon, il ne faut pas plus copier I’hidias que Jean Goujon, car ce serait le plus sûr moyen de n’égaler ni l’un ni l’autre. Il faut se fier à l’art grec, consulter discrètement l’art moderne et ne jamais oublier l’étude du modèle vivant, que Phidias et Jean Goujon n’ont jamais oubliée. »

GOUJON (Louis - Joseph - Marie - Achille), homme politique et écrivain français, né à Amiens en 1746, mort vers 1810. Avocat au moment où la Révolution éclata, il fut.élu procureur syndic à Beauvais, puis membre de l’Assemblée législative, où il se montra peu favorable à la plupart des réformes demandées. À l’expiration de la session, il ne fut pas réélu et passa le reste de sa vie à s’occuper de travaux littéraires et scientifiques. Nous citerons de lui : Coriotan chez les Volsques, tragédie en trois actes (1800) ; Mémorial forestier (1801-1802 1 vol. in-8°) ; Des bois de construction navale (1803, in-12) ; Tableau historique de la jurisprudence romaine (1803, in-12) ; De l’étude du droit (1805, in-8°).-Son fils, Abel Goujon, littérateur, né vers 1795, fonda une maison de librairie à Saint-Germain-en-Laye, et composa, entre autres

écrits : Histoire de la ville et du château de Saint-Germain (1815) ; Manuel de l’homme du bon ton (1821, in-12) ; Petit manuel de la politesse (1822).

GOUJON (Jean-Marie-Claude-Alexandre), conventionnel montagnard, né à Bourjjj-en-Bresse le 13 avril 1766, mort par suicide le 29 prairial an III (17 juin 1795). Pils d’un directeur de la poste aux lettres, il entra dès l’enfance dans la marine et assista, à l’âge de douze ans, au combat d’Ouessant. Il navigua pendant huit années encore, et se pénétra de l’horreur de l’oppression et du sentiment de la justice, en voyant les nègres des colonies courbés sous le fouet de leurs maîtres. Quelques années plus tard, on le retrouve fixé aux environs de Paris, uni d’amitié avec Tissot, le futur académicien, dont plus tard il épousa la sœur, étudiant avec persévérance et cherchant la solution des grands problèmes qui agitent le monde. Il écrivit, sur un sujet mis au concours par l’Académie de Dijon : De l’influence de la morale des gouvernements sur celte des peuples. Ce morceau, qui fut mentionné favorablement, est empreint d’un mâle enthousiasme, d’un profond amour de la justice et de la liberté. Dés ie début de la Révolution, le jeune Goujon se prononça avec passion pour la grande régénération nationale, fut élu, en 1791, l’un des administrateurs du département de Seine-et-Oise, puis procureur gémirai syndic, après le 10 août, enfin député suppléant à la Convention nationale. On lui offrit, en 1793, le ministère de l’intérieur, qu’il refusa pour entrer dans la commission des subsistances, où il rendit les plus grands services. Plus tard, un arrêté du comité de Salut public lui confia par intérim le portefeuille de l’intérieur, qu’il déposa peu du temps après pour venir siéger à la Convention, en remplacement du malheureux Hérault de Séchelles, dont il était le suppléant. Envoyé presque aussitôt en mission a l’armée de Rhin-et-Moselle, il s’illustra par son intrépidité dans cette mémorable campagne qui nous donna le Palatinat, rentra dans l’Assemblée après le 9 thermidor, et combattit dès lors la réaction croissante avec son énergie et sa droiture accoutumées. Il s’éleva courageusement contre les attaques dont les membres des anciens comités de gouvernement étaient l’objet de la part de Lecointre, dénonça les persécutions dirigées contre les patriotes, vota seul contre le décret qui rappelait dans la Convention les députés signataires de la protestation contre le 31 mai, et, lui qui n’avait eu aucune part aux actes de la l’erreur, demanda l’interdiction de cette dénomination de terroristes, a l’aide de laquelle les réacteurs proscrivaient les meilleurs citoyens.

Au milieu de ces luttes incessantes, il ne voyait que trop, d’ailleurs, qu’il devenait chaque jour plus impossible d’arrêter le torrent de la réaction. Tissot rapporte que le mâle jeune homme nourrissait dès lors la pensée secrète de ne pas survivre à la chute de la liberté. Dans une maladie, que la tristesse et l’amertume prolongèrent en l’aggravant, il dit un jour à son médecin : • Je vois le sort que l’on prépare aux défenseurs de la liberté. Ami, montre-moi bien la place du cœur, afin que ma main ne se trompe pas s’il faut que 1 égalité périsse. »

Lors de l’envahissement de la Convention, au 1er prairial an 111 (v. prairial), Goujon, comme ses collègues de la Montagne, était étranger à cette émeute de la faim, dont on les accusa avec tant de mauvaise foi d’être les chefs. On connaît l’issue de cette journée. Arrêté avec plusieurs de ses collègues, Goujon fut transféré avec eux au fort du Taureau, puis ramené à Paris et condamné ù mort. Ces

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hommes d’airain entendirent cette sentence inique sans proférer une plainte. Sur le rocher du Finistère, ils s’étaient juré de ne pas livrer leur tête au bourreau, de mourir fiers et libres comme ils avaient vécu. Au sortir de l’audience, au moyen de deux couteaux qu’ils tenaient cachés et qu’ils se communiquèrent à tour de rôle, tous les six se frappèrent au cœur, simplement, froidement, à la romaine. Goujon, Homme et Duquesnoy étaient morts sur le coup ; les trois autres survécurent assez pour être portés sanglants sur l’échafaud.

Goujon, qui n’avait que vingt-neuf ans, était une belle intelligence et un grand cœur ; ses mœurs étaient austères, et’ son dévouement à la cause populaire et à la République avait le caractère enthousiaste de la foi, 1} . était de haute taille, avec la physionomie la plus noble et la plus douce. Il laissait une veuve et un jeune enfant.

Un Hymne de mort, énergique et touchant, composé par lui au fort du Taureau, sa Défense et quelques opuscules ont été publiés par Tissot dans son intéressante notice : Sou-, venirs de la journée du 1er prairial an III, (1800, in 12).

G9UJON (Alexandre-Marie), littérateur et ’ officier français, frère du précédent, né à Dijon vers 1776, mort en 1823. Élève de l’Ecole polytechnique, il en sortit, en 1798, pour devenir lieutenant d’artillerie, fit les campagnes de Hollande, d’Autriche, de Prusse, d’Espagne, etc., et fut licencié avec le grade de capitaine en 1815. Goujon se fixa alors a1 Paris, où il s’adonna à des travaux littérai- > res. Alexandre Goujon avait épousé la fille de Tissot, l’ami de son frère aîné, le conventionnel. Il a publié, entre autres écrits : Table analytique et raisonnée des matières contenues dans les œuvres complètes de Voltaire (Paris, 1819), travail très-estimé et que Jay qualifie de travail de bénédictin ; Bulletins officiels de la Grande Armée (1820-1821, 4 vol. in-12) ; Pensées d’un soldat sur la sépulture de Napoléon (1821) ; Tablettes chronologiques de la liévolution française (1823). On lui doit, en outre, des poésies légères et de nombreux articles dans les Fastes civils de la France, etc.

GOUJON (Jean-Jacques-Emile), astronome français, né à Paris en 1823, mort en 1856. Admis comme élève astronome à l’Observatoire de Paris en 1841, il devint astronome adjoint en 185-1 et astronome en 1856. Pendant quinze ans, ce laborieux savant a pris part’ aux observetions méridiennes régulières, a calculé les éléments d’un grand nombre de planètes, a découvert une comèie (1819), démontré la périodicité de la comète trouvée par M. Brorsen, a observé à Dantzig une éclipse totale de soleil (1851) et déterminé avec M. Liais l’état magnétique de l’Observatoire de Paris. Les Comptes rendus de l’Académie des sciences contiennent un certain nombre de notes de Goujon.

GOUJONNÉ, ÉE (gou-jo-né) part, passé du v. Goujonner : Pièce de bois goujonnke.

GOUJONNER v. a. ou tr. (gou-jo-né —radgoujon). Techn. Fixer au moyen de goujons, de chevilles : Goujonner deux pièces de bois. Goujonner des jantes.

GOUJONNIER, 1ÈRE adj. (gou-jo-nié, ic-re

— rad. goujon). Ichthyol. Qui ressemble ou ■ qui se rapporte au goujon : Les pécheurs de ta Seine appellent la gremille perche Goujon-mikrk. (Valenciennes.)

— s. m. Pêche. Petit êpervier dont les mailles sont très-serrées, et qui est propre à prendre du fretin ; du goujon.

GOUJURE s. f. (gou-ju-re — rad. goujer). Mar. Cannelure, entaille destinée a recevoir, ’ les liens, les estropes des caisses de poulies, les caps de mouton, etc. Il Goujure de chouquet, Entaille faite aux bords par où passe la grande étague.

GOUL, rivière de France. Elle naît dans la montagne de Font-du-Goul (Cantal), baigne la charmante vallée de Raulhac, sépare le 1 département du Cantal de celui de l’Aveyron, roule ses eaux mugissantes au fond de précipices affreux et se jette dans laTruyère après Un cours de 52 kilom. Ses affluents principaux sont le Cambon, la-Vauzè’ et’ le Langayroùx.

GOULAINE (BASSE-), village et comm. de France (Loire-Inférieure), cant. de Vertou, arrond. et à s kitom. de Nantes, près du canal de Goulaine ; 1,287 hab. Peulven élevé à 3m,60 au-dessus du sol, ayant sm^o dans sa plus grande largeur, sur une épaisseur de 0™,80. Le canal de Goulaine commence dans la commune de La Chapelle-Henfin, au petit

fiort de Montru, traverse les marais de Gouaine et débouche dans la Loire au Gourdeau.

GOULAINE (HAUTE-), village et comm. de France (Loire-Inférieure), cant. de Vertou, arrond. et à 8 kilom. de Nantes ; 1,801 hab.

Haute-Goulaine était au moyen âge le siège d’une seigneurie considérable. Son château, longtemps considéré comme une dés plus magnifiques résidences des bords de la Loire, fut fondé vers la première moitié du xo siècle. ■ On y admire encore, dit M. Girault de Saint-Fargeau dans son Histoire nationale, deux salles avec des plafonds chargés de sculptures dorées et peintes en azur et dont les lambris présentent des restes d’une ancienne tapisserie de cuir, où les couleurs ont conservé

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l’éclat et la vivacité qu’elles avaient il y a plusieurs siècles. On y voit aussi une chambre où ont couché Henri IV et Louis XIV. Cé qui reste de cette demeure rappelle la grandeur de la famille qui l’habitait jadis. L extérieur n’a pas été achevé ; une aile manque a sa régularité. Sur la porte en ogived’une des tours on voit un buste do femme ; la tète est’ coiffée d’un casque et un poignard est rapproché du sein. C’est une Yolande de Goulaine qui, pendant l’absence de son père, défendit ce château contre les Anglais. Elle avait ré-, sisté plusieurs semaines ;Tes provisions manquaient aux assiégés ; il fallait Se rendre. Elle préférait la mort, et allait se la donner, lorsque, du haut d’une tour, elle aperçut des hommes d’armes. C’était la sire de Goulainéquiles amenait. Avec ce renfort, il battit Ieë Anglais ; sauva sa fille et délivra le toit de ses pères. •

GOULARD (Thomas), chirurgien-major da l’hôpital militaire de Montpellier, né à Saint-" Nicolas-de-la-Grave, près, de Montaubnn, en 1720, mort en 1790. Il s’est fait connaître par la découverte de l’extrait de Saturne ou eaubianche, à laquelle on a donné le nom d’eau de Goulard. On a de lui : Œuvres de chirurgie, avec un traité sur les effets des préparations de plomb (1770, 2 vol. in-13).

GOULARD (Jean-François-Thomas), vaudevilliste français, né h Nîmes, mort vers 1830, ’ Il fut administrateur des domaines de la couronne sous l’Empire et la Restauration, et fit partie du Corps législatif de 1810 à 1815. Goulard était membre des Dîners du Vaudeville. On lui doit quelques chansons et quelques pièces de théâtre : Agis (1782), parodie en un acte ; Cassandre mécanicien (1783), comédie-parade en un acte ; Florestan ou la Leçon (1779), comédie en deux actes.

GO U LA IH) (Eugène cb), homme d’État fran-. çais, né k Versailles en 1808. Après avoir été i avocat à Paris, il fut envoyé à la Chambre des députés en 18*7, et à l’Assemblée législa- ; tive en 18-49 par le département des Hautes-Pyrénées. Ouvertement opposé à la politiquedu prince-président, il fut arrêté au 2 dôcumbre et éçroué à Mazas ; il rentra dès lors dans • la vie privée et se tint à l’écart pendant toute la durée du second Empire. Les Hautes-Pyrénées l’envoyèrent k l’Assemblée de Bordeaux en 1871, et sa connaissance des questions commerciales le désigna à l’attention de M. Thiers, qui le chargea de diverses négocia— tions diplomatiques avec l’Allemagne, notum-n ment de résoudre, comme plénipotentiaire ;les difficultés commerciales qui entravaient la signature du traité do Francfort.-Il sut se>' tirer avec honneur de cette tâche délicate, et, ; après l’échange dos ratifications, se rendit a Rome comme ambassadeur de France auprès du roi d’Italie. Il a été rappelé de ce poste pour recevoir le portefeuille du ministère du commerce, en remplacement de M. Victor Le1.’ franc, nommé ministre de l’intérieur (B février 1872). Presque aussitôt, il a succédé’ comme ministre dès finances, à M ; Pouyeri< ; Quertier. Il a, en cette qualité, procédé aux’ opérations de ce colossal emprunt national de trois milliards (juillet 1872) dont l’incroyable réussite devait ’causer l’étonnemciit du’ ; monde entier et asseoir définitivement le créLf dit de la République. Appelé à présider lé conseil général des Hautes-Pyrénées, dont’il fait partie, M. de Goulard, en prenant placé’ pour la secondé fois au fauteuil k la session ’ d’août 1872 a déclaré qu’il est du devoir de tout bon citoyen de travailler à la consolidation de la République conservatrice « a iâ»1 quelle, a-t-il dit, nous devons tous appartenir. » ’

GOULART ou GOULARD (Simon), théolo.rv gien protestant, poète et traducteur français, né à Senlis le 20 octobre 1543, mort à Genève le 3 février 1628. Ayant abandonné le droit pour la théologie, il se rendit à Genève eri 156G, reçut l’imposition des màinsyfut nommé’ pasteur de l’église de Chanci, et, en 1571, pas-*’1 teur de l’église de Genève. Malgré l’affcctidil

?u’il inspira à ses ouailles, son ministère ho

ut pas exempt d’orages. Un jour, du haut de • la chaire de Saint-Gervals, k Genève, il ne craignit pas de traiter Gabrielle d’Estrées de courtisane, et le Conseil le condamna à huit ■ jours de prison, sans compter la censure prononcée contre lui en plein consistoire. Goulart donna sa démission. Mais, après avoir rempli pendant quelques mois les fonctions de chapelain auprès de Catherine de, Navarre, (1600), et desservi un moment l’église de Gre-j noble, Goulart, de retour à Genève, fut élu. président de la compagnie des pasteurs, en, | remplacement de Théodore de Bèze, qui venait ’ de mourir (2 janvier 1007) ; mais il ne tarda pas à ressentir lui-même les symptômes avantcoureurs de sa fin. Il mourut peu de temps" après. « Goulart, disent les auteurs de la France protestante, fut un de ces écrivains infatigables, dont la patience laborieuse u rendu aux lettres de très-grands services. » : Son style, en effet, est simple et naturel ; ses observations judicieuses, son érudition très’ vaste. La liste des ouvrages de Goulart corn- ! prend, entre autres écrits : la Gaule française de F. Hotmann, nouvelle traduction du latin en français (Cologne, 1574, in-Su) ; une trai duction en vers français de Discours de Grégoire Nasienzène contre les dissolutions des femmes fardées et trop pompeusement attifées, plus les regrets et désirs du même Grégoire Nasiensène (1574) ; Mémoires de VEstât de