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grande quantité d’or et de bijoux qu’on avait mis dans son cercueil, il fut traduit devant un plaid tenu à Belzonac par Childebert II, et s’enfuit en Bourgogne ; mais là, il fut arrêté par ordre de Contran, qui saisit avec empressement l’occasion de se défaire de Bozon. Condamné à la peine de mort au plaid d’Andelot, Bozon se réfugia dans la maison de l’évêque de Trêves, comme dans un lieu d’asile, mais !e roi de Bourgogne ordonna qu’on y mit le feu et Goruran Bozon fut percé de traits en essayant de s’enfuir. GONYALGIE s. f. (go-ni-al-jî). Pathol. Syn.

de GONALQIE.

GONYANTHE s. m. (go-ni-an-te — du gr. gonu, genou ; anthos, fleur). Bot. Genre de plantes parasites, de la famille des burmanniacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent h Java sur les racines des arbres.

GONYÉCHIDE s. f. (go-ni-é-ki-de — du gr. grmu, genou ; ec/iis, vipère). Erpét. Division du genre vipère.

GONYLEPTE s. m. (go-ni-lè-pte — du gr. gonu, genou ; leptos, flexible). Arachn. Genre d’ararhnides, de l’ordre des phuliingiens, comprenant une douzaine d’espèces qui habitent l’Amérique du Sud.

— s. m. pi. Tribu d’arachnides, de l’ordre des phalangiens, ayant pour type le genre gonylepte.

GONYOCÉPHALE, s. m. (go-ni-o-sé-fa-le

— du gr. gonu, genou ; kephalê, tête). Erpét. Section du genre stellion.

GONYODACTYLE s. m. (go-ni-o-da-kti-Ie

— du g. gonu, genou ; daklulos, doigt). Erpét. Section du genre gecko.

GONYODIPSAS s. m. (go-ni-o-di-psassdu gr. gonu, genou ; dipsas, espèce de serpent). Erpét. Section du genre couleuvre.

GONYOPTÉRIDE adj. (go-ni-o-pté-ri-dedu gr. gomi, genou ; pteris, fougère). Bot. Se dit des fougères à tige articulée.

— s. m. pi. Classe de plantes, comprenant les familles des characées et des équisétacées.

GONYOSOME OU GONIOSOME S. m. (goni-o-so-me — du gr. gonu, genou ; sàma, corps). Erpét. Section du genre couleuvre.

GONYPE s. m. {go-ni-pe— du gr. gonu, articulation ; pous, pied). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la tribu des asiles, comprenant une douzaine d’espèces répandues dans les diverses régions du globe : Le GOnypb cylindrique est commun purlout. (Duponchel.)

GONYTHÈQUE s. f. (go-ni-tè-ke — du gr. gonu, genou ; tliûlcê, étui). Entom. Creux de la cuisse des insectes, dans lequel est logée la base du tibia.

GONZAGA, bourg d’Italie, dans laVénétie, prov. età 2o kiloin. S. de Mantoue ; 1,700 hab. Ce bourg est le berceau de la maison de Gonzague.

GONZAGA (Thomas-Antonio), poète portugais, surnommé Dirceo, né à Porto en 1747, mort à Mozambique en 1793. Il est également célèbre par ses beaux verset par ses malheurs. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit à Coimbre, en 1768, il se rendit au Brésil, où il suivit la carrière du barreau, puis entra dans la magistrature. Vers 1788, il conçut une vive passion pour une jeune personne de Minas, doua Mana-Joaquina-ûorothea Seixas Bran. dao, qu’il a immurtulisée sous le nom de Alaritia. Il était sur le point de l’épouser, et il venait d’être nommé conseiller à la cour suprême de Bahia, lorsqu’il fut impliqué sans motifs dans une conspiration, arrêté, conduit à Rio-de-Janeiro, et condamné par une cour prévôtale a un exil perpétuel en Afrique. Envoyé à Mozambique en 1703, il ne larda pas à subir les atteintes d’un climat dévorant et malsain, fut atteint d’une lièvre dévorante et mourut frappé de démence, > Gonzaga, dit un auteur contemporain, était d’une petite taille, mais assez replet ; ses yeux étaient bleus et animés d’un feu pénétrant. Dans les rapports de la vie, il était gracieux, d’humeur joviale même, et laissait voir facilement dans la conversation l’instruction variée qu’il possédait. >Ila composé des poésies amoureuses qui ont rendu son nom justement populaire, surtout au Brésil. Ce qui distingue le talent du Pétrarque portugais, c’est la grâce, la naïveté, la douceur, le charme puissant qu’exerce la peinture fidèle du malheur. Quant à celle qu’il chanta en vers harmonieux et passionnés, elle se maria avec un officier brésilien, et mourut seulement en 1856. Les poésies de Gonzaga ont été réunies et publiées sous le titre de Meritia de Dirceo, et fréquemment réimprimées. Monglava et Chalas en ont donné une traduction française dans la Collection des chefs-d’œuore classiques (1825, in-32). On attribue en outre à Gonzaga un poëme satirique, Carias Chilenas, inséré dans la Bibliot/teca JJrasilica.

GONZAGUE, ancienne famille italienne, qui, depuis le commencement du xtvc siècle, exerçait le souverain pouvoir à Mantoue. En 1350, elle avait pour chef Louis de Gonzague, père de Feltrin de Gonzague, auteur de la branche des comtes de Novellare, éteinte en 172S, et de Gui de Gonzague, qui succéda à son père, comme capitaine de Mantoue, en 1360. Louis II de Gonzague, fils de Gui, fut père de François de Gokzague, capitaine de Mantoue,

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mort en 1407. Jean-François, fils de François, marquis de Mantoue, en 1433, eut pour successeur son fils Louis III. Celui-ci mourut en 1178, laissant, de Barbe de Brandebourg, entre autres enfants : Frédéric, qui a continué la filiation directe ; François de Gonzague, cardinal ; Jean-François de Gonzague, auteur de la branche des ducs de Sabionetta, qui s’est fondue dans la maison Caraifa, après avoir donné le rameau des princes de Saint-Martin et de Bozzolo, lequel a fourni plusieurs généraux aux armées de l’empereur, et s’est éteint en 1703 ; Rodolphe de Gonzague, auteur d’une branche bifurquée en deux rameaux, celui des seigneurs de Lazzara, princes de Gonzague, et celui des princes de Castiglione et de Solferino ; Louis de Gonzague, évêque de Mantoue. Frédéric de Gonzague, marquis de Mantoue, fils aîné de Louis III, mourut en U84, laissant, de Marguerite de Bavière : François II, dont on va parler ; Sigismond de Gonzague, évêque de Mantoue, cardinal ; Jean de Gonzague, auteur de la branche des seigneurs de Vescovato, princes du saint-empire, divisée en deux rameaux. François II, marquis de Mantoue, fils aîné de Frédéric, mourut en 1519, laissant, d’Elisabeth d’Esté : Frédéric, qui a continué la filiation directe ; Hercule de Gonzague, archevêque de Taragone, cardinal ; Ferdinand de Gonzague, duc de Molfetta, vice-roi de Sicile, gouverneur du Milnnais, auteur de la branche des princes de Guastalla, éteinte au milieu du xvm" siècle. Frédéric II de Gonzague, duc de Mantoue et de Moiuferrat, mourut en 1540, ayant eu, de Marguerite Paléologue, François III, duc de Mantoue, mort sans enfants ; Guillaume, qui a continué la filiation des ducs de Mantoue ; Louis de Gonzague, auteur d’une nouvelle maison de Nevers, et dont le fils devint duc de Mantoue, à l’extinction de la branche aînée ; Frédéric de Gonzague, cardinal. Guillaume de Gonzague, duc de Mantoue, qu’on vient de citer, succéda à son frère aîné, François JII, et mourut en 1587, laissant, d’Éléonore d’Autriche, un fils unique, Vincent de Gonzague, duc de Mantoue et de Montferrat, qui eut trois fils, François, Ferdinand et Vincent, morts tous trois sans postérité, les derniers de la ligne directe des ducs de Mantoue. Ils eurent pour successeur dans leurs domaines de Mantoue et de Montferrat, en 1627, leur cousin, Charles de Gonzague, duc de Nevers et de Rethel, fils de Louis de Gonzague, dont il a été question plus haut, et de Henriette de Clèves, duchesse de Nevers. Ce Charles fut l’aïeul du duc Charles, mort en 16G5. Ce dernier eut pour fils Ferdinand-Charles, qui reconnut Philippe V comme roi d’Espagne, et mourut en 1708, sans postérité légitime. Dès lors la famille de Gonzague fut représentée par deux branches : celle des princes de Gonzague, ducs de Guastalla, éteinte en la personne de Joseph de Gonzague, mort sans postérité en 1746, et celle des princes de Gonzague-Castiglione, ducs de Solfèrino, marquis de Médole, de Luzzara, etc., qui fait remonter son origine à Rodolphe l=r de Gonzague, né en 1451, et qui compte parmi ses membres saint Louis de Gonzague. Cette branche était représentée par Ferdinand III de Gonzague, duc de Solfèrino, lorsque, pendant la guerre de la succession d’Espagne, l’Autriche s’empara de ses possessions. Après le traité de Rastadt, en 1714, le prince Ferdinand de Gonzague-Castiglione put revenir en Italie ; mais il tenta vainement de faire lever le séquestre apposé sur ses biens, et mourut k Venise en 1723.

La famille de Gonzague passait pour être éteinte. Dans ces dernières années, un prétendant, assez suspect il est vrai, a surgi, dont on trouvera plus loin la biographie. (V. Alexandre-André de Gonzague). De plus, dans une lettre adressée, en 1863, à la Presse, M. E. de Barthélémy affirmait qu’une des branches subsistait encore à Milan, et que son existence, établie par une filiation authentique, avait été reconnue au commencement de ce siècle par le gouvernement autrichien, à l’occasion de la question de ses droits politiques sur le Mantouan. Son chef actuel, le prince de Gonzague-Vescovado, a épousé une comtesse Grappi, née de Saulx-Tavannes.

Nous compléterons la notice généalogique qui précède en donnant la biographie des principaux membres de cette famille.

I. Seigneurs, marquis et ducs de Mantoue.

GONZAGUE (Louis Ier DK)(fondateur de la puissance de sa famille, né en 1267, mort en 1360. Il fut nommé capitaine de Mantoue a la suite de la révolution qui renversa les Bonacorsi (132S), se fortifia au dehors par des alliances et des traités, acquit Reggio en 1335 et se fit confirmer dans sa souveraineté par l’empereur Charles IV (1354).

GONZAGUE (Guido de), seigneur de Mantoue, né en 1291, mort en 1369. Il avait soixante-dix ans lorsqu’il succéda à son père. Se sentant trop vieux pour exercer le pouvoir, il chargea son fils aîné, Ugolin, de gouverner sous son nom. Mais ses deux autres fils, Louis et François, firent assassiner Ugolin en 1362 ; s’emparèrent de l’autorité et obtinrent d’Urbain V l’absolution de leur fratricide.

GONZAGUE (Louis II de), seigneur de Mantoue, fils du précédent, mort en 13S2. Il se débarrassa de son frère François, comme il s’était débarrassé de son frère Ugolin, fit mettre à mort plusieurs gentilshommes impli GONZ

qués dans une conspiration contre lui, et parvint néanmoins a se faire aimer du peuple par la douceur de son gouvernement et par le soin qu’il mit à écarter toute guerre.

GONZAGUE (François I« db), seigneur de Mantoue, fils du précédent, né en 1363, mort en 1407. Après la mort de son père, à qui il succéda, il s’attacha à administrer avec sagesse, à protéger le commerce et à développer la prospérité du pays mantouan. En 1391, il fit mettre à mort, comme coupable d’adultère, sa femme, Agnès Visconti, victime innocente des intrigues de Galéas ; mais il ne tarda pas à reconnaître son erreur, et une guerre s’ensuivit entre lui et Galéas, qui ravagea le Mantouan en 1397. Par la suite, François de Gonzague s’allia avec son ancien ennemi contre les Bolonais, et avec les Vénitiens contre François de Carrare.

GONZAGUE (Jean-François Ier de), premier marquis de Mantoue, né en 1394, mort-en 1444, Il succéda k son père en 1407, sous la tutelle de son oncle, commanda les troupes de l’Église contre Ladislas de Napies, entra dans la ligue de 1425 contre le duc de Milan, obtint de l’empereur Sigismond l’érection do sa seigneurie en marquisat (1433), et battit plusieurs fois les Vénitiens, dont il avait abahdonné le parti pour embrasser celui du duc de Milan. Jean-François avait eu de sa femme, Paula Malatesta, plusieurs enfants, notamment Louis, dit le Turc, et Cécile de Gonzague, qui fut une des femmes les plus savantes de son temps.

GONZAGUE (Louis III de), marquis de Mantoue, surnommé le Turc, né en 1414, mort à Goito en 1478. Il succéda à son père en 1444, entretint un corps de troupes, dont il vendait chèrement les services aux princes qui voulaient faire la guerre, se signala par ses talents militaires, protégea les lettrés, les savants et les artistes, embellit Mantoue et fit de sa cour une des plus brillantes de l’Italie. On lui a reproché d’avoir poursuivi avec acharnement de sa haine son frère Charles de Gonzague, qu’il dépouilla de son apanage.

GONZAGUE (Frédéric Ier BK), marquis de Mantoue, fils du précédent, né en 1439, mort en 1484. Il se distingua par ses talents militaires, secourut, en 147S, Bonne de Savoie, tutrice du duc de Milan, chassa de l’Italie les Suisses qui assiégeaient Lugano, se battit avec les Milanais contre le pape, en 1479, et fit partie, en 1482, d’une ligue contre la république de Venise.

GONZAGUE (Jean-François II De), marquis de Mantoue, né en 1466, mort en 1519. Il succéda à Frédéric Ier, son père, en 1484. Ccraraa ses aïeux et la plupart des petits souverains d’Italie, il fut à la fois prince souverain et condottiere, commanda les troupes que les Vénitiens opposèrent à Charles VIII et aux Français, se distingua au malheureux combat-de Fornoue, où il fit prisonnier le bâtard de Bourbon, fut tour à ttur capitaine général des troupes de l’empereur en Italie, commandant des forces de Ludovic Sforza, duc de Milan, lieutenant général et vice-roi de Napies pour Louis XII, roi de France, lieutenant général de l’armée papale, accéda a la ligue de Cambrai et combattit les Vénitiens, qui le firent prisonnier après le combat de la Scala. Au milieu de l’embrasement général de l’Italie, il eut toujours l’habileté de préserver ses États de la guerre.

GONZAGUE (Frédéric II de), premier duc de Mantoue, fils aîné du précédent, né en 1500, mort en 1540. Il succéda à son père en 1519, fit la guerre à la France comme capitaine des troupes du pape Léon X, entra dans la ligue des princes italiens contra l’empereur (1527), mais quitta ce parti deux ans plus tard pour s’attacher à celui de Charles-Quint, qui lui conféra la titre de duc et l’investit, en 1536, de la principauté de Montferrat, qu’il eut à défendre contre les prétentions du duc de Savoie et du marquis de Saluées.

GONZAGUE (François III de), duc de Mantoue, né en 1533, mort en 1550. Il était fils du précédent, a qui il succéda. Il régna sous la tutelle de son oncle, le cardinal Hercule, et se noya en traversant le lac de Mautoue. Il lie laissait pas d’enfants.

GONZAGUE (Guillaume de), duc de Mantoue, né eu 1536, mort ù Bozzolo en 1587. Il succéda à son frère François en 1550. Fendant un séjour qu’il fit à Casai, en 1567, pour apaiser une révolte des habitants, Olivier Capelle, Conrad Mola et Flaminio se mirent à la tête d’une conjuration ayant pour but d’assassiner le duc et de changer la forme du gouvernement. Prévenu des projets des conspirateurs peu d’instants avant que le soulèvement éclatât, Guillaume de Gonzague fit arrêter les principaux conjurés et avorter la révolution. Ce prince se signala par sa magnificence, par sa prodigalité, et accabla d’impôts ses sujets, dont il s’aliéna ainsi l’affection. En 1574, il fit ériger le Montferrat en duché.

GONZAGUE (Vincent 1er De), duc de Mantoue, fils et successeur du précédent, né en 1562, mort en 1612. Il répudia, du vivant de son père, Marguerite Farnèse, fille d’Alexandre, prince de Parme, sous le prétexte qu’elle était stérile (1581), se remaria, l’année suivante, avec Éléonore de Médicis, et dissipa en fêtes et en plaisirs le produit des impôts.

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Ce fut lui qui institua l’ordre des chevaliers du Précieux Sang.

GONZAGUE (Ferdinand de), duc de Mantoue, fils du précédent, né en 15S7, mort en 1626. Il était cardinal lorsqu’il succéda, en 1612, a son frère François, dont le règne n’avait été que de dix mois. Il eut avec le duc de Savoie, au sujet de la tutelle de sa nièce, la princesse Mari", une guerre à laquelle mit fin le traité de paix de Tav !« 0617), et se maria secrètement, après avoir dê(.oa.é la pourpre, avec sa maîtresse, Camille Reticine ; mais il en fut bientôt las, lit casser cette union et épousa Catherine de Médicis, fille du duc de Toscane.

GONZAGUE (Vincent II de), duc de Mantoue, né en 1594, mort en 1627. Il succéda, en 1626, k son frère, mort sans enfants. Comme lui, il était cardinal, et comme lui il renonça à la pourpre pour monter sur le trône ducal. Il fit casser, pour cause de stérilité, un mariage qu’il avait contracté secrètement, en 1617, avec Isabelle de Gonzague, et songea alors à épouser sa nièce, la princesse Marie ; mais atteint par une grave maladie, suite de ses débauches, il renonça a co projet et donna sa nièce en mariage à Charles de Gonzague, duc de Rethel.

GONZAGUE (Charles Ier de), duc de Mantoue, cousin du précédent, à qui il succéda en 1627, mort en 1637. Il prit possession des duchés de Mantoue et de Montferrat, et demanda alors l’investiture à l’empereur Ferdinand II, qui, favorable aux prétentions de César de Gonzague, duc de Guastalla, déclara vouloir mettre sous le séquestre les deux duchés, jusqu’à ce qu’il eût prononcé sur les droits respectifs des deux compati» teurs. En même temps il envoya une armée contre le duc de Mantoue, de concert avec le duc de Savoie, qui vint mettre le siège devant Casai. Grâce aux secours que lui envoya Louis XIII, roi de France, Charles de Gonzague put ravitailler et délivrer Casai (1629) ; mats bientôt après, les impériaux, commandés par le comte de Collalio, vinrent bloquer Mantoue, apportèrent avec eux la peste, traitèrent le pays conquis avec une véritable férocité, s’emparèrent de Mantoue, mirent la ville au pillage et détruisirent ou emportèrent les richesses artisti ■ ques de cette cité, dont la population fut réduite de plus de moitié. Le duc Chartes, secondé par le maréchal d’Estrées, avait défendu la ville jusqu’à la dernière extrémité, puis avait capitulé. Toutefois, par le traité de Quierasque (1631), il fut remis en possession des deux duchés, a l’exception d’une partie du Montferrat qui passa au duc de Savoie. Il se vit forcé de confier la garde de la forteresse de Mantoue aux Vénitiens et celle de Casai aux Français, à cause de l’impuissance où il était de payer les soldats en garnison dans ces forteresses.

GONZAGUE (Charles II de), duc de Mantoue, né en 1629, mort en 1665. Petit-fils du précédent, à qui il succéda en 1637, n’ayant encore que sept ans, ce prince, qui se signala surtout par son intempérance et son libertinage, quitta le parti de la France, en 1652, pour s’allier avec l’Espagne, fit une courte guerre et vendit au cardinal Mazarin tous les domaines qu’il possédait en France : Rethel, Nevers, Mayenne, etc.

GONZAG UE (Ferdinand-Charles de), dixième et dernier duc de Mantoue, fils du précédent, né en 1652, mort à Padoue en nos. Il prit possession des duchés de Mantoue et de Montferrat en 1665. Il se prononça pour Louis XIV dans la guerre de la succession, vendit Casai à la France, reçut une garnison française à Mantoue, fut mis par Joseph Iûr au ban de l’empire et dépouillé par lui de ses États. Ferdinand-Charles n’avait su se faire remarquer que par la dissolution de ses mœurs, par son luxe effréné, et s’était rendu, tellemenit odieux au peuple que sa chute fut un grand sujet de joie pour les Mantouans, bien qu’ils perdissent leur autonomie. Le Mantouan fut en effet réuni à la Lombardie autrichienne en 1707.

II. Comtes et ducs de Guastalla.

GONZAGUE (Ferdinand de), premier comte de Guastalla, troisième fils de Jean-François II, né en 1507, mort à Bruxelles en 1557. 11 eut la renommée d’un des meilleurs capitaines de son temps, prit Florence en 1530, commanda les troupes de Charles-Quint en Italie, en Flandre, en Hongrie, etc., se distingua surtout au siège de Tunis (1535), fut investi de la vice-royauté de Sicile, suivit l’empereur dans son expédition de Provence, acheta, en 1539, Guastalla, qu’il parvint à faire ériger en fief immédiat de l’empire, et fut nommé, en 1546, gouverneur de Milan, charge dont il fut dépouillé par Philippe II, sous l’accusation de trahison. Il n’en combattit pas moins pour ce prince à la bataille de Saint-Quentin (1557), et garda sa seigneurie de Guastalla, qui fut érigée en duché en faveur de son petit-fils, par l’empereur Ferdinand II.

GONZAGUE (César de), comte de Guastalla, fils du précédent, mort en 1575. Il fut commandant général des troupes autrichienne» en Lombardie, en 1538, puis grand justicier du royaume de Napies, et prit part, en 1573, à l’espèce de croisade contre les barbares-