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GONI

— Pathol. Tuméfaction de la glande thyrêoïde, gottre.

GONGYLAIRE adj. (gon-ji-lè-re — rad. gongylc). Bot. Se dit d’un mode de reproduction (lit nuSSl GEMMIPARE OU SCISSIPARB : Reproduction gongylairë.

GONGYLANGE s. m. (gon-ji-lan-je — de gongyle, et du gr.’ aggeion, vase). Bot. Partie des plantes cryptogames qui renferme les corps reproducteurs.

GONGYLE s. m. (gon-ji-le — du gr. goggulns, rond, qui est probablement pour yolynlos, forme redoublée d’un adjectif allié a gaulos, seau, godet, cruche, gaulas, vaisseau marchand. Curtius compare aussi le sanscrit galas, boule, gala, gôlam, vase sphérique). Erpét. Genre de reptiles sauriens formé aux dépens des scinques.

— Bot. Nom donné par quelques auteurs aux organes reproducteurs, spores ou germes, des végétaux cryptogames, et plus particulièrement des algues et des lichens.

GONGYLOCORME s. m. (gon-gi-lo-kor-me

— du gr. goggutos, rond ; kormos, tronc). Erpét. Genre de reptiles ophidiens formé aux dépens des vipères.

GONGYLOMORPHE s. m. (gon-ji-lo-mor-fe

— du gr. goggutos, rond ; vtorpltê, forme). Erpét. Genre de reptiles formé aux dépens des scinqties.

GONGYLOPHIS s. m. (gon-ji- !o-fiss — du gr, goggutos, rond ; aphis, serpent). Erpét. Genre de reptiles ophidiens formé aux dépens des boas.

GONGYLOSOME s. m. (gon-ji-lo-so-medu gr. goyyulos, rond ; sôma, corps). Erpét. Section du genre couleuvre.

GONI, ville do l’ancienne Grèce, dans la Thessalie, à l’entrée de la vallée de Tempe. Elle fut la patrie d’Antigone Gonatas, roi de Macédoine. C’est aujourd’hui le bourg de Go NIGA.

CONIADE s. m. (go-ni-a-de — du gr. goniodés, anguleux). Annél. Genre d’annélides ohélopodes, de la famille des néréides, assez voisin des glyeères, et comprenant deux espèces qui vivent, l’une dans la Méditerranée, l’autre dans les mers de l’Australie : Le GOmiade vétéran.

GONIADÈEiE s. m. (go-ni-a-dè-re — du gr. gônia, angle ; deré, cou). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, rapporté, suivant les auteurs, à la famille des sténélytres ou à celle des ténébrionites, et comprenant sept espèces qui habitent l’Amérique du Sud.

GONIASTER s. m. (go-ni-a-stèr — du gr.

gônia, angle ; aster, étoile). Echin. Genre d’échinodermes, formé aux dépens des astéries.

GONiastérié, ÉE adj. (go-ni-a-sté-ri-erad. goniaster). Echin. Qui ressemble ou qui be rapporte au goniaster.

— s. f. pi. Famille d’échinodermes ayant pour type ie genre goniaster.

GONIATITE s. f. (go-ni-a-ti-te — du gr. gônia, niigle). Moll. Genre de mollusques céphalopodes fossiles, formé aux dépens des ammonites.

GONIBREGMATE s. m. (go-ni-brè-gma-te

— du gr. gônia, angle ; bregma, sommet de la têto). Myriap. Genre de myriapodes, de la famille des géophilides, dont 1 espèce type habite les Iles Philippines.

GONICHON s. m. (go-ni-chon). Comm. Cornet de gros papier qui recouvre la této d’un pain de sucre.

GONIDE adj. (go-ni-de — rad. gonie). Entom. tjui ressemble à une gonie.

— s. m. pi. Sous-tribu de mouches ayant pour type le genre gonie.

GON1D1E s. f. (go-ni-dl — dimin. du gr. gonê, rejeton). Bot. Nom donné par quelques auteurs aux corps reproducteurs des algues.

GONIDION s.^m. (go-ni-di-on — mot gr. signif. petit angle). Inl’us. Genre d’infusoires, de la famille des bacillariées.

GONIE s. f. (go-nl — du gr. gônia, angle). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la tribu des mouches, comprenant une vingtaine d’espèces dont la majeure partie habitent l’Europe.

GON1I.O, divinité champêtre chez les anciens Slaves. C’était le principal suivant de Wobos, dieu des bergers. On le représentait sous la forme d’un bâton, revêtu des attributs divins, et il l’extrémité supérieure duquel se trouvait une main qui tenait un cercle de fer. . À l’époque de)a célébration de sa fête, on envoyait les troupeaux, sans gardiens, dans les pâturages, en les confiant à la surveillante du dieu. Chez les Sorabes, il avait un temple et un prêtre particulier.

GOMMIQUE- adj. (go-ni-mi-ke). Bot. Se dit de l’expansion des lichens qui résulte d’un assemblage de gonidies apposées les unes contre les autres : Couche gonimique.

GONIN s. m. (go-nain). Fam. Maître Gonin, Fripon adroit et rusé : C’est un maître Gonin. C’est un tour de maître Gonin.

— Encycl. Il est probable, sinon absolument certain, que le nom de maître Gonin est celui d’un personnage célèbre par ses tours

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d’adresse. L’histoire nous a conservé le souvenir de trois personnages de ce nom. Le premier, au témoignage de Brantôme, était un magicien (sans doute un prestidigitateur) attaché à la cour de François Ier ; le second, petit-fils du précédent, vivait au temps de CharlesXI ; le troisième, enfin, était un joueur de gobelets qui opérait sur le pont Neuf sous le règne Louis XIII. On voit que cette famille Gonin est toute une dynastie d’escamoteurs. Dulaure fait remonter au dernier seulement l’expression proverbiale de maître Gonin ; mais c’est probablement parce qu’il a ignoré l’existence des deux autres. La locution est antérieure à Louis XIII. Peut-être mèine Gonin III n’est-il qu’un opérateur vulgaire qui s’est affublé d un nom célèbre pour se donner du crédit.

Leroux de Lincy cite un proverbe qui laisse intacte la réputation de maître Gonin, mais non pas celle de ses contemporains : Moltre Gonin est mort, le monde n’est plus grue.

En 1713, il a été publié, sous le titre de : les Tours de maître Gonin, une sorte de roman anecdotique en deux volumes, ou plutôt une compilation assez pauvre de style, où, sous prétexte de raconter la vie de maître Gonin, on relie, tant bien que mal, les unes aux autres des anecdotes burlesques, pour la plupart très-connues.

GONIocarpe s. m. (go-ni-o-kar-pe — du gr. gônia, angle ; karpos, fruit). Bot. Syn. H’haloragis.

GONIOCAULE s, m, (go-ni-o-kô-le — du gr. gonin, angle ; kanlos, tige). Bot, Genre de plantes de la famille des synanthérées.

GONIOCÉPHALE’ s. m. (go-ni-o-sé-fa-ledu gr. gônia, angle ; kephalê, tête). Erpét. Syn. de lophyru, genre de reptiles iguaniens.

— Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, comprenant deux espèces, qui vivent au Brésil.

GONIOCÉRAS s. m. (go-ni-.o-sé-rass — du gr. gônia, angle ; keras, corne). Moll. Genre fossile de la famille des nautilides.

GONIOCHITON s. m. (go-ni-o-ki-ton — du gr. gônia, angle ; chitàn, tunique). Bot. Genre d’arbres, de la famille des méliacées, tribu des trichiliées, dont l’espèce type croît dans l’île de Java.

GONIOCOTE s. m. (go-ni-o-ko-te — du gr. gônia, angle ; kôtis, derrière de la tête). Entom. Genre d’insectes épizoïques, comprenant cinq ou six espèces, qui vivent en parasites sur le corps des gallinacés et des colombins.

GONIOCTÈNE s. m. (g<vni-o-ktè-ne — du gr. gônia, angle ; kteis, ktenos, peigne). Entom. Genre d insectes coléoptères létramères, formé aux dépens des chrysomèles, et comprenant cinq ou six espèces, presque toutes vivant en Europe : Les gonioctènes rongent tes feuilles des arbres. (Chevrolat.)

GONIODACTYLE s. m. (go-ni-o-da-kti-ledu gr. yoiiia, angle ; daktutos, doigt). Erpét. Genre de reptiles sauriens.

GONIODE s. m. (go-ni-o-de — du gr. gôniodès, anguleux). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, réuni aujourd’hui au genre loméchuse. il Genre d’insectes épizoïques, comprenant une dizaine d’espèces, qui toutes vivent sur les gallinacés.

GONIOGÈNE adj. (go-nio-jè-ne — du gr. goniâ, angle ; gemma, je produis). Miner. Se dit d’un cristal produit par des décroissements qui ont lieu sur les angles seulement et d’une manière inégale.

GONlOLIMON s. m. (go-ni-o-li-mon — du

fr. gônià, angle ; teimnn, gazon). Bot. Genre e plantes de la famille des plombaginées, réuni, par plusieurs auteurs, comme simple section, au genre statice.

GONIOME s. m. (go-ni-o-me — du gr. gônia, pointe ; ômos, semblable). Bot. Genre d’arbrisseaux de la famille des apocynées, tribu des plumériées, dont l’espèce type, peu connue, croit au Cap de Bonne-Espérance.

GONIOMÈTRE s. m. (go-ni-o-mè-tre — du gr. gônia, angle ; metron, mesure). Instrument quelconque servant à mesurer les angles. Il Se dit particulièrement d’un instrument dont les minéralogistes se servent pour mesurer les angles des cristaux, il Instrument servant à mesurer l’angle facial.

— Encycl. Miner, et optiq. Le fait fondamental de la cristallographie est la constance des angles dans les cristaux de même espèce. Tandis que les formes cristallines varient presque jusqu’à l’infini, il est une chose qui ne change point en elles, qui se montre invariable dans tous les individus d’une même espèce présentant la même forme, c’est l’inclinaison relative des faces et, par contre, la valeur des angles dièdres que forment ces faces, ainsi que celle des angles plans qui leur correspondent.

Ce fait fondamental donne à la mesure des angles des cristaux une importance considérable ; et, en fait, ce sont ces angles que l’on mesure lorsqu’il s’agit de déterminer exactement la forme des cristaux. Mais les angles plans ou rectilignes sont liés aux angles dièdres par des relations au moyen desquelles il est toujours facile de les calculer lorsque l’on

GONI

connaît les angles dièdres, en sorte que la mesure de ceux-ci est seule nécessaire.

On nomme goniomètres les instruments destinés à effectuer la mesure des angles. Ces instruments sont de deux sortes, les goniomètres d’application et les goniomètres à réflexion. Les premiers, à beaucoup près les plus simples, mais les moins exacts, sont les plus anciennement connus ; ils consistent essentiellement en deux règles mobiles, comme les branches d’un compas, auxquelles on peut donner une ouverture égale à celle de l’angle à mesurer en appuyant chacune d’elles sur une des faces de cet angle. Les seconds sont fondés sur ce principe que, si on regardé par réflexion, sur l’une des faces de l’angle à mesurer, un objet éloigné, en faisant coïncider l’image de cet objet avec celle d’un autre objet aperçu directement, et que si, ensuite, en tournant le cristal, on répète la même opération en regardant par réflexion sur l’autre face de l’angle, de la rotation imprimééau cristal, on pourra conclure la valeur de l’angle mesuré.

Le goniomètre d’application, appelé aussi goniomètre ordinaire, a été imaginé, en 1783, par Carangeot ; on le nomme encore pour cette raison goniomètre de Carangeot. Pendant longtemps, cet instrument fut le seul usité, et, malgré son imperfection, c’est avec les mesures qu’il permit d’effectuer que furent faites les découvertes importantes qui ont rendu immortels les noms de Rome de 1 Isle et d’Haûy. Il se compose de deux lames d’acier (fîg. l) mobiles autour d’un axe o dont la position peut être changée au moyen de deux rainures r et r’ de façon à allonger ou à raccourcir la longueur d’une extrémité des bran GONI

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•Pi". I.

ches. Tenant le cristal à mesurer d’une main, et les lames mobiles de l’autre, on se place dans un endroit très-éclaîré, puis, élevant le cristal à la hauteur des yeux, et plaçant son arête parallèlement à la direction des rayons lumineux, on applique les lames sur les deux faces de l’angle cherché, en les écartant ou les rapprochant l’une de l’autre jusqu’à ce qu’elles ne laissent plus passer de lumière entre elles et le cristal. Ceci fait, on pose les lames ainsi écartées sur un rapporteur en inétal, dont le demi-cercle est divisé en 180 parties, et dont le centre est percé d’un trou dans lequel on peut faire pénétrer l’axe o du goniomètre, puis on appuie l’une des lames contre un repos m, qui correspond au zéro du rapporteur (fig. 2). Il ne reste plus alors,

pointant vers le centre, est disposée sur un

support dans le voisinage du cercle tourner l’alidade jusqu’aca quel’imaj

Un fait K8 d’une

Fig- 2-

pour connaître l’angle cherché, qu’à lire sur le rapporteur le point auquel correspond., sur la graduation, l’autre lame du goniomètre.

Cet instrument permet d’opérer très-rapidement, mais il n’est pas susceptible d’une approximation suffisante. La première cause d erreur tient à ce qu’on n’est jamais certain que l’instrument ait été appliqué sur les faces du cristal dans une position exactement perpendiculaire à l’arête, et en coïncidence parfaite avec ces faces. De plus, il ne peut servir que pour les cristaux d’assez grandes dimensions et à faces exactement planes ; or les cristaux remplissant ces deux conditions sont rares.

L’instrument que nous venons de décrire n’est pas, à la vérité, celui qu’avait construit Carangeot : dans celui-ci, les laines mobiles et le rapporteur étaient liés ensemble, ce qui rendait le maniement de l’appareil moins facile. C’est M. Brongniart qui a conseillé de séparer ces deux pièces et de les disposer comme nous venons de le dire.

Malgré l’invention de goniomètres plus exacts, le goniomètre d’application, peut encore rendre de grands services pour des mesures approchées et rapides.

C’est à Charles, physicien français, qu’est due la première idée de faire servir la réflexion de la lumière à la mesure des angles des cristaux. Le goniomètre à réflexion (fig. 3), qu’il a imaginé et qui porte son nom, est formé d’un cercle gradué horizontal ; autour de son centre se meut une alidade ; le cristal dont on veut mesurer l’angle est fixé sur cette alidade au-dessus du centre, de manière que l’arête du dièdre à mesurer soit perpendicufaire au plan du limbe. Un déplacement de l’alidade détermine une rotation égale du cristal, rotation que fait connattrela graduation du cercle. Une lunette horizontale, fixe,

Fig. 8.

mire éloignée soit vue par réflexion sur une des faces du cristal, et l’on note la position de l’alidade. On répète ensuite la même opération, en produisant la réflexion sur l’autre face de l’angle à déterminer, et on note encore la position de l’alidade. On connaît alors l’angle dont a tourné le cristal ; or cet angle est le supplément de l’angle cherché.

C’est du goniomètre de Charles que Malu3

s’est servi dans ses belles recherches sur la

« lumière polarisée. Depuis lors, la goniomôtrio

a fait de grands progrès, sans lesquels les recherches

bien plus délicates de Fresnel, de

1 Foucault et de Fizeau auraient été impossij blés. C’est le goniomètre de M. Babinet qu’on

emploie aujourd’hui dans toutes les mesures

qui exigent une grande précision ; cependant

le goniomètre de Wollaston, quoique moins

exact, est encore fréquemment usité.

Le goniomètre de Wollaston (fig. 4) se compose essentiellement d’un limbe vertical gradué sur son contour extérieur, mobile autour de son centre, de manière que les divisions passent devant une alidade horizontale rixe, terminée par un vernieret pouvant entraîner dans son mouvement un support articulé, porteur du cristal. Le support articulé peut, d ailleurs, tourner autour de l’axe du limbe indépendamment de ce limbe. Il n’est pas indis Fig. 4.

pensable, comme on va le voir (et c’est ce qu’a de particulier le goniomètre de Wollaston) que l’arête du dièdre que l’on vent mesurer passe exactement par le centre du limbe, il Suffit qu’elle soit perpendiculaire nu plan de ce limbe. On dispose d’abord l’appareil de façon que l’axe du limbe soit parallèle à une mire horizontale éloignée, telle qu’une ligne de niveau d’un édifice régulier ; il s’agit ensuite de rendre l’arête du dièdre parallèle à cette mire. On se sert pour cela d un miroir fixé sur le pied de l’appareil. La mire horizontale donne une image dans ce miroir, elle en donne une autre sur l’une des faces du cristal convenablement dirigée, et, si l’on peut amener ces deux images en’coïncidence en faisant tourner le support du cristal autour de son axe, on sera assuré que la face réfléchissante est parallèle à la mire. On conçoit qu’on puisse arriver ainsi, par quelques tâtonnements, a rendre successivement parallèles a la mire les deux faces du dièdre, et alors l’arête de ce dièdre est elle-même parallèle à cette mire.

Ces dispositions étant prises, pour obtenir l’angle cherché, on fait tourner le limbe de manière à établir successivement la coïncidence entre le3 images de la mire données par les deux faces et l’image fournie par le miroir. L’angle dont le limbe a tourné entre les deux observations est le supplément de l’angle cherché, car les deux faces du dièdre ont été amenées dans des positions parallèles.

On voit que Wollaston négligeait le petit déplacement provenant du défaut de centrage de l’arête. L erreur qui provient de ce petit défaut est, en effet, négligeable ; mais la méthode de Wollaston présente un bien autra inconvénient, c’est qu’il est presque impossU ble de s’assurer, par les moyens qu’il emploie, que le limbe est bien perpendiculaire à la mire.

Goniomètre de M, Babinet. Le goniomètre de M. Babinet (fig.5) est celui qui a été employé par MM. Fizeau, Foucault, etc pou» leurs délicates expériences sur la lumière. Construit avec soin, il donne des résultats d’une grande exactitude. Il se compose d’un cercle divisé horizontal, porteur d’une lunette