Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 4, Gile-Gyz.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

1362

GOND

d’affection !) le mot qui peint, la phrase rhythmée, les harmonies et les éclats de douleurs, et, enfin, ces soudaines étincelles de lumière et de vie qui sont ce que l’artiste, ce que le poète, ce que l’homme a en lui de plus individuel ! >

Le même critique a apprécié de la manière suivante ces deux écrivains : « Il n’y eut pas, dans toute notre grande époque littéraire, dit-il, de révolutionnaires en art plus absolus et plus violents que ces hardis écrivains, qui, tout en sachant comme des maîtres toutes les traditions de l’art et de la poésie, résolurent, dès le premier jour, de rompre, sans retour possible, avec les vieux moules, avec les vieilles conventions, avec les vieux mensonges et avec les pompeuses fadeurs de ce style soutenu qui, ainsi que le dit Michèle t, étouffe, écrase lourdement, depuis deux, siècles, la France de Rabelais, d’Agrippa d’Aubigné, de Régnier, de La Fontaine. Ils ont été les premiers réalistes, en prenant ce mot, si souvent déshonoré ou mal compris, dans son sens vrai et élevé ; car, répudiant audacieusement les formules romantiques aussi bien que les formules classiques, ils ont, les premiers en ce temps, peint, décrit, fait revivre, d’après la nature même, l’homme innombrable, divers, et te milieu où il s’agite, ne demandant l’idéalisation de leurs paysages et de leurs types qu’à la splendide propriété du style et à la magie du mot juste. • Cette appréciation a besoin d’un correctif ; il est certain que, à l’aide de nouveaux procédés de style, MM. de Concourt sont arrivés à exprimer d’une façon satisfaisante des impressions on ne peut plus fugitives, des analyses que personne n’avait fouillées si profondément, des remarques singulières qu’on n’avait pas encore faites ; mais ils ont poussé jusqu’à l’excès leurs meilleures qualités et les ont transformées en défauts.

« Coloristes enragés, dit un autre critique, M. J. Brû, ils emploient toutes les nuances de la palette ; ils en font rayonner avec profusion les teintes vives et un peu crues par des oppositions de lumière et de clair-obscur, des heurts de tons, des séparations tranchées, tout d’abord agréables, mais dont l’impression trop persistante émuusse la sensibilité, et dont la répercussion à jeu continu, sans nuire à l’harmonie générale, crispe les nerfs par l’abus de l’éblouisseinent. Néologismes bizarres, antithèses de mots, termes techniques, locutions inusitées, expressions d’ar§ ot, phrases d’atelier, tout concourt à leur ut, l’t’ffet ; mais l’ensemble si saisissant est noyé dans le détail ; le mauvais goût dépare parfois ces alliances de mots, heureuses souvent ; ce style sonore, alerte, martelé, craquant, sans défaillance, et toujours soi, mais toujours aussi de parti pris contre la simplicité, est souvent incompréhensible pour ceux qui ne sont pas « du bâtiment. » Observateurs, MM. de Concourt sont encore euxmêmes. Ils sont amoureux de ia description et en’abusent au point que le roman semble fait

{>our elle et par elle seule : comme ils excelent dans le genre, ils s’y éternisent. À eux les tableaux ravissants aux perspectives rigoureuses, aux détails soignés, aux reliefs énergiques, au cadre d’exactitude et de vérité. Mais nue de longueurs et de phraséologie ! L’étude est consciencieuse et fouillée ; elle l’est trop ! Tout cela est trop creusé, trop long, trop complet ; c’est un fonds qui s’épuise à trop produire : trop de savoir et d’érudition étalés ; le sujet est trop vidé. En vain le pittoresque, le beau, le comique viennent tour à tour séduire, émouvoir, égayer l’imagination ; en vain le style se déroule, plein d’éclairs et de magnificences, large et grandiose avec ses reflets d’acier et ses rayons d’or. L’excès de lumière blesse les yeux ; ce feu roulant assourdit l’oreille. »

Quoi qu’il en soit, la collaboration littéraire des frères de Goncourt a laissé dans la littérature contemporaine une trace originale, et il est regrettable que lu mort soit venue la briser sitôt. Comme érudiis, comme moralistes et comme romanciers, ils ont marqué leur place parmi les esprits d’élite et les écrivains qui ont su le mieux manier lu langue française.

GOND s. m. (gon — Diez rattache ce mot à la forme lorraine angon, où il voit le latin ancou, coude, crochet, en grec ankdn. Comparez le sanscrit unka, ankuça, crochet, de la racine anc, recourber. Mais M. Littré croit que la forme française gond est absolument la même que la forme portugaise gonzo, engonzo, que Diez rattache au latin confiis, pieu, et que la forme provençale yofo, gofon, où Diez voit le bas latin gumpfius, attache, qui est le grec gomphos, clou. Avec Du Cange, il rattache ces trois formes au bas latin gumplms, d’où Diez ne fuit dériver que le provençal. Quant au grec yumplios, il répond exactement au sanscrit ynmblia’, dent, de la racine gali/i, gumb/i, bailler). Morceau de fer rond et coudé, sur lequel tournent les pemures d’une porte : Une porte qui tourne sur ses gonds.

— Fig. Fondement, base morale :

Secoués de leurs Qonds antiques, Les empires, les républiques

S’écroulent en débris épars.

Lamartine.

— Fam. Sortir, être mis, porté, jeté hors des gonds, Entrer dans une grande colère, être hors de soi : Il suffit quelquefois du bourdonnement d’une moucha pour faire sortir

GOND

des gonds l’homme le plus doux de l’univers. (Cherbuliez.)

— Anat. Première vertèbre du cou, sur laquelle tourne la tête.

— Encycl. Un gond se compose de trois parties, savoir : la tête, le corps et la pointe. La tête est toujours une partie cylindrique, souvent prise a la forge dans le morceau de fer qui forme le gond entier, quelquefois rapportée et soudée à angle droit dans le corps, dont l’extrémité opposée est scellée et fixée dans le montant qui doit la recevoir. Si ce montant est en pierre ou en plâtre, le scellement est fourchu et chaque bout est un peu contourné ; si, au contraire, il est en bois, le corps se termine par une pointe, et le gond est enfoncé comme un clou, à coups de marteau. Dans le premier cas, on pratique avec le ciseau un trou carré dans lequel le scellement et une grande partie du corps entrent entièrement ; puis, celui-ci introduit, on remplit la cavité avec du plâtre. Pour empêcher le gond de sortir et augmenter la solidité de l’attache, on enfonce de petits coins en bois dans le plâtre fraîchement posé.

Lorsque le plancher d’une chambre n’est pas parfaitement de niveau, il est difficile que la porte, dans son mouvement circulaire, puisse fermer exactement et remplir la baie. Dans ce cas, on incline l’épaulement de la tête du gond, ou bien le champ de la douille de la penture, qui repose sur cet épaulement ; de cette façon, la porte se soulève un fur et à mesure qu’on l’ouvre, et, lorsqu’elle se ferme, elle redescend au niveau du plancher. Cette inclinaison présente encore l’avantage que la porte, livrée à elle-même, se ferme seule, sans qu’il soit besoin d’avoir recours aux ressorts ou aux poids pour la ramener ; elle descend |-ar le fait de l’inclinaison de la duuille, en décrivant une hélice. Ce système fort simple a été remplacé, pour les salles dans lesquelles on pose des tapis, par le gond en hélice, qui n’est qu’un gond ordinaire dont la tête, au lieu d’être unie, porto un pas de vis allongé, quelquefois double ; la douille de la penture est alors un écrou qui se visse et se dévisse à chaque mouvement de rotation que l’on donne à la porte. On fait aussi des gonds coudés, à galets, à pivots, etc., qui tous sont construits dans le but d’obtenir la fermeture de la porte sans qu’il suit nécessaire de la pousser. Ces systèmes, variables à l’infini, suivant la position qu’occupe la baie, sont employés dans les administrations et les bureaux fréquentés par un nombreux public.

GOND s. m. (gondd). Linguist. Idiome dravirien."

— Encyci. Cet idiome appartient au groupe des langues vindhyennes ou draviriennes de la région septentrionale et, par conséquent, à la classe des langues agglutinantes. Le gond olfre une mutabilité euphonique poussée à un haut degré, qui rend facile l’union des racines. On y trouve aussi des traces de l’usage de répéter, après le verbe, le pronom qui était déjà placé avant, ainsi que cela a lieu dans l’iuiome dhimal. Moins dur que le toda ou tondu, quoiqu’il le soit plus que le tamoul, le plus important des idiomes draviriens méridionaux, le gond a conservé les plus anciennes formes draviriennes.

GONDA s. m. (gon-da). Métrol. Subdivision de la monnaie de compte en usage au Mogol, divisée en 4 cauris, et représentant une valeur de 0 fr. 00385.

GONDAHA1RË, premier roi de Bourgogne.

V. GoNDICAIRK.

GONDAR, ville de l’Ahyssinie, dont elle était la capitale sous le négous Théodoros III, ch.-l. de la province d’Ainhara, par 12" 30’ de latit. N. et 35» 10’ de longit. E. ; 7,000 hab. Cette ville est située dans la partie JN’.-E. du pittoresque et fertile plateau de Dembea, à 2,200 mètres d’altit. et à 40 kilom. N. du lac Dembea ou Tana (Zana), sur une colline escarpée, dont le sommet s’élève à plus de 300 mètres au-dessus de la surface du lac. Les différentes parties de la ville sont séparées les unes des autres par de vastes espaces déserts et par des amas de ruines ; l’ensemble forme un labyrinthe de petites maisons semées au milieu de haies vives, de buissons et de bouquets d’arbres, entre lesquels s élève çà et là une église entourée d’un bosquet. La colline est couronnée par les ruines imposantes du Negous Gimp ou château des anciens empereurs d’Ethiopie, construit au xvie siècle par des Portugais. C’est une agglomération de palais en ruine de différents styles, couronnés de tours, de coupoles et de créneaux. Les jardins du château, magnifiques jadis, ne sont plus aujourd’hui qu’une sorte de forêt impénétrable, qui sert de retraite aux bêtes sauvages. La partie principale de la ville s’étend au S. et au S.-O. du château, dan3 la vallée que forme la rivière Gaha. Sur le penchant de la colline se trouve YAbouna-liiel (quartier de l’Abouna), qui appartient tout eiuier à l’abouna ou patriarche de l’Abyssiiiie ; puis, dans la vallée elle-même, Etschege-Uiet ou quartier de l’Etschege (su- i périeur des moines), l’homme le plus influent de l’Abyasinie après le négous et l’abouna ; c’est aussi dans ce quartier qu’habitent le ; prêtres, les moines et les employés ecclésiastiques. On rencontre ensuite Vlslam-Biet ou quartier des mahométans, qui est très-peuplé, et enfin le Falaschn- ISiet ou quartier dos

GOND

juifs. Dans toutes les parties de la ville, les rues sont étroites, tortueuses, escarpées, pleines de boue et à chaque pas rendues impraticables par des amas de décombres. Les

maisons, construites en pierre pour la plupart, sont basses et ont la forme de tours rondes, avec un toit incliné, en roseaux ou en paille ; il en est bien peu qui soient recouvertes en ardoises. Cette ville renferme 44 églises desservies par 317 prêtres, sans parler d’une foule de moines et de religieuses. Les falaschas ou juifs et les mahométans oui aussi leurs édifices religieux et pratiquent leur culte à peu près librement. Une autre corporation presque aussi nombreuse que le clergé est celle des Debiérah, écrivains ou lettrés, pour l’éducation desquels existent plusieurs écoles spéciales, telles que des écoles de chant religieux, de poésie, de jurisprudence, d’Ancien Testament, etc. La plupart des habitants de Gondar sont négociants ; ils commercent, d’un côté, avec Godjam et Damot, et, de l’autre, avec Massaua et Souakiin. Les principaux produits de l’industrie manufacturière de Gondar sont : les Vêtements de coton, les broderies d’or, le parchemin, les selles, les parasols de natte, les couteaux, les lames d’épée, les rasoirs, etc. Pour monnaie, on se sert d’or en lingot, de thalers allemands, qui ne sont cependant qu’en petit nombre dans la contrée, et de lamelles de sel, que l’on tire du lac d’Alelbald, dans la plaine deToita. La température moyenne de Gondar est d’environ 20 degrés. Il y tombe beaucoup de pluie, surtout de juin k octobre.

On ignore l’époque de la fondation de cette ville ; elle fut, depuis les temps les plus reculés du moyen âge jusqu’à la iinduxviuo siècle, la capitale du puissant empire d’1-Àhiopie et devint ensuite celle de l’État indépendant d’Ainhara, qui fut conquis, vers 1853, par Théodoros. Ce dernier, après s’être fait proclamer negous, choisit Gondar pour la capitale du nouvel empire d’Ethiopie, auquel a mis fin, en 1868, la bataille de Magdala.

GONDEBAUD, roi de Bourgogne, second fils du Gondioc, mort à Genève en 516. Il gouverna d’abord la Bourgogne et la Franche-Comté comme feudataiie de son frère

Chilpéric, se révolta contre lui vers 477, et, après l’avoir vaincu, le lit meure à mort, ainsi que son autre frère Uodoiimr, qui aail soutenu le parti de (Jhilpèric. En 493, au retour d’une expédition en Italie, il accorda sa nièce Clotilde en mariage à Clovis, roi des Francs ; mais, réfléchissant presque aussitôt que c’était en quelque sorte donner à ce chef puissant des droits sur la Bourgugne, il envoya des cavaliers pour ramener la princesse, qui parvint à leur échapper. De là, la haine de Clovis pour Gondebaud, haine qui éclata en 500 par l’invasion de la Bourgogne. Vaincu près de Dijon, grâce à la trahison de son frère Gondegisile, Gondebaud s’enfuit à Avignon, parvint à négocier un traité avec les Francs, surprit Gondegisile dans Vienne et l’égorgea. Couvert ilu sang de toute sa famille, il obtint néanmoins la bienveillance des évoques catholiques en abjurant l’arianisine, et par eux obtint le pardon de Clovis, qu’il aida plus tard dans Sa guerre contre les Wisigotlis. li avait faitquelques efforts pour fondre en un seul peuple les Burgun des et les Gallo-Romains. C’est lui qui promulgua (vers 502) la première partis de la loi Gombette.

GONDEBAUD, surnommé Baiiomer, roi d’Aquitaine. V. GONUOVALD.

GONDEGISILE OU GODEGISILE, prince bourguignon, quatrième fils de Gondioc, roi de Bourgogne, tué à Vienne en 501. Il reçut, à la mort de son père, le gouvernement du pays qui forme à peu près aujourd’hui le département du Doubs. il laissa son frère Gondebaud, roi de Bourgogne, exterminer ses autres frères et obtint de celui-ci, pour prix de sa neutralité, Genève et ses environs. Mais, quelque, temps après, effrayé de la puissance de Gondebaud, il s’allia secrètement à Ciovis et contribua par sa défection à la victoire que le roi de France remporta sur le roi des Bourguignons (500). Profondément irrité contre son frère, Gondebaud marcha contre lui l’année suivante, l’assiégea dans Vienne, s’empara par ruse de la ville et tua de sa propre main Gondegisile, qui s’était réfugié dans une église.

GON DEM AH. prince bourguignon, troisième fils de Gondioc. Il reçut eu apanage le Dauphiué à la mort de Sou père (473). S étant joint à son frère Chilpéric pour résister aux projets ambitieux.da son autre frère Gondebaud, il dut bientôt lutter seul contre ce dernier, qui venait de faire assassiner Chilpéric, s’enferma dans Vienne, et fut, après la prise de celte ville, brûlé dans une tour où il s’était réfugié (477).

GONDEMAR ou GODOMAR, roi de Bourgogne, de 524 à 534, second fils de Gondebaud. Il succéda à son frère Sigisinond, tué par Clodomir, roi d’Orléans, vainquit et tua ce dernier dans une bataille livrea dans la plaine do Véséronce, entre Vienne et Beiley (524), chassa les Francs de son royaume, céda quelques villes à Théodoric, roi d’Italie, pour vivre en paix avec lui, et régna paisiblement jusqu’en 534. À cette époque, les fils de Clovis vinrent assiéger dans Autun le roi des Bourguignons, qui perdit alors son royaume. Selon les uns il périt en combattant, selon d’autres il mourut prisonnier en 541.

GONÎ)

GONDEMAR (Flavius), roi des Wisigoths, mort en 012. Il fut élu en 610, après la mort de Witéric, que sa tyrannie avait fait assassiner. Il se fit remarquer par sa valeur et par sa sagesse, battit les Gascons, qui faisaient de fréquentes incursions en Espagne, repoussa les attaques des armées de l’Empire, fit de sages règlements et mourut regretté de ses sujets.

GONDÉR1C, roi des Bourguignons. V. Gow DIOC.

GONDEZELs. m. (gon-de-zèl). Comm. Sorte de coton filé, de qualité moyenne.


GONDI, ancienne maison de Florence, qui, dès le xine siècle, joua un rôle considérable dans les affaires de cette république. Un de ses rejetons, Antoine Gondi. passa en France à la suite de Catherine de Médicis, et devint maître d’hôtel du roi Henri II. Il laissa, entre autres enfants : Albert, dont on va parler ; Pierre de Gondi, évêque de Paris, cardinal ; Charles de Gondi, général des galères de France. Albert de Gondi, marquis de 13elle-Isle, maréchal de France, ambassadeur en Angleterre et en Autriche, épousa, en 15G5, Claude Catherine de Clermont, baronne de Rez, et fut fait duc de Retz et pair par le roi Henri III. II mourut en 1603, laissant Charles, qui a continué la filiation, Henri do Gondi, dit le cardinal de Retz, Philippe-Emmanuel de Gondi, dont le fils aine devint duc de Retz par l’extinction de la branche aînée, tandis que le cadet, Jean-François-Paul, archevêque de Paris et cardinal, est surtout connu par ses mémoires. Charles de Gondi, marquis de Belle-Isle, fils aîné du ma- • réchal, fut tue en 1596, avant la mort de son père, et laissa Henri de Gondi, qui succéda : i son aïeul comme duc de Retz. Pierre de Gondi, duc-de Retz à la mort de son oncle, lut général des galères, prit part aux combats contre les Rochellois en 1622, et mourut en 1676.

Nous compléterons la notice qui précède en donnant la biographie des membres les plus remarquables de cette famille connus sous le nom de Gondi. V. Retz pour les autres.


GONDI (Charles de), magistrat italien, né à Florence en 1413, mon en 1492. Il devint haut prieur et gonfajonier de la république florentine. Lorsque les Médicis et les Pitti se disputèrent le pouvoir, Gondi se rangea dans le parti des premiers. Il a laissé des mémoires manuscrits, dont on trouve des extraits dans Y Histoire généalogique de lu maison de Gondi (Paris, 1705, 2 vol. in-4o.)


GONDI (Pierre de), cardinal français, né en 1533, mort en 1616. Il était frère du maréchal duc de Retz. Fort bien vu à la

cour, il devint successivement évêque de Cangres (1560), grand aumônier de Catherine de Médicis, confesseur de Charles IX, évêque de Paris, administrateur des domaines d’Elisabeth d Autriche, et fut charge par Henri III de se rendre à Rome pour obtenir du pape l’aliénation de 50,000 écus d’or sur les revenus du clergé. Pierre de Gondi fil preuve d’une grande fermeté et d’un attachement constant à la cause royale, à l’époque ce la ligue. Il refusa d’accepter le chapeau de cardinal, que lui offrait Sixte V, avant d’avoir l’agrément du roi, qui le lui donna en 15SS, et se rallia complètement à Henri IV. Les docteurs de Sorbonne ayant proclamé, comme acte de foi, l’immaculée conception de la Vierge, contrairement à l’opinion de Gondi, celui-ci les frappa d’excommunication et exigea qu’ils vinssent lui demander l’absolution à genoux.


GONDI (Jean-Françoisde), prélat français, né en 15S4, mort en 1654. Il obtint que l’éveché de Paris fut érigé en archevêché (1623) et devint le premier archevêque de cette ville. Il fit plusieurs règlements relatifs à la discipline du clergé et aux écoles.


GONDICAIREouGONDAIIAIRE, heudin ou chef électif des Burgun des, premier roi de Bourgogne, né vers 335, mort en 436. Il rompit, en 413, les traités qui liaient sa nation aux Romains, franchit le Rhin, s’empara de la première Belgique et de la Séquanaise, et se lit donner le pouvoir suprême vers 414. Le siège de ses possessions lut d’abord Genève, puis Vienne et Lyon, suivant le hasard des conquêtes. Telle fut l’origine de la monarchie burgunde, qui servit de modèle à celle des Franks. L’établissement’de cette race ne paraît pas avoir rencontré de résistance parmi les habitants. Grossiers, mais non cruels envers les vaincus comme les autres barbares, les Burgun des songèrent moins à dominer qu’à se fusionner avec le fond gallo-romain de la population. Ayant reçu, par le droit barbare de la conquête, les deux tiers des terres et le tiers des esclaves, ils se tirent un scrupule de rien usurper au delà et traitèrent le Romain comme leur égal ; cette égalité fut même consacrée par leurs lois (V. gombkttbloi]). En 435, Gondicaire fui vaincu dans une grande bataille par le patrice Aétius et refoulé en Savoio. Il implora la paix, céda une partie de ses conquêtes, devint l’allié des Romains, et fut tué l’année suivante en combattant contre les Huns d’Attila, qui se préparaient à franchir le Rhin.

GOiN’DINET (Edmond), auteur dramatique français, né à Laurière (Hauto-Vienne), le 7 mars 1829. Fils d’un directeur de l’enregis-