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diplomatique, pour outrages envers son souverain. Il avait ajouté, au commencement de cette année, k ses fonctions de ministre de Prusse, culle de ministre de la Confédération du Nord. M. de Goltz était affecté depuis quelques années d’un cancer à la langue, que toutes les ressources de la science furent impuissantes k guérir.

GOLTZIUS (Hubert), numismate et peintre belge, né k Venloo, duché de Gueldre, en 1520, mort à Bruges en 1583. Son père, qui était peintre, l’initia aux principes de son art, tout en lui faisant donner une éducation classique. A vingt et un ans, il publia son ouvrage sur les Icônes imperatorum (1557) et fut nommé, par Philippe II, historiographe et peintre do la maison d’Espagne. Des voyages en Allemagne, en France et en Italie, la visite des cabinets d’antiquités, dont il rapporta de nombreux dessins, le mirent en possession des plus riches matériaux. Il s’en servit pour la composition d’ouvrages dont souvent il gravait lui-même les planches. Il est considéré comme un des premiers numismates du xvio siècle. Ses travaux ne sont cependant utiles qu’aux hommes très-versés clans la science, à cause des erreurs nombreuses, des médailles fausses et des légendes apocryphes qui s’y trouvent. Les plus importants sont : Thésaurus rei antiquarix (Anvers, 1579, in-4o) ; Fasd magistrutuum et triitmpltorum liomaunrum, ex antiquis tam numismatum quam marmorum monumentis restiluti (Bruges, -1566) ; Grscia, sine hisloria wbium et pupulorun} Grœcix ex numismatibus restituta (Bruges, 1576, in-fol.), etc.

GOLTZIUS ou GOLTZ (Henri), peintre, graveur et dessinateur allemand, l’un des fondateurs de l’école hollandaise, né à Muelebrecht, dans le duché de Juliers, en 155S, mort à Harlem on 1617. Fils d’un graveur sur verre, il reçut de son père les premières notions dii dessin, et d’un nommé Coorhnert celles de la gravure. Il entra ensuite dans l’atelier de Leonhard, à Harlem, et fit, sous son habile direction, de rapides progrès. Les biographes de Goltzius se sont plu k rappeler la vivacité turbulente de sou enfance, ’ et nous l’ont montré sous les traits d’un petit’ espiègle indocile et remuant, dont les folles aventures mettaient ses parents dans des transes continuelles. Tantôt il donnait de la tête dans une poêle remplie d’eau bouillante, tantôt il se laissait tomber dans un canal ; un jour il se brûla la main droite h. des charbons ardents et il resta, estropié pour toute sa vie. Cet accident ne l’empêcha pas de montrer une habileté précoce dans l’art du dessin. Il travaillait avec ardeur, et, à vingt ans, il jouissait déjà d’une grande réputation. Ce fut à cet âge que Goltzius épousa, à Harlem, une riche veuve, mère du célèbre Jacques Mulham, dont la fortune lui permit de fonder un établissement important. Mais il eut bientôt k se repentir d’avoir contracté mariage avec une femine, plus âgée que lui. Les "ragiins domestiques altérèrent sa se, tomba dans une mortelle tristesse, et les médecins, qui craignaient pour sa vie, lui conseillèrent de voyager. Il parcourut l’Allemagne sous un faux nom, se procurant ainsi le plaisir d’entendre lui-même les éloges qu’où donnait à ses œuvres. Il avait vingt-quatre ans et était dans toute la force de son talent. 11 se rendit à Rome, où il étudia avec passion les chefs-d’œuvre des grands maîtres. Michel-Ange surtout rit sur lui une impression profonde, et son influence se fit sentir depuis dans ix plupart de ses ouvrages. Goltzius, qui, pour séjourner dans cette ville, avait pris le nom d’un peintre allemand, Henri von der Bracht, se lia alors avec un jeune orfèvre, Jean Matthisen, et lui découvrit son vrai nom. Les deux amis firent ensemble, en 1592, un voyage k Naples, misérablement vêtus, pour ne pas exciter la cupidité des brigands. Un M. de Wmgen crut un jour leur apprendre mie grande nouvelle en leur disant que le célèbre peintre Goltzius voyageait en Italie sous un faux nom. Alors Matthtsen dévoila l’incognito de Goltzius ; mais M. de Wingen n’en voulut rien croire, et, frappant sur l’épaule de son nouvîl ami, il lui dit : « Non, mon cher Henri, vous pouvez être un grand peintre, mais vous n’êtes pas Goltzius. — Et pourquoi pas ? demanda l’artiste. — Parce que, répondit M. de Wingen, Goltzius ne porterait jamais’ d’aussi misérables habits que les vôtres. » Sou doute dura jusqu’à ce qu’il eût fait venir d’Allemagne un portrait du maître et qu’il l’eût confronté avec son ami.

L’œuvre do Gsiltzius est considérable et nous ne pouvons ici qu’en apprécier l’ensemble. La vue de l’Italie et de son beau ciel, l’étude, des maîtres gracieux et délicats ne modifièrent pas beaucoup sa manière, et il conserva toujours un style dur et un peu sauvage. Il chercha presque toujours, dans sa sympathie presque exclusive pour Michel-Ange, k égaler ce grand artiste dans la fougue de ses motifs et dans le jeu violent des contractions musculaires. Scènes sacrées ou profanes, mythologie ou allégorie, portraits même et paysages, tous les sujets qu’il aborde sont traités dans le goût maniéré de son époque. On remaf-quo pourtant dans ses tableaux d’histoire et dans quelques-uns de ses portraits beaucoup de vérité et une grande richesse de couleurs, ainsi qu’une certains harmonie dans les effets. L’Académie des beaux-arts de Saint - Pétersbowg possède de lui

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quelques dessins à la plume d’une touche assez large et assez moelleuse ; les figures y sont de grandeur naturelle.

Mais Goltzius est moins célèbre comme peintre et dessinateur.que comme graveur, et ses, ouvrages classiques sont encore quelquefois donnés comme modèles aux écoliers. 11 les a faits d’un burin plein d’énergie et de pureté. On y découvre, il est vrai, une affectation de hardiesse qui sent la manière, une grande ignorance du clair-obscur ; mats, à part ces défauts qui tiennent k son pays et à son siècle, Goltzius a montré le premier la marche k suivre dans la gravure, et son influence dans cet art a été excellente. Il a souvent atteint et même dépassé Albert Durer et Lucas de Leyde, particulièrement dans ses deux célèbres planchés de la Circoncision et de V Adorât ion des rois ; il est malheureusement resté inférieur k ces maîtres pour l’inspiration. Son estampe représentant un jeune homme avec un chien auprès de lui et un oiseau de proie sur le poing est restée célèbre sous lénom du Chien de Goltzius ; les poils de l’animal sont, en effet, d’une souplesse et d’une vérité admirables. D’autres estampes méritent aussi d’être signalées ; voici les principales : l’Adoration, d’après Raphaël ; l’Adoration des bergers, d’après le Bassan : les ■ Mages faisant leur offrande, d’après Albert Durer ; la Visitation, d’après le Parmesan ; les Vertus alliées, VAndromède, les Compagnons de Cculmns. la Chute de Tantale, d’après Corneille de Harlem ; Hercule tenant la corne du fleuve Achélous ; d’admirables portraits du médecin Foresias, du graveur Philippe Galle, do Jeun Zurenus, de Mmu' de La Faille, de Hem i VI, de son maître Comkerl, du comte de Leycester, les figures des muses Calliope et Uranie, ’Hercule Commode, qui le fit surnommer l’Hercule de son art, etc. Goltzius a gravé, près de cinq cents sujets différents. Quelques-unes de ses planches ont été publiées en un volume sous le titre de Meisïerwe> ;/ : e des H. Goltzitt (Chefs-d’œuvre de 11. Goltzius). Parmi ses nombreux élèves, quelques-uns se sont rendus célèbres, comme Muller, Matham, Saenredam, de Ghein et Swanenburg.

GOI.VCIIOWSK1 (Joseph), philosophe etpubliciste polonais, né en Galicie en 1797, mort en 1S5S. Il étudia la philosophie à Vienne et à Heidelberg, fut reçu docteur à l’université de cettédernière ville, et alla, .en 1817, habiter Varsovie, où il se livra k l’étude du droit judiciaire et administratif, et où il fut en même temps professeur de mathématiques au lycée. Après avoir fait en Allemagne un voyage de deux ans, pendant lequel il se lia avec Schelling, Hegel, Hillebrand, Krug et autres philosophes allemands, il obtint, en 1823, une chaire de philosophie à l’université de Vilna, où ses cours eurent beaucoup de retentissement. À l’époque de l’insurrection, Goluchowski fut nommé par le gouvernement national professeur à l’université de Varsovie.. Après la défaite des patriotes, il rentra "•>ns la vie privée et ne s’occupa plus que de Uavaux philosophiques et agricoles. On a do lui : la 1Jhilosophie dans ses rapports avec la vie de tous les peuples et de chaque homme en particulier (Erlangen, 1822), ouvrage où l’influence de Schelling se fait fortement sentir ; Uléthode pour guérir le. choiera à l’nide de -l’eau froide (1849) ; la Question des serfs en Pologne (1S49) ; Études sur la question des serfs (1850) : Hé/lexions sur les plus hantes énigmes de l humanité, précédées d’un tableau historique des principaux systèmes de philosophie depuis Kunt jusqu’à notre époque (Vilna, 1SC1, 2 vol. in-8»j, l’ouvrage le plus remarquable de l’auteur, qui n’eut pas le temps de le publier lui-même.

GOLUCHOWSKI (Agénor, comte), homme d’État austro-polonais, né en 1&13. Il fit ses études de droit k l’université de Lemberg, entra ensuite dans la carrière administrative, où il obtint un avancement rapide, et fut nommé, en 1848, conseiller du gouvernement à Lemberg. Le comte Stadion, qui était à cette époque gouverneur de la Galicie, lui confia 1 administration supérieure de la ville de Lemberg. Après avoir été vice-président du conseil d’administration, le comte Agénor fut appelé aux fonctions de gouverneur de la Galicie, immédiatement après l’avènement de François-Joseph, et signala son administration, qui dura dix ans, par les mesures les plus propres à assurer la prospérité de cotte province. Lors du changement de ministère, en août 1859, il fut appelé à faire partie du cabinet et reçut le portefeuille de l’intérieur ; mais sa qualité de Polonais lui ayant suscite de nombreux obstacles de la part de ses collègues autrichiens, il déposa son portefeuille en février 1860 et rentra dans la vie privée. Quelque temps après le conflit austro-prussien de 1807, le comte Goluchowski fut rappelé au gouvernement de la Galicie. Cette mesure exerça la plus salutaire influence sur l’esprit des populations dans cette province. Le parti centraliste l’obligea à donner sa démission l’année suivante.

GOLUNDE s. m. (go-leun-de). Mamm. Section du genre rat, ayant pour type le rat Strié d’Algérie.

GOMAK (François), célèbre théologien protestant flamand, chef de la secte des goinaristes ou contre-remontrants, né k Bruges le 30 janvier 1565, mort à Groningue le 16 jan GOMA

vier 1641. Il fit ses études à Strasbourg, h Neustadt, à Heidelberg, et fréquenta les cours des universités d’Oxford et de Cambridge. Il exerça le ministère évangélique à Francfort de 1587 k 1593, et fut appelé k occuper à Léyde une chaire de théologie. C’est là qu’il eut k lutter contre la secte naissante de l’arminianisme, et qu’il fonda sa propre secte, celle des-gomaristes (v. gomarisme). Il s’ensuivit des querelles, où Gomar se distingua surtout par son intolérance. Fatigué enfin de ces dissensions, il se décida k quitter Leyde et alla desservir l’église de Middlebourg. Il devint ensuite professeur d’hébreu k Groningue. En 1618, au synode de Dordrecht, il remua ciel et terre pour faire condamner l’arminianisme. Cette condamnation n’empêcha

pas, il est vrai, les idées d’Arminius de faireleur chemin et ses disciples do se multiplier. Les gomaristes devinrent de plus en plus rares, et l’on peut dire qu’il n’en existe plus aujourd’hui. Les œuvres de leur fondateur, imprimées k Amsterdam (1644, ih-fol.), comprennent, entre autres ouvrages : Explicatio doctrine orthodoxe de providentia diviua (Leyde, 1597, in-8o) ; Spéculum vers Ecclesis Christi (Hanovre, 1603, in-8o) ; Davidis lyra (Leyde, 1637, in-4o), curieux ouvrage sur la poétique des Hébreux.

GOMARA (François Lopez de), historien espagnol, né k Gomara (Canaries) en 1510, mort vers 1560. Il entra dans les ordres, professa la rhétorique k Alcala, puis lit en Amérique un voyage qui dura quatre ans. De retour en Espagne, Gomara lit paraître son Hisloria gênerai de las Induis cou la conquisla del Mexico y de la Nueva-Espana (Médina, 1553, in-fol.), trad. en français par Martin Fumée (Paris, 1606, in-8o). Cet ouvrage est écrit dans un style pur, élégant, énergique, mais rempli d’inexactitudes au point de vue historique. Gomara a donné libre carrière à son imagination inventive chaque fois qu’il manquait de documents, de telle sorte qu’on ne saurait considérer ce livre que comme un agréable roman.

GOMARE s. f. (go-ma-re — de Gomar, sav. espagn.). Bot. Genre d’arbres, rapporté avec doute k la famille des personnées, et dont l’espèce type croît au Pérou. Il Syn. de crassule.

GOMAR1EN, IENNE adj. (go-ma-ri-ain, iè-ne — de Gomar, n. pr.). Syn. de gomaristë.

GOMARISME s. m, (go-ma-ri-sme — du nom de Gomar, le fondateur) : Hist. relig. Doctrine protestante sur la prédestination.

—" Encycl. Cette doctrine fut formulée en dernier ressort au cpneile de Dordrecht, et pendant tout un siècle elle a profondément divisé les théologiens de la Réforme.

Luther, en reprochant à l’Église romaine d’être tombée dans le pélagianisme, établit sûr la grâce et la prédestination unédoctrine rigide, qui conduisait k nier la liberté de l’homme. Mélanchihon, esprit plus modéré, ne partageait point cette opinion. Les théologiens de la confession d’Augsbourg marchèrent sur les traces de Mélanchthon et embrassèrent ses sentiments sur ce sujet. Ces adoucissements déplurent k Calvin ; ce réformateur et Théodore de Bèze, son disciple, soutinrent te prédestinatianisme le plus rigoureux ; ils y ajoutèrent les dogmes de la certitude du salut et de l’inamissibilité de la justice pour les prédestinés.

Cette doctrine, connue sous le nom de particularisme, était presque universellement reçue en Hollande, lorsque Arminius, professeur de l’université de Leyde, se déclara pour le sentiment opposé et se rapprocha de la croyance catholique. Il eut bientôt un parti nombreux ; mais il trouva un adversaire dans la personne de Gomar, qui tenait pour le rigorisme de Calvin. Une première conférence tenue k La Haye, entre les arminiens et les gomaristes, en 1608, une seconde en 1610, une troisième k Delft en 1612, une quatrième k Rotterdam en 1615, ne purent les accorder. Les gomaristes soutenaient, en thèse générale, que Dieu réprouve les pécheurs par un décret absolu et immuable, indépendamment de leur impénitence prévue ; que Jésus-Christ est mort pour les seuls prédestinés ; que la justice ou l’état de grâce est inamissible pour eux, et que la grâce est irrésistible.

Trois ordonnances des états de Hollande et de West-Frise, qui prescrivaient le silence et la paix, n’eurent aucun succès. Comme la dernière était favorable aux arminiens, les gomaristes la firent casser par l’autorité du prince Maurice et des états généraux. Les troubles augmentèrent ; on en vint aux mains dans plusieurs villes. Les états généraux, pour calmer le désordre, arrêtèrent, au commencement de 1618, que le prince Maurice

marcherait avec des troupes pour déposer les magistrats arminiens, dissiper les soldats q’u’ils avaient levés et chasser leurs ministres. Après avoir fait cette expédition dans les provinces de Gueldre, d’Over-Yssel et d’Utrecht, il fit arrêter le grand pensionnaire Barneveldt, Hoogerbets et Grotius, principaux soutiens du parti des arminiens’, bannit les principaux ministres et les.théologiens de cette Secte, et leur ôta les églises pour les donner aux gomaristes.

Ceux-ci demandaient depuis longtemps un synode national où ils comptaient bien être les maîtres : les arminiens auraient voulu l’évi GOMB

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ter ; mais lorsqu’ils furent abattus, on se hâta de le convoquer. (V. Dordrkcht [synode de]). Les arminiens y furent condamnés (1618-1G19) et leur défaite servit de prétexte religieux k la condamnation k mort, toute politique, de Barneveldt. Le synode do Charenton (1623) confirma les statuts du s’nodo de Dordrecht ; ce fut l’apogée de la puissance des gomaristes. De par ces synodes, il fut officiellement reconnu que l’élection et la réprobation étaient gratuites, sans prévision des mérites ou des démérites ; que Jésus-Christ était mort

Four les seuls élus ; qu’il était impossible k homme, depuis sa cnute, d’être vertueux par ses propres forces ; qu’il avait, par conséquent, besoin de la grâce efficace et prévenante ; que la grâce était inamissible et que les prédestinés ne pouvaient pécher.

Les principes du gomarisme ont perdu une grande partie de leur autorité depuis la fin du xvns siècle, et ils ont été combattus tantôt ouvertement, comme par les sociniens ou par les remontrants, d’où le nom de contreremontrants sous lequel sont aussi désignés les gomaristes, tantôt d’une façon plus détournéo, comme par les professeurs do l’Académie de Saumur, Caméron et Moyse Amyriuit. De nos jours, le gomarisme a compté quelques partisans en 1815, nu moment du Réveil ; mais ils ont bien vite disparu, et l’orthodoxie la plus rigide n’accepte plus lu prédestination a la damnation. Quelques-uns,

les universalistes, s’appu.vant sur la causalité absoluede Dieu, défendent encore lrt’prédestination, mais la prédestination de tous tiii salut, et ils font de la rédemption du genre humain tout entier une question do temps. Les docteurs de Dordrecht ne reconnaîtraient pas dans cette doctrine celle qu’ils ont proclamée et moins encore celle de Goinar.

GOMAR1STE s. (gho-ma-ri-ste). Hist. relig. l’artisan de Goinar. ’.

GOMART s. m. (go-mar). Bot. V. eoil MART.

GOMATRUDE, reine do France, femme de Dagobeit 1«, qui l|épousa l’an 625, k Clichy, mais pour la répudier trois années après, sous prétexte de stérilité.

GOMBAUD ou GOMBO s. m. (gom-bo). Bot. Nom vulgaire de la ketinie comestible.

— Encycl. Le gombaud est une plante annuelle, dont la tige haute de l métro ou plus, porte des feuilles alternes, k cinq lobes, très-grandes, d’un vert foncé ; aux fleurs, qui sont solitaires k l’aissi-lle des feuilles, jaunes avec le centre pourpre, succèdent des capsules coniques ou pyramidales, longues d’environ 1 décimètre, renfermant des graines assez grosses, rôniforines, verdâtres. Originaire de l’Amérique du Sud, cette plante est quelquefois cultivée dans nos jardins maraîchers. Sous le climat de Paris, il faut semer les graines sur couche en février, repiquer les jeunes plants également sur couche jusqu’en mai, époque ou on les met k demeure sur une couche neuve, dans un châssis élevé, ou sur une côtière bien abritée, en terre légère et bien fumée ; on arroge abondamment pendant les grandes chaleurs. Dans le midi de la France, Inculture est beaucoup plus facile, et les graines mûrissent qhuquo année. Les fleurs commencent à se montrer dans les premiers jours de l’été et se succèdent sans interruption jusqu’k l’automne. On mange les capsules de cette plante lorsqu’elles n’ont pas encore atteint tout leur développement ; coupées par tranches et mises k bouillir dans un potage, une sauce ou mémo dans de l’eau aromatisée, elles rendent ces liquides épais, visqueux, et leur donnent une saveur acidulé que les créoles trouvent agréable. Elles sont rafraîchissantes et adoucissantes. On peut aussi faire sécher ces capsules ■ et les conserver comme provisions de ménage. Enfin, les graines sont un des meilleurs succédanés qu’on ait proposés pour le café. GOMBAULD (Jean Ogier de), poète français, né k Saint-Just-de-Lussuc, prés de Brouage, en Saintonge, vers 1570, mort k Paris en 1CG6. C’était un gentilhomme protestant qui vint k Paris vers la fin du règne, de Henri IV. Des poésies, et notamment un sonnet composé k l’occasion de ht mort tragique du roi, le firent bientôt remarquer, et, souS la minorité de Louis XIII, il reçut de Marie de Médicis une pension annuelle de, 1,200 écus, qui, réduite d’abord k 800 écus, lui fut entièrement retirée k partir des’troubles de Paris. Il dut alors accepter les bienfaits et la protection do quelques personnes « puissantes et généreuses, • et notamment du duc et de la duchesse de Montausior.

Ce poëte fut en faveur sous les régnes dé Henri IV, de Louis XIII et de Louis XIV. On le compte parmi les membres fondateurs de. l’Académie française.

Talleinant des Réaux rapporte un assez grand nombre d’anecdotes dans lesquelles Gdmbauld joue un rôle, et jtige sévèrement ce rimeur, déclarant qu’il n’y u dans ses productions ■ ni sel ni sauge. « Gombauld jouit cependant, en son temps, d’une grande réputation, qui non-seulement ne s’est pas maintenue, mais qu’il vit décliner bien avant la fin de sa longue carrière. Ou se souvient de. ce vers satirique de Despréaux :

Et Gombauld.tant loué garde encor la boutique.

Il y avait du courtisan dans Ogier de. Gom- ; bauld, et, bien que huguenot, il sut se main-