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d’intelligence, éloquent, instruit, doué do rares qualités, Ghazan fut le plus grand monarque de son temps. « Il eut, dit Langlès, le rare avantage d être vanté par les auteurs persans comme un modèle pour les souverains, et d’être regretté par les écrivains occidentaux, qui ont regardé sa mort comme

une grande perte pour les habitants chrétiens de ces contrées, et même pour le christianisme. >

Ce souverain, remarquable à tant d’égards, afficha la plus grande tolérance en matière de religion, et voulut que tous ses sujets pussent jouir de la liberté de conscience. Il s’entoura de savants, de poëtes, de philosophes, avec qui il aimait à discuter. Il possédait plusieurs langues, connaissait la chimie, la médecine, l’histoire naturelle, l’anatomie, était fort habile dans les arts et métiers, etc. La Perse lui dut un nombre considérable d’édifices et de travaux d’utilité publique, des hospices, des mosquées, des bains dans toutes les villes qui en étaient privées ; il enrichit Tebriz d’une mosquée, d une bibliothèque, d’un collège pour cent étudiants, d’un observatoire, fonda la ville de Oudjen, fit creuser des Canaux pour fertiliser les terres incultes. En même temps, il promulgua des lois nombreuses et remarquables, ayant pour objet de rétablir l’ordre dans les finances, de régler la perception des impôts, l’administration de la justice, l’entretien de l’armée, de réorganiser les postes, d’interdire l’usure, d’encourager l’agriculture, d’abolir la diversité des poids et mesures, de soulager les pauvres, de pourvoir à la subsistance des enfants trouvés, etc. Une partie des lois édictées par Ghazan a été traduite par M. Kirkpatrick, d’après le Bhabyb-us-Seyr de Khoudemyr, et insérée dans le New Asiatic Miscellany (1786).

GHAZEL s. m. (ga-zèl). Philol. Sorte de poésie turque ou persane, composée de cinq ou sept strophes de deux vers, sur des sujets erotiques, bachiques ou mystiques.

(IhnxcicD, poésies lyriques allemandes, imitées du poste persan Hafiz, par le comte de Platen -Hallermûnde. Ces poésies forment une série de préceptes moraux ou simplement épicuriens, à la manière des Orientaux, dont Goethe avait déjà donné un spécimen dans son Divan oriental. Leur principal mérite est d’amener des rimes de deux ou de plusieurs syllables, qui produisent un effet monotone, et qui font admirer la difficulté vaincue plus que le charme et l’harmonie du vers. On retrouve chez le poète Buckert la même recherche, et Platen, qui d’ailleurs a produit des œuvres fort remarquables, n’a guère fait qu’imiter ce dernier dans la composition de ses ghuzèlen.

GHAZIE s. f. (ga-zî). Autre forme du mot

GAZIE.

— Femme galante d’Égypte, appartenant h une tribu particulière, u On dit aussi

GHOWAZtE.

— Encycl. Les ghazies se vantent d’être d’origine arabe et du véritable sang bédouin. Toutes les femmes sont, sans exception, dans cette étrange tribu, expressément élevées

Êour la prostitution. « Leur loi porte, dit urckhardt (Arabie Proverbs), que toute fille parvenue à l’âge nubile doit se soumettre aux caresses d’un étranger, et, peu de temps après, épouser un jeune homme appartenant à la tribu. Ainsi le mari n’a jamais ni le droit ni la faculté de cueillir les prémices virginales de sa jeune épouse, car lo père de la ghazie ne manque jamais de vendre à quelque étranger les premières faveurs de sa fille, et la préférence est toujours accordée au plus haut enchérisseur. Ce marché n’a rien de secret ; il se conclut devant la cheik du village, ou en présence du premier magistrat de Ta ville où résident les parties contractantes. Les ghazies ont dans chaque ville et dans chaque village un quartier particulier, et évitent avec le plus grand soin de se mêler aux autres femmes publiques. Elles sont ordinairement danseuses et chanteuses. Elles se sont imposé entre elles, volontairement, la loi inviolable de ne refuser jamais l’approche d’aucun homme, quelle que soit sa condition, pourvu qu’il puisse payer. Ainsi, aux foires de village, la plus élégante ghazie, toute resplendissante d’or, reçoit sans hésiter dans sa tente le premier fellah venu, pour un prix qui n’excède pas 20 centimes. Malgré la modicité de leur gain, quelquesunes de ces femmes ont amassé une fortune considérable. Elles ont un grand nombre de chameaux, de dromadaires, de chevaux, d’esclaves, surtout d’esclaves noires, dont la prostitution se fait au profit de leur maitresse. Leur physionomie est fort différente de celle des Égyptiennes : on retrouve dans leurs traits prononcés, et surtout dans la courbure de leur nez aquilin, la trace de leur origine arabe. Leur beauté est célèbre dans toute l’Égypte. Beaucoup ont acquis un haut degré d influence auprès des personnages les plus considérables ; quelques-unes épousent les cheiks de village. Mais le mariage leur paraît une dégradation. Aussi, en souvenir de sa profession, la ghazie, après la cérémonie nuptiale, reçoit les visites de tous les hommes qui se présentent, et le mari complaisant est chargé de procurer le plus grand nombre possible de visiteurs à sa femme, tandis que lui-même ne peut l’approcher qu’à la

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dérobée. La naissance d’un enfant mâle est regardée comme un malheur, les hommes ayant le vilain rôle dans ce monde renversé. La caste des ghazies est très-nombreuse. Burckhardt n’hésite pas à donner le chiffre de 7,000 ou 8,000 personnes pour les deux sexes. Leurs principaux établissements sont dans les villes du Delta et dans la haute Égypte, àKennè, où ils ont une colonie d’environ 300 âmes. Les ghazies sont protégées par le gouvernement, à qui elles payent une taxe annuelle ou capitation. Elles se conduisent assez convenablement, ajoute l’auteur déjà cité, avec les personnes qui n’ont point eu avec elles de rapports intimes, mais on ne saurait trop plaindre l’imprudent qui se laisse séduire par leurs charmes ou par leurs avances. Au Caire, elles vivent toutes ensemble dans un khan assez grand, nommé Bardak, situé immédiatement au-dessous du château.

GHAZI-HASSAN, grand amiral turc, mort en 1790. Il servit d’abord dans la régence d’Alger, où il s’éleva par son courage au rang de général en chef. Étant tombé en disgrâce, il se réfugia en Espagne, d’où il passa à Constantinople (1760), fut emprisonné quelque

temps à la demande d’émissaires du dey d’Alger, puis fut rendu à la liberté, grâce à l’intervention du ministre de Naples, et nommé vice-amiral. Il était à la tête des forces navales de l’archipel lorsqu’il eut à combattre une flotte russe. Il se signala à l’affaire de Scio (1770), força les Russes à lever le siège de Lemnos et fut nommé capitan-pacha ou grand amiral en 1773. Dans ce poste, il fit preuve d’une -grande activité, s’attacha à mettre la marine sur un excellent pied, fit venir des ingénieurs européens et remplit les arsenaux qu’il avait trouvés vides. Il jouit de la plus grande faveur sous les sultans Moustapha III et Abdoul-Hamid, > fut mis à la tête de plusieurs grandes expéditions, dit Beauvoir, ruina Ta puissance du fameux cheik Daher(Tzahir), pacha d’Acre, en 1775, réduisit, en Égypte, les rebelles Ibrahim et Mourad-Bey, pacifia la Morée en 1779, et commanda à plusieurs reprises dans la guerre de Crimée. » Après l’avènement du sultan Sélim (1789), il tomba en disgrâce, fut toutefois appelé, l’année suivante, au poste de grand vi2ir, mais presque aussitôt destitué et mis à mort. Ghazi-Hassan a laissé la réputation d’un habile administrateur ; mais on lui reproche, à juste titre, son excessive cruauté.

GHAZIPOUR, ville de l’Indoustan anglais, présidence d’AUahabad, sur le Gange, à 65 kilom. N.-E. de Benarès, chef-lieu du district de son nom, par sso 35’ de lat. N. et 830 33’ de long. E. Vue des bords du fleuve, la ville est d’un aspect admirable, bien que la> plupart de ses édifices soient en ruine. L’antique splendeur de Ghazipour est attestée par plusieurs édifices imposants, notamment un superbe palais qui occupe une étendue considérable de terrain, mais qui est malheureusement dans un état de délabrement complet. La ville renferme plusieurs mosquées. Le district de Ghazipour, compris entre ceux d’Azimghur et de Gorouppour au N. et au N.-O., de Sarun au N.-E, de Shahabad au S.-E., de Benarès et de Djouanpour à l’O., a 2,850 milles carrés de circonférence, et 160,000 hub. Cette contrée, arrosée par le Gange et le Goggra, est une des plus fertiles de l’Indoustan. On y cultive la canne à sucre, le maïs et diverses espèces d’arbres fruitiers. Chef-lieu : Ghazipour ; villes principales : Azimpour et Doovighaut.

GHAZNAII, ville de l’Afghanistan. V. Gazna. GHÈBRES. "V. GuÉBRES.

GHED1NI (Ferdinand-Antoine), poëte et naturaliste italien, né à Bologne en 1684, mort en 1768. U étudia la médecine, passa son doctorat en 1701, mais abandonna la pratique de son art et cultiva la poésie et les sciences naturelles. Il fut chargé de l’éducation du fils du prince Caracciolo, ambassadeur d’Espagne à Venise, fit un voyage à Rome (1715), et, de retour dans sa ville natale, devint professeur d’éloquence. Ghedini a écrit les ouvrages suivants : La Prolusione aile lezioni de storia tlaturale (Bologne, 1720) ; Rime (Bologne, 1769). On a de lui des Lettere famigliari, qui ont été imprimées dans la Baccotta délie leltere di alcuni Bolùgnesi (1744).

GHEE ou GHY s. m. (ghi). Espèce de beurre qu’on fabrique dans 1 Inde.

— Encycl. Le ghee est un beurre d’une espèce particulière, dont font usage les Inclqus, et qu’ils préparent en faisant bouillir le lait, de sorte qu’il peut être conservé pendant fort longtemps et qu’ils s’en servent parfois au bout d’une année. Voici la façon dont ils le préparent : lorsqu’ils viennent de traire le lait, ils le placent sur le feu dans des pots de terre et le laissent bouillir pendant une heure au moins, et souvent pendant deux ou trois heures ; ils le mettent ensuite au frais et y ajoutent un peu de lait caillé. Le lendemain matin, toute la masse est convertie en lait caillé aigre. lis enlèvent alors sur chaque pot une couche dé.12 à 15 centimètres d’épaisseur et mettent ce qu’ils ont ainsi recueilli dans un pot de terre, où ils le battent très-lentement au moyen d’un bambou fendu, auquel ils donnent un mouvement circulaire. Après une demi-heure de ce battage, ils ajoutent un peu d’eau chaude et

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continuent à battre le mélange pendant une autre demi-heure ; après quoi le Deurre commence à se former. Après avoir ensuite gurdé ce beurre pendant trois jours, temps plus que suffisant pour qu’il devienne rance dans un climat aussi chaud, ils le fondent dans un autre pot de terre, où ils le laissent bouillir jusqu’à ce que l’eau qu’il contient soit évaporée. Ils y ajoutent alors un peu de lait caillé et de sel ou de feuilles de bétel et le mettent en pots pour s’en servir à l’occasion. Ce beurre a, on le croira sans peine, un goût très-fort ; mais, quoique insupportable pour un estomac européen, il est d’un usage général parmi les Indous assez riches pour en acheter, et forme l’objet d’un grand coirîînerce dans la plus grande partie de l’Inde.

G H BEI. ou GEEL, ville de Belgique, prov. d’Anvers, arrond. et à 22 kilom. S. de Turnhout, près de la Grande Nèthe ; 9,000 hab. École latine ; fabriques de drap et de cierges ; corderies, tanneries. Cette ville est isolée au centre de la Campine, au milieu de landes couvertes de bruyères ; elle possède une colonie d’aliénés fondée, dit-on, au vie siècle par sainte Dymphne.

La tradition rapporte que la jeune Irlandaise convertie au christianisme, voulant échapper à l’amour incestueux de son père, se réfugia, accompagnée du prêtre Gerebert, dans un lieu sauvage de la Campine, au nord d’Anvers. Son père découvrit sa retraite et vint l’y tuer. Elle fut canonisée, et, sur le tombeau de sainte Dymphne plusieurs aliénés ayant trouvé la guérison, le lieu devint très-fréquenté par ceux qui voulaient obtenir la même grâce. On y commença au xiie ou au xive siècle une grande et belle église. Les pèlerins devinrent nombreux ; les nabitants de cette campagne virent là une occasion de bénéfice ; ils les reçurent, les logèrent et les nourrirent. Telle fut l’origine de l’établissement de Gheel.

La colonie est aujourd’hui divisée en 18 hameaux, dans lesquels habitent 800 aliénés ; elle occupe un terrain de neuf lieues de circonférence, isolé de tout voisinage par une large bordure de landes et de bruyères. L’organisation ancienne de la colonie de Gheel laissait beaucoup à désirer r il n’y avait pas de régime curatif ; le régime alimentaire, abandonné à l’arbitraire de nourriciers, était des plus grossiers ; chaque nourricier avait chez lui ses moyens de police contre ses pensionnaires ; les chaînes et les ceintures de fer, les anneaux scellés dans la muraille étaient employés avec une profusion déplo^ rable ; souvent un grand nombre de malades de sexes’différents habitaient la même maison, au risque des inconvénients les plus graves. Enfin, les nourriciers compensaient le bas prix des pensions par la somme de travaux qu’ils exigeaient des malades.

L’établissement de Gheel fut complètement réformé par un règlement en date du 1er mai 1851. Aujourd’hui, la colonie est administrée par une commission présidée par le bourgmestre de la commune de Gheel ; les dix-huit hameaux sont divisés en quatre sections, k la tête de chacune desquelles est un médecin ayant à ses ordres quatre gardes faisant les fonctions de surveillants et d’infirmiers. Le service médical est dirigé par un médecin inspecteur. On a, de plus, construit une infirmerie dans laquelle sont placés les aliénés susceptibles de guérison et soumis à un traitement.

Autrefois, les aliénés étaient placés par adjudication, entraient chez le nourricier qui consentait à les recevoir pour la pension la moins élevée. Afin de remédier à l’exploitation qui résultait de ce mode de procéder, on a chargé un inspecteur spécial du placement des aliénés. Un économe reçoit le prix des

fiensions, qui varie de 170 à 200 fr., et c’est ui qui paye les nourriciers.

GHEEKAERDS (Marc), peintre et graveur flamand, né au commencement du xvr= siècle, mort en Angleterre dans un âge avancé. Il s’adonna avec succès à la peinture de paysage, et, avec plus de succès encore, à la gravure. On estime surtout son recueil d’estampes servant d’illustration aux fables d’Esope, et publié sous ce titre : les Fables véridiques ou la Vérité enseignée par les animaux (Bruges, 1567, in-4o). Gheeraerds a composé un ouvrage intitulé : l’Art de l’enluminure (Amsterdam, 1705, in-12).

GHEEZ s. m. (ghèss). Linguist. Langue des peuples de l’Abyssinie : Le gheez aitn alphabet particulier, sorte d’écriture syllabique composée d’un mélange de caractères gréco-égyptiens et sémitiques.

GHEGA (Charles de), ingénieur italien, né à Venise au commencement de ce siècle. Il étudia l’art militaire au collège Sainte-An ne et entra dans l’administration des ponts et chaussées à Venise. Son premier travail important fut la construction d’une route traversant la montueuse province de Bellune. De 1824 à 1830, il fut employé à l’établissement de routes, de canaux et d’aqueducs dans celle de Trévise. Envoyé, pendant les trois années qui suivirent, dans la province de Rovigo, il revint à Venise avec le titre d’ingénieur de première classe, et prit part a la construction du premier chemin de fer, ainsi qu’à celle de plusieurs ponts dans le Tyrol. Il partit, en 1843, pour lès États-Unis, ou il fut bientôt nommé inspecteur général

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des chemins de fer et des constructions de l’État. C’est en cette qualité qu’il a exécuté le plan d’un grand nombre de routes, et construit, tant sur les fleuves que sur des précipices, des ponts suspendus aussi légers que solides. M. Ghega est l’inventeur d’un instrument pour le tracé des courbes, et il a publié plusieurs mémoires sur la construction des voies ferrées et des viaducs.

GIIEIATS EB-DIN, vizir persan, mort en 1336 de notre ère. Il était fils de Rachid ed-Din, célèbre poète et vizir. Nommé vizir par Abou-Saïd, souverain mogol de Perse (1324), il s’attacha à gouverner avec sagesse, à assurer la tranquillité publique, à encourager l’agriculture, et montra un esprit de modération et de clémence dont l’histoire des Mogols offre peu d’exemples. Après la mort d’Abou-Saïd, il fit monter sur le trône un descendant de Gengis-Khan, Arpa-Khan, qui

lui laissa ses fonctions. Lors de la révolte de Mousa-Khan, Gheiats ed-Din se battit vaillamment contre lui, fut vaincu, fait prisonnier et mis à mort. Un grand nombre de postes célébrèrent la fin tragique de Gheiats, qui, fort instruit et d’une rare éloquence, aimait la société des poëtes et des savants.

GHEIATS ED-DIN BOULBOUN, roi de Delhi, né dans le Karakhitaï vers 1206, mort en 1286 de notre ère. Gouverneur du Pendjab sous le règne de Rokn ed-Dih Firouz, il garda son gouvernement lorsque ce prince fut destitué, aida le prince Behram à s’emparer du trône de Delhi, reçut en récompense le gouvernement de Hansi et de Bewari, et fut nommé chambellan en 1241. À l’avènement de Nizir ed-Din Mahmoud (1248), Gheiats devint premier vizir, fit épouser sa fille au roi et se maria lui-même avec une des sœurs de ce prince. Privé de sa charge en 1252, il y fut bientôt réintégré et la conserva jusqu’à la mort de Nisir ed-Din, à qui il succéda, en 1266, avec l’assentiment des grands et du peuple. Gheiats s’entoura de poëtes et de savants, fit un généreux usage de ses richesses et gouverna avec justice et sagesse ; mais, jaloux de maintenir son autorité, il punit de mort quiconque chercha à y porter atteinte, et se montra sans pitié pour les rebelles. Il fit une expédition heureuse contre Thogroul-Khan, gouverneur du Bengale, qui s’était déclaré indépendant, et nomma son fils Cara-Khan gouverneur de cette province. Ce fut le fils de ce dernier, Keikobac, qui succéda à Gheiats ed-Din sur le trône de Delhi.

GHEIATS ED-DIN I TIIOG11LOOC, roi de

Delhi, mort en 1325. Il était fils d’une esclave de Gheiats ed-Din Boulboun et d’origine turque. Il porta d’abord le nom de Ghazi-Bey Thoghlouc, fut chargé du gouvernement de Lahore et de Depalpour, remporta d’éclatantes victoires sur les Mogols, renversa, en 1321, l’usurpateur Melik-Khosrou, qui s’était emparé du trône de Delhi, et prit alors lui-même la couronne sous le nom de Gheiats ed-Din. Ce prince se montra digne de sa haute fortune. Il mit son royaume a l’abri des invasions des Mogols, réprima les troubles intérieurs, encouragea le commerce, construisit de nombreux édifices et s’entoura de savants. Il périt écrasé par la chute d’un édifice en bois que son fils Alif-Khan avait fait construire. Ce dernier lui succéda sous le nom de Mohammed Thoghlouc. Le poëte Emir-Khosrou- de Delhi a écrit l’histoire de Gheiats ed-Din à Thoghlouc, sous le titre de Thoghlouc Nameh (Livre de Thoghlouc),

GHÉLAN, île de la Sénégambie, dans le lac Panié-Foul. Cette île, de S kilom. de long sur 4 de large, est très-peu boisée. Le sol est composé d’un sable d’une extrême blancheur, et si stérile qu’il n’y croit guère que des buissons rabougris ; les animaux y sont très-rares. Le village de Ghélan, chef-lieu de l’Ile, domine tout le lac Panié-Foul. Les habitants du village de Ghélan cultivent presque tous le riz, le millet, le maïs et diverses ♦espèces de légumes. Quelques-u-ns se livrent à la chasse et à la pèche ; ils sont excessivement nombreux", et chaque case contient de douze à quinze individus vivant ensemble pêlemêle. La nourriture favorite des indigènes est le couscoussou et le sanglé, espèce de pâte de farine de millet. Les habitants de cette île sont doux, affables et tranquilles, bien faits et d’un tempérament robuste, d’une taille moyenne et bien prise ; ils ont les cheveux noirs, crépus, laineux et souvent très-fins, les yeux noirs et bien fendus, les traits agréables et la barbe rare. Les femmes sont mieux faites encore que les hommes ; leur peau est d’une douceur et d’une délicatesse extrêmes, et quelques-unes sont vraiment belles ; mais, comme toutes les femmes de la Sénégambie, elles ont l’habitude dégoûtante de se graisser les cheveux avec du beurre de Galam, pour les tresser plus aisément.

GHELEN (Sigismond), en latin Geneiii», philologue allemand, né à Prague en 1477, mort à Bâle en 1554. Il visita l’Allemagne, la France, l’Italie, acquit une connaissance approfondie de l’hébreu et des langues classiques, et se lia avec Érasme, qui fut frappé de l’étendue dé son érudition et le mil en relation avec Jean Froben, célèbre imprimeur de Bâle. Ghelen se fixa dans cette ville. Il entra comme correcteur dans la maison de Froben, corrigea les épreuves des ouvrages grecs, latins et hébreux qui sortaient des presses de cet imprimeur, traduisit la plupart