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Considérations sur l’histoire de France (Récits mérovingiens), juge ainsi Adrien de Valois : « Ce fut en 1 année 1C46 que ce savant historien publia, sous le titre do : Gestes des anciens Francs, le premier des trois volumes in-folio qui forment son œuvre capitale ; les deux autres, complétant l’histoire de la dynastie mérovingienne, parurent en 1058. Selon les projets et les espérances de l’auteur, ces volumes ne devaient être que le commencement d’une gigantesque histoire de France, rassemblant dans un même corps d’annales écrites en latin, d’un style châtié, tous les récits et toutes les informations dignes de foi ; mais, après avoir parcouru l’espace de cinq siècles, depuis le règne de l’empereur Valérien jusqu’à, l’avènement de la seconde race, il se sentit découragé par l’immensité de l’entreprise, et^son travail s’arrêta là. Tel qu’il est, cet ouvrage mérite le singulier honneur d’être cité d’un bout à l’autre à côté des sources de notre vieille histoire, comme un commentaire perpétuel des documents originaux. Tout s’y trouve éclairci et vérifié en ce qui regarde les temps, les lieux, la valeur des témoignages et l’authenticité des preuves historiques ; les lacunes des textes, les omissions et les négligences des chroniqueurs sont remplies et réparées par des inductions du plus parfait bon sens ; il y a exactitude complète quant à la succession des faits et à l’ordre matériel du récit ; mais ce récit, on est forcé de l’avouer, manque de vie et de couleur. Le sens intime et réel de l’histoire s’y trouve, pour ainsi dire, étouffé par l’imitation monotone des formes narratives et de la phraséologie des écrivains classiques. »

GESTE, bourg et corara. de France (Maineet-Loire), cant. de Beaupréau, arrond. et à 25 kilom. N.-O. de Cholet, à la source de la Sanguëze ; pop. aggï, 1,457 hab. — pop. tôt., 2,797 hab. Usines ; métiers pour la fabrique de Cholet. Commerce de volailles et de bestiaux." Vestiges d’une voie romaine.

GESTEL (Corneille van) ; historien belge, né à Marines en 1658, mort en 1748. Il obtint, en 172B, un canonicat dans sa ville natale, il a composé : Historia sacra et profana archiepiscopatus Mechliniensis (La Haye, 1725,2 vol. in-fol.), ouvrage mal écrit, mais où l’on trouve un grand nombre de faits intéressants.

GESTICULATEtJR, TRICE S. Cè-Sti-ku-lateur, tri-se — rad. gesticuler). Personne qui fait beaucoup de gestes : Les Romains sont de grands gesticulateurs. (Mme de Staël.)

— Antiq. rom. Esclave qui découpait.les viandes en cadence, au son de la musique.

GESTICULATION s. f. Cè-sti-ku-la-si-onrad. gesticuler). Action de gesticuler : L’action arrive à sa fin ou par1 le discours seul, ou par la gesticulation, ou par le citant. (Godeau.)

— Pathol. Sorte d’affection maniaque qui accompagne un grand nombre de maladies, et porte le malade à faire des gestes.

GESTICULER v. n. ou intr. Cè-sti-cu-léraï. geste). Faire des gestes : Le singe gesticule. (Buff.) Les acteurs gui gesticulent le moins sont, parmi nous, ceux gui ont le geste le plus naturel. (Duclos.) Tout bègue doit gesticuler d’abord et parler ensuite. (Violette.) On n’est point regardé si Ton ne gesticule.

QUIMAULT.

GESTILREN, vaste plaine de Suède, dans l’Ostrogothie, célèbre par la bataille livrée en 1210 entra les deux rois de Suède Sverker le Jeune et Eric Knutsson. Sverker y périt, laissant ainsi a son vainqueur la libre possession du royaume dont il l’avait précédemment dépouillé, et qu’avec l’aide des Danois il cherchait à reconquérir.

GESTION s. f. Cè-sti-on — lat. gestio ; de gerere, faire). Action de gérer ; administration active ; La bonne gestion des affaires publiques est dans les bonnes institutions. (Thiers.)

— Encycl. La gestion d’affaires est un quasicontrat. Toute personne capable de contracter, qui, sans mandat, entreprend volontairement la gestion de l’affaire d’autrui, se sou ^ met a toutes les obligations que l’acceptation d’un mandat impose au mandataire. Le gérant est donc tenu notamment de continuer la gestion jusqu’à ce que le maître de l’affaire ou ses héritiers soient en état d’en prendre eux-mêmes la direction (art. 1372-1373). Il existe, entre le mandat et la gestion d’affaires, deux différences qu’il faut noter : le mandataire qui n’est pas sorti des limites de son mandat a droit au remboursement de toutes les dépenses qu’il a faites, même si elles n’ont pas été utiles. Le gérant d’affaires ne peut exiger que le remboursement des dépenses qui ont tourné au profit du maître ou que l’intérêt du maître exigeait qu’on fit pour lui (art. 1375 et art. 1990).

Le maître dont l’affaire a été utilement gérée est soumis à toutes les obligations qui résultent d’un contrat de mandat. Il doit donc : l° remplir les obligations qui ont été contractées en son nom par le gérant (art. 1998) ; 2° indemniser le gérant des engagements qu’il a pris en son propre nom, etc.

Mais dans quel cas y a-t-il gestion d’affaires ? Celui qui s’immisce dans les affaires d’autrui, dans des vues d’intérêt purement personnel, ne jouit pas de l’action negotiorum gestorum contraria ; il ne peut répéter ses détour es que dans les limites de la plus-value

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existant encore au moment de la demande. D’autres hypothèses peuvent se présenter, qu’il nous faut passer en revue. 1° Primus a géré l’affaire de Secundus, croyant gérer celle de Tertius ; y aura-t-il gestion d’affaires proprement dite ? Le code Napoléon ne s’est pas exprimé formellement sur ce point, mais l’affirmative doit être admise ; en effet, Primus a eu l’intention de gérer l’affaire d’autrui. 20 Primus a géré l’affaire d’autrui, croyant gérer la sienne propre. Nous pensons qu’il faudrait, sous l’empire du code civil, décider qu’il y a une véritable gestion d’affaires. Il est vrai que, logiquement, celui-là seul peut être considéré comme ayant géré l’affaire d’autrui, qui a eu l’intention de le faire ; mais, en droit, les faits parlent souvent plus haut que la logique, et ils finissent par s’imposer. En réalité, dans l’espèce que nous avons proposée, l’affaire d’autrui a été administrée. Pourquoi ne pas faire produire à cette administration tous les effets de la gestion d’affaires ? 3° Primus s’est ingéré dans les affaires de Secundus, malgré sa défense formelle. A-t-il une action pour répéter ses déboursés ? Nous acceptons la négative, malgré l’opinion contraire de Pothier.

La caution qui s’est engagée, à la prière du débiteur principal, ou même à son insu, mais non contre sa volonté, jouit, après avoir acquitté la dette, d’une action de mandat ou de gestion d’affaires contre le débiteur.

Tout héritier est tenu de contribuer aux dettes et chargea de l’hérédité, dans la proportion de la quote-part qu’il est appelé à recueillir dans l’actif héréditaire. Le cohéritier qui a payé, soit la totalité d’une dette héréditaire, soit une portion supérieure à la part qu’il doit supporter en définitive, jouit, pour réclamer l’excédant, d’un recours contre ceux de ses cohéritiers auxquels le payement de cet excédant a profité. Ce recours peut s’axercer, dans certains cas, en vertu de la subrogation légale ; il peut toujours s’exercer par l’action negotiorum gestorum contraria. Cette action peut être utile à l’héritier dans le cas même où il se trouverait subrogé aux droits du créancier ; par exemple, si ces droits étaient prescrits.

Le payement peut être fait par le débiteur ou par un tiers intéressé à l’extinction de l’obligation, ou même par un tiers non intéressé agissant comme mandataire ou gérant d’affaires, sauf, toutefois, lorsque l’obligation que le tiers veut acquitter est une obligation de faire (art. 1137). Du reste, le tiers non intéressé ne peut exiger que le créancier le subroge à ses droits ; car nul n’est tenu de céder ce qui lui appartient, si ce n’est dans les cas prévus par la loi. Les expressions de l’art. 123G, « ou que, s’il agit en son propre nom, il ne soit pas subrogé aux droits du créancier, » nous paraissent avoir voulu exprimer que le créancier est libre d’accorder ou de refuser la subrogation.

GESTLER, nom allemand du mont Chasserai.

GESTBICIE, en suédois Gestrikland, ancien petit pays de Suède, compris entre le golfe de Bothnie à l’E.. l’Helsingland au N., Fa Dalécarlie à l’O. et l’Upland au S. ; ch.-l. Gèfle. Il forme actuellement la plus grande partie de la province de Gêflebûrg.

GESTRIN (Jean), mathématicien suédois du xviie siècle. Il professa avec succès les mathématiques à 1 université d’Upsal, sous le règne de Gustave-Adolphe, et contribua beaucoup aux progrès que la science fit à cette époque* chez les peuples du Nord. Il a publié des traités de mécanique et d’astronomie, des commentaires sur Euclide, etc.

GESUALDO, ville d’Italie, dans la Principauté-Ultérieure, à 4 kilom. 0. de Frigento ;

4,000 hab.

GESVRES (ducs de), famille parlementaire de Paris, dont le nom patronymique est Potier, Elle était représentée, dans la seconde moitié du xvio siècle, par deux frères, Nicolas et Louis Potier. Le premier, seigneur de Blanc-Mesnil, président à mortier au parlement de Paris, est connu par sa courageuse opposition à la faction des Seize. Il fut fait chancelier de France par la reine Marie de Médicis. Il avait eu, entre autres enfants, . René et Augustin Potier, qui furent l’un après l’autre évêques de Beauvais ; Nicolas Potier, président en la chambre des comptes, puis conseiller d’État, dont la branche s’est éteinte en 1704, et André Potier, seigneur de Novion, président au parlement de Bretagne, puis au parlement de Paris, auteur d’une branche éteinte en 1799, en la personne d’André Potier, marquis de Novion et de Grignon, président à mortier au parlement de Paris, qui ne laissa que des filles. Louis Potier, frère puîné de Nicolas, dont il a été question au commencement de cet article, fut fait secrétaire d’État en 1589, et fut chargé de négocier avec le duc de Mercœur, pour la remise au roi Henri IV des places fortes de la Bretagne. Il obtint, en 1608, l’érection en comté de sa terre de Tresines, en Champagne, et mourut en 1630, ayant eu, entre autres enfants : Bernard Potier, comte de Pont-Audemer, marquis d’Annebaut, vice-amiral de France, lieutenant général de la cavalerie légère, mort sans postérité ; Antoine Potier, seigneur de Sceaux, secrétaire d’État, ambassadeur en Espagne après la mort du maréchal d’Ancre ; René Potier, conseiller d’Etat, en faveur de qui le comté de Tresmes fut

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érigé en duché-pairie, par lettres patentes du j mois de novembre 1648. Ce dernier eut trois fils, dont deux, Louis et François, tous deux maréchaux de camp, furent tués, le premier au siège de Thionville en 1645, le second au siège de Lérida. Léon, troisième fils de René, continua la ligne des ducs de Tresmes, qui, en vertu de lettres patentes de 1670, s’appelèrent désormais ducs de Gesvres. Il eut, entre autres enfants : François-Bernard, dont on va parler ; Léon Potier, archevêque de Bourges et cardinal ; Louis Potier, marquis de Gandelus, inspecteur d’infanterie, mort en 1689 des suites d’une blessure qu’il avait reçue à Oberkirch- ; Jules-Auguste Potier, colonel d’infanterie, gouverneur de Pont-Audemer, mort en 1741 sans postérité. Frani. çois-Bernard Potier, duc de Gesvres, gouverneur de Paris en 1704, mort en 1739, fut père do Fraiiçois-Joachim-Bernard Potier, gouverneur de Paris en 1722, mort sans postérité ; d’Étienne-René Potier, évêque et comte de Beauvais, cardinal, et de Louis-Léon Potier, duc de GeSVres, lieutenant général, marié à Elèonore-Marie de Montmorency-Luxembourg. De ce mariage vint Louis-Joachim-Pàris Potier, duc de Gesvres, lieutenant général du pays de Caux et du bailliage de Rouen, mort sur l’échafaud révolutionnaire en 1794, sans laisser d’enfants. V. Potier. GET s. m. (ghèt). Hist. hébr. V. ghet. GETA (P. Septimius), empereur romain, fils de Septime Sévère et frère de Caracalla, né à Milan en 189. Il partagea un moment le pouvoir avec son frère. Tous deux étaient également violents et ambitieux et recherchaient l’intégralité de la puissance impériale au prix d’un fratricide. MaisGeta se laissa prévenir et fut égorgé par des centurions, dans le palais même et entre les bras de sa mère (212). Son assassin le plaça au rang des dieux.

GÉTAFE, ville d’Espagne, province et à 13 kilom. S. de Madrid ; 3, S40 hab. Fabrication de toiles communes ; commerce de produits agricoles ; hôpital, collège à’Escolapios, recevant près de 300 élèves. L’église, qui est sous le vocable de Sainte-Marie-Madeleine, possède quelques bonnes peintures de Claudio Coello. A 2 kilom. de Gétafe se dresse une colline qui passe pour le point central de l’Espagne. On y a bâti- une chapelle qui possède une statue de la Vierge, objet d’une grande vénération.

GETAH s. m. Cé-tâ — corrupt. du mot chinois gi/Uta, suc). Résine qui s’écoule naturellement d’un arbre de l’Inde appelé lahac, ’ et qui est solide, onctueuse au toucher, d’un gris sale, brûlant facilement, se dissolvant dans les huiles, non dans l’alcool et l’éther, ayant quelque rapport avec le caoutchouc et la gutta-percha.

GETA HOSIDIIJS, poète latin du ne siècle de notre ère. Il composa une tragédie, intitulée Medea, qui, depuis le commencement jusqu’à la fin, est un centon de Virgile. Cette composition, la plus ancienne que nous ayons en ce genre, a été publiée dans YAnthologia latina de Burmann et dans les Poetse latini minores de "Wernsdorf.

GÈTES (Gets), peuple scythe de l’Europe, établi d’abord sur la rive droite du Danube, dans les pays aujourd’hui nommés Transylvanie, Bukowine, Valachie, Moldavie, puis entre le Borysthène et le Pont-Euxin, dans la Bessarabie. « Le nom de Jettes, dit M. Gérard (Histoire des races humaines de l’Europe), qui, dans la mythologie Scandinave, désigne une race intermédiaire entre les dieux ou ases et les hommes, analogue aux géants de la mythologie grecque, a paru à quelques ethnologues être une réminiscence du nom de Gètes, nom primitif de la race gothique ou de la race slavonne, et désigner des chefs gètes qui se seraient mis à la tète de tribus tschoudes, aux ordres de Sieg, fils d’Odin, comme on a vu souvent, dans de grandes émigrations, des hommes se croyant de race supérieure entraîner à leur suite des hordes réputées de race subalterne.» La science ethnographique est loin d’avoir dit son dernier mot sur la nation des Gèles. Spartien, Vopiscus, Dion Cassius, sajnt Jérôme, Jornandès et plusieurs autres regardent les Gètes comme les ancêtres des Goths de Scandinavie. «Faut-il, avec Pinckerton, demande M. Amédée Tardieu, étendre jusqu’aux Scythes cette identité des Gètes et des Goths, ou bien les tenir pour les premiers des Slaves, comme on le croit généralement dans toute l’Europe orientale, d’après Gatterer et Lelewel ? Fautil, comme le veut Schafarik, qui a restreint rigoureusement l’antiquité slave à l’histoire des peuples Wénèdes ou Antes, ne voir dans les Gètes qu’un rameau de la grande famille thracique, dans laquelle, en effet, Hérodote et Strabon les rangent expressément, avec les Macédoniens, les Illyriens, les Epirotes d’une part, et les Bithvniens, les Mysiens, les Phrygiens, les Lydiens, les Cariens de l’autre, race généreuse et fière, séparée des Wénèdes ou Slaves par les Karpathes, qui fut, sans doute, le noyau primitif des nations roumaines, et dont aujourd’hui les Skypetars ou Albanais seraient les derniers, mais purs représentants ? Faut-il plutôt essayer de concilier les deux précédents systèmes, celui de Lelewel et celui de Schafarik, en considérant les Gètes, et, en général, toutes les nations de la Thrace, dans les temps anciens, comme

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un monde gréco-slave, belliqueux à l’égard des Hellènes et religieux autant que les Slaves ? Faut-il enfin, comme quelques-uns l’ont prétendu, et parce qu’on trouve dans le finnois actuel je ne sais quel mot de la vieille langue thrace gétique qui manque dans les langues indo-européennes, prononcer que les Tschoudes ou Finnois ont occupé naguère la Thrace et la Daeie, et s’y sont, par telle ou telle de leurs tribus, par les Bulgares peut-être, étroitement mêlés aux restes des Gètes, désignés peut-être sous le nom de Gépides ? La question, comme on voit, est plus qu’embarrassante, et chaque opinion produit en sa faveur quelques arguments solides. On a essayé depuis peu de la simplifier, en écartant certaines données qui contribuaient, à vrai dire, plus que tout à l’obscurcir ; mais at-on réussi ? Nous en doutons fort. Il s’agissait d’interpréter, dans les noms de Mnssagetœ, de Tyragetae, de Thyssagetœ, etc., cette terminaison si caractéristique qu’on prétondait retrouver encore dans les noms de Samogitiens et de Samojèdes, avec le sens pur et simple d’habitants (par exemple : Tyragetœ, les habitants des bords du Tyras ou Dniester). On y gagnait de n’avoir plus à expliquer par quel lien les Massagètes, peuple scythe de l’Asie antérieure, pouvaient tenir à une nation de la Thrace, slave ou gothique. Mais on. n’expliquait pas, en revanche, comment une terminaison peut appartenir a la fois à des noms finnois, lettons, Scythes, teutons et slaves. On ne faisait pas attention non plus que, les bords du Tyras ayant été longtemps, à n’en pouvoir douter, la demeure des Gètes après leur expulsion par les Triballes au delà, du Danube, c’est-à-dire en Scythie, il n’y a rien de plus naturel que de traduire le nom de Tyragètes par Gètes du Tyras ; qu’il est d’autres noms, d’ailleurs, que n’explique nullement cette commode et vague terminaison, Hippogètes et Sargètes notamment. La question demeure donc entier’, avec ses difficultés et ses complications, it, jusqu’à meilleure preuve du contraire, il faut reconnaître, dans les Tyragètes, les Thyssagètes, les Sargètes, les Hippogètes et autres, des tribus gétiques demeurées peut-être à l’état nomade et toujours en dehors de ce développement de civilisation si avancé et si curieux dont parlent Hérodote, Strabon et Jornandès. Quant aux Massagètes, si on ne veut pas admettre l’interprétation qui a été donnée de leur nom à l’aide du sanscrit (grands Gètes, tribu mère des Gètes), il ne faut pourtant pas rejeter à priori, comme absurde, l’opinion qui les rattache à des peuples européens : les grandes émigrations qui ont peuplé l’Europe se sont faites en plusieurs fois, à des intervalles de plusieurs siècles, pour les nations de même race. Comment donc affirmer qu’aucune race se soit jamais déplacée tout entière sans laisser derrière elle, au sein de la mère patrie, d’imposantes réserves qui n’ont jamais rejoint l’avant-garde ? Et si des esprits sérieux continuent à voir le même nom et le même peuple dans les Germains de la Perse, dont parle Hérodote, et dans les Germains de Tacite, pourquoi se tant étonner de retrouver le nom des Gètes en Asie ?»

S’il faut en croire les historiens grecs, Télèphe, roi des Gètes, se distingua au siège de Troie. Sous le règne de Tomyris et d’Indathyrse, les Gètes remportèrent de brillantes victoires sur les troupes de Cyrus et sur celles de Darius, fils d’Hystaspe. Alexandre le Grand, après leur avoir fait longtemps la guerre, conclut avec eux un traité d’alliance. Au temps d’Ovide, qui fut exilé dans leur pays, les Gètes, après avoir franchi le Danube, s’étaient établis sur les bords du Pont-Euxin et avaient étendu leur domination jusqu’au Borysthène. Là, ils occupaient la contrée appelée, de leur nom, désert des Gètes, aujourd’hui la Bessarabie. Au 1e siècle de notre ère, on voit les Gètes mêlés aux Daces, dont ils partagent dès lors les destinées. Zamoxis, qu Hérodote représente comme la divinité nationale des Gètes, était un sage qui, après avoir été à Samos esclave de Pythagore, alla vivre parmi les Gètes, réforma leurs mœurs et leur religion, et les pénétra de la croyance en une vie future. V. Daces, Goths et Massagètes.

GETH, ville de l’ancienne Palestine. V. Ghat.

GETHIN (lady Grâce), femme moraliste anglaise, née à Abbots-Leigh (comté de Somerset) en 1678, morte en 1697. Malgré sa mort prématurée, elle laissa des discours sur l’amitié, sur l’amour, sur la mort, sur la jeunesse, sur la vieillesse, etc., écrits avec beaucoup do talent. Ils ont été publiées sous le titre de Retiguis Gelhinianm or Some remains of the most ingenious and excellent lady Grâce Gethin (Londres, 1700, in-4o). Un monument a été élevé à lady Gethin dans l’abbaye de Westminster.

GET11SEMANI, village de l’ancienne Palestine, sur une" montagne, près do Jérusalem. C’est là que se trouvait le jardin dos Oliviers.

GÉTHYLLIDE s. f. Cé-til-li-de). Bot. Genre de plantes bulbeuses de la famille des amaryllidèes, comprenant plusieurs espèces, qui croissent en Afrique. Il On dit aussi géthyl-

LIS.

GÉT1GNÉ, bourg et comm. de France (Loire* ] Inférieure), cant. de Clisson, arrond. et k