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lisse. On étend cette pâte à peu près de l’épaisseur d’une pièce de 5 francs sur une plaque beurrée ayant rebord, et l’on met le tout dans un four, aune bonne chaleur ; la génoise monte un peu et se dore ; on la retire, on la retourne, puis on la remet un instant au four. On coupe le gâteau en croissants, en losanges ou en ronds, qui portent le nom de génoises.

Pour varier les génoises, on joint a la pâte, au moment de mettre en moules, le cinquième environ de son poids, soit de raisins de Corinthe, soit de pistaches coupées, soit de cédrat confit en petits dés, soit d’anis blanc ; ou bien on la parfume à la vanille, à la rose, à la fleur d’oranger, au rhum, au marasquin, etc. D’autres fois, on meringue les génoises avec un blanc d’œuf au moyen du cornet à perler ; on place entre chaque petite perle produite par ce cornet, sur la surface de la génoise, un grain de raisin de Corinthe, une perle de gelée de groseilles, de coings, de pommes ou de marmelade d’abricots.

Les génoises ajoutent alors à leur nom Celui du fruit ou du parfum que l’on a mélangé à la pâte ; elles deviennent : génoise à l’orange, à la rose, à la vanille, au chocolat, au raisin de Corinthe, au cédrat contit, aux anis, aux pistaches, au marasquin, aux avelines, aux amandes amères, etc.

Meringuées, les génoises deviennent génoises perlées ; les formes qu’elles affectent alors le plus ordinairement sont le losange, la couronne, le croissant.

Génoises à l’allemande ou à la reine. Ces génoises, qu’il ne faut pas confondre avec les gâteaux à la reine, bien qu’elles leur ressemblent beaucoup, s’obtiennent de la façon suivante : On jette S jaunes d’oeufs dans un mélange de 185 grammes de beurre, cinq verres de crème bouillante, 300 grammes de sucre parfumé, un grain de sel ; on fait mijoter une demi-heure, après laquelle on ajoute à ce mélange dix. autres jaunes d’oeufs et l’on jette immédiatement sur un grand plafond à rebord, légèrement beurré, pour cuire au four modéré. Après la cuisson, on coupe en deux parties égales ; sur l’une qui reste sur le plafond, on verse des confitures ou des crèmes ; l’autre est mise sur le tout, et, à l’aide d’un coupe-pâte, on dissèque le gâteau, pour produire de petites génoises de 0"*, 068 de diamètre. La couleur doit se trouver des deux côtés.

GENOIS (SAINT-), bourg et comm. de Belgique, prov. de3 Flandres occidentales, à 15 Kilom. S.-E. de Courtrai ; 3,912 hab. Manufactures de toiles et de tabac ; tanneries, brasseries ; grand commerce de sabots.

GENOLHAC, bourg/de France (Gard), ch.-l. de cant., arrond. et à 35 kilom. N.-O. d’Alais, sur la Gardonnette ; pop. aggl., 908 hab.pop. tôt., 1,509 hab. Mines de plomb argentifère ; coutellerie et taillanderie ; usine à broyer le bois de châtaignier pour teinture. Fabrique de céruse ; filatures de soie. Curieux tunnels et viaducs du chemin de fer de Langeac à la Grand’Combe.

GENOPE s. t. (je-no-pe). Mar. Bout de filin qui sert à serrer l’un sur l’autre deux cordages qu’on veut empocher de glisser.

GENOPE, ÉE (je-no-pé) part, passé du v. Genoper. Attaché avec une genope : Manœuvre GENOPEE.

— Par anal. Garrotté, dans le langage des marins : La frégate fut dans nos eaux au bout de trois quarts d’heure de chasse. Je fus genope, mais traité avec les plus grands égards par le commandant anglais. (E. Sue.)

GENOPER v. a. ou tr. Ce-no-pé — rad. genope). Mar. Attacher ensemble avec une genope, en parlant de deux cordages : Genoper deux manœuvres.

— Par anal. Garrotter, dans le langage des marins : Genoper des révoltés.

GÉNOPLASTIE s. f. Cé-no-pla-stî — du gr. geneion, menton ; plassâ, je fabrique). Chir. Restauration du menton ou de la joue.

— : Encycl. Rien de plus hideux à voir qu’une joue détruite par un cancer ou par la gangrène : la perte de substance s’étend d’ordinaire jusqu’aux lèvres ; il existe une profonde cavité au fond de laquelle on aperçoit à découvert les dents et la langue quand les mâchoires s’entrouvrent ; les bords de la plaie sont saignants, ichoreux ; la salive s’écoule au dehors à travers cette ouverture, et le malade éprouve une très-grande difficulté pour manger et pour parler distinctement. Cette difformité repoussante a été l’objet de nombreuses tentatives de la part des chirurgiens modernes, qui ont voulu la faire disparaître. Tous les procédés opératoires employés dans ce but se rapportent à deux méthodes : la méthode indienne et la méthode française.

Méthode indienne. Elle consiste à tailler sur le cou, au-dessous de la mâchoire, un lambeau de peau destiné a remplacer la joue absente. Pour pratiquer cette opération, le chirurgien commence par aviver les bords de la plaie qu’il veut fermer, de façon que la perte de substance présente le plus de régularité possible dans les contours. Cette manœuvre terminée, l’opérateur taille le lambeau selon la forme de la plaie, mais toujours un peu plus large que celle-ci, et de façon que le pédicule reponde au bord inférieur de la

Eerte de substance. Il dissèque ensuite le lameau, qu’il relève et applique sur la joue à restaurer, en lui faisant exécuter un léger mouve GENO

ment de torsion. Quelques points de suture suffisent pour maintenir les parties en place. Lorsque la réunion est opérée, on coupe le pédicule du lambeau, devenu inutile.

Méthode française. Cette méthode, plus simple que la précédente, est généralement employée de préférence. Elle consiste à aviver les lèvres de la plaie en la régularisant, puis à décoller en disséquant la partie supérieure et la partie inférieure de la joue, sur une étendue plus ou moins considérable, selon les cas. Cette opération a pour résultat de donner aux lambeaux une élasticité suffisante pour en permettre le rapprochement, que l’on maintient soit par une suture entortillée, soit par des bandelettes emplastiques. Il serait difficile de se prononcer sur la meilleure des deux méthodes ; car, dit Velpeau, toutes les manières d’opérer la génoplastie ayant été imaginées pour autant de cas particuliers et dissemblables, on ne peut les comparer pour en faire ressortir les différences. C est au chirurgien habile à voir celle qui convient le mieux au cas qu’il a sous les yeux.

GENOT s. m. Ce-no). Moll. Coquille univalve du genre pleurotome, que divers auteurs ont rapportée aux cônes ou. aux volutes, et que 1 on trouve dans les mers du Sénégal.

GENOU s. m. Ce-nou — lat. geniculum, dimin. de genu, genou, qui correspond exactement au sanscrit gànu, forme dont à est difficile d’expliquer l’origine, à moins de la rattacher à la racine également sanscrite kan, ghan, fendre, trancher, couper ; le genou serait donc ainsi désigné à cause de sa torme tranchante et anguleuse). Partie du corps où la jambe se joint à la cuisse : Tomber sur ses genoux. Avoir mal au genou. Le genou du cheval n’est pas l’articulation de la cuisse et de la jambe, mais de la jambe et du pied.

Contes d’amour d’un air tendre il faisait. Et du genou le genou lui serrait.

Voltaire.

Dans ces près abreuvés des eaux de la colline, Couché sur ses genoux, le bœuf pesant rumine.

Dei.ii.LE.

Il s’élance, retombe, et deux genoux d’acier Êtreignent puissamment les flancs bruns du coursier.

Souket.

À genoux, Situation dans laquelle, la partie inférieure de la jambe étant repliée, le genou ou les genoux portent sur le sol : Être A genoux. Tomber A genoux. Se jeter k genoux. Être prosterné A deux genoux. L’éléphant et le chameau se mettent À GENOUX poui1 recevoir leur charge. L’homme A genoux est presque aussi ridicule que celui qui bat un entrechat. (Proudh.) On raconte qu’Anqelico de Fiésole ne peignait qu’k genoux les têtes de la Vierge et du Christ. (Renan.)

Oh ! qui dans une église, d genoux sur la pierre, N’a bien souvent, le soir, déposé sa prière, Comme un grain pur de sel ?

Sainte-Beuve.

— Fig. La situation d’une personne à genoux étant celle de la prière, ce mot entre dans certaines locutions qui expriment la supplication ou l’humilité : Être d genoux devant les grands. Se jeter aux genoux de quelqu’un. Plier, fléchir te genou devant quelqu’un. Embrasser les genoux de quelqu’un. Les grands ne sont grands que parce que nous sommes A genoux ; levons-nous. (Vergniaud.)

Ce n’est que devant Dieu qu’on doit être à genoux.

A. Ciiénier.

— Mar. Pièce courbe employée à unir la varangue avec l’allonge, dans la membrure d’un bâtiment. I] Partie d’un aviron comprise entre la poignée et le point d’appui.

— Art milit. Genou terre ! Commandement de mettre un genou à terre pour faire feu.

— Chem. de fer. Appareil qui commande le frein.

— Méc. Articulation de deux pièces, obtenue au moyen d’une cavité sphérique pratiquée dans l’une d’elles et où est reçue une, boule de même diamètre terminant l’autre : Le Gknou est employé pour relier un graphomèlre à son support.

— Encycl. Anat. Le genou est une articulation ginglymoïdale, formée par la réunion de quatre os, le fémur, le tibia, la rotule et le péroné. 1,6 genou est représenté par l’espace compris entre deux lignes circulaires qu’on tracerait à quatre travers de doigt au-dessous et au-dessus de la rotule. Il présente, à la partie antérieure, la proéminencu de la rotule ; sur les côtés, deux dépressions, et, sur la face postérieure, une concavité pendant la flexion du membre, et une saillie longitudinale pendant l’extension. Les surfaces représentent en avant, du côté du fémur, une trochlée, et en arrière deux saillies formées par les deux condyles de cet os, séparés par 1 espace intercondylien. Du côté du tibia se trouvent doux petites cavités séparées par une éminence antéro-postérieure et désignée sous le nom de créto du tibia. La rotule offre deux facettes concaves, au milieu desquelles se trouve une saillie verticale. Les cavités du tibia et de la rotule sont destinées à loger les condyles du fémur. Toutes les surfaces articulaires sont encroûtées de cartilages. La tête du péroné fait partie du genou sans être comprise dans l’articulation. Les os qui constituent l’articulation du genou sont maintenus en présence l’un de l’autre par des liga GENO

ments propres et par les tendons de plusieurs muscles de la cuisse et de la jambe. Les principaux ligaments sont : le ligament antérieur, qui s’insère en bas k la tubérositô antérieure du tibia et en haut k la rotule, en se confondant avec le tendon du muscle triceps ; le ligament postérieur, qui s’insère, en bas, sur le bord postérieur de la surface articulaire du tibia, en haut, en arrière et au-dessus des deux condyles du fémur ; le ligament latéral externe, qui s’implante au sommet du péroné et à la tubérosité externe du fémur ; le ligament latéral interne, qui s’insère aux deux tubérosités internes du fémur et du tibia ; enfin, dans l’articulation, se trouvent deux ligaments en forme de x et qu’on désigne pour cette raison sous le nom de ligaments croisés. Entre les surfaces articulaires du fémur et du tibia se trouvent coinmo deux coussins, deux anneaux fibreux, qu’on appelle disques semilunaires. L’articulation tout entière est tapissée par une membrane synoviale qui sécrète le liquide destiné à favoriser les moyens de glissement. Les mouvements du genou sont très-limités ; le principal consiste dans la flexion. L’artère poplitée est la plus volumineuse de cette articulation ; elle fournit les artères articulaires, au nombre de cinq ou six. Les veines accompagnent les artères, excepté les deux saphènes interne et externe. Les nerfs sont la continuation de ceux de la cuisse. L’artère et la veine fémorales, ainsi que le nerf sciatique, sont situés dans le creux du genou.

— Pathol. Le genou peut être le siège d’un grand nombre de lésions organiques et physiques. Parmi les premières, la plus fréquente est une déviation congénitale qui consiste dans un déjettement du genou en dedans, de sorte que, pendant la marche, la partie inférieure de la jambe se porte en dehors, tandis que les genoux, s’ils sont tous deux malades, se touchent et se heurtent a chaque instant.

Abcès. Les abcès du genou sont situés au dedans ou au dehors de la capsule synoviale ; de ià la division en abcès intra et extra-capsulaires. Cette différence est de la plus grande importance pour le pronostic ; car l’abcès intra-capsulaire est toujours très-grave, quelle qu’en soit la cause. A en croire Velpeau, la thérapeutique serait presque toujours impuissante contre cette affection ; aussi ce même auteur se demande s’il ne conviendrait pas de faire immédiatement l’amputation de la cuisse. Cette proposition est évidemment exagérée ; car on voit assez souvent survenir la guérison, avec ankylose, il est vrai, mais mieux vaut encore une ankylose que la perte complète du membre. Les abcès extra-articulaires se forment dans les tissus qui entourent l’articulation. Ces abcès sont moins dangereux que les précédents : mais il faut se hâter de les ouvrir pour les empêcher de progresser en dedans et d’arriver jusque dans l’intérieur de l’articulation. Les amputations du genou ne sont pas rares : elles consistent dans la désarticulation du tibia et du fémur. Pour pratiquer cette opération, Velpeau fait une incision circulaire à quatre travers de doigt environ au-dessous de l’articulation ; il dissèque ensuite les téguments dont il se sert, après avoir Séparé les deux os, pour recouvrir les condyles du fémur.

Ankyloses. Les ankyloses du genou sont le plus souvent la conséquence des tumeurs blanches qui affectent cette région. Pour remédier à cette difformité, on place le membre dans l’extension continue au moyen d’un appareil orthopédique, et, au besoin, on a recours k la section sous-cutanée des tendons qui maintiennent la jambe dans sa position vicieuse..

Corps étrangers. L’articulation du genou est celle dans laquelle on rencontre le plus souvent des corps étrangers, tels que plomb de chasse, balles, pointes de fleuret, etc. On doit procéder le plus tôt possible à l’extraction de ces corps, quoique cette opération entraîne souvent de graves dangers. Outre les corps étrangers venus du dehors, il se forme encore, dans l’intérieur de l’articulation du genou, d’autres corps étrangers qui résultent de la transformation de caillots sanguins ou d’un amas de lymphe plastique. Ces corps sont quelquefois très-nombreux ; on en a rencontré jusqu’à vingt, et Velpeau en a vu un de la grosseur d’un marron. Ces concrétions solides peuvent rester longtemps inoffensives, puis, tout à coup, à la suite d’un faux pas ou d’une marche forcée, elles donnent lieu à une douleur syncopale qui diminue peu à peu, finit par disparaître, et revient plus tard.

Fractures. Les fractures des extrémités osseuses qui constituent le genou ne sont pas heureusement très-fréquentes ; car elles sont presque toujours accompagnées de désordres tels qu’elles nécessitent une amputation.

Luxations. Le fémur et le tibia sont en rapport par des surfaces tellement larges, et les ligaments qui les maintiennent sont si forts, que les luxations de cette région paraissent presque impossibles ; on les observe cependant, et dans quatre sens différents : en avant, en arrière, en dedans, en dehors. Bien plus, le déplacement peut être complet, c’est-à-dire que les deux surfaces sont totalement séparées l’une de l’autre. Benjamin Constant avait éprouvé cet accident. Les luxations incomplètes sont néanmoins celles que l’on ren GENO

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contre le plus souvent. Elles sont ordinairement produites par une violence extérieure qui agit sur l’un des os tandis que l’autre est maintenu immobile. Les luxations complètes du genou sont très-faciles k reconnaître. Le membre est déformé dans cette région, considérablement raccourci, et l’interligne articulaire qu’on observe à l’état normal n’existe plus. La déformation varie selon la variété du déplacement : ainsi, dans la luxation en avant, la tête du tibia présente une saillie considérable à la partie antérieure du genou ; si c’est, au contraire, la luxation en arrière, la tête de ce même os déborde a la partie supérieure du jarret, dans le creux poplitê, et comprimé les vaisseaux et les nerfs. Les luxations latérales sont caractérisées par deux saillies, l’une formée par le tibia, l’autre parle fémur, et situées en sens inverse. Ainsi, dans la luxation en dedans, saillie du tibia en dedans et du condyle fémoral en dehors ; dans la luxation en dehors, saillie du tibia en dehors et du condyle fémoral en dedans. Ces deux dernières variétés de luxation sont toujours incomplètes.

Traitement. Les luxations du genou sont toujours graves lorsqu’elles sont complètes, et surtout lorsqu’elles sont accompagnées de plaies faisant communiquer l’air atmosphérique avec l’intérieur de l’articulation. Dans ce dernier cas, l’amputation de la cuisse est à peu près inévitable. Quand la luxation est simple, il faut se hâter de la réduire et maintenir ensuite le membre dans une position convenable.

Plaies et contusions. Les plaies du genou présentent deux degrés de gravité bien différents, selon qu’elles sont pénétrantes ou non pénétrantes. Celles-ci diffèrent peu des plaies qui ont lieu dans les autres régions. Quant aux premières, elles sont autrement dangereuses, et on les rencontre le plus souvent chez les cultivateurs qui font la taille des arbres, de la vigne ou des échalas pour appuyer les ceps. Les premiers symptômes des plaies pénétrantes sont les mêmes que ceux des plaies ordinaires. Les malades, ne se doutant pas de la gravité de leur blessure, continuent de se servir de leur membre pendant les premiers jours qui suivent l’accident. Bientôt un prurit qui se fait sentir autour de la plaie les incommode ; les mouvements sont gênés ; les bords de la plaie se boursouflent, deviennent livides et laissent échapper une grande quantité de liquide , séro-sanguinolent. Une réaction générale se manifeste ; la fièvre s’allume, le blessé garde le lit et maintient le membre dans une position, demi-fléehie. Cependant la synoviale s’enflamme, les douleurs sont vives, et, si l’inflammation gagne les parties voisines, on observe des engorgements, des phlegmons, des abcès, des phlébites, la gangrène et enfin la mort. Il est pourtant des cas où l’on peut conjurer ces accidents ; pour cela il faut immédiatement réunir les lèvres de la plaie, recommander au malade un repos absolu et prévenir l’inflammation par l’emploi des antiphlogistiques. Les plaies de l’articulation du genou par armes a feu ont un caractère particulier de gravité ; Jobert lésa vues presque toutes se terminer par des inflammations mortelles.

Les contusions du genou sont produites directement par un coup porté sur cette articulation, ou indirectement par une chute

sur les pieds. Elles ont pour résultat un épanchement liquide, et, par suite, la formation d’une tumeur consécutive, ou bien encore une arthrite, une ostéite, une tumeur blanche ; ces derniers cas sont cependant les plus rares. « Les effets les plus fréquents des contusions articulaires, dit Vidal, sont des extravasations sanguines dans le tissu cellufaire qui entoure l’articulation, dans les bourses séreuses sous-cutanées, et moins fréquemment dans la synoviale elle-même. Ces extravasations sanguines produisent des tumeurs qui ont la même origine, le même germe, le sang ; mais, selon le lieu où ce sang est déposé, selon les modifications qu’il subit, les tumeurs revêtent des formes et prennent une gravité différentes. Quant à leur siège, elles sont intra ou extra-articulaires. Pour le diagnostic, pour le pronostic, il y aura une grande différence entre une tumeur hématique qui sera en dehors de la synoviale et celle qui sera formôo par du sang accumulé dans cette membrane même. Parmi les tumeurs hématiques extra-articulaires, on distinguera celles qui sont formées par le sang infiltré dans le tissu cellulaire et celles qui sont formées par le sang répandu dans une bourse séreuse en rapport avec le genou. Le sang infiltré dans le tissu cellulaire donne lieu a des tumeurs plus ou moins diffuses, dont la compression produit cette sensation particulière, ce bruit, ce cri de la boula de neige qu’on écrase dans la main. Ces tumeurs sont, en général, d’une facile résolution, et il est rare qu’après la disparition du Sang il survienne des accidents, si le périoste, si le3 os n’ont pas été contus a un certain degré ; si, au contraire, ils ont été contus, on peut observer, au moment où l’on s’y attend le moins, les accidents les plus graves. Les tumeurs formées par le sang qui s’épanche dans une bourse séreuse offrent un véritable relief : elles constituent, en général, ce qu’on appelle hygroma. Ici, lti. résolution est bien moins facile ; l’état chronique est presque immanquable, si la contusion n’est pas