Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 8, part. 3, Frit-Gild.djvu/301

Cette page n’a pas encore été corrigée

GÈNE

Reid, patsim ; Locke, Essai sur l’entendement humain ; Descartes, Méditations ; Buffier, Traité des vérités premières ; Laplace, Exposition du système du monde (p. 376 de la se édition).

GÉNÉRALISÉ, ÉE (jé-né-ra-li-iié) part, passé du v. Généraliser, Rendu général, étendu à la généralité : Mesures généralisées.

GÉNÉRALISER v. a. ou tr. Cé-né-ra-li-zé — rad. général). Rendre général, étendre à à lu généralité : Généraliser des mesures administratives, La seule bonne manière de diminuer le nombre des lois est de les généraliser. (L’abbé de St-Pierre.) Newton généralisa tes lois du mouvement, en calculant le système universel du monde physique. (De Bonafd.)

— Absol. Coordonner, considérer ensemble et abstractivement les rapports de similitude qui existent entre les êtres ou les faits : C’est la puissance de généraliser qui spécialise l homme et le fait ce Qu’il est. (J. de Maistre.) La. fermeté de caractère, quand elle se trouve jointe à la faculté de généraliser, fait les hommes supérieurs. (J.-B. Say.) Qui ne sait généraliser)ie sait point penser. (J, Simon.)

Se généraliser v. pr. Devenir général, se répandre universellement : L’instruction se généralise de plus en plus.

— Antonymes. Individualiser, particulariser, restreindre, singulariser, spécialiser, spécifier.

GÉNÉRALISSIME adj. Cé-né-ra-li-si-medu lut. tjenertilissimus, superlat. de généraïis, général). Très-général : Les axiomes suprêmes et généralissimes ne sont que des notions pures et des abstractions. (C. de RémusaUn Peu usité.

— Hist relig. Chapitre généralissime, Chapitre de franciscains où sont convoqués les députés de tout l’ordre.

— Ane. log. Genre généralissime. Genre très-élevé, qui comprend beaucoup de sousgenres.

— s. m. Général qui commande en chef les troupes d’un État : Alexandre n’avait que vingt-deux ans lorsqu’il fut nommé généralissime contre les Perses. (E. de Gir.)

— Encycl. Dans l’origine, le mot généralissime désignait un ministre de la guerre qui prenait lui-même le commandement immédiat des troupes. Le grade de généralissime date de Charles IX. La loi a aboli ca titre en 1790. Une décision ministérielle l’a fait revivre en 18-23. Les personnages dont le titre a jadis repondu a celui de généralissime étaient, sous la première race, le grand maître de la milice et le maire du palais ; sous la seconde, le duc des Français ; sous la troisième, le grand sénéchal et ensuite le connétable ; mais ce dernier était généralissime perpétuel, différant en cela de ses prédécesseurs, qui n avaient exercé que des fonctions censées révocables. Les lieutenants généraux étaient des généralissimes temporaires. Charles IX donna le bâton de généralissime au duc d’Anjou, depuis Henri III. Auxviie siècle, Richelieu se donnait le titre de généralissime, bien quil portât l’habit ecclésiastique. En 1G29, NValstein s’intitulait généralissime de terre et de mer ;Tilly hérita, en 1G32, de ce grade. En 1035, Victor-Amédée, duc de Savoie, fut nommé généralissime par Louis XIII. Coudé 1 était en 1645. Louis XIV créa aussi quelques généralissimes ; mais, sous son règne, on leur donnait plus ordinairement le titre de maréchal général des camps et armées. En 1692, larmée fut partagéo en quatre corps ; le roi

GENE

se réserva le commandement du premier, mais il s’y fit aider par son frère, le duc d’Orléans, qu’il nomma généralissime, et il plaça en second Turenne avec le titre de capitaine général. L’électeur de Bavière et Villars furent aussi généralissimes. En 1756 le maréchal de Richelieu est généralissime de l’armée d’Allemagne. En août 1792, Luekner était généralissime, mais en titre plutôt qu’effectivement. En l’an VII, Souwaroff portait cette dénomination. Depuis la paix de Paris en 1SU, Wellington fut généralissime de la milice des Pays-Bas. Depuis 1815 jusqu’en 1S66, l’armée confédérée des États allemands fut soumise a un généralissime. En 1823, un prince français fut nommé généralissime, de l’armée espagnole. Les auteurs qui ont donné la définition du terme généralissime regardent cet officier comme un chef ne relevant militairement de personne et ne recevant d’ordres que d’un cabinet, d’un sénat, d’un ministre, etc. Bonaparte a dit ; « Le titre de généralissime comporte l’idée du commandement de toutes les trouves d’un État. »

On a aussi donné, en Espagne, le titre de généralissime à des morts canonisés, à des saints dont les noms éveillaient l’enthousiasme fanatique des populations. Ainsi, en 1835, don Carlos, dans son trente-cinquième bulletin, élève au grade de généralissime la très-sainte Vierge des sept douleurs, et lui consacre un étendard généralissime, dispensé de saluer personne, même le monarque, et à qui sont dus les mêmes honneurs qu’au saint sacrement.

GÉNÉRALITÉ s. f. Cé-né-ra-Ii-té — rad. général). Qualité de ce qui est général : C’est dans la généralité que se trouve la vérité. (Proudh.)

— Ensemble, pluralité, universalité : Nous appelons vérité ce à quoi l’esprit de la généralité des hommes adhère partout et toujours. (Lamenn.)

— Affirmation, assertion, en termes généraux et plus ou moins vagues ; ne s’emploie qu’au pluriel : Rester dans les généralités. S’en tenir à des généralités. Toutes les généralités prêtent à la critique. (Renan.) il Idée, donnée générale : La philosophie de l’histoire n’est que l’histoire même réduite à ses plus hautes généralités morales. (C. Renouvier.)

— Ane, administr. Division financière, comprenant la juridiction d’un bureau de trésoriers de France : La généralité de Lyon. La Généralité de Rouen.

GÉNÉRATEUR, TRICE adj. Cé-né-ra-teur, tri-se — lat. générator, génératrix ; de générare, engendrer). Qui sert, qui appartient, qui a rapport à la génération : La force génératrice est cette nature même qui règne sur l’univers. (Virey.) La modération dans l’exercice des fonctions génératrices prolonge la vie. (Maquel.)

— Fig. Qui produit, qui est cause efficiente : Plus une œuvre renferme de perfections, plus elle en indique dans son principe générateur. (St-Martin.) Le principe générateur du devoir, c’est l’amour. (Michon.)

— s. m. Méean. Chaudière dans laquelle s’engendre la vapeur qui met en mouvement une machine.

— s. f. Géom. Ligne qui engendre une surface.

— Encycl, Mécan. On donne souvent aux chaudières des machines à vapeur le nom technique de générateur. Nous avons, au mot chaudière, décrit les différents modèles en usage ; nous n’y reviendrons pas, mais nous croyons devoir compléter l’article auquel nous renvoyons par les dessins d’une coupe longitudinale de la chaudière à bouil COUPK DE LA CHAUDIÈRE A 130UILLEURS.

GÊNÉ GÊNÉ 1135

leurs, dont nous avions seulement donné une | la coupe de la chaudière tubulaire employée élévation prise de face, et par l’élévation et | pour les locomotives.

COUPS LONGITUDINALE DE LA CHAUDIERE TUBULAIRE.

A, Cûrps cylindrique de la chaudière ; - B, bouilleurs ; - T, tubes do communication entre la chaudière et les bouilleurs ; - R. rostre pour la tirage de la cheminée— f, flotteur d’alarme ; „, tuyau de pris, de vapeur ; - «, tuyau d’alimenté tionj-», soupape de sùreté ;-0, flolteur indicateur ;, , indicateur de niveau

— Géom. Toute surface peut, d’une infinité de manières différentes, être considérée comme engendrée par le mouvement d’une courbe, variable de forme, suivant des lois déterminées. La courbe mobile et, en général, variable qui engendre la surface est une génératrice de cette surface.

Lorsqu’il s’agit d’une surface réglée, on entend plus particulièrement par génératrice la droite mobile qui l’engendre.

L’hyperboloïde a une nappe et le paraboloïde hyperbolique sont les deux surfaces réglées du second ordre (elles peuvent dégénérer en cônes et en cylindres).

Les génératrices rectilignes de l’hyperboloïde à une nappe

Xl 4. t* fl -,

a1 ^ ù’ c' sont données par les équations

  • *-’(-ï>

a x

+

{{{1}}}

qui représentent toutes celles d’un même système, lesquelles ne se coupent pas entre elles ; ou par

a

M-

K>

C IV b)

qui représentent celles de l’autre système, qui ne se coupent pas non plus entre elles, mais qui coupent naturellement toutes les précédentes.

De même, les génératrices du paraboloïde hyperbolique

v* sJ

s T = îx

V P sont fournies par les couples d’équations

V

Étant donnée l’équation d’une surface.réglée, de degré quelconque ; pour obtenir les équations de la droite qui l’engendrerait, au lieu de chercher, comme on le fait trop exclusivement pour les surfaces du second ordre, à découvrir deux facteurs conjoints, du premier degré, dans son premier membre, c’est-à-dire à mettre l’équation de la surface sous la forme

P ?(^, ~) + Q<f(a ;, K, s) = 0, P et Q désignant deux polynômes du premier degré contenant une constante arbitraire, il serait plus naturel de chercher la condition que devraient remplir les paramètres de l’équation d’un plan parallèle à l’axe des z, par exemple, pour que ce plan coupât la surface suivant une ligne droite et une ligne courbe.

GÉNÉRATIANISME s. m. Cé-né-ra-si-ani-sme — rad. génération). Théol. Système d’après lequel l’Ame est transmise d’un individu à l’autre par la voie de la génération.

— Encycl. Le généralianisme est une opinion théologique, émise par Tertullien et partagée par plusieurs docteurs de l’Église, qui admet que l’âme se transmet par la génération, ou, en d’autres termes, que l’âme soufflée par Dieu en Adam est la mère ou la matrice de toutes les âmes humaines. Une semblable hypothèse pouvait être acceptée par Tertullien, esprit peu philosophique, qui concevait l’âme comme corporelle ; mais elle fut combattue par Lactance, saint Jérôme et d’autres théologiens plus perspicaces, qui comprenaient bien qu’elle ruinait le christianisme et le spiritualisme même ; ce qui n’empêcha pas cette opinion, si dangereuse pour l’immatérialité et l’immortalité de l’âme, de se répandre dans toute l’Église latine, surtout depuis saint Augustin, parce qu’elle servait à expliquer ta transmission du péché origine- ! . Luscoiastique du moyen âge parvint seule à substituer à cette conception toute matérielle de l’origine et de la nature de l’âme une notion plus spiritualiste. Par haine de la scotastique régnante, Luther adopta aussi le généralianisme, et toute l’Église luthérienne, Calixte excepté, se conforma à son opinion. Les calvinistes, au contraire, suivirent la théorie scolastique de la création de l’Ame au moment de la formation du corpe théorie appelée le créatianisme. Cette dernière opinion finit par triompher, même chez les luthériens.

À mesure que la théologie cherchait à s’appuyer sur la philosophie, il est, en effet, évident que les théories sur la nature et sur la formation dp l’âme devaient se spiritualiserde plus en plus. Si les Pères de l’Église furent, pour la plupart, partisans du généralianisme, c’est que ces vieux, théologiens, d’un esprit très-pratique et ennemis de l’abstraction, admettaient que l’âme est plus ou moins matérielle. Ils séparaient, il est vrai, l’âme du corps, mais ils croyaient qu’elle est composée d’une matière très-subtile qui, selon l’expression d’Origène, tient le milieu entre la chair et-1’esprit. Tertullien, que nous avons nommé d’abord, et qui, dans son livre spécial sur l’âme, professe le généralianisme le plus matériel, donne à l’âme la forme et les propriétés du corps, par la raison, dit-il, que, si elle n’était pas corporelle, elle ne serait capable ni de châtiment ni de récompense. Tel était aussi l’avis de Méthodius, d’Arnobe, qui attribue k l’âme la solidité d’un corps, corporalem sotiditatem, de Lactance et des Pères de l’école d’Alexandrie, qui tenaient l’âme pour une substance d’une ténuité extrême, mais lui refusaient l’immatérialité, attribut de Dieu seul ; de saint Hilaire, de Cassien de Canadius et d’une foule d’autres. Seuls, Némésius et saint Augustin affirmèrent l’immatérialité de l’âme, théorie qui ne fut érigée en système, comme nous l’avons dit, que par les scolastiques, ces précurseurs de Descartes.

GÉNÉRATIP, ive adj. Cé-né-ra-tiff, i-vo — rad. génération). Qui appartient, qui a rapport à la génération : Le mâle, selon Arùtote, renferme le principe du mouvement cÉ- mératif. (Buff.) L’esprit ne se développe jamais plus qu’-ï l’époque de la plus grande vigueur oknurativk. (Virey.)

GÉNÉRATION s. f. Cê-né-ra-si-on — lat. geueralto ; du générare, engendrer). Phvsio !. Action d’engendrer, ensemble des actes par lesquels un être organisé produit un être semblable à lui : Les organes de la génération. L’acte de ta génération. Presque tous tes animaux, à liexception de l’homme, ont chaque année des temps marques pour la génération. (Buff.) Loin d’être favorable à la génération, la polyandrie lui <k ! contraire. (A. Maury.) Toute génération se fait par la vertu active du mâle et la vertu passive de ta femelle. (Lo P. Ventura.) La femme fournit surtout le fixe dans la génération. (L’abbé Bautain.) Il Génération spontanée, Généraion qui aurait lieu dans la minière non vivante, et sans l’intervention d’êtres organisés semblables à l’être engendré : La théorie de la GENERATION spontanés, ou moyen de la putréfaction et de l’action du soleil, est généralement admise par les Arabes. (Renan.)

— Par ext. Suite d’êtres organisés semblables provenant les uns des autres ; postéritft •.