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GEIS

GEISLEU (Frédéric), jurisconsulte aile* mand, né à Reussendorf (Silésie) en 1636, mort en 1679. Il professa le droil à Leipzig, où il fonda, en 1664, l’établissement connu sous le nom de Collegium anthologicum. Geisler a publié roi assez grand nombre de dissertations latines. Le plus intéressant de ses écrits, De nominum mulatione ad legem unicam, etc. (16G9), a trait à, des auteurs anonymes et pseudonymes.

GE1SLER (Jcan-Godefroi), érudit et humaniste allemand, né à Lnngenau (Lusace) en 172G, mort en 1800. Après avoir étudié la théologie et la philologie k Leipzig, il se livra à l’enseignement et devint successivement professeur et corecteurà Goerlitz, recteur h Goiha (1768), à Pforta (1779), et enfin bibliothécaire à Gotha. Nous citerons parmi ses écrits : Cammentatio de Photii scienlia mc.dir.a (1750) ; De iiiutili doctrinurum in docendis divortio (1773) ; Observations au sujet d’une éducation d’une milite générale (1773), etc.

GEISLINGEN, ville du. Wurtemberg, cercle du Danube, à 28 kilom, d’Ulm, dans une vallée étroite et fertile ; 2,300 hab. Ruines du château de Helfenstein. Carrières de tuf ; tabletterie d’ivoire, de bois et d’os.

GEISMAR, village de Prusse, prov. de liesse, prés de l’Eder, à 2 kilom. O.-N.-O. de Fritzlar ; 800 hab. Eaux minérales. Le fameux chêne Ahor, que saint Boniface abattit pour prouve»- aux Germains la vanité de leur culte, s’élevait aux environs, de Geismar.

GEISMAR (Frédéric-Gaspard, baron de),

fénéral russe, né en 1783 à Severinghausen, ans le diocèse de Munster, mort en 184S. Il" fit, comme cadet dans l’armée autrichienne, la campagne de 1799 en Italie, fut pris par les Français en 1800, et, rendu à la liberté par Masséna, a la condition de ne plus servir contre la France, passa en 1804 au service de l’Angleterre. Il était déjà en route pour Ceylan, lorsqu’à Corfou il se laissa persuader d’entrer dans l’armée russe. Il prit part, en qualité d’enseigne, à la campagne de 1805 contre Naples, et lorsque les Russes durent abandonner l’Italie et Corfou, k la suite delà bataille d’Austerlitz, il suivit son régiment dans la Podolie, puis, en 1806, dans la Moldavie et la Valachie, au début de la guerre contre les Turcs. Il se distingua k l’attaque de Sohoumlaetausiège de lïoutehouketde Giurgewo, où à dirigeaTattaque qui eut pour résultat la destruction du pont qui sépare ces deux forteresses ; mais, peu satisfait de la manière dont ses services étaient récompensés, il prit sa retraite en 1811, pour s’occuper d’agriculture dans les environs de Bukharest. Cependant, lors de la reprise des hostilités contre la France, il se hâta de se rendre à Saint-Pétersbourg et fut nommé aide de camp du général Bachmetief ; mais, blessé à la ba. taille d’Ostrowno, il dut, en 1813, rester en arrière avec la première armée. Chargé par Miloradovitch à Kaliseh’ de faire, avec un corps de 300 cavaliers, une incursion en Saxe, il réussit, le 14 mars 1813, à franchir l’Elbe au-dessus de Messen et k se maintenir sur la route de Nossen, en face d’un ennemi dix fois supérieur en nombre. Il rendit encore de grands services avec sa cavalerie à la bataille de Leipzig, fut envoyé, le 19 octobre, avec deux régiments de cosaques, à Weimar pour y protéger le grand-duc contre les Français en retraite, et ce fut à son arrivée que la ville de Weimar dut son salut, lorsque la 22 octobre elle fut menacée d’une attaque par le général Lefebvre-Desnouettes. Il fit l’année suivante la campagne de France, avec le grade de colonel, fut promu major général en 1817, aida, en janvier 1826, à comprimer le soulèvement de Pestai et de Mouravief, et, pendant la guerre de Turquie, en 182S. commanda, lors du passage du Pruth, 1 avant-garde du fie corps d’armée. Ensuite dans la petite Valachie, il surprit, le 29 septembre, le pacha de Widdin, qui l’avait attaqué la veille, et le battit complètement. En 1829, il fit aussi plusieurs incursions heureuses Sur le territoire turc, s’empara de la forteresse de Rachowa et, par ses mouvements rapides et ses attaques hardies, empêcha la diversion que le pacha de Scutari voulait opérer sur les derrières des Russes, après la conclusion de la paix d’Andrinople. L’insurrection polonaise le rappela de nouveau au service actif. Il reçut le commandement d’un corps de cavalerie volante. Mais après avoir dû céder, le 19 février 1831, à Stoczek devant Dwernicki, ce corps fut complètement détruit lors de l’attaque exécutée sur le camp russe par Skrzynecki dans la nuit du 31 mars. Geismar passa alors devant un conseil de guerre ; mais il fut acquitté, et reçut de nouveau le commandement d’un corps de troupes, avec lequel il assista à l’assaut de Varsovie, où il fut grièvement blessé. Dans la suite, il fut nommé commandant du 6« corps d’armée et fut promu, en 1841, au grade de général de cavalerie.

GE1SPOLS11EIM, bourg de France (Bas-Rhin), ch.-l. de cant., arrond. À et 13 kilom. S.-O. de Strasbourg, sur le chemin de fer de Strasbourg à Bâle ; —pop. aggl., 2,240 hab. : — pop. tôt., 2,288 hab.

GEISS, ville du grand-duché de Saxe-Weimar. V. Geisa.

QE1SSE s. f. Cè-se). Bot. Autre orthogra(ne du mot gesse.

vm,

GELA

GEISSLURECHT, bourgeois de Spalt, dans l’évêché d’Eystœtt (vieux allemand pour Eichstœdt), qui doit toute sa célébrité à sa femme et à une brochure intitulée : Histoire terrible et véritable arrivée à Apolionia, femme de Jean Geisslbreent, et racontée par Sixt Agricola (Ingolstadt, 1587). Un célèbre romancier allemand de nos jours, M. Fraytag, dans une piquante étude sur le Diable en Allemagne au xvio siècle, a traduit et abrégé ce bizarre document. Les deux époux, après un an de ménage, se brouillèrent, se querellèrent. Le diable vint un jour offrir a la pauvre femme battue par son mari mille merveilles si elle lui donnait son âme, ce qu’elle fit. De retour chez elle, elle veut se pendre, puis se noyer, puis s’étrangler. Le doyen Wolfgang Agricola vient l’exorciser. Ici commence le détail de l’exorcisme, qui ne se peut analyser, car tout le piquant et tout le dramatique consistent dans les mille ridicules manœuvres par lesquelles le prêtre chasse peu à peu le Malin. La femme profère des blasphèmes qu’on attribue au diable ; le doyen, usant de ruse pour vaincre le démon, le force k subir le contact de l’eau bénite. Trépignements, hurlements, chaînes brisées, meubles volant en éclats, injures et ordures, obstination du prêtre, morceaux de reliques, débris de la vraie croix appliqués sur la tête de la possédée : tout cela est décrit avec une naïveté de verve et de foi étonnante. Survient un luthérien, jeune candidat théologien, qui se permet de rire des exorcismes du prêtre et d’en attester l’impuissance. La foule indignée lui eût fait un mauvais parti : il s’échappe et ne reparaît plus dans la ville. Le doyen prend des témoins, ce sont les narrateurs de ce récit, et les conduit de nouveau les jours suivants chez la démoniaque ; on lui coupe les cheveux, on lui ingurgite de force de l’eau bénite ; enfin elle revient à la raison, sous l’action d’une dernière cérémonie. Un gamin regarde par la fenêtre et, se moquant, tire la langue et grince des dents : te doyen veut de sang-froid lui arracher la langue et lui casser les dents. L’enfant s’enfuit avec la connivence de quelques incrédules. Bref, c’est toute une scène de mœurs bavaroises du temps de la plus robuste et de la plus épaisse superstition, le tout revêtu d’attestations nombreuses et authentiques. C’est un document à faire envie à M. Michelet et qui mérite sa place dans la collection des annales de la sorcellerie... et de la sottise humaine 1

GEISSOMÉRIE s. f. Cé-so-mé-rl — du gr. geisson, créneau ; meria, lige). Bot. Genre de plantes, de la famille des acanthacées, tribu des barlériées, dont l’espèce type croit au Brésil.

GEISSORHIZE S. f. Cé-SO-ri-ze — du Brgvisson, créneau ; rhiza, racine). Bot. Genre de plantes, de la famille des iridées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent en Abyssinie et au Cap de Bonne-Espérance.

GEITJE s. m. Cé-tje). Erpét. Saurien du Cap de Bonne-Espérance, le même que le gecko.

GEL s. m. Cèl — lat. gelu, sanscr. jala, même sens). Gelée, congélation des eaux : Le gel et le dégel. L’incertitude sur la densité de la glace se révèle pur tes indications trèsvariées que l’on rencontre dans les ouvrages, sur l’expansion subie par l’eau au moment du gel. (DufoUr.)

GELA, ville grecque fondée sur la côte méridionale de la Sicile, à l’embouchure du fleuve du même nom, par une colonie de Rhodiens et de Cretois, 690 ans avant notre ère, peu de temps après la fondation de Syracuse, lien existe à peine quelques ruines aujourd’hui, et les archéologues ne sont pas même d’accord pour retrouver son emplacement, soit à Alicata, k l’embouchure du Fimne-Salso, soit-k Terranova, à l’embouchure d’un fleuve qui porte ce nom ; des débris antiques se rencontrent dans ces deux localités. Les probabilités sont en faveur de Terranova.

Géla, .d’où sortit le fameux Gélon, tyran de Syracuse, fut une des grandes villes de la Sicile. Virgile l’appelle 1 immense Gela, et il la fait remarquer en passant à son héros, lorsque celui-ci rase le cap méridional de la vieille Trinacrie :

Einc allas cautes projectaque acum Pachym Radimus ; et, fnlis nunqitam concassa moveri, Adiiarc : Camarina jirocul, campique Ge.lol. Immanisque Gela, fhxvii cognomiiie dicta.

Nous rasons ensuite les pics élevés et les rochers du Paclvynus, qui s’avancent jusque dans la mer. Do loin nous apparaissent et Camarine, à qui les destins ont défendu de changer de place, et les campagnes arrosées par le Gela et l’immense Gela elle-même, ainsi nommée du nom du fleuve. »

Thucydide est le premier historien qui ait fait mention de Gela. ■ Antiphême de Rhodes et Entimos de Crète, dit-il, amenèrent une colonie et fondèrent en commun Gela, quarante-cinq ans après la fondation de Syracuse. Les institutions furent celles des Doriens. » Ces institutions étaient moitié aristocratiques, moitié démocratiques. Gela, peu de temps après, fonda à son tour Agrigente, qui eut la même forme de gouvernement. Prise et ravagée par les Carthaginois (405 av. J.-C), elle eut, en outre, a souffrir des guerres qui éclatèrent entre les villes et les colonies

frecquos. La Sicile était divisée en autant e factions que do villes, et Diodore nous

GELA

montre tantôt les grandes cités s’efforçant de soumettre à leur domination les petites localités ou les ports de moindre importance, tantôt les colonies se révoltant contre la cité mère. Ainsi Gela fut soumise à Syracuse pendant le règne de Gélon, et Agrigente, sa colonie, se révolta contre elle. Le siège qu’elle soutint contre Amilcnr fut héroïque ; les femmes mêmes en partagèrent les dangers et les travaux, et, après la victoire des Carthaginois, la population tout entière fut ou massacrée, ou vendue, ou dispersée, avec une cruauté toute punique.

Le territoire de Gela était et est encore très-fertile, comme toute la côte méridionale de la Sicile. Les céréales sont abondantes, les fruits sont très-savoureux, surtout les figues. Les beefigues sont si nombreux et si gras que, dans les campagnes d’Alicata et do Terranova, on les fait fondre pour obtenir une sorte d’huile qui se conserve très-bien pendant un an dans des vases en terre, et qui est d’une finesse et d’un goût exquis.

On possède d’intéressantes médailles de la vieille cité sicilienne ; les numismates en ont classé une cinquantaine tant en argent qu’en bronze ; elles ont toutes l’inscription TEAAS ou l’EAQIQN très-bien conservée. Sur la face est frappée l’image du Minotaure, bœuf monstrueux k tête d’homme ; quelques-unes offrent seulement des gerbes d’épis, symbole de la fertilité du pays. Au revers, on voit le plus souvent un char k deux ou quatre chevaux, que dirige un triomphateur ou un athlète, peut-être Hiéron, célèbre par ses victoires aux jeux Olympiques ; Gélon aussi et plusieurs membres de sa famille remportèrent le prix à la course des chars, et ce sont sans doute tous ces triomphes que les médailles ont perpétués. Sur le revers d’une belle médaille d’argent, que possède le British Muséum, le char est vide et une Victoire plane au-dessus.

GELABLE adj. Ce-la-ble-rad. geler). Susceptible de se congeler ; susceptible d’être désorganisé par l’action de la gelée : Liquide gelable. Tous les végétaux gelables ont été gelés.

GELADAS D’ARGOS, sculpteur qui vivait vers 460 av. J.-C. Il fut le maître de Phidias. Les anciens citent parmi ses ouvrages une statue d’Hercule, érigée en l’honneur de ce dieu, après la cessation d’une violente épidémie. On trouve le nom de cet artiste également écrit AGEI.ADAS, AgelaS et Eladas.

GELAIS (SAINT-), poète français. V. SaintGelais.

GÉLASE 1er, pape de 492 à 496. Il était Romain de naissance. À l’époque de son élection, Odoacre et Théodoric se disputaient l’Italie ; il sut néanmoins conserver une sorte d’indépendance entre les chefs barbares, fort tolérants, comme on sait, en matière religieuso, quoiqu’ils fussent ariens. Au milieu de l’écroulement de l’empire romain et de la dévastation de l’Italie, Gêlase continua imperturbablement de s’occuper de querelles théologiques. Il excommunia Euphémius, patriarche de. Constantinople, qui n’avait pas voulu rayer des diptyques le nom de son prédécesseur, excommunié par décret romain, combattit les eutychiens, et assembla à Rome soixante-dix èvêques pour se prononcer sur les livres authentiques. Le décret qui fut rendu à cette occasion sert encore de règle aujourd’hui ; cependant il n’y a pas un accord parfait entre le nombre de livres canoniques reconnu par cette sorte de concile et celui que l’Église reconnaît aujourd’hui. L’usage a consacré le titre de saint qu’on donne à ce pontife, renommé par sa piété et ses vertus ; mais il n’y a pas eu à son égard de canonisation spéciale.

GÉLASE II (Jean de Gaete), pape, né à GaSte vers 1050, mort k Cluny en 1119. Il avait été chancelier de l’Église romaine pendant quarante ans. Au moment de son élection (1118), il fut attaqué par les Frnngipani, partisans de l’empereur, fait prisonnier, puis rendu h la liberté par un soulèvement des Romains, chassé de Rome par Henri V, et forcé de fuir de nouveau après y être rentré secrètement. Il vint mourir en France, où Louis le Gros l’accueillit avec de grands honneurs.

GÉLASE, évêque de Césarée (Palestine), mort vers 394. Il était neveu de saint Cyrille de Jérusalem, qui lui fit donner le siège de Césarée vers 367. Il coutinua l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe Pamphile, et on lui attribue une Exposlion de la foi, une Homélie sur l’Jïpiphanie, etc.

GÉLASE DE CYZIQCE, écrivain grec du ve siècle de notre ère. Il était fils d’un prêtre de Cyzique. On lui doit une histoire du concile tenu k Nicée en 325, qui a été publiée en grec avec une version latine (Paris, 1599, in-4°). D’après Baronius, Gélase est l’auteur d’un traité contre les eutychiens et les nesto riens.

GÉLASIE s. f. Cé-la-st — nom d’une des trois Grâces). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées.

GÉLASIEN s. m. Cé-la-zi-ain — lat. gelasianus ; du gr. gelaà, je ris). Antiq. rom. Bouffon qui paraissait sur le théâtre.

GÉLASIENNE adj. Cé-la-ziè-no). Liturg. Se dit d’une messe qui se trouve dans le sa GELA.

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cramentaire de saint Gélase : La messe géi.a-

SIENNK.

GÉLASIME s. m. Cé-la-zi-me — du gr. gelasimos, curieux). Crust. Genre de crustacés décapodes, comprenant une dizaine d’espèces : Les gélasimes combattants sont terrestres. (H. Lucas.) Les gélasimes sont connus sous le nom de crabes appelants. (H, Lucas.) il Quelquesuns font ce mot féminin.

— Encycl. Les gélasimes sont des crustacés décapodes, à carapace très-large, bombéo et fort rétrécie en arrière ; le milieu du bord antérieur est rabattu en avant en forme de chaperon ; leurs yeux sont situés chacun h l’extrémité d’un pédicule grêle et cylindrique. Les pattes antérieures, en général très-petites et très-faibles chez les femelles, atteignent chez les mâles d’énormes dimensions. L’une d’elles, tantôt la droite, tantôt la gauche, est beaucoup plus grande que l’autre, et sa longueur atteint jusqu’à deux fois celle du corps ; les pattes suivantes vont en diminuant graduellement de longueur. Les gétasintes, confondus autrefois avec les ocypodos, s’en distinguent par leurs antennes apparentes. On les connaît sou3 le nom vulgaire de crabes appelants, parce qu’ils ont la singulière habitude de tenir toujours leur grosse pince élevée en avant de leur corps, comme s’ils faisaient le geste usité quand on veut inviter quelqu’un à s’approcher. Ils sont répandus dans les régions chaudes des deux hémisphères, et se-tiennent de préférence dans les terrains humides voisins de la mer. Plusieurs gélasimes se creusent des terriers cylindriques, obliques et très-profonds, tellement rapprochés qu’ils so touchent. Ils y vivent ordinairement par paire, et on assure que le mâle so sert de sa grosso pince pour boucher l’entrée de sa demeure. Ils vivent de chair, disputent aux vautours les lambeaux des charognes, et mangent les petits animaux qu’apporte la marée montante. Ce genre renferme une dizaine, d’espèces ; la plus remarquable, celle qu’on peut regarder comme le type du genre, est lo gélasime combattant, qu’on trouve dans les deux Amériques et surtout dans la’ Caroline. Bosc les a observés dans ce pays, et nous lui empruntons les détails suivants sur les mœurs de ces crustacés. Les gélasimes combattants sontterrestres ; ils se voient par milliers su’r les bords de la mer et des rivières dans lesquelles remonte la marée. Dès qu’un homme ou un animal parait au milieu d’eux, ils redressent leur grosse pince, la présentent en avant, semblent le défier au combat et se sauvent en courant de côté, mais conservant toujours la même position. Rarement plusieurs individus entrent dans le même trou, excepté quand ils sentent le danger trop pressant. Ils ont un grand nombre d’ennemis, tels que les loutres, les ours, les oiseaux, les tortues, les caïmans, etc. ; mais leur multiplication est si considérable que la dév.istatation que ces animaux font parmi eux n’est pas sensible. Ces gélasimes ne craignent point l’eau, qui les couvre quelquefois ; mais ils ne cherchent pas k y entrer, et jamais ils n’y restent longtemps de leur gré, si ce n’est, peut-être, pour faire leurs petits. Bosc a vu les femelles garnies d’eeufs dès le mois de mars ; mais il n’a jamais trouvé de petits du premier âge ; il faut qu’ils restent dans l’eau ou dans la terre pendant l’année de leur naissance. Les mâles se distinguent des femelles parce qu’ils sont plus petits, plus colorés et que leur queue est triangulaire. On a cru aussi qu’ils avaient la grosse patteàgauche ; mais Bosc s’est assuré qu’elle variait do position dans les deux sexes. On ne mange pas cette espèce.

Le gélasime appelant se trouve aux Antilles et dans l’Amérique du Sud. Pendant les trois ou quatre mois d’hiver, ces individus ne paraissent plus ; ils se tiennent nu fond de leurs trous, qui presque toujours se bouchent, de telle sorte qu’ils sont obligés de les rouvrir au printemps, lorsque la chaleur du soleil est assez intense pour les déterminer à sortir. Bosc a inutilement cherché à leur voir faire ces trous ; ils n’ont jamais voulu travailler en sa présence, et il est assez difficile de les surprendre, car ils sont toujours sur dés plages découvertes. Le gélasime noir, ou maracoani, est assez commun dans l’Amérique du Sud ; cette espèce est comestible.

GÉLASIN, INE adj. Cé-la-zain, i-ne — du gr. gelaà, je ris). Qui a rapport un rire, il lnus.

— Anat. anc. Dents gélasines, Celles qu’on montre en riant, il Fossettes gélasines, Celles qui se creusent dans la joue lorsqu’on rit.

GÉLASME s. m. Cé-la-sme — gr. gelasma, rire). Méd. Rire sardonique.

GÉLASSA, île de l’Océanie. V. GASPAn.

GÉlatiNAIRE s. f. Cé-la-ti-nè-re — rad. gélatine). Bot. Syn. de pyrénotiiéque, genre de cryptogames.

gélatine s. f. Cé-la-ti-ne — du lat. ge~ lare, geler). Substance qui a l’aspect d’une gelée de fruits, et qu’on retire, par la coction, des os et des tissus fibreux ou membraneux des animaux : Les chiens nourris de gélatine meurent d’inanition dans l’espace d’un mois. (L. Cruveilhier.) La gélatine est un os qu’on donne à ronger sous forme liquide, (Raspail.)

— Encycl. La gélatine (C^HiOAzSOB) est

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