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pour la décentralisation politique et littéraire. M. Gaut a écrit successivement dans VAuréole, le Démocrite, l’Ere nouvelle (1839-1840), le Cygne (1840-1842), l’Echo de la Provence (1840-1842), la Proaence (1843-1S50), VAlmanack provençal (1850 et années suivantes), VAbeille provençale (1858), VAthénée ouvrier (1S.">8), la Revue agrirote et forestière de la Provence (18G0-1871), et il est, depuis plus de vingt ans, le rédacteur en chef du Mémorial d’Aix, journal politique libéral. Dans ces diverses feuilles, M, Gant a donné un nombre considérable d’articles politiques, critiques, littéraires, artistiques, et des pièces de vers qui ne manquent ni de facilité ni de grâce. Il a publié en outre les écrits suivants : Notice sur les eaux thermales d’Aix on àains de Sextius (1859) ; Essai historique sur la confiture (ISC3) ; Études sur la littérature et la poésie provençale (1868), ouvrage intéressant et substantiel ; le lioi lienè (1S69), etc.

M. Gaut a beaucoup contribué au réveil et h. la renaissance de la littérature provençale. Ami intime de Mistral, d’Aubanel, de Roumanille, il n’a cessé de pousser à l’œuvre de régénération par ses actes, par ses écrits, par ses poésies. C’est ainsi qu’il a organisé des congrès et des concours dans différentes villes du Midi et qu’il a successivement collaboré au Bouiabaisso (1844-1846), au Prouoençalo (1852), à l’Abeio prouvençato (1858), au Libre Calendau (1S52), au Cassaire (1862-1864). à VArmana prouvençau (1832-1870), etc. En 1854, il fonda à Aix un journal provençal intitulé : Lou r/mj snber. Enfin il a édité, sous les titres de Roumarage dei troubadoures (Aix, 1853) et de Jeux floraux d’Aix (1864), dea recueils des meilleures poésies lues aux concours poétiques qui eurent lieu à Aix en 1852 et en 1S64.

GAUTEREAU s. m, (gô-te-rô). Ornith. Un des noms du geai.

GAUT11EROT (Nicolas), savant musicien français, né à Is-sur-Tille en 1753, mort à Paiis en 1803. I ! étudia la théorie de la musique et devint, bien qu’il ne pratiquât pas, un des plus savants démonstrateurs de son temps pour le clavecin et la harpe, Gauthe.rot s’attacha également à apprendre les sciences physiques et à approfondir les mystères de 1 électricité. On a de lui des Itecherc/tes sur les causes qui développent l’électricité dans les appareils galvaniques, insérées dans le Journal du galvanisme (1803).

GAUT11EROT (Claude), peintre français, né à Paris en 1769, mort dans la même ville en 1825. Il débuta par quelques essais de sculpture assez réussis, les bustes de Voltaire, de Rousseau, de iiuitly, de Gluck, etc., qui « lui présageaient un brillant avenir s’il s’était livre à la statuaire ; mais il changea tout à coup de vocation, et se fit admettre dans l’atelier de David en 1787. Distingué par le maître à cause de son intelligHnce, il vécut familièrement avec lui, se livra, a. son exemple, à la politique active, alors si dangereuse, accompagna son ami Lepelletier de Snint-Fargetiu chargé d’une mission dans l’Yonne et fut blessé en défendant la Convention, en octobre 1795, Lebas, à qui nous devons ce détail, nous apprend encore qu’il ouvrit peu après un atelier où vinrent des élèves nombreux. Gautlieroi avait acquis durant sa vie une réputation qui s’est bien amoindrie depuis lors. Parmi les tableaux de ce peintre, signalés par Lamlon dans ses Annales du Musée, il n’y a guère que deux ou trois-toiles qui soient tout à fait dignes d’attention. Nous citerons Marins à Minturnes (179G) ; Convoi d’Alala (1800) ; Napoléon à RatUbonne ; Entrevue de Tilsitt (1810) ; Saint Louis donnant lu sépulture aux soldats de son armée et Saint Louis pansant les malades, qui décora longtemps la chapelle de Louis XV111. Telle est, à quelques morceaux près, l’œuvre de Gautheroi, qui aurait mieux fait peut-être de continuer la sculpture ; car il est, comme peintre, sans caractère et sans couleur, isans défauts saillants, comme sans qualités remarquables. On ne saurait être plus insignifiant.

GAUTHEY (Emiland-Marie) ; ingénieur français, né à Chalon-sur-Saône en 1*32. mort en 1806. Élève de l’école des ponts et chaussées, Gauthey y professa quelque temps les mathématiques, tout en s’occupant principalement d’architecture. Plus tard (1782) il l’ut nommé directeur des canaux île la province de Bourgogne et fit le canal du Centre, ainsi que celui qui unit la Saône au Doubs (1783-1791). Un lui doit, en outre, le pont de Ru-Tille, sur le Doubs, et les quais de la ville de Chalon, sa patrie.

Gauthey intervint dans le différend qui s’éleva entre. Patte et Soufflot au sujet de l’affaissement du dôme du Panthéon. Il prit fait et cause pour Soufllot, en démontrant que l’accident provenait, non d’un vice dans l’ordonnance de l’édifice, mais uniquement de la construction des piliers de cette coupole. Grâce aux judicieuses observations de Gauthey, les architectes abandonnèrent l’ancienne théorie des voûtes.

Voici les titres des écrits de l’ingénieur chalonnais : Mémoire sur l’application de la mécanique à la construction des voûtes et des dômes (1772, in-4o : autre édition en 17D2) ; Traité complet de la construction des ponts et des canaux navigables, publié par Ravier, neveu de l’auteur (1809 et 1833, 3 vol. in-4», avec 36 planches).

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GACTJ1EY (Louis-François-Frédéric), pasteur protestant et pédagogue suisse, né à Granson (canton de Vaud) en 1795, mort à Paris en 1864. Il commença ses études à Lausanne, s’éprit tout d’abord d’une véritable passion pour les sciences et consacra quatre années à l’étude de la théologie. Admis au ministère évangéKque en 1818, il alla exercer les’ fonctions do précepteur en Angleterre,

  • >t, à, son retour en Suisse, fut nommé

pasteur à Yverdun. À l’époque ou les méthodistes suscitèrent des troubles religieux dans le canton de Vaud et furent l’objet de mesures répressives, Gauthey, comme Vinet, protesta contre les restrictions apportées par le grand conseil à la liberté de conscience et demanda que cette liberté précieuse fût étendue k tous indistinctement. En 1833, il fonda une école normale. À la suite de la grande et pacifique révolution de 1845, qui chargea tout le personnel académique, la société protestante pour l’encouragement de l’instruction primaire lui offrit la direction de l’école normale fondée à Courbevoie, près de Paris, place qu’il accepta et qu’il a toujours conservée. Ses ouvrages sont les suivants ; Sermons ; Des changements à apporter au système de l’instruction primaire dans te anton de Vaud ; De l’éducation dans les écoles moyennes ; Catéchisme historique ; Méditations simples et pratiques sur t’épilre de saint Paul aux Ephésiens (Paris, 1S32, in-S°) ; Me l’éducation ou Principes de pédagogie chrétienne (Paris, 1854-1856, in-S"), etc.

GAUTHIER, dit Sana-Avoir, l’un des chefs des premières bandes indisciplinées qui partirent pour la première croisade avant le départ des chevaliers et des barons, né au village des Noyers, près de Langres, tué devant Njeée en 1097. Il partit en même temps que Pierre l’Ermite pour la Palestine, reçut le commandement de l’avant-garde, s’avança à travers l’Allemagne, la Hongrie, la Bulgarie ; eut à lutter contre les populations, rendues hostiles par les désordres que commettaient les croisés ; arriva à Constantinople, où l’empereur Alexis Comnène lui fit bon accueil, et, après avoir réuni les débris des bandes de Pierre l’Ermite, attaqua les musulmans. Gauthier périt dans une embuscade près de Nicée, et son armée fut presque entièrement détruite. Il se lit remarquer dans cette expédition par ses talents militaires, par sonniouruge et sa prudence.

GAUTHIER (François), érudit et chanoine de l’ordre de Prémontré, né à Bar-le-Duc veis 1G5Û, mort à Evilly en 1729. il tt laissé manuscrit un Dictionnaire de l’origine des choses (3 vol. in-fol.), qui atteste une immense érudition, au dire de dom Calmet.

GAUTHIER (François), poëte français, né a Marnay (Haute-Saône) vers 1660, mort à Besançon en 1730. Il exerça dans cette ville la profession d’imprimeur. Un a de lui un Recueil de noëls en patuis de liesançon (Besançon, 1751, 2 vol. in-12) souvent réimprimé. Bien qu’inférieurs à ceux de La Monnuye, ces nuels contiennent des traits piquants, des descriptions originales, et sont d’une agréable lecture.

GAUTHIER (François), ecclésiastique français, né à Rabouange, près de Falaise, mort en 1720. Pendant un voyage qu’il rit à Londres, il devint chapelain de l’ambassadeur de France, continua à rester dans cette ville après le départ de ce personnage, se fit admettre, grâce à son savoir et à son esprit, dans la.meilleure société ; entra en relations avec les chefs du parti tory, qui voulaient metiréfin k la guerre pour renverser Murlborough, et se chargea do négocier avec le cabinetde Versailles, lise runditalors en France, ou il lut on ne peut mieux accueilli par le marquis de Torcy (1711). et négocia les préliminaires de la paix d’Utreclil. En récompense de la remarquable habileté dont il avait fait preuve dans cette affaire, Gauthier fut nommé abbé d’Olîvet et de Siavigny, et reçut une pension et des présents Ue la reine Anne.

GAUTHIER (Jean-Baptiste), théologien français, né à Louviers en 16S5, mort en 1735. 11 a laissé un grand nombre d’écrits, dans plusieurs desquels il attaque vivement les jésuites. Nous citerons entre autres : Lettres tltéulugiques (1736, 3 vol.) ; Les jésuites conviincus d’obstination à permettre l’idolâtrie dans la Chine (1743) ; Lettre au sujet de la bulle de N. S. P. le pape concernant les rites malubures (1745) ; Histoire abrégée du parlement durant tes troubles du commencement du règne de Louis XI V (1754, in-12).

GAUTHIER (Marie-Jeanne), comédienne française, née à Paris en 1692, morte à Lyon en 1757. Ses parents, honnêtes bourgeois, donnèrent k leur tilte une excellente éducation ; mais, dès sa quinzième année, elle annonça une vivacité d’esprit et un penchant à la coquetterie qui les effrayèrent. Ce fut bien pis lorsque, ayant été menée, trois ans plus tard, k la comédie, Mlle Gauthier leur déclara qu’elle voulait être actrice. Ceux-ci se récrièrent vivement ; le père, surtout, jura do chasser sa fille de la maison, le jour où elle monterait sur un théâtre. Mais, devenue libre par la mort de ses parents, en 1715, M’e Gauthier réalisa son vœu le plus cher, et, après avoir reçu pendant un an les leçons de Baron père, elle débuta à la Co GAUT

médie-Française, le 2 août 1716, par le rôle de Pauline, dans la tragédie de Pohjeucte.

Une taille élevée et bien prise, un organe sonore et une âme ardente, telles étaient lesmalités qui valurent a la nouvelle venue un succès très-marqué, qui s’accrut encore dans le rôle de Camille dans Flornce ; aussi fut-elle reçue le 8 octobre 1716. M11» Gauthier se vit bientôt entourée d’un essaim de grands seigneurs... Ils perdirent leur temps. La débutante vivait retirée, partageant sa journée entre la poésie et la peinture. Elle excellait dans la miniature et composait de jolis vers. Le travail est le gardien de In chasteté ; Marie restait pure. Elle était douée d’une force physique inconnue à son sexe, et, plus tard, le maréchal de Saxe, renommé pour sa vigueur, étant parvenu k faire ployer le poignet h Mlle Gauthier, avouait qu’il y avait peu d’hommes capables de lutter aussi longtemps qu’elle. Un jour vit succomber cette robuste vertu, et, à dater de ce moment, M’o Gauthier se livra à une coquetterie effrénée, et se plongea, comme elle l’avouait plus tard, dans une mer de délices. La satiété vint pointant !... Il y avait en ce temps-là à la Comédie-Française un premier rôle, nommé Quinuult-Dufresne. C’était un homme bien élevé, conservant au théâtre une grande dignité de conduite. MUe Gauthier l’aima passionnément. Quinault s’aperçut de cet amour, mais la réputation dé galanterie de sa camarade l’effrayait il juste litre. Celle-ci pourtant était transfigurée par l’amour et avait abjuré toute coquetterie a ce point que, ses succès tragiques ayant perdu un peu de leur éclat, elle aborda résolument, en 1722, à la retraite de Mmos Desbrosses et Chumpvallon, l’emploi des caractères. MHc Gauthier se fit alors remarquer dans le rôle de Mm» Patin du Chevalier à la mode, et dans celui de Mme Jobin de la Devineresse, comédie de Th. Corneille et de De Visé. Elle créa avec distinction le personnage de la tante dans le Mariage fait et rompu, comédie de Dufresny.

Le 2S avril 1722 (jour anniversaire de sa naissance), M’e Gauthier eut la fantaisie

— c’est son expression — d’entendre ia messe. Saisie d’une inspiration soudaine, elle prit, k dater de ce jour, la résolution de renoncer au monde, et sollicita sa retraite, qui eut lieu à Pâques (1723). Elle partit alors pour une maison religieuse du Maçonnais, où elle passa quelque temps avant de se rendre à Lyon, au couvent dit de VAntiquaille. Languet, cuié de Saint-Sulpice, ayant recommandé M’io Gauthier à Villeroi, archevêque de Lyon, celui-ci fit entrer l’ex-acuice au couvent des Carmélites. Après trois mois de noviciat, elle prit l’habit, le 20 janvier 1725. L’autorité supérieure ayant jugé à propos d’accorder à Mlle Gauthier une pension de 1,000 livres, nu mois de février 1726, quoique cette artiste n’eût passé que six ans nu théâtre, la nouvelle convertie l’abandonna tout entière auxpauvres. Tous les ans, jusqu’à sa mort, elle remit à la supérieure de son couvent la quittance nécessaire pour en toucher le montant, avec prière de le distribuer conformément à ses intentions charitables.

M’c Gauthier entretint longtemps unecorrespoudance suivie avec la reine de France,

Marie Leczinska, et celle-ci lui demandant un jour, dans une de ses lettres, si parfois elle ne regrettait pas le théâtre, la sœur Augustine lui répondit : «Je me trouve si heureuse dans ce couvent, à l’abri désormais de celte mer de délices que j’ai jadis, hclasl si honteusement traversée, que je n’éprouve qu’un regret, celui de ne pas être entrée plus tôt dans cette sainte demeure. »

La sœur Augustine à raconté elle-même, dans un livre très-attachant, l’histoire de sa conversion. On la trouve dans le premier volume d’une compilation publiée pur La Place, sous le titre de Pièces intéressantes et peu connues. La sisur Augustirle devint aveugle quelques années avant sa mort. Elle continua néanmoins k se servir elle-même, Sans vouloir accepter î aide de personne.

Il ne nous reste rien des œuvres de la comédienne pénitente, et nous devons le re•gietter ; car, à la mort de Chamerolles, qui avait été son amant, elle adressa k l’évêqite de Rieux une lettre de huit pages de laquelle Duclos disait : > Je n’en ai point lu de mieux écrite.»

GAUTHIER (Pierre), architecte français, né à Troyes en 1790, mort à Puris en 1853. Élève de Percier, il eut à vingt ans le prix de Rome. Durant son séjour en Italie, il se fit connaître pax plusieurs dessins très-remarquables, entre autres les Projets de restauration des temples de la Paix et de Mars vengeur. Revenu à Paris, il exposa au Salon de 1819 un Projet de basilique qui eut le plus grand sucées, et qui semblait promettre un architecte hors ligne. Mais des circonstances fâcheuses en décidèrent autrement, et l’artiste se trouva, durant toute sa vie, livré à des travaux peu favorables au développement d’un talent véritable. Il fut chargé d’abord d’agrandir l’hospice de Bicêtre, puis de bâtir celui des Orphelins, reçut te titre d’architecte des hospices, et, en cette qualité, il éleva l’hospice Lariboisière k Paris et l’hospice de la Reconnaissance, près de Saint-Cloud.

La province lui demanda aussi plusieurs édifices publics ; citons : à. Cambrai, le Tom-

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beau de Fénelon ; k Monde, celui de Du Guet' clin ; à Troyes, la Halle aux grains, etc. Ces travaux consciencieux furent récompensés par le titre de membre de l’Institut, que reçut l’auteur en 1841. Mais cette dignité ne pouvait faire oublier k l’artiste que jamais, dans le courant de sa laborieuse carrière, il n’avait trouvé l’occasion d’appliquer l’architeciure qu’il aimait, la grande et belle architecture religieuse. Un grand malheur vint le frapper encore : indignement volé par des entrepreneurs de mauvaise foi, il se trouva responsable d’un déficit de 200,000 fr. N’ayant pu réunircette sommeenorine.il fut enfermé a Clichy. Il y était depuis deux mois seulement, quand il mourut de chagrin.

GAUTHIER (Louis-Philibert-Auguste), médecin français, né k Saint-Amour (Jura) en 1792, mort en 1851 à Lyon, où il pratiqua son art. Nous citerons parmi ses ouvrages : Influence que la médecine a exercée sur la civilisation et les progrès des sciences (Lyon, 1835) ; Recherches nouvelles sur le traitement de la syphilis (1843) ; Recherches historiques sur l’exercice de la médecine dans les temples chez les peuples de l’antiquité (1844).

GAUTHIER (Gabriel), organiste et compositeur français, né k Brian (Saône-el-Loire) en 1808, mort à Paris en 1853 Aveugle depuis l’âge de onze mois, il fut élevé à l’Institut des jeunes aveugles de Paris, et y devint ensuite professeur. Il fut nommé plus tard organiste de Snint-Elienne-du-Mont. Outre un grand nombre de compositions musicales, morceaux et exercices pour violon, violoncelle, flûte, hautbois, clarinette, orgue, piano, etc. ; des symphonies, desquatuors, etc. ; des romances, des cantiques, des messes, etc., on lui doit ; Considérations sur la question de la réforme du ptuin - chant (1843), et un traité intitulé Mécanisme de la composition instrumentale (1845).

GAUTHIER D’AGOTY, famille française qui a fourni cinq artistes distingués : — Jacques Gauthier b’Aqoty, peintré, graveur, physicien et anatomiste, né k Marseille en 1710, mort dans cette même ville, suivant les uns, selon d’autres à Paris, en 1785. On ne sait presque rien des particularités de sa vie, sinon qu’il eut de vives querelles qui le firent exclure de l’Académie de Dijon, dont il était membre. On attribue méme-sa mort au chagrin que lui occasionna cette mesure de rigueur. Ces démêlés prirent, sans doute, naissance dans la mérite qu’il s’attribua d’avoir seul inventé l’art de graver et d’imprimer en couleurs. Or, celte prétention était au moins fort coulestable ; longtemps avant lui, un autre artiste de talent, Chri.sl.-J. Le Blon, avait employé pour la gravure et l’impression un procédé parfaitement identique. Il est juste de faire observer, cependant, que Le Blon ne faisait usage que de trois couleurs, tandis que Jacques d’Agoty en admettait quatre : noir, blanc, jaune et rouge, prétendant, contrairement à la théorie de Newton, que les nuances bien tranchées de l’are-en-eiel se bornent à ce nombre. Ce sont ces quatre couleurs que Gauthier d’Agoty appelait couleurs ttuturflle.y ou primitives. L’artiste marseillais s’est distingué dans l’exécution de.ses planches d’anatomie, dont il a formé plusieurs recueils justement estimés : Essais d’anutomie, avec suite (Paris, 1745, 20 pi. in-fnl.), réimprimé sous le titre de Myulogie complet ? ou Description de tous les muscles du corps humain (lJaris, 1746, in-fol.) ; Anntmnie complète de la tête et de toutes les parties du cerveau, en 8 pi. (Paris, 1746, in-fid.) ; Lettre concernant le nouvel art d’imprimer les tableaux avec quatre couleurs (Paris, 1749, in-12) ; la Zoogénie ou Génération desainmuux(Paris, 1"50, in-12) ; Nouveau système de l’univers (Pans, 1750, in-12) ; C/iromoyénésie ou Génération des couleurs, contre le système de Newton (Paris, 1751, in-12) ; deuxième partie de l’ouvrage précédent : Lettre concernant, etc., auquel elle a été réunie (cet ouvrage fut fort atiaqué ; Gauthier répliqua par une Itéfutution de la défense des newtoniens [Paris, 1752, in-12] qui acheva de le couvrir de ridicule) ; AnatO' mie générale des viscères, angéiologie et nécrologie, avec la figure d’un hermaphrodite décrit par Merlrud (1752, in-fol.), avec pi. ; Exposition anat unique des maux vénériens sur les parties sexuelles de l’homme et de la femme (Paris, 1773, in-fol.), avec pi. ; Exposition aiiatomique des organes des sens, jointe à la névrotogie entière du corps humain ; Analumie des parties de la génération de l’homme et de la femme, avec ce qui concerne la grossesse, l’accouch’ment et l’angéioloyiedit fœtus (Paris, 177S et 1785, in-fol.), avec 8 pi., etc. Il est deux publications de Jacques d Agoty auxquelles nous devons une mention spéciale : Observations sur la peinture et sur tes tableaux anciens et modernes, ouvrage bien connu des amateurs, et Observations sur ta physique, l’histoire naturelle et la peinture (Paris, 1752-1755, 6 vol. in-4o), curieux documents qui donnèrent naissance au Journal de physique, excellent recueil qui a contribué a l’avancement des sciences. — Armand-Eloi Gauthier d’Agoty, fils du précédent, mort en 1771, s’occupa aussi de gravure et d’histoire naturelle. Les biographes ne relèvent aucune particularité intéressante de sa vie, sinon qu’il succéda à son père dans ses entreprises et ses procédés. On lui doit : Observatiuns périodiques sur l’histoire naturelle, la physique et les arts, evec des planches en couleurs na 137