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GART

au sommet des rameaux. ; Les fruits qui leur succèdent sont des baies disposées aussi en chatons ; mais on n’a pas occasion de les voir dans nos cultures, qui ne possèdent que des individus mâles. Cet arbrisseau est originaire de la Californie et assez répandu aujourd’hui dans nos jardins. Il est très-rustique, et son beau feuillage persistant le rend particulièrement propre a la décoration des bosquets d’hiver. Il se plaît mieux k l’exposition du nord ; on le propage très-facilement de marcottes et de boutures herbacées.

GARS s. m. (gà — V. l’étym. de garçon). Garçon, jeune homme : Un grand gars. Un beau gars.

. — Par ext. Gaillard, homme considéré au point de vue de la vigueur ou de la résolution : Oui, le gars est taillé pour aller loin. (ttalz.)

— Hist. Nom que les Vendéens se donnaient entre eux pendant l’insurrection : A moi, les gars !

GARSAULT (François-AlexandrePierre de), polygrafhe français, né en 1693, mort en 1778. Il l’ut capitaine des haras de France et membre de l’Académie des science :. On a de lui un grand nombre d’ouvrages, la plupart d’utilité pratique. Les principaux sont : <s Nouveau parfait maréchal (La Haye, 1741), qui a eu de nombreuses éditions ; Traité des voitures (1756, in-4<>) ■ Faits des causes célèbres (1757) ; le Notionnaire ou Mémorial raisonné de ce qu’il y a d’utile et d’intéressant dans les connaissances acquises depuis la création du monde (1761) ; Description, vertus et usages de ! 19 planches et 134 animaux, en 730 planches gravées sur les dessins de de Garsault (Paris, 1767, 5 vol. in-8<>). Ces planches sont très-bien gravées. Garsault a publié, dans le Dictionnaire des arts et métiers, Y Art du bourrelier, Y Art de la lingSre, Y Art du perruquier, etc.

GARSAURA, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans la Cappadoce, sur l’Halys. C’est aujourd’hui le bourg turc de Ak-Seraî.

GARSOTTE s. f. (gar-so-te). Ornith. V. garzotte.

GARSTANG, ville d’Angleterre, comté et à 19 kilom. S. de Lancastre, sur la Wye ; 7,700 hab. Fabriques de chapeaux et de tissus de coton. Dans les environs, ruines du château de Greenhalgh, dans lequel le comte de Derby plaça une garnison, en 1643, pour soutenir la cause de Charles Ier.

GARTA, oasis de l’Algérie, prov. de Constantine, à 21 kilom. À l’E. de Biskara, sur un bras de l’O-el-Abiad.

GARTiïMPE, rivière de France. Elle naît dans le canton d’Ahun-le-Moutier (Creuse), baigne le bourg de son nom, Saint-Pierre, Saint-Étienne-de-Fursac, pénètre dans le département de la-Haute-Vienne, arrose Roncherolles, où elle est traversée par un magnifique viaduc sur lequel passe le chemin de fer de Paris à Limoges, entre dans le département de la Vienne et se jette dans la Creuse, k la Roche-Pozay, après un cours de 170 kilom. Ses principaux affluents sont l’Ardour, le Péroux, la Couze, la Simme, le Vincou, la Bram, etc. La vallée de la Gartempe offre des points de vue pittoresques.

GARTER s. m. (gar-tèr). Premier roi d’armes, l’un des quatre officiers de l’ordre de la Jarretière, en Angleterre.

GARTII (sir Samuel), poète et médecin anglais, né dans le comté d’York en 1672, mort en 1719. Il vint se fixer, en 1691, à Londres, où il se fit agréger au collège des médecins, propagea avec beaucoup de zèle la découverte de Harvey sur la circulation du sang, et fut le principal fondateur des dispensaires dans sa patrie. Membre du parti whig, umi de Gotlolfin et de Marlborough, il resta fidèle k ces hommes d’État après leur disgrâce, se montra un des plus chauds partisans de la maison de Hanovre et devint, après l’avérioment de George Itr au trône, premier médecin du roi, médecin général de l’année et baronnet. Ce fut Garth qui se mit k la tète d’une souscription pour faire élever k Dryden un monument à Westminster. Pope trouva en lui un zélé protecteur, et Addison un ami dévoué. Ce dernier ayant demandé un jour à Garth quelle était sa croyance religieuse, le médecin de George Ier répondit qu’il était de la religion des hommes sages. Pressé de s’expliquer plus clairement, il se borna à dire que les hommes sages gardent leur secret. Garth s’est surtout fait connaître par un poëme en six chants intitulé : TheDispensary (le Dispensaire), publié à Londres en 1609, et qui a eu de nombreuses éditions. Dans cet ouvrage, imité du Lutrin et rempli d’humour, il a couvert de ridicule les apothicaires de Londres, qui, dans un but intéressé, avaient fait tous leurs efforts pour empêcher l’établissement d’un dispensaire en 1688. Voici, traduits par Voltaire, les premiers vers de ce petit poème, beaucoup plus remarquables par la verve que par le goût :

Muse, raconte-moi les débats salutaires Des médecins de Londre et des apothicaires. Contre le genre humain si longtemps réunis. Quel Dieu, pour nous sauver, lesrenilit ennemis ? Comment laissèrent-ils respirer leurs malades, Pour frapper a grands coups sur leurs chers camarades ?

Comment changèrent-Us-leur coiffure en armet, La seringue en canon, la pilule en boulet ?

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Ils connurent la gloire ; acharnés l’un sur l’autre Ils prodiguaient leur vie et nous laissaient la nôtre.

On a en outre de Garth un petit poème intitulé Clarmont, des pièces fugitives, etc.

GÀRUFFI (Joseph-Malatesta), littérateur et antiquaire italien. V. Malatesta.

GAROGA fe. m. (ga-ru-ga — nom ind.). Bot. Genre d’arbres, delà famille des burséracées, dont l’espèce type croît dans l’Inde.

GARULÉON s. m. (ga-ru-lé-on). Bot. Genre d’arbustes, de la famille des composées, tribu des vernoniées, dont l’espèce type croît au Cap de Bonne-Espérance.

G ARUM s. m. (ga-romm — mot lut. formé du gr. garon, môme sens). Antiq. rom. Espèce de saumure qui se préparait avec des intestins et des débris de poissons, ayant subi un commencement de putréfaction, et que l’on salait ; cette saumure est encore en usage en Orient : On recommande le garum pour nettoyer les ulcères. (V..de Bomare.)

— Encycl. Le garum était une sauce en grand honneur chez les Romains. Elle servait de condiment à toute espèce de mets. Elle provenait de la putréfaction des intestins de certains poissons que l’on faisait macérer dans du sel. Le meilleur garum, se confectionnait avec les intestins du maquereau (scomber) ou du.scare. Cette sauce avait naturellement une odeur détestable, ce qui n’empèchait pas qu’elle fût excessivement recherchée des gourmands. Carthagèue avait la réputation de fabriquer le meilleur garum de maquereau ; Byzance, Clazomène, Pompéi, Leptis se distinguèrent aussi dans cette fabrication. Antipolis, aujourd’hui Antibes, se fit connaître par la production d’un garum do thon (muria) ; mais il était inférieur à celui du maquereau. Le garum de scombre d’Espagne, garo de succis piscis Iberi (Horace, Satires, 1. Il, vm, v. 46), était tellement coûteux, qu’une mesure de 2 congés (environ 0 livres) se vendaic 1,000 pièces d argent. Les sybarites imaginèrent de faire un mélange de garum et d’huile pour détruire en partie la mauvaise odeur et les effets pernicieux de cette sauce malsaine : l’essai ne leur fut pas favorable : l’année ou ils l’inventèrent, il y eut parmi eux une grande mortalité, ce qui n’empêcha pas Héliogabale d’en faire usage. (Lampride, Vie d’flelwgabale, xxix). Galien dit qu’on mélangeait le garum avec le vin, avec le vinaigre, avec l’eau, avec l’huile ; il prenait alors les noms de œnogarum, oxygarum, hydrogarum, olxogarum, suivant la composition du mélange. Horace (Satires, 1. IL iv) donne la recette d’un condiment très-compliqué, où il est question du garum de Byzance.

Le garum n’était pas seulement un excitant, irritamentum gulm, très-apprécié des lins gourmets de Rome, il guérissait encore les brûlures récentes, s’il faut en croire Pline ; mais il fallait le verser sans en prononcer le nom, pour qu’il fût efficace. C’était donc ce que nous appellerions un remède de bonne femme. Aujourd’hui encore, on prépare une saumure analogue au garum avec le picarel, qui est aussi appelé garon, dans quelques localités. GARUMNA, nom latin de la Garonne.

GARUMINI, peuple de l’ancienne Gaule, dans l’Aquitaine, sur la rive gauche de la Garonne, dans le pays de Rivière.

GARUS s. m. (ga-russ — n. pr. d’homme). Pharm. Elixir dont on fait usage dans certaines maladies de l’estomac. Il On dit aussi ÉLIXIR de Garus.

— Ichthyol. Poisson indéterminé dont les Romains se servirent d’abord pour faire le garum.

GARVANCE s. f. (gar-van-se — corrupt. de garbanço). Bot. Nom vulgaire du pois chiche. Il On dit aussi garvane,

GARVE, contrée du Maroc. V. Garb.

GARVE (Christian ou Chrétien), philosophe allemand, né à Breslau (Silésie prussienne) le 7 janvier 1742, mort en 179S. Il commença ses études à Francfort-sur-1’Oder et alla les achever k l’université de Halle. Nommé, en 1769, professeur de philosophie à Leipzig, il exerça ces fonctions jusqu’en 1792, où il s’en démit pour entrer dans la vie privée. Il est un des fondateurs de la philosophie éclectique en Allemagne. Sans système propre, mais doué d’une haute impartialité et d’une érudition rare, il consacra sa vie à l’exposition des doctrines d’autrui, qu’il savait traduire dans une langue claire et intelligible, privilègé qui n’était pas commun parmi ses confrères, habitués à la vieille métaphysique des écoles. Garve avait une prédilection marquée pour le côté inoral de la philosophie. Il était fort apprécié de liant, qui disait de lui : « Garve est un véritable philosophe dans la légitime acception du mot. » Il avait des qualités de cœur qui l’ont fait comparera un sage de l’antiquité, et sa santé valétudinaire lui inspira sur son lit de mort un Traité de la patience que l’on considère comme la meilleure de ses œuvres. Frédéric II, de passage à Breslau, se lit présenter Garve, qu’il engagea à traduire le De officiis de Cicéron, en lui indiquant certaines observations k faire. Le philosophe suivit ce conseil et publia, en 1783, une traduction du Traité des devoirs, qui, eu quelques années, eut cinq éditions.

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À partir de cette entrevue, le philosophe de i Breslau témoigna en toute occasion une admiration enthousiaste pour Frédéric le Grand, à qui il appliquait ce vers de l’Arioste :

La nature le fit, et puis brisa le moule. Garve est surtout connu dans son pays comme psychologue et historien de la philosophie. Ses travaux sur la logique font encore autorité, et il a développé, sur la vraisemblance, des vues qui ne sont pas d’un

homme ordinaire. De même, au point de vue historique, on lui doit des aperçus féconds qui ont germé depuis.et préparé les spéculations de l’école de Hegel suri histoire des idées philosophiques. » L’histoire de la philosophie, dit-il, n’est pas seulement le tableau des vies et des opinions des différents philosophes ; elle est essentiellement le récit et l’explication des révolutions diverses que la science humaine a éprouvées depuis l’origine jusqu’à l’âge présent, et, pour qu’on puisse découvrir les causes qui ont amené les révolutions successives de la science, il faut connaître avant tout quelle est la voie par laquelle la nature a conduit l’esprit humain à cette même science. » Il en résulte, suivant Garve, que, de son’ temps, l’histoire de la philosophie n’existait pas, que c’était une science à créer et qu’il fallait un esprit de premier ordre pour déblayer le terrain et poser les bases d’un enseignement destiné à faire faire aux connaissances humaines un grand pas, et aussi pour éclairer l’intelligence sur sa constitution actuelle.

C’est à lui qu’on doit la théorie, aujourd’hui admise assez généralement, que les nations sont comme les individus, quelles naissent, grandissent, arrivent à une maturité bientôt suivie de la vieillesse, puis de la mort, pour que d’autres leur succèdent et accomplissent les mêmesévolutions. Ilenest de mémo, à son avis, de la philosophie dans l’histoire du genre humain ; elle est ce qu’est la civilisation. Elle croît aussi, décroît et s’éteint pour renaître. Garve ne s’explique pas sur la question de savoir si le genre humain tourne ainsi dans un cercle perpétuel, ou si, indépendamment de ce mouvement périodique, il s’avance indéfiniment vers un avenir toujours nouveau. Indépendamment de ces vues générales, il a éclairé plusieurs points obscurs do l’histoire de la philosophie grecque ; par exemple, il a fait des recherches considérables sur les doctrines qui séparaient la seconde Académie des opinions stoïciennes.

On loue l’élégance ’de son style ; il s’était rompu de bonne heure au maniement delà langue par la publication d’un grand nombre de traductions, parmi lesquelles on remarque : celle de trois traités d’Aristote, l’Ethique. la Politique et la J thé torique ; celle du traité de Cicéron Sur les devoirs (De officiis). Il a aussi traduit quelques ouvrages anglais, tels que les Ilecherches philosophiques, de Burke ; les Pnncipes de philosophie morale, d’Adam Ferguson ; les Principes de morale et de politique, de Paley ; le Parallèle entre Frédéric II et Philippe de Macédoine, par Gillies ; le traité Sur la richesse des nations, d’Adam Smith, et quelques publications du temps moins importantes.

Ses œuvres originales se composent de : Dissertalio de nonnullis qux pertinent ad logicarn probabilium, thèse (Halle, 1766, in-4o) ; Dissertalio de ratione scribendi historiam philosophicam (Halle, 1768) ; Des penchants (Berlin, 1769, in-4o), mémoire couronné par l’Académie de Berlin ; Programmaia legendorum philosophorum nonnulla et exemplum (Berlin, 1770, in-4o) ; Remarques sur la morale, les écrits et le caractère de Gellert (Berlin, 1770, in-S<>), en allemand ; Dissertation sur l’union de la morale et de la politique (Breslau, 1788,

1 vol. in-8o), aussi en allemand : Hecherches sur divers objets de la morale, de la littérature et de ta vie sociale (Breslau, 1792-1797, 3 vol. in-8o), en allemand ; Tableau des principes 1rs plus remarquables de la philosophie morale tlepuis Aristote jusqu’à nos jours, pour servir d’introduction k la traduction faite par lui de l’Ethique d’Aristote ; Quelques considérations sur les principes les plus généraux de ta mo-

' raie (Breslau, 1798, in-8») ; Sur l’existence de Dieu, ouvrage posthuma publié à Breslau (1802, 1 vol. in-8»).

Outre quelques autres opuscules philosophiques publiés dans des recueils, et notamment dans la Nouvelle bibliothèque des sciences, on a encore de lui quelques écrits sur différentes matières d’histoire et de biographie. Quelques-uns se trouvent réunis dans ses Mélanges (Breslau, 1796, 1 vol. in-S<>). Kn 1803, on a également publié à Breslau, en

2 vol. iu-S°, sa Correspondance avec Weisse.

GARZ, ville de Prusse, prov. de Poméranie, régence et à 26 kilom. S.-O. de Stettin, sur l’Oder ; 4,089 hab. Tissage de laine et de coton ; fabrication de bonneterie, bas, gants. Il Autre ville de Prusse, prov. de Poméranie, régence et k 17 kilom. E. de Stralsund, sur l’île de Rugen ; 1,990 hab. Fabrique de cire à cacheter. Ancienne résidence des princes de Rugen.

GARZETTE s. f. (gar-zè-te). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de héron. Il On dit aussi

GARSETTE.

GARZETT1 (Jean-Baptiste), polygraphe italien, né à Trente (Tyrol italien) en 1782, mort à Venise en-1839,11 étudia la médecine à Pa GARZ

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doue, k Vienne sous le professeur Frank, et à Inspruck, où il fut reçu docteur en 1805, se rendit ensuite à Pavie et à Milan, publia, en 1812, un opuscule sur YAgriculture dans le département du Haut-Adige, et fut nommé au concours professeur d’histoire au lycée de Trente en 1822. Il se consacra dès lors tout entier à l’enseignement. On a de lui : Histoire et conditions de l’Italie sous les empereurs romains (Storia e condizione d’Italia sotto gli imperalori romani), en 3 volumes ; plusieurs articles scientifiques dans les journaux allemands et italiens ; Storia d’Italia net medio evo (Histoire d’Italie au moyen âge), qui n’a pas été publiée et qui est même restée inachevée.

GARZI (Louis), peintre italien, né k Pistoîa en 1638, mort à Rome en 1721. Confié de très-bonne heure aux soins d’André Sacchi, il rencontra dans son atelier Carlo Maratti, dont il fut depuis le camarade et l’ami. Garzi avait reçu de la nature les plus heureuses facultés. Aimant la ligne et le modelé, il n’était pas insensible aux charmes de la couleur. Il en donna des preuves brillantes à ses débuts. Ces premiers succès le firent appeler à Naples par le vice-roi, qui lui confia plusieurs décorations importantes, entre autres la voûte de Sainte-Catherine, à Formello, et plusieurs galeries du palais royal. Ce prince, enchanté de ces divers travaux, essaya de retenir l’artiste à sa cour ; mais celui-ci résista aux offres magnifiques qui lui furent faites et revint k Rome, où l’appelaient d’ailleurs les travaux nombreux que nous signalerons plus loin. « 11 s’engagea, dit d’Argenville, k l’âge de quatre-vingts ans, par ordre de Clément XI, à peindre la voûte de l’église des Stigmates, qu’il termina heureusement ; mais ce fut son dernier ouvrage. Chacun, dans l’attente des faibles productions d’un vieillard, vint pour le critiquer ; il se surpassa, et Ion regarde ce morceau comme son plus bel ouvrage. •

C’est à Rome surtout que l’on peut admirer Garzi. On y voit de lui une Pietà, au-dessus du maître-autel de Saint-Jean délia Pigna ; un Saint Antoine de Padoue, dans la chapelle de ce nom ; dans l’église Sainte-Croix-en-Jérusalem, un Saint Sylvestre montrant à l’empereur Constantin les images de saint Pierre et de saint Paul ; à Campo-Marzo, Saint Grégoire de Nazianse : un Dieu le Père entouré d’anges, dans la chapelle Cibo, et une foula d’autres œu-vres qu’il serait trop long de désigner une à une, car il n’est pas, croyonsnous, k Rome, d’église, de chapelle, qui n’ait quelque tableau de ce maître, véritablement digne de la réputation dont il jouissait auprès de ses contemporains. • Pour l’invention et le coloris, disait-on de son temps, il ne le cède à personne ; ses figures sont gracieuses et bien drapées ; ses groupes d’enfants et ses gloires d’anges sont admirables ; le paysage, l’architecture et la perspective, tout est de son ressort. ■

■ Les dessins de Louis Garzi, dit d’Argenville, sont aisés k confondre avec ceux de Carlo Maratti. il dessinait ordinairement k la pierre noire, soutenue d’un lavis léger d’encre de Chine, rehaussé de blanc de craie j d’autres sont arrêtés d’un trait de plume, lavés au bistre et rehaussés de blanc au pinceau : il y en a à la sanguine, dont les ombres sont croisées. On y trouve toujours de l’expression, de la correction, de belles draperies avec un goût qui approche de celui de son maître, André Sacchi. » La salle des estampes de la Bibliothèque possède, croyons-nous, quel

?ues gravures, entre autres un Saint Phiippe de Neri, qui figure aussi dans le recueil

de Crozat.

GARZIA HIDALGO (don Joseph), peintre espagnol, né k Murviedo vers 1656, mort en 1712. Il étudia à Murcie, puis à Rome, où il suivit les leçons de Piètro Cortone, Carie Maratte, Salvator Rosa, retourna ensuite dans sa patrie et s’établit k Madrid en 1684. Garzia Hidalgo devint peintre du roi en 1703, et fut nommé par l’inquisition censeur des peintures publiques. Il exécuta de grandes compositions pour le cloître de Saint-Philippe-le-Royal, une série de vingt-quatre tableaux représentant la Vie de saint Augustin pour le couvent de Saint-Philippe, une Bataille de Lépante, un Saint Joseph, etc. Ses tableaux sont surtout remarquables par le coloris, par la grâce et l’expression des figures.

GAllZONl (Jean), historien et médecin italien, né k Bologne en 1419, mort dans cette ville en 1506. Il était fils d’un médecin du pape Nicolas V. Il accompagna son père k Rome, y étudia le latin sous Laurent Valla, se livra avec ardeur à la culture des lettres, retourna ensuite k Bologne et commença, vers trente-huit ans, k étudier la médecine. Reçu docteur en 1464, Garzoni fut presque aussitôt appelé k p’cuper une chaire de philosophie, puis de médecine k l’université de sa villa natale, et, par la suite, il fit, a plusieurs reprises, partie du conseil des anciens et des tribuns du peuple de Bologne. Garzoni fut un savant médecin, un professeur éloquent. Travailleur infatigable, il avait acquis une profonde érudition ; mais, dénué d’esprit critique, il introduisit dans ses ouvrages une infinité de fables, de récits extraordinaires, et même, dans ses histoires, des personnages de pure imagination. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages imprimés ou inédits^ Les