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multiplie soit de bouturea, soit par greffes sur l’espèce à fleurs simples. La gardénie à odeur de fleurs d’oranger est originaire de Natal ; elle a des feuilles glabres et aiguës ; ses fleurs axillaires, blanches, ont la forme et le parfum de celles de l’oranger, La gardénie de Devon, apportée de l’Afrique occidentale, a les feuilles opposées, ovales, ondulées ; ses fleurs, semblables à celles du lis blanc, sont placées à l’extrémité d’un tube grêle, long d’environ 0™,30. La gardénie de Stanley, également d’origine africaine, est un bel arbrisseau à rameaux nombreux, étalés, presque horizontaux, à feuilles grandes, ovales, sinuées d’un vert brillant, a fleurs axillaires, solitaires, giandes, iitube pourpre : l’intérieur de la gorge est également taché de pourpre, mais les divisions du limbe sont d un buau blanc. Ces Heurs exhalent une odeur délicieuse. Quelques espèces de ce genre sont employées à former des haies dans les pays chauds. L’une d’elles, la gardénia rothmannia, porte des fleurs d’une odeur exquise et fournit en outre un bois très-dur, recherché pour les essieux.

GARDE-NOBLE s. f. Féod. Droit qu’avait

l’époux noble survivant de jouir des biens des mineurs jusqu’à ce qu’ils eussent atteint un certain âge, à, condition de les nourrir, de les élever et de les entretenir : Quand les fiefs furent perpétuels, tes seigneurs prirent le fief jusqu’à la majorité, soit pour augmenter leurs profits, suit pour faire élever le pupille dans l’exercice des armes ; c’est ce que nos coutumes appellent la garde-noble. (Montesq.)

GARDE-NOTES s. m. Sorte do portefeuille dans lequel on serre les notes que l’on recueille : Tandis que le roi, protrgé par l’épaisseur d’un énorme tilleul, étreignait La Vattière avec toute l’ardeur d’un ’ ineffable amour, Colberl fouilla tranquillement dans son garde NOTliS, d’où il tira un papier plié en forme de lettre, pâmer un peu jaune peutêtre, mais qui devait être bien précieux, puisque l’intendant sourit en le regardant. (Alex.

Duill.) || PI. GARBE-NOTES.

— Ancien nom des notaires : Par-devant les conseillers du roi, notaires, gardes -notes du roi au Chàtelet de Paris. (Acad.)

— Adjectiv. Qui sert à serrer des notes : Le regard de Mariette tomba sur un portefeuille garde-notes dont Claude se servait pour aller au cours. (H. Murger.)

GARDE-PECHE s. m. Administr. Agent chargé de la nuliee de la pèche : Nul ne peut exercer l’emploi de garde-pêche, s’il n’est âgé de vingt-cinq uns accomplis. (Code de la pêche fluviale.) Il Pi. GARDES-PÈCHE.

GARDE-platine s. m. Techn. Morceau d’étotl’e ou de cuir qui sert à couvrir la platine d’un fusil. Il Pièce du métier à bas qui met les platines à l’abri du contact de la presse, il PL garde-platine ou garde-platines.

GARDE-PORT s. m. Agent chargé de recevoir et de placer les marchandises déposées dans les ports des rivières. Il PI. gardes-

PORT OU GARDES-PORTS.

— Encycl. Le service des gardes-ports est obligatoire pour le commerce dans le bassin de la Seine, et sur les canaux de ce même bassin où se trouvent des ports affectés principalement au commerce des bois. Les gardesports ont été établis en 1641. L’institution, plusieurs fois transformée, a reçu une organisation définitive le 21 août 1852, par un décret dont nous allons faire connaître les principales dispositions : • Les gardes-ports sont nommés et commissionnés par le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics. Ils sont choisis sur une liste double de candidats présentés de concert par les syndicats réunis des commerces de bois à brûler, bois à ouvrer et charbon de bois du département de la Seine, et par les syndicats du commerce du département intéressés aux nominations à faire. À défaut de syndicats constitués, les intérêts du commerce sont représentés : pour les ports de l’Oise, l’Aisne et i’Ourcq, par le tribunal de commerce de Compiegne ; pour les ports de la Marne, du canal latéral à la Marne et du Grand-Morin, par le tribunal de commerce de Château-Thierry ; pour les ports de la Seine, depuis Braysur-Seine jusqu’il Choisy, par le tribunal de commerce de Montereau ; pour les ports delà hu ute Seine, du canal de la Haute-Seine et de l’Aube, par le tribunal de commerce de Troyes ; pour les ports des canaux de Briure, d’Orléans et de Loing, par le tribunal de commerce de Moutargis ; pour las ports de l’Yonne, depuis Montereau jusqu’à Cravant, et pour ceux du canal do bourgogne (versant de la Seine), par le tribunal de commerce de Joigny.

Les gardes-ports ne peuvent entrer en fonctions qu’après avoir prêté serment devant le tribunal de première instance du lieu de leur résidence, et avoir fait enregistrer leur commission et l’acte de présentation de leur serment au greffe du même tribunal.

La loi interdit aux gardes-ports tout commerce ou toute autre fonction salariée. Les gardes-ports sont chargés de surveiller l’amarrage, le garage, le tirant, d’eau des bateaux ou trains et le temps qu’ils doivent rester le long des quais. Ils doivent, en outre, veiller à. la confection des trains et assurer la conservation des marchandises pendant et après

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le débarquement, ainsi que dans les dépôts où elles séjournent.

GARDER v. a. ou tr. (gar-dé — Du germanique : ancien haut allemand toartan, toarten, prendre garde, considérer, surveiller, conserver, garder, protéger ; anglo-saxon veardian ; irlandais varda ; allemand warten, etc., toutes formes qui se rapportent sans doute h la racine sanscrite vnr, considérer, prendre garde, et aussi couvrir, protéger, défendre, que les étymologistes reconnaissent dans le latin aerus, vereor). Surveiller dans un but de défense : Garder un défilé. Garder tes portes d’une aille. Les troupes qu’Alexandre avait laissées d Antipater suffisaient pour garder1 la Grèce. (Boss.) il Surveiller dans un but de protection : Garder des enfants. Garder des dindons. Garder des moutons. Quand ta vanité fera la roue, ce qui remplacera pour toi les vilains pieds du paon, ce sera la réflexion que tu as gardé les cochons dans ton pays. (Damas-Hinard.)

Colin gardait un jour les vaches de son père. Colin n’avait pas de bergère, Et s’ennuyait tout seul...

Florian.

Il Surveiller dans un but d’aide, de secours : Je fus même chargé du soin de les garder.

Corneille.

Il Surveiller dans un but de préservation : Garder sa fille contre les entreprises des galants. Gardez bien votre cœur, il est la cause de l’innocence et du bonheur. (Mme de Lambert.) Les belles femmes sont comme les grandes villes, faciles à prendre, difficiles à garder. (Boiste.) Une femme qu’il faut garder ne mérite pas qu’on la garde. (Goldsmith.) Il Surveiller pour retenir en captivité, pour empêcher de s’évader : Garder des prisonniers. I ! nous le faut garder jour et nuit, et de près : Autrement, serviteur, et notre homme est aux plaids.

Racine.

— Par anal. Ne pas évacuer : Garder une médecine. Garder un lavement. Il a gardé trois quarts d’heure son vomitif. Il ne peut garder aucun aliment. On doit garder le lavement aussi longtemps que possible. (Raspail.)

— Ne pas sortir de ne pas quitter : Garder la chambre, Garder son lit. GaRderT/o maison. Depuis que je ne vous ai écrit, j’ai gardé le lit presque toujours. (Volt.) 11 Ne pas se déranger de : Garder la position verticale. Garder l’aplomb. Garder les rangs.

— Ne pas rompre, Se soumettre k : Garder la diète. Garder le jeûne. Garder la continence.

— Par ext. Retenir, conserver a part soi : Garder l’argent d’autrui. Garder copie d’une lettre. Il est difficile de jeter de la boue à quelqu’un sans en garder soi-même quelques taches. (A. d’Houdetot.) Il semblerait qu’on garde quelque chose du bonheur qu’on donne. (PetitSenn.)

On garde sans remords ce qu’on acquiert sans crime.

Corneille.

— Ne pas déposer, retenir sur soi ou avec soi : Gardez votre chapeau. Il n’est pas permis de garder sa canne lorsqu’on entre dans un musée. À Paris, il est malpropre de coucher avec des bas ; à Home, il est malpropre de garder la chemise. (E. About.)

— Retenir auprès de soi, ne pas renvoyerz Garder un domestique, un employé. Garder son médecin. Il Empêcher de s’en aller, arrêter auprès de soi : Il m gardé deux heures pour me parler de ses projets.

Mon très-cher oncle, à qui je tiens lieu de compagne, Me gardera longtemps peut-être en son manoir.

E. Augier-

— Avoir en dépôt, conserver pour autrui : Garder les enjeux. Garder une somme d’argent à quelqu’un. Il Avoir provisoirement pour transmettre a. autrui : On court grand risque de s’abuser, lorsque l’on compte sur le bien qu’un autre vous garde. (Mol.)

— Conserver : Il est des vins qu’on ne peut garder longtemps. Il Réserver : Je gardes ce petit pécule pour mes vieux jours. Gardez ceci pour votre frère. Ne gardez-ix>iw rien pour votre déjeuner ? Il garde ses faveurs pour des indifférents. Il Destiner, ménager : Nous ne savons pas ce que Dieu nous garde. Je lui garde une surprise qui ne le fâchera pas.

On a vu quel accueil lui gardait ma colère.

Racine. ... Je garde, au milieu de tant d’Après rigueurs, Mes larmes aux vaincus et ma haine aux vainqueurs.

Corneille. De vos tourments passés n’avez plus la mémoire ! Dieu vous garde quelques beaux jours.

^ ■ M'"> DE POLIONT.

Il Ne pas perdre : Il est plus facile de faire sa fortune que de la garder. (Beauchêne.) Il faut savoir garder par la sagesse ce qu’on acquiert par le courage. (E. Mennechet.) Le plus sûr moyen pour une femme de garder sa vertu, c’est de ne pas trop s’y fier. (E. Alletz.) Cédons-lui le pouvoir que je ne puis garder.

Corneille. La nature, en tous temps, garde ses premiers droits.

Corneille.

Il Ne pas aliéner, ne pas se défaire de : Gardez votre argent, je garderai ma terre. Voisin, garde ton bien, j’aime fort ta réplique.

A.NDR1EUX.

il Continuer h avoir : Garder ses habitudes.

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ses opinions, ses sentiments. Il est plus aisé de garder de bonnes mœurs que de mettre un terme aux mauvaises (J.-J. Rouss.) Tant que le cœur conserve des souvenirs, l’esprit garde des illusions. (Chateaub.) La ChampagneaARDii l’empreinte de nos vieux rois. (V. Hugo.) La liberté serait un mot, si l’on gardait des mœurs d’esclave. (Michelet.) Gui Patin garda toute sa vie la marque du franc Picard et de l’homme de race probe. (Sainte-Beuve.) Il est des hommes qui vieillissent et qui gardent toute l’inexpérience du jeune homme. (Michon.) Souffrez donc que pour lui je garde un peu d’estime.

Corneille. Leur esprit flegmatique

Garde dans ses fureurs un ordre didactique.

Boileau. ... Le vase d’or qui renferma le baume Après qu’il s’est brisé garde encor son arôme.

A. Barbier. Il Se maintenir dans : Garder son rang, sa position. Garder ses droits. La mais/m de France Garde son rang sur celle d’Autriche. (Boss.) Nous avons besoin d’être un peu inquiets sur nos intérêts pour apprendre à garder nos droits. (Guizot.) Beaumarchais fut un des premiers à oser, sur la sellette même, prendre et garder soji rang. (St-Marc Girard.) Il y a impossibilité de garder «es droits sans accomplir ses devoirs. (Ch. Bailly.) Je perdrai mes États et garderai mon rang.

Corneille.

— Fig. Défendre, protéger : Dieu vous qarde de tous maux. Celui que Dieu garde est bien gardé. La société maintient irrémissiblement en dehors d’elle deux classes d’hommes : ceux qui l’attaquent et ceux qui la gardent. (V. Hugo.) 11 Dans le style familier, lorsque Dieu est sujet du verbe garder, il s’écrit quelquefois gard’ au présent de l’indicatif et du subjonctif : Dieu vous gard’.

— Observer, pratiquer : Garder les commandements de Dieu. Garder les bienséances. Garder sa parole, ses serments. Crains Dieu et garde ses commandements, car c’est là tout l’homme. (Boss.) Un juge artificieux ne garde que les apparences de la justice. ^Boss.) Il y a une bienséance à garder pour les paroles comme pour les habits. (Fénelon.) Je l’ai chapitré sur le peu de respect qu’il gardait à un père dont il devait baiser les pas. (Mol.) Ilien n’est plus difficile que de garder toutes les convenances en plaidant sa propre cause. (Chateaub.) Je promettrais en vain de garder la neutralité dans ce qui va se passer ; je me connais, et déjà ma tête travaille. (Empis.)

Est-ce aux rois à garder cette lente justice ?

Racine. Têtebleu ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu’avec le vice on garde des mesures.

Molière. Est-il juste, après tout, qu’un conquérant s’abaisse Sous la servile loi de garder sa promesse ?

Racine.

— Particulièrem. Empêcher, préserver : Si l’on en croit ce Dieu, vous y deveï cueillir Des roses que sa main gardera de vieillir.

Racine. Il Vieux en ce sens.

Dieu garde ! Souhait que l’on fait qu’une chose n’arrive pas : Dieu garde qu’il nous voie ensemble ! Dieu vous garde d’aimer !

Garder le silence, Se taire, ne point parler : Les soldats doivent garder le silenck dans les rangs.

Pendant que tout gardait un silence paisible...

Racine. Il Ne rien dire sur un sujet particulier : Il GARDB LE silence là-dessus. La toi mosaïque Garde sur l’immortalité de l’âme un silence absolu. (B. Const.)

Garder l’anonyme, Ne pas faire connaître son nom : On ne devrait garder l’anonyme que lorsqu’on fait mieux que les autres. (A. d’Houdetot.)

Garder le secret, Ne point le violer : Le seul secret qu’une femme garde inviolabtement, c’est celui de son âge. (Ninon de Lenclos.)

Autant que je l’ai pu, j’ai gardé son secret.

Racine. Quand je garde un secret, j’ai les pieds sur la braise.

Reonarp.

Garder son sérieux, Ne point rire, conserver un extérieur de gravité : Les Académies sont des sociétés comiques où l’on garde son sérieux. (M’"e de Linange.)

Garder son ban, Rester en exil tout le temps pour lequel on y avait été condamné, ou, en général, accomplir intégralement la peine que l’on avait à subir.

Garder rancune, Avoir du ressentiment : Il n’y a que les mauvuis cœurs qui gardent

RANCUNE.

Ami, je viens à toi : mon dernier mot mo pèse ; Tu ne me gardes pas rancune  ?...

Ponsard.

Garder à vue, Surveiller de façon à ne jamais perdre de vue, en parlant d’une personne retenue captive : Tout d l’heure encore, deux gendarmes me gardaient à vue jour et nuit. (P.-L. Courier.)

Garder les arrêts, Rester aux arrêts après y avoir été condamné : Je vous donne l’ordre de garder les arrêts pendant un mois. (Le maréchal Soult.)

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— ire pouvoir rien garder, Donner tout ce qu’on a.

— Loc. fam. La garder, La garder bonne à quelqu’un , Garder rancune a quelqu’un, n’attendre qu’une occasion pour lui donner une leçon : Malgré tant de belles avances, il la lui gardait iionne, et lui lâchait volontiers quelques brocards. (St-Simon.) Il Garder un chien de sa chienne à quelqu’un, Attendre une occasion pour lui témoigner son ressentiment, il Garder une poire pour la soif, Mettre quelque chose en réserve pour l’avenir : Le capitaine avait.des bijoux qu’il gardait comme une poire pour la soif. (Le Sage.) Il Garder le mulet, S’ennuyer à attendre, comme une personne qui garde le mulet d’un cavalier qui s’est écarté. |] Garder les manteaux, Même sens, et encore Favoriser les plaisirs d’autrui et y rester étranger pour sa part. Il Garder les balles ou la balle, Faire le guet : Et mol, durant ce temps, je garderai ht balles ?

Corneille. Il Aller garder les poulets d’Inde, Se marier à la campagne, en parlant d’une fille de la ville. 0 Bonhomme, garde ta vache, Mon ami, prenez garde d’être trompé. Il Avoir gardé les cochons ensemble, Prendre l’un avec 1 autre un ton d’une grossière familiarité.

— Prov, anc.

De. trois choses Dieu nous gard’  :

Et ctetera de notaire,

Quiproquo d’apothicaire,

Boucon de Lombard frisquaire. Dieu nous garde des bévues de notaires et d’apothicaires, et des tromperies des usuriers. Il Dieu nous garde d’un homme qui n’a qu’une affaire, Un homme qui n’a qu’une idée en tête est très-fatigant par l’habitude qu’il prend d’en parler sans cesse.

— Manég. Garder le terrain, Suivre la même piste, sans serrer ni s’élargir : Ce cheval garde bien le terrain, il On dit aussi Observer LK TERRAIN.

— Véner. Garder le change, Ne prendre pas le change : Les chiens «’ont pas garde le

CHANGE.

Se garder v. pr. Être gardé : Des fruits qui ne peuvent se garder longtemps.

Se garder de, Se mettre en garde contre, se préserver de : Peut-on voir un serpent se glisser sur la place publique, sans crier à chacun de se garder du serpent ? (J.-J, Rouss.) Garde-toi de l’homme en colère, fuis l’homme dissimulé. (Beauchêne.)

C’est qu’il 6ait se contraindre et se garder de vous.

Rotrou. Gardez-vous bien de lui les jours qu’il communie.

Du Lorens. Il S’abstenir soigneusement de : Je me garderai bien de me prévaloir d’un sucés passager. (Volt.) GaIîDEZ-VOUS Rapprendre à VOS ennemis comment-ils peuvent uous faire, du mal. (M’"e de Staël.) Une conscience lucide est un don précieux qu’il faut se garder D’altérer. (La Kochef.-Doud.) Parlons avec modération de l’amitié, mais gardons-nous n’y croire. (Beauchêne.) Il faut se Garder de boire frais lorsqu’on vient de manger chaud. (A. Kion.) Le peuple romain se gardera bien D’abolir la papauté, qui fait toute son importance. (Proudh.) Persuadez la religion au peuple, mais gardez-vous bien de la lui imposer. (Le P. Ventura.) Il faut SE garder de détruire les illusions partout où les illusions sont nécessaires. (Renan.)

Et garde-toi de rire en ce grave sujet,

. Boileau. Au-delà de ces lieux gardez-vous d’avancer ; C’est des ministres saints la demeure sacrée.

Racine. ... Tout homme prudent doit se garder toujours De donner trop crédit a. de mauvais discours.

Rbonard. Gardez-vous de rien dédaigner, Surtout quand vous avez a peu près votre compte. Bien des gens y sont pris...

La Fontaine. Et qu’il te garde alors d’avoir une faiblesse ! • Un haro général s’élève contre lui : Il a, le malheureux, mangé l’herbe d’autrui !

Ponsard. Il Avec ellipse d’un pronom : Par la corbleul gardez Réchauffer trop ma bile. (Mol) Rentrez dans la maison, et gardes de rien dire.

Molière. Aux dépens du bon sens gardes de plaisanter.

Boilhau. ... Gnrdons d’offenser, pour des plaisirs trop courts. L’amour qui se souvient et se venge toujours.

Tu, de Banville. il Sous cette forme, le verbe peut se construire avec que, et prend alors le sens de Eviter soigneusement :

Gardez, pour vous punir de cet orgueil étrange. Que le ciel à la fin ne souffre qu’on vous venge.

Corneille. Gardez qu’une voyelle, à courir trop hâtée, Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée.

Boileau.

— Gramm. Après garder ou se garder que, prendre garde, se donner garde ou se donner de garde que, le verbe de la proposition complétive peut toujours prendre ne, quoiqu’il n’ait pas un sens formellement négatif ; l’emploi de ne est même nécessaire quand garder, prendre garde, etc., sont pris dans le sens