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quatre officiers généraux. ; elle avait un inspecteur aux revues, un capitaine du génie et un commissaire des guerres.

Le 10 thermidor an XII {29 juillet 1804), la garde consulaire devint garde impériale.

Garde impériale. La France a eu deux gardes impériales : celle de Napoléon Ier et celle do Napoléon III..

La garde consulaire servit de noyau à la première garde impériale. Par décret du 29 juillet 1804, cette garde fut constituée. Elle se composait ainsi qu’il suit :

1 état-major général,

régiment de grenadiers à pied.

1 régiment de chasseurs à pied.

[ régiment de chasseurs à cheval.

1 régiment de grenadiers achevai.

1 corps d’artillerie.

légion de gendarmerie d’élite.

1 bataillon de matelots.

À chaque régiment d’infanterie était attaché l bataillon de vélites, et, au régiment de chasseurs k cheval, 1 compagnie de mameluks. Ily avait aussi 1 compagnie de vétérans. Quatre colonels généraux commandaient ce corps. L’effectif se montait k 12,000 ou 13,000 hommes environ, recrutés parmi les plus beaux et les plus aguerris de l’armée, et qui devaient avoir deux campagnes et cinq ou six ans de service, suivant les corps. Un mois après cette organisation, Napoléon rejoignait sa garde à Boulogne et lui donnait une fête à l’occasion de son avènement au trône. Depuis céjour, jusqu’à Waterloo, la garde impériale ne quitta plus l’empereur. Rentrée à Paris le 26 janvier 1S06, cette troupe d’élite, qui venait de faire la campagne d’Autriche, vit augmenter son effectif, qui reçut encore une nouvelle augmentation en 1807, par la création d’un régiment de lanciers polonais. Son chiffre était alors d’environ 15,500 hommes. On avait déjà adjoint aux troupes ci - dessus nommées des fusiliers (connus vulgairement sous le nom de jeune garde), et des dragons. Après la campagne de Prusse, Napoléon augmenta les cadres de l’infanterie de sa garde de huit nouveaux régiments, savoir :

2 régiments de tirailleurs grenadiers. 2 régiments de tirailleurs chasseurs. 2 régiments de conscrits grenadiers.

2 régiments de conscrits chasseurs.

Ces huit régiments formaient un corps de jeune garde fort de 16,000 hommes. En 1810, un décret daté du l«=r janvier disait : «L’Empereur, voulant donner une preuve de satisfaction aux gardes nationales du Nord, ordonne qu’il sera ajouté aux régiments d’infanterie de la garde l régiment de 4 bataillons composé d’hommes de bonne volonté, tirés des compagnies de gardes nationales qui ont concouru à la défense des côtes de Flandre et de la Manche, ji Ce régiment reçut la dénomination de gardes nationales de la garde. On créa aussi à la même époque un autre régiment de chevau - légers lanciers et l’on reçut dans la garde impériale des troupes hollandaises. Il y avait alors 32,000 hommes de garde impériale. L’adjonction des pupilles et de nouveaux régiments d’infanterie, l’organisation d’un bataillon du train des équipages, d’un régiment de flanqueurs grenadiers et d’un bataillon d’ouvriers d’administration, porta, en 1811, ce chiffre à 52,000 hommes.

Mais les beaux jours de la légende napoléonienne étaient passés ; la France, à son tour, était envahie. La garde impériale ne formait plus alors un corps de réserve, on ne la précipitait plus sur l’ennemi au moment décisif. Elle formait presque à elle seule toute l’armée française ; elle subissait tous les chocs.

Après la chute de Bonaparte, quelques-uns de ses vieux de la vieille garde le suivirent k l’Ile d’Elbe ; les autres furent incorporés dans les régiments de ligne.

La première chose que fit Napoléon k son retour de l’île d’Elbe fut de reconstituer sa garde impériale, par un décret daté de Lyon, le 13 mars 1815. Le 7 avril suivant, son organisation fut arrêtée de la manière suivante :

3 régiments de grenadiers à pied. 3 régiments de chasseurs à pied. 6 régiments de tirailleurs.

G régiments de voltigeurs.

1 régiment de grenadiers k cheval.

1 régiment de dragons.

1 régiment de chasseurs k cheval.

1 régiment de chevau-légers lanciers.

1 compagnie de gendarmerie d’élite.

1 compagnie d’artillerie k pied.

compagnie d’artillerie k cheval.

1 compagnie d’ouvriers.

1 compagnie de sapeurs mineurs.

1 escadron du train des équipages.

Cependant son effectif ne put jamais être porté au. complet, parce que la garde impériale, avant d’être tout à fait organisée, dut partir pour la Belgique. Elle ne comptait alors que 26,850 hommes. Est-il encore nécessaire de parler de la bataille de Waterloo, après tout ce qui en a été dit par tant d’écrivains ? Qu’il nous suffise de rappeler le mot de Cambronne, que Victor Hugo a eu le courage de restituer. Après leur défaite, les héros d’Austerlitz, d’Iéna et de Friedland devinrent les brigands de la Loire. Leurs misérables restes s’expatrièrent et allèrent en

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Amérique porter leur esprit militaire et leur amour de la discipline. Un de leurs chefs, le général Lallemand, essaya do les réunir au Champ-d’Asile (Texas) et de fonder dans ces contrées lointaines une colonie française. Cette tentative échoua.

Nous allons donner, par ordre alphabétique, les noms des principaux chefs de la première garde impérale :

Arrighi, général de brigade, duc de Padoue.

Le comte Baste, contre-amiral, commandant les marins de la garde.

Eugène Beauharnais.

Le général Bertrand. 1 Bessières, maréchal de France, duc d’sltrie.

Cambronne.

Caulaincourt, général de division, duc de Vicence.

Daumesnil.

Davout, maréchal de France, prince d’Eckmùhl.

Drouot.

Duroc, maréchal de France, duc de Frioul.

Gourgaud.

Hullin. , Larrey, chirurgien en chef de la garde.

Lefèvre-Desnouettes.

Moniholon.

Mortier, duc de Trévise.

Mouton, comte de Lobau.

Ornano.

Rapp.

Savary, duc de Rovigo.

Soult, maréchal de France, duc de Dalmatie.

Aussitôt que Napoléon III se fut placé sur le trône, il songea à réorganiser une garde sur le modèle de celle qui avait si bien servi son oncle. La réalisation de ce projet fut retardée par les circonstances ; mais un décret du 1er mai 1854 créa la garde impériale ; l’année suivante (20 décembre 1S55), elle fut réorganisée. Elle ne se composait, à l’origine, que d’une division d’infanterie, d’une brigade de cavalerie et d’un régiment d’artillerie ; mais, par sa nouvelle organisation, elle vit porter son effectif à 25,000 hommes. Elle comprenait deux divisions d’infanterie, une division de cavalerie et de l’artillerie. On a beaucoup critiqué la garde impériale, k sa création, et les attaques les plus vives, les plus mordantes lui vinrent des autres corps de l’armée. Tous les soldats qui ont fait la guerre de Crimée se souviennent de l’inscription suivante gravée sur un roc voisin du camp : « La garde meurt, mais ne se rend pas... À la tranchée. »

Néanmoins, la garde impériale se distingua à l’assaut de la tour Malakoff. À Magenta, la garde impériale soutint seule le choc de toute l’armée autrichienne. Sans la défense héroïque de la garde impériale, la journée eût été fatale à notre cause et l’empereur lui-même eût peut-être été fait prisonnier.

Un décret du 15 novembre 18G5 modifia l’organisation de la garde impériale. Voici quelle était sa composition k la chute de 1 empire :

INFANTERIE.

Deux divisions, chacune de deux brigades.

ire division.

1 bataillon de chasseurs k pied. régiments de voltigeurs.

gmc division. 3 régiments de grenadiers. 1 régiment de zouayes.

Il y avait, en outre, dans l’infanterie, un régiment de gendarmerie k pied, mais qui ne fui tait partie d’aucune des deux divisions. 11 éiait placé k part.

CAVALERIE.

Une division de irais brigades. ire brigade. 1 escadron de gendarmerie. régiment de carabiniers. régiment de cuirassiers.

2m c brigade. 1 régiment de dragons. 1 régiment de lanciers.

3me brigade.

1 régiment de chasseurs. régiment de guides.

ARTILLERIE.

1 régiment d’artillerie montée. 1 régiment d’artillerie à cheval. 1 escadron du train d’artillerie.

La garde possédait, en outre, un escadron du train des équipages. Les cent-gardes, bien que faisant partie de la. garde impériale, étaient placés dans des conditions particulières. Le maréchal Regnault de Saiut-Jeand’Angély était le général en chef de la garde, dont l’effectif variait de 25,000 à 30,000 nommas.

Dans la désastreuse guerre de 1870-1871, la garde impériale ne suivit pas l’empereur à’ Sedan, et resta dans les environs de Metz, sous les ordres du maréchal Bazaine. On sait ce que ce dernier en a fait.

Garde nationale. Cette dénomination est nouvelle, mais l’institution de la milice bourgeoise qu’elle désigne est fort ancienne. Au xne et au xme siècle, telles cités italiennes mettaient 20,000 ou 30,000 hommes sur pied, pour résister aux empereurs qui menaçaient

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leur indépendance. Ces troupes étaient de véritables gardes nationales. Il est assez difficile de dire k quelle date remonte, en France, la création des premiers corps civiques, des premières gardes nationales. Suivant le colonel Carrion, on devrait considérer les francsarchers comme les premiers gardes nationaux français. Sans nous arrêter k discuter cette question, nous croyons pouvoir affirmer que la véritable garde nationale du moyen âge se composa des compagnies de paroisses et des milices communales, formées lors de l’affranchissement des communes par Louis le Gros. Il y eut aussi une brave garde nationale sous Philippe IV, s’il faut en croire Velly : « Sous le règne de Philippe IV, en 1313, les bourgeois de Paris partirent de l’église Notre-Dame bien armés, équipés lestement, et vinrent passer, au nombre de 20,000 chevaux et 30,000 hommes de pied, auprès du Louvre ; ils allèrent de là dans la plaine de Saint-Germain-des-Prés, se mettre en bataille et faire l’exercice. »

Le 14 septembre 1467, Louis XI fit une revue de la garde nationale de Paris. Elle avait été mise sur pied en juin 1467 ; elle se composait d’hommes de métier, de personnages k office, de nobles, de marchands, etc., qui devaient être armés, ne fût-ce que d’un bâton, et ce sous peine de la hart. Lisez plutôt la Chronique scandaleuse du règne de Louis XI. «Et le ieudy ensuiuant, quatorziesme jourdudit mois de septembre, le roy, qui avoit ordonné mettre sus les bannières de Paris, fist publier que audit jour ils feussent toutes prestes pour estre aux champs dehors Paris, en faisant sçavoir k tous de quelque estât ou condition qu’ils feussent, depuis l’aage de seize ans jusques k soixante ans, y lissent hors de ladicte ville en armes et habillement de guerre, et s’il n’y en avoit aucuns qui n’eussent Jiarnois, que néanmoins ils eussent en leurs mains ung baston detfensable, et sur

Eeine de la hart : ce qui fut fait. Et yssit ors de ladicte ville la plus part du populaire d’iceluy, chascun soubs estendart ou bannière, qui faisoit moult beau veoir, car chaseun y estoit en moult belle ordonnance, et sans noise ne bruit ; et estoient bien de 60,000 k 80,000 testes armées, dont il en y avoit bien 30,000 tous armez de harnois blans, iaques ou brigandines. «

Nous ne dirons rien de la garde nationale de Charles VIII (1498), composée d’arbalétriers, d’archers, de couleuvriniers, de piquiers, etc. sous les ordres de gentilshommes du royaume ; de la garde nationale de Metz, qui avait le droit de veiller seule k la sûreté de la place, prérogative que n’a jamais eue aucune garde nationale, puisque toutes sont obligées de partager le service avec la garnison ; nous passons ces gardes civiques et bien d’autres, pour arriver à la garde nationale française, proprement dite.

La première proposition d’établissement d’une garde civique fut faite par Bonneville, dans l’assemblée des électeurs de Paris. À ce moment, la cour préparait un coup d’État contre l’Assemblée, et enveloppait la capitale de régiments étrangers. Le 8 juillet, Mirabeau, eu soumettant k 1 Assemblée nationale un projet d’adresse au roi pour demander l’éloignement des troupes, proposait dans sa motion d’établir une garde bourgeoise k Paris. Mais, sur la proposition de M. de Biauzat, cette question spéciale fut ajournée. Elle fut reprise k Paris par les électeurs siégeant k l’Hôtel de ville, et qui, le il juillet, prirent un arrêté pour prier l’Assemblée nationale de la résoudre au plus tôt dans le sens du vœu populaire.

Le 13, au moment où l’insurrection éclatait dans Paris, l’assemblée des électeurs, au bruit du tocsin qui sonnait k toutes les églises, arrêta d’urgence l’organisation provisoire d’une garde bourgeoise qui devait se composer de 48,000 hommes, à raison de S00 hommes par chacun des soixante districts.

Le comité permanent des électeurs se réservait le droit de nommer le commandant général et les états-majors ; les autres officiers et les sous-officiers devaient être nommés par les districts. Le quartier général de la milice parisienne était k l’Hôtel de ville ; ses couleurs distinctives étaient celles de la ville de Paris, rouge et bleu, qui étaient dans le moment même adoptées comme cocarde ; les chefs n’eurent k l’origine d’autre signe de leur autorité qu’un mouchoir noué autour du bras.

Déjà l’on s’organisait de toutes parts, et l’arrêté des électeurs fut accueilli avec acclamation dans tous les districts, qui procédèrent sans désemparer au recrutement.

Dans cette première garde nationale, on voit figurer des propriétaires, des commerçants, des industriels, des notaires, des avocats, des médecins, des artistes, des conseillers d’État, des magistrats, des chevaliers de Saint-Louis, ainsi que des prêtres et un certain nombre d’ouvriers. Les procès-verbaux des districts portent l’empreinte des sentiments qui animaient cette bourgeoisie : elle ne redoutait pas moins les excès populaires que les violences de la cour. Quoi qu’il en soit, toute la population se trouva debout. Mais les armes manquaient. Le comité permanent de l’Hôtel de ville ordonna la fabrication de hallebardes et de piques pour suppléer au manque de fusils. Le commandement général fut offert au duc d’Aumont, qui demanda prudemment

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vingt-quatre heures, pour réfléchir. Le marquis de la Salle, nommé commandant en second, entra aussitôt en fonction, et l’on sait combien il montra de courage et d’habileté au milieu des événements de ces mémorables journées. La nouvelle garde ne prit pas une très-grande part, du moins directement, à la prise de la Bastille ; au reste, elle était a peine organisée ; dans tous les cas, il est hors de doute que cette attitude de toutes les classes de la population parisienne donna fort k réfléchir au parti de la cour, qui n’osa lancer ses régiments étrangers contre une ville si bien gardée. Cette hésitation facilita la victoire populaire. Le lendemain de la prise de la Bastille, La Fayette fut élu par acclamation, dans l’assemblée des électeurs, commandant de la milice nouvelle, qui, sur sa proposition, prit définitivement le titre de garde nationale.

Des gardes semblables s’organisèrent dans toutes les villes du royaume et jusque dans les moindres villages ; l’uniforme adopté par la garde nationale de Paris fut admis partout, ainsi que la cocarde de Paris. C’était cet habit bleu que nos volontaires, dont un» partie sortait de la garde nationale, devaient un peu plus tard illustrer.

Après le meurtre de Foulon et de Berthier, La Fayette donna sa démission, comme protestation contre ce3 excès. Mais il fut réélu par les députés des districts. On sait quelle était alors sa popularité, et son fameux cheval blanc était déjà célèbre. À la fin de juillet, il avait présenté à la commune le plan d’organisation définitive de la garde civique, préparé par le comité provisoire, eu même temps que la cocarde, k laquelle, on avait ajouté le blanc, et il prononça k cette occasion les paroles si souvent citées : « Je vous apporte, messieurs, une cocarde qui fera le tour du monde, et une institution tout k la fois civique et militaire, qui changera le système de la tactique européenne, et réduira les gouvernements absolus k l’alternative d’être battus, s’ils ne l’imitent pas, et d’être renversés s’ils osent l’imiter. »

Aux termes de ce règlement, la garde nationale parisienne fut organisée comme une véritable armée ; du moins elle eut un état-major général, une infanterie, une cavalerie, des compagnies de grenadiers, des chasseurs soldés, enfin une artillerie. La commune nommait le commandant général et l’étatmajor ; la nomination des autres chefs fut laissée aux bataillons. L’uniforme fut réglé d’après les couleurs nationales, blanc, bleu et rouge.,

Aux journées des 5 et 6 octobre, la garde nationale parisienne se rangea du côté du

fieuple, et contribua k ramener k Paris le roi, a cour et l’Assemblée. Le 12 juin 1790, l’Assemblée nationale régularisa l’organisation des gardes civiques pour tout le royaume ; 4 millions d’hommes environ se trouvèrent ainsi enrégimentés. On sait qu’à la grande fédération de 1790, des délégués de toutes le3 gardes nationales de France vinrent prêter le serment civique dans la mémorable cérémonie du Champ-de-Mars.

La loi du 14 octobre 1791 organisa définitivement la garde nationale de France. Il y est dit : « L’Assemblée nationale déclare comme principes constitutionnels : la force publique, considérée d’une manière générale, est la réunion de la force de tous les citoyens ; l’année est une force habituelle, extraite de la force-publique, et destinée essentiellement k agir contre les ennemis du dehors ; les corps armés pour le service intérieur sont une force habituelle, extraite de lf* force publique, et essentiellement destinée i agir contre les perturbateurs de l’ordre et da la paix ; la nation ne forme point un corps militaire, mais les citoyens seront obligea de s’armer aussitôt que l’ordre public troublé ou la patrie attaqués demandera l’emploi de la force publique, ou que la liberté sora en péril. L’organisation de la garde nationale n’est que la détermination du mode suivant lequel les citoyens doivent se rassembler, se former et agir, lorsqu’ils sont requis de remplir ce service. Les citoyens requis de défendre la chose publique et armés en vertu de cette réquisition porteront le nom da gardes nationaux. Comme il n’y a qu’une nation, il n’y aura qu’une même garde nationale, soumise aux mêmes règles, k la méâne discipline et au même uniforme. »

L’esprit de la garde nationale de Paris, où dominait la bourgeoisie et même les amis du la cour, comme dans le bataillon des Filles-Saint-Thomas, cet esprit, disons-nous, était, * en général, patriote, avec des défaillances, des hésitations, des revirements subits et une certaine appréhension de l’élément populaire.

Lors des massacres du Champ-de-Mars, en juillet 1791, une partie des bataillons contribua à la répression ; mais d’autres ne jouèrent qu’un rôle passif, tout en déplorant ces funestes conflits. Les patriotes ardents nommaient alors les soldats citoyens les bleuets de La Fayette. Au 10 août, cependant, ces bleuets marchèrent résolument contre le château, et contribuèrent k la victoire du peuple et au renversement de la royauté. Diins tous les événements, d’ailleurs, on voit certains bataillons se prononcer dans le sens des conservateurs, et le plus grand nombre dans le sens de la Révolution. Ceci est l’histoire de tous les temps. En 1791, l’organisation avait été remaniée et le commandant général avait été