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gique de l’innêlté, Gall arrivait à un fatalisme plus absolu que tout ce qu’avaient pu concevoir sous ce rapport les métaphysiciens. Souvent il eut à se défendre da ce reprocha légitime. Alors, il admettait que l’éducation avait !a puissance de corriger les mauvais instincts ou de développer des facultés latentes : concessions graves, qui détruisent toute la doctrine : car comment démêler ce

?ui appartient à la nature de ce qui est le

ait des institutions sociales ? Le créateur du système lui a donné le nom de cranioscopie ; c est Spurzheim qui a changé ce nom en celui de phrénologie. Les phrénologues ont été très-nombreux ; ils ont beaucoup écrit, mais sans jamais pouvoir élever leur théorie à la hauteur d’une science.

GALL (Ferdinand, baron de), littérateur et publiciste allemand, né k Battenberg (duché de Hesse) en 1809. Il alla s’établir, en 1834, dans le duché d’Oldenbourg ; devint, en 1S42, intendant du théâtre grand-ducal, ’et fut appelé, en 1840, au poste d’intendant du théâtre royal de Sttittgard. M. de Gall s’est occupé d’une façon toute spéciale de réformes théâtrales, et a pris une grande part à la fondation de l’association des scènes allemandes. De 1848 à 1852, il a publié dans divers journaux politiques des articles dans lesquels il a attaqué avec une gronde vivacité les idées libérales et révolutionnaires. En 1852, il fonda une feuille littéraire ayant pour titre : Organe central des théâtres allemands. Ses principaux ouvrages sont : Voyage en Suède dans l’été de 1836 (Brème, 1838, 2 vol.) ; Paris et ses salons (Oldenbourg, 1844-1845, 2 vol.) ; Projet de réforme des théâtres allemands (Oldenbourg, 1845).

GALLA, impératrice romaine, morte en 394 de notre ère. Elle était fille de Valentinien Ier. Lors de l’invasion de l’Italie par l’usurpateur Maxime (387), l’impératrice Justine se rendit avec son fils Valentinien II et sa fille Galla, à Thessalonique, auprès de Théodose. Celuici, captivé par les charmes de Galla, demanda sa inain et l’obtint (387), mais à la condition qu’il rétablirait Valentinien II sur le trône. Galla eut une fille appelée Galla Placidia. Elle fut chassée de Uonstantinople par son beau-fils Arcadius, pendant que Théodosecombattait en Italie, et mourut peu après en mal d’enfant.

GALLA PLACIDIA, fille de Théodose. V. Placidie.

GALLAIRE s. f. (gal-lè-re — rad. galle). Bot. Syn. de médinillk, genre de plantes.

GALLAIS (Jean-Pierre), littérateur et publiciste français, né k Doué, près de Saumur, en 1756, mort en 1820. Il entra dans l’ordre des bénédictins, professa la philosophie, jeta le froc aux orties, so maria à l’époque de la Révolution, et devint un des soldats de la phalange de publicistes soudoyés par la cour pour la défense du trône et de l’autel. Il prit part à la rédaction du Journal général et publia plusieurs pamphlets, dont l’un, intitulé : Appel à la postérité sur te jugement <kt roi (1793), coûta la vie au libraire Weber et valut à Gallais quelques mois d’incarcération. Rendu à la liberté après le 9 thermidor, il fut l’un des rédacteurs de la Quotidienne et du Censeur des journaux, n’échappa que par la fuite kla.proscription du 18 fructidor, recommença bientôt à écrire dans les feuilles royalistes, et eut, après le 18 brumaire, la direction du Journal de Paris, qu’il conserva jusqu’en 1811. Rallié à Bonaparte, il avait obtenu, en 1800, la chaire d’éloquence à l’Académie de législation. En 1809, il sollicitait, mais en vain, la place de censeur de la librairie. Après la deuxième Restauration, il devint le correspondant littéraire des empereurs d’Autriche et de Russie. Les ouvrages historiques de Gallais, médiocres sous tous les rapports, pleins de passion et d’inexactitudes, n’ont eu qu’une vogue de parti. Les principaux sont les suivants : histoire persane (Paris, 1789) ; Extrait d’un dictionnaire inutile, composé par une société en commandite, et rédigé par un homme nul, à 500 lieues de l’Assemblée nationale (Paris, 1790, in-so) ; Démocrite voyageur (Paris, 1791, in-4») ; Appel à la postérité sur le jugement du roi (Paris, 1793, in-8" ; 1814, in-S°) ; Catastrophe du Club infernal (1793) ; Dialogue des morts (1793), signés Pilpay ; le 18 Fructidor, ses causes et ses effets (1795 ou 1799, 2 vol, in-8o). Sur la fin de sa vie, Gallais préparait une nouvelle édition de cet ouvrage, qui est peu exact et peu estimé ; Études de littérature, d’histoire et de philosophie, extraites de nos meilleurs ouvragespar MM. de Lévizac et Moysani et rédigées sur un plan entièrement neuf, etc. (Paris, 1812, 2 vol. in’-8°) ; Histoire du 18 brumaire et de Bonaparte (Paris, 1814-1815, in-8o) ; Histoire de.la réuolution du 20 mars (Paris. 1815, in-8») ; Mœurs et caractères du dix-neuvième siècle (Paris, 1817, 2 vol. in-8o) ; Histoire de France depuis la mort de Louis XVI jusqu’au traité de paix du 20 novembre 1815, pour servir de suite à l’Histoire de France d’Anquetil (Paris, 1820, 2 vol. in-8<> ou 3 vol. in-12 ; 1821, 3 vol. in-iî) ; Tableau historique et chronologique des principaux événements de l’histoire du monde depuis sa création jusqu’au 1er octobre 1820. Gallais a revu les lissais de littérature françuise, etc, de Crawford (1815, 3 vol. in-8"). Cet auteur a, en outre, donné des articles à 1% Biographie universelle de Michaud et collaboré à divers journaux. Il a laissé un manuscrit qui

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a pour titre : Considérations sur les hommes et

les choses de la Révolution.

Parmi les nombreuses épigrammes dont cet

écrivain a été l’objet, on remarque celle de

Mercier :

Qui fie nomme Gallais ? — Un gros bénédictin, Le seul qui de son corps ne sût pas le latin.

GALLA1T (Louis), peintre belge, nékTournay en 1810. Ilfitses études artistiques d’abord dans sa ville natale, puis k Anvers et à Paris, où il passa plusieurs années. Depuis 1835, il a principalement exposé en France, où il est plus connu qu’en Belgique. On a remarqué parmi ses nombreux tableaux : le Duc d’Albe dans les Pays-Bas ; les Musiciens ambulants ; la Mort de Palestrina ; Job avec ses amis ; Montaigne visitant le Tasse ; la Bataille de Cassel ; la Prise d’Antioche ; le Couronnement de Baudouin, empereur de Constantinople ; le Maréchal de Gontaut ; VAbdication de CharlesQuint ; Art et liberté ; la Tentation de saint Antoine ; Honneurs rendus aux comtes d’Egmont et de Horn après leur supplice ; la Mort d’Egmont. M. Gallait, membre de l’Académie royale de Belgique, a obtenu une deuxième médaille en France en 1S35, ainsi que la croix en 1841. Il a été élu, en 1870, membre associé à l’Académie des beaux-arts de Paris.

GALLAM. V. Galam.

GALLAMIQUE adj. (gai-Ia-mi-ke — rad. galle). Se dit d’un acide dérivé du tanin, et que l’on prépare en traitant ce dernier corps par un mélange d’ammoniaque et de sulfite d’ammoniaque.

GALLAND (Pierre), savant philologue français, né à Aire en 1510, mort en 1559. Il fut prolesseur d’éloquence et de langue grecque, et devint recteur de l’Université de Paris en 1543. Il défendit la philosophie d’Aristote contre Ramus, eut pour amis Budé, Vatable, du Bellay, et pour élève, Turnèbe. On a de lui, entre autres ouvrages, de bonnes Observations sur Quintilien, insérées dans les diverses éditions de cet auteur, et l’ouvrage suivant, publié parBaluze : Pétri Castellani, magni Francis eleemosynarii, vita (1674, in-S°).

GALLAND (Auguste), écrivain et généalogiste français, mort vers 1645. Il fut successivement avocat au parlement de Paris, procureur général de la Navarre, conseiller d’Etat et membre du conseil privé. Galland se livra à de longues recherches au sujet du droit du roi sur les domaines de la couronne aliénés ou usurpés. Il a composé un assez grand nombre d’ouvrages dont les principaux sont : Discours sur l’état de la ville de La Rochelle (Paris, 1626, in-4") ; Traité du francalleu sans titre (1629) ; Des anciennes enseignes et étendards de France (1637) ; Mémoire pour l’histoire de Navarre et de Flandre (1648, in-fol.), etc. Il a laissé en outre plusieurs ouvrages manuscrits, entre autres : Traité des Albigeois et des Vaudois ; Histoire de la Réforme en France ; Des généalogies des familles nobles de France et de Paris (10 vol. in-fol.).

GALLAND (Antoine), orientaliste et antiquaire, célèbre par sa version française des Mille et une nuits, né à Rollot, près de Montdidier (Picardie), en 1646, mort k Paris en 1715. Enfant d’une famille d’artisans, il fut placé par charité au collège de Noyon, acheva ses études au collège du Plessis, à.Paris, et suivit plus tard les cours de langues orientales du Collège de France, fut attaché à l’ambassade de Constantinople (1G70) et retourna encore deux fois dans le Levant, chargé de missions scientifiques. Pendant son long séjour en Orient, il acquit une connaissance approfondie des langues, des mœurs et de la littérature des peuples au milieu desquels il vivait, recueillit une grande quantité d’inscriptions, de dessins, de marbres, de manuscrits, etc., et fut nommé, en 1701’, membre de l’Académie des inscriptions, puis professeur d’arabe au Collège de France (1709). Galland a laissé un nombre considérable d’écrits de numismatique, d’antiquités, d’histoire orientale, des traductions, etc. Mais son principal litre littéraire, ou du moins le travail qui a rendu son nom populaire, est sa traduction françaisé des Mille et une nuits, contes arabes (Paris, 1704-1717, 12 vol. in-12), ouvrage dont un nombre considérable d’éditions n’a pas épuisé le succès. Celte version est faible de style et d’une couleur un peu effacée ; mais la narration en est aisée, simple et naturelle. On regrette aussi que le traducteur ait omis de donner en français les nombreuses poésies dont sont parsemés les récits originaux. La meilleure édition est celle de Caussin de Perceval (1806), avec une suite inédite. Parmi les autres ouvrages qu’on doit à Galland, nous citerons : Paroles remarquables, bons mots et maximes des Orientaux (Paris, 1694) ; Lettres touchant l’histoire des quatre Gordiens, prouvée par les médailles (Caen, 1696) ; De l’origine et des progrès du café, trad. de l’arabe (1699) ; les Contes et fables indiennes de tiidpaï et de Lokman, traduits d’après une version turque (Paris, 1724, 2 vol.), etc. Enfin il a laissé, outre un nombre considérable de Mémoires, publiés dans le Journal de Trévoux, le Journal des savants, esMémoires de l’Académie des inscriptions, etc., une quinzaine d’ouvrages manuscrits. — Son neveu, Julien Galland, étudia également les langues orientales et remplit les fonctions de drogman dans le Levant. Il a publié : Recueil des rites et cérémonies du pèlerinage de la Mecque (Paris,

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1754) et Tableau de l’Empire otlpman (Paris, 1757).

GALLAND (André), prêtre de l’Oratoire, savant écrivain ecclésiastique, né en 1709 à Venise, de parents français, mort en 1779. Il s’est fait connaître par d’importantes publications, dont la principale est la Bibliotheca græco-latina veterum Patrum. (Venise, 1765-1781, 14 vol. in-fol.), collection renfermant 380 auteurs, et plus complète que la Bibliotheca maxima Patrum. Il a publié, en outre, De Vetustis canonum collectionibus (Venise, 1779, in-4o) et laissé plusieurs ouvrages manuscrits.

GALLANS (Jean des), alchimiste français, né au commencement du xvio siècle, mort en 1568. Jean des Gallans, sire de Pezerollez, avait l’esprit trop enclin au merveilleux pour suivre la carrière ordinaire des seigneurs français. À l’époque où il vivait, l’alchimie possédait au plus haut degré le privilège d’éveiller la curiosité et de séduire l’imagination. Elle exerça sur l’esprit de Jean des Gallans une fascination irrésistible. Lui aussi, après tant d’autres, il Se livra k la recherche de l’insaisissable pierre philosophale, et crut l’avoir trouvée ; il s’en vanta avec tant d’assurance que la nouvelle en vint aux oreilles du roi Charles IX. Ce prince fit donner au sire de Pezerollez cent vingt mille livres en échange de son procédé.

La Bibliothèque impériale de Paris possède d’ans sa riche collection de manuscrits la copie du traité que Charles IX et son frère le duc d’Anjou passèrent avec Jean des Gallans avant de lui faire commencer ses expériences de transmutation métallique. On peut voir dans cet acte combien étaient considérables les avantages accordés au seigneur alchimiste. On y lit, en effet, que si le sieur de Pezerollez réussit dans son opération, il lui sera compté une somme de cent mille écus d’or en espèces, et assuré une rente annuelle de 100,000 livres tournois. En attendant l’époque fixée comme terme de l’œuvre, une somme de 1,200 écus doit luiêtre délivrée chaque mois.

Le traité signé, Jean des Gallans fut installé dans un laboratoire, avec tous les appareils nécessaires k l’exécution de son entreprise. Le roi y vint souvent secrètement, et nul de ses contemporains ne fut tenu au courant de ces faits. Charles IX, en effet, au moment où il avait signé le traité, n’avait que seize ans, et bien qu’investi de l’autorité royale, il n’avait donné à son acte aucun caractère officiel, pour n’être pas obligé de prendre des témoins ou des confidents.

Connaissant ces détails, Jean des Gallans crut pouvoir facilement abuser de l’inexpérience et de la crédulité du jeune roi. Soit qu’il connût d’avance l’inutilité de ses recherches, soit qu’il s’aperçût plus tard que ses efforts restaient infructueux, il déserta son laboratoire, emportant les sommes considérables qu’il avait déjà reçues. Charles IX ; furieux de voir échapper l’occasion de faire de l’or, furieux aussi d’avoir été trompé, fit rechercher activement Jean des Gallans. Celui-ci, bientôt arrêté, fut condamné k mort et pendu en 1568.

GALLANT (port), havre de l’Amérique du Sud, détroit de Magellan, sur la côte S.-O. de la presqu’île de Brunswick, par 53" 41’ 42" de lat. S. et 740 2o’ 59" de long. O. C’est le meilleur port de tout le détroit ; il est parfaitement abrité, et, parla tranquillité de ses eaux, ressemble k un vaste étang. Le fond en est très-uni, et la profondeur convenable.

GALLAPAGOS. V. Galapagos.

GALLARATE, ville d’Italie, prov. et à 31 kilom. N.-O. de Milan ; 5,279 hab. Importante filature de coton ; commerce actif. Cette ville, fondée, dit-on, par une légion romaine nommée Gallerita, était autrefois très-florissante.

GALLARDON, bourg et commune de France (Eure-et-Loir), cant. de Maintenon, arrond. et à 19 kilom.de Chartres, au confluent de la Voise et de la Remarde ; 1,667 hab. Extraction de pierres meulières, fours à chaux, vannerie. Ce bourg, l’un des points les plus curieux du pays chartrain, possède les ruines d’un donjon élevé au xio siècle par Geffroi, vicomte de Châteaudun, et que Dunois, après en avoir chassé les Anglais, ht démanteler en 1442. Ces ruines, connues sous le nom A’Epaule de Gailardon, couronnent une éminence qui domine le cours de la Voise. L’église, construite par les religieux de l’abbaye de Bonneval, vers le commencement du xne siècle, offre dans son architecture un mélange des styles roman, gothique et de la Renaissance. Le choeur est un chef-d’œuvre de grâce et de légèreté. Dans la ville, — on voit une belle maison du xve siècle, en bois sculpté.

GALLARGUES (le GRAND-), bourg et commune de France (Gard), cant. de Vauvert, arrond. et à 21 kilom. S.-O. de Nîmes, sur une colline, près du Vidourle, dans une situation très-pittoresque ; 2,081 hab. Teinture de tournesol ; exportation considérable de draps destinés k envelopper le fromage de Hollande. De la forteresse, qui soutint des sièges nombreux au moyen âge, il ne subsiste plus qu’une tour et des pans de remparts. Le pont jeté sur le Vidourle, un peu au-dessous de Gallargues, est attribué aux Romains, et il marque, suivant quelques archéologues, le lieu où était la ville â’Ambrusium.

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GALLÀRS (Nicolas des), en latin Gattorln*, ’

seigneur de Saules, près de Paris, et pasteur de l’Église réformée. On ignore l’année et le lieu de sa naissance. Il était pasteur à Genève vers 1543, et.vint à Paris pour y exercer les fonctions du ministère évangélique ; mais la persécution l’en chassa promptement. Sous le règne d’Elisabeth, les protestants réfugiés en Angleterre ayant obtenu l’autorisation de se réunir et de tenir des assemblées demandèrent un pasteur à Genève. Calvin leur envoya des Gallars, qu’il estimait beaucoup et qui s’acquitta noblement de sa mission. Au colloque de Poissy, il joua un rôle important, qui lui attira l’estime et la reconnaissance de tous ses coreligionnaires. Appelé comme pasteur à Orléans, en 1564, il eut l’honneur de présider le cinquième synode national, qui se tint à Paris l’année suivante ; en 1570, il fut élu secrétaire du synode national de La Rochelle. Jeanne d’Albret, qui avait entendu parler de lui, le nomma son ministre et l’amena à Paris. C’est lui qui assista cette reine infortunée k son lit de mort. On croit qu’il mourut peu après la Saint-Barthélémy. Il a laissé divers ouvrages entièrement oubliés. Nous citerons : Defensio pro Farello et col-tegis ejus adversus Pétri Caroli theologastri calumnias (Genève, 1545, in-8o) ; traduction latine du Traité de la Cène, de Calvin (1548, in-8o) ; traduction latine de Y Inventaire des reliques, de Calvin (1548, in-S«) ; Notes sur le Nouveau Testament avec une préface (in-8°) ; Traité de la divinité de Jésus-Christ contre les ariens (Orléans, 1565) ; D. Irsnei opéra cxim annotationibus (Paris, 1570, in-fol.).

GALLAS, peuple de l’Afrique orientale. Les Gallas occupent au sud de l’Abyssinie, jusqu’au delà de l’équaieur, un pays beaucoup plus grand que la France, et dont aucun Européen n’a jusqu’à présent franchi les limites, si ce n’est au nord sur un ou deux points extrêmes qui confinent au pays des Abyssins. C’est k ces parties du nord que se rapporte une lettre de Mgr Massaya, vicaire apostolique des Gallas et Sidamas, que nous citons un peu plus bas. Ou sait quel rôle considérable les Gallas ont joué depuis trois siècles dans les affaires de l’empire abyssin, et Sous quelles effroyables couleurs les Portugais du xvie siècle, à l’époque de leurs bonnes relations avec le négous, nous ont représenté ces redoutables voisins, dont les fréquentes incursions dans les provinces occidentales de l’Abyssinicontaboutikl’occupation permanente d’une

partie de ces territoires. Les Gallas, malgré leurs habitudes errantes et leur barbarie dans les combats, ne sont pourtant pus ce que nous représentent les lettres des anciens missionnaires, une horde de sauvages d’aspect hi-deux et de mœurs féroces. C’est une belle race à peau claire et à cheveux lisses, qui n’a rien de commun avec les peuples nègres. Le pays absolument inexploré que leurs tribus remplissent et d’où leurs émigrations ont rayonné, de toute antiquité sans aucun doute, en diverses directions, est un foyer auquel se rattachent de nombreux et importants problèmes d’ethnologie africaine. Les renseignements suivants sont extraits des Annale* de la propagation de la foi (1S65).

« Ce qu’on appelle le pays des Gallas n’est autre chose que le prolongement méridional du plateau de l’Abyssinie, ou plutôt c’est la partie sud de la vaste et magnifique contrée connue des géographes sous le nom de plateau Ethiopien. L’ensemble de ce plateau (en Abyssinie et en dehors de l’Abyssinie) nourrit aujourd’hui une population qui peut s’élever à 12 millions de personnes. Je ne crois rien exagérer en disant que si les calculs de3 voyageurs européens qui ont porté à 3 millions le chiffre de la population en Abyssinie sont exacts, les Gallas et les Sidamas du sud doivent faire ensemble un total de 9 millions dames. Les diverses langues parlées pur ces peuples (les Abyssins, les Gallas et les Sidamas) n’ont presque pas de point de contact entre elles, si on les considère au point de vue de la ressemblance et de lu dérivation des mots. Néanmoins le système grammatical est le même pour toutes, et par ce côté elles se rattachent incontestablement k la grande famille des langues sémitiques. • Ajoutons que cette opinion concorde parfaitement avec les travaux philologiques publiés dans ces derniers temps par le docteur Barth sur les langues parlées dans l’Afrique centrale. « Au

fioint de vue moral et intellectuel, poursuit à lettre de Mgr Massaya, ces divers peuples se ressemblent assez. Lacorruption des mœurs abyssines est connue ; sous ce rapport, les Sidamas ou habitants du liafa laissent encore les Abyssins bien loin derrière eux. Les Gallas sont un peu moins corrompus que les deux, autres peuples.... Du reste, comme presque toutes les races agricoles, celles-ci sont douces, bienveillantes et hospitalières durant la paix, et se montrent braves jusqu’à la témérité pendant les guerres, hélas l si fréquentes qui désolent ces contrées. Joignez à ces qualités une grande adresse des inains en même temps qu’une intelligence qui se rapproche assez de l’intelligence européenne, mais qui a peut-être quelque chose de plus lin, et une grande facilité pour apprendre les langues, et vous aurez une idée assez exacte de l’intelligence et du cœur des habitants de la

haute Ethiopie.... On aurait tort de se figurer ces pays comme un seul royaume sous un seul chef, ou même comme une confédération