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estd’un brun fauve, recouverte d’un épiderme blanchâtre, d’une texture dure et ferme ; réduite un poudre, elle a une couleur jaune vif. Sa saveur est acre, araère et aromatique ; à dose élevée, elle détermine la purgation. Les médecins anglais et américains ont beaucoup vanté ses propriétés, et les ont préconisées contre les lièvres intermittentes, adynamiques, la dyssenterie, la fièvre jaune, le choléra, etc. Mais il est essentiel de ne l’administrer que lorsque la maladie a perdu son caractère inflammatoire ; sinon, on aggraverait le mal. L’angusture, présentée comme succédané du quinquina, a souvent échoué dans des cas très-simples. Aussi ce médicament a-t-il beaucoup perdu de sa vogue, surtout depuis que l’on s’est aperçu qu’elle est souvent mélangée et sophistiquée avec une écorce ferrugineuse, provenant d’une espèce ou d’un genre voisin, mais qui a causé parfois de graves accidents.

GAJ.IPOT s. m. (ga-li-po). Sorte de goudron, de mastic résineux, dont on.se sert pour enduire les parties extérieures, les mâts et les vergues des navires. Il Matière résineuse sèche, produite par le pin maritime : Le galipot se présente en masses solides plus ou moins volumineuses. (F. Foy.)

Galipot d’Amérique, Nom donné à la résine chibou.

— Encycl. Le galipot ou barras est une matière résineuse produite par les pins et surtout, en France, par le pin de Bordeaux (pinus mari tinta). Pour récolter la térébenthine, on fait aux pins des incisions qui fournissent cette substance pendant un certain temps, en plus ou moins grande abondance. On comprend que, chaque année, il arrive un moment où le produit de ces plaies devient trop peu abondant et que la récolte cesse ; les ouvertures, cependant, laissent encore suinter une petite quantité de sucs résineux, qui deviennent de plus en plus épais, l’huile volatile, qui leur donne de la fluidité, ne s’y trouvant plus en aussi grande quantité. Ces sucs s’écoulent depuis Ta plaie jusqu’au sol, se souillent de poussière et de débris divers et se dessèchent à l’air sur le tronc de l’arbre. L’hiver venu, on récolte cette résine et on la livre au commerce. C’est elle qui constitue le galipot. Elle est en croûtes presque opaques, solides, sèches, jaunâtres, d’une saveur amère et d’une odeur qui rappelle celle de la térébenthine, quoique moins prononcée que

celle-ci. En général, on compte que 7 hectares de pins en exploitation, après avoir donné U barriques de gemme molle, c’est-à-dire de térébenthines de qualités différentes, pesant 250 kilogrammes chacune environ, fournissent encore 6 barriques de galipot do même poids. On réserve plus particulièrement le nom de barras aux galipots tout a fait secs. Quant aux matières qui se trouvent, après la récolte, aux pieds des arbres où elles se sont accumulées pendant toute la saison, et qui sont formées par de la térébenthine et du galipot mélangés de terre et de débris végétaux, on les nomme dans les Landes crottas.

Le galipot, après la récolte, est fondu, lavé à l’eau chaude, mis à déposer et décanté. C’est dans l’état auquel l’amènent les opérations précédentes qu’il est mis en usage dans la marine, pour enduire certaines pièces de bois qu’il préserve de l’action des éléments atmosphériques. Il est employé aussi fréquemment pour remplacer la poix de Bourgogne dont il a assez bien l’apparence, mais dont il n’a pas les propriétés. On en fait usage pour confectionner des torches, des vernis, etc. Fondu avec son poids de lebérenthine, il constitue une matière très-usitée dans certaines industries et connue sous le nom de poix grasse. Cuit jusqu’à une certaine consistance, il forme la poix-résine.

On fait aussi quelquefois du galipot artificiel, ’ en évaporant une partie de l’essence que renferme la térébenthine : cette dernière s’épaissit alors et, après qu’on l’a coulée dans de l’eau froide, prend assez bien l’apparence du vrai galipot ; elle est employée aux mêmes usages.

GALIPOTÉ, ÉE (ga-fi-po-té) part, passé du V. Galipoter : Navire GaliPOté,

GALIPOTER v. a. ou tr. (ga-li-po-té —rad. galipot). Mar. Enduire de galipot.

GALIS s. m. (ga : li — rad. galer, vieux mot qui a signifié gratter). Véner. Endroit où le chevreuil a gratté la terre avec le pied.

GAUSSE s. m. (ga-li-se — du lat. galea, casque ; lissus, lisse). Entom. Genre d’insectes coléoptères téiramères, de la famille des longk’ornes, comprenant deux espèces qui habitent l’Amérique du Sud.

. GALISSONMÈIIE (Roland-Michel Barrin, marquis de La), marin français. V. La Ga-

LISSONNIÉRB.

GALISTAS, ville de Macédoine (Turquie), où l’on prépare une grande quantité de vins cuits, dont les mahométans les plus scrupuleux font usage, persuadés que, si le Prophète avait connu cette liqueur, il en aurait prescrit l’usage, le Créateur n’ayant pu donner une boisson aussi agréable pour les chrétiens seuls. Ces vins se consomment dans le pays.

GAL1STES, ville d’Espagne (Estramadure), prov. et à G7 kilom. N.-N.-O. de Caceres, sur la rive gauche du Jerte, qui y est traversé par un beau pont de pierre ; 1,555 hab. Coin GALI

merce d’huile, de farine, de blé et de bétail. Grande foire annuelle. Galistes est entourée d’un mur bien fortifié^ en bon état de conservation et où l’on pénètre par trois portes ; elle renferme un ancien palais en ruine et une belle église. On retrouve autour de —cette ville de nombreux débris de la grandeur romaine, des restes de monuments, des inscriptions et surtout des colonnes miliaires.

GAL1TSCH ou GALITZ, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 120 kilom. N.-E. de Kostroma, ch.-l. de cercle, sur le petit lac de son nom ; 6,000 hab. Fabrication de toiles ; commerce important de fourrures. Cette ville, défendue par deux anciennes forteresses, fut bâtie, en 1152, par le gra’nd-duc louri Dolgorouki. Après avoir été gouvernée pendant longtemps par des princes particuliers, elle releva ensuite de la principauté de Rostof. On croit qu’elle a donné sou nom à la célèbre famille de Galitzin.

GAL1TZ1N ou GALL1TZINE, ancienne famille princière russe, qui prétend descendre de Gedimin, prince de Lithuanie vers 1330. Les principaux membres de cette famille sont les suivants : Michel-Ivanovitch Boulgakof Galitzin, général des armées du czar Basile IV. Il fut battu par les Polonais à la grande bataille d’Orsza, le 8 septembre 1514, et resta leur prisonnier pendant trente-huit ans. Sou nom de Boulgakof fut changé en celui de Galitzin, à cause d’un gantelet de cuir (galitza) qu’il portait toujours à la main droite. — Vassilii-Yassiliievitch Galitzin, mort en 1619, se rangea, en 1605, avec son frère Ivan, dans le parti du faux Démétrius, prit part au massacre de la famille du czar Godounow et fut nommé grand chambellan du nouvel empereur. Cependant il entr’a bientôt après dans la conjuration qui amena la chute dé Démétrius (1606), et fut tout aussi peu fidèle à ia cause de Vassilii Chouiski, qui succéda à ce dernier. Lorsque Chouiski eut été renversé du trône, Galitzin fît partie de la députation qui alla offrir la couronne à Vladislas, fils du roi de Pologne Sigismond. II mourut au bout de neuf ans d’emprisonnement, victime des intrigues de ses ennemis.

— Andréi Galitzin, mort en 1611, se signala par son courage à la bataille deWosma(1607), a celle de Chodynka (1609), se rangea parmi les partisans de Chouiski, pour lequel il combattit à Kuschin (1610), et fut du nombre des boyards qui gouvernèrent la Russie pendant l’interrègne. Andréi périt dans une émeute.

— Witsilii ou Basile Galitzin, surnommé le Grand, né en 1633, mort en 1713, devint chancelier de l’empire sous le czar Fédor, opéra une grande réforme dans l’armée en y détruisant la hiérarchie nobiliaire, fut tout-puissant pendant la régence de la princesse Sophie, réprima la révolte des strélitz et les incursions des Tartares, envoya des ambassadeurs dans toutes les cours d Europe pour les entraîner dans une ligue contre les Turcs, conclut une paix perpétuelle avec la Pologne, mais, à l’avènement de Pierre Ier, partagea la disgrâce de la régente et se vit exiler en Sibérie (1689), puis à Arkhangel. Homme éclairé et l’un des politiques les plus habiles de son temps, il avait préparé les voies au nouveau règne, qui devait être si fécond en choses merveilleuses ; mais, accusé d’avoir voulu ravir la couronne à Pierre pour perpétuer son pouvoir sous la princesse Sophie, il n’obtint jamais son pardon, et ne revint de l’exil que pour finir ses jours dans un couvent de Moscou. — Boris-Alexeievitch Galitzin, cousin du précédent, né en 1C41, mort en 1710, fut précepteur de Pierre le Grand, qui le nomma l’un des régents de l’empire pendant son voyage à l’étranger, et lui donna le gouvernement de Kazan et d’Astrakan. Boris s’adonna à la culture des lettres et fut un zélé propagateur de la religion russe. — Dmitri Galitzin, mort en 1738, fut ambassadeur à Constantinople, puis directeur des finances de l’empire. Il devint un des chefs du parti qui, à la mort de Pierre II, essaya de limiter 1 autocratie des czars, en imposant à Anne Ivanovna, duchesse de Courlande, des conditions restrictives de la souveraineté. Mais à peine Anne eut-elle placé la couronne sur sa tête qu’elle mit à néant ses promesses et envoya en exil les Galitzin et les Dolgorouki. Dmitri termina ses jours en prison. — Michel Kr, prince Galitzin, feld-maréchal, frère du précédent, né en 1675, mort en 1730, fut élevé à la cour avec Pierre Ier, fit preuve d’une grande bravoure sur les champs de bataille, et s’immortalisa par la prise de Sehlusseîbourg, forteresse à laquelle il donna l’assaut malgré un contre-ordre du czar, en s’écriant : « Maintenant ma vie est à Dieu ! » Il battit les Suédois à Dobry (1708) et à Lessno (1709), leur enleva la Finlande (1714), et remporta sur eux, en 1720, la première victoire navale dont puisse s’enorgueillir ia marine russe. L’année suivante, il fut chargé de conclure la paix à Nystadt. Il reçut de Catherine Ier le grade de feld-maréchal, puis la présidence du conseil de la guerre. — Michel Galitzin, frère du précédent, né en 1685, mort en 1764, devint chef d’escadre sous Pierre le Grand, dans l’intimité duquel il vécut, puis fut successivement nommé sénateur, conseiller privé, président du collège de justice, commissaire général des guerres pour la flotte, gouverneur d’Astrakhan, ambassadeur en Perse. En 1753, pendant une absence de l’impératrice Elisabeth, Michel prit le comman GALI

dément général de Saint-Pétersbourg et reçut, trois ans après, le titre de grand amiral.-Alexandre Galitzin, feld-maréchal, troisième fils de Michel et neveu du précédent, né en 1718, mort en 17S3, fit ses premières armes sous le prince Eugène en 1733, se distingua dans la guerre de Sept ans, reçut, à l’avénement de Catherine II, le commandement de l’armée envoyée contre les Turcs, leur prit Choczim (1770), mais montra peu d’énergie dans la suite de cette guerre, et fut rappelé par la czarine, qui lui donna le bâton de maréchal et le commandement de Saint-Pétersbourg pour le consoler de cette disgrâce.-Dmitri Galitzin, diplomate, né en 1721, mort en 1793, fut conseiller privé intime et ambassadeur à Vienne de 1762 à 1792. Il légua en mourant une somme de 850,000 roubles pour fonder à Moscou un hôpital, qui est un des plus curieux monuments de cette ville.-Dmitri III, prince Galitzin, diplomate, savant et littérateur russe, né en 1738, mort en 1803, fut nommé, en 1763, ambassadeur à Paris, s’y lia particulièrement avec les philosophes, et y entretint une correspondance amicale avec Voltaire, qui loua beaucoup ses qualités et son esprit de tolérance. Ayant passé, en 1773, à l’ambassade de La Haye, il publia dans cette ville une édition des Œuvres d’Helvêtius, auxquelles il ajouta le traité De l’homme, ouvrage posthume dont U avait acquis le manuscrit. On lui doit en outre : Description de la Tauride (1788, in-8°) ; Description des minéraux (1792, in-S<>) ; l’Esprit des économistes (1796, S vol. in-8<>). — Amélie de Schmettau, princesse Galitzin, femme du précédent, née a Berlin en 1748, morte en 1806, était fille d’un général prussien. Elle passa sa jeunesse à la cour de la princesse Ferdinand de Prusse, connut à Aix-la-Chapelle le prince Dmitri Galitzin, qu’elle épousa ; mais elle vécut peu de temps avec lui et passa la plus grande partie de sa vie à Munster, en Westphalie. Cette princesse s’est rendue célèbre par son goût pour les controverses philosophiques et religieuses, par la protection qu’elle accorda aux lettres et aux arts. Elle avait pour amis des savants qu’elle réunissait autour d’elle et au nombre desquels nous citerons Hamann, Hemsterhuys, etc. Elle prit une part active à la conversion du comte de Stolberg et de sa famille au catholicisme et, dans 1 ardeur de sa foi, elle poussa son fils Dmitri, né en 1770, à se rendre comme missionnaire aux États-Unis, où il mourut en 1840, après avoir fondé en Pensylvanie un village qui est devenu une ville importante sous le nom de LorettO.-Serge Galitzin, général, mort en 1810, se signala par son courage à la prise d’Oczakow, puis dans la guerre contre la Pologne (1794), fut nommé général en chef en 1796 et reçut, en 1809, le commandement d’un corps darmée chargé d’opérer de concert avec la France contre l’Autriche. — Dmitri Galitzin, né en 1771, mort à Paris en 1844, prit part aux guerres qui eurent lieu entre la Russie et la France, de 1812 à 1814, devint général de cavalerie et fut nommé, en 1820, gouverneur général de Moscou. Dmitri contribua à embellir cette ville, fit percer les boulevards du Kremlin et de la Tverskaïa et montra le plus grand dévouement lors de l’invasion du choléra.

— Emmanuel, prince Galitzin, littérateur russe, le plus jeune des fils du général Mikhaïl Galitzin, né à Paris en 1804, mort en 1853. Il servit dans l’armée russe pendant la campagne de 1828 contre les Turcs, et revint en France, sa patrie d’adoption. U s’est fait un nom dans les sciences, les lettres et les beaux-arts. On a de lui : la Finlande en 1848 (Paris, 1S52, 2 vol. in-8°) ; une traduction française des Contes d’Ivan Nikitienko (1843-1848, in-is), de la Délation du voyage de Wrangel en Sibérie et de plusieurs autres ouvrages russes, dont il a enrichi notre littérature.— Mentionnons encore, parmi les membres de cette famille : Andrè-Michailovitch Galitzin, mort à Paris en 1863, général d’infanterie et gouverneur général de Vitebsk, Mohilev et Smolensk.- — Augustin Galitzin, qui s’est converti à la religion catholique et qui vit, depuis lors, "en France, où il a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire de la Russie.

— Michel-Alexandrovitch Galitzin, ambassadeur de Russie près la cour de Madrid, mort à Montpellier en 1860. C’était un bibliophile distingué, et il a laissé une riche bibliothèque dont le catalogue a paru à Moscou en 1864.

GALITZIN (George, prince), compositeur russe, de la famille des précédents, né à Saint-Pétersbourg en 1823. Après avoir fait partie du corps impérial des pages, il se rendit en Allemagne pour y compléter son instruction. En 1854, il prit part à la guerre de Crimée en qualité de simple capitaine, puis devint chambellan de l’empereur et grand maréchal de la noblesse du gouvernement de Tambow. Son père, le prince Nicolas, était un virtuose distingué k qui Beethoven dédia ses derniers ouvrages. Le prince George hérita des goûts paternels et se livra de bonne heure à sa passion pour la musique. « Il établit dans sa maison, dit M. Vnpereau, un quatuor permanent d’instruments à cordes et une chapelle au perfectionnement de laquelle il a travaillé plus de dix-sept ans, et d’où sont sortis les meilleurs choristes de l’Europe. » Ses idées démocratiques lui ayant attiré un ordre d’exil suivi de la confiscation de ses biens, il parcourut l’Allemagne, l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande, la France, en donnant pour

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vivre des concerts dans lesquels il s’attacha à faire connaître la musique russe, notamment ses propres compositions et celles de son compatriote Glinka. Pendant assez longtemps, il dirigea en Angleterre les concerts connus sous le nom de Princess’ Galitzin concerts, et se fit entendre avec beaucoup de succès dans un concert donné à Paris, dans la salle Hertz, au bénéfice des incendiés de Saint-Pétersbourg en 1862. Vers cette époque il rentra en grâce auprès de l’empereur de Russie, qui rapporta son ordre d’exil. On lui doit un assez grand nombre de compositions qui ne sont pas dépourvues d’originalité. Elles consistent en romances ou ballades, en solos, duos, trios, chœurs, en morceaux de danse, en deux messes, l’une en fa, l’autre en ut. il a écrit un opéra, la Vie pour le czar, destiné à être représenté à l’Académie impériale de Paris, et il en a commencé un autre, resté inachevé, qui devait avoir pour titre VEmancipation des serfs. Enfin le prince Galitzin est auteur de deux méthodes de chant, dont l’une est accompagnée d’exercices pour chœurs à quatre voix.

GALIUM s. m. (ga-li-omm — mot lat. formé du gr. gala, lait). Bot. Nom scientifique du genre caille-lait ou gaillet.

GALKOT, ville de l’Indoustan, dans le Népaul, sur une hauteur formée par le versant méridional de l’Himalaya, à 108 kilom. O.-N.-O. de Gorkha ; 2,500 hab.

GALL s. m. {gai — du lat. gallus, coq). Ichthyol. Autre orthographe du mot oal.

GALL ou GAL (saint), apôtre de la Suisse, né en Irlande en 551, mort en 646. Il fut disciple de saint Colomban, qu’il suivit en France en 585. Par la suite, il passa en Suisse, y fit de nombreuses conversions, et construisit près de Bregentz, non loin du lac de Constance, des cellules qui furent les humbles commencements de la célèbre abbaye de Saint-Gall. L’apôtre irlandais continua à convertir les idolâtres, forma de nombreux élèves, et refusa le siège épiscopal de Constance, que les habitants de cette ville vinrent lui offrir. On a de ce saint, honoré par l’Église le 16 octobre, un très-curieux discours ou sermon, désigné souvent sous le titre de : Abrégé de la doctrine chrétienne, ou Discours sur la manière de gouverner l’Église. On le trouve dans les Lediones «H/içu«B (1601-1608) de Henri Canisius, qui l’a, le premier, mis eu lumière, et dans plusieurs autres recueils.

Gull (ordre dk Saint-). V. Ours (ordre de 1’).

GALL (SAINT-), ville de Suisse, ch.-l. du cant. de son nom, à 85 kilom. E.-N.-E. de Zurich, sur la Steinach ; par 47° 25’ 27" de lat. N. et 7» 2’ 31" de long. E. ; 14,532 hab. Siège du gouvernement cantonal ; écoles catholiques et protestantes ; bibliothèque ; société littéraire ; évêché érigé en 1846- Saint-Gall possède des filatures de coton, des fabriques d’indiennes, de toiles, de mousselines ; des teintureries, des blanchisseries et des mégisseries. La ville, située à 273 mètres au-dessus du lac de Constance et à 671 mètres au-dessus du niveau de la mer, est percée de rues larges et bordées de jolies maisons et de charmants jardins. Vingt aqueducs et de nombreuses fontaines-publiques y entretiennent la fraîcheur et la propreté. Saint-Gall était autrefois fortifié ; mais ses murailles ont disparu en grande partie. On y remarque quelques édifices intéressants. L’église catholique, fondée en 1314, reconstruite en entier en 1756, et dominée par deux tours de 66 mètres, est ornée de belles fresques de Moretto, de Waiinenmacber et de Wenziuger, d’un beau tableau d’autel, de belles sculptures en bois, et renferme un orgue de 60 registres et de 3,47C tuyaux, œuvre de Franz Frosch. L’église Saint-Laurent, fondée vers le milieu du Xii° siècle, restaurée de 1850 à 1858, renferme de beaux vitraux. L’église Saint-Mangen date du îxa siècle. Nous citerons encore : l’hôtel de ville ; la Pfalz, ancien cloître, résidence du gouverneur cantonal ; l’arsenal ; la belle maison des orphelins ; le nouveau théâtre, inauguré en 1855 ; le nouvel hôpital ; l’hôpital des Étrangers ; la nouvelle maison pénitentiaire ; le Casino ; la Banque, et la bibliothèque, installée dans l’ancienne abbaye des bénédictins. «Elle possède, dit M. Ad. Jeanne, 21,000 volumes et plus de 1,000 manuscrits, ainsi qu’une partie de la collection de l’historien Tschudi, le Niebelungenlied, la Chronique de Frund, etc. » Parmi les manuscrits, on remarque un Virgile du ivo siècle, écrit avec de beaux et grands caractères romains ; les Dois romaines ; esJiaangiles, par un moine qui a sculpté deux planches d’ivoire, etc. La bibliothèque possède aussi un tableau de Holbein et un cabinet de 2,500 médailles. C’est dans cette bibliothèque que Pogge découvrit le Quintilien et une grande partie de la correspondance de Çicéron. La bibliothèque de la Bourgeoisie contient 27,000 volumes et quelques manuscrits. La bibliothèque de la Société littéraire possède une collection de livres et de manuscrits relatifs à l’histoire de la Suisse. Les environs de Saint-Gall offrent de belles promenades. La plus intéressante est celle du Freudenberg, montagne de SS» met. d’élévation, de la cime de laquelle on découvre une vue magnifique sur le lac de Constance, les cantons de Saint-Gall et de Turgovie, et les montagnes de Saint-Gall et d’Appenzell.