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encore sur les éloges ; mais qu’on nous donne, en guise de drame, ce poëme didactique, non, an Térité, cela ne saurait se souffrir. » Telle est, en effet, l’impression que laisse Galilée. Tous ses personnages semblent de pures abstractions ; le héros lui-même n’est pas de

chair et d’os ; il est taillé dans un bloc de marbre. < C’est, d’après M. Sarcey, un alexandrin qui vit, qui marche et qui parle. » Que n’est-il simplement un homme ?

Avec de pareils défauts, qu’est-ce qui explique donc le succès de Galilée ? Un mot de Vivian sur Rome :

Oui ! venez voir comment elle traite un g rand homme I Par devant l’avenir voyei-Ia se charger D’un blâme dont mille ans ne pourront la purger i

C’est qu’en effet, quand une autorité hostile aux liores investigations de la pensée prétend élever l’orgueil de ses dogmes au-dessus des certitudes de l’intelligence, on lui jette, comme réponse, le nom de Galilée, ce coup dont.son infaillibilité ne s’est jamais relevée. Et comme cette autorité opposait en ce moment a la science, au droit et à la raison, telle sentence partie de Rome, le drame de Ponsard arrivait bien a propos pour rappeler l’instructive histoire de Galilée. « À qui la faute, demande M. Chaîlemel-Lacour, si les prétentions d’un autre âge, les colères intempestives, le procès malencontreux, fait à la raison, à l’examen, à la science, à tout ce qui est l’honneur et l’avenir de la société moderne font trouver bon aujourd’hui qu’on rappelle à une autorité irritante la première humiliation qu’elle a subie dans la personne de Galilée ? » Le drame de Ponsard, et c’est là le motif des acclamations qui l’ont salué, arrivait a point pour protester contre toute oppression et toute superstition. C’était une pierre apportée à l’édifice du progrès.

Gaiiiûe (portraits de). Un des plus beaux portraits de Galilée est celui qu’a peint Just Sustermans, et qui se voit dans la galerie des Offices, à Florence. Le grand homme est vu presque de face, la tète nue, les regards tournés vers le ciel ; il a la barbe et les moustaches blanches, et est vêtu de noir. Ce portrait a été souvent gravé, notamment par G. Cipriani. Le palais Pitti possède un autre portrait de Galilée, avant beaucoup de rapports avec le précédent, mais bien inférieur quant à l’exécution : ici-le savant tient à la main une lunette.

Au Louvre, on voit un portrait de Galilée, attribué à Francesco Bosehi. Comme dans le tableau de Sustermans, l’illustre savant a la tète nue, la chevelure, la barbe et les moustaches blanches ; il est vu de trois quarts, et porte un vêtement noir et un grand col blanc rabattu. Le inusée de Besançon possède un portrait attribué à Velazquez, et représentant Galilée la main appuyée sur un globe.

Robert Gaillard a gravé, d’après G. Dov, comme étant un portrait de Galilée, une figure de vieillard habillé h l’orientale et occupé à lire. D’autres portraits de Galilée ont été gravés par F. Villamena, P. Bettelini (d’après Passigno), Cl. Audran, J. Mulder, G.-P. Benoist, etc.

Gnliléo étudiant le mouvement de la terre,

tableau de Delaroche. Ce.petit tableau, qui a été peint eu 1831, et fut exposé au Salon de la même année, est peut-être le chef-d’œuvre de Delaroche. Il excita des applaudissements universels. Il représente Galilée entouré de livres et d’instruments astronomiques, étudiant dans son cabinet, un compas à la main, le mouvement de la terre, le dos tourné contre une fenêtre dont les rideaux rouges laissent passer un rayon de soleil ; ce charmant tableau de genre fut également trouvé d’un effet délicieux de dessin et de couleur. L’ensemble-ravissant, harmonieux, étonnamment

soigné, laissait voir néanmoins une patiente finesse dans les moindres détails. La manière de Deiaroche était tout à coup changée, et rappelait celle des vieux maîtres flamands. La presse et le public furent unanimes à trouver cela presque beau, bien que cela fût trop ioli. Pour faire contraste, aussi par une fatuité charmante de peintre qui veut faire voir ses différentes aptitudes, à la même exposition, Delaroche, a côté de Galilée, peint a la manière flamande, avait mis une Sainte Amélie priant avec deux de ses compagnes aux pieds d’un autel, ouvrage d’un autre style et d’une expression également délicieuse, où il s’était appliqué à reproduire la manière un peu coquette des premiers peintres italiens de la Renaissance. Galilée a une hauteur, cadre et toile, de om, i7sur om,14 de largeur. Nous avons inutilement recherché en quelle

falerie ce charmant petit tableau pourrait tre aujourd’hui, li n’a jamais été gravé. Galilée devant le saSut office, tableau de Robert-Fleury. Le moment choisi par le

fieintre est celui où le grand homme se reève après avoir abjuré sa découverte, les mains sur l’Évangile ; le remords d’avoir trahi la vérité le saisit ; les yeux fixés vers la terre, il s’écrie en la frappant du pied : « Cependant elle se meut 1 » (È pur si mtiove !) Auprès du vieillard illustre, à gauche, un homme d’armes, un bourreau en cuirasse, semble prêt à étendre sa main de fer au moindre signe de la sainte inquisition. A droite, devant un autel chargé de chandeliers d’or, se tient le cardinal qui préside à l’abjuration ; il garde une attitude froide, impassible, tandis qu’un jeune prêtre, son acolyte, lève les yeux au ciel comme scandalisé par le blasphème du philosophe. Au fond de la salle, les juges et les hauts dignitaires de l’Église témoignent, par l’expression de leurs physionomies et par leurs attitudes, les sentiments de surprise, d’indignation, de colère dont ils sont animés.

Ce tableau, qui a été exposé pour la première fois au Salon de 1847, a obtenu un grand succès, dû principalement au sujet qu’il représente. La composition est bien ordonnée, l’exécution a une grande solidité ; mais la couleur manque de variété, de légèreté et de transparence. Dans un autre tableau, Robert-Fleury a représenté Galilée assis, la nuit, au sommet de la tour de Pise, se livrant à des observations astronomiques. Cette peinture, bien inférieure du reste à la précédente, a figuré à la vente de la collection Michel de Trétaigne (1872).

Un tableau de J.-A. Laurent, qui a été exposé au Salon de 1822 et a figuré ensuite au musée du Luxembourg, représente Galilée en prison. Le philosophe vient do tracer sur le pilier de son cachot un dessin de son système astronomique, et, plus convaincu que jamais de la vérité, il semble répéter ce fameux mot : E pur si muove ! Cette composition a obtenu du succès lorsqu’elle parut ; mais l’exécution en est médiocre ; elle a été gravée au burin par Bien, par Chollet, et, au trait, par Réveil, dans la Galerie des Arts (VIII, pi. 126). Le même sujet a été traité par Joseph Beaume (Salon de 1353), et par Devêria dans une petite composition que Burdet a gravée pour les Messéniennes de C. Delavigne (édition deLadvocat, 1824).

M. Henri de Triqueti a peint le Jugement de Galilée (Salon de 1833) ; Maréchal, de Metz, Galilée à Vellelri, suivant, par une étroite fenêtre, le mouvement des astres (pastel, exposé en 1855) ; L. Detouche, Galilée présentant au doge Donalo le télescope qu’il vient d’inventer (Salon de 1859), etc.

GALILÉE ou GALILBI (Vincent), mathématicien italien, mort en 1649, fils naturel du célèbre astronome. À la culture des lettres et de la poésie, il joignit celle des sciences, aida son père dans plusieurs de ses expériences et s’occupa particulièrement de l’application du pendule aux horloges. On n’a de lui qu’un ouvrage inédit ; c’est une traduction en vers des Prophéties de Merlin.

GALILÉEN, ENNE adj. (ga-li-lé-ain, è-ne), Géogr. Qui appartient a la Galilée ou à ses habitants : La langue galiléenne. Saint Pierre, le Prince des Apôtres, était un pécheur

GAULBEN.

— Substantiv. Habitant de la Galilée : Les Galiléens. Il Jésus-Christ, parce que ses parents étaient de la Galilée : Les disciples du Galilékn, ii Membre d’une secte juive qui se forma dans les premières années du i°r siècle, il Nom que l’on donnait aux premiers chrétiens.

— Encycl. Hist. relig. On donne le nom de galiléens à une secte 3e Juifs qui eut pour chef Judas de Galiiée. Ce fut un prétexte politique qui donna naissance à cette secte. Judas de Galilée soutint que c’était une honte pour les fils d’Israël de payer tribut à un prince étranger ; lorsque 1 empereur Auguste ordonna de faire le dénombrement de tous les sujets de l’empire afin de leur imposer un cens, les galiléens se soulevèrent. Il n’y a, disaient-ils, qu’un seul maître, qu’un seul seigneur ; à celui-là seul nous devons un tribut d’hommages ; tous ceux qui se disent seigneurs sont des imposteurs ; ils ne se souvenaient plus qu’au départ pour la captivité, Jérémie leur avait recommandé de prier pour les rois de Babylone. Quant au reste, les dogmes des galiléens étaient semblables à ceux des pharisiens.

« Comme Jésus-Christ et ses apôtres étaient de Galilée, dit le savant abbé Bergier, on les soupçonna d’être de la secte des galiléens. Les pharisiens tendirent un piège au Sauveur en lui demandant s’il était permis de payer un tribut à César, afin d’avoir une occasion.de l’accuser. Il les rendit confus en leur répondant qu’il fallait rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Il avait d’avance confirmé sa réponse par son exemple, en faisant payer le cens pour lui et pour saint Pierre. •

Nous retrouvons plus tard ce nom de galiléen dans les œuvres de l’empereur Julien. Il le donnait sans exception à tous les chrétiens, pour faire retomber sur eux le mépris qu’avait soulevé la secte juive dont nous venons de parler.

GALIMAFRÉ ou GALIMAFRÉE, pitre fameux du boulevard du Temple pendant les dernières années de l’Empire et les premières de la Restauration, et dont le souvenir est inséparable de celui de Bobèche. Son vrai nom était Guérin. Natif d’Orléans, il était apprenti menuisier dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris, lorsqu’il se lia d’amitié avec un enfant de son âge, fils d’un tapissier du même faubourg. En 1809, son ami et lui s’engagèrent dans la troupe de Dromale, qui exploitait alors Versailles, et qui vint presque aussitôt occuper le théâtre des Pyymées, sur le boulevard du Temple. Ce fut à la porte de ce théâtre que nos deux jeunes gens débutèrent sous ’deux noms de guerre qu’ils devaient rendre célèbres et que l’avenir recueillera à la suite de ceux de Bruscambille, de

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Guillot Gorju et de Tabarin. Guerin, grand, un peu maigre, ayant toujours l’air de sortir d’un long jeune, s’appela Galimafré (ou Galimafrée, car les chroniqueurs et les biographes ne s’entendent point sur l’orthographe à adopter pour cet illustre pseudonyme) ; l’autre, beau garçon, blond, de moyenne taille, propre, soigné, net et droit comme un fût de candélabre, s’appela Bobèche. Les deux noms étaient heureusement choisis : Galimafrée est un substantif féminin qui rappelle l’idée de mangeaille ; or, il n’est pas de paillasse au monde qui ne soit goulu, porté sur son ventre ; il désigne une espèce de fricassée composée de restes de viandes, ce que nos fins gastronomes de la rue Mouffetard pourraient appeler un arlequin ; or, le calembour dont use immodérément tout.pitre amoureux de son art n’est autre chose qu’une fricassée de l’esprit ; les ahurissants coq-àl’àne qui, à grand renfort de soufflets et de coups de pied au derrière, rebondissent à la grâce de Dieu sur les tréteaux et font éclater le rire de l’auditoire, ne sont pas sans analogie avec ces préparations culinaires où les mets les plus étrangers les uns aux autres mitonnent au hasard de la fourchette dans des sauces invraisemblables. Voilà pour Galimafrée. Le mot bobèche, qui ne voulait pas encore dire niais, imbécile, s’employait déjà pour désigner ce petit objet dont tout le monde se sert et que tout le monde connaît, par corruption de bavesche, qui s’est dit autrefois dans le même sens, —c’est Le Duchat qui parle — « peut-être a cause de la bave de la chandelle qui tombe-dessus, » comme laiaue des lampions tombe sur le chapeau à cornes du paillasse. Les parades de Bobèche et de Galimafré attirèrent pendant longtemps sur le boulevard du Temple une foule immense. On vint de tous les coins de Paris les entendre, et l’attention publique se partagea plus d’une fois entre leurs boujjonneries amusantes, quelquefois spirituelles, et les bulletins de la grande armée. LesTittèrateurs les plus distingués allaient les écouter. Charles Nodier raffolait de leurs saillies ; M. de Montyon battait des mains et riait de bon cœur à leurs calembredaines ; l’acteur Monvel ne dédaigna pas de les. féliciter, en leur donnant des conseils. Le plus applaudi des deux était Bobèche, qui, sous une niaiserie apparente, ’ cachait un certain esprit d’à-çropos. Galimafré, servi à souhait par une figure longue et un rire bête, avait pour spécialité, non-seulement la niaiserie qui est inhérente à l’emploi, mais la balourdise. Si la belle corapatnie recherchait Bobèche, la foule se plaisait avantage aux cocasseries sans queue ni tête, aux jeux de mots biscornus, au langage trivial de Galimafré. Bruyant comme un rhinocéros en goguette, riant, patoisant, gesticulant, aimant le mot gras et le geste à deux fins, il offrait la vivante antithèse de son collègue Bobèche. Les deux célèbres pitres trônèrent ensemble à la porte de l’ancien théâtre des Délassements-Comiques, voisin du Cirque ou.théâtre National, et qui, au milieu de ses innombrables péripéties, avait souvent changé d’étiquette. Il leur arrivait d’aller en représentation devant diverses salles du boulevard qui engageaient l’un ou l’autre, le plus souvent tous les deux, pour leurs parades. L’Académie des singes savants les posséda pendant un certain temps, vers l’année 1816, et leur adjoignit Gringalet, une autre célébrité de la parade. Parfois sépa’ rés, Bobèche el Galimafré reparaissaient bientôt sur les mêmes tréteaux et dans le même ouvrage. Un jour, hélas I Galimafré dit adieu à la gloire, jeta la veste rouge, les culottes jaunes et le chapeau gris aux orties, et se fit garçon machiniste au théâtre de l’Opéra-Comique. Quelle chute ! Bobèche ne tarda pas de son côté à dire adieu à. ce boulevard du Temple témoin de tant de succès. Astres déchus, soleils éteints, les deux camarades, derniers représentants d’un art aujourd’hui à peu près perdu, allèrent, l’un à droite, l’autre à gauche, vivre obscurs et misérables. Sic transit gloria mundi. Galimafré entra ensuite à l’Opéra, il y a été trente ans brigadier du dessous. Il s’est retiré à Montmartre avec une petite retraite. En juillet 1837, le théâtre du Palais-Royal joua une parade fort drôle de MM. Cogniard frères, en trois tableaux, intitulée Bobèche et Galimafré. Ce n’était pas la première fois que les deux farceurs étaient mis en scène ; déjà ils avaient été célébrés dans des scènes comiques qu’ils jouaient la plupart du temps eux-mêmes. Dès 1814, on trouve Galimafré en belle humeur, vaudev ille rustique de J. Guignon. Vers 1835 parut le Nouveau théâtre des Boulevards, collection choisie de canevas, scènes et parades nouvelles, joués en plein vent par les sieurs Bobèche, Galimafré, Gringalet, Faribole et autres célèbres farceurs de la capitale, dédié aux amateurs, par C.-O. D. L’ouvrage est sans date ; il contient quatre parties, souvent réunies en un volume. Une farce de ce recueil a pour titre : Gringalet homme de lettres et Galimafré homme d’esprit. On y voit Gringalet exposer le plan d’un mirifique ouvrage, ni en prose, ni en vers, qu’il vient de composer, et Galimafré poser une série de questions saugrenues et de problèmes burlesques, qu’il résout ensuite de la façon la plus triomphante, comme faisaient jadis les aimables fantaisistes du Pont-Neuf, du pont au Change et de la place Dauphme, le baron de Grattelard, Tabarin, Bruscam GALÏ

biHe et autres. Nous avons cité à l’article Bobêchss quelques ouvrages où le nom de ce dernier est en première ligne, mais où le plus souvent Galimafré intervient pour donner la réplique. M. V. Fournel, dans son livre : les Spectacles populaires et les artistes des rues (Paris, 1863, in-18) ;Brazier, dans sa Chronique des petits théâtres ; Faucheur, dans son Histoire du boulevard du Temple ; M. Jules Janin et plusieurs autres écrivains ont exalté lo pitre fameux dont il vient d’être question.

GALIMAFRÉE s. f. (ga-li-ma-fré). Art culin. Ragoût composé avec des restes de gigot ou de diverses viandes : Faire une ga- LttiAFRÉK. Il Mets mal préparé : Je ne saurais manger de cette affreuse galimafrke.

GALIMABD (Nicolas-Auguste), peintre français contemporain, né à Paris le 25 mars 1813. Il eut pour maître M. Hesse et passa quelque temps dans l’atelier de M. Ingres. Ses débuts, au Salon de 1835, furent une Châtelaine au xvte siècle, et un tableau relitieux : les Saintes femmes au tombeau. Douéune certaine facilité, il exposa dans les Salons suivants : la Liberté s appuyant sur le Christ, Nausicaa et ses compagnes, YAnge aux parfums, VOde (1846) ; cette toile, une de ses meilleures, a été acquise pour le musée du Luxembourg ; le Moineau de Lesbie, Junon jalouse, la Nuit de Noël, les Evangélistes (IS50).

À l’exposition de 1855, le nom de M. Galimard fit un certain bruit, grâce à une Léda que le jury d’examen refusa pour cause d’indécence ; le motif de ce refus n’était pas dans l’attitude du personnage lui-même, que les peintres ne se sont jamais astreints à faire tien pudique, mais dans un simple accessoire, un gland de chêne disposé d une façon particulière entre les doigts de Léda. En 1857, Napoléon 111 acquit pour son cabinet particulier cette toile quelque peu pornographique. M. Galimard obtint néanmoins, en 1855, une 3e médaille pour le reste de son exposition. Outre les œuvres ci-dessus, il a fait d’assez nombreuses peintures d’église :1a Vierge en prière, à Pithiviers ; la Vierge des douleurs, dans l’église de Jonzac  ; Jésus-Christ donnant sa bénédiction, dans la cathédrale de Périgueux ; la Trinité, à l’hôpital de Metz ; un Saint Landry, pour la ville de Tours, et des cartons pour vitraux, qui sont fort estimés et pour lesquels il a obtenu, à l’exposition de Londres, une mention particulière. Les principaux de ces cartons pour vitraux sont la Heine des anges, qu’il exposa en 1836, et ceux à l’aide desquels ont été faites les verrières de Saint-Germain-l’Auxerrois, de Saint-Laurent, de Sainte-Clotilde, d’une des chapelles do Saint-Philippe-du-Roule, du chœur de l’église de la Celle-Saint-Cloud, de la chapelle russe, etc.

M. Gftlimard tient, en outre, un rang honorable comme écrivain ; il a mis au jour quelques ouvrages estimés, entre autres Art des vitraux, étude pour laquelle il avait des connaissances toutes spéciales. Il a signé de divers pseudonymes des comptes rendus de Salons dans la Patrie, l’Artiste et la Bévue des beaux-arts.

GALIMART S. m- (ga-H-mar). Encrier, li Etui à plumes dans un encrier : Et portoit un gros escriptoyre pesant plus de sept mille quintaux, duquel le galimart étoit aussi gros et grand que le pilier d’Esnoy. (Rabelais. [| Vieux mot.

— Fam. Galimatias, factum inutile ou inintelligible : C’est du galimart.

GALIMATIAS s. m. (ga-li-ma-ti-a — v. l’étym. À la partie encycl.). Discours embarrassé, confus, inintelligible, qui n’a pas de sens réel : Bien n’est si voisin du haut style que le galimatias. (J.-L. de Balz.) £’on n’a qu’à parler avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison. (Mol.) Toute philosophie, toute métaphysique, toute religion, toute organisation sociale qui n’est point mise à la portée d’un enfant de dix ans bien élevé, ne peut être que du galimatias, plus ou moins fardé d’éloquence. (Colins.)

Bel monsieur, laissons là ce galimatias.

MOLIÈBB.

Souvent, quoi qu’on s’y trompe. Le galimatias est voisin de la pompe.

BOURSAHIT.

■ — Galimatias simple, Discours compris seulement de celui qui parle, il Galimatias double, Discours inintelligible même pour celui qui le tient : C’est du bel et bon galimatias POUBLt !, otl l’auteur ne s’entend pas plus qu’il ne se fait entendre aux autres. (Beaumarch.)

— Rem. Quelques-uns écrivent galli-mathias ; Voltaire disait de la tangue anglaise : « C’est un galli-mathias de plusieurs autres. » (Ph. Busoni.)

— Syil. Gulimatiu», patbos, phébuv. Le

galimatias consiste dans le. désordre des idées ; ce qui rend le galimatias difficile à comprendre et ridicule, c’est moins le choix des expressions que les pensées elles-mêmes, qui ne se suivent pas, qui se contredisent, et dont il est impossible de saisir le lien. Le pathos est une affectation déplacée de chaleur et de véhémence, quand le sujet qu’on traite est simple et ne mérite pas tant d’émotion. Le phébus consiste dans l’emploi des grands mots appliqués aux petites choses,