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que c’est par suite du soulèvement d’une région de l’Afrique que le climat de l’époque glaciaire a été transformé en celui que nous possédons aujourd’hui. »

Les géologues, et à leur tête le professeur Heer, de Zurich, croient que, suivant toute probabilité, les glaciers se sont montrés à deux époques différentes et très-éloignées, entre lesquelles l’homme habita la Suisse. Cette théorie exigerait donc, pour qu’il fût admis que le fœhn nous vient du Sahara, que cette région centrale de l’Afrique ait subi deux révolutions géologiques. Or, c’est ce que MM. Desoret Escher de La Linth croient avoir constaté dans une exploration du désert. Ils appuient leur opinion sur l’interposition de couches de gypse et de grès entre les diverses couches de sable, et sur la position de coquilles ramenées par la sonde du fond d’un puits artésien de 98 mètres de profondeur.

Que le courant descendant produit par le sol torride du désert arrive directement sur la Suisse, c’est là une assertion qui a été réfutée par une raison décisive : c’est que ce courant, qui se dirige vers le nord, où la vitesse de rotation de la terre est de moins en moins grande, les parallèles diminuant de plus en plus, doit dévier à l’est et atteindre, non la Suisse, mais le sud-est de l’Europe et l’Asie. Mais ce transport direct écarté, il reste plusieurs voies indirectes qui ramènent le courant saharien vers les Alpes. Nous n’insisterons pas sur les preuves par lesquelles M. Dove appuie cette dernière hypothèse ; nous dirons seulement qu’elle rend compte des deux sortes de tempêtes produites par le fœhn, c’est-à-dire qui ne consistent qu’en vents secs, et celles qui commencent par ces mêmes vents, pour se terminer par de fortes pluies.

Nous citerons enfin une dernière hypothèse, fournie par un savant allemand, M. Hann, et qui doit être, vraisemblablement, jointe à la première pour expliquer l’origine du fœhn. Ce savant a remarqué que, dans les vallées des Alpes, le vent se dirige de haut en bas. Il en tire cette conclusion qu’en s’élevant graduellement l’air se dilate de plus en plus, en perdant une grande quantité de chaleur, et que, de vent chaud, il devient froid. Inversement, la masse d’air froid et dilaté qui redescend reprend son calorique en même temps que la pression devient de plus en plus grande. Le vent froid des hauteurs devient vent chaud dans la vallée. Ainsi seraient expliquées même les plus fortes chaleurs produites par le fœhn.

FŒHR, île de la mer du Nord, près de la côte occidentale du Slesvig, par 54° 45′ de latit. N., et 6° 15′ de longit. E. Superficie, 180 kilom. carr. ; 6,000 hab. Ch.-l., Wick. Pêche, chasse aux oiseaux, navigation. Commerce d’oiseaux, de fromages et de bonneterie de laine.

FŒLIX (Jean-Jacques-Gaspard), jurisconsulte français, né à Oberstein, près de Trêves, en 1791, mort à Paris en 1853. Fils d’un conseiller à la cour de Cologne, il fit son droit à Coblentz, où il s’établit comme avocat-avoué (1814), se livra à d’immenses recherches sur les législations comparées, puis alla se fixer à Paris en 1826, et s’y fit naturaliser Français trois ans plus tard. Tout en exerçant, dans cette ville, la profession d’avocat, M. Fœlix poursuivit ses savants travaux. Il fonda, en 1833, la Revue étrangère de législation et d’économie politique, destinée à faire connaître les principaux ouvrages de droit publiés à l’étranger, en élargit le cadre en 1840, ainsi que l’indique son nouveau titre : Revue étrangère et française de législation, de jurisprudence et d’économie politique, s’adjoignit, dans la direction de ce recueil, MM. Duvergier et Valette, et prit en même temps part à la rédaction de plusieurs journaux périodiques étrangers. Possédant une immense érudition juridique, Fœlix ne se borna point à la prodiguer dans des articles et des consultations ; il a publié un Code forestier annoté (Paris, 1827, in-8o), en collaboration avec M. de Vaulx ; Traité des rentes foncières (Paris, 1828), avec M. Henrion ; Commentaire sur la loi du 17 avril 1832, relative à la contrainte par corps (1832, in-8o), et un remarquable Traité du droit international privé (1843, 1 vol. in-8o), plusieurs fois réédité et qui fait autorité en cette matière.

Fœmina, poème du moyen âge, dont l’auteur est inconnu. Un savant anglais du xviie siècle, Hickes, auteur d’un grand et important ouvrage sur les langues et la littérature du Nord, trouva, dans un manuscrit de la bibliothèque de Cambridge, parmi plusieurs pièces en ancien saxon, deux poèmes, dont l’un était la Vie de saint Nicolas, de Wace, et l’autre, le poème intitulé : Fœmina, en langue romane. L’auteur s’est empressé d’expliquer ce titre qui, en effet, ne donnerait, sans cette explication, qu’une idée fausse du sujet de son ouvrage : Liber iste vocatur Fœmina, quia, sicut fœmina docet infantem loqui maternam (linguam), sic docet iste liber juvenes rhetorice loqui gallicam. Ainsi c’est un traité grammatical, ou plutôt l’art de parler avec exactitude, élégamment, comme semble vouloir le signifier ici l’adverbe rhetorice, et l’auteur n’a donné à son poème le titre de la Femme, que parce que, ordinairement, ce sont les mères ou les nourrices qui apprennent aux enfants la langue vulgaire. Mais le poète enseigne plutôt les règles du beau langage que les éléments de la grammaire. On trouve dans l’Histoire littéraire de la France un fragment de ce curieux poëme ; il est tiré du premier chapitre, dans lequel l’auteur s’est proposé d’indiquer les rapports qui existent entre les bêtes de diverses espèces. Une foule d’expressions ne sont plus compréhensibles pour nous ; Hickes, en publiant ce poème, en a interprété plusieurs qui paraissent provenir du franco-théotisque ou de l’ancien saxon, mais il a laissé l’explication des autres à la sagacité des lecteurs.

FOÊNE s. m. (fo-é-ne). Entom. Genre d’hyménoptères, de la famille des pupivores. || On dit aussi fœne.

Encycl. Entom. Ce genre, voisin des évanies et des ichneumons, comprend des espèces à tarière très saillante chez les femelles, formée de trois filets égaux. Les pattes postérieures sont extrêmement longues, les antennes sont filiformes, l’abdomen est comprimé en massue. Ces insectes déposent leurs œufs dans le corps des larves d’abeilles ou de sphex, aux dépens desquels les petits se nourrissent après leur éclosion. L’espèce la mieux connue est le foêne lancier, dit aussi ichneumon noir, joli insecte à ailes transparentes nervées de noir, à tarière de la longueur du corps.

FOÈNE ou FOËNE s. f. (fo-è-ne). Pêche. Sorte de trident à pointes barbelées, servant à harponner la dorade, la bonite et autres gros poissons : Notre Tom Mill paraissait mortifié de se voir narguer ainsi ; armé d’une foène, il se tenait à cheval sur l’éperon du sloop, et à plusieurs reprises il avait tristement retiré de l’eau, par une corde de garde, son trident, qui semblait jouer de malheur. (Dumont-d’Urville.) || On écrit aussi foesne et fouanne.

Encycl. Pèche. La foène est un instrument de fer, espèce de fourche à plusieurs branches, dont les extrémités sont terminées en dardillons, aplaties et de peu de surface ; ces branches se réunissent pour former une douille de 0m,10 à 0m,12, dans laquelle s’emmanche une gaule de bois de sapin d’environ 2 mètres de long, alourdie à l’une de ses extrémités par un morceau de plomb de 2 kilogrammes et demi. La foène et le manche sont réunis par un cordage, disposé de telle sorte qu’il ne gêne pas la séparation de la gaule et de la foène, tout en les retenant toutes les deux. La foène, nous l’avons dit, sert à darder certains poissons, quand ils s’approchent assez de la surface de l’eau pour être atteints. Le petit cordage dont il a été fait mention sert à la retirer de la mer. Le règlement du 4 juillet 1853, relatif à la pêche sur les côtes de France, ne permet l’emploi de la foène qu’en bateau seulement ; l’instrument ne peut avoir plus de six branches, placées à 0m,27 au moins les unes des autres. Peu de pêcheurs excellent dans l’usage de la foène ; cet instrument exige, en effet, ce qui n’est pas donné à tous, beaucoup d’adresse et un rapide coup d’œil. C’est souvent à plus de 2 mètres sous l’eau qu’il faut atteindre le poisson ; on comprend que celui-ci, lancé à toute vitesse, n’offre pas une grande surface aux dents peu développées de la foène. Lorsque le poisson est atteint par les branches de l’instrument, il est aussitôt renversé le ventre haut, par le mouvement de bascule du manche plombé, et, dans cette position, il est facilement maîtrisé et mis à bord.

FOÉNÉ, ÉE (fo-é-né) part, passé du v. Foéner : Dorade foénée.

FOÊNE-MARISQUE s. m. (fo-è-ne-ma-ri-ske). Bot. Choin.

FOÉNER v. a. ou tr. (fé-né — rad. foène). Pêche. Harponner avec la foène : Foéner une bonite.

FŒNÉRATEUR s. m. (fê-né-ra-teur — lat. fœnerator ; de fœnus, usure). Antiq. rom. Usurier.

Encycl. Les anciens Romains désignaient sous ce nom des citoyens qui prêtaient de l’argent à usure ; mais dans le principe, ce terme était loin d’avoir la signification qu’on lui donna sous l’empire. Dès les premières années de Rome, les fœnérateurs furent, en effet, les seuls financiers de la ville, et, avant l’institution de la paye-militaire, ils rendirent de notables services à l’État, en prêtant aux citoyens pauvres appelés sous les drapeaux les sommes nécessaires à leur équipement et qu’ils devaient alors se fournir à leurs frais. Les emprunteurs remboursaient au moyen de leur part de butin. S’ils ne s’acquittaient pas au terme convenu, on les citait devant le préteur de la ville, et celui-ci, après avoir reconnu leur insolvabilité, les adjugeait comme esclaves au fœnérateur. L’obéré (nom sous lequel on désignait le débiteur) devait à son créancier son travail ou la location de son travail ; les fruits qui en provenaient servaient à diminuer la dette, et, quand elle était acquittée, il recouvrait de plein droit sa liberté.

Dès que l’armée fut organisée régulièrement, la paye étant fidèlement servie aux soldats, les fœnérateurs n’eurent plus de raison d’être. Ils offrirent alors leurs services aux oisifs, et, sous l’empire, la corruption était telle qu’ils trouvèrent de nombreux clients. Bientôt l’héritage paternel des fils de familles patriciennes fut absorbé par les prêts usuraires des fœnérateurs qui, à dater de cette époque, se livrèrent exclusivement à un commerce justement flétri par la morale et par les lois.

FŒNESTE (baron de), nom du principal personnage et titre d’un roman comique d’Agrippa d’Aubigné, célèbre, sans doute, mais dont la pensée philosophique échappe à beaucoup de lecteurs.

Le baron de Fœneste n’est autre chose que le baron de l’Apparence. Fœneste, c’est l’homme qui parait, phainestai. D’Aubigné, érudit et homme d’esprit, a emprunté au grec, selon l’habitude du xvie siècle, le nom satirique de son héros. Il oppose au baron de l’Apparence (Fœneste), l’homme des réalités, M. Ené, einai, être, celui qui est véritablement courageux, noble et fort. V. Aventures du Baron de Fœneste (les).

FOÉNEUR s. m. (fo-é-neur — rad. foène). Pêche. Nom donné à l’homme spécialement chargé de harponner les gros poissons.

FŒNUM GRÆCUM s. m. (fé-nomm-gré- komm — mots lat. qui signif. herbe grecque). Bot. Syn. scientifique de fenugrec.

FŒRSTER ou FÖRSTER (Charles), poète et littérateur allemand, né à Naumbourg (Saxe) en 1784, mort en 1841. Il donna d’abord des leçons privées à Dresde, puis devint successivement professeur titulaire et premier professeur (1828) à l’école des Cadets de cette ville. On a de lui : Poésies, traduites de Plutarque (Leipzig, 1818-1819) ; Collection de poésies choisies (1820) ; Choix de poésies lyriques (1821) ; la Vie artistique de Raphaël (1827) ; Esquisse d’une histoire universelle de la littérature (Dresde, 1827-1830, 4 vol.) ; une traduction allemande de la Vie nouvelle de Dante (1841). Fœrster a achevé la publication de la Bibliothèque des poètes allemands du xviie siècle, commencée par Müller. Ses Poésies posthumes ont été publiées par Tieck (1842, 2 vol.). — Sa femme, Mme Louise Fœrster, a fait paraître une Esquisse biographique et littéraire sur la vie de Ch. Fœrster et sur son temps (Dresde, 1846), ainsi que des nouvelles, publiées, pour la plupart, sous le pseudonyme d’Alexis le voyageur. — Sa fille, Marie Fœrster, née en 1817, morte en 1857, s’est également fait connaître en littérature par des écrits en prose et des poésies. On a d’elle : Frères et sœurs, récits pour la jeunesse (Glogau, 1856) ; Lettres de la Russie méridionale (Leipzig, 1856) ; Poésies (Leipzig, 1857), ainsi que des traductions de la Vie de Lucretia Davidson, femme poète américaine, par miss Sedgwick (Leipzig, 1848), et de la Vie de Margaret Davidson, par W. Irwing (Leipzig, 1843).


FŒRSTER ou FORSTER (Frédéric), fécond historien et polygraphe allemand, né à Münchengosserstædt, sur la Saale, le 24 septembre 1792, mort en 1868. En quittant l’université d’Iéna, où il étudiait la théologie, l’archéologie et les beaux-arts, il rejoignit le corps des volontaires de Lutzow, composa, ainsi que son ami, le célèbre Th. Kœrner, des chants patriotiques pour exciter l’enthousiasme des Allemands contre la France, reçut le grade de capitaine, et fut nommé, après la conclusion de la paix, professeur à l’école d’artillerie et des ingénieurs de Berlin. Mais, dès 1817, ses opinions démocratiques le firent révoquer de ses fonctions, et, forcé de renoncer à l’enseignement, il se tourna vers la carrière des lettres. M. Fœrster fut un des collaborateurs de la Nouvelle gazette mensuelle de Berlin, de la Gazette politique de Voss, du Journal de la conversation de Berlin, accompagna son frère Ernest en Italie, en 1830, et devint, après son retour, directeur-adjoint du musée royal de Berlin. M. Frédéric Fœrster a composé de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Documents pour servir à l’histoire militaire moderne (1816) ; Éléments de l’histoire de Prusse (1818) ; Manuel historique, géographique et statistique de la Prusse (1820-1822, 3 vol.) ; Jeunesse, éducation et esprit de Frédéric le Grand (1822) ; Lettres d’un vivant (1827) ; Albert de Walleinstein (1834), biographie dans laquelle il a justifié ce personnage du reproche de trahison ; Histoire de Frédéric-Guillaume, roi de Prusse (1834) ; les Cours et les cabinets de l’Europe au xviiie siècle (1836-1839, 3 vol.) ; Poésies (1838) ; Vie et actes de Frédéric le Grand (1840-1841) ; la Perle de Lindahaide (1841) ; Christophe Colomb (1842-1843) ; Procès de Wallenstein (1844) ; les Héros de la Prusse en temps de paix et de guerre (1840) ; Histoire moderne de la Prusse (1850 et suiv.). On lui doit, en outre, des pièces de théâtre : Gustave-Adolphe, drame historique (1832) ; Antigone, tragédie tirée de Sophocle 1842) ; des romances, des contes, des traductions, etc.

FŒRSTER ou FORSTER (Ernest-Joachim), peintre et écrivain esthétique allemand, né à Munchengossestædt le 8 avril 1800, frère du précédent. Après avoir étudié la théologie, la philosophie et la philologie à Iéna et à Berlin, il se consacra à la peinture (1822), devint l’élève de Cornélius, à Munich, en 1823, et fut activement employé à l’exécution de fresques à Bonn et à Munich ; il y travailla jusqu’en 1826, époque à laquelle il se rendit en Italie. À Pise, à Bologne et dans d’autres villes, il réunit d’intéressants matériaux destinés à une histoire de l’art italien. En 1837, il découvrit à Padoue et restaura les fameuses fresques d’Avanzo, dans la chapelle de Saint-Georges, publia des gravures représentant les curieuses peintures de cet artiste, et exécuta de nombreuses et remarquables études d’après les grands maîtres. Depuis son retour à Munich, il a écrit d’importants ouvrages. Ses Guides en Italie, en Allemagne et à Munich sont justement estimés, mais ses œuvres les plus remarquables sont : Documents pour servir à l’histoire moderne de l’art (1835) ; les Lettres sur la peinture (1838) ; l’Histoire de l’art allemand (1851-1855) ; Monuments de l’architecture, de la sculpture et de la peinture allemandes (1855), et la Vie de J.-G. Muller. Il a également écrit une biographie et édité les Œuvres posthumes de son beau-père Jean-Paul Richter (1827-1833). Enfin on lui doit la traduction des Vies des peintres, sculpteurs, etc., les plus célèbres, de Vasari.

FŒRSTER (Henri), prélat allemand, né à Gross-Glogau (Silésie) en 1800. Il étudia la théologie catholique à l’université de Breslau, où il eut pour principal maître Dereser, dont les leçons développèrent en lui cette éloquence, qui devait un jour le faire regarder comme le premier prédicateur de l’Allemagne. Ordonné prêtre en 1825, il fut successivement chapelain à Liégnitz, curé à Landshut, chanoine et premier prédicateur de la cathédrale de Breslau (1837), en même temps qu’inspecteur du séminaire clérical de cette ville. Ce fut là que commença sa grande réputation d’orateur chrétien. Protestants et catholiques accouraient en foule pour l’entendre, et il a obtenu des succès auxquels parvient rarement, en Allemagne surtout, un prêtre catholique. Les agitations provoquées dans ce pays par ce qu’on a appelé le Christkathalicismus (catholicisme du Christ), lui fournirent l’occasion de se montrer le défenseur intrépide et persévérant de l’Église catholique romaine. Il engagea avec le chanoine Hermesianer et le professeur Baltzer une polémique des plus vives, dans laquelle il déploya tout le talent d’un dialecticien consommé. Il prit également part, dans le même sens, aux discussions politiques de 1848, fut élu, la même année, a l’Assemblée nationale de Francfort, et assista, l’année suivante, au synode des évêques allemands, à Wurtzbourg, comme représentant du cardinal Melchior de Diepenbrock, prince-évêque de Breslau. À la mort de ce dernier (1853), il lui succéda sur son siège épiscopal. La condamnation par le pape des doctrines de Gunther vint rendre encore plus vive sa polémique avec Baltzer, et amena même un conflit entre lui et l’université de théologie catholique de Breslau. Fœrster s’est fait connaître, comme écrivain par une Vie de Diepenbrock (Breslau, 1859, 2e édit.), par des recueils de sermons et quelques écrits théologiques, entre autres : Homélies pour les dimanches de l’année catholique (Breslau, 1851, 2 vol., 3e édit.); la Mission de l’Église au temps actuel (Breslau, 1852, 3 vol., 3e édit.) ; la Famille chrétienne (Breslau, 1854, 4e édit.), etc. Amateur éclairé des beaux-arts, il a embelli sa résidence épiscopale de toiles des maîtres les plus renommés de l’Allemagne, et fait construire à ses frais, dans la capitale de la Silésie, l’église Saint-Michel, bel édifice gothique. Enfin il a créé dans son diocèse quarante nouvelles paroisses, un grand nombre d’écoles et donné des sommes considérables à des institutions philanthropiques et littéraires.

FOËS (Anuce), helléniste et médecin français, né à Metz en 1528, mort en 1595. Il fut nommé médecin de sa ville natale, et partagea son temps entre la pratique de son art et de vastes travaux sur les œuvres d’Hippocrate, dont il remit les théories en honneur. C’est à lui qu’on doit la chute de l’arabisme, mélange des doctrines galéniques et des subtilités des médecins arabes. L’un de ses principaux ouvrages est l’Œconomia Hippocratis alphabeti serie distincta (Francfort, 1588, in-fol.), où il réunit, pour en éclairer le sens, tous les termes obscurs ou équivoques du médecin grec. « Le plus grand éloge qu’on puisse faire de son travail, dit la Biographie médicale, c’est qu’encore aujourd’hui il est véritablement classique, et que celui qui veut lire Hippocrate dans la langue originale ne saurait se dispenser de le consulter à chaque instant. » On a encore de Foës une excellente édition de son auteur favori, qui n’a été surpassée que tout récemment par l’édition de M. Littré.

FOESNE s. f. (fo-è-sne). Pêche. V. foène.

FŒTAL, ALE adj. (fé-tal — rad. fœtus). Anat. Qui appartient au fœtus : La circulation fœtale. Geoffroy a étudié l’état fœtal, qui donne le fait simple. (Flourens.) || Face fœtale du placenta, Celle qui enveloppe immédiatement le fœtus, par opposition à la face utérine. || Membranes fœtales, Membranes qui forment la coque de l’œuf.

FŒTÈLE s. f. (fé-tè-le). Ichthyol. Espèce d’holocentre qu’on plaçait autrefois dans le genre sciène.

FŒTIDAIRE, FŒTIDIE. Bot. V, fétidaire, fétidie.

FŒTULE s. m. (fé-tu-le — dimin. de fœtus). Physiol. Produit de la génération dans son premier état : Le fœtule croît et se développe ; il devient successivement œuf, embryon, fœtus. (G. Saint-Hilaire.)

FŒTUS s. m. (fé-tuss — mot lat., de l’inusité feo, produire, engendrer, qui correspond exactement à la racine sanscrite bhu, croître, être, exister, au causatif bhevâyâmi, créer,