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quelque.sorte des droits de ia personne, et qu’auec elle, à la fin de la période, n’a rien qui choque. Le même écrivain a pu dire, selon le même principe : La philosophie triomnhe aisément des maux passés et de ceux gui ne sont pas près d’arriver ; mais les maux présents triomphent (/’iîli.e..

Il y a, sans doute} dit avec bonhomie le P. Bouhours en terminant ses réflexions sur ce point de grammaire, il y a, sans doute, d’autres rencontres où elle se peut mettre aux cas obliques, mais elles ne se présentent pas à ma mémoire, » Voir au mot pronom la note de grammaire.


Elle et Lui, roman par G. Sand, V. Confession d’un enfant du siècle.


ELLE, rivière de France, qui prend sa source près des étangs de Glomel, dans la partie S.-O. du département des Côtes-du-Nord. Elle traverse du N. au S. la pointe occidentale du département du Morbihan, entre dans le déparlement du Finistère, où elle baigne Quimperlé, en prenant le nom do Laita, et se jette dans l’Atlantique à l’anse du Poudlu, après un cours de 74 kilom. Elle est navigable sur un parcours de 15 kilom., depuis Quiiuperlè jusqu’à la mer.

ELLÉBOCARPE a. m. (èl-lé-bo-kar-pe).

Bot. Syil. d’HLLOBOCARPE.

ELLEBODE (Nieaise van), en latin Ellebo* di«», philosophe et poste flamand, né à Cassel, mort à Presbourg en 1577. Il entra dans l’état ecclésiastique, étudia la médecine et la langue grecque, devint chanoine d’Eger et mourut d’une fièvre contagieuse. Il a laissé une traduction latine de l’ouvrage grec de l’évêque Nemesius, intitulé : Livre sur la nature de l’homme (Auxonne, 1671, in-S°). Il a écrit aussi des lettres sur des sujets scientifiques et des poésies latines.

ELLÉBORASTRE s. in. (èl-lé-bo-ra-strede ellébore, et de la désinence péjor. astre). Bot. Section du genre ellébore.

ELLÉBORE OU HELLÉBORE S. m. (èl-lébo-re

— gr. elleboros, même sens). Bot. Genre de plantes, de la famille des rcnonculacées et type de la tribu des elléborées, que les anciens employaient contre la folie : Z’hllhbork noir est un médicament drastique et diurétique. (C. d’Orbigny.) Il Ellébore blanc, Nom vulgaire de la racine ou rhizome du varuire blanc : £’eli, ébore blanc a les mêmes propriétés que les bulbes de colchique. (Soubeyran.) Il Ellébore d’hiver, Nom vulgaire de l’aranthis d’hiver ; || Ellébore noir, Nom vulgaire de l’ellébore fétide.

— Fam. Remède à la folie : Hippocrate jugea que c’était aux Abdériiains et non à Démoerile qu’il fallait administrer ^’ELLÉ-BORE. (Cabanis.)

Elle a besoin do six grains d’ellébore. Monsieur ; non esprit est tourné.

Molière.

Souvent notre bon sens malgré nous s’évapore, Et nous avons besoin tous d’un grain d’ellébore.

Requard.

Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point Sitôt que moi ce but— Sitôt 1 êtes-vous sage ? Repartit l’animal léger ;

Ma commère, il faut voua purger Avec quatre grains d’ellébore.

La Fontaine.

— Encycl. Ce genre de renonculucées renferme des plantes herbacées, vivaces, à tiges nues ou feuillées, souvent rameuses et buissonnantes. Les feuilles radicales sont palmées Ou pédalées, pétiolées ; celles de la tige sont sessiles ou presque sessiles et palmatiséquées ; toutes présentent une consistance coriace et une couleur d’un vert sombre. Les fleurs, grandes et penchées, ont un calice à cinq sépales persistants ou pétaloïdes ; une corolle composée de cinq ou dix pétales assez courts, tubuleux ou en cornet ; des étamines en nombre indéfini ; un pistil composé de trois à dix carpelles, à une seule loge multiovulée, surmontés chacun d’un style court, terminé par un stigmate simple. Le fruit est formé de plusieurs follicules coriaces, monospêrmes.

Le genre ellébore comprend une douzaine d’espèces, qui croissent dans les régions tempérées ou boréales de l’ancien continent. Elles paraissent rechercher les lieux arides, incultes et pierreux, qu’elles ornent par l’élégance de leur port et de leur feuillage. Leurs Heurs s’épanouissent au premier printemps, et quelquefois même dans le cœur de l’hiver. Toutes ces plantes exhalent une odeur désagréable <fet nauséeuse ; leur saveur est acre, ainère et brûlante.

Leurs propriétés médicales, célèbres dès la plus haute antiquité, sont en général très-actives ; mais elles varient suivant les climats. Les ellébores constituent des médicaments très-énergiques et dont l’emploi exige la plus grande circonspection ; la médecine vétérinaire en a tiré parti. Voici les espèces les plus intéressantes.

L ellébore noir, appelé aussi nise de Noël, est une plante vivace, formant des touffes larges et trapues. Du milieu de ses feuilles larges, palmées, profondément découpées en plusieurs lobes, s’élèvent des hampes nues, hautes de 0’",30 au plus, et terminées par une ou deux grandes fleurs d’un blanc rosé, qui naissent avant les feuilles nouvelles. Cette espèce, la plus belle du genre, commence à fleurir vers la fin de décembre, d’où le nom vulgaire de rose de Noll, et sa floraison con ELLÉ

tinue pendant tout l’hiver. Elle est répandue dans presque toute l’Europe méridionale, et croît surtout dans les lieux mon tue ux et ombragés. Mais on peut la cultiver en plein air jusque dans le nord de cette région, et elle est recherchée dans les jardins ; ses fleurs, qui seraient remarquées en toute saison, sont d’autant plus intéressantes que l’époque à laquelle elles s’épanouissent est plus pauvre sous ce rapport. On la cultive en terre fraîche, à mi-ombre, et on la multiplie d’éclats ou de graines semées aussitôt après leur maturité ; dans ce dernier cas, elle ne fleurit guère que la troisième année. Cette plante a produit par la culture plusieurs variétés. La racine de cette espèce est d’un noir brunâtre, de la longueur et de la grosseur du doigt, couverte de fibres déliées, munie d’anneaux circulaires, et portant des vestiges d’écaillés foliacées. Fraîche, elle a une odeur nauséeuse et spéciale ; sa saveur, d’abord douceâtre, devient bientôt acre et repoussante. Cette racine, quand on l’applique sur lu peau, produit la vésication ; mise sur une plaie saignante, elle détermine des vomissements. En résumé, c’est un poison énergique, que l’on combat par les boissons mucilugineuses et délayantes, suivies de potions opiacées, de café ou d’autres excitants, de boissons acidulés, etc. Cette même racine, desséchée depuis peu, est émétique, purgative et emménagogue ; avec le temps, elle perd presque entièrement sa propriété purgative, mais elle est alors altérante, diurétique et sternutatoire. Les anciens l’employaient contre les affections du cerveau, 1 aménorrhée, l’hydropisie, les fièvres intermittentes, l’épilepsie, la chorée, les maladies nerveuses et vermineuses, les dartres, etc. Aujourd’hui, cette plante n’est guère usitée que dans les cas désespérés où l’on veut opérer une révulsion énergique ; on a pu guérir ainsi des maladies devant lesquelles tous les autres médicaments avaient échoué. La médecine vétérinaire en fait un emploi plus fréquent ; on s’en sert pour purger les chevaux, et on l’administre au bétail dans les épizooties. À l’extérieur, on en fait des sétons ou des exutoires, qui déterminent chez les animaux une suppuration abondante. L’ellébore noir, qui’ sert aux usages médicaux, vient surtout de l’Auvergne et de la Suisse. L’ellébore vert se distingue de l’espèce précédente par sa taille plus petite, ses feuilles à segments plus étroits et ses fleurs vertes. Il croit en Angleterre, dans toute l’Europe centrale et en Italie. Il habite les bois, les montagnes, les lieux pierreux, les prairies hautes, et semble préférer les terrains crayeux. Toutes les parties de cette plante sont acres et exhalent une odeur désagréable. La saveur, bien plus amère et repoussante que celle de Yellébore noir, se développe rapidement et passe à l’àcreté la plus caustique. Aussi lui accorde-t-on des propriétés plus énergiques encore que celles de l’espèce précédente. L’ellébore vert est employé contre les maladies de la peau, les fièvres intermittentes, l’aliénation mentale, la mélancolie, la manie, l’hypocondrie, l’hydropisie, les dartres invétérées, etc. En Italie, on fait avec cette plante une décoction concentrée, qui, édulcorée avec du miel, sert à faire périr les mouches.

L’ellébore fétide, plus connu sous le nom vulgaire de pied-de-griffon, e. une tige élevée, rameuse, couverte de feuilles d’un vert foncé, et terminée par un corymbe de fleurs verdâtres, à bord lavé de rouge. C’est une plante d’un bel effet, qui garde souvent ses feuilles pendant tout l’hiver et fleurit quelquefois dès- le mois de février. N’était son odeur désagréable, nul doute qu’il ne fût plus recherché pour l’ornementation des jardins. Cet ellébore croit dans presque toute l’Europe ; il habite les lieux incultes, stériles et pierreux, la lisière des bois, les pâturages des montagnes, les terrains crayeux ou graveleux. Par son odeur, sa saveur, ses propriétés médicales et ses usages, il rappelle les deux espèces précédentes. Son action énergique l’a fait employer comme vermifuge. (Joinme il est très-répandu partout, il joue un grand rôle dans la médecine popufaire ; c’est un purgatif assez ordinaire pour les paysans d’un tempérament robuste, mais qui produit quelquefois de graves accidents. À Naples, la racine est employée avec succès contre les douleurs de dents. Mais, en général, pour cette espèce, c’est surtout des feuilles qu’on fait usage. Le bétail ne touche pas plus à cette plante qu’aux autres ellébores. Quelquefois, cependant, les bêtes a laine, sortant de la bergerie où elles ont passé l’hiver nourries de fourrage sec, et par cela même avides d’herbe fraîche, broutent les sommités de l’ellébore fétide. Dans ce cas, elles subissent une purgation violente et périssent même, si la quantité ingérée est trop forte.

L’ellébore oriental est l’espèce la plus célèbre de ce genre ; il ressemble à Yellébore vert, dont il ne se distingue que par ses feuilles plus amples et ses grandes fleurs d’un pourpre verdâtre ou brunâtre. Il habite la Grèce, les environs de Constantinople, l’Asie Mineure, les bords de la mer Noire, et croît sur les montagnes et dans les lieux incultes. Ses propriétés, qui sont celles de l’ellébore noir, moins l’àcreté et l’odeur nauséeuse, ont été connues de toute antiquité.

■ La découverte de l’action purgative de cette plante est attribuée au berger et devin Mélampe, qui remarqua l’effet qu’elle pro ELLE

duisait sur ses chèvres quand elles en avaient brouté, et c’est en son honneur qu’on donna à Yellébore le nom de melampodium, qui était en usage dans les anciens traités de matière médicale. La réputation de l’ellébore vint de l’heureuse application qui en fut faite par Mélampe, pour guérir d’une aliénation mentale les filles du roi Prœtus, vainement traitées par les médecins les plus habiles du temps. Comme on l’employait surtout contre la folie, et que l’ellébore recueilli à Anticyre jouissait d’une haute réputation, faire un ■ voyage à Anticyre signifiait proverbialement être atteint d’aliénation mentale. On croyait si fermement à son action spécifique sur l’intelligence, que les philosophes en prenaient par habitude pour développer leurs facultés ou se préparer à un travail de méditation. Ou l’administrait avec une imprudente confiance, et jusqu’à, ce qu’il se produisît un ensemble de symptômes d’empoisonnement qu’on appelait elléborisme. » (F. Gérard).

On estimait particulièrement l’ellébore qui croissait sur le mont Hélicon ou sur le Parnasse. La récolte de sa racine, qui avait lieu au commencement de l’automne, était accompagnée de cérémonies et de pratiques superstitieuses. Au moment où on l’arrachait,

tous les assistants adressaient des prières à Apollon et à Esculape. On croyait que si un « aigle ou un milan venait à apparaître alors et à apercevoir le trou pratiqué pour extraire la racine, celui qui avait fait ce trou était sûr de mourir ; aussi avait-on grand soin d’éloigner ces oiseaux.

Outre son action sur le cerveau, on attribuait à l’ellébore des propriétés abortives, lorsqu’on l’appliquait en cataplasmes sur le bas-ventre. D’après Dioscoride, lVtéiorejouissait d’une haute réputation et était d’un fréquent usage. Mais comme ses effets violents ne tardèrent pas à exciter de justes défiances, on imagina différents moyens d’y remédier. D’abord on en défendit l’usage aux vieillards, aux femmes délicates et aux enfants. On l’associa à la scammonée, au cumin, à l’anis, au séséli et à divers autres aromates ; on l’enveloppait de fanes de raifort ou d’une épaisse couche de miel ; on le faisait cuire avec des lentilles, à l’eau desquelles il communiquait des propriétés purgatives. Ceux qui étaient chargés de le récolter devaient se gorger de vin et d’ail, afin de prévenir les effets de ses émanations. On alla jusqu’à doter l’ellébore des vertus les plus étranges ; on employa son infusion à arroser les maisons pour se préserver de l’influence des mauvais esprits. On croyait que Yellébore planté auprès d’un cep de vigne en rendait le vin laxatif, et que le lait des chèvres qui en avaient brouté devenait propre à guérir la manie.

Le médecin arabe Ibn-Sina, qui a bien mieux connu cette plante et ses effets, décrit avec précision les accidents qui peuvent en résulter, et prémunit les hommes de l’art contre l’usage inconsidéré d’un médicament capable de causer la mort des malades. C’est à Tournefort que l’on doit la découverte, ou, si l’on veut, la détermination de Yellébore des anciens ; pendant longtemps, on avait cru à tort que c était notre ellébore noir. L’illustre botaniste, dans le voyage qu’il fit en Grèce au commencement du xvme siècle, trouva la plante et le remède oubliés parmi les habitants ; il fit quelques essais avec l’extrait, qui est brun, résineux et très-amer ; administré à très-petites doses, cet extrait produisit de graves accidents, qui confirmèrent à ses yeux les prévisions de Théophraste, et lui tirent douter de la puissance dont jouissait ce remède en Égypte et en Grèce. Néanmoins, encore de nos jours, les Turcs lui attribuent de grandes vertus. Nous mentionnerons, eu terminant, Yellébore livide, originaire de Corse, et que l’on cultive dans quelques jardins. L’ellébore d’hiver forme aujourd’hui le genre éranthis. Quant à Yellébore blanc, il appartient au genre varaire.

ELLÉBORE, ÉE adj. (èl-lé-bo-ré). Bot. Qui ressemble à l’ellébore. Il On dit aussi ELLÉDORACÉ.

— s. f. pi. Tribu de renonculacées, ayant pour type le genre ellébore.

ELLÉBORINE s. f. (èl-lé-bo-ri-ne — rad. ellébore). Chim. Résine molle extraite de la racine de l’ellébore d’hiver.

— Bot. Genre de plantes, de la famille des orchidées, appelé aussi SÉRAPIAS.

— Syn. d’ÉRANTHis, genre formé aux dépens des ellébores.

ELLÉBORISÉ, ÉE adj. (ël-lé-bo-ri-zérad. ellébore). Phnrm. Qui contient de l’ellébore : Médicament ellkborisb. il On dit

aUSSi ELI.ÉBORINB.

ELLÉBORISME s. m. (èl-lé-bo-ri-smerad. ellébore). AJéd. Méthode thérapeutique des anciens, par laquelle on réglait le choix, l’administration de l’ellébore et te traitement des accidents occasionnés par son emploi : Z’klléborismb faisait un des points capitaux de la thérapeutique des anciens, (Nysten.)

ELLÉBOROÏDE adj. (èl-lé-bo-ro-i-de — de ellébore, et du gr. eidos, aspect). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à l’ellébore.

— s. m. Syn. d’ÉRANTHis, genre de renonculacées.

ELLENBERGER (Frédéric-Guillaume), érudit allemand, né k Halberstadt en 1729, mort à Halle en 1768. On sait fort peu de chose

ELLE

sur sa vie. Nous citerons parmi ses ouvrages. Recherches sur la destinée de plusieurs grands savants de notre temps (Halle, 1751, in-4u) ; De logica scientiarwn philosophicarum prima (1755, in-4") ; De l’art d’apprendre la langue hébraïque (Halle, 1757, in-4").

ELLENBOGEN, ELBOCEN ou ELNBOGEN,

en tchèque Loket, ville forte d’Autriche, ùaiîsf la Bohème, sur la rive gauche de l’Eger, h 120 kiloin. O, de Prague ; 3,000 hab. Fabrique de porcelaine renommée ; mines d’alun et de soufre. Vieux château remarquable ; bel hôtel de ville, où l’on conserve un énorme météorolithe. L’ancien cercle d’Ellenbogen avait une superficie de 3,103 kilom. carrés et 249,000 hab.

ELLENDOItOUC.II (Edward LaW, baron), jurisconsulte anglais, premier juge de la cour du banc du roi, né à Great-Salkeld, dans le Cumberland, en 1750, mort en 1818. Il embrassa la carrière du barreau, et y acquit en peu d’années une émineute position. Il se distingua surtout dans la défense de Wuren-Hasting, gouverneur des Indes, et, pendant cinq ans que dura ce procès mémoruble, il eut à lutter contre des adversaires tels que Burke, Fox, Sheridan, qui ne lui épargnèrent pas les sarcasmes et avec qui il eut souvent des altercations violentes. Après l’acquittement de Hasting, Law reçut près de 500,000 fr. d’honoraires, puis devint attorney général (1801), président de la cour du banc du roi (1802), en remplacement de lord Kenyon, et

fiair d’Angleterre, avec le titre de baron Elenborough. Pendant le ministère Grenville

(1803-1807), il fit partie du cabinet, mais sans portefeuille. Bien qu’appartenant au parti whig, il manifesta a la Chambre des lords des idées constamment rétrogrades et s’opposa particulièrement aux bills en faveur des catholiques d’Irlande. Devenu un des commissaires chargés d’examiner la conduite de la princesse de Galles, il se montra favorable à la femme de l’héritier du trône, mais n’opina pas moins pour des conclusions plus graves que celles qui furent consignées dans Je rapport de la commission et qui accusaient simplement la princesse de légèreté. « Dans ses fonctions comme magistrat, dit Parisot, Ellenborough déployait une connaissance parfaite des lois, un vrai zèle pour la justice et une espèce de dignité ; mais le pêdantisme judiciaire perçait dans ses moindres phrases.» Il était d’une irascibilité qui devint dans sa vieillesse presque de la monomanie. Le chagrin qu’il éprouva de voir acquitter pur le jury "William Hone, accusé d’être l’auteur de libelles impies, altéra profondément sa santé, et il résigna ses fonctions judiciaires quelques semaines avant de mourir,

ELLENBOROUGH (Edward Law, comte d’), homme d’État anglais, fils du précédent, né le S septembre 1790. Il fut élevé à Cambridge, et, quelque temps après y avoir pris ses degrés (1809), il entra au Parlement comme représentant du bourg de Saint-Michel. Il s’y ht remarquer autant par sa parole éloquente et facile que par son ardent torysme ; aussi, lors de l’avènement au pouvoir du duc de Wellington, en 1828, fut-il nommé lord du sceau privé. Pendant l’administration de sir Robert Peel, en 1834-1835, il devint président de la commission de contrôle et premier commissaire des affaires indiennes, emploi dans lequel il fut confirmé, en 1841, lors du triomphe du parti conservateur. Quelques semaines après, il succéda à lord Auckland comme gouverneur général des Indes. Arrivé à Calcutta en février 1842, il fut rappelé, en avril 1844, par le conseil d’administration des Indes orientales, contrairement aux vœux du cabinet. Pendant son gouvernement, le Sind fut annexé aux possessions britanniques et Gwalior subjugue ; mais on accusa Ellenborough de professer une tendresse excessive pour les troupes indigènes, d’encourager la négligence des employés civils, de lancer des proclamations sanctionnant l’idolâtrie, etc.

À son retour en Angleterre, il fut toutefois créé comte, et, eu 1846, nommé premier lord de l’Amirauté, office qu’il ne conserva que quelques mois. Il ne rentra aux affaires qu’à la formation du cabinet Deiby, en février 1858, et fut nommé de nouveau président du bureau de contrôle. Au mois de mai suivant, une lettre qu’il écrivit a lord Canning, gouverneur général des Indes, et dans laquelle il le blâmait avec véhémence d’avoir ordonné la confiscation des propriétés des indigènes d’Oude, fut rendue publique et surexcita à tel point l’opinion, que, le II du même mois, après avoir essayé de se justifier devant la Chambre des lords, il annonça-que, pour ne pas exposer ses collègues à la censure du Parlement, il avait donné sa démission. Le comte de Derby, en disant que le gouvernement avait accepté cette démission avec regret, fut forcé de reconnaître que la publication de la dépêche était prématurée et peu judicieuse. En 1863, lord Ellenborough défendit avec chaleur, au Parlement, la causa des Polonais, et, l’année suivante, prit avec une telle ardeur le parti du Danemark, qu’il fit intervenir dans les débats la personne même de la reine. La souveraine du Royaume-Uni ne devrait, selon Ellenborough, les sympathies dont elle jouit en Allemagne qu’à lalaiblesse de l’attitude du gouvernement anglais vis-à-vis de la Confédération.

ELLENDT (Frédéric), philologue allemand,