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de Stromboli n’était que le prélude d’une plus considérable encore et plus glorieuse à la fois pour Duquesne. Cet héroïque marin, après s’être réparé et renforcé, sortit du port de Messine, à la fois pour favoriser l’arrivée de nouveaux convois que l’on attendait de France et pour s’opposer aux projets que l’on attribuait à l’ennemi sur Agosta. À la nouvelle de la sortie de Duquesne, Ruyter alla bravement au-devant de lui, avec son escadre renforcée de celle de don Francisco Freyre de la Cerda. Les deux rivaux se découvrirent l’un l’autre dès le 21 avril 1676, et, le 22, ils arrivèrent en présence, Duquesne avec trente vaisseaux de guerre et huit brûlots, Ruyter avec vingt-neuf vaisseaux, neuf galères et quatre brûlots. L’amiral français avait confié son avant-garde au chef d’escadre d’Almeiras, son arrière-garde au chef d’escadre Gabaret l’aîné, et s’était réservé pour lui-même le corps de bataille. De son côté, Ruyter s’était placé, non pas au corps de bataille, mais à l’avant-garde, plaçant les Espagnols à son corps de bataille et le vice-amiral de Haan à son arrière-garde. Ruyter arriva le premier, vers les deux heures de l’après-midi, sur la division d’Almeiras, qui soutint vigoureusement le choc. Malheureusement, un boulet de canon ayant enlevé d’Almeiras, l’indécision se mit un instant dans sa division ; elle ne tarda pas toutefois à cesser, dès que le chevalier de Valbelle fut venu prendre la place de l’infortuné chef d’escadre. À ce moment, Duquesne étant venu au secours de son avant-garde, le feu s’engagea sur toute la ligne. Le Saint-Esprit et la Concorde, les deux vaisseaux amiraux, s’étant rencontrés, une lutte meurtrière et implacable s’engagea entre eux. Pendant longtemps on ne sut de quel côté la victoire allait se décider. Enfin la Concorde, après avoir montré dans son feu un trouble inattendu, revira de bord et se mit en pleine retraite : c’est qu’un boulet venait d’emporter le devant du pied gauche et de casser les deux os de la jambe droite de Ruyter qui, en tombant, s’était en outre blessé à la tête. « Courage, mes enfants, courage ! » cria-t-il en tombant. L’avant-garde hollandaise s’étant retirée du combat dès ce moment, le corps de bataille et l’arrière-garde restèrent seuls engagés avec l’arrière-garde française. Enfin le vice-amiral de Haan, après des efforts désespérés, rallia le reste de l’armée hollandaise à la tombée de la nuit et rentra avec elle à Syracuse. Duquesne resta jusqu’au lendemain matin, tous ses fanaux allumés, sur le lieu de son triomphe ; puis il alla provoquer les ennemis dans le port où ils s’étaient réfugiés, sans les décider à en sortir. Telle fut cette grande victoire de l’Etna ou du mont Gibel, qui consacra définitivement la gloire maritime de Duquesne : Ruyter mourut sept jours après des suites de sa blessure. Le 28 mai 1676, Je vice-roi de Sicile, Vivonne, sortit de Messine avec Duquesne, toujours monté sur le Saint-Esprit, pour aller attaquer les flottes combinées de Hollande et d’Espagne jusque dans le port de Palerme, où elles étaient massées. Le 31 mai, la flotte française arriva en vue de Palerme ; le lendemain, la flotte hispano-hollandaise sortait de la ville, et le 2 juin la bataille s’engageait ; elle ne demeura pas longtemps incertaine. Bientôt douze vaisseaux hollandais et espagnols, incendiés par les brûlots de Duquesne, sautaient avec les amiraux de Haan, don Diego d’ibarra, don Francisco Freyre de la Cerda, Florès et tous ceux qui les montaient. Les Français n’eurent que des pertes relativement insignifiantes. En revenant, Duquesne rencontra la Concorde, qui ramenait en Hollande les restes mortels de son glorieux rival. Loin de s’opposer à son passage, il la salua respectueusement. Louis XIV ne voulut pas demeurer en reste ; il envoya l’ordre sur toutes les côtes de France de saluer au passage par des volées d’artillerie le vaisseau qui portait les restes du grand marin. Et pourtant Ruyter était protestant ! On peut donc trouver étrange que Louis XIV, lorsqu’il voulut récompenser dignement Duquesne de ses services, lui ait demandé d’abjurer sa religion pour le catholicisme, mettant à ce prix sa faveur et le bâton de maréchal, « Vous êtes protestant, monsieur Duquesne, » lui dit Louis XIV pour lui faire comprendre que cette qualité seule s’opposait à ce qu’il reçût cette haute distinction. « Oui, Sire, répondit le rude marin, mais mes services sont bons catholiques, » et Duquesne, dont le caractère était à la hauteur de la bravoure, refusa noblement et reçut, pour toute récompense, le domaine seigneurial du Bouchet, près d’Étampes, érigé pour lui en marquisat du Quesne par lettres du mois de février 1681. Deux ans plus tard, Duquesne fut chargé du commandement d’une escadre dans la Méditerranée, et brûla, dans le port même de Barcelone, un vaisseau espagnol de 60 canons. Peu après fut signée la paix de Nimègue, à laquelle n’avaient pas peu contribué les belles victoires navales de Duquesne. Le grand marin parut peu à la cour pendant la paix ; il n’était pas né pour être courtisan. En 1682, il fut chargé d’aller réprimer les pirates barbaresques jusque dans Alger, leur principal repaire. Il appareilla de Toulon le 12 juillet, et fut joint aux îles Baléares par cinq galiotes à bombes que Petit-Renan amenait lui-même du Havre et de Dunkerque. Peu après, il rallia des bâtiments qui croisaient sur les côtes d’Afrique, sous la conduite de Tourville et de Léry. En arrivant devant Alger, la flotte française se trouva composée de onze vaisseaux de guerre, cinq galiotes à bombes, quinze galères et quelques flûtes et tartanes. Le 21 août, on commença à bombarder la ville sans grand succès ; mais, le 30, le bombardement recommença avec un succès complet ; il fut renouvelé encore, et avec le même succès, dans la nuit du 4 au 5 septembre ; mais la saison devenant menaçante, Duquesne retourna hiverner à Toulon. Au mois de juin de l’année suivante, il reparut devant Alger avec son fils aîné, Henri Duquesne, et l’un de ses neveux, Duquesne-Mosnier. Il prit, cette fois, si bien ses dispositions, et les galiotes à bombes causèrent un si épouvantable dégât dans la ville d’Alger que la population tout entière se souleva et força le dey à implorer la clémence du vainqueur. Avant d’entrer dans aucun accommodement, Duquesne exigea qu’on lui rendît tous les chrétiens français, et même ceux des autres nations qui avaient été pris sur des navires portant pavillon de France. On lui en amena d’abord cent quarante-deux, au nombre desquels était un capitaine de la marine royale nommé de Beaujeu ; Duquesne ayant dit qu’il savait qu’il y en avait davantage dans Alger, et qu’il n’accordait que cinq jours pour les avoir, on lui en amena encore cinq cent quarante-six, et ce fut alors seulement qu’il consentit à entendre parler de traité. La paix semblait être conclue quand, le dey Baba-Hassan ayant été tué dans une nouvelle insurrection et remplacé par Mezzo-Morto, tout fut remis en question. La flotte française recommença le bombardement, qui continua, à diverses reprises, jusqu’au 18 août 1683. Duquesne revint alors à Toulon, se proposant de reprendre la partie l’année suivante ; mais Mezzo-Morto préféra se soumettre et implorer la paix. On la lui accorda, à la condition qu’il enverrait à Versailles un ambassadeur pour solliciter le pardon de Louis XIV, ce qui fut fait. L’année suivante, Duquesne fut chargé d’aller bombarder la ville de Gênes, pour la châtier d’avoir préféré l’alliance du roi Charles II d’Espagne à celle du roi. Duquesne appareilla de Toulon, emmenant à son bord le nouveau ministre de la marine, le marquis de Seignelay, et arriva devant Gênes le 17 mai 1684. Le bombardement commença dès le lendemain. Il dura tout d’abord trois jours et fit de grands ravages ; puis, après quelques pourparlers sans résultats satisfaisants, il fut repris avec une nouvelle activité et accompagné d’un feu terrible de tous les vaisseaux et d’un double débarquement de matelots, conduits d’un côté par le chef d’escadre d’Amfreville, qui fut blessé grièvement, et d’autre côté par le jeune duc de Mortemart, fils de Vivonne, accompagné de Tourville et de Léry, habile et brave marin, qui trouva dans cette affaire une mort glorieuse. Le principal faubourg de Gênes fut pris et entièrement ruiné. La ville elle-même allait être dévorée par les flammes quand le vent, venant à souffler, la sauva de l’anéantissement. Cependant le feu de la flotte n’était point interrompu ; il dura jusqu’à ce qu’il ne restât plus une seule bombe aux Français. On en avait lancé jusqu’à douze mille. Duquesne, après cette terrible exécution, renvoya ses galiotes, fit déposer Seignelay à Toulon et cingla vers les côtes de Catalogne, laissant à Tourville le soin de bloquer le port de Gênes avec une petite escadre, en attendant que l’on revînt bientôt bombarder de nouveau la malheureuse ville. Mais, avant qu’on eût eu encore une fois besoin de recourir à cette cruelle extrémité, les Gênois firent leur entière soumission, et, sur l’ordre de Louis XIV. on vit leur doge en personne, accompagné de quatre sénateurs, venir au pied du trône de France implorer le pardon royal. On sait à ce propos que quelqu’un ayant demandé au doge ce qu’il trouvait de plus surprenant dans le merveilleux palais de Versailles, celui-ci lui répondit : « C’est de m’y voir ! » L’expédition contre Gênes fut la dernière de Duquesne. Il y avait soixante ans qu’il servait son pays : il pouvait donc se flatter d’avoir conquis le droit de finir sa glorieuse vie dans le repos. Malheureusement, la révocation de l’édit de Nantes, en frappant d’exil les protestants de France, affligea l’âme de l’illustre vieillard. Ses enfants furent privés des emplois qu’ils occupaient dans l’armée et forcés de quitter la France. Lui seul, de tous les protestants français, fut excepté de la commune proscription et conserva son grade et ses honneurs. Néanmoins, Duquesne ne put supporter longtemps l’exil de ses coreligionnaires et de ses enfants. Il mourut à Paris le 2 février 1688, à l’âge de soixante-dix-huit ans. Ses dernières paroles furent pour faire jurer à son fils aîné de ne pas servir contre son pays. On ne montra pas pour la dépouille mortelle du vainqueur de Ruyter le respect qu’on avait témoigné pour ses vieux jours : une sépulture honorable lui fut refusée ; on n’accorda même pas ses restes à son fils aîné, Henri Duquesne, qui s’était retiré en Suisse et qui les réclamait avec instance. Henri Duquesne protesta contre une telle injure, d’abord par une inscription qu’il fit placer dans l’église d’Aubonne, au canton de Vaud ; ensuite par un cénotaphe qui fut érigé sur les frontières de Genève, et sur lequel on lisait ces mots :

DUQUESNE FILS À SON PÈRE.

Ce tombeau attend les restes de Duquesne.
    Son nom est connu sur toutes les mers.
Passant, si tu demandes pourquoi les Hollandais
Ont élevé un monument à Ruyter vaincu
        Et pourquoi les Français
Ont refusé une sépulture au vainqueur de Ruyter,

Ce qui est dû de respect et de crainte à un monarque
  Dont s’étend au loin la puissance
       M’interdit toute réponse.

De tardives réparations ont été faites à la mémoire de l’héroïque marin. Louis XVI ordonna que son portrait fût placé dans les appartements royaux. Enfin, en 1844, la ville de Dieppe éleva dans son sein à l’illustre héros qu’elle avait vu naître une statue de bronze, dont l’inauguration se fit le 23 septembre 1844, au milieu de fêtes brillantes. Le nom de Duquesne, donné en 1810 au vaisseau-école de Toulon, est resté, depuis cette époque, celui d’un des bâtiments de la flotte ; c’est aujourd’hui un vaisseau à hélice de 80 canons. Une partie de la correspondance de Duquesne a été publiée par M. de Monmerqué, à la suite des Mémoires de Villette ; l’autre est entre les mains de ses héritiers.

— Bibliogr. Consultez les ouvrages suivants : Éloge historique d’Abraham Duquêne, par Dagues de Clairfontaine (Paris, 1766, in-8°) ; Éloge d’Abraham Duquesne, par P. Marquez (Toulouse, 1766, in-8°J ; Vie du marquis Du Quesne, par Richer (Paris, 1783, 1817, 1835, in-12 ; 5e édit., Troyes, 1834, in-12) ; Esquisse de la vie de Du Quesne, par P.-J. Féret (Dieppe, 1844, in-16, portr.) ; Vie de Duquesne, par un officier de marine (Rouen, 1853, in-18 ; plusieurs fois réimprimé en 1 vol. in-12) ; Vie de Duquesne, édition revue par René d’Isle (Limoges, 1859, in-18) ; Eliacim Jourdain, Une lettre autographe de Duquesne (Dieppe, 1862, in-8° ; extrait de la Revue de la Normandie) ; Notice biographique et généalogique sur Duquesne et sa famille (Paris, 1864, gr. in-8° ; extrait du Nobiliaire de Normandie, de M. de Magny). Consultez encore : Hennequin, Biographie maritime ; Eugène Sue, Histoire de la marine française ; F. Chassériau, Précis historique de la marine française ; L. Guérin, Histoire maritime de la France ; le même, les Marins illustres de la France.

Duquesne (portraits de). Le musée de Versailles possède un portrait de Duquesne peint par un artiste inconnu du XVIIe siècle. Le célèbre marin est représenté en buste, revêtu de son armure de guerre, et ayant une grande perruque à la Louis XIV. Ce portrait a été gravé par le pantographe Gavard. Un autre portrait, exécuté à l’aquarelle, figure dans la collection iconographique du cabinet des estampes, à la Bibliothèque impériale ; il porte en marge cette inscription : « Le Grand Du Quesne, copié d’après un tableau appartenant à un de ses parents de la ville de Dieppe. » Ce portrait, dont l’attitude et l’arrangement rappellent le style de Rigaud, nous montre Duquesne appuyant une main sur son bâton de commandement et cachant l’autre sous un grand manteau rouge jeté par-dessus sa cuirasse. Le visage, de trois quarts, est intelligent et plein de feu.

Les portraits de Duquesne gravés et lithographies sont nombreux. Un des plus anciens est celui qui a été dessiné par Habert, d’après nature (ad vivum faciebat) ; il est peu expressif et d’une exécution très-médiocre. Le meilleur est celui qu’a gravé Edelinck : Duquesne y est représenté enbuste, de trois quarts, avec une cuirasse, une cravate dont les bouts flottants sont bordés de guipure, et une grande perruque. On ne voit pas les mains. Le nez, aquilin, est très-busqué. La moustache et la mouche sont fines. Les traits ont une certaine rudesse, mais la physionomie est spirituelle et souriante. Ce portrait a été reproduit plus ou moins exactement par une foule de graveurs, notamment par Robert de Launay (en contre-partie), par Ridé (en couleur, 1787), par Voyez l’aîné, par Finquet, par Alph. Boilly (1822), par F.-L. Couché, par Desrochers, par Landon (au trait), etc. La gravure de ce dernier indique que le portrait d’après lequel elle a été exécutée a été peint par H. Rigaud ; nous ne savons sur quoi repose cette attribution ; ce qui est certain, c’est que Landon n’a fait que donner le trait de 1 estampe d’Edelinck. La gravure de Ficquet, qui reproduit également cette estampe, porte la mention : Petiieau pinx. Hesse, A. Maurin, Féret ont fait d’assez médiocres lithographies d’après la gravure d’Edelinck. Il y a encore des portraits gravés par N. Ponce (d’après C.-P. Marillier), par Pierron, pur Fr. Hubert, par Pollet (d’après Raflet), etc. Sur ces derniers portraits, le nom est tantôt écrit Du Quesne, tantôt Duquesne.

Nous connaissons trois statues de Duquesne : l’une, en marbre, de 4 mètres de hauteur, sculptée par Roguier, décore la cour d’entrée du palais de Versailles ; elle représente Duquesne, debout, la main droite appuyée sur un obusier et tenant un plan, la gauche montrant a. l’horizon la ville d’Alger, que le célèbre marin ordonne k son escadre de bombarder ; la seconde des trois statues a été sculptée par Dantan aîné (1842). pour

DUQU

la ville de Dieppe, patrie de Duquesne ; la troisième, sculptée par De Bay père, décore la Bourse de Nantes. La statue de Roguier a été gravée au trait par Frémy, par Pigeot et par Réveil. Celle de Dantan aîné a été lithographiée par Hazé.


DUQUESNE (Henri), marin français, l’aîné et le plus distingué des quatre fils du grand Duquesne, né en 1652, mort à Genève en 1722. Capitaine de vaisseau en 1675, Henri Duquesne prit une part glorieuse aux batailles de Stromboli, d’Agosta et de Palerme. Après la révocation de l’édit de Nantes, il se retira à Aubonne, petite ville du canton de Vaud, entre Rolle et Morges, et, malgré les sollicitations de l’Angleterre et de la Hollande, refusa de porter les armes contre la France. Quand les fils de Duquesne étaient allés chercher sur la terre étrangère la liberté de garder leur foi, leur père, trop vieux pour quitter son pays, leur avait fait promettre de ne jamais combattre leur patrie. Il le leur avait encore recommandé à son lit de mort. Les trois frères de Henri, qui tous trois avaient honorablement servi dans la marine, obéirent, comme lui, à la volonté paternelle. Dans les dernières années de sa vie, Henri Duquesne s’occupa de théologie et écrivit des Réflexions anciennes et nouvelles sur l’Eucharistie (1713, in-8°), livre estimé des protestants, et qui témoigne de beaucoup de savoir et do modestie.


DUQUESNE (Abraham), marin français, frère du précédent, né dans la seconde moitié du xvne siècle. Devenu capitaine de vaisseau, il fit prisonnier, en 16S3, le prince do Monte-Sarchio, général de l’année espagnole, qu’il amena à Toulon, se conduisit brillamment l’année suivante au siège de Gênes, et reçut, en 1690, le commandement d’une expédition envoyée aux Indes. Challes en a

rendu compte dans son Journal d’un voyage fait aux Indes orientales par une escadre de M. Duquesne (La Haye, 1721, 3 vol. in-12).


DUQUESNE (l’abbé Arnaud-Bernard d’Icard), écrivain ascétique, né à Paris en 1732, mort en 1791. Il fut docteur de Sorbonne, vicaire général de Soissons, aumônier de la Bastille. On lui doit plusieurs ouvrages de piété pleins d’onction, et qui se réimpriment encore journellement. En voici les premières éditions : Retraite spirituelle, selon l’esprit de saint François de Sales et de sainte Chantai (1772, in-12) ; VEvatigile médité (1773, 12 vol. in-12), livre composé par ordre de l’archevêque de Paris ; Année apostolique (1791,12 vol. in-12), suite de l’ouvrage précédent ; les Grandeurs de Marie (1791, 2 vol. in-12).


DUQUESNEL (Amédée), littérateur français, né à Lorient vers 1S02. Il est devenu bibliothécaire de Saint-Malo. Indépendamment

d’articles insérés dans la Revue européenne, dans YUniversité catholique, etc., il a publié : Chants français (1823) ; Napoléon au mont Thabor, poâme (1825) ; Histoire des lettres ; Cours de littérature comparée (1836-1844, 7 vol. in-8°) ; Du travail intellectuel en France de 1815 d 1837 (1839) ; Elizade Rkodes(%, 2 vol. in-s°).


DUQUESNOIS (Julien), écrivain pédagogique français, né à Rennes en 1797. Il commença par être compositeur d’imprimerie, puis ouvrit un cours de langue et de déclamation. Duquesnois est l’auteur des ouvrages suivants : Manuel de l’amateur et du lecteur ou Nouvelle méthode pour apprendre à manier la parole, avec des exercices de récitation intelJigente et accentuée (1841, in-8°), qui a eu de nombreuses éditions ; Fables choisies de La Fontaine, avec notes et gravures pour la récitation (1845) ; Nouvelle prosodie française à l’usage des gens du monde, etc. (1849).


DUQUESNOY (François), sculpteur belge, né à Bruxelles vers 1594, mort à Livourne en 1642. Il est plus connu en France sons ie nom de Fruuçoi» le Flamand, et en Italie sous celui de Francisco Fiaiuingo. Après avoir reçu de son père, sculpteur de mérite, les premières leçonsde l’art, il fut envoyéparl’archiduc Albert à Rome pour y étudier les chefsd’œuvre de l’antiquité (1619). Le pape Urbain VIII le protégea et lui commanda un Saint André pour la basilique de Saint-Pierre. Richelieu, à qui il avait été recommandé par le Poussin, son ami, lui proposa de venir fonder à Paris une école de sculpture. Duquesnoy se préparait à partir lorsqu’il mourut, empoisonné, dit-on, par son propre frère, qu’il avait chassé de chez lui à cause de sa dépravation. Cet artiste, un des plus remarquables de son temps, excella surtout dans la représentation des sujets gracieux. Voici l’indication de ses principaux ouvrages : la Justice, statue pour la chancellerie de Bruxelles ; le Saint Jean du château de Tervueren ; Deux anges, au portail de l’église des Jésuites ; la Vérité et la Justice, pour le frontispice de l’hôtel de ville de Hal ; l’Amour divin foulant aitx pieds l’Amour profane ; Silène endormi et entouré déjeunes garçons, son chef-d’œuvre ; Apollon et Mercure, groupe de bronze ; l’Amour taillant son arc avec un couteau, statue de marbre commandée par les magistrats d’Amsterdam pour être offerte au prince d’Orange ; la plupart des ornements du baldaquin à Saint-Pierre de Rome ; la Sainte Suzanne, dans l’église Notre-Dame de Loretta à Rome ; Buste du cardinal Maurice de Savoie ; Tombeau de marbre de Gaspard de Wischer, dans l’église De A-tima à