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la pension viagère à laquelle il avait droit, f réglée à 6,800 fr. Il avait épousé la fille de Baptiste aîné.


DESMOUSSEAUX (Mme), sociétaire du Théâtre-Français et femme du précédent, née en 1790. Fille, sœur, nièce, tante, bellesœur et femme de comédiens, elle était de cette famille illustre que le comique de Landerneau appelait les aunes de Baptiste, et dont faisait partie M’»e Dorval. Baptiste aîné, Bon père, fut son professeur, et elle débuta bous ses yeux avec le tablier des soubrettes. Elle prit plus tard l’emploi des caractères et des confidentes tragiques, qui convenaient mieux à ses moyens ; elle parut sous ce nouvel aspect dans CEnone, de Phèdre, dans la marquise d’Olban, de Narine, puis dans Mme Pernelle, de7’ar(u/’e ; ellejouaaussiMu" :Turcaret, de la pièce de Lesage ; Babet, des Deux cousi* nés ; la mère, du Mari à bonnes fortunes, rôles qui mirent en relief ses éminentes qualités, développées par l’étude. De la verve, du mordant, de la rinesse et, au besoin, une touchante sensibilité, des allures franches, hardies, et, quand il le fallait, de la dignité, Mme Desmousseaux, comédienne de premier ordre, avait tout cela. Outre les rôles du grand trottoir, tels que Mn>o Jourdain, etc., elle a créé d’une façon très-originale le Jeune mari et le Mari à ta campagne, et prêté le concours de son talent à une foule d’autres pièces du répertoire moderne, entre autres : Un mariage d’amour, la Jeunesse de ïtichelieu, YObstacle imprévu, les Souvenir* de la marquise de V..., et la Calomnie. Elle a pris sa retraite en 1852, après trente-sept ans de service à la Comédie-Française.

DESMOUSSEAUX DE GIVHÉ, homme politique français, né à Dreux en 1794. Il entra dans la carrière diplomatique et fut successivement secrétaire d’ambassade à Rome sous la Restauration et à Londres après 1830. Elu député de Dreux en 1837, il grossit le nombre des doctrinaires, soutint le ministère Mole à l’époque de la coalition, puis vota avec le , groupe des conservateurs progressistes, et attaqua la politique de M. Guizot dans plusieurs discours vifs, spirituels et sarcastiques. C’est lui qui caractérisa l’œuvre de l’homme d’État aui, par son entêtement aveugle, devait perdre fa monarchie de Juillet, par ces trois mots devenus fameux : Rien, rien, rien ! Sous la République, M. Desmousseaux de Givré fut envoyé à la Législative par les électeurs d’Eure-et-Loir (1849). Il y vota avec la majorité, y appuya la proposition de M. Créton sur l’abrogation des lois condamnant au bannissement les familles royales, et interpella le ministère au sujet d’un discours prononcé par le président de la République à Dijon. Après le coup d’État du 2 décembre, il rentra dans la vie privée.

DESMOUST1ERS DB MÉRlNVILLE(René), prélat français, né à Aubis (Haute-Vienne) en 1742, mort à Versailles en JBÎ9. Il entra de bonne heure dans les ordres, et fut nommé, jeune encore, chanoine, grand archidiacre, puis vicaire général de Chartres. En 1788, il fut promu à l’évêché de Dijon. Appelé aux états généraux, il vota avec la majorité du clergé pour les mesures rétrogrades. Desmoustiers de Mérinville fut accusé d’avoir des intelligences avec le roi et avec l’étranger. Maintenu quelque temps en état d’arrestation, puis déporté comme prêtre réfractaire, à L’époque du concordat, il donna sa démission du siège de Dijon, fut nommé évoque de Chambéry, et administra quelque temps le diocèse de Lyon. Il se démit de nouveau en 1805, devint chanoine de Saint-Denis, et obtint en 1815, de Louis XVIII, un logement à Versailles. Ce fut là qu’il mourut.

DESMOZONE s. m. (dè-smo-zo-ne — du gr. desmos, lien ; zone, ceinture). Entom. Famille de lépidoptères diurnes.

DËSMYPSOPODE adj. (dè-smi-pso-po-dedu gr. desmos, lien ; upsos, en haut ; pous, pe~ dos, pied). Ornith. Dont les pieds sont longs et les doigts réunis par des membranes.

— s. m. pi. Famille d’oiseaux, échassiers à doigts palmés.

DBSNA, rivière de la Russie d’Europe. V. Desma.

DESNANOT (Pierre), mathématicien français, né à Saint-Gérand (Lot-et-Garonne) en 1777, mort en 1857. Il était fils d’un petit propriétaire de campagne, qui lui fit donner une instruction élémentaire chez le curé de son

  • village, puis à Montséjour, et qui le rappela

pourTaider à exploiter son domaine. En 1799, Desnanot dut entrer dans l’armée et servit jusqu’en 1801. Depuis longtemps il employait tous ses loisirs à étudier, a apprendre surtout les mathématiques. En 1802, il entra comme professeur de mathématiques à l’école secondaire de L’Isle (Dordogne), puis enseigna successivement cette science à Périeueux (1804), à Ruffec (1806), à Limoges f1800), devint, en 1809, censeur dans cette dernière ville, passa au même titre à Nancy en 1815, fut ensuite inspecteur d’académie a Nîmes (1820) et à Grenoble (1825), reçut en 1831, de M. de Montalivet, la mission de débrouiller certains comptes embarrassés des

budgets universitaires, et fut appelé, en 1832, au poste de recteur à Clermont, où il organisa les établissements d’instruction primaire, qui reçurent leur constitution définitive de la loi de 1833. Il était à cette époque licencié es lettres et docteur es sciences. En 1841,

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Desnanot dut prendre sa retraite. Dix ans plus tard il devint membre du conseil des directeurs de la caisse d’épargne de Clermont, qu’il avait contribué à fonder en 1834, et fut successivement vice-président et président de ce conseil (1853). C’était un esprit observateur, pratique, qui, avant tout, voulait être utile à ses contemporains en vulgarisant les sciences mathématiques ; mais son style, lourd et trop chargé d’expressions et de formules techniques, ne répondait pas toujours au but qu’il se proposait. On a de lui : Arithmétique pratique ; Complément de la théorie des équations du premier degré, suivi d’un Traité des différences et de (interpolation des séries ; Pratique du toisé géométrique ou Géométrie pratique ; Exposition des premiers principes de l’équilibre et du mouvement pour servir d’introduction à la mécanique industrielle ; Jaugeage des cylindres, des cuviers, des cuves rondes, etc. Il a laissé en outre plusieurs ouvrages manuscrits et diverses communications insérées dans, les Annales de l’Académie.

DESNITZA, rivière de la Turquie d’Europe, dans la Roumélie, pachalik de Monastir. Elle prend sa source au versantoccidentaldu mont Crammos, coule de l’E. À l’O., baigne le bourg de son nom, et se jette dans la Voioutza ou Voiussa (l’Aous des anciens), après un cours de 80 kilom.

DESNITZKt (Michel), célèbre prédicateur russe, né à Moscou en 1761, mort en 1841. Il entra dans les ordres en 1785 et se livra avec tant de succès à la prédication, qu’il fut appelé à Saint-Pétersbourg, où il devint prédicateur de l’empereur Paul. L’éclatante réputation qu’il obtint lui valut d’être successivement nommé métropolitain de Novogorod et de Saint-Pétersbourg. Il remplit ces dernières fonctions de 1818 à 1835, et se retira alors dans un couvent. Ses sermons (Besiadii) ont paru à Saint-Pétersbourg de 1820 à 1824 (12 vol. ; dernière édition, 1854-1856, 16 vol.).

DESNOIRESTERRES (Gustave LeBrisoys), littérateur français, né à Bayeux en 1817. Il se rendit à Paris pour y embrasser la carrière littéraire. Sa première production fut un roman, le Pensionnaire- et l’artiste, qui parut dans le Journal général de France en 1839. Deux ans plus tard, M. Desnoiresterres fonda un recueil mensuel, la Province et Paris, qui cessa de paraître en 1842. Depuis lors, il a publié des romans, des nouvelles et des articles dans divers journaux et recueils, notamment dans l’Époque, dans la Semaine, dans le Commerce, dans l’Ordre, dans l’Union, etc. Nous citerons, parmi ses romans parus en volumes : la Chambre noire (Paris, 1843, 2 vol. in-8») ; Jarnowick (1844, 2 vol. in-8°) ; Entre deux amours (1845, 2 vol. in-8°) ; Mademoiselle Zacharie (1845, 2 vol. in-8°) ; Un amour en diligence (1853, in-8<>) ; les Talons rouges (1853, in-8<>), etc. M. Desnoiresterres s’est beaucoup occupé du xvtiie siècle, de ses mœurs et de ses célébrités. Il en a scruté le côté intime avec talent et fait revivre avec habileté l’intéressante physionomie. Ses Intérieurs de Voltaire, qu’il a publiés dans la Revue de Paris en 1855, appartiennent à cet ordre d’études. Depuis 1859, cet écrivain a donné, sous ce titre : les Cours galantes, une série de tableaux historiques fort remarquables. On lui doit en outre Monsieur de Balzac (1851), étude sur le célèbre romancier, et une bonne préface en tête d’une nouvelle édition annotée du Tableau de Paris de Mercier (1853).

’ DESNOYER (Louis-François-Charles), acteur, auteur dramatique, né à Amiens (Somme) en 1806, mort en 185S. Il débuta au théâtre comme acteur et auteur à la fois, par un vaudeville intitulé : Je serai comédien, en 1827. Le peu de succès qu’il obtint dans les rôles qu’on lui avait confiés le décida, quelques années après, à quitter la scène ; il se mit alors à travailler pour le théâtre, soit seul, soit en collaboration avec divers jeunes auteurs. Parmi le grand nombre de pièces qu’il produisit avec une prodigieuse fécondité, nous distinguerons : le Séducteur et son élève, drame en deux actes (lg29) ; Casimir, ou le Premier tète-à-tète, opéra-comique en deux actes, musique d’Adam (1831) ; le Polonais, ou Février 1831, impromptu ; lePmïs de Champvert, ou l’Ouvrier lyonnais, drame en trois actes ; le Petit chapeau, ou le Rêve d’un soldat, fantasmagorie en six parties ; le Général ft le jésuite, drame en cinq actes j le Naufrage de la Méduse, drame en cinq actes (1839) ; la Mère de la débutante, ou Je serai comédienne, Une jeunesse orageuse, vaudevilles en deux actes ; la Caisse d’épargne, en trois actes (1841-1842) ; Montbailly, ou la Calomnie, drame tiré des Causes célèbres, en cinq actes ; Ralph le bandit, drame en cinq actes ; Jeanne Darc, drame en cinq actes et dix tableaux ; les Trois étages, ou Peuple, noblesse, bourgeoisie, drame en trois actes (1849) ; le Faubourien, la Femme du voisin, le Bouquet de bal, le Rebutant, ou l’Amour et la comédie, le Congrès de la paix, comédies en un acte (1849). Il a donné, en outre, avec la collaboration de plus de trente auteurs, un nombre infini de pièces appartenant à tous les genres, telles que : le Roi de Rome, avec M. Léon Beauvallet (Ambigu, 1850) ; le Testament d’un garçon, en trois actes, avec M. Eugène Nus (Odéon, 1851) ; la Bergère des À Ipes, drame en cinq actes, avec M. Den DESN

nery (Galtê, 1852). Il a composé, en outre, I plusieurs pièces de circonstance dont la dernière : Rentrée à Parist est un tableau du retour des troupes de Crimée (décembre 1855). Il est aussi, sous le nom d’Anatole, un des auteurs de Zazezizozu, grande féerie-revue (Cirque, 1835).

De 1841 a 1847, M. Charles Desnoyer a occupé au Théâtre-Français l’emploi de régisseur général. Il prit, en mai 1852, la direction de l’Ambigu-Comique, et les embarras financiers que lui occasionna l’administration difficile de ce théâtre n’ont pas peu contribué à hâter sa fin.

Charles Desnoyer ne se distingue pas du commun des auteurs de boulevard ; son style est celui de tout le monde ; dans aucun de ses drames on ne rencontre des combinaisons bien originales. Il est par rapport aux maîtres du genre ce qu’étaient Lagrange-Chancel et Campistron comparés à Racine. De toutes les pièces qu’il a composées sans collaborateur, une seule a obtenu un succès vraiment populaire : le Naufrage de la Méduse. Parmi les autres, les plus heureuses ont été : Gilette de Narbonne, où M™o Albert, actrice d’une grande valeur, montrait une grâce si touchante ; le Roi de Rome et le l’acteur. Desnoyer était un très-honnête homme, dévoué à ses amis et à sa famille, pour laquelle il n’a cessé de travailler toute sa vie et que sa mort a laissée absolument sans fortune.

DESNOYERS (Auguste-Gaspard-Louis Boucher, baron), célèbre graveur français, né à Paris en 1779, mort dans la même ville en 1857. Entré de bonne heure dans l’atelier de Lethière, il ne tarda pas à s’y faire remarquer. En 179G, une gravure au pointillé, d’après une Bacchante de Grevedon, signala au public le nom du jeune artiste, il produisit depuis une foule de petits sujets du même genre qui furent très-bien accueillis. Au Salon de 1799, un travail vraiment sérieux, Vénus désarmant l’Amour, d’après Robert Lefèvre, lui valut un prix de 2,000 francs. En 1801, le Musée lui commanda la Belle jardinière do Raphaël. Mais la conscription, qui vint le frapper alors, faillit briser sa carrière. Le premier consul, sollicité par JUicien Bonaparte, ne voulut rien faire pour Desnoyers. « A-t-if des travaux pour la République ? demanda-t-il à Lucien d’un ton cassant, defort mauvaise humeur. — Oui, répondit Lucien.

— Eh bien 1 qu’il paye donc, s’il veut être remplacé, • reprit le futur empereur. Mais le conseil de révision eut, fort heureusement, beaucoup plus d’indulgence : il

jugea Desnoyers impropre au service, bien que sa constitution robuste ne laissât rien à désirer. Rien dès lors ne vint interrompre les travaux de l’artiste, dont les progrès, aussi grands que rapides, lui donnèrent une immense réputation et le mirent au premier rang des graveurs modernes. En 1806, il exécuta le célèbre Ptolémée II Philadelphe, d’après le dessin d’Ingres. Ce travail excellent valut à l’auteur la grande médaille d’or, avec 500 francs de gratification. Le Portrait en pied de Napoléon, d’après Gérard, parut au Salon de 1810. Dans les premières années de la Restauration, l’éminent graveur, qui avait eu le talent de se conserver a la cour de Louis XVIII la faveur dont il jouissait sous l’Empire, fut accablé de commandes. Il eut à reproduire presque tous les chefs-d’œuvre du Louvre. Magnifiquement rétribué, ce travail lui procura une belle fortune. C’est ici le lieu de rappeler en deux mots l’histoire, fort curieuse d’ailleurs, du Portrait de Marie - Louise. L’Autrichienne n’était pas encore entrée en France, qu’on vendait à Paris par milliers le « portrait véritable de Marie-Louise ! ■ Ils étaient tous différents, et dans tous l’archiduchesse était affreusement laide ! Napoléon, furieux, fait appeler le baron Denon, et lui ordonne d’aller sur-le-champ faire graver par M, Desnoyers le portrait officiel de la future impératrice : tête ronde, cheveux blonds, front haut. D’après ce portrait un peu sommaire, l’artiste se met à travailler nuit et jour. Enfin, on tire une épreuve ; elle est soumise au souverain qui la trouve superbe. Il allait en ordonner la distribution, lorsque arriva une miniature fidèle de Marie-Louise ; il fallut modifier la planche, car la nouvelle impératrice, loin d avoir la tête ronde, possédait au contraire un visage d’un ovale très-allongé. Desnoyers se remit à l’œuvre et dès le lendemain le portrait authentique de Marie-Louise était répandu par milliers dans Paris. Membre de l’Institut en 1816, Desnoyers fut nommé graveur du roi en 1825, reçut, en 1828, le titre de baron, et peu après la croix d’officier de la Légion d’honneur. Depuis 1848, l’illustre graveur n’a plus produit d’œuvres capitales ; l’âge avait alourdi sa main et affaibli sa vue. Le talent de ce maître, très-inférieur à celui d’Henriquel Dupont, n’en est pas moins un talent hors ligne. Ses planches burinées n’ont pas la liberté du faire, la largeur du métier qui distinguent celles qu’il a pointillées. Ce dernier procédé convenait mieux à son talent timide, patient, sans hardiesse, sans énergie ; car le burin veut de la précision et de la force.

Parmi les œuvres du baron Desnoyers, il faut citer en première ligne ses Vierges d’après Raphaël, dont voici la liste : la Belle jardinière (1804) ; la Vierge au donataire, le. Vierge au hnge et la Vierge à la chaise (1814) ;

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la Vierge au poisson (1822) ; la Vierge d Albe (1827) ; la Vierge au berceau (1831) ; la Belle jardinière de Florence (1841) ; la Vierge de Saint-Sixte (1846). Il a gravé également la Vierge au rocher et la Sainte Famille, d après Léonard de Vinci ; la Madeleine, du Corrége ; Eliézer et Rébecca et Moïse sauvé des eaux, de Poussin. Parmi ses autres gravures, nous citerons, outre celles qui sont mentionnées ci-dessus : Bélisaire, de Gérard (1806) ; François /er et Marguerite de Navarre, de Richard (1817) ; les portraits de Jefferson, du roi de Rome, de Talleyrand, etc.

DESNOYERS (Jules-Pierre-François-Stanislas), géologue et historien français, né à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) en 1800. Il fut envoyé à Paris par sa famille pour y suivre les cours de droit ; mais il ne tarda pas h abandonner la jurisprudence pour se livrer à l’étude de l’histoire naturelle et de l’archéologie, pour lesquelles, depuis longtemps déjà, il avait un goût marqué. La géologie surtout l’attira tout d’abord. Il devint membre de la Société d’histoire naturelle de Pans, dont il fut élu secrétaire en 1825, publia divers mémoires qui le firent nommer, en 1830, secrétaire de la Société géologique de France, mena de front les études historiques^ et fit, en 1830 et en 1831, un cours d’archéologie a l’Athénée. En 1833, M. Desnoyers fut attaché, en qualité d’aide naturaliste, au Muséum, où il obtint, l’année suivante, une place de bibliothécaire. Vers le même temps (1833), la Société de l’histoire de France, qui venait de se fonder, le choisit pour secrétaire. M. Guizot, alors ministre de l’instruction publique, désirant donner une vive impulsion aux recherches historiques, créa dans ce but un comité (1834) dont M. Jules Desnoyers fut appelé à faire partie. Quatre ans plus tard, 1 Académie des inscriptions et belleslettres ayant ouvert un concours sur cette question : Tracer l’histoire des différentes incursions des Arabes d’Asie et d’Afrique, tant sur le continent de l’Italie que dans les îles qui en dépendent, ce fut M. Desnoyers qui remporta le prix. Enfin, ce savant, aussi laborieux que modeste, a été élu, en 1862, membre de l’Académie des inscriptions et belleslettres. Presque tous les travaux do M. Desnoyers consistent en mémoires publiés dans divers recueils scientifiques. Parmi ses écrits sur la géologie, nous citerons : Mémoire sur la craie (1825) ; Observations sur quelques systèmes de la formation aolithique au nord-ouest de la France (1825) : Observations sur les terrains tertiaires de l ouest de la France (1832) ; Recherches géologiques et historiques sur tes cavernes à ossements (Paris, 1845, in-8°), etc. Ses principaux écrits historiques sont : Bxbliographie historique de la France (1834) ; Indication des principaux ouvrages propres d faciliter tes travaux relatifs à l’histoire de France (1837), dans l’Annuaire de la Société de l’histoire de France ; Sociétés littéraires de la France (tS4l) ; Topographie ecclésiastique de la France pendant le moyen âge et dans les temps modernes jusqu’en 1790 (1853-1854), embrassant toute la France mérovingienne et

la plus grande partie de la France carlovingienne ; Recherches sur la coutume d’excommunier et d’exorciser les insectes et autres animaux nuisibles à l’agriculture (1853, in-8°) ; Instruction pour les recherches à faire en Orient sur les colonies gauloises de l’Asie Mineure (1855) ; Sur le sort des enfants trouvés en France antérieurement à saint Vincent de Paul (1856), etc.

DESNOYERS (Louis-Claude-Joseph-Florence), journaliste et romancier français, né à Replonges (Ain) en 1802, mort à Paris en décembre 1868. Son père avait acheté le château seigneurial de Mâcon pour le faire démolir, espérant tirer un bon profit des matériaux dans un pays où la pierre de taille est un mythe. La lutte du progrès contre la routine ne fut pas heureuse dans la patrie de Lamartine, et ce fut une fausse spéculation. Pendant ce temps le jeune Louis terminait au collège de Maçon des études brillamment ébauchées à Autun. Le frère aîné du futur journaliste remplissait alors les fonctions de principal du collège, et il confia à Louis celles de régent de cinquième, que ce dernier abandonna bientôt pour venir se marier à Paris. La capitale porterait plus au célibat qu’à l’hymen, si nous en jugions d’après notre exumversitaire ; car, arrivé à Paris en octobre

1829, il ne forma d’alliance qu’avec Varin et Étienne Arago, pour donner le jour à quelques vaudevilles. Plusieurs articles présentés à cette époque au Globe, au Figaro, au Pandore, ne furent pas admis. Le débutant,

3ui sentait sa valeur, se voyant fermer l’entrée es autres journaux, résolut d’en fonder un et de se patronner lui-même. Un seul obstacle le gênait : sa bourse de jeune homme ne contenait pas les 100,000 francs de cautionnement exigés par la loi, mais

Il est avec les lois des accommodements,

et la nouvelle feuille éluda les proscriptions du timbre en paraissant tous les deux jours sous un titre différent. Le journal des salons s’appela dans la même semaine le Sylphe, le Lutin, le Trilby et le Follet. La Restauration, malgré l’opposition libérale du malin journal, toléra ses déguisements jusqu’en

1830, où sa réputation avait tenté Girardia et Lautour-Mézerai, qui s’étaient fait admettre dans son conseil d’admin«uration. Les