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pas, et l’une no peut servir de clef à l’autre. Quoi qu’on fasse, on n’éclaircira pas par le français les rapports du sanscrit avec le latin, et ce n’est pas de ce côté que la proposition do M. Delàtre sera véritable... Les origines du français examinées dans la langue sanscrite n’éclairent pas comment il a émané du latin ou comment le latin et a plus forte raison les autres langues de la famille indienne ont émané du sanscrit. L’épigraphe choisie par M. Delàtre me parait dictée non par la science étymologique, mais par un patriotisme qui ne doit point prévaloir dans les questions de science et d’histoire. Pourtant je ne suis pas tout à fait hostile, j’en conviendrai, même en ceci, à un certain patriotisme, mais je voudrais que, sans prévaloir, sans fausser la réalité, il sût donner quelque couleur plus vive à ce qui est beau, quelque relief plus marqué à ce qui est saillant. 11 n’est pas nécessaire de faire au français une place exagérée dans la famillo indienne pour lui trouver des qualités dignes d’éirc louées, un rôle digne d’être célébré, une histoire, en un mot, digne d’être racontée. Mais qualité, rôle, histoire, tout cela tient à ce qu’il est non pas fils du sanscrit, mais fils du latin. Être fils du sanscrit ou du moins lui être apparenté de près est une grande gloire. Ce fut la fortune du grec et du latin, et, les nations qui ont parlé ces deux langues ont, dans l’ancien monde, tenu le sceptre des sciences, des lettres, des arts et de la guerre... Mais ce n’est pas non plus un sort à dédaigner que d’être issu de la langue romaine. Il y a là quelque chose que l’on peut comparer à ce qui so passe dans les vieilles et nobles familles : plus on y compte d’aïeux illustres, plus aussi avec le sang il se transmet de qualités spéciales, d’élégance et de fierté héréditaires. De môme les langues romanes, comptant dans leur ascendance co père illustre qu’on nomme le

latin, ont par le seul fait de leur naissance une infinité d’aptitudes pour s’accommoder à l’œuvre croissante de la civilisation, aptitudes que rien ne saurait remplacer. Aux nuances déjà trouvées par la vie latine se sont ajoutées colles qu’a découvertes la vie roinaue. Sans doute dans ces transmissions les langues perdent ; elles perdent cette empreinte vive et récente qui fait que le mot primitif est une image de la chose vue, un écho du son entendu ; mais elles gngnent en même temps : elles gagnent cette abstraction plus haute et plus ferme qui rend le mot des âges tertiaires plus fait pour l’idée. De là dans le champ de la prose tant de force, tant de lucidité et tant d’étendue ; et dans la poésie ce charme d’une langue abstraite qui se surmonte pour peindre la nature ou qui se laissa entraîner vers l’infini de l’âme et des choses. S’il est vrai que les races civilisées, en se civilisant davantage, gagnent des capacités héréditaires qui les élèvent en tout le reste, il est vrai aussi que leurs langues, pour se conformer à des pensées plus vastes, acquièrent de nouveaux caractères. Tel est ce que j’appellerai la noblesse des langues romanes. »

C’est donc, ainsi que le fait observer judicieusement M. Littré, à la suite duquel nous nous sommes peut-être laissé entraîner un peu loin, ôter à l’étude étymologique du français sa vraie nature que de la faire dépendre complètement des éléments sanscrits. Dans notre étymologie, il s’agit d’abord non pas de savoir comment un de nos mots provient d’un radical sanscrit, il n’y a, il ne peut y avoir aucune règle pour cela, mais comment un de nos mots provient du latin ; pour cela il existo des règles que les étymologistes ont trouvées et qu’on n a plus qu’à perfectionner et à étendre. On peut dire en toute vérité que le sanscrit ne sert de rien ici, il n’intervient pas : tout se passe entre le latin, d’une part, et, d’autre part, le peuple nouveau sorti du mélange des Gaulois, des Romains et des Germains. Non pas qu’il soit indifférent de savoir que sur un arrière-plan ces mots latins d’où tant d’autres sont dérivas ont leurs congénères en sanscrit et dans les autres langues indoeuropéennes, et de rechercher la signification première de tous ces congénères et les lois qui ont présidé à leurs mutations de forme et e signification ; cela importe beaucoup, au contraire, mais c’est en vue de la théorie générale des langues indo-européennes et non de celle du français. Pour un mot français, il n’y a que cette voie à suivre : rechercher d’abord la forme ancienne, s’il en existe une, mettre à côté les formes qu’on peut recueillir dans les autres langues romanes et dans les patois, puis do là essayer de remonter au radical latin, germain ou celtique. Cela fait, on ajoute, si l’on veut étendre le point de vue, au radical latin, germain, celtique ainsi déterminé, le radical sanscrit, et cela afin de voir, si on le peut, comment les intuitions secondaires qui ont amené la formation du français par le latin diffèrent des intuitions primitives qui ont amené la formation des radicaux indoeuropéens. En un mot, ce qui intéresse d’abord dans l’étude philologique du français, c’est, comparativement, d’examiner l’immense parallélisme des tangues romanes ; c’est, organiquement, de considérer le procédé par lequel les éléments du mot latin se modifient pour donner les éléments du mot français : c’est, logiquement, de rechercher par quel travail les significations latines sont devenues les significations françaises. Ces prémisses ainsi posées, il est clair que la rocher %

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che des éléments sanscrits et indo-européens est sur un autre plan et sert surtout à faire apprécier l’antiquité des radicaux, leur sens primitif et la série souvent si singulière des sens dérivés.

Avec le système que M. Delâtre indique dans son épigraphie et auquel, d’ailleurs, il est resté fidèle, cherchant à classer tous les roots français sous les mille ou douze cents racines dont ils ne dérivent que par l’entremise du latin, du grec, de l’allemand ou du celtique, les incertitudes pénètrent de tous cotés. C est ainsi qu’il tire le mot pis, mamelle de vache, du sanscrit payas, eau, qui dérive de pi, forme secondaire de la racine vil, boire. « Par euphémisme, dit M. Delàtre, les Germains adoptèrent ce nom sanscrit de Veau pour désigner l’urine, et ils en firent : hollandais, pis ; allemand, pisse. Le même radical, par une métonymie toute naturelle, a servi à désigner l’organe par où les chèvres et les vaches épanchent le lait. » C’est là de l’érudition mise, comme on dit, à la torture..Pu, eu ancien français, veut dire poitrine, et vient du latinpeeius, ce qui nous reporte bien loin des mots allemands et sanscrits ici allégués. Puis ce mot pis a pris le sens restreint de mamelle, de la même façon que traire, qui vient du latin trahere et qui, dans tout l’ancien français, a le sens g&néra] de tirer, a fini par prendre le sens particulier do faire sortir le lait. L’ouvrage de M. Delàtre, qui n’a pas du reste été achevé et qui s’est arrêté après la publication du premier volume, renfermant seulement les racines qui commencent par une labiale, contient un grand «ombre d’erreurs de ce genre, ducs pour la plupart aux défauts de son système. Cependant on ne saurait contester son habileté et son savoir, et l’on doit le féliciter de la riche érudition dont il a fait preuve à chaque page de son livre. Les exemples empruntés à tous les types de la famille indienne se pressent sous sa plume et prouvent des connaissances aussi solides que variées. Avec une si forte et si heureuse préparation, M. Delàtre était certainement appelé à de beaux travaux sur la comparaison des langues indoeuropéennes, et nous regrettons qu’il ait laissé son livre inachevé. Peut-être a-t-il voulu refondre son travail et l’établir sur un plan plus vaste en l’enrichissant des immenses trésors accumulés ces dernières années par la philologie allemande. Pour notre part, nous ne croyons pas que M. Delàtre soit resté oisif ni qu’il ait dit son dernier mot, et nous attendons avec impatience le fruit de ses nouvelles recherches.

DÉLATTÉ, ÉE (dé-la-té) part, passé du v. Délatter. Dont on a enlevé les lattes : Le toit

est tOUt DÉLATTÉ.

DÉLATTER v. a. ou tr. (dé-laHé — du privât, , et de latte). Techn. Oter les lattes de : Délatter un plafond. On à délattk ce toit. (Acad.)

Se délatter v. pr. Être délatté, perdre ses lattes : Le toit s’est tout bélatte.

DELAUDUN (Pierre), poète et critique français, né à Uzès en 1575, mort en 1629. Envoyé à Paris pour y étudier la philosophie, il s’y livra à son goût pour les lettres et la poésie, composa des œuvres poétiques médiocres, puis retourna dan3 sa ville natale, où il devint, vers 1605, juge temporel de l’ôvêque d’Uzès. Il a publié, dans un recueil intitulé : la Diane, poème, mélanges, etc. (Paris, 1500, in-12), des petites pièces de vers composées d’un quatrain et d’un tercet, auxquelles il donna le nom de demi-sonnets. Mais cette nouvelle forme poétique, inventée par lui et dont il se vantait hautement, dit Colietet, avorta entre ses mains, et pas un poste du temps ne voulut l’imitor. Il fit paraître en outre : deux tragédies, le Martyre de saint Sébastien et Horace (159G) : l’Art poétique français, divisé en cinq livres (Paris, 1598, in-16), où l’on trouve, parmi des idées erronées, quelques bons conseils, et la Franciade (Paris, 1604), poème sans aucune valeur, mais accompagné do notes très-curieuses que Goujet attribue à l’abbé Robert Delaudun, oncle de l’auteur.

DELAULNE (Étienne), célèbre dessinateur et graveur français de l’époque de la Renaissance. On manque de détails précis sur la vie de ce gracieux et savant ancêtre du burin français, connu surtout par ses œuvres, que se disputent les musées et les riches amateurs. On sait seulement qu’il naquit à Orléans vers 1518 ou 1519 et alla se fixer à Strasbourg, où s’est écoulée la plus grande partie de sa vie. On le fait mourir communément, mais sans preuve aucune, vers 1595 ; on sait seulement qu’il vivait encore en 1585.

Il dessina et grava sous Henri II pour la Monnaie de Paris, d’où l’on peut conclure qu’il fut également orfèvre. C’est d’ailleurs 1 opinion du célèbre Mariette. Comme graveur, il a produit un nombre de pièces considérable, la plupart de petites dimensions et exécutées d’après ses propres dessins. Elles se distinguent par la facilité de l’invention, l’élégance, l’extrême légèreté du burin. Lorsqu’il avait à reproduire les œuvres, alors à la mode, des artistes italiens de Fontainebleau, il savait interpréter avec la grâce française leurs fantaisies un peu tourmentées. Il a gravé cependant plusieurs pièces de grandes dimensions, parmi lesquelles : le Serpent d’airain, d’après- Jean Cousin ; la Léda, d’après Michel-Ange ; l’Enlèvement d’Ifippodamie, d’après le Rosso. On doit aussi à son burin

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élégant et dessinés par lui : l’Histoire de l’Ancien Testament, en soixante petites feuilles ; les Douze mois de l’année, dont les sujets sont encadrés, avec un art parfait, do larges bordures composées d’outils, d’instruments aratoires, d’armes ou d’ustensiles domestiques. Ses estampes sont ordinairement signées Siephanus F. ; d’autres portent seulement un S ou les lettres S. F,

DELAUNAY (Pierre Py-Poulain ou Pipoulain), grammairien français, né à Paris vers 1670, mort vers 1730. Il dirigeait dans cette ville une école élémentaire. Il est l’auteur d’une méthode de lecture publiée à Paris sous le titre de : Méthode du sieur Py-Poulain de Launay ou Y Art d’apprendre à lire le français et le latin (1719), qui offre des innovations heureuses, surtout pour la prononciation et l’orthographe, et qui reçut une complète approbation de l’abbé Bignon et d’autres savants.— Son fils, Pipoulais Delaunay, mort à Paris en 1767, ayant donné des leçons avec

10 plus grand succès en employant la méthode de son père, s’appliqua à la vulgariser.

11 a publié une nouvelle édition de la Méthode pour apprendre à lire le français et le latin, etc. (Paris, 1741, in-12), à laquelle il a joint des extraits tirés des meilleurs grammairiens ; Y Antiquadrille (1745), critique d’un système de lecture alors en vogue ; 1 Alphabet des enfants (1750), abrégé de la méthode de son père ; la Nouvelle méthode pour apprendra la langue latine (1756, in-8"), qui lui valut de nombreuses critiques.

DELAUNAY (Louis), minéralogiste néerlandais, né vers 1740.. Il fut avocat à Bruxelles, puis greffier du conseil des finances des Pays-Bas (1784). Il s’occupa beaucoup de science, surtout de minéralogie, et devint membre des Académies de Bruxelles et des Pays-Bas. On ignore l’époque de sa mort. On a de lui, outre plusieurs mémoires, un Essai sur l’histoire naturelle des roches (Saint-Pétersbourg, 1786, in-4°), et Minéralogie des anciens (Bruxelles, 1803, 2 vol. in-8°).

DELAUNAY D’ANGERS (Joseph), conventionnel, né à Angers en 1746, décapité le 5 avril 1794. Commissaire du roi près le tribunal de sa ville natale, il fut nommé député à l’Assemblée législative et siégea à l’extrême gauche. Après le 10 août, il fit adopter une adresse aux Français pour leur annoncer la suspension de Louis XVI et fit décerner les honneurs du Panthéon à Beaurepaire. Réélu à la Convention, il vota la mort du roi, fit partie de la Montagne et combattit vigoureusement les girondins. C’est sur sa proposition que fut décrétée la suppression de ia Compagnie des Indes, ainsi que la venta de ses marchandises. Quand on en vint aux mesures d’exécution, on prétendit qu’à la faveur des premières dispositions, qui sembluiont dirigées contre la Compagnie, Delaunay avait glissé des clauses dont 1 effet devait être de favoriser les intéressés aux dépens de la République. Basire et Chabot l’accusèrent encore de leur avoir, de concert avec Julien de Toulouse, présenté un plan d’agiotage basé sur des décrets présentés à propos. Enfin on l’accusa, en outre, d’avoir falsifié un décret relatif a la Compagnie des Indes. Cette affaire, dans laquelle furent impliqués Fabre d’Eglantine, Basire, etc., est demeurée assez obscure. Toutefois la culpabilité de Delaunay semble établie. Il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et compris dans la fournée des dantonistes.

DELAUNAY jeuno (Pierre-Marie), conventionnel, frère du précédent, né à Angers en 1755, mort en 1814. Élu procureur-syndic de son département, puis député à la Convention nationale, il vota la réclusion de Louis XVI et son bannissement à la paix. Son modérantisme le portait naturellement vers le camp dos girondins, qui lui firent confier le rapport contre Marat. On sait qu’il conclut à un décret d’accusation qui fut en effet rendu. Envoyé en mission dans l’Ouest, en 1793 et 1794, il rôdifea plusieurs rapports sur l’insurrection venôenne et la situation de ces contrées, devint membre du comité de sûreté généralo pendant la réaction thermidorienne, et fit adopter la plupart des mesures qui précédèrent et suivirent la victoire de la Convention sur les royalistes, au 13 vendémiaire.

Il n’avait été mêlé en aucune manière aux tristes manœuvres de son frère, avec lequel, d’ailleurs, il était loin d’être en bonno intelligence. Devenu membre du conseil des Cinq-Cents, il fut promoteur du décret qui créa un ministère de la police, des lois répressives contre la presse et des mesures de police qui furent adoptées à l’égard des étrangers. Il sortit du conseil en mai 1797 et fut nommé, après le 18 brumaire, président du tribunal criminel de Maine-et-Loire, fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort.

DELAUNAY (Charles-Eugène), mathématicien français, né à Lusigny (Aube) en 1816. Il sortit premier de l’École polytechnique en 1836 et devint ingénieur des mines. Il abandonna cette carrière pour se livrer à l’enseignement, et fut successivement appelé à

occuper une chaire de mécanique à l’École polytechnique et à la Faculté des sciences de Paris, puis nommé membre de l’Institut (l 855), et enfin membre du bureau des Longitudes. On a de lui plusieurs mémoires, notamment Sur une nouvelle théorie analytique du mouvement de la lune (1846), etc., et d’excellents

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ouvrages élémentaires qui ont eu plusieurs éditions : Cours élémentaire de mécanique (1854, 3ûédit.) ; Cours élémentaire d’astrono~ mie (1855, 2° édit.) ; Traité de mécanique ra~ tionnelle (1856), etc. Tous ces ouvrages sont remarquables à divers titres. Il a écrit aussi un grand ouvrage sur la théorie de la lune. Lo Journal de l’École polytechnique contient de lui un Mémoire sur te calcul des variations, qui a obtenu le second grand prix de mathématiques en 1842. Delaunay a publié en outre, dans le journal de M. Liouvitle, une Théorie des marées. Il est mort h Cherbourg (août 1872), dans une promenade eu mer, la barque qui le portait ayant chaviré.

DELAUNAY (Louis-Arsène), acteur français, né à Paris en 1826. Il entra au Conservatoire dans la classe de M. Provost, en 1844, et obtint, l’année suivante, un accessit do comédie dans le premier acte du Menteur. Sans interrompre pour cela ses études, il s’était essayé au Gymnase quelques mois auparavant ; mais ses débuts à ce théâtre dans les Deux Césars, do Félix Arvers (3, 4 et 5 mars 1845), n’avaient pas été heureux. Engagé lo 24 septembre suivant h l’Odéon, "alors dirigé par Bocage, Delaunay so révéla subitement le jeune premier lo plus accompli de tout Paris dans le rôle do Ludovic, de  ? Univers et la maison, comédie en vers de M. Méry (novembre 1840). Le l" avril 1848, il fut admis à la Comédie-Française en qualité de pensionnaire. Ses débuta dans l’École des maris, l’École des femmes, le Menteur (Dorante), le Distrait (rôle du chevalier), eurent lieu les soirs si tumultueux où Rachel jouait ses grands rôles et chantait la Marseillaise devant un public nombreux et frénétique ; malgré cet écrasant voisinage do la célobro tragédienne, Delaunay fut remarqué et vivement applaudi ; à partir de cette époque, il joua assez fréquemment Pythias et Danton, pièce dont il avait créé le principal rôle à l’Odéon et qui fut admise, grâce à son entrée aux Français, dans le répertoire de ce théâtre. Delaunay est devenu sociétaire le 30 juin 1850, en mémo temps que Rebecca Félix et que Got. Quelques jours après son admission et comme pour prouver qu’il était réellement à la hauteur du rang qu’on l’appelait à occuper sur la première scène du monde, il créait avec une rare perfection le rôle de Fortunio dans le Chandelier, d’Alfred de Musset. Delaunay compte moins de rôles dans l’ancien répertoire que dans lo nouveau. Outre plusieurs reprises dans la comédie moderne, entre autres le rôle de Georges, dans l’Honneur et l’argent, do Ronsard, rempli dès l’origine à l’Odéon par Laferrière, on lui doit une foule do créations heureuses, parmi lesquelles nous nous bornerons à rappeler : la Fiammina, la Considération, le Fils de Oiboyer, Jean Daudry. Dans ces pièces, ainsi que dans toutes celles où il a paru, il a montré le feu sacré do la jeunesse, un extérieur agréable, un mélange heureux de tendresse et d’étourderie, comme dans le neveu Valentin de II ne faut jurer de rien, par exemple, parfois do la candeur, une voix nette et souvent mordante, en un mot, toutes les qualités do remploi. Télémaque dans Ulysse, Horaco dans l’Aventurière, Adrien dans la Joie fait peur7 Henry dans le Cœur et la dot, etc., etc., lui ont valu de beaux succès. Chose rare de nos jours, où les comédiens prennent trop souvent l’épilepsie pour la passion, Delaunay est un véritable umoureux.

DELAUNAY (M»c).V.STAAL(labarouneDB).

DELAUNAY-DESLANI)ES(Pierro), néhVergoncey, dans la Manche, en 1726, mort on 1803. Il fut directeur de la manufacture des glaces de Saint-Gobain et apporta plusieurs perfectionnements dans cette industrie.

DELAUNAY-VICAEDOIS (Aacques-Charles-René), général français, né dans les environs de Saint-Lù en 1739. Il embrassa de bonno heure la carrière militaire, fut promu au grade d’officier et nommé chevalier de Saint-Louis, puis il rentra dans la.vie civile. Ayant accepté, au début de la Révolution, le commandement d’un bataillon de volontaires,

Delaunay - Vicardois parvint rapidement au grade de général de division, fit quelques campagnes et quitta définitivement le service avec une pension de retraite.

DELAUNE (Jean-Jacques-Pompée), avocat et astronome français, né à Autigny (Seine-Inférieure) en 17G0, mort en 1815. Il a publié : Traité et définition des comètes (Rouen, 1813, in-so), avec figures.

DELAUNEY(Pierre-François), peintre français, né à Bayeuxen 1759, mort en 1789. Il fut élève de Vincent et de Fragonard. Son œuvre principale est un tableau représentant un Pèlerinage à Suint-Nicolas de La Chesnéc, q^u’il exposa au Salon de 1783 et qui attira 1 attention des connaisseurs. Cet artiste n’avait pas trente ans quand il mourut,

DELAUNEY (Honoré-François), érudit français, né à Bayeux en 17G4.11 était curé de Vaucelles, près de cette ville, quand la Révolution éclata. Il en embrassa les principes avec enthousiasme, ce qui, dans la suite, lui suscita plus d’un genre de persécution. S’étant marié, et ne trouvant pas dans le mariage tout le bonheur qu’il en avait espéré, il se livra, pour se consoler, a de sérieuses études. On a de lui, outra diverses œuvres restées manuscrites, deux mémoires : l’un Sur l’ori-