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mtive : Conclure un traité. Conclure ta

paix. Conclure un mariage.

Nous n’avons rien conclu, mais ce n’est pas ma faute.

Corneille.

L’Hyménée et l’Amour vont conclure un traits.

La Fontaine.

— Résoudre, décider après délibération : Et nous conclûmes tous d’attacher nos efforts Sur un cerf que, chacun noua disait cerf dix cors.

Molière.

— Finir, terminer : C’est ainsi qu’il a conclu son discours. Milton est le premier qui ait conclu l’épopée par le malheur du principal personnage. (Chateaub.)

— Déduire comme conséquence., prouver : L’inspiration ne conclut rien pour la prophétie. (Boss.) Si une belle femme approuve la beauté d’une autre femme, on peut conclure qu’elle a mieux que ce qu’elle approuve. (La Bruy.) En Usant Despréaux, on conclut, on sent le travail ; dans ltacine, on le conclut sans le sentir. (D’Alemb.)

J’en conclus qu’en tous lieux, surtout chez les Fran L incertaine raison marche entre deux excès.

C. Delàvioke.

L’homme seul a, dis-tu. In raison en partage ; 11 est vrai, de tout temps la raison fut son lot ; Mais de là je conclus que l’homme est le plus sot.

Boileau.

— Absol. Tirer une conclusion ; Jl ne faut pas conclure du particulier au général, il ne faut jamais se hâter de conclure. (Volt.) Quand on fait des règlements pour une société, il est dangereux de conclure de la possibilité à l’acte, et du particulier au général, (Portails.) il Résumer son discours et exprimer les conséquences que Ton a prétendu tirer de ses arguments :

….. Homme, ou qui que tu sois. Diable, conclus, ou bien que le ciel te confonde !

— Je flnis. — Ah ! — Avant la naissance du monde.

Eacine.

I) Être concluant, contenir une décision : Voilà qui conclut. Ce discours, cet argument ne conclut pas.

Conclure à. Opiner, se prononcer pour : Conclure à la mort. Ils conclurent à faire baptiser l’ingénu— (Volt.) || Conduire à ; L’ignorance et la misère concluent fatalement  la maladie et À ta mort. (Latena.) De quelque côté que nous l’envisagions, la guerre conclut k la paix. (Proudh.)

— Ane. pratiq. Conclure au greffe, Passer un appointement au greffe sur des procès par écrit, pour décider qu’il a été bien ou mal jugé, formalité à laquelle étaient astreints les procureurs des appelants, faute de quoi intervenait un arrêt par défaut confirmant la dernière sentence.

Se conclure v. pron. Être conclu ; se prend avec les divers sens du verbe conclure : La paix se conclut. C’est ainsi que se concluait son discours. Cela se conclura aisément de ce qu’on a déjà dit. Le vrai su conclut souvent du faux. (Pasc.) Les principes se sentent, les propositions SE concluent. (Pasc.) Ln misère de l’homme su conclut de sa grandeur, et sa grandeur de sa misère. (Pasc.) L’esprit d’un siècle peut se conclure de la nature des spectacles qui l’ont intéressé. (Renan.)

La paix se conclut donc ; on donna des otages. La Fontaine.

— Syn. Conclure, induire, inférer. Conclure est d’un emploi beaucoup plus fréquent que les deux autres, et il a une signification plus tranchée : il suppose que le prémisses amènent forcément la conséquence qu’on en tire, qu’il n’y a plus de doute possible. Induire, c’est passer d’une chose à une autre qui semble liée avec la première. Inférer, c’est aussi passer d’une chose a une autre, mais alors ces choses sont plus éloignées et l’esprit a plus d’effort à faire pour comprendre que l’une résulte de l’autre.

CONCLUSIP, 1VE adj. (kon-klu-ziff, i-vedu lut. conctusus, conclus). Qui contient une conclusion : Proposition Conclusive. Forme conclusive.

— Gramm. Conjonction conclusive, Celle qui indique une conclusion, comme donc, ainsi, partant.

CONCLUSION s. f. (kon-klu-zi-on — rad. conclure). Action de conclure, de terminer ; résultat de cette action : Conclusion d’un traité, d’un mariage. La conclusion d’un livre, d’un discours. Ce concile eut une heureuse conclusion. (Boss.)

Pour la conclusion l’on n’attend que Valere.

Gresset.

Une tête éventée, un petit freluquet Nous fera par écrit sa déclaration, Sans en venir, après, a la conclusion.’

Reouard.

— Késultat d’une délibération : La conclusion fut qu’on attaquerait le lendemain matin.

— Conséquence déduite d’un raisonnement, d’une démonstration : Une conclusion bien ou mal tirée. Une philosophie assujettie d’avance à certaines conclusions perd son autorité. (De Sacy.) Il est en toutes choses une conclusion élevée et raisonnable qu’il ne faut jamais perdre de vue. (Ste-Beuve.)

— Ellipt. : Conclusion, Voici ce qu’il faut conclure j voici ce qu’il arriva à la fin : Conclusion : ne vous mêlez pas des affaires d’au-

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trui. Conclusion : il partit et on ne l’a plus

revu.

Conclusion : qu’après force prière ? Et des façons de toutes les manières, Il eut un oui de madame Honesta.

La Foutaise.

— Philos. Proposition d’un argument qui se déduit des autres appelés prémisses : Raisonner est faire voir l’analogie de la conclusion avec les données primitives. (L. Pinel.)

— Pratiq. Arrêt de conclusion, Appointement h fournir griefs et réponses, servant à mettre en état un procès par écrit, u Vieille locution.

— PI. Expression des demandes, des prétentions : Conclusions au fond. Conclusions subsidiaires. Conclusions principales. Conclusions contradictoires des parties. Le ministère public a pris ses conclusions. II Conclurions conformes, conclusions contraires, Conclusions du ministère public conformes, contraires à l’arrêt rendu, il Appointement de conclusions, Appointement qui s’ordonnait en appel dans une affaire jugée en première instance par forclusion, ou après des productions respectives.

— Rhétor. Dernière partie d’un discours, appelée aussi péroraison :

Belle conclusion, et digne de l’exorde !

Racine,

— Syn, Conclusion, conséquence. Eu. conclusion est ce qu’une personne déduit d’un principe ou d’un enchaînement de propositions. La conséquence est ce qui en résulte par la force même des choses. Une conséquence est fausse quand elle ne résulte pas bien des principes ; une conclusion est fausse quand elle est l’énoncé d’une erreur, et l’erreur alors peut venir, soit de ce qu’il n’y a pas liaison avec les prémisses, soit de ce que l’une de celles-ci est fausse elle-même.

— Antonymes. Prémisses, début, préliminaires.

— Encycl. Législ, On nomme conclusions l’acte par lequel, dans une instance judiciaire, chacune des parties en cause formule ses prétentions, en débat les moyens de l’ait et les moyens juridiques, et demande au tribunal saisi du litige d’y faire droit. Les conclusions sont la parue essentielle, la partie vitale de la procédure ; on ne peut apporter à leur rédaction trop de précision et de soin. On les distingue en conclusions principales et en conclusions subsidiaires. Les premières expriment les prétentions de la partie dans toute leur latitude ; les conclusions subsidiaires formulent les prétentions moindres auxquelles elle consent a se réduire dans la prévision des cas où ces conclusions principales ne seraient point accueillies par les juges. Les conclusions subsidiaires ne sont qu’un rabais hypothétique sur les fins où tendent les conclusions principales j elles n’impliquent point l’abandon de celles-ci, et un plaideur auquel un tribunal a adjugé ses conclusions subsidiaires n’est point exclu de la faculté d’appeler de la décision et de soutenir à nouveau, devant la juridiction d’appel, le mérite de ses prétentions principales.

Les conclusions se divisent encore en conclusions exceptionnelles et en conclusions au fond. Les premières ne touchent pas au fond même du litige et ne concernent qu’un point incident sur lequel il doit être préliminairement statué. Telles sont les conclusions tendant k décliner la compétence d’un tribunal qui a été indûment saisi de la cause ; telles encore celles qui ont pour objet d’obtenir une communication de pièces ou de se faire impartir un délai pour mettre en cause un garant. Les conclusions au fond, au contraire, entrent dans le vif du débat et portent directement sur la question de droit qui divise les parties et qu’il s’agit de résoudre.

Les conclusions peuvent être modifiées, développées ou réduites dans le cours du débat et en tout état de cause. Devant les tribunaux civils, il est exclusivement du ministère de l’avoué de prendre et de modifier les conclusions de sa partie. L’avocat n’a pas cette faculté ; il éclaire les juges par sa plaidoirie, mais il n’est point le représentant officiel da son client, et il ne peut valablement apporter de changement aux conclusions qu’autant qu’il est assisté à la barre par l’avoué, seul représentant et mandataire légal de la partie.

Les conclusions définitives des parties doivent être signifiées trois jours au moins avant l’audience où l’ou doit se présenter pour plaider. (Décret du 30 mars 1808, art. 70.) Cet intervalle est nécessaire pour que les parties aient respectivement la possibilité de se mettre en mesure de discuter les prétentions adverses. À Paris, néanmoins, ce délai est peu observé ; dans l’usage, on signifie souvent des conclusions avant l’audience et dans la journée même. L’adversaire peut s’opposer à ce qu’il soit statué sur des conclusions nouvelles signifiées et déposées tardivement à l’audience, ou du moins solliciter une remise.

Les conclusions ont trois effets principaux —. I<> Elles déterminent le taux du premier ou dernier ressort. La demande originaire excédât-elle la limite du ressort, le tribunal saisi ne jugerait pas moins sans appel, si les conclusions définitivement prises réduisaient cette demande au taux jusqu’auquel la juridiction saisie du litige peut statuer en premier et dernier ressort. 20 Quand elles ont été prises et déposées à l’audience, les conclusions mettent ce que l’on appelle la cause en état, d’où la

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conséquence que le jugement à intervenir sera réputé contradictoire et non susceptible d’opposition, quand bien même l’une des parties ou son avoué ne se présenterait pas pour soutenir ses prétentions à l’audience ultérieure qui aurait été fixée pour les plaidoiries. 3° Enfin, les conclusions fixent les différents chefs sur lesquels les juges ont à statuer. Ceux-ci ne peuvent ni omettre de statuer sur un chef quelconque des conclusions, ni rien accorder au delà des prétentions qui y sont respectivement articulées, sans exposer leurs décisions k être attaquées par la voie de la requête civile.

CONCLUSUM s. m. (kon-klu-zomm — mot lat. qui signif, chose conclue). Hist. Décision de la dièie germanique, du conseil aulique ou du pouvoir exécutif de la confédération suisse.

— Diplom. Note résumant des débats, des demandes, des allégations.

— Parext. Résolution d’une assemblée quelconque : Les rédacteurs de conclusum et d’amendements, les banquiers et les pachas de Sa Havlesse le Sultan, ne faisaient pas non plus, je vous prie de le croire, des goûters d’anachorète. (Audebrand.)

CONCOBELLA, ville d’Afrique, dans la Guinée inférieure, royaume d’Anzico, sur un petit* affluent du Zaïre, à 380 kilom. N.-O. de San-Salvador. Elle est, dit-on, très-peuplée, et a 4 kilom. de circonférence.

CONCOCTEUR, TRICB adj. (kon-ko-kteur, tri-se— du lat. concoquere, cuire). Méd. Favorable à la digestion.

CONCOCTION s. f. (kon-kok-sion — lat. concoctio ; de cum, avec, et coctio, coction). Physiol. Digestion des aliments dans l’estomac.

— Ane. méd. Maturation des humeurs.

— Dans le langage vulgaire, Action de faire cuire : A cette première opération, je joignis l’attention d’assister à la concoction des œufs. (Brill.-Sav.) Il Inus.

CONCOL1TAN, chef gaulois du in° siècle avant notre ère. Il fut mis, avec Aneroëst, en 225, à la tête des Gésates, confédération formée de diverses peuplades des Alpes. Ayant fait jurer à ses soldats de ne pas quitter leurs baudriers avant d’être montés au Capitule, il envahit l’Italie, marquant partout son passage par le pillage et la destruction.. Il battit une armée romaine près de Fésules ; mais, bientôt après, il Se vit attaquer à la fois par les légions d’^Emilius et celles d’Attilius Regulus. Après une lutte acharnée, qui mit 40, 000 Gaulois hors de combat, Concolitan fut pris avec 10, 000 des siens, et conduit à Rouie, où il figura dans le triomphe du vainqueur. Il mourut en prison.


CONCOLORE adj. (kon-ko-lo-re — du lat. cum, avec ; color, couleur). Qui a une couleur uniforme : Papillon concolore.


CONCOMBRE s. m. (kon-kon-bre — lat. cucumis, même sens. Benfey rapporte ce mot latin à la racine sanscrite kmaz, être courbé, en zend kamere, concombre et voûte, en grec kamara, racine kamptô, courber, latin camera, voûte, arche). Bot. Genre de plantes, de la famille des cucurbitacées, tribu des cucumidées : Les concombres sont des plantes herbacées annuelles. (F. Gérard.) On ne sait ni quand ni où le concombre a commencé à être cultivé. (Duchesne) Le concombre se cultive exactement de la même manière que le melon. (Raspail.) || Fruit comestible de la même plante : Plat de concombres. Salade de concombres. Concombre farci. Pâte de concombre pour la toilette.

Le tortueux concombre arrondirait ses flancs.
Delille.

|| Concombre du Canada, Nom vulgaire du sicyos anguleux. || Concombre d’âne, d’attrape, sauvage, vesseur, Nom vulgaire de l’ecballion élatérion, plante de la famille des cucurbitacées, appelée aussi giclet || Concombre d’Égypte, Nom vulgaire d’une espèce de momordique.

— Blas. Meuble représentant le légume de ce nom, et qui est le plus rare que l’on connaisse : Favier du Boulay : De gueules, à trois concombres d’argent, les queues en haut.

— Erpét. Espèce de serpent.

— Moll. Nom vulgaire de la volute glabre.

— Echin. Concombre de mer, Nom vulgaire de différentes espèces d’échinodermes et d’holothuries, qui ont la forme allongée d’un concombre.

— Encycl. Les concombres sont des plantes annuelles, à tiges couchées et munies de vrilles, à feuilles alternes, échancrées à la base et divisées en cinq ou sept lobes plus ou moins profonds. Les fleurs, assez grandes, jaunes, portées sur des pédoncules axillaires, sont monoïques ou polygames. Elles présentent un calice à cinq sépales, soudés avec le tube de la corolle dans une étendue variable ; une corolle à cinq divisions. Les fleurs mâles ont cinq étamines triadelphes, à anthères conniventes. Les femelles ont un ovaire infère, à trois loges multiovulées, surmonté d’un style à trois divisions, terminées chacune par un stigmate bifide. Le fruit est une péponide plus ou moins volumineuse, charnue, à écorce plus ou moins épaisse, renfermant de nombreuses graines obovales et comprimées.

Les espèces assez nombreuses que renferme ce genre sont, pour la plupart, originaires des régions chaudes et tempérées de l’Asie. La plus intéressante est le concombre melon (cucumis melo), connu sous le nom de melon. La plante qui porte plus spécialement chez nous ce nom de concombre est celle que les botanistes nomment cucumis sativus. Elle est annuelle et a des tiges rampantes, anguleuses, pleines, rameuses, munies de vrilles ; des feuilles larges, découpées, rudes au toucher, d’un vert foncé ; des fleurs jaunes, monoïques ; un fruit cylindrique, le plus souvent allongé, légèrement anguleux à écorce mince, lisse ou parsemée de verrues épineuses, à chair plus ou moins blanche, transparente, divisée au centre en trois cloisons pulpeuses, sur lesquelles sont fixées des graines jaunâtres. Originaire des Indes, le concombre est cultivé de temps immémorial dans les jardins potagers. Il a produit plusieurs variétés, entre autres : le concombre blanc hâtif, à fruit blanc verdâtre ; le concombre blanc long, un peu plus tardif que le précédent, un peu plus anguleux et à écorce moins lisse ; le concombre blanc de’Bonneuil, plus tardif encore, préféré par les parfumeurs pour faire la pommade ; le concombre hâtif de Hollande, à fruit jaune pâle, plus précoce que les précédents ; le concombre jaune gros, à fruit d’un jaune vif et couvert de mamelons épineux ; le concombre vert long, devenant jaune brun à sa maturité complète ; le concombre à cornichon vert foncé et rugueux à l’âge où on l’emploie, plus tard jaune foncé et presque lisse ; le concombre de Russie, le plus précoce de tous, jaune brun à la maturité. Dans le nord de la France, le Concombre se cultive sur couche, comme les melons ; mais dans le centre, et à plus forte raison dans le midi, il réussit en pleine terre. On sème en place au mois de mai ; on creuse des trous, qu’on remplit de fumier, et dans chacun desquels on met trois graines. Après que celles-ci ont bien levé, on conserve le plus vigoureux des jeunes plants, et on supprime les deux autres. Quand la plante a quatre ou cinq feuilles, on pince sa tige au-dessus de la seconde. Les deux rameaux latéraux qui en résultent sont à leur tour, quand ils ont acquis un développement suffisant, taillés au-dessus de la quatrième ou cinquième feuille, et on continue à traiter de même les rameaux qui naissent ultérieurement. Les fruits noués étant en nombre plus que suffisant, on conserve les plus beaux et les mieux placés, et l’on supprime le reste. Si le sol est naturellement humide, il sera bon de donner des rames pour support aux concombres, comme on en donne aux haricots et aux pois, afin que le fruit ne pose pas sur la terre. On peut aussi cultiver ces plantes en espalier, au pied d’un mur, à l’exposition du midi. Quand on cultive le concombre dans le but d’avoir des cornichons, on évite de tailler la plante ; il importe, en effet, que les rameaux s’allongent de manière à produire le plus grand nombre possible de fruits, ceux-ci devant être cueillis très-jeunes et presque aussitôt après qu’ils sont noués. Le concombre est depuis longtemps employé comme aliment. Sa chair est blanche, peu sapide et peu nutritive, et ne convient qu’aux estomacs robustes ; on en fait surtout une grande consommation dans les pays chauds, à cause de ses propriétés rafraîchissantes, mais un peu laxatives ; on le mange cru, en salade, fortement assaisonné, ou bien cuit au gras ou au maigre et associé aux viandes rôties. Il peut nuire aux tempéraments faibles, délicats ou lymphatiques, et aux personnes sédentaires, surtout sous les climats humides et froids. Les jeunes fruits, cueillis avant leur maturité et confits dans le vinaigre avec divers aromates, sont connus sous le nom de cornichons, et fréquemment servis sur les tables pour exciter l’appétit. La pulpe du concombre est usitée en médecine ; on l’emploie comme topique, sur la tête, dans les frénésies, l’inflammation des méninges, certaines fièvres atoniques ; en cataplasme, contre les brûlures superficielles. Elle entre dans la composition de la pommade de concombre, cosmétique qui passe pour avoir la propriété d’adoucir la peau et de faire disparaître en peu de temps les éruptions qui s’y forment. Les graines font partie des quatre semences froides majeures ; on les associe aux amandes douces pour faire des émulsions calmantes et rafraîchissantes.

Le concombre serpent (cucumis flexuosus) doit son nom à la forme de ses fruits, longs quelquefois d’un mètre et bizarrement contournés. On le cultive surtout comme curiosité ; néanmoins, il est comestible, et on peut en faire des cornichons. Le concombre papengaïe ou paponge (cucumis acutangulus) se trouve dans toutes les régions chaudes et tempérées de l’Asie. On le cultive rarement en Europe. Il se reconnaît sans peine à ses fruits allongés et marqués de dix angles tranchants. Encore vertes et arrivées seulement à la moitié de leur grosseur normale, les papengaies ont la pulpe blanche, juteuse, très-appétissante ; on les mange cuites sur la braise, ou bien avec le riz, ou mieux encore assaisonnées en salade. Lors de la maturité parfaite, la pulpe se dessèche, devient fibreuse tandis que l’écorce durcit et permet d’en faire de petits vases. Le concombre arada (cucumis anguria) est cultivé et très-estimé à la Jamaïque. Le concombre délicieux (cucumis deliciosus), dont la patrie primitive est inconnue, se cultive beaucoup en Portugal. Sa chair est blanche, fort odorante, d’une saveur très--