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un tonnerre de bravos à faire crouler la salle. Toutefois, on ne put décerner une palme définitive ni à l’un ni à l’autre des antagonistes. Çaffarelli fût proclamé le plus grand chanteur dans la genre brillant, Gizziello sans rival dans le genre pathétique. En 1749, Gizziello passa en Espagne, où il chanta avec la Minfotti sous la direction de Farinelli. Il retourna Lisbonne en 1752, et se retira du théâtre vers 1753. Ce grand artiste vint se fixer à Rome, comblé de gloire et de richesses, et mourut dans cette ville à l’âge de quarante-sept ans.


CONTI (Giusto), littérateur italien, né à Rome vers 1720, mort vers 1790. Il alla se fixer à Paris, où il devint professeur à l’École militaire. Vers 1780, il quitta la France, visita l’Angleterre et retourna dans son pays. On lui doit des articles insérés dans la Journal étranger de Fréron, plusieurs traductions en français d’ouvrages italiens, et il est surtout connu comme l’éditeur de la Collection des meilleurs auteurs italiens {Paris, 1767-1778, 49 vol. in-12), qu’il a enrichie de notices, de préfaces, et d’un Vocaliulario porlatile per l’intetligenza degti autori italiani ed in specie di Dante (1768). On lui attribue Essai d’une morale relative ou militaire français (1775).


CONTI (Jean-Baptiste, comte DE), poëte italien, né à Sandtnara (Vénétie) en 1741, mort en 1820. Il exerça avec.distinction la profession d’avocat à Venise, tout en cultivant avec succès la poésie. Dans un voyage qu’il fit en Espagne, il traduisit en italien un choix de poésies espagnoles, qu’il publia sous le titre de Collecion de poesias castellanas (Madrid, 1782-1784, 3 vol. in-4o), accompagnées de notices. Parmi ses œuvres originales, on remarque surtout son poème : X’Incoronazione délie imagine (1796), dont la versification est brillante et facile. Conti a donné une édition complète de ses poésies à Padoue (1819, 2 vol. in-8o).


CONTI (Carlo), compositeur italien, né à Naples en 1804. Il étudia la musique dans sa ville natale, sous Tritto. On a de lui plusieurs opéras, entre autres : l’Innocejiza in periglio, représenté avec succès à Rome en 1827, et Gli Aragonesi in Napoli, joué la même.année à Naples.


CONTI (Antoine-Marie), savant italien. V. Majoragius.


CONTI (princesse DE). V. Martinozzi}} (Anne-Marie).


CONTI (Charles-Étienne), ancien magistrat, ancien représentant du peuple, actuellement chef du cabinet de l’empereur, né à Ajaccio le 31 octobre 1812. Il fit ses études classiques au collège de sa ville natale, puis vint à Aix où il étudia le droit, et se fit recevoir avocat. C’est à la fois un poEte et un légiste. On ade luides poésies en dialelte corse, marquées au meilleur coin, qui ne l’ont point empêché cependant d’obtenir au barreau une réputation méritée. Ses opinions très-libérales le firent élire, à une grande majorité, membre du conseil général de son département, où il fit une constante et très-vive opposition à l’administration du préfet Jourdan (du Var). Il quitta la Corse pendant plusieurs années et vint à Paris. Il y travailla incessamment avec M. Pietri, depuis son collègue, au triomphe des idées démocratiques, sans les séparer toutefois de l’idée napoléonienne, dont il a toujours été l’un des champions les plus dévoués. Après la révolution de Février, le gouvernement provisoire lui confia les fonctions de procureur général de la République en Corse. Il fit preuve, dans ce poste élevé, d’une grande connaissance des affaires et d’une parfaite intelligence des conditions spéciales du pays dont il avait à diriger l’administration judiciaire. Elu représentant du peuple par 18,760 voix, il vota généralement avec le parti démocratique modéré, tant que le général Cavaignac fut au pouvoir, et s’associa à la majorité qui déclara que celui-ci avait bien mérité de la patrie. Membre du comité de l’instruction publique, il se prononça contre l’abolition du cautionnement des journaux, contre le droit au travail, pour l’impôt progressif, contre les deux chambres, contre le vote a la commune, contre le Crédit foncier, pour la proposition Râteau, pour la suppression des clubs, pour la gratuité de l’enseignement. Il vota également contre l’autorisation de poursuites demandée au sujet de MM. Louis Blanc, Albert et Caussidière. C’est lui aussi qui, de concert avec M. Pietri, présenta la proposition d’abroger la loi qui bannissait du sol français la tamille Bonaparte. Il ne fut pas réélu à l’Assemblée législative.

Après le 8 décembre, M. Conti fut compris dans le décret qui réorganisa le conseil d’État, et reçut le titre de conseiller d’Etat en service ordinaire. Il remplissait encore ces fonctions, quand la mort de M. Mocquard laissa vacante la haute position de secrétaire, chef du cabinet de l’empereur. Le choi* du chef de l’État, après de mûres réflexions, se fixa sur M. Conti, qui accepta la nouvelle situation qui lui était faite, et échangea son titre de conseiller d’État en service ordinaire contre celui de conseiller d’État hors section.


CONTIANUS (Gabriel), écrivain grec, né dans l’Ile de Crète dans la seconde moitié du xve siècle. Il écrivit en vers l’histoire fabu CONT

lehse d’Apollonius, roi de Tyr, laquelle a été publiée à Venise en 1534.

CONTICII, ville de Belgique, province et à 12 kilom. S. d’Anvers ; 4,000, hab. Brosseries, chapelleries ; commerce débestiaux et de bois.

CONTIENNEMENT s. m. (kon-tiè-ne-man

— rad. contenir). Contenance, capacité, u Vieux mot.

CONTIGNATION S. f. (kon-tigh-na-sionlat. contignatio ; de cum, avec, et tignum, poutre). Assemblage de pièces de bois qui servent à soutenir ou à supporter.

— Astron. Bâti, sorte de charpente qui supporte un grand instrument astronomique.

CONTIGD, DE adj. (kon-ti-gu, û — lat. contiguus ; de cum, avec, et tangere, toucher). Qui touche immédiatement, mais qui est distinct : Chambres contiguës. Maisons contiguës. Provinces contiguës. Deux jardins contigus. Ma maison est contiguk avec la vôtre. On conçoit comment les terres des particuliers réunies et contigoës deviennent le territoire public. (J.-J. Rouss’.)

— Fig. Très-voisin, qui a de grands rapports d analogie : Des idées contiguës. Des systèmes contigus.

— Géom. Angles contigus ou adjacents, Angles qui ont le sommet et un côté communs.

Il Côtés contigus, Côtés de figures ayant un point commun.

— Bot. Se dit des organes qu’on peut séparer du végétal sans déchirer les tissus ; tels sont les aiguillons du rosier, les feuilles de l’orange, et en général tous les organes articulés.

— Syn. Contigu, adjacent, attenant, Joignant, proche, prochain, voilin. V. ADJACENT.

— Antonymes. Distant, écarté, éloigné, espacé, lointain, séparé.

CONTIGUÏTÉ s. f. (kon-ti-gu-i-té — rad. contigu). État, manière d’être de deux choses qui sont contiguës, qui se touchent, qui tiennent l’une à rautre en restant distinctes : La contiguïté de deux maisons, de deux terrains. Le temps est l’ordre de succession, comme l’espacf est l ordre de contiguïté. (J. Simon.)

— Hist. nat. Voisinage immédiat de deux organes qui se touchent, mais que l’on peut séparer sans déchirement : Les germes ne s’accroissent probablement que par assemblage, par contiguïté. (Volt.) Il existe deux sortes de contact, ta contiguïté et la cohésion. (Lamenn.j L’attraction produit la contiguïté, l’affinité produit la cohésion, (Lamenn.)

— Anat. Diarthroses de contiguïté, Articulations mobiles.

— Chir. Amputation dans la contiguïté, Désarticulation, amputation qui se fait, non en coupant les os, mais en les séparant après avoir tranché les liens qui les unissent.

— Antonymes. Distance, écart, écartement, éloignement, espacement, séparation.

CONTILE (Luca), littérateur italien, né à Sétone, près de Sienne, en 150S, mort à Pavie en 1574. Il fut successivement attaché au cardinal Trivulce, avec lequel il habita Rome ; au marquis de Vasto (1542), qu’il accompagna à la diète de Worms ; au prince de Gonzague, qui le chargea d’une mission en Pologne, et à Sforce Pallavicino, général des Vénitiens. Nommé en 1562 commissaire du roi d’Espagne à Pavie, il remplit ce poste jusqu’à sa mort. Contile entra en relation avec les hommes les plus distingués de son temps, et prit part à la fondation de l’Académie de la Virtù à Rome, de celle des Affidati à Pavie, etc. On a de lui plusieurs ouvrages en prose et en vers, parmi lesquels nous citerons : trois comédies, la Pescara, la Césarea Gonzaga, la Trinozie (Milan, 1550, in-4o) ; un poème dramatique, la Nice (Naples, 1551) ; Rime (1560, in-so) ; Lettere (Pavie, 1564, 2-vol. in-8o) ; Istoria dé fatti di Césare Maggi da Napoli (Pavie, 1564, in-8o), etc.

CONTINENCE s, f. (kon-ti-nan-se — du lat. continere, contenir). Contenance, capacité ; étendue : La continence d’un vase. La continence d’un champ. Les mesures de continence. Il Peu usité ; on dit généralement contenance.

CONTINENCE s. f. (kon-ti-nan-se — lat. continentia ; de continere, contenir). Vertu par laquelle on s’abstient volontairement des plaisirs de l’amour : Observer la continence. Vivre dans la continence. La continence de Scipion. Jusqu’à vingt ans le corps croit, il a ûesot’n de toute sa substance ; la continence est alors dans l’ordre de la nature. (J.-J. Rouss.) La continence est plus difficile aux hommes qu’aux femmes. (Bourdon.) Charles XII était d’une continence incroyable chez un prince. (Bourdon.) Le tiers du monde est appelé à la continence absolue, et les deux autres tiers à la continence modérée. (Lacord.) La continence est une vertu qui sied bien à tous les hommes, mais principalement aux médecins. (R. Muret.) La continence est la vertu de ceux qui ne sont pas chastes. (Proudh.)Xe mérite de la continence est proportionné à la violence des désirs dont elle triomphe. (Latena.) La continence n’est point une vertu. (V. Parisot.)

— Syn. Continence, chasteté, pureté, etc.

V. chasteté.

— Antonymes. Concupiscence, impureté,

CONT

incontinence, lasciveté, libertinage, lubricité, luxure.

— Encycl. Théol. La continence peut être observée même dans le mariage et ne doit pas être confondue avec le célibat ; elle diffère de la chasteté en ce qu’elle n’exclut nécessairement ni les pensées ni les désirs

charnels. Si le célibat était connu dans l’antiquité, qui avait cru devoir en faire l’objet de lois répressives, nous ne voyons pas que la continence proprement dite ait jamais été observée par les gens mariés, si ce n’est accidentellement, par exemple, par les prêtres

juifs quelques jours avant qu’ils ne remplissent les fonctions de sacrificateur. Il faut arriver jusqu’aux origines du christianisme pour trouver un homme restant continent dans les liens du mariage, saint Joseph ; encore n’est-ce là qu’un fait extraordinaire comme la circonstance dans laquelle il se produisit, et ce fait est loin d’être admis sans contestation par les savants qui se sont occupés de la critique des livres sacrés. Les idées exagérées que depuis certaines paroles de Jésus on s’était faites de la perfection du célibat, de la chasteté, delà continence et de la virginité, paraissent avoir porté quelques fidèles d’un zèle mal entendu à imiter la continence de Joseph. Le nombre dut même en devenir assez considérable puisque, au milieu du me siècle, Sébaste, en Arménie, crut pouvoir interdire la cohabitation aux gens mariés ; ce qui te fit condamner par les Pères du concile de Gangres, vers 241. Mais, pour ne point accepter l’interdiction de la cohabitation dans le mariage, l’Église n’en approuva pas moins la continence volontaire ; elle l’encouragea même, non-seulement chez les ecclésiastiques pour lesquels elle tendait déjà à en faire un devoir, mais encore chez les laïques. La continence restait toujours à ses yeux un moyen de perfection ; on ne saurait même douter que l’imprudence en ce point n’ait été plus d’une fois la cause de désordres, en obligeant des époux à chercher dans l’adultère des satisfactions que leur refusait la dévotion exagérée de l’un des conjoints. L’expérience des con- • fesseurs a constaté l’existence de cet abus, qui est devenu dans la théologie l’objet de prudents conseils. Quoi qu’il en soit, l’histoire ecclésiastique nous cite plus d’un exemple de laïques s’engageant par vœu à garder la continence/ on en trouve jusque sur le trône : Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre, laisse la couronne sans héritiers, parce qu’il avait fait vœu de continence ; Henri, empereur d’Allemagne, contracta le même engagement de concert avec l’impératrice, sa femme. Ce n’est plus là de la religion, c’est du bigotisme ou de l’imbécillité.

Mais là où la continence rencontra le plus grand nombre de ses adeptes, ce fut dans les rangs du clergé, pour lequel elle finit par devenir une obligation ; les congrégations d’hommes et de femmes, qui se fondèrent en si grand nombre au moyen âge, contribuèrent encore pour une grande part à la propagation de la continence obligatoire ; au nombre des trois vœux principaux était inscrit dans toutes les règles des différents ordres celui de chasteté. Remarquons que trop souvent il arrivait qu’on s’engageait dans les vœux avant d’être majeur, ou parce qu’on y était condamné par les calculs immoraux d’un père defumille désireux avant tout de sauvegarder les intérêts d’un fils aîné, qui devait être le, ’représentant de la maison, et l’on comprendra que de nombreux désordres se soient glissés dans les rangs du clergé et parmi les communautés religieuses. Le mal était facile a prévoir ; on ne viole pas impunément les premières lois de la nature. Il ne faut pas chercher ailleurs que dans l’imprudence ou la nécessité qui les condamnait à une continence perpétuelle la source des scandales qui se produisaient partout, au grand détriment de la religion. On a beau nous objecter que les scandales ne prouvent pas plus contre ta continence ecclésiastique que les adultères contre le mariage ; nous répondrons que les hommes honnêtes et vertueux ne vont point chercher leurs plaisirs en dehors du mariage, et que le clergé étant naturellement composé de tels hommes, le scandale serait rare dans ses rangs si on ne lui imposait pas, contrairement au vœu de la nature, une obligation qui dépasse souvent les forces de la volonté humaine la plus robuste.

— AlluS. hist. Continence de Scipion, Allusion à un trait célèbre de la vie de ce grand capitaine. Après la prise de Carthagène, il trouva un grand nombre d’otages appartenant aux premières familles espagnoles, et que les Carthaginois avaient enfermés dans cette ville. « Quelques soldats, dit Polybe, qui connaissaient bien le faible de leur général, lui amenèrent une jeune fille d’une remarquable beauté, dont, suivant les lois de la guerre, il pouvait faire son esclave. Apprenant qu’elle était fiancée à un jeune prince celtibérien nommé Allucius, qui en était vivement épris, il fit venir celui-ci et lui dit : « Celle que vous i> devez épouser a été parmi nous comme dans ■ la maison de son père et de sa mère. La > seule reconnaissance que j’exige, c’est que vous deveniez l’ami du peuple romain. » Les parents de la jeune fille, ayant été instruits de cet acte de générosité du vainqueur, se présentèrent devant lui, apportant pour rançon une somme considérable. Scipion l’accepta ; puis, s’adressant à Allucius : « J’ajoute, dit-il,

CONT

« cette somme & la dot de votre fiancée ; acceptez-hi comme un présent de noces. » Le Celtibérien, pénétré de reconnaissance, alla faire des levées dans son pays, et revint quelques jours après rejoindre Scipion avec un corps de 1,400 cavaliers. »

Sans chercher à affaiblir le mérite d’une continence si rare chez les vaiqueurs, il est permis de croire que la politique ne fut point étrangère à cette retenue de Scipion ; mais elle n en est pas moins remarquable chez un jeune général que son âge devait rendre plus sensible au cri de la passion qu’aux conseils d’une réserve intéressée.

Napoléon Ier, qui n’a jamais connu d’autre passion que l’ambition, n’a vu qu’un acte de vertu très-ordinaire dans ce qu on est convenu d’appeler la continence de Scipion. « 11 n’y a qu’un moine privé de femmes dont le visage s enlumine à leur seul nom, et qui hennit à leur approche derrière ses barreaux, qui puisse faire un grand mérite à Scipion de n’avoir pas violé celle que le hasard mettait en son pouvoir, quand il en avait tant d’autres à sa disposition ; autant valait qu’un affamé lui tint aussi grand compte d’avoir passé tranquillement à côté d’une table bien servie sans s’être rué dessus. »

« M. de la Flotte est partisan secret, mais de bonne foi, de M. de Bussy, qui s’est fait prôner comme un autre Scipion, même quant a l’article de la continence. Je doute que la continence de Scipion de Bussy dans l’Inde devienne jamais un sujet de tableau pour nos peintres. Le hasard m’a procuré des notions très-particulières, qui ne me permettent pas de me joindre aux prôneurs de Scipion de Bussy. »

GlUMM.

« Une femme à qui M. de T... faisait la cour se présenta chez lui un soir que les diables bleus troublaient son imagination. Il pleuvait et ils étaient seuls... M. de T... était placé entre sa passion, une passion qui s’exprimait en points d’exclamation sur du papier glacé, et son oncle, le ministre, qui parlait par le Moniteur en prose officielle. Il vit d’un côté son bonheur, qui pouvait bien amener un peu de scandale, et de l’autre sa destitution ; l’amour eut tort, et il offrit à son adorée son bras et un parapluie pour la ramener chez son mari, n Voilà une prouesse qui empêchera

« le fantôme de Scipion de dormir ! » s’écria M. de Sarty au milieu des éclats de rire de l’aréopage féminin. »

Amfdée Achard.

Continence de Scipion (la), tableau de

Jules Romain, à la National Gallery (Londres). La composition de Jules Romain représente Scipion assis à l’entrée de sa tente, au milieu do ses officiers’revêtus de leurs costumes de guerre ; avec un geste plein do bienveillance, il s adresse à la jeune fille debout devant lui, et lui fait connaître ses intentions. Dans le fond, on aperçoit sur une hauteur la ville de Carthagène. Co tableau, qui a été gravé par P.-S. Bartoli, a fait partie de la galerie du duc Philippe d’Orléans ; compris dans la vente de cette galerie on 17^2, il fut adjugé pour 12,000 fr. À lord Ber■wick ; il a figuré ensuite dans la collection Beaucousin, d’où il est passé récemment à la National Gallery.

Conlinence de Scipion (la), tableau du Primatice ; musée du Louvre. Scipion, assis sur un siège élevé et entouré de ses officiers et de ses licteurs, étend la main vers Allucius et lui fait signe qu’il peut emmener sa fiancée. Celle-ci, accompagnée d’une vieille femme, a un maintien modeste et gracieux. Au pied de l’estrade où siège le général, deux personnages de la famille de la captive sont âgenouillés ; l’un d’eux tient un vase d’or, apporté pour payer lu rançon. Ce tableau, d’une belle ordonnance, d’une couleur charmante, mais d’un dessin un peu lâché, a été gravé au trait par Landon.

Continunce de Scipion (la), tableau de Nicolas Poussin, au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Le général romain occupe un siège disposé sur une estrade, en plein air ; il fait signe à Allucius, qui s’incline devant lui, qu’il peut emmener sa fiancée ; celle-ci, chastement enveloppée dans de longs voiles, appuie la main sur son cœur pour témoigner sa gratitude ; mais, à bien dire, elle paraît plus surprise que touchée de la continence du héros. Derrière elle se tiennent deux de ses suivantes, dont une est peut-être sa nourrice. Les deux licteurs debout près de Scipion, et quatre soldats placés à l’autre bout de la composition, manifestent l’étonnement que leur cause la magnanimité de leur général. Deux de ces soldats sont armés de lances ; l’un, vu de profil, a les jambes et les épaules nues, et la tête coiffée d’un casque dont le cimier est un dragon ; l’autre appuie sa main gauche sur un grand bouclier rond ; il a la tête découverte et porte une cuirasse imbriquée. Ces deux figures sont d’une tournure superbe. Derrière Scipion se tient une jeune femme qui, les bras levés, pose une couronne sur la tête du héros. Quelques connaisseurs pensaient que cette peinture était une des premières que Poussiu exécuta pendant son séjour à Rome. Une lettre du célèbre ar-