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CONS

« — Àbsol. Opérer la consécration du pain et i du vin : Le» prêtres consacrent tous les jours.

Il Sanctionner, Le génie crée, le vulgaire consacre. (C. Fée.)

Consacrer à, Vouer, dédier par des prières spéciales : Consacrer un enfant k Dieu. Consacrer une chapelle k la Vierge, II Dévouer, destiner, employer, appliquer à : Consacrer tout son temps ad travail. Consacrer sa vie À la bienfaisance. Consacrer 1,000 écus À ses plaisirs. C’est k diriger les passions, et non À les vaincre qu’il faut consacrer ses efforts. (Mme de Staël.) Les poètes ont, pour la plupart, consacré leurs veilles k célébrer la beauté des femmes. (Ségur.) Voltaire a consacre tout un volume k la, théorie de Newton- (Michiels.)

■ J’ai cru devoir trux larmes, aux prières,

Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières.

Racine.

Vous à qui cependant je consacre mes jours, Muses, tenez-moi lieu de fortune et d’amours.

Racine.

Il faut, pour bien vivre,

Consacrer le jour

Au dieu qui s’enivre.

Ponsabd.

Se consacrer v. pron. Être consacré : Les, églises se consacrent par de longues cérémonies.

— Consacrer sa personne, la vouer à des fonctions saintes : Se consacrer à Dieu, il Se vouer, s’appliquer exclusivement •- Sa consacrer à l’élude. C’est toujours par un faux calcul Que l’on se consacre à une mauvaise cause. (B. Const.) Les hommes gui se consacrent au culte des Muses se laissent plus vite submerger à la douleur que les esprits vulgaires. (Chateaub.)

— Garder pour soi, se réserver : Les dépouilles que le Seigneur s’était consacrbks, (Mass.)

— Syn. Consacrer, sacrer. Sacrer est absolu ; il marque une cérémonie religieuse par laquelle on confère un caractère : on sacre un roi, un évoque, on ne les sacre pas à quelque chose. Consacrer est relatif ; il est presque toujours suivi du nom de l’objet auquel on consacre, ou bien il en appelle l’idée dans l’esprit : on consacre k Dieu ; on consacre un piètre, et cela veut dire qu’on le voue aux fonctions-sacerdotales. Cependant on dit absolument qu’une hostie est consacrée, mais alors le mot prend une signification différente, puisqu’il entraîne l’idée d’un changement de substance.

— Consacrer, dédier, dévouer, -vouer. Consacrer, c’est affecter k Dieu ou a son service d’an manière toute particulière, c’est encore rendre propre à quelque chose, l’y employer d’une manière complète : on consacre à Dieu la religieuse qui renonce au monde ; on consacre une journée tout entière à faire un certain travail. Dédier exprime plutôt l’idée d’un hommage : on dédiea.& "Vierge, aux saints ; on dédie un livre k quelqu’un. Vouer et dévouer annoncent un renoncement, un dépouillement ; ce qui est voué ou dévoué ne s’appartient plus, ou on renonce à sa possession ; mais, quand on dit vouer, le renoncement est simple ; dévouer suppose un sacrifice, une abnégation totale : deux personnes se vouent l’une k l’autre parle mariage ; Eustache de Saint-Pierre se dévoua pour sa patrie.

— Antonyme. Déconsacrer.


CONSALVI (Hercule), cardinal et homme d’État italien, né à Rome le 8 juin 1757, mort dans cette ville en 1824. Il appartenait à une famille originaire de Pise. Il commença ses études au collège d’Urbino, les termina au collège Frascati et fit son droit ecclésiastique à l’Académie religieuse de Rome. Protégé par Mesdames de France, tantes de Louis XVI, et par le cardinal d’York, dernier des Stuarts, il fut nommé camérier secret en 1783, auditeur de rote un peu plus tard, et chargé, en 1793, des affaires militaires. En cette qualité, il se mêla d’une manière active aux pourparlers qui eurent lieu l’année suivante entre l’Angleterre et Pie VI, pour la conclusion d’une alliance offensive et défensive contre )a France.

En 1797, Pie VI fut contraint de signer le traité de Tolentino. Le 28 décembre de la même année, le général français Duphot, qui se trouvait à Rome pour épouser Pauline Bonaparte, plus tard princesse Borghèse, fut assassiné, et Consalvi désigné comme l’instigateur de ce crime. Le cardinal Doria, secrétaire d’État, ne sut pas protester contre une accusation qui compromettait toute la cour romaine dans la personne du ministre des armes, et laissa partir Joseph Bonaparte, qui représentait auprès du saint-siége la République française. Quelques années plus tard, M. Cacault, diplomate éminent de cette époque, écrivant au premier consul, justifiait Consalvi et la cour romaine du grief qui pesait sur eux. Mais, au lendemain de la mort de Duphot, le Directoire, qui ne cherchait qu’un prétexte pour s’emparer de Rome, donna l’ordre à Berthier de marcher sur cette ville. Pie VI ne voulut tenter aucune résistance, et la tâche de Consalvi se borna à faire évacuer le château Saint-Ange, qui devait recevoir les troupes françaises. Le 15 janvier 1798, Berthier entra dans Rome. Quelques jours plus tard, Pie VI fut arrêté et conduit d’abord à la chartreuse de Florence, et de là à Valence, où il devait mourir. Fait aussi prisonnier, enfermé durant plusieurs mois au château Saint-Ange, Consalvi se vit successivement menacé d’être déporté à Cayenne, en compagnie d’autres prélats, d’être chassé de Rome et d’en sortir, à cheval sur un âne, attaché et grotesquement vêtu afin d’exciter les huées de la populace. L’intervention du général Gouvion Saint-Cyr lui épargna ces cruelles avanies ; mais il dut quitter Home, se rendit à Naples, où on ne le reçut qu’après des supplications sans nombre, put parvenir jusqu’au pape prisonnier, afin de lui faire ses adieux, et enfin se rendit, à la fin de 1798, à Vienne, où le sacré collège était réuni.

L’année suivante, Pie VI étant mort, le conclave fut réuni par le cardinal Albani, doyen du sacré collège, et Consalvi eut l’honneur d’être nommé secrétaire. Il sut tirer parti de cette position, et, d’accord avec le cardinal Maury, parvint à faire élire pape le cardinal Chiaramonti, dont le nom était particulièrement agréable au premier consul. Pie VII reconnut l’habileté et le dévouement de Consalvi en le nommant cardinal et secrétaire d’État, au lendemain de sa rentrée dans Rome, en 1800.

Dans cette position, Consalvi révéla des qualités remarquables. Il tenta à l’intérieur des États pontificaux des réformes importantes, et si la faiblesse du pape ne lui permit pas de vaincre les jalousies et le mauvais vouloir qui se manifestaient contre lui, il sut du moins réussir dans une partie de sa tâche. Il rendit certains emplois accessibles aux laïques, fit cesser les rigueurs exercées précédemment contre les juifs, créa une garde noble, amortit une partie de la dette pontificale, renouvela les monnaies, rendit la liberté au commerce et réorganisa les communes. À l’extérieur, il maintint, autant qu’il le put, l’influence de l’Église, sut intéresser le premier consul, Bonaparte, à la cause pontificale, et, grâce à lui, obtint l’évacuation de la plus grande partie des États pontificaux, que les Napolitains et les Autrichiens voulaient conserver, après les avoir conquis sur les Français. En 1801, il vint en France pour la conclusion du concordat. « Il partit, dit Taxile Delord, avec un sentiment d’appréhension un peu trop exagéré pour être parfaitement sincère : « Le bien de la religion, » écrit-il au ministre de Naples Acton, « veut une victime. Je pars pour Paris. Je vais voir le premier consul. Je sais que je marche au martyre. La volonté du ciel soit accomplie ! » Au lieu du martyre, il trouva un accueil bienveillant et empressé ; le général Bonaparte ne voulut même pas lui faire attendre son audience un seul jour ; il le reçut dans la matinée qui suivit son arrivée. « Venez le plus que vous pourrez en cardinal, » lui dit l’abbé Bernier, « Bonaparte le désire. » On était tombé pour sa présentation sur le jour même de la parade, qui avait lieu alors deux fois par mois, et à laquelle assistaient les trois consuls, les membres du Sénat, du Corps législatif, du Tribunat, les ministres, les généraux et les hauts fonctionnaires de l’État. Le cardinal Consalvi fut présenté pendant la réception qui suivait ordinairement cette parade. Talleyrand, alors ministre des affaires étrangères, lui servit d’introducteur. Le cardinal croyait entrer dans le cabinet du premier consul : « Mais quelle fut ma surprise, » nous dit-il, lorsque, la porte s’ouvrant, j’aperçus dans un vaste salon une multitude de personnages, disposés comme par un coup de théâtre ! » Les trois consuls se tenaient en avant de tout le monde ; l’un d’eux, qui était au milieu, se détacha du groupe et fit quelques pas vers Consalvi, qui essaya de lui adresser un mot de compliment et de félicitation ; mais, ajoute-t-il, « le premier consul ne m’en laissa pas le temps, car je fus à peine auprès de lui qu’il me dit d’un ton bref : Je sais le motif de votre voyage en France. Je veux que l’on ouvre immédiatement les conférences. Je vous laisse cinq jours de temps, et je vous préviens que si, à l’expiration du cinquième jour, les négociations ne sont pas terminées, vous devez retourner à Rome, attendu que, quant à moi, j’ai pris déjà mon parti pour une telle hypothèse. »

« Consalvi s’imagine que le jour et le lieu de l’audience, les paroles, le ton de sa voix, tout cela était arrangé d’avance par le premier consul dans le but de lui donner une haute idée de sa puissance et de le frapper d’étonnement et de crainte. Cela est fort possible, quoique le général Bonaparte dût savoir que l’on n’étonne pas facilement certains hommes, et que d’ailleurs le saint-siége s’était déjà trouvé dans des passes à se faire une très-juste idée de sa puissance. »

De retour en Italie, après la conclusion du concordat, Consalvi eut à négocier avec Bonaparte, jusqu’en 1806, la solution de plusieurs affaires importantes, telles que celle du chevalier de Vernègues, celle de l’ordre de Malte, celle des articles organiques du concordat, celle du mariage de Jérôme Bonaparte avec Mlle  Paterson. Dans toutes ces négociations, il apporta une ardeur et une ténacité qui lui aliénèrent les sympathies du premier consul. L’empressement qu’il mit à décider Pie VII à se rendre en France pour sacrer l’empereur arrêta un moment les colères de ce dernier ; mais, en 1806, les rapports s’étant envenimés entre Paris et Rome en raison surtout de l’antipathie du cardinal Fesch pour Consalvi, ce dernier dut quitter le pouvoir. Mais, du fond de sa retraite, il ne cessa de donner des conseils au pape, qui lui témoigna toujours la plus vive affection.

Les difficultés qui divisaient les deux cours se dénouèrent brusquement, en 1809, par l’arrestation de Pie VII, qui fut conduit à Savone d’abord, à Fontainebleau ensuite. Les cardinaux reçurent l’ordre de se rendre à Paris. Consalvi ne partit que lorsqu’il y fut contraint par les autorités françaises qui résidaient à Rome. À Paris, il prit une attitude glaciale vis-à-vis de l’empereur, fit partie des cardinaux qui refusèrent d’assister au mariage religieux de Napoléon avec Marie-Louise, et, pour ce motif, se vit interné à Reims, après avoir refusé le traitement que l’empereur allouait aux cardinaux. Dans cette ville, il vécut fort retiré et ne s’occupa que des moyens de délivrer Pie VII.

En 1813, après le concordat de Fontainebleau, Consalvi, comme les autres cardinaux internés, fut autorisé à se rendre dans cette résidence auprès du pape, et il le décida à rompre ce concordat funeste pour l’Église et qui avait été arraché à la faiblesse d’un vieillard. Quelques semaines plus tard, tandis que le pape était conduit à Rome, on internait de nouveau le cardinal à Béziers, d’où il sortit à la chute de l’Empire et assez à temps pour rejoindre le pape avant sa rentrée dans sa capitale. Il n’y rentra pas avec lui, mais, par ses ordres et réintégré dans ses fonctions de secrétaire d’État, il se rendit auprès des souverains alliés afin de faire triompher la cause pontificale. De Paris, où il les disposa en faveur du saint-siége, il se rendit à Londres, où il conquit l’amitié du roi George IV. Il en profita pour solliciter et obtenir son appui au congrès de Vienne, prit ensuite part à cette grande réunion diplomatique, et non-seulement il y fit triompher les prétentions de son gouvernement, mais encore il fit proclamer la suprématie des nonces dans le monde diplomatique. C’est depuis cette époque qu’auprès de toutes les cours le représentant du pape est de droit le premier des ambassadeurs.

Revenu à Rome, en 1815, il y continua son glorieux ministère, conclut, en 1817, avec la France un nouveau concordat qui ne put être exécuté, et répandit autour de lui les bienfaits de l’administration la plus paternelle, la plus juste et la plus libérale dont Rome ait jamais joui. Durant huit années, la ville éternelle devint, grâce à Consalvi, le rendez-vous de tout ce que l’Europe comptait d’illustre, et les hommes les plus éminents de ce temps s’honorèrent de l’amitié du grand ministre.

Pie VII mourut en 1823. Consalvi ne devait pas lui survivre longtemps. Il quitta les affaires, et, après l’élection de Léon XII, triomphe de la politique réactionnaire qu’il avait constamment combattue, il se retira dans sa villa de Porto-d’Anzio, d’où il ne sortit que pour aller porter au pape, qui les avait sollicités, les conseils de son expérience.

Le cardinal Consalvi mourut le 24 janvier 1824, tandis que le statuaire Thorwaldsen exécutait, par ses ordres et avec son argent, un splendide mausolée pour Pie VII. Le statuaire danois, lié par la reconnaissance, fit aussi le buste de son protecteur, qu’on peut voir au Panthéon d’Agrippa, où repose le cœur de Consalvi. La modeste fortune de ce dernier alla aux pauvres, à quelques amis et notamment aux enfants de Cimarosa, qui avait été le compagnon de sa jeunesse. Consalvi fut regretté par l’Europe entière, et les Romains traduisirent leurs sentiments en le nommant le Grand Cardinal, nom sous lequel on le désigne encore aujourd’hui.

Consalvi joignait aux dons de l’esprit une physionomie charmante et des yeux magnifiques, qui faisaient l’admiration du peintre Lawrence. Dès son entrée dans la vie, il s’était montré homme de tact et de haute éducation. Par son esprit cultivé et mondain, par ses manières affables, il était devenu, tout jeune encore, un des ornements de la société des filles de Louis XV, où il apportait les nouvelles du jour, ce qui l’avait fait appeler la Petite Poste. Dans la suite, plus circonspect et plus réfléchi, devenu homme politique, il acquit, par la séduction de ses paroles, par la logique de son esprit, par un mélange de finesse caressante et de brusque flatterie, le plus grand ascendant sur Pie VII et les sympathies de ceux qui l’approchèrent. Homme politique pratique, ayant une vive intelligence de son temps, il comprit la nécessité d’apporter dans le gouvernement temporel du pape des réformes devenues nécessaires. Bien différent de ses fougueux antagonistes, devenus ses successeurs, il ne pensait pas qu’il fût possible désormais de faire courber par la violence le peuple sous le sceptre de l’Église romaine. Au lieu d’attaquer de front les idées nouvelles et les progrès accomplis à la suite de la Révolution, il transigea autant qu’il put avec le siècle, ce que ses ennemis ne lui pardonnèrent pas, et poussa l’esprit de tolérance jusqu’à laisser ouvrir un temple protestant à Rome. Consalvi était doué d’un véritable génie politique et d’un grand courage, ainsi qu’il le prouva souvent, et notamment durant l’inondation de Rome en 1804. Il parlait admirablement, avait la conception rapide et possédait au suprême degré l’art de persuader. Il affectionnait surtout deux choses, la musique et les fleurs. Il eut des relations d’amitié avec plusieurs femmes célèbres, notamment avec la comtesse d’Albani et la duchesse de Devonshire. Il n’était que diacre, n’ayant jamais voulu recevoir la prêtrise. Consalvi a laissé cinq cahiers de Mémoires, récemment publiés.


CONSANE s. f. (kon-sa-ne). Bot. Syn. de rudulaire.


CONSANGUIN, INE adj. (kon-san-ghain, î-ne — !at. consanijuineus ; de cum, avec, et sanguis, sang). Parent du côté du père ; se dit surtout des frères et des sœurs qui ont le même père, et non la même mère : Frères consanguins. Sœurs consanguines. Il était permis à Athènes d’épouser sa sœur consanguine. (Montesq.)

— s. m. pi. Frères consanguins, sœurs consanguines : Les consanguins et les utérins.

Antonymes. Germain, utérin.

— E noyer. Mariages consanguins. V, mariage.


CONSANGUINITÉ s. f. (kon-san-gu-i-ni-té

— rad. consanguin). Parenté du côté du père : Le deuxième degré de consanguinité. La principale cause de surdité chez tes enfants est due à la consanguinité de leurs auteurs, (Proudh.) Devant l’humanité, la fraternité des êtres impose le même amour et le même respect que la consanguinité. (M™* L, Colet.)

— Fig. Parenté, fraternité morale : La langue est une sorte de consanguinité entre les peuples. (Lakanal.)

— Dr. canon. Parenté, tant du côté du père

?ue du côté de la mère : L’Église a étendu

'empêchement de consanguinité jusqu’aux oncles et nièces, neveux et tantes, cousins et cousines. (Proudh.)

— Econ. rur. Origine des animaux domestiques qui sont obtenus en alliant entre eux des individus directement provenus des mêmes parents : La consanguinité n’est complète que lorsque les deux indioidus soumis à l’accouplement sont nés du même père et de la même mère. (Math, de Dombasle.)

— Encycl. Econ. rur. Dans l’art de la reproduction des animaux, en hippologie surtout, on désigne par le mot consanguinité la reproduction par des accouplements incestueux, comme quand on fait reproduire le père avec la fille, la mère avec le fils, le frère avec la sœur, le cousin avec la cousine. Le mot consanguin, appliqué k l’espèce humaine, a une acception moins large, il ne se dit que des frères et des sœurs nés du même père, par opposition au terme utérin. En hippologie, le mot consanguin seul est usité ; l’autre expression n’a jamais été employée ; mais, au lieu de limiter le faitk la plus proche parenté, on l’étend k tous les degrés de la famille, k tous les individus qui la composent, car ils se tiennent tous par les liens du sang. On a considéré comme synonymes de consanguinité les expressions anglaises in and in, breeding in and in, en dedans, reproduction en dedans, qui, en Angleterre, servent à désigner la multiplication d’une race par elle-même, alors même que la reproduction se fait sans qu’il y ait consanguinité.

Ce mode de reproduction, dit M. Magne, peut être fort utile quand on entreprend l’amélioration d’une race ; il donne le moyen

d’étendre les qualités d’un individu, de les fixer, de créer dans les animaux la constance k produire les mêmes formes, et d’établir ainsi de nouvelles races. » La consanguinité est souvent la seule voie ouverte pour maintenir un résultat, pour fixer, k l’aide du métissage, des caractères fugaces, des formes nouvelles. D’autres fois, elle est une faute et un danger, une raison d’insuccès et de perte, car elle mène sûrement et directement k la destruction des qualités que l’on voudrait perpétuer dans la race. Lorsqu’un taureau se fait remarquer par des qualités qui n’existent pas dans sa race, on le fait d abord reproduire avec la vache qui possède ces qualités au plus haut degré, et ensuite avec les génisses qui proviennent de cet accouplement ; ensuite on continue k faire reproduire entre eux les individus de cette famille, jusqu’à ce que les qualités que l’on cherche k fixer soient devenues générales et se transmettent constamment du père aux enfants. On a alors produit la constance dans la race. C’est par la consanguinité que les Anglais ont créé leurs races précieuses. Charles Colling rencontre un taureau k poitrine ample, k membres grêles, k tête fine, k dos horizontal, k garrot épais, k lombes larges et k cuisses pourvues de muscles descendant jusqu’au jarret. Il l’achète, le fait reproduire avec ses meilleures vaches, lui fait féconder les génisses qui en proviennent, continue la reproduction entre cousins et cousines, et crée ainsi la race de Durham. C’est par un moyen analogue que Robert Bakewell a créé sa race de moutons. Il faisait accoupler entre eux les individus qui jnontraient la plus grande propension k s’engraisser et dont les formes faisaient espérer beaucoup de viande ; mais il ne s’enquérait pas s’ils étaient descendus les uns des autres ou de parents communs. Aujourd’hui, on met la consanguinité en usage quand on commence un croisement, qu’on importe une race étrangère ; on fixe les caractères particuliers de cette race en faisant reproduire entre eux les individus qui proviennent du reproducteur importé. Quand par le régime on a créé une qualité dans un animal, quand le hasard a fait naître dans un animal une particularité qu’on veut fixer, on emploie la