Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 4, part. 3, Cok-Com.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

668

COMA

prêté. Dans le Pas-de-Calais, on préserve le colza des gelées par une opération appelée laquage. Elle consiste à abriter chaque plante au moyen de mottes de terre soulevées avec la bêche dans les interlignes. Cette opération coûte de 12 à 15 fr. par hectare, et donne une augmentation de produit évaluée de 60 à 70 fr. On récolte le colza à des époques variables selon les climats ; mais, comme il s’égrène facilement, on le coupe le matin si le temps est.chaud et avant la maturité complète. On le laisse sécher en javelles, puis on le met en meules où la maturité s’achève. On le bat à côté des meules et sur des toiles. Le colza donne, en moyenne, de 30 à 40 hectolitres par Hectare. Le colza contient des matières azotées, de l’amidon, du sucre, des corps gras, du ligneux et de l’eau.

Le colza d’été est moins rustique et moins productif que le colza d’hiver. On l’emploie dans les contrées froides, et toutes les fois que l’hiver a détruit des récoltes qu’il faut remplacer. On le sème dans le courant do mai, à la volée ou en lignes. Il exige les mêmes soins que le colza d’hiver.

—Le colza, surtout par les temps secs, est fréquemment envahi par les altises. Si la pluie ne vient pas l’en délivrer, il faut ou cendrer, ou chauler, ou semer de la terre mélangée do goudron de houille. ■ À l’époque de la floraison du colza, dit Schwery, on voit apparaître tout à coup des myriades d’insectes tels que les cicindèles et les scarabées à trompe, dont les ravages peuvent être terribles. Le scarabée à trompe dépose ses œufs dans la fleur, et les larves qui en éclosent commencent par se nourrir avec la poussière fécondante des étamines ; puis, lorsque celle-ci est absorbée, elles attaquent la fleur elle-même. « Les limaces attaquent aussi les feuilles de colza, et les oiseaux, les tourterelles surtout, sont très--avides de la graine.

Le colza est principalement utilisé comme plante oléagineuse ; sa richesse en huile, comme sa rusticité, en explique l’avantage. Il est aussi employé comme fourrage, et dans ce cas on le sème vers la fin de l’été, pour en retirer au printemps un fourrage frais que l’on fait le plus souvent consommer sur place, comme cela se pratique en Angleterre. Le colza est aussi administré au râtelier ; il fournit plusieurs récoltes, même lorsqu’on le coupe au moment où il est près de fleurir. Le colza convient aux vaches laitières, aux bêtes à laine et aux porcs. fin Afrique, le colza semé en septembre donne d’abord plusieurs coupes de fourrage, et ensuite une récolte de graine. La graine de colza fournit une huile plus abondante que celle de la navette, mais tout à fait impropre aux usages culinaires ; elle n’est utilisée que pour l’éclairage et dans l’industrie. Les tourteaux de colza servent à l’alimentation des animaux et au fumage des

champs. Mélangées aux fourrages cuits, les siliques sont mangées par les vaches. Les pailles peuvent être employées comme litière ; mais, dans les contrées où le bois est cher, on s’en sert, ainsi que des souches, pour chauffer le four.

COM préf. V. co.

COMconj. et adv. (komm-lat. cum, même sens). Comme, attendu que. Il Quoique. Il Combien. Il Comment. Il Vieux mot.

COMA s. m. (kô-ma — du gr. kôma, sommeil profond). Pathol, Assoupissement profond dans lequel tombent certains malades, dès qu’ils cessent "d’être excités. Il Coma somnolent, Celui dans lequel le malade se tait et ne bouge pas. |] Coma vigil, Celui dans lequel le malade parle en délirant.

— Encycl. Pathol. Le coma comprend plusieurs subdivisions : 1» le coma somnolent, assoupissement dans lequel le sommeil morbide est plus léger ; 2° le sopor ou cataphora, sommeil très-profond ; 4<> le coma vigil, sommeil profond, accompagné du délire ; 4" la léthargie, sommeil plus ou moins profond, d’où 1 on peut cependant tirer les malades, qui se rendorment plus ou moins longtemps après ; 5° le carus, sommeil complet, avec insensibilité absolue.

Le coma, à tous les degrés, n’est pas ordinairement une affection idiopathique ; il annonce une maladie des méninges ou du cerveau ; il est symptomatique de l’ivresse, d’un empoisonnement, des fièvres graves éruptives et continues, des métastases goutteuses et rhumatismales, de l’intoxication paludéenne, de l’hystérie surtout et de quelques autres affections nerveuses ou morales. Mais, quoique le coma ne soit qu’un symptôme, il constitue par lui-mémo une sorte de complication à laquelle on doit, dans certains cas, apporter remède. Lorsque le coma résulte d’une congestion ou d’une hémorragie cérébrale, d’une commotion du cerveau, d’une méningite ou d’une encéphalite, la saignée, les ventouses et les sangsues sont les moyens par excellence. Dans le coma de l’ivresse, on administre l’ammoniaque à la dose de 1 à 3 gr. Le sulfate de quinine conviant au coma qui s’annonce par accès, et présage une fièvre intermittente pernicieuse h forme comateuse. Dans les fièvres éruptives ou continues graves, à forme adynamique, on emploiera les excitants diffus’Mcs, tels que l’alcool, l’acétate d’ammoniaque, la teinture de vanille, le musc, l’assa-fœtida, etc. Enfin, dans le coma nerveux, on administre les antispasmodiques.

COMA

COMA s. m. (kô-ma — du lat. coma, chevelure). Bot. Réunion de feuilles florales ou de bractées, qui surmonte certaines inflorescences. Il Poils dont sont couvertes certaines semences.

COMACCHIO, ville du royaume d’Italie, province et à 44 kilom. E. de Ferrare, à kilom. de l’Adriatique, dans les lagunes ; 5,500 hab. Evêehé. Marais salants ; pêche d’anguilles et d’autres poissons, que l’on marine, et qui sont l’objet d’un commerce considérable. L’exploitation des marais salants qui se trouvent sur le territoire de cette ville est despliisimportantesjelle produit, en efTé, près de 1,000,000 de kilogr. de sel par année.

COMAGÈNE (ko-ma-jè-ne — nom d’une ancienne province de la Syrie). Célèbre préparation médicale, dans laquelle entrait de la graisse d’oie, et qui était en usage chez les Romains. Elle étaitainsi appelée parce que c’était dans la Comagène qu’on la fabriquait,

COMAGENE, ancienne province de la Syrie, capitale Samosate ; elle était bornée à l’E. par l’Euphrate, au N. par le Taurus, à 10. par la Cilicie et la Méditerranée, et au S. par l’Apainène. Du reste, ses limites varièrent souvent. Pompée, après la destruction de l’empire des Séleucides, y laissa des princes alliés de Rome. L’un d’eux, Antiochus, étant mort l’an 17 après J.-C, la Comagène fut réunie à l’empire. Elle forme aujourd’hui une partie du pachalik d’Alep.

COMAGÉNIEN, TENNE s. et adj. (ko-majé-ni-ain, i-è-ne). Géogr. anc. Habitant de la Comagène ; qui appartient à cette contrée ou à ses habitants.

COMAIRAS (Philippe), peintre français, né à Saint-Germain-en-Luye en 1803. Élève de M. Ingres, il eut le second grand prix de Rome, à un âge, où il est à peine permis de l’espérer. Son travail du concours, Moïse et le serpent d’airain, est l’un des meilleurs de cette époque. À son retour de la villa Médicis, il envoya à l’Exposition un Ecce Homo qui fut très-remarque. Peu après, on vit encore de lui des portraits excellents ; mais, en 1848, il cessa Complètement de se produire. Il entreprit, paraît-il, à cette époque, de beaux voyages, qui ont fait de lui un savant archéologue, un conteur inépuisable et charmant. Revenu en France, il alla s’enfermer à Fontainebleau, dans un milieu choisi, parmi les esprits les plus distingués du monde littéraire ; mais de peinture, il n’en est plus question. Pourquoi ? M. Comairas avait ce qu’il faut pour se faire un beau nom. La deuxième médaille, qu’il avait obtenue en 1838, était une récompense" assez sérieuse pour ne lui laisser aucun doute sur les succès qui l’attendaient. Les quelques morceaux que nous avons cités, les seuls peut-être qu’il ait produits, sont complètement dans les données d’Ingres ; mais leur puissance, leur personnalité même, excluent toute idée de servile imitation. M. Comairas aimait In forme en sa plus haute expression, comme l’aimait son maître ; mais il ta voyait de ses propres yeux, et avec des partis pris très-difrèrents de ceux du maître. Moins exclusif que l’auteur de la Source, il cherchait l’effet et avait quelque souci de la couleur. Son Ecce Homo a une suavité très-différente de la placidité grandiose de XHomère, par exemple. Nous avons donc tout sujet de regretter la cause inconnue qui a éloigné M. Comairas de ce grand art qu’il avait su comprendre. Se serait-il, comme Achille, retiré sous sa tente ?... Mais Achille n’est sorti que pour immoler à sa vengeance le plus vaillant des Troyens, et, à l’âge où il est aujourd’hui parvenu, M. Comairas nous fait l’effet de ne vouloir plus rien immoler du tout.

COMALE s. f. (ko-ma-le). Techn. Plaque de fer sur laquelle on fait cuire des gâteaux de maïs, dans certaines contrées.

COMANA, ville de l’ancienne Asie Mineure, dans la Cappadoce, sur le Sarus, dans un vallon de l’Anti-Taurus. Strabon parle, comme témoin oculaire, d’un temple de Bellone élevé à Comana. La population de la ville, presque entièrement composée d’esclaves et de devins, au nombre de plus 6,000, ne reconnaissait d’autre maître que l’homme tout-puissant qui avait été investi de la grande sacrificature. Le pontife, en effet, choisi d’ordinaire parmi les membres de la famille royale, possédait un territoire très-étendu, et jouissait d’un revenu considérable, d’une influence qui ne le cédait guère qu’à l’autorité du souverain. || Il existait, dans le royaume de Pont, une autre ville du nom de Comana, non moins célèbre par le culte de Bellone. Le temple élevé à cette déesse rappelait celui de la Cappadoce ; on y pratiquait les mêmes cérémonies, on y rendait les mêmes oracles. La déesse y avait aussi plus de 6,000 esclaves des deux sexes à son service, et lorsqu’on promenait en grande pompe, deux fois l’an, sa statue dans les rues de la ville, le pontife qui l’accompagnait, coiffé d’une tiare en diadème, recevait les premiers honneurs après le roi.

Strabon, dont le témoignage mérite toute confiance, puisqu’un de ses ancêtres, Dorylaüs, était prêtre du temple de Comana sous le règne de Mithridate Eupator, nous apprend que cette Comana du Pont était une place de commerce très-importante pour l’Arménie, que la vie de ses habitants s’écoulait dans les plaisirs, et qu’aux fêtes de la déesse on y voyait affluer des environs un concours prodigieux d’hommes et de femmes, empressés d’accomplir des vœux et d’offrir des sacrifices. Il ajoute que la plupart des courtisanes établies dans la ville appartenaient au temple, ce qui faisait regarder cette ville comme une petite Corinthe.

Ces derniers mots nous renseignent sur ce que devait être vraisemblablement la déesse adorée dans les deux villes de Comana. Quelques auteurs veulent que ce fût Rhéa ou Cybèle, la mère des dieux ; mais comme, d’après une antique tradition, le culte de Diane Tauropole avait été apporté de la Scythie Taurique à Comana de Cappadoce, et que les Cappadociens, ainsi que les Lydiens, donnèrent à Bellone le nom de ou Men (Luna ou Lunus), on serait d’abord fondé à croire qu’elle différait peu de Diane. Or il est avéré que Plutarque s'est manifestement trompé en prenant pour une Diane persique, ou plutôt pour l’Artémis Anaïtis des Grecs, la divinité particulière qui avait un temple magnifique non-seulement à Ecbatane, capitale de la Médie, mais encore à Castabala, près du mont Taurus, dans l’Acilisène, province de la grande Arménie, et à Zéla, dans le royaume de Pont. Cette prétendue Diana n’était point d’origine persique ; les Perses en tenaient le culte des Mèdes ou des Arméniens, qui, très-probablement, l’avaient reçu des peuples de Lydie. Ce qui a pu induire Plutarque en erreur, c’est que ces différentes nations prétendaient toutes posséder là statue en bois de Diane qu’Iphigénie enleva de la Tauride, c’est-à-dire une statue apportée de delà les mers de Scythie, la même que l’Artémise Orthia, qu’on voyait, suivant Pausanias, à Lacédémone, et que les Athéniens revendiquaient à tort sous le nom d’Artémise Braurônia. Remarquons, en outre, que le vocable grec άναίτις dérive évidemment du persan Anahid; qu’Anahid est l’Astarté des Syriens ; que Clément d’Alexandrie nomme la déesse d Ecbatane Aphrodite Tanaïs ; que les Perses, suivant Agathias (Hist. de Justinien, liv. II), appelaient Vénus Άναίτις ; que les régnicoles avaient mêlé quelques-unes de leurs cérémonies à son culte, comme à celui de Ma ou Men; qu’ils entretenaient dans leurs temples un feu qu’on n’éteignait qu’à la mort du roi ; bref, que le pontife de Zéla n’était ni moins honoré ni moins puissant que ceux des deux villes sacerdotales de Comana, car sa juridiction s’étendait sur tout le territoire sacré qui prit postérieurement le nom de Zélitide, et que l’on n’a aucun sujet de douter que tout n’y fût parfaitement conforme, quant à la liturgie et aux prescriptions religieuses, aux rites et aux usages observés, dans la Médie, la Cappadoce et l’Arménie.

Par ces divers motifs, la Bellone (, ou Men) des deux villes de Comana, tout aussi bien que l’Anaïtis d’Ecbatane, de Castabala, de l’Acilisène et de Zéla, nous paraît offrir trop de points de ressemblance avec Aphrodite ou Vénus pour qu’on hésite à affirmer que ces divinités devaient parfois se confondre, si en réalité cette idole n’était pas Vénus elle-même.

Les Osci, peuple d’Italie, n’avaient-ils pas accolé le mot (la Lune) au dieu Murs (Mâ-Men, d’où en latin Mavors), et les Phrygiens à Ζεύς (Jupiter), Mâ-Ζεύς ?

COMANCIIES, tribu d’Indiens de l’Amérique du Nord, qui occupe un espace immense a l’est du Rio-Grande, sur les frontières du Mexique etdu Texas. Celte tribu, qui s’intitule elle-même la reine des Prairies, mène une vie nomade et s’abrite sous des tentes, qu’elle transporte avec elle dans ses incessantes pérégrinations. Plus prudente que les tribus qui l’environnent, elle a fui le danger des liqueurs fortes, et repoussé loin d’elle tous les spiritueux. Cavaliers habiles, voleurs adroits, les Comanches manient la flèche et la lance avec la plus grande dextérité. On les voit par bandes de dix, vingt, trente ou cinquante, parcourir sans cesse le pays. Des hauteurs, où ils guettent leur proie, viennent-ils à découvrir un convoi trop faible pour leur résister, ils fondent sur les vo3’ageurs avec la rapidité de l’éclair, et les égorgent impitoyablement. Il serait impossible de dire combien d’infortunés ont succombé sous leurs traits, combien de femmes et d’enfants ont été emmenés captifs. Leur religion fait un dieu de tout ce qui agit fortement sur leurs sens ou leur inspire de la terreur. Le soleil est le principal objet de leur culte. Chaque Comanche porte son image suspendue au cou, et deux croissants a ses oreilles ; un soleil est en outre peint sur leur bouclier, et au-dessus est un petit sac contenant une pierre qui, d’après eux, a la vertu de rendre invulnérable. Les liens du sang n’ont pas même ie privilège d’adoucir le naturel féroce de ces indigènes. Le Comanche n’a nul souci de sa famille ; la femme, son esclave absolue, doit tout faire pour lui. Sonvent il n’apporte pas même le gibier qu’il a tué, mais il envoie sa femme le chercher au loin. S’il combat, elle est à ses cotés pour lui fournir des fièihes. Compagne de ses périls, elle le surpasse en cruauté, et c’est toujours endépitde ses sollicitations sanguinaires que le guerrier consent à faire gràco. Jusqu’ici le christianisme n’a pu pénétrer au sein de cette tribu. >Les Comanches sont en général forts, athlétiques, corpulents dans l’âge mur. Ils portent une sorte de pantalon en cuir serré sur les jambes, une espèce de froc de chasse également en cuir, et se coiffent avec la tête des animaux qu’ils

COMA

ont tués. Leurs femmes ont, en général, une beauté sauvage ; elles sont vêtues d’une longue chemise en peau de chevreuil tannée et ornée de franges de drap rouge, de fer-blanc et de perles de Venise ; quelques-unes se font une sorte de cuirasse avec des dents de sangliers et de bêtes fauves, alignées sur leur poitrine comme des brandebourgs de hussard, On estime que la tribu des Comanches compta 40,000 guerriers.

COMANDE s. f. Mar. V. COMMANDE.

COMANDE (Giovanni-Simone), peintre sicilien, né à Messine en 1588. Il étudia son art dans l’atelier de Deodalo Guînaccia, et adopta le genre de l’école vénitienne. Plusieurs de ses tableaux, entre autres les Mages du monastère de Ba>ico, et le Martyre de saint Barthélémy qu’on voit à l’église Saint-Barthélémy de Messine, ont été exécutés par lui et par son frère Francesco. Celui-ci, bien qu’ayant reçu les leçons du même maître, avait une manière de peindre toute différente de celle de Giovanni-Simone ; il suivait les procédés du Caravage et de l’école de Bologne.

COMANDISE s^f. (ko-man-di-ze — du lat. commendare, confier). Dépôt. Il Vieux mot.

COMANDRE s. f. (ko-man-dre — du gr. home, chevelure ; anér, andros, homme, organe mâle). Bot. Genre de plantes, de la famille des santalacées, à étamines barbues, renfermant une seule espèce qui croit dans le nord de l’Amérique.

COMANDRE (Jean-Joseph-Marie-Édouard), jurisconsulte et homme politique français, né à Florac (Lozère) en 1791. Il fit ses études de droit à Paris, puis s’établit dans sa ville natale (1815). Pendant la Restauration, M. Comandré, qui appartenait au parti libéral le plus avancé, devint un des membres de la société Aide-toi, le ciel t’aidera, fut jeté en prison et traduit devant une cour prévôtale. Sous le règne de Louis-Fhilippe, il resta dans les rangs de l’opposition, et fut élu, en 1848, représentant du peuple dans la Lozère. M. Comandré appuya de ses votes la politique des républicains modérés et Celle du général Cavaignac Non réélu à la Législative, il reprit alors sa profession d’avocat. — Son frère, Emile Comandré, né à Florac en 1801, a été préfet du Doubs en 1848 et de la Lozère en 1849.

COMANE s. m. (ko-ma-ne). Antiq. Prêtre de Bellone à Comana en Cappadoce, ou dans la ville du même nom dans le Pont.

COMANIEN, IENNE s. etadj. (ko-ma-ni-ain, i-è-ne). Géogr. Habitant de l’une des deux villes appelées Comana ; qui appartient à l’une de ces villes ou à ses habitants.

COM AXS ou COMAN1ENS, peuple d’origine turque, dont le nom revient très-souvent dans l’histoire du moyen âge. M. Klaproth, dans ses Mémoires relatifs à l Asie, nous a donné sur co peuple de très-curieux renseignements, que nous soumettons en partie ànos lecteurs. Klaproth commence par identifier les Comans avec le peuple appelé Polowtses par les chroniqueurs russes. Les Comans ou Polowtses occupaient, dans le x» siècle, les pays qui bordent la mer Noire et le Palus-Méotide au nord, et s’étendaient depuis le Volga jusqu’à l’embouchure du Danube. Les Comans appartenaient à la même race turque que les Ouzes et les Petcheneghes ; car, d après le témoignage d’Anne Comnène, ils parlaient la même langue que ces derniers, et cette langue était un dialecte turc, comme nous l’apprend Ruysbrœk, qui visita leur pays en 1Î53. Le même Anne Comnène raconte qu’un homme de basse extraction, ayant été banni de la Grèce et envoyé k Kherson, fit connaissance avec les Comans qui venaient y trafiquer et y acheter des subsistances. Il leur dit qu’il était le fils de l’empereur romain Diogène. Aussitôt ils le délivrèrent de sa captivité, et, comptant sur une récompense magnifique, ils résolurent de le mettrésur le trône. En 1096, ils marchèrent donc vers le Danube, et l’empereur Alexis les battit complètement a. Taurocomum. « Le pays de Comanie, dit Ruysbrœk, a, immédiatement au nord, après la Russie, les Morduins, les Bilères, c’est-à-dire la Grande-Bulgarie ; puis les Parosites et les Suinoyèdes, qu’on dit avoir la face de chien, qui sont sur les rivages déserts de l’Océan. Au midi, il a les Alains, les Circasses, les Gazares, la Grèce et Constantinoploj à l’occident sont la Hongrie et la Russie. » Les Comans et les Petcheneghes réunis constituaient Je peuple appelé hiplehak ou Kaptchak. En 1223, Touchi-khan, fils de Denguiz-khan, pénétra dans le Kiptchak et défit les Comans, alliés aux Russes, sur les bords de la rivière lïalka. Mais ce ne fut qu’en 1237 que les Mongols soumirent définitivement les Comans. Une partie de ce peuple s’était déjà fixée, vers 1086, en Hongrie. Pendant trois siècles, les Comans menèrent une vie nomade dans le nouveau pays qu’ils occupaient. Ce ne fut qu’en 1410 qu’ils adoptèrent la religion chrétienne et devinrent agriculteurs. Les Comans restés dans leur ancienne patrie, entre le Volga et le Danube, s’y mêlèrent insensiblement avec les Nogaïs et les Kiptchnks, qni étaient également de race turque. C’est de cette manière qu’ils ont cessé de former une nation distincte. Ceux de la Hongrie habitent encore aujourd’hui, sur la Theiss, les deux comtés de la grande et de la petite Comanie (en hongrois Kûn-sûg). Ils ont complètement