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pendant encore, vers la fin du xvme siècle, dans le Rouergue et dans le Gévaudan, qui lui est coutigu, bien que cette contrée, uinsi que le Velay au nord, et le Vivalais à l’est, •appartint a la province de Languedoc Le cuintor, vassal immédiat du comte, mais inférieur, au vicomte, prenait ensuite rang de droit avant tous les autres seigneurs. Sa femme portait le titre de comtoresse ou comtorisse.

COMTORESSE s. f. (kon-to-rè-se). Femme d’un comtor. Il On disait aussi comtobisSe.

COMUM, ville de l’Italie ancienne, dans la Gaule Cisalpine, chez les Orobiens ; prise par les Romains en 100 av. J.-G. C’est aujourd’hui Côme.

COMUNERO s. m. (ko-mu-né-ro— mot es Engnol formé de comuno, commun). Hist. Haitant d’une commune, en Espagne.

— Encyd. Les comuneros ont joué un rôle assez important dans l’histoire de la Péninsule, grâce aux fueros ou chartes de privilèges, que les rois avaient successivement accordés a ceux qui allaient, au péril de leur vie, s’établir dans les contrées nouvellement conquises sur les Muures. Us soutinrent en général la royauté. Leur nom est resté célèbre surtout par leur révolte de 1520 contre le rot Charles (Charles-Quint) récemment nommé empereur d’Allemagne et qui avait irrité la nation par ses préférences pour les Flamands, ses demandes de subsides et son départ pour la Flandre. Après de longues agitations, l’insurrection éclata à Valence et se, propagea dans la Castille et plusieurs autres provinces. Commandés par Juan’dô Padilla, les comuneros combattirent les troupes royales, s’emparèrent de la personne de Jeanne la Folle, mère de l’empereur, pour couvrir et légaliser en quelque sorte les entreprises de leur parti, mais fuient écrasés à Villalar, en 1521. Pâdilla fut exécuté. Sa veuve, Maria Padilla, se maintint quelque temps encore dans Tolède. De 1821 à 182 ?, les membres d’une société secrète très-nombreuse, rameau détaché de la churbonnerie, prirent le nom de comuneros ou fils de Padilla. Un de leurs chefs, Florez Estrada, fut ministre de Ferdinand VII en 1823.’

COMUS, dieu subalterne, admis dans l’Olympe avec Momus pour divertir les grands dieux. Il présidait à la toilette, aux. festins, à l’amour matériel, enfin à toutes les jouissances de la sensualité. On le représentait jeune, couronné de roses et la face empourprée par le vin.

Camus, comédie-féerie de Milton, publiée"1 en 1C37. C’est une mascarade ou divertissement à la manière des Italiens. Milton y a donné carrière à son admiration pour les auteurs dramatiques de la génération qui l’avait précédé ; il voulut rivaliser avec eux dans le genre de composition où ils avaient eu le plus de succès. Cette pièce a été inspirée par un événement réel ; les deux fils et la fULe du comte de Bridgewater s’égarèrent en traversant la forêt d’Haywood, et la jeune lady se trouva perdue pendant quelque temps. Milton eut connaissance de cette mésaventure par son ami le musicien Lawes, attaché à la famille de Bridgewater, et, sur sa demande, il écrivit sa mascarade. Lawes lit la musique des intermèdes lyriques, et le Cornus fut représenté en’1634, au château de Ludlow, résidence de ses nobles patrons, qui se partagèrent avec lui les rôles de la pièce.

Ce drame fantastique est d’un caractère plus moral que ceux de Johnson, de Ford ou de Massinger. C’est une pure vision de l’Elysée. Comme dans la Tempête de Shakspeare, on assiste à une succession de scènes d’enchantement féerique, mais sans mélange d’éléments grossiers ; la muse du poète s’attache constamment à moraliser le chant par des ’ images élevées et par de nobles sentiments. D’après les critiques anglais, le Cornus, YAllegro et le Penseroso, suffiraient pour donner à Milton la supériorité sur tous les poètes de son temps, Shakspeare et Spenser exceptés, au cas même où il n’eût pas composé son grand poème. Pour l’intensité de la passion, ou le développement énergique des caractères, le Cornus n’aurait pas d’équivalent. On peut y choisir beaucoup de passages exquis et charmants, comme imagination, sentiment et mélodie de la phrase rhythmée. Le musicien Lawes, qui se fit l’éditeur de cette œuvre à peine avouée de l’auteur, s’était fatigué la main à force d’en tirer des copies pour ses amis.

Loi (1 Maeaulay, dans sa-remarquable étude sur Milton, fait fait observer que le Cornus est une œuvre essentiellement lyrique sous une apparence dramatique, et il ajoute : « C’est assurément l’ouvrage le plus remarquable qui ait été conçu en ce genre. 0 Le poeto a imité, pour le cadre ou la forme, le modèle de l’intermède italien, mais il a fait la plus noble composition de ce genre qui existe dans aucune langue. Sa muse a repoussé avec dégoût les raffinements de toilette de Guarini. « Quelques ornements qu’elle porte, ils sont d’or massif, non-seulement brillants à la vue, mais ne redoutant pas le feu du creuset.» Milton aréussi dans cette œuvre partout où le succès n’était pas impossible. « Les discours, dit l’illustre critique, doivent être lus comme de majestueux monologues, et celui qui les lira ainsi sera émerveillé de leur

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éloquence sublima et de leur harmonie. » Les interruptions du dialogue, cependant, imposent une contrainte au poète et arrêtent l’illusion du lecteur. Les plus beaux passages sont ceux qui restent lyriques par la forme aussi bien que par l’esprit. Mais expliquons le sujet de ce petit poënie.

Dans les sentiers embrouillés d’une forêt, erre une noble dame séparée de ses deux frères, troublée par les cris sauvages et par la turbulente joie qu’elle entend dans le lointain. Au loin, le fils de l’enehanteresse-Circê, la sensuel Cornus, danse et secoue des torches parmi les clameurs des hommes changés en brutes. Elle s’effraye, elle s’agenouille, et dans les formes nuageuses qui ondulent au-dessus d’elle, elle aperçoit l’Espérance, la Foi et’la-Chasteté, gardiennes célestes de sa vie et de son honneur. Elle appelle ses frères, le bruit de sa voix parvient aux oreilles du dieu débauché qu’elle transporte d’amour. Il accourt déguisé en prêtre, et réussit à tromper la noble dame. Il l’emmène dans un palais somptueux où il la fait asseoir devant une table exquise, la dame résiste ; au même instant arrivent ses deux frères conduits par l’esprit protecteur qui se jettent, l’épée nue, sur Cornus. Celui-ci s’enfuit, mais il a enchanté la dame qui ne peut se lever pour fuir. Pour la délivrer, on est obligé d’appeler la naïade Sabriua. Touchée par sa main froide et chaste, la dame sort du siège maudit qui la tenait enchaînée ; les frères avec la sœur régnent paisiblement dans le palais de leur père, et l’esprit qui a tout conduit prononce une ode où la poésie mèné à la philosophie, où la voluptueuse lumière d’une légende orientale vient baigner l’Élysée des sages, où toutes les magnificences de la nature s’assemblent pour ajouter une séduction à la vertu. Doit-on, dans ce beau poiîme, tenir compte des maladresses, des bizarreries, des expressions chargées, héritage de la Renaissance ? On ne sent point, à vrai dire, ces fautes. Tout s’efface devant le spectaclû de la Renaissance riante, transformée par la philosophie austère, et du sublime adoré sur un autel de fleurs. « Le Cornus, dit lord Macaulay, est assurément l’ouvrage le plus remarquable qui ait été conçu en ce genre, dans quelque langue que ce soit. Il est aussi supérieur à la Bergère fidèle, que celle-ci l’est à YAminta, et que VAminta l’est au Pustor fido... Milton appliqua dans le Cornus la distinction qu’il négligea plus tard dans le Samson. Sa mascarade est, comme elle devait l’être, essentiellement lyrique ; elle n’est drainatique que dans l’apparence... Les plus beaux passages sont ceux où la forme est lyrique "comme le fond. 1 Je ferais grand cas de la « partie tragique, » écrivait S Milton l’excellent sir Henry Walton, • si la partie lyrique ne m’enchantait par une certaine grâce do « rique dans vos chansons et vos odes, aux « quelles je dois vous avouer tout simplement que je ne vois rien de comparable dans 110 « tre langue. » La critique était juste. C’est lorsque Milton échappe aux entraves du dialogue, lorsqu’il est délivré du travail de combiner deux styles incompatibles, lorsqu’il est libre de s’abandonner sans réserve à ses transports poétiques, qu’il s’élève au-dessus de lui-même... Il semble effleurer la terre, planer au-dessus des nuages, se baigner dans la rosée céleste de l’arc-en-ûiel, et respirer les parfums embaumés du nard et de la casse que les ailes musquées des zéphyrs répandent dans les allées de cèdres du jardin des Hespérides. ».

COMUS (Nicolas-Philippe LEDRU, ’dit), savant physicien français du siècle dernier. V. Leoru.

COMUS, escamoteur célèbre du commencement de ce siècle. Malgré la vogue et la popularité que lui ont acqunes son adresse et son savoir-faire, cet artiste, qui s’intitulait le premier physicien de France, n’a jamais eu les honneurs d’uno biographie. Michaud, toutefois, en parlant des concurrents de Comte, cite un nommé Cornus, escamoteur très-liabile, dont, ajoute-t-il, on n’a jamais connu le vrai nom. Cela se comprend : le physicien dont il s’agit, en empruntant, pour sa plus grande gloire, le nom pseudonymique sous lequel un des hommes les plus savants de son temps s’était illustré, avait tout intérêt à cacher sa personnalité afin d’établir une confusion prolitable à ses intérêts. Les succès de Cornus datent à peu près de l’époque h laquelle mourut son savant hpmonyme (1807).

Si Cornus n’était pas érudit, il était, en revanche, très-habile dans son art. Voici, d’après une de ses affiches, le programme des expériences qu’il exécutait. Nous copions textuellement, ce qui permettra de juger l’escamoteur à ses tours et l’homme à sou style ;

Aujourd’hui lundi, 13 brumaire an XIV

Bordeaux, allées de Tourny.

LE SIEUR COMUS

PREMIER PHYSICIEN DE FRANCE

Donnera deux représeiitalions de ses expériences,

Savoir ■.

1" Il fora tonner et grêler par physique ;

2° Une personne de la compagnie tirera un coup de pistolet chargé à balle Bar Madame Comus, qui le parera avec un llcuret ;

D» L’automate, qui dira l’âge et la pensée d’une personne ;

4" Le tour du citron enchanté, exécuté par Voltaire. Ce que l’on aura pensé s’y trouvera renfermé ; ■ 5rt Le tour de la sirène :

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6» Il jouera au piquet les yeux bandés et fera repic et capot son adversaire ;

7° Huit montres seront jetées en l’air ; elles seront suspendues au plafond d’un coup de pistolet ;

8° I.e tour du verre de vin changé en fleura, qu’il a exécuté devant Sa Majesté Impériale,

Et plusieurs autres tours de son invention.

Prix des 2>laces : Premières, 30 sous. — Secondes, 15 sous.

Les expériences du premier physicien de France étaient, on le voit, accessibles à toutes les bourses.

Le coup de piquet était le tour de prédilection de Cornus. Il l’exécutait avec une rare adresse. Voici, sommairement, comment à s’y prenait : Il priait un spectateur de décacheter un jeu de cartes et de le bien mêler. Lorsque le jeu lui était rendu, il demandait qu’on lui mît un bandeau sur les yeux. Précaution inutile, pour le dire en passant, car, quelque soin que 1 on prenne pour pi iverquelqu’un de la vue par ce moyen, la proéminence du nez laisse toujours, de chaque côté, un vide suffisant pour y voir distinctement.-Pendant les préparatifs de cette opération, il savait, a l’insu des spectateurs, parcourir le jeu d’un coup d’œil rapide, y choisir une seizième à pique, ainsi que trois as et trois rois d’une autre couleur, qu’il mettait subtilement sous le jeu. Une fois la vue couverte et alors qu’on le croyait aveugle, Cornus mêlait les cartes avec une apparence de maladresse et de difficulté ; mais, en réalité, il travaillait son jeu : c’est-à-dire qu’à l’aide d’une manipulation qu’en escamotage, et plus particulièrement en tricherie, les grecs appellent le mélange classifkateur, il organisait l’ordre des cartes de façon que celles qu’il avait choisies lui échussent en partage lorsqu’il en ferait la distribution. Il présentait ensuite le jeu à couper ; mais il rétablissait l’otdre des cartes en faisant sauter la coupe. V. coupe.

Après la distribution, l’escamoteur avait en moin une seizième majeure, un quatorze d’as et un quatorze de rois avec lesquels il.faisait repic et capot son adversaire en comptant cent soixante-trois points d’un seul coup.

Le verre de vin, que Comus cite sur ses affiches, est un tour imaginé par lui. C’était fort habilement fuit ; mais on doit être étonné que, . vu le sans-façon que comportait cette expérience, elle ait pu, ainsi qu’il le dit, être exécutée en présence de l’empereur Napoléon Ier, On en jugera par la description suivante : Cornus arrivait en scène versant le vin d’une bouteille dans un verre. Une fois le verre plein, il le portait à sa bouche comme pour noire ; mais, se ravisant, il en jetait soudain le contenu sur les spectateurs qui l’avoisinaient. Le vin, dans le trajet, se changeait en feuilles de rose..Si surprenant que puisse paraître ce tour, et si gracieusement qu’il se termine, ce n’en est pas moins une plaisanterie très-risquée, surtout en présence d’un public qui ne permet des familiarités dans aucun cas.

Au milieu de ses succès, Comus eut le déboire de subir la peine du talion à propos du pseudonyme dont il s’était paré. Un de ses confrères nommé Cote, jaloux de son nom, mais n’ayant pas le droit de s’en emparer, sut escamoter la difficulté en prenant le nom paronymique de Conus. Il fit une concurrence si désastreuse au vieux physicien, que celui-ci perdit insensiblement sa personnalité au profit du nouveau venu. Les doux noms se confondirent dans celui qui tenait ta corde en fait de prestiges.

Le brillant escamoteur d’autrefois, Comus, le premier physicien de France, mourut en 1820, pauvre et oublié. Sic transit...

CON préf. V. co.

CON prép. (kon, — mot Uni.). Mus. Avec. Usité dans quelques locutions qui indiquent l’expression ou le mouvement qu’il faut mettre dans un morceau. Il Cou anima, Avec âme. Il Con brio, Avec éclat. Il Conexpressionc, Avec expression. Il Con moto, Avec plus de mouvement, moins de lenteur.

Con amore, Avec un soin passionné, avec une persévérance inspirée par l’attrait. Cette locution italienne est assez souvent employée en français : Peindre, chanter, écrire con amoru. On voit que ce tableau est peint con amork ; l’artiste y a mis toute son âme.

COMADON s. in. (ko-na-don). Agric. Nom que l’on donne, dans le Midi, à une fosse dans laquelle on met les pieds de chanvro femelle, pour que les graines achèvent d’y mûrir.

CONAK s. in. (lto-nak). Nom donné par les Turcs aux hôtels des ministres, que nous désignons h tort sous le nom de sérail.

ÇONAKAS, nom sous lequel on désigne aux Indes la population mixte, qui provient, croiton, de l’union dos femmes indiennes avec les navigateurs arabes établis sur la côte de Coromandel, et, par extension, les sectateurs de lu.- religion brahmanique convertis à l’isla"misine. Les Çonakas sont essentiellement ichthyophages, et font le trafic des perles et du corail. Ils fournissent aussi un assez notable contingent aux marins du pays, et sont appelés alors Choulias. lis ont, pour la plupart, un jargon spécial et peu connu ; cependant un certain nombre d’entre eux parlent indoustani et surtout tainoul.

CONAKDJI s. m. (ko-nak-dji). Officier turc qui précède en voyage les grands de l’empire.. >

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CONAMAMA ou COUNAMAMA, fleuve de la Guyane française, quartier d’Iracoubo. lïn 1028, le capitaine Hautepine et son lieutenant Lafleur vinrent, avec quatorze personnes, s’établir à l’embouchure de ce cours d’eau, pour y fonder une colonie. Quelques années plus tard, ces colons, auxquels s’étaient joints de nouveaux Français, éinigrèient vers la rivière de Cayenne, et y jetèrent les premiers fondements de la ville de même nom.

CONAN (Mériadec), chef breton. Il accompagna le tyran Maxime de la Bretagne insulaire dans la Gaule, et fut chargé par lui d’un commandement en Armorique (383). Il sut s’y maintenir sous Valentinien, et lorsque, en 403, les Armoricains secouèrent le joug des Romains, il fut investi par eux de l’autorité suprême, et les gouverna jusqu’à sa mort. Sa postérité régna sur la Bretagne. L’existence et le règne de ce prince ont été contestés par Lobiiieau et d’autres critiques.

CONAN 1er, dit lo Ton., comte do Rennes. Il revendiqua la royauté de ta Bretagne, comme descendant de la race de Nomenoé, lutta contre Hoël et Guerech, fils naturels d’Alain Barbe-Torte, et les lit, dit-on, assassiner. Il s’empara ensuite de Nantes, étendit sa suzeraineté sur la plus grande partie de la Bretagne, et prit le titre do roi. Attaqué par Foulques Nevra, comte d’Anjou, il fut vaincu et tué dans une bataille sur la lande de Concruz, aujourd’hui Conquereuil (Loire-Inférieure), en 992.

CONAN II, duc de Bretagne, fils d’Alain III, né en 1040, mbrt en 1000. Il commença à régner en 1047, sous la tutelle de son oncle Eudes, tutelle pesante, dont il s’affranchit par les armes eu 1057. Il soutint heureusement la lutte contre Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, qui le fit, dit-on, empoisonner.

CONAN III, dit le Gros, duc de Bretagne do 1112 à 1148. Il avait épousé Mathilde, iillo naturelle du roi d’Angleterre Henri Ter, qu’il seconda dans ses expéditions en Normandie, mais dont il quitta la parti en 1119 pour celui’ de Louis le Gros, roi de France. Il protégea le peuple contre les violences féodales, réprima autant qu’il le put les brigandages des nobles, donna quelques franchises a ses villes, et fit d’énergiques efforts pour supprimer en Bretagne le droit féodal de bris, coutume sauvage qui permettait de piller les navires que la tempête jetait à la côte, et que les seigneurs bretons continuèrent à pratiquer longtemps après la" mort de Conan. Les vicomtes de Léon, notamment, ne cessèrent de considérer ce prétendu droit comme une de leurs prérogatives les plus précieuses, et l’un d’eux disait en montrant un écueil de son fief : « Voilà une pierre noire que je ne changerais pas contre les diamants des rois. 0

CONAN IV, le b«ii«, duc de Bretagne, fils d’Alain le Noir, petit-fils de Conan III pur sa mère Berthe, né vers 1137, mort vers 1171. Il ne fut à proprement parler que le vassal de Henri II d’Angleterre, qui l’avait à diverses reprises secouru contre les attaques de son beau-père Eudes. Il abandonna même aux Anglais la plus grande partie du duché, no se réservant que Je comté de Guingamp, où il finit obscurément ses jours.

CONANA s. m. (ko-na-na). Bot. Nom qu’on donne, dans la Guyane française, à deux arbres appartenant, l’un à la famille des palmiers, l’autre à celle des. laurinées : Le comana sauvage n’a aucun rapport avec le comana palmiste. (V. de Bomare.)

CONANAM s. m. (ko-na-nam). Bot. Nom donné à une espèce de palmier voisine de l’avoira.

CONANAMA, cours d’eau de la Guyane française. V. Conamama.

CONANI s. m. (ko-na-nî — de Cunani, rivière de la Guyane, sur les bords de laquelle croit la plante). Bot. Arbrisseau do la famille des composées, ’ tribu des eupatoriées, qui croit à la Guyane, et dont le bois sert à enivrer le poisson : On trouve aussi dans le Para un coNANi dont la vertu est moins prompte. (V. de Bomare.) Le conani ou conami franc des créoles est le coutoubou des Oalibis. (V. de Bomare.) il On dit aussi conami,

CONANT (Jean), théologien anglais, né. à Yeaterton (comté de Devon) en 1003, mort en 1093. Il avait été successivement recteur du collège d’Ester à Oxford, professeur de théologie et vice-chancelier de l’université de cetto ville, lorsqu’il refusa d’accepter l’acte d’uniformité (1C02), et dut renoncer à toutes ses places. En 1670, Conant lit sa soumission, puis remplit diverses fonctions ecclésiastiques. Il était aussi savant que modeste. On a de lui six volumes de sermons, publiés de IG93 à 1722.

CONANTHÈRE s. f. (ko-nan-tè-re— du gr. konos, cône, et d’anthère). Bot. Genre de plantes bulbeuses, de la famille des lilîucées, comprenant environ six espèces, qui croissent au Chili.

CONARD s. m. (ko-nar — corruption do cornard). Membre d’une société bouffonne, joyeuse et carnavalesque, qui se livrait durant les jours gras à toutes sortes de folies et de licences.

— Encycl. Les couards étaient particuliers à la ville de Rouen- ; comme les badins, les turlupins, les enfants sans souci, a