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CLARKE (Henri-Jacques-Guillaume), comte d’HUNEBOURG et duc de Feltre, maréchal de France, né à Landrecies (Nord), d’une famille originaire d’Irlande, en 1765, mort en 1818. 11 fut d’abord secrétaire des commandements du duc d’Orléans, puis officier de cavalerie, devint lieutenant-colonel de dragons en 1792, se distingua à la prise de Spire, obtint le grade de général de brigade le 19 mai 1793 ; mais, frappé de suspension comme suspect quelques mois après, il se vit obligé, pour vivre lui et sa famille, de solliciter un emploi dans la maison de banque de Perréguux. Réintingré dans son grade en 1795, et nommé successivement chef du bureau topographique au ministère de la guerre, général de division, il reçut du Directoire la mission délicate de surveiller Bonaparte à l’armée d’Italie, subit l’ascendant du jeune général en chef, fut rappelé par le gouvernement dont il avait trompé la confiance, et privé de nouveau do ses emplois. Le coup d’État du 18 brumaire le rappela sur la scène. Commandant du département de la Meurthe pendant le congrès de Lunéville (1800), ambassadeur en Toscane (1801-1804), secrétaire intime de Napoléon, il suivit l’empereur dans les campagnes d’Autriche et de Prusse, combattit à Ulm et à Iéna, fut gouverneur de Vienne (1805) et de Berlin (1806), et remplaça Berthier au ministère de la guerre le 9 août 1807. Initié à tous les détails de l’administration militaire, infatigable au travail, doué d’un esprit d’ordre remarquable, il se montra, dans ces fonctions, à la hauteur de sa tâche dans ces temps de guerre sans trêve. La promptitude incroyable avec laquelle il réunit un corps de 60,000 hommes pour repousser le débarquement imprévu de lord Chatham à l’Île de Walcheren, pendant que Napoléon était en Autriche, lui valut le titre de duc de Feltre. Cette énergie du ministre se ralentit au moment où on en avait le plus besoin. Il fut mou et indécis pendant les campagnes de 1813 et de 1814, et, lorsque les alliés se trouvèrent aux portes de Paris, loin d’utiliser les moyens de défense qui s’offraient en foule sous sa main, il donna l’exemple du découragement et s’enfuit à Blois avec l’impératrice. C’était un gage donné aux Bourbons. Il adhéra à la déchéance de l’empereur, fut créé pair de France par Louis XVIII, eut le courage d’accepter le portefeuille de la guerre à la nouvelle du retour de l’île d’Elbe, suivit le roi à Gand, redevint ministre de la guerre à la deuxième Restauration, ternit à jamais sa mémoire par l’institution des cours prévôtales, la destitution en masse des anciens officiers, obtint le bâton de maréchal, et se démit de son portefeuille le 12 septembre 1816, pour aller mourir peu après dans sa terre de Neuviller. Napoléon, qui l’a traité sévèrement, reconnaît en lui un homme probe et intègre. On disait de Clarke : « C’est l’homme d’épée qui doit le plus à sa plume. » Ce mot, aussi vrai que spirituel, achève de peindre le duc de Feltre.


CLARKE (Édouard-Daniel), voyageur et minéralogiste anglais, né à WUlingdon (Sussex) en 1769, mort en 1822. Il parcourut d’abord la Grande-Bretagne, et entreprit ensuite un immense voyage en Europe, en Asie et en Afrique, commencé en 1799 par la France, l’Italie, la Suède, ta Russie, la Tartarie, et achevé par l’Asie Mineure, la Syrie, l’Égypte et la Grèce (1802). En 1812, il visita encore la Hongrie, la Bulgarie et la Valachie. Ces deux, voyages, publiés d’abord séparément, ont été réunis à Londres (1819-1824, 6 vol. in-4°). U existe une traduction française de la première partie, sous le titre de Voyage en Russie, en Tartarie et en Turquie (1813, 3 vol. in-8°). Clarke porte un jugement très-sévère sur les Russes, qu’il regarde comme un ramassis de barbares destinés à rester courbés éternellement sous le joug du despotisme. Nommé en 1817 professeur de minéralogie et bibliothécaire de l’université de Cambridge^ il donna à cet établissement la statue de Gérés Eleusis, découverte par lui dans l’Archipel. Le Musée britannique lui doit le sarcophage auquel se rapporte la fameuse inscription de Rosette. L’université d’Oxford a acheté les manuscrits grecs et orientaux qu’il avait recueillis dans ses courses, et parmi lesquels se trouve celui de Platon, trouvé dans l’île de Pathmos.


CLARKB (William), navigateur américain, qui commanda, avec le capitaine Mery weuthei’ Lewis, la première grande expédition nationale entreprise par les citoyens des Etas-Unis. Il s’agissait de remonter le Missouri vers sa source ; puis, cherchant un passage à travers les montagnes de l’Ouest, de descendre parla Colombie jusqu’à l’océan Pacifique. Clarke et Lewis s’embarquèrent, le 14 mai 1804, à la tête d’un détachement d’exploration fort de trente hommes environ, sur la rivière Wood, petit courant qui se jette dans le Mississipi, presque vis-à-vis de l’embouchure du Missouri, et ils commencèrent le plus long voyage qui se soit jamais accompli sur un fleuve depuis l’époque d’Orellana. Après avoir remonté environ 100 milles sur le Missouri, Clarke et Lewis laissèrent derrière, eux un petit village nommé la Charrette, le plus reculé des établissements blancs qui s’élevaient près des bords de ce fleuve. Lorsque nos voyageurs eurent remonté encore de 60 à 100 milles vers les sources du Missouri, les vents froids venus du nord-ouest, et la rivière récemment prise, les avertirent qu’il

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était temps de chercher en toute hâte leurs quartiers d’hiver. En conséquence, ils construisirent un fort, qu’ils appelèrent fort Maudan, du nom du peuple indien chez lequel ils étaient alors. Le 7 avril, Clarke et Lewis, quittant leur station du fort Maudan, continuèrent de remonter le Missouri. Bientôt après, nos voyageurs passèrent devant l’embouchure de la rivière aux Pierres jaunes (ietlow stone river), qui le cède à peine en largeur au grand fleuve dans lequel elle se jette ; mais ils ne tardèrent pas à être fort embarrassés, en vo3’ant le fleuve se séparer devant eux en branches presque égales. Un détachement, équipé à la légère, partit à la recherche des grandes cataractes qui distinguent le cours principal du Missouri. Le capitaine Lewis lui-même, en remontant le bras méridional du fleuve, aperçut au loin les montagnes Rocheuses, alors complètement couvertes de neige, et, guidé par un effroyable fracas, il arriva au lieu où le Missouri se précipite en une seule nappe sur le talus d’un rocher et continue à former, pendant plusieurs milles, une série non interrompue de chutes et de cascades écumantes. Lewis vint ensuite rejoindre Clarke et le détachement tout entier longea ce bras du fleuve, et, s’embarquant dans ses canots au-dessus de la grande cataracte, continua sa course vers les montatnes Rocheuses. Là, le Missouri coule le longun défilé de 3 ou 4 milles, les rochers s’élevant perpendiculairement au bord de l’eau. Clarke et Lewis suivirent le courant dans la montagne, et, après l’avoir remonté durant l’espace de 3,000 milles, ils arrivèrent à sa source première. Elle se compose de trois courants, auxquels ils donnèrent les noms de leurs hommes d’État les plus célèbres : Jefferson, Madison et Gallatin ; puis, comme pour compléter l’éloge de ces citoyens, ils appelèrent deux autres courants tributaires la Philosophie et la Philanthropie {Philosophy and Phitantropy rivers). L’expédition s’avança ensuite vers l’ouest, et commença bientôt à descendre du côté de l’océan Pacifique. Une femme nommée Shoshonée, enlevée naguère de ce pays par des Indiens de l’est, servit à nos voyageurs d’interprète dans leurs rapports avec les naturels. Après avoir beaucoup souffert dans cette traversée, l’expédition s’embarqua sur l’Orégon, ou grande rivière de l’ouest, à laquelle oh a donné le nom de Colombia. La navigation, de la Colombia présentait beaucoup de dangers, que nos voyageurs surent éviter à force d’art et de courage. En approchant de la mér, le fleuve acquiert une largeur qui va jusqu’à 2 milles, et forme çà et là de larges lacs à la surface desquels on compte des Iles nombreuses. Le 2 novembre, les voyageurs aperçurent la-première marée. Le 7, la bruine venant à se dissiper, ils virent avec une vive joie l’océan ouvert devant eux ; mais ils se trouvèrent alors dans une grande détresse et dans une situation dangereuse : leur canot n’était pas fait pour la navigation maritime, et ils dérivèrent pendant quelque temps à ia merci des flots, parle froid le plus rigoureux, mal vêtus et sans provisions. Enfin ils regagnèrent la côte, où ils choisirent un emplacement convenable pour leur séjour d’Jiiver. Ils établirent dès lors des relations amicales avec les Clatrops, les Killamucks et’ d’autres tribus indiennes, dont ils rapportèrent l’opinion ta plus favorable. Clarke et Lewis revinrent au fort Louis, sur le Mississipi, dans le mois de mai 1806. Ils étaient les premiers qui eussent traversé le continent de l’Amérique du Nord, depuis les États-Unis jusqu’à locéan Pacifique. Toutefois, bien des années auparavant, la même entreprise avait été projetée par Jonathan Carver, qui était remonté jusqu’aux sources du Mississipi, et qui voulait chercher l’Orégon, par lequel il serait descendu jusqu’à l’océan Pacifique. S’il n’exécuta pas ce plan, il eut du moins l’honneur de l’avoir conçu le premier.

CLARKE (Mary Novello, mistress Cowden), femme de lettres anglaise, née en 180D, sœur d’une cantatrice distinguée, Clara Novello, et femme de M. Ch. Cowden Clarke, qu’elle a épousé en 1828. Elle a publié de nombreux articles dans les revues et les magazines, composé queloues romans : les Aventures du marin Kit Bam (1848) ; le Cousin (1854), etc., fait paraître une étude sur les Héroïnes de Shakspeare (1850) ; mais elle doit surtout son renom en Angleterre à une 'Concordance de Shakspeare (Complète concordance to Shakspeare, 1845), travail qui lui prit seize années entières, et qui présente chaque phrase du poète mise pour ainsi dire sous son étiquette, par ordre alphabétique des mots.

CLARKE (Henry Heyde), ingénieur et philologue anglais, né à Londres en 1815. Après avoir été soigneusement élevé par son père, connu pour ses deux projets de canalisation de l’isthme de Panama, il fut nommé ingénieur civil à Londres en 1836. Depuis cette époque, tout en s’occupant avec ardeur de sa profession, il n’a pas cessé d’écrire dans le Journal des ingénieurs civils et des architectes et dans d’autres feuilles périodiques de même nature. Parmi ses nombreux écrits nous citerons ses études sur les docks hydrauliques et hydrostatiques des États-Unis, sur les digues de la Hollande, sur le trafic des chemins de fer en Belgique, sur le télégraphe électrique, l’impression galvanique, 1 acoustique, la

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navigation à vapeur sur les canaux, les banques, les assurances contre l’incendie. II a également publié des travaux très-importants sur les mines d’or de la Californie et de l’Australie, et un ouvrage d’une si haute portée sur le système de chemins de fer, la colonisation et la défense de l’Inde anglaise, que le gouvernement a pris ses vues en considération, et qu’une commission parlementaire a fait sur son système un rapport des plus favorables. Comme linguiste et comme philologue, M. Clarke est un des hommes les plus remarquables denotre époque. Rival du fameux Mezzofante, il parle couramment quarante langues et dialectes, et en comprend près de cent. En 1855, il a publié un Nouveau dictionnaire de la langue anglaise qui renferme 100,000 mots. C’est le premier lexique anglais qui admette les néologismes américains. Une édition revue et augmentée a été publiée en 1858.

CLARKIE s. f. (klar-kt — de Clark, botaniste américain). Bot. Genre de plantes, de la famille des onagrariées, tribu des épilobiées, comprenant quatre espèces, qui sont cultivées dans les jardins d’agrément : La clarkie e7egante.

— Encycl. Les elarkies sont de petitesplantes annuelles ou bisannuelles, à feuilles alternes, entières ou dentées, à fleurs élégantes, pourpres ou lilacées, solitaires à l’aisselle des feuilles. Ce genre comprend quatre ou cinq espèces, originaires de l’Amérique centrale, et presque toutes cultivées dans nos jardins d’agrément. La clarkie gentille (clarkiapulchrella), originaire de la Colombie, est une plante annuelle, haute de 0 in. 50 ; sa tige, droite, rameuse, couverte de feuilles lancéolées linéaires, porte des fleurs nombreuses, axillaires, d’un rose tendre, qui durent tout l’été. La clarkie élégante n’est peut-être qu’une variété de la précédente, dont elle diffère surtout par sa taille plus élevée.

CLARKSBURG, ville des États-Unis d’Amérique (État de Virginie), sur le Monongahela, à 64 kilom. S.-O. de Morgantown ; 2,200 hab. Riches mines de charbon de terre. Il Ville des États-Unis, dans l’État d’tndiana, comté de Floyd, à 4 kilom. O. de Jeflersonville, sur l’Ohio ; 3,000 hab.

CLARKSON (Thomas), l’un des plus fermes et des plus ardents soutiens de la cause de l’abolition de la traite des noirs, né à Wisbe ; ich (Cambridgeshire), en Angleterre, le 28 mars 1760, mort à Playford-Hall (Suffolk) le 26 septembre 1846. Il était fils d’un ecclésiastique, et fut élevé au collège Saint-Jean, à Cambridge. Sa sainte horreur pour l’esclavage se manifesta dès qu’il eut quitté les bancs de l’université. En 1786, il obtint le prix institué pour la meilleure dissertation latine sur ce sujet : Anne ticeat invitos in sermtutem dare ? (Est-il permis de faire les hommes esclaves malgré eux ?) Dès ce moment, abandonnant la carrière ecclésiastique, à laquelle il se destinait, H se dévoua exclusivement à l’abolition de la traite. Il traduisit en anglais sa composition couronnée, la fit imprimer et en distribua gratuitement d’innombrables exemplaires ; Use lia avec le philanthrope Benezefc, avec James Ramsay, Granville Sharpe et lcird Barham ; il demanda des renseignements ii tous.les capitaines de navires mouillés dans les ports anglais qui s’étaient livrés à la traite ; se procura des échantillons de l’industrie et des manufactures des tribus indigènes de l’Afrique, pour en faire une exposition publique ; enfin, il fit exécuter une gravure reproduisant exactement l’intérieur d’un bâtiment négrier, avec ses cachots, Ses ferrures, ses barricades, tous les instruments de torture employés pour réduire les noirs à l’impuissance, et il réussit ainsi à surexciter pacifiquement l’opinion publique, en Angleterre, au sujet du trafic des esclaves. Poursuivant courageusement la noble tâche qu’il avait entreprise, Clarkson publia brochure sur brochure, et, en 1788, donna au monde son livre sur la Nature impolitique de la traite (Impolicy of the slave tradé). Aussitôt après la publication de cet ouvrage, il passa en France pour y plaider la cause de l’abolition, 11 y fut accueilli avec sympathie et encouragé dans son œuvre par Louis XVI, par Necker, ainsi que par les gentilshommes les plus influents et les plus hauts dignitaires de l’Église. Bien qu’il rencontrât en Angleterre une vive opposition, il y trouva bientôt de zélés partisans, entre autres Wilberforce, Whitbread et Sturge. La lutte fut longue, et le terrain vigoureusement disputé dans le parlement et au dehors. Tous les ans, Clarkson publiait une brochure nouvelle contre la traite, et tous les ans la question posée devant le parlement y suscitait d’orageux débats. Le mouvement abolitionniste n’obtint un avantage décisif qu’à l’avènement au pouvoir de M. Fox, en 1806. L’année suivante, le gouvernement britannique déclara que la traite était illégale, et, en 1808, les États-Unis annoncèrent qu’ils la considéraient comme piraterie. À la suite de cette victoire, Clarkson prit quelques années de repos, pendant lesquelles il publia un Tableau de la Société des amis (quakers), et une Vie de William Penn. En 1813, il reprit ses travaux, eut une entrevue avec Alexandre 1er de Russie, et obtint de ce prince la promesse de son assistance pour l’extirpation de la traite. Lorsque le triomphe de sa cause fut assuré, quand il vit établir la colonie de

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Sierra - Leone, reconnaître l’indépendance d’Haïti et de Libéria, préparer l’émancipation des noirs à la Jamaïque et à Antigua, Clarkson ne crut pas pour cela sa tâche terminée, M il retrouva, pour appuyer chacune de ces mesures libératrices, toute l’ardeur enthousiaste de sa jeunesse. Il vécut assez pour être témoin de l’affranchissement des esclaves dans les Indes occidentales (1834), et pour assister à la grande réunion tenue à Exeter-Hall, en 1840, par la Société antiesclavagiste anglaise, dont il fut le président jusqu’à sa mort. Son Histoire de l’abolition de la traite, publiée en 1808, est l’un des meilleurs ouvrages qui aient été écrits sur la matière. Il a été traduit en français par l’abbé Grégoire, sous le titre de : Histoire du commerce homicide appelé traite des noirs ou Cri des Africains contre leurs oppresseurs (1823, in-8»). Une nouvelle édition anglaise a été imprimée par la Société antiesclavagiste britannique, avec une préface anonyme par lord Brougham (1839). La mémoire de Clarkson a été honorée en Amérique par urr éloge funèbre prononcé par William Jay le 23 octobre 1846, et des nommages semblables lui ont été rendus en France et en Angleterre. Sa ville natale a fait frapper une médaille en son honneur en 1846 ; Haydon et d’autres artistes êminents ont fait son portrait ; son nom a été inscrit sur le piédestal de la statue de Gutenberg, par David, érigée à Strasbourg ; la municipalité de Londres a fait’placer sa statue dans Guild-Hall, et le Grand Dictionnaire enregistre ici avec honneur le nom île ce bienfaiteur de l’humanité ; on voit des hommes de génie qui vouent leur vie à rendre les hommes heureux, d’autres à les rendre bons, d’autres à les rendre libres ; ce sont des-grands hommes, et l’immortalité leur est acquise. Clarkson a été plus grand que cela. : toute sa vie a été consacrée à faire des hommes.

CLARKSTOWN, bourg et commune des États-Unis d’Amérique, dans l’État de New-York, sur la rive droite du fleuve Hudson ; 3,500 hab. Située à 130 kitom. S. d’Albany, dans une contrée fertile et bien arrosée, cette localité prend tous les jours de l’importance, grâce à l’activité industrieuse de ses habitants, qui savent tirer parti de sa position avantageuse.

CLAR ON s. m. (kla-ron). Forme ancienne du mot CLAIRON.

CLARONCEAU s. m. (kla-ron-sô). Mus. Espèce de flûte ou de sifflet usité au moyen âge.

CLAROS, ancien nom d’une petite île de l’Archipel, appelée aujourd’hui Calaino. Il Ville de l’ancienne Asie Mineure, dans l’Ionie, célèbre par son oracle d’Apollon, qui annonça à Germanicus sa fin prochaine. Elle avait été fondée, disait-on, par Mantho, fille de Tirésias. Les murs d’enceinte de l’antique Claros sont assez bien conservés. On trouve dans l’intérieur de la ville des terrasses qui servaient à soutenir les rues, des thermes en ruine et un théâtre dont la cavea subsiste entièrement. Au milieu même de la ville, sur une plate-forme qui s’appuie sur des rochers taillés au oiseau, s’élevait le fameux temple d’Apollon Clarius, orienté de l’est à l’ouest ; il était diptère et octostyle, suivant la conjecture de M. Ch. Texier, et appartenait à l’ordre dorique. Il présentait cette particularité qu’on n’arrivait au pronaos que par un escalier placé à la partie antérieure entre deux grands acrotères. Les faces latérales de l’édifice régnaient sur un soubassement continu. Tous Tes historiens qui ont parlé de ce temple en ont vanté les belles proportions. Il ne fut jamais achevé et il périt dès les premiers temps de l’empire de Byzance. Il est fort difficile aujourd’hui d’en reconnaître le plan au milieu des débris qui jonchent le sol.

CLARTÉ s. f. (klar-té — lat. claritas ; de clarus, clair). Eclat Jumineux, ce qui éclaire ; La clarté du soleil, de la lune, des étoiles. La clarté d’un flambeau. Marcher à la clarté des éclairs. En Hussie, les nuits ont une clarté- qui étonne, mais les jours conservent une obscurité qui attriste. (De Custine.)

Cette obscure clarté qui tombe des «toiles.

Corneille.

Le soleil nous luit tous les jours. Tous les jours sa clarté succède à l’ombre noire. La Fontaine.

De Phébé la pâle clarté

Blanchissait l’onde et le rivage.

Demoustier.

Enfin, l’aube attendue et trop lente ù paraître Blanchit le pavillon de sa douce clarté.

C. DELAVIONS.

Souvent, le jour, l’orbe solaire De clarté remplit trop nos yeux.

A. Barbier.

Fuyez, fuyez, chastes étoiles,

Cachez vos modestes clartés.

A. Barbier.

— Lumière, flambeau, foyer de lumière : Mille clartés brillaient aux fenêtres du salon.

Suivez-moi, s’il vous plaît, avec votre clarté.

Molière.

Hélas ! je compte les ombres.

Quand tu comptes les clartés,

V. Huoo.

Le singulier n’est plus usité dans ce sens.

— Transparence, limpidité : La clarté de l’eau. Du verre d’une grande clarté. Il Eclat, qualité de ce qui est net et brillant ou propre,

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