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CLARA (île), petite lie des côtes de l’Asie, dans le golfe du Bengale, archipel Mergui, au N.-O. de l’Ile Domel-Lambi, à 90 kilora. S.-O. de Mergui ; par 110 30’ de lat. N. et 95° 10’ de long, orientale. Fertile et bien boisée, cette petite de fait partie des possessions anglaises de l’Iode.

CLARA (cap), promontoire de la côte occidentale d’Afrique, au N. de l’embouchure du Gabon, dans la haute Guinée ; par 0° 35’ de lat. N. et T> 20’ de long. E. Ce cap est indiqué sur quelques cartes par le nom de cap Sainte-Claire.

CLARA (SANTA-), ville de l’Ile de Cuba, sur la côte S., ch.-l. de la juridiction de son nom, dans le département du Centre, à 180 kilom. S.-E. de la Havane ; 6,132 hab. Récolte très-importante de sucre.

GLARABELLA s. f. (kta-ra-bèl-la —du lat. clara et bella, deux mots qui signifient belle). Mus. Jeux de flûte à tuyaux enbois de forme conique, qui se trouve dans quelques orgues.

CLARAC, bourg de France (Basses-Pyrénées), ch.-l. de cant., arrond. et à 18 kiiom. S.-E, de Pau, sur la rive droite du gave de Pau ; pop, aggl. 310 hab, — pop. tôt. 326 hab. Corderie et filature de laine ; tissage de mouchoirs.

CLARAC (Charles-Othon - Frédéric - Jean-Baptiste, comte de), antiquaire, membre libre de l’Institut (1838), né à Paris en 1777, mort en 1847, Il suivit sa famille dans l’émigration, devint aide de camp du duc d’Enghien, servit en Pologne, dans l’armée russe, après la dissolution de l’armée de Condé, rentra en France sous le gouvernement consulaire, devint, en 1808, précepteur des enfants de Murât, roi de Naples, et eut la direction’des fouilles de Pompéi. Au commencement de la Restauration, il fit un voyage artistique au Brésil, à la Guyane et aux Antilles, et en rapporta de précieuses esquisses, dont une Forêt du Brésil,

fravée par Portier, est regardée par Humoldt comme la plus fidèle reproduction de la végétation luxuriante du nouveau monde. Nommé a son retour à Paris conservateur du Musée des antiques du Louvre (1818), il rendit de grands services aux arts, soit par ses travaux, soit par le zèle empressé qu’il mit à protéger les artistes. Si ses ouvrages manquent de profondeur dans les aperçus, on ne peut du moins leur contester le mérite d’avoir contribué à répandre en France le goût de l’étude de la belle antiquité. Nous citerons de lui : Feuilles faites à Pompéi (1818, in-8°), livre rare ; Description des antiques du Musée royal, commencée par Visconti (1820, in-12) ; Musée de sculpture antique et moderne, ou Description de tout ce que le Louvre et les Tuileries renferment de statues, bustes, basreliefs') etc., avec plus de 2,500 statues antiques tirées des musées et collections particulières de l’Europe (1826-1855, 6 vol. gr. in-S«), avec un atlas in-4» de "figures au trait, publication capitale de l’auteur ; Manuel de l’histoire de l’art chez les anciens, jusqu’à la fin du vie siècle de notre ère (1830-1817, 3 vol. n -12).

Clara Garni (Théâtre db), publié à Paris en 1825. M. Prosper Mérimée, véritable auteur de ce recueil, l’a d’abord fait paraître sous un double pseudonyme. Dans une préface placée en tête du volume, les comédies sont attribuées à une fameuse comédienne espagnole, nommée Clara Gazul, et la traduction en aurait été faite par un certain Joseph l’Estrange. Ce volume contient six pièces en prose : les Espagnols en Danemark ; Une femme est un diable ou la Tentation de saint Antoine ; l’Amour africain ; Inès Mendo ou le Préjugé vaincu ; Inès Mendo ou le Triomphe du préjugé ; le Ciel et l’enfer. Le Théâtre de ClaraGazul fut réimprimé en 1830 et augmenté de deux pièces : l’Occasion et le Carrosse du saint sacrement. Les deux pièces du recueil généralement préférées sont les Espagnols en Danemark et Inès Mendo. t En relisant le .Théâtre de Clara Gazul, dit M. Sainte-Beuve, je me suis confirmé dans l’idée que l’auteur était l’un des artistes les plus originaux et les plus caractéristiques de son époque. Il a pris soin de ne produire sa sensibilité dans l’art qu’à l’état de passion acre, violente, héroïque, et non pas en son propre nom ni par voie lyrique, mais en drame, en récit et au moyen de personnages responsables ; et ces personnages, l’artiste les a poussés au profil le plus vigoureux et le plus simple, au langage le plus bref et le plus tort. Dans sa peur de l’épanchement et de ce qui y ressemble, il a mieux aimé s’en tenir à ce qu’il y à de plus certain, de plus saisissable dans le réel ; de là une manière a part, à laquelle toutes les autres qualités de l’auteur ont merveilleusement concouru. » — «Le Théâtre de Clara Gazul, dit à son tour M. Gustave Planche, marque dans la poésie dramatique la même tentative à peu près que le premier et magnifique ouvrage d’Augustin Thierry dans la littérature historique. L’historien et le poète prétendent tous deux à une réalité complète. Ilsveulentdonner à l’art qu’ils professent une exactitude, une précision mathématique ; ils recherchent avec une patience curieuse tous les faits qui se rattachent directement ou indirectement à l’idée qu’ils vont développer. Ils ne regrettent, pour compléter leur érudition, ni les études courageuses ni les longues méditations. Puis, quand ils sont bien assurés de

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posséder leur sujet, ils cherchent, pour le montrer, le jour le plus pur ; ils l’éclairent en plein, mais, en même temps, ils le disposent de façon à composer des lignes simples, uu profil sévère, comme celui d’un camée ou d’une pierre gravée. »

CLARAMONTE ¥ CORROY (Andrès de), acteur et auteur dramatique espagnol, mort à Murcie en 1610. Il fut directeur d’une troupe de comédiens et obtint une grande vogue vers la fin du xvie siècle et dans les commencements du siècle suivant. On cite, parmi les comédies de Claramonte : El valiente negro en Flandres, ou le Vaillant nègre dans les Flandres. La Bibliothèque des auteurs espagnols de M. Rivadeneyra a inséré trois pièces de Claramonte dans la collection des auteurs dramatiques contemporains de Lope de Vega.

CLARASCUM, nom latin de CherascD.

CLARAVALL1S, nom latin de Clairvaux.

CLARE, autrefois Thomond, comté de la partie occidentale de l’Irlande, dans la province de Munster, compris entre la baie et le comté de Galway au N., le comté de Tipperary à l’E., l’estuaire du Shannon au S., l’océan Atlantique àl’O. Superficie, 324,792 hectares ; 286,394 hab. Ch.-l., Ennis. Les côtes sont escarpées ; le sol, en grande partie montagneux, arrosé parle Fergus et ses affluents, est fertile dans les basses terres ; il produit en abondance des pommes de terre, de l’avoine, de l’orge et du froment. Pâturages excellents ; élève de boeufs, chevaux, moutons. Mines de plomb, de cuivre et de houille ; manufactures de grosses toiles et bonneterie ; pêcheries importantes. Ce comté, qui renferme beaucoup

de ruines de monuments ecclésiastiques, est subdivisé en 9 baronnies et 79 paroisses.

CLARE, ville d’Irlande, dans le comté de son nom, à 3 kilom. S. d’Ennis, dans une situation pittoresque, à l’embouchure du Fergus dans le Shannon ; 657 hab. Autrefois plus importante et fortifiée, Clare possède un beau château situé sur une île formée par la rivière ; aux environs, on voit le vieux manoir de Buncraggy, et les intéressantes ruines de Clare Abbey, bâtie en 119* par Donald O’Brien, roi de Munster. Il Bourg d’Angleterre, comté de Suffolk, à 24 kilom. S. de Bury-Saint-Edmunds, sur la Stour ; 2,000 hab. C’est de ce bourg que les ducs de Newcastle prennent le titre de marquis de Clare.

CLABE, lle-de l’océan Atlantiqué, sur les côtes occidentales de l’Irlande, à l’entrée de la baie de Clew, dans le comté de Mayo, a 27 kilom. O.deWestport. Superficie, 1,538 hectares ; 1,700 hab. C’est une des plus belles îles de la côte d’Irlande. Du mont Knockmore, qui s’élève à 5,17 m., on jouit d’un panorama magnifique. nAutre île de la côte d’Irlande, dans le comté de Cork, au S.-O. Superficie, 809 hectares ; 950 hab. Cette île se termine au S, par le cap Clear, formant un promontoire escarpé et haut de 120 m., par 51» 26’ de lat. N., et 11" 49’ de long. O.

CLARE (Pierre), médecin anglais, mort en 1784. Ii acquit un certain renom en proposant, dans le traitement des maladies vénériennes, des frictions de calomel sur la partie interne des joues et des gencives. Ses ouvrages ont été traduits en français par J.-D. Duplanil, sous le titre de : Méthode nouvelle et facile de guérir la maladie vénérienne, etc. (Londres, 1785).

CLARE (John), poète anglais, né à Helpstone (comté de Northampton) en 1793, mort en 1864. Il était fils d’un pauvre fermier devenu infirme et vivant des charités de la paroisse. Le jeune Clare se livra à tous les métiers connus et inconnus, pour payer ses frais d’école. Il avait treize ans, lorsqu’un de ses camarades lui montra les Saisons de Thompson. Résolu à posséder ce magnifique poème, Clare amassa penny sur penny, et, quand il fut à la tête de 1 schelling (1 fr. 25), il lit dix kilom. à pied pour se rendre à la ville voisine, et revint avec sa précieuse acquisition. Il avait déjà composé deux poëmes descriptifs : les Promenades du matin et les Promenades du soir. Eu 1S17, il résolut de publier un volume, et, en travaillant jour et nuit, il eut bientôt économisé la livre sterling (25 fr.) nécessaire pour l’impression de son prospectus. La Collection de riens originaux (Collection of original trifles) fut annoncée à un prix qui ne devait pas dépasser 3 shillings 6 pence (4 fr. 35) ; mais, comme il ne pouvait distribuer ses prospectus dans un milieu autre que celui de ses pauvres connaissances, il ne parvint à réunir que sept souscriptions. Par bonheur, un de ses prospectus tomba entre les mains d’un éditeur de Londres, et le résultat de ce hasard fut l’acquisition de son manuscrit au prix de 20 livres , (500 fr.). En France, les débutants littéraires, 1 surtout les poëtes, ont bien rarement la chance ’ de rencontrer une semblable magnificence. Le volume de Clare parut en 1820 ; il renfermait une courte notice biographique, et portait le titre de Poèmes descriptifs de la vie des champs (Poems descriptive of rural life and scènery). Ce volume de vers, fort bien traité par la critique, reçut du public l’accueil le plus favorable, et, peu de temps après, Clare nageait dans l’opulence. Il avait reçu des dons nombreux, variant de 10 à 100 livres (250 à 2,500 fr.), et des annuités de sommes semblables. Se voyant riche, il épousa la fille d’un fermier, qu’il avait chantée dans plusieurs petits poèmes.

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En 1821, il publia un second recueil, The village minstrel and other poems, et, en 1836, The rural muse. Ces poésies sont supérieures à celles qu’il avait fait paraître en 1820 ; quelques pièces même sont d’une rare beauté. Clare est avant tout le poète de la nature, il excelle à célébrer ses beautés. Sa prospérité ne fut pas de longue durée ; peu de temps après l’apparition de ses deux derniers volumes, il se lança dans des spéculations malheureuses, où il engloutit tout ce qu’il possédait. Sa raison ne survécut pas a sa fortune, et on le fit entrer dans une maison d’aliénés, où il a terminé sa vie.

CLARÉ s. m. (kla-ré— du lat. clarus, clair). Vin clairet, petit vin. || Sorte de liqueur. Il Vieux mot.

CLAREMONT, château royal d’Angleterre, comté de Surrey, près du village d’Esher, à 24 kilom. S. de Londres. Claremont fut acheté en 1816 parla princesse Charlotte et le prince Léopold, qui devint plus tard roi des Belges. Après la révolution de Février 1848, ce château devint la résidence de la famille d’Orléans. C’est là que mourut Louis-Philippe en 1850, et que la reine Marie-Amélie a également terminé sa vie. Le château est dans une belle situation, ayant de tous côtés une vue magnifique. Il a reçu son nom d’un monticule élevé dans son parc par le comte de Clare.)) Bourg des États-Unis d’Amérique, dans le New-Hampshire, à 22 kilom. N.-E. de Charlestown, sur le Surgar, à 6 kilom. de son embouchure dans le Connecticut ; 4,115 hab.

CLARENCE (cap), promontoire situé à l’extrémité septentrionale du détroit de Jones, dans la baie de Baffin (mers polaires). Ce cap est entouré de montagnes inaccessibles, couvertes de neiges éternelles.

CLARENCE (ducs de). La ville de Clare, dans le comté du même nom, en Irlande, possédait un château qui a donné son nom à plusieurs personnages de la famille royale d’Angleterre. Le premier duc de Clarence fut

Lionel, fils aîné d’Édouard III, mort en 1368, laissant une fille, Philippe, duchesse de Clarence, mariée à Edmond de Mortimer, comte de la Marche. Le second qui porta ce titre fut Thomas, comte d’Albemarle, grand maître et connétable d’Angleterre, fils du roi Henri IV, tué à la bataille de Baugé, en 1421, sans laisser de postérité légitime, mais ayant eu un fils naturel, dit Jean de Clarence. Le dernier due de Clarence fut George, comte de Warwick et de Salisbury, grand chambellan d’Angleterre, fils de Richard, duc d’York et frère puîné du roi Édouard IV, qui, condamné à mort et libre de choisir son supplice, se noya dans un tonneau de vin de Malvoisie (1478), et ne laissa qu’un fils, Édouard, mis à mort par ordre du roi Richard III, son oncle, en 1499, sans avoir été marié.

CLARENCE (George, ducDB), né en 1449, fils de Richard, duc d’York et frère d’Édouard IV. Il prit une grande part à la fameuse querelle des maisons d’York (rose blanche) et de Lancastre (rose rouge). D un caractère présomptueux, emporté, d’une humeur inquiète et remuante, il se voyait appelé par sa naissance aux premiers emplois de la couronne, et souffrait cruellement d être négligé par le roi et éloigné du gouvernement. Le comte de Warwick, le faiseur de rois, auteur de l’élévation de la maison d’York, ayant cru avoir à se plaindre d’Edouard IV, qui semblait vouloir oublier ses services et s’affranchir de ses orgueilleuses prétentions, se déclara le champion de la rose rouge et leva l’étendard de la révolte contre la maison d’York, après l’avoir portée sur le trône. Connaissant l’irritation secrète que ressentait le duc de Clarence, il eut l’adresse de l’associer à ses projets de vengeance et de se l’attacher en lui donnant sa fille en mariage. Mais bientôt le duc ouvrit les yeux sur l’abîme qu’une alliance si contraire aux intérêts de sa famille creusait sous ses pas, et, ramené aux sentiments de la nature, il promit à son frère de rompre avec le parti dès Lancastre au premier moment favorable. En effet, dans une circonstance décisive, la veille de la bataille de Barnet (1471), il abandonna le comte de Warwick, entraîna dans sa défection un corps de 12,000 hommes, et procura aiDsi la victoire à son frère. Une put jamais, néanmoins, recouvrer l’amitié d’Édouard, qui conserva toujours le souvenir de sa trahison. Eloigné des affaires, abreuvé d’outrages, voyant ses meilleurs amis punis de mort sous des prétextes frivoles, il ne sut point se contenir et se livra à des mouvements de colère qui trahirent ses ressentiments. Il n’en fallut pas davantage pour le faire accuser de tramer de nouveaux complots. Excité d’ailleurs par leur autre frère, le duc de Gloueester, aui espérait faire servir ces discordes à son ambition, Édouard se porta lui-même accusateur du malheureux Clarence, que le parlement condamna à perdre la vie. Pour toute faveur, on lui accorda le choix de son supplice, et l’on prétend’ qu’il demanda a être noyé dans un tonneau de malvoisie (1478). En littérature, on fait souvent allusion à la fin bachi-tragique du duc de Clarence :

« À sa santé, répéta Marillac ; mais, notaire, continua-t-il en regardant son voisin d’un air mélancolique, si vous voulez boire à la santé de toutes les créatures enchanteresses qui ont doré de leur amour la vie de l’homme qui vous parle, autant vaut faire ap CLAR

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porter un tonneau plein et vous y jeter vivant comme Clarence, car j’ai vécu fort et vite. » Charles de Bernard.

« Malgré la faiblesse de sa santé et les prescriptions sévères des médecins, le jeune Gruner continuait à se plonger dans les plaisirs les plus violents, dans des excès sans nom, jusqu’au jour où la mort vint le surprendre au milieu d’une dernière orgie, où il se noya comme dans un tonneau de malvoisie.(Revue de Paris.)

CLARENCE (Charles), acteur français, né en 1819, mort à Paris le 21 septembre 1866. Il passa une annéeau Conservatoire sous le nom de Charlait, et débuta ensuite avec succès au théâtre de Montmartre. Engagé plus tard à la Porte-Saint-Martin, il créa, entre autres rôles, ceux de Rochegune dans Mathilde, lîodolphe dans les Mystères de Paris, Louis XIV dans Mademoiselle de La Vallière, Charles Darbel dans la Dame de Saint-Tropez (1844), Maurice d’Hervière dans la Prise de Constantine (1846). Jeune premier rôle des plus sympathiques il a, dans sa trop courte carrière, fait partie de tous les théâtres de drame, y compris le Théâtre-Historique. En 1849, il a créé à l’Odéon le rôle de François le Champi, dans le drame si émouvant de George Sand. Il a repris au même théâtre celui de Georges de l’Honneur et l’argent, créé, en 1853, par l’acteur Laferrière. Parmi ses dernières créations à la Porte-Saint-Martin et à la Gaîté il faut citer : Dominique des Mohicans de Paris, de Juvigny du Marquis caporal, d’Adam et Japhet du Paradis perdu, de Maillé du Coup de Jarnac. Il avait repris avec un grand bonheur le rôle de Chatterton du drame d’Alfred de Vigny, et celui d’Athos des Mousquetaires. Une physionomie distinguée, une voix mélodieuse et touchante, de la sensibilité, faisaient de Clarence un comédien remarquable, dont les qualités eussent pu mieux se développer sans doute sur une scène de premier ordre. Il avait épousé sa camarade, Mlle Juliette Rose, connue au théâtre sous le uom de M™e JulietteClarence, charmante jeune première, qui débuta par le rôle de Lucile lors de la reprise de la Closerie de genêts, et créa celui de Ginesta dans le Gentilhomme de lamontagne. M^e Juliette Clarence est une actrice qui possède de très-précieuses qualités, et qui a surtout l’instinct scénique. Elle a obtenu de beaux succès à côté de son mari, tant à la Porte-Saint-Martin qu’à la Gaîté, où elle a créé ou repris avec distinction les rôles d’Hélène dans l’Escamoteur, de Rose de Noël dans les Mohicans de Paris, de Claire de Rennepont dans le :Marquis caporal, d’Abel dans le Paradis perdu, 3e Blanche dans le Coup de Jarnac. Elle a moins bien réussi dans l Homme aux figures de cire, où son rôle n’était, d’un bout à autre, qu’un long gémissement en mauvaise prose. Mme Juliette Clarence rappelle dans certaines pièces Mme Naptal-Arnault, dont elle possède quelques-uns des dons les plus heureux.

CLARENCIEUX s. m. (kla-ran-sieu). Hist. Titre du second roi d’armes en Angleterre.

CLARENDON, village d’Angleterre, comté de Wilts, à 7 kilom. E. de Salisbury ; 200 hab. Ruines d’un ancien château royal dans lequel Henri II décréta les ordonnances dites Constitutions de Clarendon, pour restreindre le pouvoir du clergé. Ce lieu donna le titre de comte au lord chancelier Hyde j il le donne aujourd’hui à la famille Villiers.

Clarendon (Concile db), tenu en 1164. Pour faire reconnaître certaines coutumes qui lui étaient contestées par le clergé, le roi d’Angleterre tint cette assemblée, et fit rédiger ces coutumes en seize articles, que douze évoques et deux archevêques signèrent. L’un de ces derniers était Thomas de Cantorbéry, qui éprouva bientôt un si violent remords de la complaisance qu’il avait eue, qu’il demanda au pape Alexandre III l’absolution de sa faute. Le pape la lui accorda ; mais, en même temps, il refusa de confirmer les coutumes d’Angleterre, comme contraires aux droits de l’Église : dix articles furent complètement condamnés ; les six autres ne furent que tolérés. Voici, en substance, les articles condamnés : S’il s’élève un différend touchant le patronage et la présentation des églises, soit entre laïques, soit entre clercs et laïques, il sera traité et terminé dans la cour du roi. — Les clercs cités et accusés de quelque cas que ce soit, étant avertis par le justicier du roi, viendront à sa cour, pour y répondre sur ce qu’elle jugera à propos, et le justicier-du roi enverra h la cour de l’Église pour voir de quelle manière l’affaire s’y traitera. Si le clere est convaincu, l’Église ne doit plus le protéger.

— II n’est pas permis aux archevêques, aux évêques et aux personnes constituées en dignité de sortir du royaume sans la permission du roi, et, s’ils sont autorisés, ils donneront assurance que pendant leur voyage ils ne. feront rien au préjudice du roi ou du royaume.

— Les excommuniés ne doivent point donner caution pour le surplus, afin d’être absous, ni prêter serment, mais seulement donner caution de se présenter au jugement de l’Église.

— Quiconque tient du roi en chef ou est son officier ne sera-excommunié ni sa terre mise en interdit, qu’auparavant on ne s’adresse au roi, afin qu’il en fasse justice. — Les appellations doivent aller de 1 archidiacre à l’évêque, de l’évêque à l’archevêque ; et si l’archevêque