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d’Onslow et fut publié par l’éditeur Frey. Il composa quelque temps après ses quatuors . pour voix d’hommes et ses chœurs du Vieux Paris, qui furent exécutés avec succès aux concerts du Conservatoire. En 1837, Mm« Lemoine publia le premier album de Louis Clapisson, dans lequel se trouve le fameux Postillon de mam’Ablau. »

Clapisson, après avoir obtenu de réels succès comme compositeur, fut nommé, en 1847, chevalier de la Légion d’honneur. Puis, successivement, il devint : en 1854, professeur

d’harmonie au Conservatoire ; membre de l’Institut en remplacement d’Halévy, et, en 1861, conservateur du Musée instrumental. Ce musée, créé par Clapisson et donné par lui à l’État, renferme de précieuses reliques artistiques. À côté à’épinettes remontant à François 1er e(, k Henri II, figurent un violon de Stradivarius, une trompette marine, des serpents du xive siècle, des théorbes, si chers aux peintres de l’école vénitienne."Puis apparaissent un piano ayant appartenu à Marie-Antoinette, et qui porte la date de 1700 ; une harpe de la princesse de Lamballe, achetée par Clapisson 17 fr. dans un magasin de brica-brac, et dont il a refusé 2,000 lr. ; une vielle ayant appartenu à Henri IV ; un piano de voyage, possédé par Beethoven ; un autre petit petit piano sur lequel Grétry composa zémire et Azor, et celui enfin sur lequel Boieldieu trouva les immortelles mélodies de la Dame blanche. Viennent ensuite la flûte de Tulou, le basson de Gebaiier, le cor de Dauprat, les violons de Kreutzer et de Baillot, etc. Clapisson, raconte M. Gebaiier, nous disait souvent : « La musique subit plus que tout autre art l’influence des changements qui s’opèrent dans le goût du public. Telles mélodies, telles formes musicales plaisent aujourd’hui comme telles robes ou telles coifîures. Dans dix ans, on ne se souciera pas plus des uns que des autres. Il n’y a qu’une chose à laquelle je me félicite d’avoir attaché mon nom : mon musée. C’est par lui que mon nom vivra. » Ce musée instrumental ne fut vendu à l’État que 20,000 fr. ; mais on nomma Clapisson conservateur de sa chère collection, aux appointements de 2,000 fr. par an, et on lui donna son logement au Conservatoire. « Clapisson’, raconte M. TimothéeTrimm, fut frappé de la mort d’un de ses camarades, M. Prosper Via-Ion. Le moribond souffrait immensément. « Je vous ’souhaite, dit-il u Clapisson, une bonne apoplexie... quand votre heure sera venue... On n’a pas les angoisses que j’éprouve... » Clapisson prit un laxatif, et, ayant mangé trop vite après l’absorption du médicament, fut enlevé par une congestion cérébrale. • Voici la liste des opéras de ce compositeur : la Figurante, opéra-comique en cinq actes, paroles de Scribe et de M. Dupin, représenté pour la première fois à l’Opéra-Comique, le 24 août 1838. Jenny Colon excellait dans le rôle de la figurante ; la Sympho-' nie, opéra-comique en un acte, de M. de Saint-Georges (Opéra-Comique, 12 octobre 1839) ; la Perruche, opéra-comique en un acte, de MM. Dupin et Duinanoir (Opéra-Comique, 28 avril 1840).Chol !et et M"" Prévost jouaient et chantaient à ravir Ce petit chef-d’œuvre musical ; le Pendu, opéra-coinique en un acte, de MM. de Courcy et Carmouche (Opéra-Comique, 25 mars 1841), libretto tiré des Historiettes de Tallemant des Réaux ; Frère et mari, opêra-eomique en un. acte, paroles de MM. Polak etHuinbert (Opéra-Comique,7 juillet 1841), agréable marivaudage peu favorable aux développements mélodiques, succès d’estime ; le Code noir, opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe (Opéra-Comique, 9 juin 1842), œuvre sérieuse à laquelle nous consacrerons un article, spécial ; les Bergers trumeaux, opéra-bouffon en un acte, paroles de MM. Dupeuty et de Courcy (Opéra-Comique, 10 février 1845), vaudeville musical ; petite réussite ; Gibby la cornemuse, opéra-comique en trois actes, paroles de MM. Leuven et Brunswick (Opéra-Comique, 19 novembre 1846), grand succès musical qui valut au compositeur la croix de la Légion d’honneur. Roger, chargé du rôle principal, préluda habilement à ses triomphes futurs dans le genre dramatique ; Jeanne la folle, opéra en cinq actes, paroles de Scribe (Opéra, 6 novembre 1848), poëme lugubre qui enterra une partition digne d’un meilleur sort ; la Statue équestre, à-propos en un acte et en prose, paroles de Scribe (Grand-Théâtre de Lyon, 3 mai 1850), pièce composée à l’occasion de l’érection de la statue de Napoléon à Lyon. On remarqua les chants éloignés qui se faisaient entendre derrière le rideau ; l’introduction, dont le style était sévère, et un duo vraiment inspiré. N’a pas été imprimé ; les Mystères d’Ùdolphe, opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe et de M. Germain Delavigne (Opéra-Comique, 4 novembre 1852). La pièce ne fut jouée que sept fois. L’oeuvre du compositeur contenait pourtant des morceaux remarquables ; la Promise, opéra-coinique en trois actes, paroles de MM. de Leuven et Brunswick (Théâtre-Lyrique, 16 mars 1854) ;, Dans les vignes, tableau villageois en un acte, paroles de MM. de Leuven et Brunswick (Théâtre-Lyrique, 31 décembre 1854). Ce petit acte, reçu d’abord à l’Opéra-Comique, était joué et chanté par deux hommes : Meillet et Cofson ; la Fanchonnette, opéra-comique en trois actes, paroles de MM. de Saint-Georges et de Leuven (Théâtre-Lyrique, l" mars 1856), imitation très-habile de Fonction la

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vielleuse. Le rôle principal, destiné d’abord h Min» Cabel, servit de début à M">e Carvalho, qui y obtint un immense succès ; Margot, opéra-comique en trois actes, de MM. de Saint-Georges et de Leuven (Théâtre-Lyrique, 5 novembre 1857). Un différend s’éleva entre le compositeur et son interprète. Clapisson voulait faire chanter à M""* Carvalho (Margot) l’air : Il pleut, il pleut, bergère, avec des variations. La cantatrice refusa net, et Clapisson, s’inclinant docilement devant ce veto féminin, composa l’air du Langage des fleurs, interprété à miracle par Mm< ! Carvalho, mais qui semble d’un ridicule achevé dans la bouche d’une paysanne affublée, au premier acte, d’un bonnet de coton. L’ouverture de cet opéra est un petit chef-d’œuvre de musique imitative. Le chant de tous les hôtes d’une basse-cour y est imité avec un réalisme qui excita l’hilarité de toute la salle.Margot n’obtint cependant que trente représentations ; les Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe et de MM. Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu (Opéra-Comique, 16 décembre 1858) ; Madame Grégoire, opéracomique en trois actes et en prose, paroles de Scribe et de Henri Boisseaux (Théâtre-Lyrique, 8 février 1861).

Clapisson restera, après Adolphe Adam, comme un des derniers représentants de ce genre, éminemment français, du véritable opéra-comique, genre que les étrangers nous empruntent, ne pouvant parvenir à l’imiter. Certains critiques, qui maintenant louent, après le décès de l’auteur, la Fanchonnette, ne voyaient, en 1856, dans cet opéra, qu’un album de romances de plus à l’avoir de Clapisson. Ces gens-là, on les trouvera, par malheur, noircissant de leur encre tous les compositeurs aimables qui se bornent à flatter 1 oreille de leur auditoire, quittes à enguirlander plus tard la tombe de ceux qu’ils ont abreuvés de dégoût. Clapisson avait dès longtemps préludé à ses succès lyriques par une série d’albums de romances et de chansonnettes qui rivalisaient avec les œuvres de Paul Henrion. Il s’était familiarisé ainsi et imprégné, pour ainsi dire, de cette vérité relative de diction, qui, aux yeux de la masse, fait le charme principal de l’opéra dialogué. Puis, le travail aidant, il cisela et ennoblit ses petits joyaux mélodiques, en ayant soin de cacher la science du maître sous la fanfare du chanteur. Ses succès n’étaient que justice, et il en était heureux comme d’une faveur, modestie d’autant plus méritoire qu’elle devenait de jour en jour plus rare.

CLAPOTAGE s. m. (kla-po-ta-je — rad. clapoter). Mouvement et bruit de vagues qui s’élèvent et retombent courtes et pressées : Le cl’apotaqe est incommode aux embarcations, qui s’en trouvent rudement ballottées. (J. Lecomte.) Il On dit aussi clapotement et

CLAPOTIS.

— Bruit du même genre que l’on produit en agitant l’eau : On entend au milieu de la nuit le battoir précipité et le clapotement furieux des lavandières. (G. Sand.)

CLAPOTANT (kla-po-tan) part. prés, du v. Clapoter : Jous attendions les vagues clapotant et se brisant contre les galets.

CLAPOTANT, ANTE adj. (kla-po-tan, an-te

— rad. clapoter). Qui clapote : Une mer clapotante. Des vagues clapotantes.

CLAPOTER v. n. ou intr. (kla-po-té — de l’allem. ktappen, faire du bruit). Se briser en lames courtes et serrées, en produisant le, bruit particulier appelé clapotage : La mer clapote.

CLAPOTEOX, EUSE adj. (kla-po-teu, euze).

— rad. clapoter). Qui clapote : La mer est clapoteuse. Je n’ai jamais vu les vagues si clapoteuses. Nous sommes sur une mer encore clapoteuse, mais dont les vagues ne font que nous bercer sans péril. (Lamart.) Le vent, le courant, le peu d’étendue du bassin rendaient les eaux clapoteuses. (Th. Gaut.)

CLAPPEMENT ou CLAPEMENT S. m. (klape-man

— rad. clapper). Grainm. Bruit sec et aigu produit par la langue lorsque, après l’avoir fortement appliquée contre le palais, on l’en détache brusquement : La langue des Hottantôts est pleine de continuels clappements.

— Pur anal. Bruit des lèvres qui se détachent l’une de l’autre : Un mignard clappement des lèvres et une douce moiteur à la place effleurée me firent, juger que je ne rêvais pas. (Th. Gaut.)

CLAPPER ou CLAPER v. n. ou intr. (klapé

— de l’allem. ktappen, faire du bruit). Produire un clappement ; C’est égal, reprit-il, après avoir fait clapper sa langue contre son' palais, ce sont de braves gens. (Alex. Dum.) Le Boschiman, dont les os palatins ne sont pas soudés, clappe, glapit et glousse quand il veut parler. (Th. Gaut.)

CLAPPERTON (Hugh), voyageur écossais, né en 1788 à Annan, dans le comté de Dumfries, mort près de Sackatou, en Afrique, le 13 avril 1827. Dès sa plus tendre enfance il manifesta un goût prononcé pour les mathématiques, et il avait fait dans les sciences exactes des progrès marqués, lorsque, à l’âge de treize ans, il fut donné comme novice à un capitaine faisant le commerce entre Liverpool et New-York. Par suite d’une violation accidentelle des droits de douane, il fut en CLAP

voyé à bord d’un bâtiment de guerre, où il arriva rapidement au grade de midshipman. Il servit sur les lacs américains pendant la guerre entre les États-Unis et l’Angleterre (1812-1814), fut promu lieutenant et chargé du commandement d’un schooner. Il revint en Écosse en 1817, et y resta en demi-solde jusqu’en 1822, époque à laquelle il sollicita et obtint son admission dans l’expédition organisée sous la direction du docteur Oudney pour explorer l’intérieur de l’Afrique. Le but des explorateurs était de gagner d’abord Bornou, où devait s’arrêter le docteur Oudney, en qualité de consul anglais, et diriger de là leurs pas vers l’est ou l’ouest. Les trois voyageurs furent bien reçus par le pacha de Tripoli, qui leur donna des firmans pour le sultan du Fezzan. Ils firent, dans d’excellentes conditions, le trajet de Tripoli à Mourzouk. Mais là commencèrent les difficultés : le sultan s’opposa à leur départ ;’puis Clapperton et le docteur Oudney tombèrent gravement malades. Enfin, le 29 novembre 1822, toutes les difficultés ayant été aplanies, Clapperton, Oudney et Denham quittèrent la ville de Mourzouk, avec une escorte de 210 Arabes. Après avoir dépassé la station du Traghun, la caravane se trouva au milieu du désert. Elle visita les campements des Tibbous et dos Tuaricks, peuplades indigènes qui se partagent les plaines immenses du Sahara. Elle arriva ensuite dans la province de Kanem, la plus septentrionale du Bornou, et, le 4 février 1823, fit halte à Lari, sur le bord du lac Tchad, cette mer intérieure qu’aucun Euroftéen n’avait encore vue. La caravane suivit es bords du lac pendant deux jours, s’arrêta à Wendi, puis visita Kouka, résidence du cheik de Bornou. La, nos trois voyageurs se séparèrent : pendant que Denham allait parcourir en différentes directions le Bornou et les contrées voisines, Clapperton et Oudney prenaient la route du Soudan, sous la conduite d’un marchand très-considéré. À Murinur, le docteur Oudne3’ mourut de consomption, et Clapperton continua seul son voyage. Il visita la capitale de la province de Katagom, et atteignit, le 20 juin, Kano (Ghauna d’El Edrisi), qui est le marché général du pays de Haonssâ. De cette ville, CRipperton se rendit à Sackatou, résidence du sultan Bello. Il en fut parfaitement accueilli et en obtint une carte géographique des États de ce souverain, dressée par un savant du pays ; carte demeurée célèbre dans l’histoire de la géographie. Toutefois Bello ne permit pas à CTapperton de pousser jusqu’au golfe de Bénin, et le voyageur fut obligé de repartir pour le Bornou. Il y revint par Zinmie, capitale du Zamfra, et par Kashna ou Cassina, où il tomba malade. Il ne dut sa guérison qu’aux soins généreux d’un riche Arabe. Enfin, le 8 juillet, il rejoignit Denham à Kouka. Tous deux partirent pour Tripoli, y arrivèrent en janvier 1825, et quelques jours après firent voile pour l’Angleterre. Clapperton reçut, en récompense de son hardi voyage, le grade de capitaine de corvette.

Deux mois après, il s’embarquait de nouveau à la tête d’une expédition préparée par l’amirauté, et à laquelle se joignirent le capitaine Pearce, le docteur Morrison et le chirurgien écossais Dickson. Les quatre voyageurs s’embarquèrent le 25 août 1825, et arrivèrent à Whidah le 26 novembre. Dickson se sépara de l’expédition et partit pour Youri, pendant que Clapperton se dirigeait vers Badagri. Le 7 décembre, ce dernier quitta cette place avec ses compagnons, sous la conduite d’un nègre noussa nommé PascoS, et remonta en canot une branche de la rivière de Lagos, jusqu’à la ville de Bante. Dans les environs de cette ville, nos voyageurs, ayant commis l’imprudence de s’endormir en plein air, furent pris d’accès de fièvre. Ils firent 70 milles étendus suides hamacs, bien reçus d’ailleurs et bien soignés sur leur route. Le 23, Morrison, se sentant hors d’état d’aller plus loin, demanda à retourner à la ville de Jaunah, d’où il était parti l’avant-veille. Les autres voyageurs firent halte dans un village, et le 27 au soir, le capitaine Pearce rendait le dernier soupir ; le même jour Morrison succombait à Jaunah, et Clapperton se trouvait seul avec son domestique Lander. Dès qu’il put marcher, Clapperton se remit courageusement en route. Il arriva bientôt aux frontières du Yourriba. Il trouva, dans la petite ville de Tshaou, un cabocir, ou chef de la ville envoyé à sa rencontre par le roi du Yourriba. Parfaitement reçu par ce souverain dans sa résidence de Katunga ou Eyo, il fut invité par lui à deux représentations théâtrales, dont il nous a laissé un récit très-intéressant. Il resta à Katunga depuis le 23 janvier jusqu’au 7 mars, recueillant de précieuses observations sur les coutumes du Yourriba. Il quitta enfin Katunga pour aller à Kiama, capitale du pays de Borgho. Il y fut parfaitement accueil ! par le sultan de ce pays, nommé Yareo, qui lui fournit des guides pour aller à Boussa, ville située dans une île assez vaste formée par les deux bras du Quorra (nom que les naturels donnent au Niger) ; puis, traversant le fleuve, il entra dans le Nilfé, et arriva enfin à Kano le 20 juillet 1826. De là il rejoignit le sultan Bello devant Kounia, capitale du Goubir, dont ce souverain faisait alors le siège. Il assista à une grande bataille, et rentra à Sackatou avec le sultan. Il y lit un séjour de six mois, temps qu’il consacra à recueillir les notes les plus exactes sur les Felatahs, leurs conquêtes dans

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le Houssa, leur agriculture, leur commerce et leurs manufactures. Bello, qui était en guerre avec le cheik de Bornou, ne permit pas à Clapperton de partir pour ce pays. Il fit même venir de Kano à Sackatou Richard Lander, avec tout le bagage et les présents destinés au cheik de Bornou, et s’appropria tous les ballots. Peu après, Clapperton songeait à retourner dans sa patrie, lorsque su santé, qui ne s’était jamais complètement rétablie depuis qu’il avait contracté la fièvre, s’altéra au point de ne plus laisser bientôt le moindre espoir. Après avoir langui plus do vingt jours, il mourut enfin, le 13 avril, au point du jour, entre les bras de son fidèle serviteur Richard Lander, qui a laissé une relation naïve et touchante des derniers moments de son maître.

Clapperton fut enseveli à Jungari, petit village situé à 5 milles sud-est de Sackatou, par Tes soins de Lander, assisté des deux esclaves Pascoe et Mudey. Richard Lander revint seul en Angleterre, où il arriva le 30 avril 1828. Il rapportait les papiers de Clapperton, qui servirent à rédiger une nouvelle relation de ses voyages (Londres, 1859, in-4»). Il en était paru une première (Londres, 1820, in-4°), avec la carte du Haoussa donnée par le sultan Bello au voyageur, et une description historique du pays de Takrour, écrite, dit-on, de la main même de ce prince. Los deux ouvrages ont été traduits en français par Eyriès et La Renaudière.

CLAPPERTONIE s. f. (kla-pèr-to-nî — de Clapperton, voyageur écossais). Bot. Genre d’arbres, de la famille des tifiacées, tribu des grewiées, renfermant une seule espèce, qui croit dans la Guinée,

CLAQUADE s. f. (kla-ka-de — rad. claquer). Fa ni. Série de claques, de coups : Elle les battait du plat de la main sur les fesses avec de grandes claQuadks. (Brantôme.)

CLAQUART s. m. (kla-kar). Ornith. Variété de pigeon.

CLAQUE s. m. (kla-ke — rad. claquer). Sorte de chapeau d’homme, qui s’aplatit et se relève à volonté, à l’aide d’un ressort : En quittant le bal, on peut prendre le claque d’un voisin pour le sien. (Balz.)

Mets ta ceinture et plaque

Sur le velours d’un claque

Les rubans querelleurs

Jonchés de fleurs.

Tu. de Banville.

Chapeau à claque, Chapeau à très-larges bords relevés et aplatis sur les côtés, de façon à former deux cornes allongées et plus ou moins recourbées en haut ; c’est la coiffure de certains officiers de l’armée et employés d’administration.

— Jouet d’enfant consistant en une feuille de papier, qu’on plie de telle façon que, lorsqu’on lui imprime une vive secousse, il s’ouvre en produisant un bruit assez fort.

CLAQUE s. f. (kla-ke — rad. clac). Coup donné avec le plat de la main : Je vais te donner une claque. Tu vas recevoir des claques.

— Pop. Figure à claques, Visage déplaisant qui donne des envies de lui appliquer des soufflets.

— Cost. Sorte de chaussure que mettent les femmes par-dessus leur chaussure ordinaire, pour se préserver de l’humidité : Mettre des claques. Acheter une paire de claques. Lu claque est une espèce de chaussure imitée de celle des Turcs. (Lenormant.)

— Loc. pop. Prendre ses cliques et ses claques, S’en aller promptement.

— Théâtr. Troupe de gens payés pour applaudir, et aider au succès des auteurs et des acteurs : Un chef de claque. A bas la CLAQUE 1 Im claque payée n’a jamais fait un succès à une mauvaise pièce. (A. Karr.) La claque permanente ne date que du règne de Napoléon /«. (Bachelet.) il On a donné aussi à la claque un nom historique, les Romains, et un nom métaphorique, les chevaliers du lustre.

— Encycl. Théâtre. La claque est cette réunion d’industriels placés au parterre de cortains théâtres pour chauffer, soutenir, applaudir, en un mot claquer les pièces ou lus acteurs, moyennant un salaire régulier ou une entrée gratuite. La claque serait ce qu’on est convenu d’appeler d’assez bonne maison, si l’on en croit la tradition ; elle devrait, dit-on, son origine à un empereur, à cet aimable monarque qui était histrion à ses heures, parricide au besoin, et qui s’appelait Néron. Mais il est à croire qu’elle est plus ancienne et que les Grecs, par exemple, avaient, eux aussi, leurs entrepreneurs de succès. Quoi qu’il en soit, les Romains passent pour avoir été les inventeurs de cette intéressante institution de la claque, à raison de quoi messieurs les claqueurs sont aujourd’hui encore qualifiés rie Jiomains. Il est vrai que certains auteurs, véritables puits de science et d’érudition, ont doctoralement avancé que ce nom de liomains se donnait aux claqueurs à cause de leur organisation à la manière des légions romaine.s ; mais ces auteurs ayant omis, et pour de bonnes raisons sans doute, de nous dire les rapports de ressemblance qui peuvent exister entre le chef de claque des Funambules et le tribun qui commandait la Martiale ; entre les ferblantiers, tailleurs, perru’quiers chargés tout un soir de claquer la chanteuse en faveur, et les centurions, décurions, hastaires et vélites